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Titre : Testament de Louis XVI, roi de France et de Navarre, mis en vers français, par Antoine Apcher...

Auteur : Apcher, Antoine. Auteur du texte

Auteur : Louis XVI (1754-1793 ; roi de France). Auteur du texte

Éditeur : (Saint-Flour)

Date d'édition : 1823

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30023512w

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° . Pièce

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Description : Comprend : Testament

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5468540b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YE-14281

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 23/12/2008

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TESTAMENT

DE

LOUIS XVI,

ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE,

MIS

EN VERS FRANÇAIS,

.....: Quis talia fando,

Temperet à lacrymis

__^^ Enéide. Lw. 2.

A SAINT-FLOUR,

DE L'IMPRIMERIE DE CHARLES BARREYRE,

!823.



TESTAIENT

DE

LOUIS XVI,

ROI DE FRANCE Et DE NAVARRE.

v^'EST la vois de LOUIS, la voix de votre Roi, Français ! c'est votre ami, votre père , c'est moi ','■ Qui, courbé sous un joug jusqu'ici sans exemple, Indignement plongé dans les cachots du Temple, Où, depuis quatre mois, en proie à mille maux, Je me vois le jouet de mes lâches bourreaux ; Privé de mes enfans, d'une épouse adorée Et du doux entretien d'une soeur révérée, Qui, quoique détenus dans la même prison, Sont séparés de moi sans aucune raison, Au nom du Dieu puissant qui gouverne la terre, Vous transmets en ces mots ,ma volonté dernière.

J'abandonne mon âme, et mon corps et mon sang, Au Dieu dont la bonté m'a tiré du néant, Le priant d'oublier le trouble qui m'agite De ne pas s'arrêter h mon peu de .mérite ; Mais de me mettre au rang de ceux, que, par sa mort, Le Christ a ramenés dans le céleste port. Tout pécheur que je suis, dans ce désordre extrême, J'ose élever ma!voix vers son trône suprême.

Fidèle observateur du dogme de la foi, Qui fait d'un coeur bien né l'ornement et la loi, Conduit dès le berceau par la vertu chrétienne, Je meurs dans l'union de l'Eglise romaine.


J'obéis sans réserve à ce qu'elle prescrit ;. ... Je crois aux vérités dont elle nous instruit: _. Et'r, lorsque de mon temps des questions douteuses Ont formé dans son sein des sectes orageuses ,; Sincèrement'sounïii à ses: commandemens., Ferme dans ma croyance et dans mes sentimens, J'ai, d'un pas assuré , continué ma route, Et n'ai point eu l'orgueil de décider le doute. C'est aux Ministres seuls, que Saint-Pierre a commis, A juger des abus qui ^se sont introduits. ; - Je m attache avec suin au sens de leur "parole. Leur doctrine sacrée est ma seule boussole. Sans jamais me mêler de leurs pieux'travaux 4 Je marche à la clarté de leurs brillans flambeaux. Si Dieu me laisse encor quelques jours sur la terre „ Je serai fier de suivre une telle carrière.

Je plains de tout mon coeur nos frères égarés Qui, loin des vrais; sentiers que Dieu leur a montrés v Adoptant de l'erreur la morale grossière, Se laissent éblouir par sa fausse lumière ; Mais je ne prétends pas m'ériger en censeur, Ni les forcer à.rendre un compte de rigueur. Je n'ai pas le dessein de prendre la parole, Pour débrouiller la .trame ourdie à leur école. L'humanité me guide-, et je suis généreux ; Aucun ressentiment ne m'irrite contre euxLa charité m'invite à ne haïr personne, Ett je les aime tq$s côsnme mon culte ordonne.

Je demande au Seigneur d'inspirer ma raison, Et de tous mes péchés j'implore le pardon. Je descends dans mon coeur pour pouvoir les connaître , Et pour me rappeler les torts que j'ai fait naître. Dans l'état où je suis , dans ces jours de douleur, Où je*gémis chargé des liens du malheur, Où tout offre à ma vue un appareil sinistre,, Ne pouvant obtenir les secours d'un Ministre, De mon Dieu, mort en croix, je réclame l'appui, Et plein de repentir, je me confesse à lui. Ce qui double surtout le remords qui m'oppresse, Et me fait frissonner de crainte et de tristesse, C'est d'avoir mis mon seing à divers règleraens


\5 ) -

Qui' du dogme sacré sapent les fondemens ; Mais ma condescendance est due à la surprise r Je suis resté fidèle aux statuts de l'Eglise. Mon coeur. n'a point suivi ja course du torrent, Il n'est entré pour rien dans cet acte imprudent. Avant que Dieu m'appelle au séjour de la gloire , Où le juste triomphe et chante sa victoire, , A l'aide d'un Ministre, organe de la foi, (.0 mon Dieu! je le jure aujourd'hui devant toi. ) Lorsque je le pourrai, j'irai demander grâce Au pied du tribunal où toute erreur s'efface.

