« L' œil était dans la tombe et regardait Caïn », il souriait : « – Oui , c' est charmant , disait -il , mais c' est du romantisme ... Le vrai Victor Hugo est dans les Paroles sur la Dune des Contemplations . » Et , enflant la voix , prenant son air de tempête , il déclamait le fameux morceau :
Où donc s' en sont allés mes jours évanouis ?
Est -il quelqu' un qui me connaisse ?
Ai -je encore quelque chose en mes yeux éblouis De la clarté de ma jeunesse ?
Tout s' est -il envolé ? Je suis seul , je suis las ;
J' appelle sans qu' on me réponde ;
O vents ! ô flots ! ne suis -je aussi qu' un souffle , hélas ! Hélas ! ne suis -je aussi qu' une onde ?...
Et je reste parfois , couché sans me lever ,
Sur l' herbe rare de la dune ,
Jusqu' à l' heure où l' on voit apparaître et rêver Les yeux sinistres de la lune ...
« Voilà la vraie poésie , disait Moréas . Voilà le vrai Victor Hugo ! » Ce n' est pas qu' il méprisât le romantisme verbal d' Hugo . Castibelza était un de ses thèmes favoris . Ce genre d' inspiration l' enchantait . Il récitait , en marquant partout les e muets comme des é aigus :
Castibelza , l' homme à la carabine , Chantait ainsi :
Quelqu' un a - t - il connu dona Sabine , Quelqu' un d' ici ...