Un caractère d'élégance et de suavité gracieuse s'empreint sur l'époque qu'on appelle la Régence; on dirait un pastel de Watteau, Lancret, Boucher, auquel Voltaire, la Fare, Ghaulieu, auraient ajouté les légendes d'un amour libre et heureux. Toute cette génération de gentilshommes si galants et si braves et de femmes délicieusement ' spirituelles, semble s'être donné rendez-vous, une coupe de cristal et d'or à la main, pour boire et absorber d'un seul trait, toutes les joies du monde; on croirait que cette société veut jouir vite, parce qu'elle entend les glas lointains d'une terrible révolution.
Cette charmante décadence, qui n'a rien de commun avec les énervements pâles et fatigués de Rome, sous les derniers Césars, est une étude séduisante pour l'écrivain; elle le transporte au milieu d'une société brillante, qui garde pour elle
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