Si jamais ma conduite a pu causer des maux, Si j'ai fâché quelqu'un et nui mal à propos, Je le prie instamment d'oublier mes offenses Et de ne plus penser à mes inconséquences.

Je m'adresse de même aux esprits purs et droits Qui, de la charité reconnaissent les lois ; Qu'ils s'empressent d'unir leurs prières aux s miennes , Pour que Dieu" compatisse à mes cruelles peines.

Je connais les devoirs d'un Monarque chrétien ; Je n'ai point de rancune, et j'aime le prochain. Je pardonne à tous ceux dont la haine' m'accable , Et qui m'ont opprimé sans que je sois coupable. Je prie avec ardeur Dieu de leur pardonner, D'avoir égard aux temps, de ne pas condamner Ceux qui, par un faux zèle ou par imprévoyance , M'ont Ouvert le chemin qui mène à la souffrance. Je laisse entre ses mains ma femme, mes enfans, Mes deux frères , ma soeur, mes tantes, mes parens ; Ceux qui, par leur constance, ont droit à ma tendresse, Ceux pour qui l'amitié veut que je m'intéresse ; Mais qu'il daigne avant tout, répandre ses bontés Sur mes tristes enfens trop long-temps maltraités ! Que les maux d'une épouse et d'une soeur trahies , Dans ces horribles tours nuit et jour avilies, Tendant leur tête au fer de leurs persécuteurs, De sa miséricorde attirent les faveurs! Puisse-t-ily si je meurs du coup qui me menace, Leur ouvrir le trésor où repose sa grâce ! ■ ■ ■ Puissent-ils tous niarcher à l'abri de son bras,


.(6) Tant que de ce bas-monde ils verront les,débats!

O toi que je plains tant, épouse bien-aimée! Sois de mes doux enfans la mère accoutumée;' Donne-leur tous tes soins y qu'ils'retrouvent dans toi, " Le précieux appui qu'ils perdront avec moi. Dès long-temps je connais ta bonté maternelle; Mais leur sort doit doubler ton amour et ton zèle. ' De l'aimable. vertu trace-leur les chemins : Fais-leur connaître l'art de servir, les humains. "' Arrache le rideau dont s'enveloppe l'homme, , Et des faussés grandeurs abats le, vain fantôme ; ' Ce ne sont que des biens qui passent comme un vent, Celui qui court après , se perd en les cherchant. Apprends-leur que d'un Dieu la puissance cachée, Au Ciel qui la conduit, tient la terre attachée ; Que tout ce qui se meut, pense , raisonne ^ agit, Appartient à ce Dieu dont le soleil nous luit; Qu à sa religion ils doivent se soumettre, Que c'est un sang chrétien qui leur' a donné l'être ; Et s'ils sont condamnés à s'élever au rang Où, pour se maintenir , on a tant de tourment, Attache leurs regards vers la solide gloire Qui donne à ses héros l'honneur de la victoire.. Qu'ils sachent qu'ici-bas ,tout est. frêle et trompeur : C'est dans l'éternité qu'habite le bonheur. Et si de longs revers font succomber leur mère, Ma soeur , remplacez-la , formez leur caractère !•

Et vous , mes chers enfans ! soyez respectueux, Soumis à vos devoirs,, unis", officieux; Servez le même,Dieu-quVlservi votre père, Ecoutez les avis de votre auguste mère : Reconnaissez l'amour qui l'anime pouf vôTas 1, Et n'attristez jamais son coeur sensible et doux. Je vous lègue ma soeur-, honorez' sa vieilh*se ; Prouvez-lui par vos soins toute votre tendresse.

Toi surtout, ô mon. Fils! sois docile:, entends-moi: Si par malheur, un jour, le Ciel te fesait Roi, Cherche à te faire aimer, rends-toi digne de l'être: Gouverne tes états en père plus qu'en maître. Tu te dois tout entier à tes concitoyens^


Se sépare jamais leurs intérêts des tiens.

Que partout avec toi le bonheur se promène;

Plus de ressentiment, plus d'aigreur j plus de. haine. ''

Tout le mal ^qu'on me fait, doit être enseveli

Dans le gouffre profond d'un éternel oubli.

