quant à cette blancheur éblouissante qui semble avoir frappé Stendhal , qui dira jamais tout son charme idéal et toute sa vertu philosophique ? Pourrais -je oublier ces deux petits cyprès que j' ai vus aux environs d' Aubagne ? Ils se tenaient à l' entrée d' une blanche clôture , avec l' air d' une résignation si gaie ... Moi aussi , j' ai admiré le golfe de Bandol et toute cette côte aiguë . Je la préfère à la molle Riviera , riche en jardins où pendent les citrons d' or . »
Cette année-là , Moréas poussa jusqu' à Menton , où se trouvait alors son ami le musicien Dubreuilh . Dès son arrivée à la gare , impatient de lui montrer le pays , Dubreuilh lui demande : « Où voulez -vous que nous allions ? Voulez -vous voir les grottes , la mer , la vieille ville ? Il y a bien des excursions à faire ... Les environs sont superbes ... » Moréas réfléchit un instant : « Allons au café » dit -il . Et on alla au café . Moréas était venu passer deux mois à Menton . Il repartit le soir même .
Le « Café » représentait pour cet incorrigible bohême le rendez -vous de toute conversation , le milieu naturel de la poésie et de la littérature . Il n' était vraiment aimable et maître de lui qu' au café , de même que l' inspiration poétique ne lui venait qu' au grand air et dans la rue .