nouvelle Série — N° 2 — Avril- Juillet 1910
POUR FAIRE CONNAITRE L'ART FRANÇAIS A L'ETRANGER,
SAUVONS LA CHALCOGRAPHIE DU LOUVRE
HISTOIRE D'UN LIVRE
UN ROMANTIQUE ATTARDÉ : NADAR
LES VENTES DE DESSINS ET GRAVURES EN 1910
UN DESSINATEUR INDÉPENDANT : MAUFRA
L'AFFICHE : LÉONETTO CAPPIELLO.
LES ORIGINES DE LA LITHOGRAPHIE (Suite)
A PROPOS DU BILLET DE BANQUE
VARIA. — LES LIVRES. — LES ESTAMPES
BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE.
Hors-Texte: ZOLA, GAUFRAGE INÉDIT
D'ALEXANDRE CHARPENTIER.
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LE CID. 1re édition, à vendre ou à échanger. ( manque une page ) faire offres à P. F. 126.
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et Réponses
Cette rubrique est absolument gratuite. Nous y répondons à toutes les questions de nos abonnés sur les arts auxquels nous nous consacrons. Il est bien entendu que nous ne pouvons expertiser exactement que sur pièces et que nous ne fournissons que des réponses approximatives aux demandes d'évaluation faites par correspondance.
M. N., Sens. — Voyez, au sujet des illustrations révolutionnaires de Luce, le n° 4.117 du Catalogue Lemallier, qui contient, d'ailleurs, en outre des dessins de ce remarquable artiste pour le Père Peinard, des oeuvres d'un art moins élevé, de Gerbault, Balluriau et autres Léandres.
B. K., Marseille. — Vous n'avez certainement pas bien pesé les termes de notre étude. Il est certain que les oeuvres de Debucourt, de Taunay, de Baudoin, auront
toujours la valeur que méritent les talents charmants qui s'y déployèrent, valeur que la spéculation a d'ailleurs accrue de façon artificielle et peu durable, mais il y a autant de différence entre elles et les XVIIIe siècle de second ordre, qu'il y en a entre Meryon, Whistler et Lepère, d'une part, et Richard Ranft, Manuel Robbe et Boutet de Montvel, de l'autre, pour le moderne.
A. F. — Presque tous les ouvrages illustrés par Pierre Vidal ont été successivement soldés, et il est à penser qu'il en adviendra de celui-là comme des autres.
M. P., Lausanne. — Nous ne nous occupons pas d'objets d'art, adressez-vous au Connoisseur, 95, Temple Chambers, Temple Avenue, London, E. C.
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contenant la biographie du maître, le Catalogue raisonné de son oeuvre gravé et lithographié, de ses
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2. La tour St-Jacques et le quai aux Fleurs
3. Le quai aux Fleurs et le pont d'Arcole
4. Le pont d'Austerlitz et le quai SaintBernard
SaintBernard
5. Petit bras de la Seine et Saint-Gervais
6. Notre-Dame et le quai aux Fleurs
7. Le Louvre et le pont des Arts
8. Saint-Paul et I'Estacade
9. Petit bras de la Seine (quai Montebello)
10. Le Pont-Neuf
11. La Bastille et le Canal Saint-Martin 12. Le Pont Saint-Michel et le quai des
Grands-Augustins
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Publiés par E. RENART, Libraire expert â Paris
Nous nous empressons de faire savoir à nos lecteurs que M. Renart, éditeur du " Répertoire des Collectionneurs ", prépare pour 1911 un Supplément rectificatif et complémentaire à la dernière édition de son ouvrage.
Ce Bottin de la Curiosité, dont les précédentes éditions eurent un si légitime succès, a paru sous une forme encore plus complète et plus pratique que précédemment.
Dans le format commode d'un in-12 d'environ 1.000 pages, il donne plus de 10.000 adresses d'amateurs, avec la nature de leurs collections. Une liste copieuse de libraires et de marchands antiquaires, l'indication des Bibliothèques, des Musées, des Archives, des Sociétés savantes ou artistiques, des commissaires-priseurs, etc., en un mot on y trouve toutes les personnes et les établissements qui peuvent avoir besoin de connaître ceux qui vendent ou achètent des livres et des objets de curiosité.
Des tables de classement par spécialité permettent de voir instantanément le nom que l'on désire, tout en profitant' du rangement par département et localités si utiles à divers points de vue.
Ce mode d'impression sera suivi dans le supplément en préparation et l'éditeur y fera figurer tous les renseignements qui lui parviendront avant le 15 octobre 1910. Les adresser à M. Renart, 2, rue de Lorraine, à Maisons-Alfort. L'insertion est gratuite.
Prix du volume, cartonné 15 Fr.
Prix du Supplément, broché 6 —
— — cartonné 7 —
A partir du 15 octobre 1910, le LIVRE & L'IMAGE paraîtra régulièrement tous les mois.
En raison des retards apportés jusqu'ici à sa publication, les abonnements partiront de cette date. Nos abonnés du premier jour seront donc servis jusqu'au 15 octobre 1911. Ils recevront ainsi pour le montant de l'abonnement, 14 numéros, les numéros 1 et 2 étant considérés comme spécimen.
Avec ce numéro du 15 octobre, ils recevront, en volume, les prix de vente de 1910.
Quelques exemplaires séparés de ces prix de vente suivis d'un index seront mis dans le commerce, au prix de 8 francs.
Dans le prochain Numéro :
Les Gaufrages et Lithographies d'Alexandre Charpentier, par Louis Lumet.
L'OEuvre gravé de James Ensor,
par Gustave Coquiot.
Le Rapport de Jaugeon et la Typographie au XVIIe siècle, par Maurice Delcourt.
Hors-Texte ; Une Eau-Forte d'Ensor.
LE LIVRE ET L'IMAGE
Nouvelle Série — N° 2 — Avril - Juillet 1910
SOMMAIRE
POUR FAIRE CONNAÎTRE L'ART FRANÇAIS A L'ETRANGER SAUVONS LA CHALCOGRAPHIE DU LOUVRE HISTOIRE D'UN LIVRE UN ROMANTIQUE ATTARDÉ : NADAR LES VENTES DE DESSINS ET GRAVURES EN 1910 UN DESSINATEUR INDÉPENDANT : MAUFRA L'AFFICHE : LÉONETTO CAPPIELLO. LES ORIGINES DE LA LITHOGRAPHIE (Suite) A PROPOS DU BILLET DE BANQUE VARIA. — LES LIVRES. — LES ESTAMPES BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE. Hors-Texte : ZOLA, GAUFRAGE INÉDIT
D'ALEXANDRE CHARPENTIER.
Pour faire connaître
l'Art Français à l'Étranger
Nous avons reçu la lettre suivante qui prouve que s'il est des collectionneurs spéculateurs, comme en décrit notre collaborateur Le Crieur ", il en est d'autres dont le désintéressement et les efforts pour propager le véritable Art Français sont dignes d'éloges.'fe^
Monsieur le Directeur du " LiVre et l'Image ",
Nous avons lu le premier numéro du LIVRE ET L'IMAGE qui, s'il diffère quelque peu du programme annoncé par le prospectus, n'en répond pas moins à un besoin réel. Nous avons été frappés du ton d'indépendance qui caractérise votre belle publication et de la haute tenue littéraire de certains articles et nous avons pensé que si elle était répandue à l'étranger elle y servirait de façon efficace les intérêts du véritable art français. En effet il est regrettable de penser que les étrangers n'ont de renseignements sur nos graveurs que d'après la notoriété donnée aux « officiels » par la place énorme qu'ils s'octroient entre eus dans les expositions de Beaux-Arts ou sont trompés par le bluff commercial fait par quelques éditeurs d'estampes autour des barioleurs qui ont renouvelé la vieille chromo sous le nom d'eau forte en couleur.
Ils sont stupéfiés lorsqu'ils apprennent que dans les ventes les oeuvres de Jacquet, de Flameng, — pour les officiels ; de Manuel Robbe, de Muller, d'Osterlind pour les autres, se vendent difficilement par lots, tandis que celles de Lepère, de Legrand, de Leheutre, qu'on leur fit toujours ignorer, atteignent des pris élevés. Un journal comme le vôtre est donc nécessaire, mais faut-il qu'il soit répandu.
Nous avons donc décidé, entre amis, amateurs passionnés du beau moderne, d'assurer les frais d'envoi de votre publication à tous les conservateurs des musées, bibliothèques, pinacothèques et glyptothèques.
Nous vous en adressons la liste extraite de l'ouvrage de M. Bourcart et que Vous voudrez bien mettre à jour, et vous couvrons du nombre d'abonnements qu'elle représente.
(Un Groupe d'Amateurs).
Nous ne pouvons ici que remercier les généreux anonymes de l'appoint qu'ils nous ont ainsi donné et les assurer que nous ne démériterons pas, par notre indépendance, et par l'intérêt que nous essaierons de donner à la revue, de la confiance qu'ils nous accordent.'U^f^fi.'U^
1&* 50 wST
Sauvons
la Chalcographie* du Louvre!!!
N 1907, M. Lopisgisch était un des trois
cents graveurs quelconques dont les oeuvres encombrent les salles des Artistes Français et les cartons des bouquinistes où elles trouvent difficilement
difficilement à dix centimes.
Mais M. Lopisgisch était du Salon d'Automne, il y avait appris le moyen de parvenir; il sollicita de l'Etat, ce père nourricier irresponsable des médiocres, une commande.
Les renseignements de police que l'administration des BeauxArts
BeauxArts prendre sur son compte furent excellents : « Le
nommé Lopisgisch, certifia l'agent délégué chez sa
concierge, paie régulièrement son terme, n'a pas de dettes
dans le quartier, vote bien; dans sa jeunesse, il ne se
livrait aux débordements que comportait son âge
qu'avec la plus grande discrétion; il s'est marié légitimement
légitimement une demoiselle noble; l'administration des
Beaux-Arts peut lui accorder une commande, il la livrera
dans les délais voulus. »
Cette commande, il la livra. « Les bureaux » de M. DujardinBeaumetz
DujardinBeaumetz enthousiasmés et, de suite, ils lui en
firent, — on était en 1908, — une deuxième. M. Lopisgisch
était un homme heureux; ce que Méryon, que la faim
rendit fou, ce qu'Hervier, qui mourut de misère sans
qu'une de leurs admirables épreuves eût reçu l'asile d'un
Musée français — ceux de l'étranger n'hésitent pas à les
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payer cent fois le prix que les misérables eussent accepté avec joie de leur pays, — ne purent jamais obtenir, ou si peu qu'il est discret de ne point en parler, cette commande qui honorerait à l'égal des plus belles actions le ministre qui la ferait à Lepère, à Willette, à Mary Cassatt, à Steinlen, cette commande devenait, à l'endroit de M. Lopisgisch, une institution d'Etat. M. Lopisgisch, se conformant à tous les usages qui veulent que le plus grand nombre de médiocres participent à la chose publique par petites doses, cette commande une fois reçue, devait se tenir pour satisfait et laisser à d'autres leur part d'une curée que seule une séparation des Arts et de l'Etat pourrait abolir. Il n'en fit rien et, chose merveilleuse, en 4909, M. Lopisgisch recevait une troisième commande.
