littérature On parlait un jour des livres de Paul Bourget qui , sous le nom de romans psychologiques , obtenaient alors beaucoup de succès :
« Le roman psychologique , nous dit -il , je ne connais pas . Ça n' existe pas ». Et il développait son idée , qui semblait très juste : « Où y a - t - il plus de psychologie que dans Manon Lescaut ? Est -ce du roman psychologique ? N' y a - t - il pas de la très forte psychologie dans Tolstoï , cet exclusif accumulateur de menus faits ? Où trouve - t - on plus de psychologie que dans Macbeth et Hamlet , qui sont des œuvres dramatiques ? Si le roman psychologique existe , alors tous les romans sont des romans psychologiques » .
Alphonse Daudet ne fut jamais ébloui par la réputation que lui valurent ses livres . Il souriait quand on lui parlait de son talent : « Oui , Daudet , disait -il , c' est entendu ... un romancier ... un amuseur ». Et il concluait : « C' est égal ... C' est énorme que ça se vende . Voilà dix ans que Zola et moi avons du succès . C' est le moment de nous bien tenir ». Tout le monde , il faut le dire , n' avait pas la faiblesse de prendre Daudet pour un simple amuseur . J' ai moi-même prêché d' exemple , en publiant un volume , d' ailleurs médiocre , sur L' Amour chez Alphonse Daudet , titre un peu étourdi