Ne t'arme point des traits que t'offre la vengeance ;

Sois pour tous tes sujets, une autre Providence.

Suis l'exacte justice, obéis à sa voix:

Pense qu'un Roi n'est Roi,, qu'en régnant par lés lois.

Mais songe aussi, mon fils, que, pour le bien du trône,'

Il doit être écouté dans les ordres qu'il donne.

Vn prince , quel ..qu'il soit, sans être respecté ,

Ne peut être jamais d'aucune utilité. .'•

Au bonheur général c'est envain qtt'il aspire ;

C'est envain qu'il agit.; c'est envain qu'il désire :;_.

Si son bras est lié, si son pouvoir est nul,

Ses efforts ne sont plus qu'un nuisible calcul.

Ne sois point sourd au cri de la reconnaissance ; Porte :sur mes amis l'oeil de ta bienveillance : Et, si Dieu te permet de le pouvoir un jour, A leur grand dévouement mesuré ton amour. Recherche les enfàng des pères magnanimes Que le crime en fureur, a choisis pour victimes. Cette dette est sacrée; elle ne peut jamais, Dignement s'acquitter qu'à force de bienfaits. . Console leurs parens dans toute circonstance, Et donne à leur malheur sa juste récompense. Je sais que, parmi ceux qui me' servaient jadis, " On compte des ingrats et des fourbes-amis , Des traitres qui, suivant la iigue qui m'immole, Des novateurs du siècle ont encensé l'idole; Des lâches, qui changeant de costume et de loi-,* M'ont laissé sans dKense, ont brigué cpntre moi ; - Mais je ferme les yeux, et mon coeur leur pardonne. Dansvun moment adprouble où la licence • tonne, On s'égare aisémeiJ^on ne se connaît pas ; L'esprit flotté indéèis ; on bronche à chaque pas. Ne les délaisse point dans leur triste naufrage ; Leurs écarts, ô mon fils, ne sont dus qu'à l'orageCoeurs désintéressés , amis vrais et constans , qui, par votre courage et vos égards touchans,


r 8)

Dans le fond des cachots , au rort • de ma 'détresse y

M'avez à tout instant prouvé votre tendresse , :;

Recevez le tribut de mes remëfcîmens !,

Ah! que ne puis-je ici dire ce que je sens-. i\. !i.: :

Oui, si j'ai vu dans ceux, dont l'audace est si fière ', ■

Des gens que j'ai tirés du'sein de là poussière

D'indignes favoris , parjures à leur foi,

Pour prix de mes bienfaits , révoltés contre moi,

Vos élans gratuits , votre persévérance

M'ont bien dédommagé de leur lâche inconstance.

Nul obstacle n'a pu rallentir votre essor ;

Votre zèle a pour moi, cent fois bravé la mort.

Vous avez adouci la rigueur de mes peines ,

Et vos mains ont porté la moitié de mes chaînes.

Je voudrais, ô mon fils, pouvoir citer les noms Des braves qui toujours seront chers aux'Bourbons ; Mais je dois respecter les lois de la prudence ; Leur repos et leur vie ordonnent le silence.; .; En tous temps, en. tous lieux , prodigue-leur ; tes soins ; Exécute mon ordre*, et préviens leurs besoins." i: Sois juste à leur égard;, ne perds jamais de vue, Le ferme attachement du bon et sensible Hue. Souviens-foi des dangers qu'a courus Chamilli, Et de l'affection du généreux Cléri : ; Telle est ma volonté; c'est celle de la France. , : La Nation ( j'en ai la flatteuse espérance; ),. Applaudissant un jour à ta haute équité, Saura récompenser ta magnanimité.;

Respectables Tronchet, Desèze et Malesherbes, Dont le profond savoir est l'effroi/des superbes, Puissiez-vous cultiver vos lauriers en ' repos, Et voir mûrir le fruit de vos nobles traéaux! Dans ce siècle pervers , dans ce moment Tuneste , Mon coeur de tous mes biens est le seuL qui nié reste : Je l'offre à vos vertus ; ce don leur apjBttierit. Le temps et les poignards, sur lui ne péip&ittrien. Je vous fais mes adieux, et déclare en présence' t Du Dieu dont j'ai toujours reconnu la puissance^';•■•'-~'rt' Que je_ suis sans remords, que je meurs innoc&t|t'^^ Français! souvenez-vous de mon dernier accenlP?All||gjj

■ 'FIN. x|^ir