En 1940, en 1911, en 1942, tant que M. Lopisgisch vivra et tant qu'il y aura des Lopisgisch comme il y a des Styka, il en aura de nouvelles, devenant ainsi une sorte de graveur lauréat de la République Française, et ses estampes incolores iront enrichir la Chalcographie du Louvre, voisinant avec la Collection des Van Dyck et celle des Pérelle.
Mais, et c'est ici que nous voulions en venir, elles n'y voisineront que pour peu de temps, car si les oeuvres de Lopisgisch sont éternelles, l'aciérage leur assurant une durée que le seul talent de leur auteur ne saurait leur garantir et dont notre immortelle administration ne se préoccupe que rarement pour les chefs-d'oeuvre dont elle a la garde, l'admirable suite de Van Dyck ne sera bientôt plus qu'un souvenir.
Sans aucun souci de sa responsabilité, de sa dignité professionnelle, le fonctionnaire, nous ne disons pas l'imprimeur, attaché à la Chalcographie, tire sur les cuivres originaux, dénués de tout acier protecteur, des planches appelées à disparaître, par ses soins, dans un avenir peu éloigné, et
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sans tenir compte de l'exemple de l'Espagne s'attachant à demander à toutes les ressources de la science moderne de conserver et de répandre l'oeuvre de Goya, dont par la protection d'un roi mettant les Arts au-dessus de la raison d'Etat, elle a pu s'assurer la glorieuse possession, il détruit les cuivres merveilleux qui permettraient à la Chalcographie, exploitée par d'autres que l'Etat, par la Maison Braun, par exemple, qui, telle les rois, loge gratis au Louvre, d'être un excellent organe de vulgarisation artistique et la réserve où tout collectionneur pourrait commencer à constituer un fond d'Estampes.
Or, il est temps d'intervenir, il faut que l'administration des Beaux-Arts, faisant pour une fois abandon de ses préférences personnelles, trouve le moyen de prélever, sur les sommes considérables qu'elle dispense à M. Lopisgisch et à ses pareils, les cinq cents francs qui sont nécessaires à l'établissement d'un atelier d'aciérage dans les affreux locaux où elle confine la Chalcographie, et il est nécessaire que tous ceux, il en est encore quelques-uns, qui préfèrent un Drevet et un Edelinck à un Lopisgisch et à un Georges Redon lui imposent de ne plus compromettre jusque-là par des tirages sacrilèges les richesses artistiques dont la France est la gardienne et non la propriétaire, devant la civilisation.
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Histoire
d'un Livre
M.-C. Andersen. Histoires et Aventures. Traduction nouvelle précédée d'une préface de Eugène Rodrigues. Eaux-fortes et bois dessinés par Lunois. En vente chez Lunois, 1, rue de Poissy, Paris, 1909. 1 vol. in-8°, illustré de 52 eaux-fortes originales et de cent bois imprimés en couleurs, gravés par Mlle S. Lepère. XV-206 p: 145 ex. Caractères employés : italique Deberny corps 12, pour la préface et française légère corps 10, pour les contes.
Vous connaissez les CONTES d'Andersen. Ils sont certainement les meilleurs du genre et contiennent de véritables chefsd'oeuvre.
chefsd'oeuvre. de poésie et de profondeur, de merveilleux et de sensibilité, ils offrent des attraits divers pour tous les âges. La mélancolie dont ils sont empreints, les réflexions philosophiques, les aspects de vérité qui surgissent ça et là, du récit, donnent à ces contes un pouvoir d'évocation de la pensée infiniment supérieur aux histoires du chanoine Schmidt, et leurs conclusions sont plus morales que la morale égoïste, cruelle et sanguinaire des CONTES de Perrault. Ils effraient moins aussi l'imagination.
Si un rapprochement était possible, c'est un peu à la LÉGENDE DORÉE que s'apparenteraient les récits de l'écrivain danois. Jacques de Voragine et Andersen ont la même ferveur religieuse, confiante et naïve. Leur chritianisme attendri ne s'embarrasse pas des rigueurs du dogme, mais prête l'oreille aux paroles les plus douces de l'Evangile. L'amour du prochain, la générosité du coeur, la rectitude des intentions, la sincérité des propos, la soumission volontaire à la destinée, tout ce qui fait l'âme lumineuse et l'esprit bienveillant se rencontre dans le livre d'Andersen comme dans celui du vieux prélat italien. Mais entre l'auteur du XIIIe siècle et celui du XIXe, il y a de notables différences, dont la plus importante est que Jacques de Voragine pensait écrire une
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histoire — ce n'est pas sa faute si cette histoire ne nous paraît plus qu'un conte — tandis qu'Andersen savait pertinemment qu'il écrivait des histoires, dont nous goûtons, hommes faits, le sérieux caché sous les broderies de l'invention. Par une singulière interversion des rôles, ce qui nous charme aujourd'hui dans la compilation de Voragine, c'est l'abondance des détails puérils, tandis que ce qui nous plaît dans les contes d'Andersen, ce sont ses traits d'observation ou ses vastes images poétiques : « Les Alpes lui apparaissaient comme les ailes repliées de la terre. » (SOUS LE SAULE) « Il savait bien, lui qui avait la conscience tranquille, que les morts ne font de mal à personne et que les canailles vivantes sont bien plus à craindre. » (LE CAMARADE DE VOYAGE) « En vieillissant, le coeur a besoin du parfum de la jeunesse. » (LE PAPILLON), ou l'émotion intense qui se dégage de certaines pages, telle L'HISTOIRE D'UNE MÈRE, égale du ROI LEAR, pour la grandeur du sentiment, le dramatique de la situation.
Or, de ces CONTES, si beaux par le caractère, le style et l'imagination, voici qu'une édition exceptionnelle nous est offerte. Cette édition est due toute entière à M. Alexandre Lunois, impression, illustrations, choix du papier, du format, du caractère typographique. M. Lunois, après avoir tant illustré de livres pour les éditeurs, après avoir souffert de la gravure émolliente que le bois ou le burin, sous la main de graveurs bien intentionnés, mais subissant des contraintes dictées par le faux goût, avaient infligée à ses nerveux dessins, voulut se libérer une bonne fois de ce servage, et pour le premier livre, — d'autres suivront — nous donne un choix des HISTOIRES ET AVENTURES, d'Andersen, délicieusement traduites du danois par Mme Alexandre Lunois elle-même.
Mais qu'il est difficile pour un illustrateur attaché par tous les volumes précédemment publiés aux éditeurs dont il dépendait et qui le croyaient leur chose, de reprendre sa liberté !
On pourrait croire que dans un pays comme le nôtre, où l'art confère à ceux qui l'exercent avec supériorité le privilège d'agir
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à leur guise, il était loisible à M. Lunois de « faire » le livre qui lui plaisait. On pourrait croire encore qu'il était protégé dans sa tentative, comme le marchand de marrons, le marchand d'épices ou le marchand de livres, par la loi qui punit toute entrave à la liberté du commerce. Erreur! M. Lunois a connu, à l'occasion des AVENTURES d'Andersen, d'autres qu'il n'est pas inutile de raconter.
Quand l'artiste eut arrêté le plan de son ouvrage, les motifs de son illustration, le rythme de sa couleur, etc., il s'ouvrit de ses projets à ceux dont il avait été naguère le collaborateur recherché.
— Bravo ! lui dirent ces éditeurs, escomptant un nouveau bénéfice obtenu, cette fois, sans même qu'ils eussent à faire l'effort dont ils étaient le plus naturellement capables, celui d'aligner les chiffres des dépenses en regard de ceux des recettes. Bravo ! nous vendrons avec plaisir votre volume, mais notre nom figurera sur la couverture et nous aurons 40 % !
— Ah ! pardon, rectifia l'artiste. Je vous veux bien pour intermédiaires, mais non comme éditeurs. L'éditeur, c'est moi. Et comme remise, je vous ferai celle que vous consentez vous-même aux intermédiaires lorsque vous éditez...
Cette réponse brouilla les cartes. Les éditeurs pincèrent les lèvres et se promirent, in petto, de se venger de l'audacieux qui voulait user du droit qui appartient à tout citoyen français, et même à tout étranger établi sur le territoire de la République, de travailler de son métier et d'en tirer un légitime profit.
A la vérité, ces éditeurs se sentaient menacés par l'exemple de M. Lunois. Ils se disaient que déjà trop d'artistes, désireux de créer de beaux livres et de n'en point abandonner à d'autres les avantages, avaient réussi à passer entre leurs rêts. Jeanniot avait édité un ADOLPHE qui avait été un grand succès, Vierge avait failli éditer son PABLO DE SÉGOVIE, Lepère annonçait les IMAGES DE RONSARD, les sociétés de bibliophiles publiaient des ouvrages, parfois fort remarquables, comme DOMINIQUE, illustré par Leheutre, et les QUINZE HISTOIRES d'Edgar Poë, illustrées par Louis Legrand, et c'était autant de CHAMBRE BLEUE, OU de CYRANO, qui restaient en magasin. Pouvaient-ils accepter qu'un nouvel indépendant s'ajoutât à la liste ?
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Ils se disaient aussi qu'on ne manquerait pas de comparer son livre à leurs productions commerciales, qu'on lui trouverait toutes les qualités de fraîcheur, de spontanéité et d'originalité qui manquent la plupart du temps à leur marchandise, et que celle-ci en serait dépréciée. Bref, de réflexions amères en coup d'oeil sur la caisse, ils décidèrent de boycotter le livre de M. Lunois.
Ils le firent sournoisement, et la lutte ne ressembla en rien à une épopée. Ils dénoncèrent l'artiste au percepteur pour qu'il payât patente d'éditeur ; ils menacèrent son imprimeur d'eauxfortes de lui retirer leur clientèle s'il imprimait ses planches : ils circonvinrent les libraires pour que ceux-ci refusassent de placer son livre; ils affirmèrent aux bibliophiles qui s'enquéraient de l'état d'avancement du travail qu'il était tout ce qu'il y a de plus mauvais ou que l'artiste avait renoncé...
M. Lunois se tira, sans dommage, de ces pièges. Il démontra au contrôleur des contributions qu'il avait le droit de vivre de son métier d'artiste et, faisant un livre, de le vendre directement, sans plus payer de patente que le vigneron qui vend son vin et le cultivateur ses denrées; il décida son imprimeur à continuer l'impression de ses planches ; il prouva, sans la moindre peine, aux bibliophiles que l'oeuvre se poursuivait et les fit juger de sa valeur.
Le volume parut. Le volume s'enleva ! Aux amateurs que les méchants propos avaient pu influencer, la belle préface de M. Eug. Rodrigues dessilla les yeux. Faisant confiance à l'érudit et sagace bibliophile, ils feuilletèrent ces pages colorées, se laissèrent gagner par la saveur des eaux-fortes, le charme et l'ingéniosité des entêtes, des lettres ornées, des culs-de-lampe, et ce que les mécontents souhaitaient d'être un échec fut un triomph e! M. Lunois était désormais libéré.
