pagnâmes à Bormes , où la municipalité donnait une fête en l' honneur du poète . Bormes est un des plus vieux villages du Littoral , avec ses rues montantes et voûtées , ses maisons taillées dans le roc , ses escaliers faisant face à l' immense miroir de la mer . Des voitures vinrent nous prendre à la gare et nous menèrent , par le chemin de la colline , à l' entrée du village , qui fut autrefois , avec La Garde Freinet et Grimaud , un des derniers refuges des Sarrasins . Les rues étaient pavoisées de verdures triomphales : Honneur au poète . Le roi de Camargue ... La Chanson de l' enfant ... Le cortège nous attendait , musique en tête . Le maire Vi gourel , l' organisateur de la fête , souhaita la bienvenue à Aicard . Un déjeuner de deux cents couverts fut servi sur la Place , sorte de terrasse dominant du haut des montagnes la mer fourmillante de lumière . Après le déjeuner eut lieu la cérémonie de réception , une distribution de je ne sais quoi aux enfants des écoles , après laquelle Aicard devait prononcer un grand discours . Cette apothéose de gloire , de chaleur et de clarté avait une magnificence qui en relevait un peu le côté purement primaire et laïque . « C' est énorme ! disait Aicard . Faire ça pour un homme politique , passe encore , mais pour un poète qui a fait quelques