par lui, étant donc ses agents et non ceux du roi qui, en droit les ignore, étant peu favorable à ce système de remplacement; un procureur du roi, agissant au tribunal et dans les enquêtes, avec des substituts tout ce personnel était fortdéveloppé. D'autre part, le bailli est assisté de deux organes d'une sorte de « conseil du bailli a, formé de « prudeshommes, dix ou douze des plus suffisans du pays », et des « états », se constituant quand le nombre des membres augmentait.
La conduite administrative des agents donna lieu, on le sait, sous Saint Louis et Louis X le Hutin, à des enquêtes royales. Elles reprochèrent surtout aux enquêtés, prévôts et sergents comme baillis, d'être trop lents à rendre la justice, inversement d'imposer trop facilement des amendes, ainsi que de pressurer trop aisément les justiciables. Un receveur fut également accusé, au xrv° siècle, de s'enrichir sans beaucoup de peine. Mais, on ne connaît que les attaques et on ignore les défenses; en fait, les acquittements sont sensiblement plus nombreux que les condamnations, les agents donnent des raisons valables de leur conduite et les plaignants euxmêmes le reconnaissent; les enquêtes finissent souvent en faveur des premiers et, à cette époque, la vie officielle des fonctionnaires n'était pas toujours aisée. En somme, « ils paraissent remplir comme il convient leur devoir H et la royauté du xtv" siècle reçut de celle du xm" et conserva « une administration locale, appliquée, disciplinée, vraiment forte », qui l'aida à traverser la crise de la guerre de Cent Ans.
Ainsi, deux choses caractérisent le bailliage de ce temps la quantité
comme la qualité des fonctionnaires. Deux appendices nous donnent des notices biographiques et chronologiques sur les baillis et des listes de leurs lieutenants, des gardes du scel, des procureurs, des prévôts et des receveurs enfin, vingt pièces justiucatives sont publiées, s'étendant de t~i à 13go.
Si on en excepte la question des appels volages, dans laquelle le rôle des baillis ne semble pas se dégager très clairement, M. Waquet nous a donné sur l'élément le plus important, peut-être, de l'administration provinciale royale pendant la seconde partie du moyen âge, un excellent travail, où il n'y a qu'à louer à tous égards, qu'il s'agisse du plan général ou des détails, du fond ou de la rédaction. Tout y est simple, clair, parfaitement ordonné et développé, rempli"de détails, textes ou faits, heureusement choisis et qui donnent un réel intérêt à un travail d'histoire administrative, toujours un peu froid par lui-même, malgré son importance réellement fondamentale. On a là, pour les institutions d'une époque relativement réce.nte, un très bon modèle d'une étude qu'on peut appeler non plus proprement explicative, mais plutôt descriptive. Et on souscrit avec plaisir aux éloges que fait l'auteur de l'administration royale de ce temps.
GEORGES ESPINAS.
-4/HM~KeHt de F~~ee~oKa. Publicaciones historiques. Recull de documents i estudis. Arxiu municipal historié. Vol.I.Fas.l.MaiMCMXX. :i?.pages in-4.
La municipalité de Barcelone a décidé de publier un recueil de documents et d ~études variées, et le premier