Applaudissons à ce résultat mérité. Le livre est, en effet, fort beau. Il est riche d'illustrations, d'inventions délicates, de couleur. On ne voit aucun de ces « trous », aucune de ces pages blanches qui font un vide inopportun, explicable seulement par la préoccupation d'économie de l'industriel qui ne veut pas diminuer d'un
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le bénéfice qu'il s'est fixé. Le livre, ici est un livre d'art, dont les détails d'exécution valent d'être étudiés. Etudions-les donc brièvement. Chaque conte est précédé d'un faux-titre, décoré d'un bois en couleurs, toujours très simple, et placé exactement à la place qui convient, c'est-à-dire à la place où la page s'en trouve le mieux « meublée ».
Le conte lui-même part avec un en-tête à l'eau-forte et une lettre ornée ; chacune de ses divisions est précédée et terminée par un motif xylographié ; il s'achève enfin par un cul-de-lampe également en bois. Tous les bois du livre sont en couleurs et ont été parfaitement champlevés par Mlle Suzanne Lepère. Les colorations de ces petites gravures sont tantôt vives, tantôt atténuées, selon le caractère du chapitre, sans jamais cesser d'être une joie pour les yeux.
Quant aux eaux-fortes, qui constituent l'illustration proprement dite, elles sont traitées avec beaucoup de fermeté et de largeur. Pas la moindre mièvrerie, en dépit de leur petit format. M. Lunois, qui est un admirable coloriste en noir et blanc, se sert de tous les procédés, pointe ou grain, pour arriver à son but. Mais, en homme qui connaît le livre, il se garde bien d'employer la teinte dans ses vignettes en texte. Celles-ci sont gravées avec un manifeste souci de laisser jouer le blanc du papier et il les aurait voulues tirées sec « comme des cartes de visite ». Mais, allez donc empêcher un imprimeur de faire un « retroussis » savant, quand l'occasion s'en présente ! Ces occasions furent rares, heureusement, et les « réserves » conservées établissent l'accord entre l'illustration et la page imprimée. Cependant, à vrai dire cet accord n'est pas parfait. Le bois seul, et encore le bois romantique, donne un accord parfait. Tout autre procédé s'en éloigne plus ou moins. Mais M. Lunois, pressentant le danger, au lieu de chercher à le cacher s'est plu, au contraire, à le bien mettre en évidence. Il a tiré ses eaux-fortes en bistre !
Il a dit à tout le monde : «Voyez, je pourrais tirer dans le même noir que le texte, obtenir ainsi une harmonie apparente, car il y aurait toujours une différence de ton entre la vignette, tirée en creux et la typographie imprimée en relief, mais je préfère
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détacher complétement mon eau-forte, l'encadrer, dans le texte, à la façon d'un tableau. Et, malgré cela, je prétends à l'accord ! »
Voilà de la crânerie! Mais, ici, se révèle l'astuce de M. Lunois. Le ton bistre de l'eau-forte se retrouve en tête de chaque page dans le titre courant, et au milieu de chaque page, dans certains mots imprimés soit en bistre plus clair, soit en rouge vif. De sorte que la page est parsemée de « rappels » du ton de la vignette et que, bon gré, mal gré, l'harmonie existe. Voilà, n'est-il pas vrai, un heureux tour de peintre ?
On ne manquera pas de rapprocher les mots colorés du texte de M. Lunois de ceux du texte de M. Pelletan dans la PRIÈRE SUR L'ACROPOLE. En réalité, les deux conceptions n'ont rien de commun, M. Lunois, nous venons de le voir, n'a eu que la préoccupation d'harmoniser le texte et l'illustration; M. Pelletan a voulu, son harmonie étant acquise dès l'abord, faire chanter la page, la sertir de gemmes, comme on sème d'agrafes d'or et de boutons d'émail une robe de velours noir. Par ses accents colorés, Lunois rapproche son texte de son illustration; par le même moyen, Pelletan l'en écarte. Ces artistes se sont donc tenus aux deux pôles, — mais leurs livres sont également dignes de l'honneur des plus belles bibliothèques.
L'esprit inventif de M. Lunois et le haut caractère de son art, fait de pittoresque, de couleur, de poésie et de sérieux dans l'exécution, ont trouvé dans les HISTOIRES ET AVENTURES d'Andersen, un champ favorable à leur manifestation. J'ajouterai que dès l'âge de dix ans, M. Lunois enthousiasmé par la PETITE SIRÈNE et le ROI DE LA VASE avait illustré ces deux contes, et qu'il a conservé ses dessins. De temps à autre, en les revoyant, il se disait : « Il faudra que j'illustre Andersen, mais à ma manière, quand je pourrai ne dépendre de personne ! " Ce jour est venu et c'est pourquoi nous avons un livre excellent. « On écrit bien ce qu'on aime ! » disait Renan. Remplaçons le verbe écrire par le verbe illustrer et nous connaîtrons la raison de tout ce qui nous enthousiasme et nous émeut dans ces exquises pages où palpite la fleur du talent mâle, évocateur, subtil, de M. Alexandre Lunois,
CLÉMENT-JANIN.
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' est presque un fantôme qui s'est évanoui que ce Nadar qui vient de disparaître, fantôme des temps révolus prêts à devenir lointains, et qu' ont dû accueillir les ombres de Murger et de Banville souriant au travers des feuillages du Luxembourg.
Et voici que, au moment où s'est refermée la terre printanière et pesante sur celui qui symbolisa si bien l'intense vie artistique et littéraire de ce Paris du second Empire, M. Marcel Poëte vient de reconstituer cette période dans la très curieuse exposition qu'il a organisée à la Bibliothèque de la Ville de Paris.
L'art éternisera cette époque, nous évoquerons les vieux airs que l'on ne chante plus, et devant nous, plus près de nous que les autres, se dressera la figure de ce Nadar dont Monselet écrivait :
« Extrêmement dilatée, la prunelle roule, témoignant d'une ardeur énorme de curiosité et d'un étonnement perpétuel. La voix est stridente, les gestes sont ceux d'une poupée de Nuremberg qui aurait la fièvre... Nadar est une intelligence en trois personnes : un écrivain, un caricaturiste, un photographe. »
Et un aéronaute, aurait-il pu ajouter quelques années plus tard, après les expériences et les tentatives du Géant. Et André Gill dans une très spirituelle caricature de la Lune, nous le montre suspendu à son ballon, entre ciel et terre, avec ses grandes jambes « de faucheux, car il ne marche pas, il arpente » ajoute l'auteur de Monsieur de Cupidon — ses grandes jambes, qui, sitôt la terre touchée, ne demanderont qu'à se détendre et à le porter plus vite à la poursuite de quelque nouvelle chimère.
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Car Nadar fut un romantique attardé.
Né en 1820, il avait entendu, bien jeune encore, le son des cloches de Notre-Dame de Paris sonnant à toute volée l'appel aux armes contre les classiques et la monarchie de Juillet, et les derniers échos de la bataille d'Hernani étaient parvenus jusqu'à lui. Et toute sa vie il garda cette empreinte romantique et ces généreuses aspirations de la jeunesse de 1830.
N'est-il pas merveilleux d'enthousiasme quand dans la légion polonaise qui s'est formée à la voix de Lamartine, il s'engage en 1848 avec Antoine Fauchery, un autre bohème, qui, tour à tour graveur, romancier, poète chercheur d'or, cabaretier en Australie, s'en est allé mourir en Chine. Et tous deux partent et tous deux sont arrêtés et enfermés en Prusse à Eisleben... Et un beau soir, avec des passeports au nom de Nadarsky et Faucherysky, ils reviennent reprendre leur place au Procope, aux côtés de Murger, Colline, Schaunard, Privat d'Anglemont et Banville...
Fils d'un libraire parisien, Félix Tournachon tout d'abord fit — ou plutôt commença — sa médecine à Lyon. Mais il ne tarda pas à déserter l'école et quitte le scalpel pour la plume. Il collabore à l'Entr'acte Lyonnais et au Journal et Fanal du commerce, puis revient à Paris, où il donne, sous le pseudonyme de Nadar, des articles à plusieurs journaux tels que l'Audience, la Vogue, le Négociateur. Successivement secrétaire de Ch. de Lesseps et du député Grandin, il se lie avec Murger, Schanne dit Schaunard, Jean Wallon, surnommé par analogie Colline, qu'il rencontra plus tard à Berne, essayant, tout comme l'abbé Chatel ou M. Villatte, de fonder une religion ; fait partie des Buveurs d'eau, dont il écrira l'histoire en collaboration avec Lelioux et E. Noel. Il entre alors au Corsaire, cette pépinière de laquelle sont sortis tant d'écrivains de talent, et où il donne de petits articles pleins de verve frondeuse.
L'on connaît assez Nadar littérateur : Son Monde où l'on patauge, la Robe de Déjanire, l'Hôtellerie des Coquecigrues, Quand j'étais Étudiant, dont un chapitre, « La Mort de Dupuytren », restera un petit chef-d'oeuvre et une merveille de sensibilité. L'on connaît aussi — moins bien il est vrai — « Les Dicts et Faicts du chier Cyre Gambetta le Hutin en sa court, exposés par mon sieur Nadar, abstracteur de quintessence » qui « se treuve chez l'auctheur : au pourtraict véridicque, en la rue dicte d'AnjouSainct-Honoré, près la chapelle du roy Louys-le-Seizième » ; la Passion illustrée de N. S. Gambetta, selon l'évangile de Saint (Charles) Laurent — ;
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la grande Symphonie héroïque des punaises, paroles de Nadar et Ch. Bataille, à Paris, « sous les piliers tournants de la vague demeure » — et dont il existe une autre édition de Poulet-Malassis (Bruxelles) très recherchée des bibliophiles.
Nous n'entendons point dresser un catalogue de l'oeuvre de Nadar, mais nous ne pouvons nous empêcher de citer Banville : « Je l'ai vu improvisant, dessinant, écrivant des romans sans table et sans plumes, vivant de tous les métiers qu'il ne savait pas, et il n'en aurait vécu « que trop honnêtement " comme dit Racine s'il n'avait été généreux jusqu'à la sottise (à moins de quoi l'on est avare), et s'il n'avait pu voir passer les marchands d'âmes, les faux tribuns, les imbéciles triomphants, sans leur jeter à la face quelque épithète rabelaisienne, bien crue et sonore. Et, de peur qu'on ne sût pas bien que c'était lui qui avait crié, il avait pris le parti d'être d'une taille énorme, au-dessus de la démesurée, et, craignant de ne pas être reconnu, il mettait, il met encore chez lui, une vareuse écarlate, parfaitement, rouge. »
Mais l'on connaît moins Nadar caricaturiste.
