Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 24 à 24 sur 98

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Satires : extrait des oeuvres classiques de Boileau / [Nicolas Boileau]

Auteur : Boileau, Nicolas (1636-1711). Auteur du texte

Éditeur : Hatier (Paris)

Date d'édition : 1921

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12050177b

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31834502j

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (95 p.) ; in-16

Format : Nombre total de vues : 98

Format : application/epub+zip

Description : [Les satires (français). Extrait]

Description : Collection : Collection Des Granges

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54678061

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-YE-10013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/12/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


SATIRE III 23

Le couvert était mis dans ce lieu de plaisance,

Où j'ai trouvé d'abord, pour toute connaissance,

Deux nobles campagnards, grands lecteurs de romans,

Qui m'ont dit tout Cyrus dans leurs longs compliments.

J'enrageais. Cependant on apporte un potage. 45

Un coq y paraissait en pompeux équipage,

Qui, changeant sur ce plat et d'état et de nom,

Par tous les conviés s'est appelé chapon.

Deux assiettes suivaient, dont l'une était ornée

D'une langue en ragoût de persil couronnée ; 50

L'autre d'un godiveau tout brûlé par dehors,

Dont un beurre gluant inondait tous les bords.

On s'assied : mais d'abord notre troupe serrée

Tenait à peine autour d'une table carrée,

Où chacun malgré soi, l'un sur l'autre porté, 55

Faisait un tour à gauche, et mangeait de côté.

Jugez en cet état si je pouvais me plaire,

Moi qui ne compte rien ni le vin ni la chère,

Si l'on n'est plus au large assis en un festin

Qu'aux sermons de Cassaigne ou de l'abbé Cotin. 60

Notre hôte cependant s'adressant à la troupe : « Que vous semble, a-t-il dit, du goût de cette soupe? Sentez-vous le citron dont on a mis le jus Avec des jaunes d'oeuf mêlés dans du verjus? Ma foi, vive Mignot et tout ce qu'il apprête ! » 65

Les cheveux cependant me dressaient à la tête : Car Mignot, c'est tout dire, et dans le monde entier Jamais empoisonneur ne sut mieux son métier. J'approuvais tout pourtant de la mine et du geste, Pensant qu'au moins le vin dût réparer le Teste. 70

(44) Tout Cyrus. Cyrus est le fameux roman de Mlle de Scudéry, paru en 1648. Boileau insinue ici qu'on ne le lit plus que dans les provinces. Cf. Lutrin, V, 462 . « ... la Pharsale, aux provinces si chère. » — (51) Godiveau. Pâté chaud, fait de viande hachée, d'andouilettes, d'asperges, de champigons, etc. — (60) Cassaigne (les premières éditions portaient Chassaigne), mort en 1679, était de l'Académie française depuis 1661. Prédicateur estimé, il a écrit la Préface des OEuvres de Balzac , et on lui doit plusieurs traductions, — Colin (1604-1682) fut conseiller et aumônier du Roi ; il prêcha pendant seize ans à Paris. On le disait très érudit. Mais il avait le tort de composer de mauvais vers, et surtout dans le genre galant. Pour se venger de Boileau, il écrivit la Satire des Satires et la Critique désintéressée des Satires du temps, ou il appelait Boileau-Despréaux, le sieur Desvipéreaux (Boileau avait d'abord écrit Kautam.) — (65) Mignot. Traiteur, demeurant rue de la Harpe, fournisseur de la cour. Au siècle suivant, une soeur de Voltaire épousa le fils de Mignot. Ce traiteur porta plainte, dit-on, contre Boileau : la justice n'ayant pas consenti à poursuivre le poète, Mignot enveloppa ses gâteaux dans la Satire des Satires de Cotin, imprimée à ses frais.