La Monarchie de Juillet avait escamoté la liberté et les aspirations de toute la jeunesse de 1830. Toute une pléiade de dessinateurs, les Decamps, les Traviès, les Daumier s'étaient groupés autour de Charles Philippon, au Charivari, et, de là, faisaient pleuvoir les traits drus et acérés, sur le roi Louis-Philippe et ses ministres. Qu'on se rappelle la fameuse transformation de la poire changée en roi-citoyen ! La caricature, cette représentation grotesque de quelqu'un qu'on veut ridiculiser, ce trait qui ajoute à la matière quelque chose de bouffon et d'exagéré, cette légende qui accroît le mordant du crayon par celui de la parole, tout cela devait séduire Nadar, qui ne tarde pas à porter ses dessins au Charivari... Mais 1848 arrive — et la note du Charivari change... Les événements se précipitent... La fameuse expédition qui doit voler au secours de la Pologne opprimée échoue piteusement, et Nadarsky redevient Nadar à la Vie Comique, revue qu'il fonde en 1849. Et c'est là que nous trouvons réellement ses premières caricatures. A la Vie Comique, on est républicain, et républicain avancé... Fils de 1830 et bohème, Nadar pouvait-il être autre chose qu'un basiléophage, comme s'intitulait un autre romantique échevelé, Pétrus Borel le Lycanthrope ?...
A la Vie Comique, il improvise un tas de petits chefs-d'oeuvre bizarres, fous, absurdes, et qui ressemblent aux dessins d'un enfant...
La vie privée de M. Réac... ; des charges : La Rochejacquelein, Léon Faucher, Oudinot, Rothschild, Lucien Murat, un Essai de chlorofor62
chlorofor62
misation destiné à faire subir à la République Française, pendant sa léthargie, l'opération de la nationalotritie, avec accompagnement de larges saignées pour épurer son sang trop chargé de liberté : Falloux, Barrot, Molé médicamentent la fille du 24 février, cependant que, juché sur un petit tabouret, un minuscule docteur Thiers suit l'opération, et que le prince Napoléon passe la tête par la porte entrebâillée, prêt à intervenir au bon moment. Puis c'est un Projet de bureau de placement pour les représentants sans emploi; nous voyons Lamartine (est-ce une rancune de l'ex légionnaire polonais ?) obtenir une place d'endormeur de marmots au bureau des nourrices ; quand à Duvergier de Hauranne, il « professe l'anglais, la cursive, la ronde et transcrit la constitution en bâtarde ". Le Président de la République, le prince Napoléon, n'échappe pas à la verve railleuse de Nadar, qui en publie les aventures sous ce titre : Les Aventures illustrées du prince pour rire : Ab ovo, son enfance, son adolescence. Il en fait un canard par opposition à l'oncle, l'aigle. Puis ce sont ses tentatives avortées de Strasbourg, de Boulogne, Ham, où il lui fait passer le bec au travers des grilles du cachot et chanter tudesquement la populaire chanson d'Hector de Saint-Maur :
Hirontelle chentille Foltichant à la crille Tu cachot noir
en attendant qu'il s'évade, « la seule chose spirituelle qu'il ait faite dans sa vie », ajoute malicieusement Nadar...
Et il prévoit ce qui va arriver en trois petits dessins sans légende, et qui sont charmants d'ironie. Une grosse plume d'écrivain dont deux minuscules gendarmes épointent les becs ; un fusain de dessinateur que des soldats brisent à coups de crosse, et enfin un encrier géant, solidement cadenassé, et dont trois sentinelles pygmées défendent l'approche en croisant la Baïonnette...
La Vie Comique dura peu et disparut.
Puis ce fut le coup d'Etat du 2 décembre et la chute de cette République que Nadar défendait un an avant avec tant de verve contre les tentatives du Prince pour rire qui maintenant ne riait plus.
L'année 1851, qui marque la séparation du romantisme et du naturalisme, à la fois en politique, en littérature et en peinture, fut pour Nadar le point de départ d'une orientation nouvelle.
La bohème, les petits journaux, les soirées au Procope ou au café Momus, la politique — quand on est sincère — et les excursions à la Chaumière ou chez Mabille, ne nourrissent guère leur homme... Il fallait vivre,
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et Nadar se fit photographe. N'était-il point dans la nature de ce diable d'homme de chercher à perfectionner la photographie, cette branche inférieure de l'art ?
La chose était tentante, il l'essaya et réussit...
Nadar apporta à la photographie la note artistique qui lui manquait; avec lui, ce n'est plus la raide et gauche silhouette qu'on trouve sur les anciens daguerréotypes. Non, il sait le mouvement qui peint, la façon dont on éclaire son modèle, la liberté qu'il faut donner aux mouvements, la recherche de l'expression typique; et surtout c'est un artiste, ne l'oublions pas. Car jamais photographe n'a possédé comme lui le sentiment des valeurs. Et, au fait, tout ce qui eut une valeur — sans jeu de mots — ne défila-t-il pas devant son objectif? Toute la pléiade littéraire, artistique, tragique, politique, posa dans son atelier... C'est Daumier, qui semble réfléchir à son Robert Macaire, c'est Paul de Saint-Victor ; la tête spirituelle et puissante de Dumas ; la barbe inculte de cet illuminé de Jean Journet dont il préfacera, entre deux poses, les Documents apostoliques et Prophéties, et que peindra plus tard le maître Courbet ; c 'est encore son ancien directeur au Charivari, Ch. Philippon, dont la figure respire toujours la finesse moqueuse et la verve qui ébranla jadis le trône de Louis-Philippe..
Mais, hélas! la satire politique d'autrefois est morte : pour qu'elle vive, il lui faut un régime de liberté, et il n'existe pas alors : la répression autoritaire de 1851 a ôté le droit aux artistes de toucher, même en riant, aux actes et aux hommes du pouvoir, et ils doivent se rabattre sur les ridicules et les travers sociaux, sur les excentricités de la mode et des moeurs contemporaines... Il n'y a plus de place, après le recul subi, pour les bourgeois de Daumier, et la caricature, que Champfleury compare quelque part à un chat qui dort... ne peut qu'entr'ouvir son oeil vert, mais non sortir ses griffes de leur gaine soyeuse.
Et Nadar reprend son crayon... On n'a pas été au Corsaire et à la Vie Comique sans qu'il vous en reste quelque chose dans le sang.
Il se lance alors dans le portrait-charge (n'est-il pas photographe?) dessiné et créé par Benjamin ; le portrait-charge qui, avec ses têtes d'artistes et d'hommes de lettres, admirables de vigueur et d'expression juchées sur de tout petits corps, est à l'unisson du burlesque qui règne alors. Car le burlesque eut une étrange renaissance sous le second Empire. On le retrouve partout, au théâtre, dans la satire, le roman, le petit journal. C'est l'époque de Banville qui désarticule, désosse son vers et jongle avec ses rimes ; où la parodie règne en maîtresse avec la Chanson des Grues et des Boas, d'André Gill ; où Meilhac, Halévy et Offenbach fout danser aux dieux de
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l'Olympe l'échevelé quadrille de Mabille ou de la Boule-Noire et où Villemessant donne pour consigne à son personnel « de blaguer tout le monde et de faire rire tout le monde ».
Et alors Nadar publie ses charges au Journal pour Rire, au Petit Tintamarre, au Petit Journal pour Rire, puis Nadar Jury aux Salons de 1853 et 1857 — et, surtout, ce qui restera un modèle du genre : Le Panthéon Nadar, malheureusement inachevé. C'est bien là la suite des terres cuites de Daumier et de Dantan, et le Panthéon restera un précieux document pour l'histoire littéraire du second Empire. Tous ceux qui ont passé devant son objectif reparaissent sous son crayon narquois.
Victor Hugo marche en tête avec ses longs cheveux noirs et son large front pâle, à cheval sur l'hippogriffe, et portant la bannière du romantisme. Puis ce sont Musset, Gautier, Paul Saint-Victor, Lamartine, mélancolique; Gustave Planche, « le critique ossu » comme l'appelait Philarète Chasles, d'Ennery, Victor Séjour, Granier de Cassagnac et tutti quanti.
Et Nadar eut tellement de doigté que personne ne se fâcha... Il ne savait pas se faire d'ennemis. Même le " plus mauvais coucheur de l'époque », le contempteur acharné des moeurs de la société impériale, l'irascible Louis Veuillot, qu'il avait représenté ainsi : une écumoire coiffée d'un chapeau, devint son ami. Et lorsque Nadar tenta ses ascensions du Géant, Veuillot qui ne désespérait pas de convertir le mécréant aéronaute, ne craignit point de lui écrire ce billet si amical : « S'il y a péril, jetez l'ancre en haut ! »
Avec le Panthéon et ses autres charges, Nadar est en possession de son talent. Ce n'est plus le débutant d'avant 48... aux dessins naïfs mais charmants. Gavarni peut dire alors à Banville et aux Goncourt : « Nous sommes perdus, voilà Nadar qui a appris à dessiner. »
Pourquoi s'est-il arrêté en chemin? Ses qualités d'observateur et de polémiste nous promettaient tant.
Pourquoi...? Mais parce qu'il a des « jambes de faucheux, qu'il ne marche pas, mais qu'il arpente ».
Et, quand on est ainsi fait, le boulevard, Tortoni et le Paris impérial deviennent vite fastidieux,..
Il étouffe, ce diable d'homme.,. Il lui faut l'espace... Une nouvelle chimère lui a traversé la tête : la direction des ballons et le problème du « plus lourd que l'air »...
Et cette chimère est devenue réalité, car, avant de nous quitter, il a pu voir enfin, reconnu et adopté, son Droit au Vol.
De Nadar, il reste ses notes, ses documents, sa correspondance avec tout ce qui eut un nom dans le domaine des lettres et des arts. N'oublions
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point qu'il fut mêlé à tout le mouvement littéraire, qu'il était l'ami de ceux qu'il fit défiler dans son Panthéon, qu'il connut Murger, Delvau, Baude laire, à qui il révéla Poë; Monselet, Wolff, Musset, George Sand. Il mettait la dernière main, paraît-il, à ses notes quand la mort est venue le faucher Qu'on publie vite ses Cahiers, qu'il pensait intituler Mémoire des Autres, si le titre n'en avait déjà été pris par Jules Simon. Il doit y avoir là — il y a — toute une mine précieuse pour l'histoire littéraire et anecdotique du second Empire... Ce sera un vrai régal pour les lettrés car le souvenir de cette période disparue n'est pas encore éteint — et peut-être après cette exposition de la Bibliothèque Le Pelletier de Saint-Fargeau dont nous parlions plus haut, quelques nouveaux Goncourt seront-ils tentés de ressusciter cette intense vie impériale qui nous semble si loin et que nous connaissons peu ou si mal.
Nadar n'eut point le loisir de voir, avant de disparaître, cette exposition,,. Il eût évoqué le Paris d'alors, que n'avait point encore bouleversé la pioche des démolisseurs des Comptes fantastiques du Baron Haussmann, et aussi cette rue de La-Vieille-Lanterne où s'accrocha, un soir qu'il était las de vivre, son grand ami « Gérard le Tourmenté. »
Mais la mort n'a point permis à Nadar cet ultime pèlerinage aux temps de sa jeunesse, et, sans pitié, elle a brisé au dernier des Buveurs d'eau son verre de Bohème où la chanson de quelque Musette avait jadis
mouillé son aile
Avant de s'envoler dans l'air.
L. MILLANVOY.
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Maxime Maufra
La déchéance quasi-officielle dans laquelle tombent les Indépendants d'aujourd'hui, malgré l'effort et la haute valeur de leur président, amène à se souvenir, non sans plaisir, des premières années de luttes engagées par la vaillante Société, au temps où la conviction et la sincérité étaient sa force et son meilleur apanage.
Aujourd'hui, ils sont quelques-uns, gangrenés d'arririvisme et d'opportunisme, qui hantent les antichambres ministérielles et les officines de marchands de tableaux, assurent jalousement leur réclame, pénètrent, au prix de compromissions peu louables, dans les Salons officiels, — faisant cependant la loi dans le Comité, au plus grand détriment des principes et de la vitalité de la Société.
Quoi que fassent Signac — pur artiste — et ses amis, les Indépendants sont beaucoup plus atteints et amoindris par ces manoeuvres sans dignité et ces intrigues commerciales, que par les manifestations outrancières de quelques déséquilibrés qui, chaque année, étonnent ou amusent le public, sans le détourner du vrai talent.
C'est au beau temps de leurs années de début, alors que nomades, peu fortunés, ils erraient pour exposer leurs oeuvres d'une extrémité de Paris à l'autre, que se révélèrent, à côté des Luce, des Signac, des Seurat et de quelques autres, des talents nouveaux et vraiment primesautiers. Il y eut, à ce moment, des La Villéon peints à la truelle, et qui étaient de pures merveilles. Il y eut des Maufra, des Moret, très personnels et très admirables. Il y eut des toiles de tous ceux qui, autour de Gauguin
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vinrent après l'impressionnisme, avec des visions fraîches, une conception lumineuse des aspects de nature. Les Indépendants de cette époque s'imposaient à l'attention.
C'est, si ma mémoire est fidèle, vers 1893, que Maxime Maufra — celui qui nous occupe aujourd'hui — exposa ses premiers dessins rehaussés qui furent la révélation d'une recherche, d'une synthèse rapide, d'une notation nerveuse des lignes les plus caractéristiques et des nuances essentielles d'un paysage.
Maufra n'a pas cessé de dessiner et ses dessins affirment presque davantage sa personnalité que sa peinture. Ils constituent la meilleure expression de la pochade décorative; ils sont la note la plus rapide et la plus exacte, non pas d'une heure dans la nature, d'une lumière ou d'un effet, mais la vision nette du caractère définitif d'une contrée, son interprétation colorée.
Cette notation synthétique montre bien l'erreur de certains critiques qui, diverses fois, ont classé Maufra parmi les impressionnistes. Il n'est pas impressionniste; il ne donne pas davantage la sensation d'une nature architecturée comme celle de certains paysagistes « compositeurs ». Mais il dépasse, d'une part, l'école des Monet et des Sisley, parce qu'il voit plus large, de même que, par la richesse de sa technique et le chatoiement de ses nuances, il se garde des sécheresses et des froideurs compassées des peintres qui architecturèrent.
La belle série des dessins et eaux-fortes que réunit, voici quelques années, l'éditeur Floury, avec un texte délicat de Victor-Emile Michelet, ne donne qu'une idée incomplète, si intéressant qu'en soit l'ensemble, de la manière de Maufra.
Pour bien la comprendre, il faut se souvenir de ses dessins vus aux Indépendants d'autrefois, de ses expositions chez Le Barc de Bouteville et chez Durand-Ruel. Il faut retrouver ses premiers croquis, épars en diverses collections, croquis de falaises et d'horizons marins, aux
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lignes amples, enveloppantes, à la fois onduleuses, sobres, d'une simplicité extrême, d'une grâce japonaise — et aussi aux teintes à la fois très vives et transparentes.
L'Ecosse, la Normandie, l'Ile-de-France, le Dauphiné, ont reçu la visite de l'artiste qui s'y est adonné à de fortes études. Toutefois, c'est surtout en Bretagne, qu'il a développé et mûri son métier. Il a le sentiment profond du caractère régional et sait en procurer la forte et saine impression.
Groupés autour d'une flèche ou d'une tour d'église, des petits villages somnolent. Ce pourraient être des villages quelconques d'autres pays et cependant la synthèse est si puissante que nul ne s'y trompe; nous sommes au pays breton.
Des ports de pêche se hérissent de mâts et des horizons de mer se fleurissent de voiles multicolores; c'est la côte sauvage, l'Océan, les sardiniers..., toute une vie intense, en quelques traits, en quelques touches larges.
Quant à ses eaux-fortes, la morsure en est remarquable d'effets imprévus. A les regarder, on sent un artiste ignorant et dédaigneux des trucs du métier, qui va droit au but, écrivant avec une extrême vigueur et un sentiment inné des valeurs. Ses eaux-fortes constituent des documents d'art particulièrement précieux.
Avec des dessins tels que ceux de Maufra, des indications aussi précises que celles dont il agrémente un croquis, l'artiste peut condenser ses efforts, dégager son style et aborder triomphalement la peinture décorative, sans redouter l'échec trop souvent constaté des gens et lauréats d'école, auxquels il manque deux choses de tout premier ordre : l'amour et la compréhension de la nature, l'indépendance de la technique.
Henry EON.
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UN PEINTRE AFFICHISTE
Léonetto
Depuis Chéret, personne n'apportait une nouvelle formule de l'affiche artistique, et il semblait bien difficile qu'on en trouvât une, lorsque, soudainement, et en quelques oeuvres, M. Leonetto Cappiello prouva le contraire. Ce qu'il fait est à lui seul, et toute signature est superflue au bas de ses compositions. Chéret a rendu à l'affiche le service imprévu et considérable de la faire entrer dans le domaine des arts et l'a traitée en grand impressionniste décorateur : à sa suite, bien des peintres ont apporté dans la rue, sur le papier collé, les principes du tableau ornemental, et d'autres ont agrandi à cette proposition le dessin comique, la charge et la caricature. Mais M. Cappiello cherche et trouve autre chose.
Caricaturiste, il l'est, excellemment, humoriste même, et classe comme tels : ses albums, où les gens de théâtre voisinent avec les académiciens, révèlent l'aptitude à définir, d'un trait simplifié et assoupli, rehaussé de teintes légères, la silhouette physique et morale d'un être avec une finesse railleuse, une malice sans amertume et une constante élégance. Il y a plus d'observation que de critique satirique en ces croquis qui ne ridiculisent jamais l'homme ou la femme qu'ils montrent sous un aspect plaisant, et tels d'entre eux seraient simplement de sûres indications pour des portraits; le modèle luimême, inconsciemment, trahit la nuance d'affectation ou de vanité qui peut nous faire sourire. L'origine italienne du peintre s'atteste en cette partie de son oeuvre par la grâce capricieuse de la ligne et la patte de velours d'un trait qui caresse tout en égratignant. Mais l'affichiste est tout différent.
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Paris connaît et recherche depuis dix ans ces singuliers éclats de couleur, ces violentes harmonies, ces combinaisons de tonalités qui font allusion à un sujet industriel quelconque. Avant tout une logique les régit : il faut que dans la rue leur puissance et leur étrangeté de coloris, luttant avec le ciel changeant et le tumulte, soient assez grandes pour s'imposer à la rétine du passant. Il faut que son regard distrait soit ébloui, amusé, retenu assez pour l'engager à considérer l'image offerte et lire ensuite le nom du fabricant et de la denrée. M. Cappiello a compris plus que personne la nécessité et les moyens de cette surprise instantanée. Sa polychromie est de la plus intense énergie. Les bleus de cobalt, les jaunes phosphoriques, les vermillons aveuglants, les violets et les noirs, les orangés et les verts vibrent, se heurtent, se débattent et s'affolent en des luttes et des alliances invraisemblables. Chacune de ces affiches est un théorème sur les combinaisons les plus ardues — et les plus sauvages du spectre solaire. Des visages, des objets y apparaissent, définis en quelques linéaments, mais la frénésie de la couleur en est l'élément essentiel, Rien n'est semblable à la vie, à la réalité, tout est transformé par la fantasmagorie d'une vision insolite.
Si chacune de ces images est un vitrail ballucinant, un véritable « cri de couleurs » — et je ne peux trouver de meilleure expression que cette bizarre alliance d'idées — le rythme qui l'ordonne n'est pas moins inattendu. Tout cela tournoie et zigzague sous l'impulsion d'une main crispée et éperdue. Des balafres, des ellipses, des taches, des courbes, de brusques angles disposent ce chaos chromatique en zones et en plans concentriques. Certaines affiches donnent l'impression d'une explosion figée. D'autres suggèrent la sensation confuse de ce que pourrait être la vie dans une planète régie par une chimie extraordinaire. Visions obsédantes et furieuses ! Elles laissent loin derrière elles les hardiesses impressionnistes, les audaces du Salon d'Automne, et les « fauves », auprès, sembleraient fades. Seulement, M. Cappiello ne prétend pas traduire la vie ! Il s'amuse à transposer la plus banale donnée, un savon à vanter, une pâte alimentaire ou un quinquina à préconiser, dans un rêve chromatique joyeux, somptueux et fou, pour la stupeur de nos regards et la curiosité de notre esprit. Le passant se dit que telle nouille devra être délectable ou increvable telle sorte de pneu, parce qu'une telle orgie de coloration les a magnifiés dans son souvenir ébahi. L'amateur d'art sait que l'homme qui, par jeu, présenta de telle
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sorte un vert véronèse et un jaune de Naples sur un fond de cobalt, est un admirable virtuose de la palette. Et ainsi ces gageures inouïes font à chacun l'effet qu'elles devraient faire.
Il y en a qui sont simplement belles comme des papillons ou des fleurs broyées. Il y en a qui atteignent, à force d'associations invraisemblables, à une sorte de comique de la couleur, et qui donnent envie de rire uniquement à cause de leur disparate effroyable et prémédité. Il y en a de féroces et de bachiques, des violettes qui s'ouvrent sur la nuit, des rouges qui s'ouvrent sur la gueule d'un four, des jaunes qui flambent au soleil. C'est un peuple fantômatique et drôlatique qui danse sur les murailles de Paris une valse vertigineuse.
L'homme qui la déchaîne est un jeune homme pensif, strict, svelte, un Livournais brun comme un Napolitain, affable et volontaire. On penserait qu'après une pareille peinture ses théories d'art sont du rouge le plus subversif : elles sont très sages. Et ce n'est point la moindre surprise que nous apporte M. Cappiello. Depuis quelques années, il montre rarement, précautionneusement, des dessins et des portraits. Ce sont des oeuvres raisonnées et pondérées, d'une structure toute classique, avec de délicats rehauts de couleur nuancée et fragile. L'affichiste versicolore et exaspéré est un dessinateur amoureux de la forme, un dessinateur soigneux, serré, calme. Le farouche enlumineur auprès duquel M. Matisse lui-même semblerait pâlot, s'applique à modeler une main, à étudier une écharpe, à rechercher le contour d'une oreille ou d'une boucle de cheveux avec la fidélité scrupuleuse d'un Elie Delaunay ou d'un Alphonse Legros. Quel exemple doucement ironique pour les réinventeurs de l'art des cavernes et les génies de l'à-peu-près pictural, et quel désastre que de voir M. Cappiello retomber à cette poncive croyance qu'on ne sait rien sans l' avoir appris !
Un grand portrait de famille, l'an passé, tout en gris et blanc, plein de sobre grâce, plaçait d'emblée le confrère de M. Sem au rang des intimistes, bien plus loin de M. Boldini que de M. Jacques planche. Cette année, auprès d'un beau portrait féminin tout ennuagé d'effluves d'or pâle, on voit se dresser en pied et de grandeur naturelle, l'image de M. Henri de Régnier : et on y admire un des portraits les plus achevés de l'art moderne, une merveille de psychologie spirituelle, une effigie peinte en pleine pâte nourrie et moelleuse, d'une harmonie assourdie et
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ubtile; où la moindre touche est un renseignement, où le vêtement parle comme le visage. Du caricaturiste, de l'humoriste, de l'affichiste, un physionomiste incisif, un peintre capable d'intuitions profondes se dégage. Il a tenu jugement sur son art, sur lui-même, et avec une belle conscience il nous contraint à donner des bases nouvelles au jugement élogieux que nous tenions sur lui, à estimer pour des raisons plus hautes un Cappiello inattendu que le succès suivra.
Camille MAUCLAIR.
POUR LA GRAVURE SUR BOIS
Dans sa réunion du 14 juin, le Comité de la Société Artistique de la gravure sur bois a pris l'initiative de faire parvenir à M. le Sénateur Empereur une adresse de félicitations et de remerciements pour la motion qu'il voulut bien faire voter et qui reçut l'approbation du ministre des Beaux-Arts, et dans laquelle il est spécifié que les reproductions des oeuvres exposées au musée du Louvre seront désormais reproduites en gravure sur bois.
Egalement, la demande de transférer au Cercle de la Librairie le siège de la Société, et d'y organiser des expositions, est adoptée à l'unanimité. Le distingué président du Cercle de la Librairie, M. Albert Gauthier-Villars, sera pressenti à ce sujet.
Une motion de M. Léon Ruffe, tendant à grouper tous les genres de gravure (burin, eau-forte et lithographie), dans la Société Artistique de la gravure sur bois, rencontre une assez vive opposition. M. Emile de Ruaz, entre autres, fait observer à M. Ruffe que, se plaçant au point de vue purement typographique, il ne saurait admettre dans la Société Artistique de la gravure sur bois ces trois sections qui ne concourent à l'illustration du Livre que comme hors-texte, presque toujours, et qui, de toute façon et malgré leur caractère si artistique, n'ont aucune raison d'être assimilées à la gravure sur bois. La conclusion est renvoyée à la prochaine assemblée générale de la Société.
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LES VENTES
EN 1910
Le commerce de l'Estampe est dans le marasme, non pas que les prix baissent, mais trop d'acheteurs pour trop peu de marchandises. Je sais bien que le nombre des gravures augmente tous les jours, mais les acheteurs recherchent tous les mêmes pièces. Aussi les catalogues sont désespérants de monotonie. Ils se suivent et se ressemblent. En huit jours, on voit passer jusqu'à trois fois la même pièce. La race des amateurs qui achètent de la gravure pour la gravure elle-même a complètement disparu. Les uns, dégoûtés par les prix inabordables pour leur bourse. Les autres, devenus spéculateurs. La légende des trouvailles à l'Hôtel Drouot ou chez certains marchands bien connus existe toujours, mais ce n'est qu'une légende et les plus obstinés chercheurs ne trouvent plus rien. Le moindre brocanteur n'a pas plus tôt une feuille de papier sale au fond d'un panier qu'il la porte à un expert. Il est vrai qu'il reste encore le monsieur rêveur qui n'a qu'à se présenter pour mettre la main sur la pièce rare. Je connais un amateur qui possède 80 dessins de Rembrandt!... tous payés dans les prix doux. Comme consolation, je vous dirai que le seul que j'aie vu de ces dessins était un croquis d'un mauvais élève de Guerchin. Mais je préfère encore cet amateur qui achète par plaisir à celui qui, riche et oisif, fouine chez tous les marchands jusqu'à ce qu'il trouve un Huet ou un Demarteau sur lequel il gagnera cent sous en le remettant en vente.
Je ne trouve pas mal qu'il y ait une idée de spéculation chez l'amateur, ce qui m'agace, c'est que cette spéculation, faite sans goût et sans connaissances, porte presque toujours sur des artistes de second ordre. La fréquentation des salles de vente fausse com74
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plètement l'esprit. On a instinctivement la mauvaise habitude de ramener tout au même étalon — le prix payé. Il faut réfléchir qu'aujourd'hui la majorité des acheteurs sont à cent lieues de savoir ce que c'est qu'une belle chose. Et que, dans les ventes, c'est cette majorité qui fait la cote. Au temps où les ventes d'Estampes se faisaient entre quelques initiés, chacun achetait pour soi, sans avoir l'idée d'une hausse ou d'une baisse et toute une existence ne suffisait pas pour former une collection. L'amateur d'aujourd'hui compose sa collection eu six mois et la revend la saison suivante. Heureux quand il attend d'avoir une collection. Et sur dix salles de vente, huit sont pleines d'objets de rapport. L'acheteur qui va à l'Hôtel Drouot pour ne pas payer le commerçant intermédiaire a l'avantage d'avoir 10 0/0 de frais en plus du bénéfice de celui qui met en vente. Sans compter certains marchands peu scrupuleux, qui, spéculant sur le snobisme de leurs gros clients créent eux-mêmes des cotes fantastiques. Une pièce qu'ils ne vendraient pas 500 francs dans leur magasin est mise dans une bonne vente et poussée par un homme de paille, leur est adjugée officiellement plusieurs billets de mille et ce bordereau majestueux leur permet de dire au bon client qu'ils se contentent d'un petit bénéfice.
Maintenant, ceci dit, les prix que je puis indiquer ne signifien pas grand chose. A signaler la vente Sheikevitch qui, je crois, a été loin de donner tout ce qu'en espéraient les vendeurs. A voir le catalogue, le genre et le nombre des pièces rappelant assez la vente Hubert, mais, à l'examen, quelle différence!!! Je trouve même que certaines pièces de second ordre se sont très bien vendues.
A signaler 1' " Adam et Eve", de Durer, Ier état, 12.500, malgré un déchirure réparée; le " Bossuet de Drevet au fauteuil blanc", 4.600; " Éphraïm Bonus", de Rembrandt (2e état), 8.600 fr.; " Le Moulin ", 2.140 fr.; " La Noce de Village et le Tambourin ", par Descourtis d'après Taunay, 2.000 fr. Ces deux mêmes estampes étaient passées la veille dans une vente faite par Paulme et Lasquin, experts, mais elles étaient avant la lettre et se sont vendues 8.250 fr. Dans cette salle, les " Compliments
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et les Présents du Jour de l'An ", par Bonnet d'après Huet, avant le titre, 2.500 fr. D'après Lavreince, le " Billet doux ", " Qu'en dit l'Abbé ", 1.550 fr. La " Comparaison ", par Janinet, en couleurs, 1.550 fr.; " Miss Farren ", par Bartolozzi, en buste, 1.710 fr.; " Bonaparte ", par Levachez, avec, en dessous, la Revue du Quintidi, en couleurs, 1.150fr.
" Miss Kemble ", par Smith d'après Reynolds, 1.460 fr.; " Le Bal paré et le Concert ", avant l'adresse, de Chéreau, 1.850 fr.
Pour une vente du 19 mars, " La Duthé ", par Janinet, en couleurs, 3.500 fr.
Dans la collection du Baron de B..., sous la direction de M. Loys Delteil, 2 pièces en couleur, par Bonnet, " Provoking fidelity " et " The Woman taking coffee " se sont vendus 2.050 fr.; " L'Amour et Vénus ", par le même d'après Boucher, 850 fr.; Toujours par le même, une tête de femme avec rose au corsage, gravure à l'imitation de pastel, 950 fr.
" La Philosophe endormie ", d'après Greuze, épreuve d'état, 565 fr.; " Le Déjeuner ", " Le Dîner ", " Le Souper ", 3 pièces d'une suite de 4, par Bonnet d'après Huet, 1.300 fr.; " La Folie", par Janinet d'après Fragonard, avant toute, lettre, 3.100 fr.; " L'Amour, La Folie ", avec la lettre, 4.500 fr.; " Le Déjeuner de Fanfan" par Malles d'après Vangorp, en couleurs avant la lettre, 905 fr.
Le 3 juin, une épreuve de Marie-Antoinette, par Janinet, avec son cadre, s'est vendue 3.900 fr. Dans la collection P. K., " Les Femmes du Jour ", par de Ghendt d'après Baudoin, se sont vendues 1.060 fr. Le " Monument du Costume ", édition de Nieuwed, a fait 2.000 fr. Naturellement, au point de vue du prix, à côté, les modernes n'existent plus.
Par Forain " La Tonnelle ", 1.720 fr.; " Le Cabinet particulier ", 530 fr.; " Au Théâtre ", 800 fr.; " L'Audience ", 590 fr.; Le " Portrait de Whistler ", par Helleu, 800 fr.; La " Hollandaise de Volendaam ", par Lunois, 1.180 fr.; " Le Ballon ", par
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Manet, 1.500 fr. Par Millet, " Les Glaneuses ", 340 fr.; " Les Bêcheurs ", 250 fr.; par Zorn, son portrait, 1.250 fr.; " Mon Modèle et mon bateau ", 850 fr.; " Mme Armour ", 880 fr.; " M. Hagborg ", 650 fr.; " Mme Maya von Heyne ", 1.050 fr.
Peu de ventes en province cet été; à Versailles, une assez bonne bibliothèque et quelques lots de gravures quelconques; à Chantilly, le 28 août, une vente réjouissante. Des prix fantastiques pour des épreuves dans un état de décomposition avancée:
" Qu'en dit l'Abbé " et " Le Billet Doux ", l'une avant la lettre, mais plutôt une loque qu'une gravure, 710 francs; " The True Paternal Care " et " The Danger of sleep ", par Marin, 800 francs; " Le Baiser à la Dérobée ", 310 francs; " Le Verrou ", 300 francs ; " La Comparaison " et son pendant, tirage postérieur, 390 francs; " La Fontaine d'Amour " et son pendant, complètement épidermé, il ne restait plus trace de la gravure dans les figures, 250 francs; six " Vues de Chantilly ", très belles épreuves... de la Chalcographie (valeur 1 fr. 50), plus de 300 francs, le tout acheté par des amateurs qui, certainement, ne vont pas chez les marchands de peur d'être trompés.
LE CRIEUR.
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Les Origines de la Lithographie
Deuxième Article.
Qu'il nous soit permis de citer la réfutation de Senefelder lui-même : « S'il est facile d'acquérir la gloire d'une découverte, je puis me regarder comme un être bien malheureux, moi qui ai été soumis à tant d'épreuves pénibles avant de parvenir où je suis arrivé. A mon idée, la découverte de M. Schmidt n'a rien de neuf, car l'idée, cela a pu être gravé à l'eau-forte, renvoie la découverte de l'usage d'un mordant a un temps plus reculé. Quiconque aurait eu des connaissances en imprimerie, aurait fort bien pu imaginer que des caractères aussi grossiers, aussi épais et aussi relevés que ceux de cette pierre funéraire, auraient été propres à l'impression en les noircissant. Mais si M. Schmidt joint la seconde idée à la première, c'est-à-dire s'il pense qu'on peut aussi écrire en fin, dessiner précieusement, par conséquent avec très peu de relief, et imprimer ce que l'on a tracé au moyen d'un tampon inventé pour encrer, il aura fait un grand pas. Mais, s'il peut prouver qu'il a exécuté tout cela avant moi, avant de connaître mes ouvrages, alors l'honneur d'avoir découvert la lithographie mécanique le premier, ou en même temps que moi, lui appartiendra. En général, ni lui, ni moi ne pouvons nous attribuer la gloire d'avoir été les premiers qui avons pensé à nous servir de pierre pour l'impression ; c'est seulement la manière de s'en servir qui rend la découverte nouvelle. J'avais inventé vers la même époque (1796), non l'encre lithographique, mais une encre très bonne à dessiner sur la
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pierre, et qui résiste à l'action de l'eau-forte ; j'en avais tiré la composition de ma tête, et non pas, comme M. Schmidt, d'un vieux livre de Nuremberg. J'inventai ensuite un tampon pour imprégner de noir les traits qui ont moins de relief, et, en dernier lieu, la presse à branche. « Comme je ne connais pas les entours qu'avait alors M. Schmidt, et que je ne puis prendre aucun renseignement précis sur sa prétendue découverte, je le croirai sur parole, s'il m'assure, en homme d'honneur, qu'il a imprimé sur pierre avant le mois de juillet 1796. Mais déjà j'ai les preuves les plus certaines que sa méthode d'imprimer est toute différente de la mienne et qu'il ne connaît en aucune manière l'imprimerie chimique que je découvris en 1796. »
Plus loin, Senefelder parle de l'amitié intime existant alors entre l'abbé Schmidt et M. Steiner, alors directeur du dépôt des livres scolaires, et chargé en cette qualité de la surveillance de l'impression d'une partie de ces ouvrages. Il nous explique comment l'abbé Schmidt ayant échoué dans les tentatives de gravure sur pierre dont l'avait chargé son ami, M. Steiner eut l'idée de s'adresser à lui. Citons textuellement :
" L'idée de M. Schmidt de graver sur pierre toutes les plantes vénéneuses pour l'instruction des écoles obtint son approbation (de M. Steiner.) Les essais qui furent faits ne répondant pas à ses désirs, il résolut de s'adresser à moi pour voir si je pourrais atteindre son but. On devait imprimer à cette époque divers cantiques d'Eglise pour les écoles ; cela lui donna l'occasion de venir chez moi. Il me demanda si je ne pourrais pas graver ou tailler dans la pierre la musique de ces cantiques, de manière qu'on pût faire imprimer par la presse ordinaire de l'imprimerie. Je promis de l'essayer, mais la profondeur qu'exigeaient les intervalles et les côtés était beaucoup plus difficile à creuser sur pierre que sur bois.
" En attendant, nous prîmes le parti de faire d'abord imprimer les paroles, au moyen d'une presse ordinaire, et ensuite les notes à la place qu'elles devaient occuper, avec des planches de pierre et la presse lithographique.
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« Un air mis en musique que j'avais imprimé, et où se trouvait une petite vignette, engagea M. Steiner à me faire dessiner sur pierre de petites images pour un catéchisme. La réussite fut très médiocre, quant au dessin ; il m'encouragea cependant à faire de nouveaux essais pour voir si on ne pourrait pas appliquer la nouvelle méthode d'impression aux objets d'art. Cet homme de mérite, et M. André, d'Offenbach, qui prenait aussi beaucoup d'intérêt à cette découverte, étaient presque les seuls qui raisonnassent avec justesse sur cet objet : « Toute « sorte de traits, disaient-ils, ou de points, de quelque finesse « ou force qu'ils soient, peuvent être reproduits par la pierre : « donc tels ou tels dessins ressemblant à la gravure pourront « aussi être reproduits ; et, si on ne l'a pas essayé jusqu'à pré« sent, ce n'est pas à l'imperfection de l'art qu'il faut l'attribuer, « mais au peu d'adresse de l'artiste. »
« Lorsque je présentai à M. Steiner les premiers essais de l'impression chimique, qui montraient à quel point la lithographie se trouvait perfectionnée, il fut encore plus persuadé que moi que la découverte était parvenue à son plus haut degré. Les artistes peuvent se former, se perfectionner ; les différents procédés peuvent être simplifiés et devenir plus faciles ; les différentes manières de lithographie se multiplier ; mais l'art luimême ne peut guère devenir plus parfait. En effet, j'ose le dire, lorsque je jette un coup d'oeil sur tout ce que j'ai fait depuis VINGT ans pour le perfectionner, et sur les heureux résultats que présente ce livre d'instruction, résultats qui ont surpassé de beaucoup mes espérances, je suis tenté de croire un instant qu'il n'y a point de comparaison entre l'état de l'art autrefois, et l'état de l'art aujourd'hui. Cependant, et examinant la chose avec attention, je vois qu'alors j'avais déjà découvert cet art EN ENTIER, et que tout ce que moi et d'autres avons fait depuis, n'a eu pour résultats que des améliorations dans la pratique. »
En présence de ces assertions étayées par des preuves, les attaques de M. Schmidt tombèrent, et Senefelder fut chargé par M. Steiner de travaux de divers genres.
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Premières productions de la Lithographie
Estimant que ce nouveau procédé pourrait être employé avec succès à l'impression des notes de musique, il en montra quelques épreuves au compositeur Gleissner, directeur de la musique à la cour, qui, frappé de l'ingéniosité de l'invention autant que des résultats obtenus lui proposa la fondation d'une imprimerie musicale, qui fut ouverte à Munich en 1796.
Les oeuvres musicales de Gleissner furent donc les premières productions de la lithographie. Ce n'était pas encore l'impression chimique, mais l'impression à l'aide de la pierre légèrement montée en relief. Ces partitions, dont « différentes parties, dit Senefelder, furent imprimées avec un succès inégal », attirèrent l'attention d'un riche éditeur de musique de Munich, Falger, qui encouragea l'inventeur de ses consils et de ses deniers.
Des jours meilleurs semblaient luire pour Senefelder ; sous l'impulsion de cet encouragement, il se mit ardemment au travail et imagina plusieurs sortes de presses, entre autres la presse à branches ; il établit également la composition de ses encres et de ses crayons.
Mais l'aide que lui avait promise Falger fut de courte durée ; l'éditeur, estimant les résultats trop peu rapides, influencé en outre par les attaques dont Senefelder était l'objet, et que nous citons plus loin, ne croyant plus à l'avenir de l'invention, ne tarda pas à abandonner son protégé qui tomba dans la plus profonde misère. A bout de ressources et saisi par le découragement, il résolut, pour subvenir aux besoins de sa famille, de s'engager en remplacement d'un artilleur dans les troupes royales ; cet engagement devait lui rapporter 200 florins. Cette ressource lui fut refusée : l'autorité militaire d'Ingolstadt n'accepta pas cet engagement : né en Bohème, il ne pouvait servir dans l'armée bavaroise !...
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Découverte de l'Autographie
Senefelder pêcha toujours par l'exécution des planches ; — lui-même, dans son Art de la lithographie, ne s'en cache nullement. Il écrit à ce sujet : « Si mon adresse pour écrire, dessiner sur la pierre avait été plus grande, M. Steiner m'aurait fourni souvent l'occasion de m'exeroer sur bien des sujets. Il fit faire un petit ouvrage intitulé : Exemples pour les demoiselles, en caractères allemands. L'exécution en a été très médiocre, parce que je ne m'étais pas encore occupé de cette manière d'écrire. Ensuite, il me demanda des dessins de la Bible que je devais copier moi-même et exécuter, ou faire copier et dessiner sur la pierre par d'autres personnes. Il fit aussi graver à Augsbourg les Sept Sacrements de Poussin, mais comme le prix de la gravure était trop élevé, on ne put en vendre les exemplaires séparés à moins de quinze centimes chacun.
" Ce prix parut trop considérable à M. Steiner, qui désirait que ces sortes d'images fussent assez multipliées pour que les curés de campagne pussent en faire emplette pour distribuer à la jeunesse chrétienne de leurs paroisses. Il voulait aussi orner différents livres d'école de ces images, afin de faire disparaître peu à peu celles qui se trouvaient ordinairement dans les livres de prières, en général très grossières. Il avait l'intention de les faire remplacer par d'autres moins grotesques et d'un goût plus sévère. Comme il n'y avait que la modicité des prix qui pût favoriser ses projets, il jeta les yeux sur la lithographie, parce qu'il savait déjà qu'on pouvait tirer par ce moyen force exemplaires en peu de temps. Il savait fort bien aussi que les images ne seraient pas exécutées aussi délicatement sur la pierre que sur le cuivre ; mais il lui suffisait qu'elles fussent exactes, dessinées d'après de bons modèles et bien imprimées.
« Pour y parvenir, il fallait que je m'exerçasse beaucoup au dessin ; ou, pour aller plus vite, que je formasse à cette méthode un artiste déjà habile au dessin. »
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Comme on préféra ce dernier parti, il chercha, pour exécuter les commandes de M. Steiner, à former à ce genre de travail des jeunes gens habiles au dessin et à l'écriture; les premières épreuves ne lui donnèrent qu'une satisfaction médiocre. En outre, ces essais le mirent en danger de voir son secret livré a la publicité. Déjà, des indiscrétions avaient fait connaître la préparation et les proportions de son encre. M. Steiner lui ayant promis son concours, il ne s'inquiéta pas de ces inconvénients et continua d'enseigner les procédés lithographiques. Mais ses élèves manifestèrent peu de bonne volonté et successivement le lâchèrent. M. Steiner s'en formalisa. Senefelder, lui, resta indifférent, parce que, dit-il, « il était prêt à utiliser une découverte très importante qu'il venait de faire, qui ajoutait beaucoup à la perfection de la lithographie, et assurait, pour ainsi dire, la réussite complète de l'impression des images, sans le secours d'un dessinateur. »
Il devait écrire sur pierre un livre de prières pour les écoles, en caractères italiques; ces caractères étaient précisément ceux dont il s'était le moins occupé. L'expérience lui avait appris, quand il faisait des notes de musique, que le meilleur moyen de réussir était de commencer par les tracer à rebours sur la pierre avec un crayon : c'était presque toujours l'affaire de M. Gleisner, qui comme habile musicien, avait acquis une grande perfection en ce genre.
A suivre
JEAN-PAUL DUBRAY.
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MONNAIES & MEDAILLES
M. Maxime Vuillaume, qui vient de publier les Cahiers rouges du temps de la Commune, rapporte une interview avec Camélinat, qui, à cette époque, dirigeait la Monnaie.
Les pièces de cinq francs, frappées à cette époque, sont devenues extrêmement rares, bien qu'on en eût frappé 600.000, parce qu'elles ont été retirées de la circulation. Elles reproduisaient le modèle adopté par la République de 1848, l'Hercule de Dupré, avec cette seule différence que le diffèrent, c'est-à-dire la marque du directeur, était un petit trident. On avait maintenu en exergue la légende Dieu protège la France, moins par principe que par commodité: on avait besoin d'argent, on frappait vite sans rien changer: c'est ainsi que Dieu protégea la Commune. Dix mille pièces du même type portèrent sur la tranche, au lieu de cette devise, les mots Travail, Garantie nationale, dont l'exécution avait été confieé au ciseleur Jean Garnier, un des fondateurs de l'Internationale et au graveur Lupeau. La Commune n'a pas frappé d'autre monnaie que l'écu de cinq francs. Elle en a produit 2.400.000 fr., représentés par les lingots d'argent qu'elle avait tirés de la Banque de France, par une grande quantité de vaisselle aux armes impériales provenant des Tuileries et de la Légion d'Honneur, par des reliquaires et autres objets de collection trouvés dans les appartements de l'impératrice. M. Camélinat assure qu'aucune des pièces jetées au creuset n'avait de valeur artistique. Le 24 mai, il
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restait à la Monnaie 153.000 fr. Cette somme, envoyée dans deux fourgons à la mairie de la place Voltaire, servit à payer les derniers combattants de la Commune dont chacun toucha cinq francs.
M. Georges Lemaire a terminé depuis décembre la maquette de la médaille destinée à commémorer l'expédition du Maroc.
C'est une jeune actrice montmartroise, Mlle Fernande Dubois, qui a posé le profil de République destinée à orner l'avers. Au revers se trouve une vue de Casablanca qu'entourent le drapeau de l'infanterie, le fanion de la cavalerie, celui des goumiers, un canon et une ancre marine. Au bas de cette composition, le mot : « Maroc ».
Selon M. Lemaire, l'effigie de sa médaille peut supporter la comparaison avec celle des médailles antiques les plus pures. Nous le souhaitons pour le plus grand ravissement des collectionneurs.
Les coins ont été livrés dans le courant de décembre à la Monnaie qui vient seulement d'en commencer la frappe. Ajoutons que des modifications sont chaque jour apportées.
Elle sera mise en vente à la Maison Chevillon, au PalaisRoyal.
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Pathologie de l'Art Officiel
On sait quel intérêt présentent souvent, au point de vue artisque, les recherches médico-historiques, dont M. le Docteur Cabanès s'est fait une spécialité, recherches dont la mise à jour rendent si savoureuse la lecture de la CHRONIQUE MÉDICALE, non seulement aux médecins, mais à tous les collectionneurs.
Nous devoins à l'obligeance de cet excellent confrère la primeur d'une amusante communication, faite récemment par M. le Docteur Durante à la Société Médico-historique.
Je ne saurais laisser passer sans le signaler un nouveau-né qui a sa place dans l'histoire artistique de notre pays et qui, d'autre part, relève du monde médical de par des tares pathologiques trop évidentes.
Je veux parler du nouveau billet de 100 francs de la Banque de France.
Je ne m'occuperai pas ici de la question artistique. Est-ce une oeuvre d'art ou simplement une mauvaise chromo Aux artistes à décider, car chacun sait que le bon public ne connaît rien à la chose.
Au point de vue pratique, nous regrettons que l'inscription : « Cent francs " au milieu du recto soit la seule indication de la valeur qu'ausignale la valeur du billet, ce qui sera un inconvénient lorsque d'autres valeurs seront émises sur ce nouveau type. Il est vrai que, par contre, la signature du peintre se trouve répétée deux fois sur chaque face (une fois en abrégé). N'aurait-il pas mieux valu remplacer par des chiffres apparents ces signatures pratiquement peu utiles?
Mais arrivons aux points qui nous intéressent plus directement.
Le plus important est l'enfant qui occupe le recto à gauche et qui
est un cas nettement pathologique.
Solidement campé sur son pied gauche, il ne touche qu'avec peine le sol de la pointe de son pied droit, et ceci bien que la jambe et la cuisse soient parfaitement rectilignes, et que le bassin, relevé à gauche par un déhanchement naturel, s'abaisse fortement du côté droit. Si l'on tient compte de l'abaissement du bassin de son côté, le membre inférieur droit doit avoir 10 à 12 centimètres de moins que le gauche, peutêtre même davantage.
Ce pauvre petit boiteux est, du reste, bien conformé. La fesse, la
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cuisse, la jambe, ne présentent, en particulier, pas traces d'atrophie; il ne s'agit pas ici d'un arrêt de développement suite de paralysie infantile. La rectitude des membres sur le tronc permet d'éliminer la coxalgie. Aucune incurvation rachitique. Pas de déformation du crâne pas de brièveté du membre supérieur ou de la cuisse permettant d'invoquer l'achondroplasie.
Nous sommes donc amené à admettre que M. LOM (voyez le rocher où un gros 100 aurait été plus utile) a dû prendre comme modèle un enfant atteint d'un arrêt de développement simple, d'une pure micromélie congénitale et partielle, affection très rare sur laquelle nous ne possédons encore que peu ou pas de documents.
Malchanceux jusqu'au bout, cet enfant est enfin si malencontreusement placé que sa région fessière se trouve inévitablement traversée par le trou d'épingle de la Banque. Il y a là sans doute une intention allégorique de l'artiste qui a voulu rappeler que cette région est le lieu d'élection pour les injections sous-cutanées profondes.
Signalons en passant le mouton que tient cet enfant. Couvert de laine blanche sur la tête et le tronc, il paraît complètement dépourvu de poils sur les membres qui sont couleur chair. Il y a là une affection de la peau à localisation très spéciale.
Près de l'enfant, une paysanne debout appuie sur le cadre central son bras gauche jusqu'au coude. Bien que l'avant-bras ne soit pas soutenu, la main tombe presque à angle droit. Il y a certainement là une paralysie des extenseurs.
Reste enfin l'ouvrier qui occupe le verso. Pourquoi sa main gauche s'appuie-t-elle sur sa cuisse droite ce qui semblerait nécessiter une rotation en avant de l'épaule qui fait défaut.
Cette position rappelle celle du monoplégique qui, lorsqu'il s'assied, ramène avec l'autre main, ou lance en quelque sorte sur ses genoux, par un mouvement de rotation du tronc, son membre paralysé qui vient souvent s'accrocher sur la cuisse du côté opposé. Cette main, du reste, à la paume étalée, aux premières phalanges étendues et aux 2es et 3es phalanges fléchies, rappelle certaine griffe cubitale comme la paysanne fait penser à la paralysie radiale. Nous nous bornerons à signaler en terminant l'allongement plutôt excessif de la jambe gauche de la Fortune.
Monoplégie ou paralysie cubitale de l'ouvrier, paralysie radicale de la paysanne, affection épilante du mouton, et surtout micromélie partielle considérable de l'enfant, telles sont les tares pathologiques que nous montre le nouveau billet de la Banque de France. Il mérite donc de figurer dans la galerie de la Chronique médicale, à laquelle je souhaite d'en réunir de nombreux exemplaires afin de pouvoir en établir une étude abondamment documentée.
Dr G. DURANTE.
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MUSEES ET BIBLIOTHÈQUES
A Propos de la Chalcographie
Nous avons tenu à publier notre article sur la Chalcographie annoncé dans notre prospectus, encore que l'administration des Beaux-Arts ait donné, depuis quelque temps, un semblant de satisfaction aux réclamations qu'il formulait par la création d'un atelier d'aciérage au Louvre, — elle n'aura d'ailleurs attendu pour cela que l'aciérage galvanique existât depuis une soixantaine d'années. C'est peu pour l'administration.
Quant à nos observations sur les commandes faites à des médiocres, elles demeurent toujours sans effet.
Il semble d'ailleurs que notre initiative ne demeure pas isolée; dans le Bulletin de l'Art Ancien et Moderne, M. Dacier demande, avec juste raison d'ailleurs pourquoi l'Etat ne s'adresse, pour enrichir notre chalcographie, qu'aux graveurs de reproduction. Et quels graveurs !
L'âge d'or de la gravure originale exigerait qu'il réservât une partie de ses commandes aux peintres graveurs. Mais l'Etat n'est-il pas traditionnaliste !
Il serait temps de modifier quelque peu la vieille coutume et augmenter le fonds de la chalcographie de quelques pages originales :
« Jadis, il fut, un moment possible à l'Etat de se rendre acquéreur des cuivres de Meryon, plus tard détruits par l'artiste dans une crise de désespoir; et l'on n'a pas de termes assez amers pour
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regretter cette négligence de l'administration des beaux-arts à la pensée que la Chalcographie pourrait tirer aujourd'hui des épreuves des célèbres vues de Paris, comme elle en tire d'après les portraits de Van Dyck et les paysages d'Israël Silvestre. »
Ajoutons, puisqu'il s'agit de la Chalcographie, que cette annexe du Louvre a fait, pendant le mois d'août, et grâce à la présence à Paris de nombreux étrangers qui sont ses meilleurs clients, 10.000 francs de recette.
Que serait-ce si la Chalcographie, mieux en vue, occupait au Louvre les locaux qui lui reveiennent et qu'un inconcevable privilège concède à un industriel !
Acquisition du Louvre
A la vente de dessins de la célèbre collection De Lanna, qui a eu lieu à Stuttgart, le musée du Louvre a eu la bonne fortune d'acquérir, en dehors de deux précieux dessins allemands de maîtres, précurseurs ou contemporains de Dürer, deux des pièces des plus remarquées et les plus justement convoitées pour leur rareté insigne: un dessin français de la fin du XIVe siècle, classé à tort comme allemand, digne d'être comparé aux exquises créations de nos miniaturistes et de nos ivoiriers, et une feuille de croquis, d'une grâce souple et d'un sentiment charmant, attribué à Gérard David.
Un Don à Carnavalet
Le Musée Carnavalet vient d'acquérir, outre trois esquisses curieuses du peintre Pierre Subleyras, élève du Toulousain Rivalz, un ravissant dessin de J.-L. Boilly, qui, rehaussé de sépia, figure une Rixe entre sectionnaires sous la Révolution. Ce don émane de Mme Roba-Deutsch de la Meurthe.
La Bibliothèque de Besançon
Il a fallu que le Président de la République se rende en Franche-Comté pour que l'on sache que nous possédons à Besançon un des musées les plus riches de notre pays.
La bibliothèque qui y est annexée fut fondée par un architecte de Paris, au dix-huitième siècle.
Ami d'Hubert Robert, il possédait la collection la plus com89
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plète des croquis et dessins du maître. Ces chefs-d'oeuvre sont restés là sans que les écrivains d'art s'en soient préoccupés.
On trouve aussi, à Besançon, des dessins de Fragonard, Boucher et une caricature de Nattier par Parrocel.
Les Bisontins demandent que l'on exhume ces merveilles et que l'on en fasse une exposition.
Cela ne peut que paraître d'un réel intérêt aux amateurs du dix-huitième siècle, dans lequel l'art français s'épanouit si délicieusement.
Une Lithographie de 1640 au Louvre
L'imprimeur du LIVRE ET L'IMAGE vient de découvrir dans les collections d'objets d'art de la Renaissance du musée du Louvre une pierre lithographique qui est manifestement gravée par un procédé chimique et qui porte la date de 1640. Voilà une nouvelle contribution à l'étude si intéressante de notre collaborateur Dubray sur les origines de la Lithographie.
Une Exposition de Musset
A l'occasion du centière anniversaire de la naissance d'Alfred de Musset, la Bibliothèque Nationale a ouvert une petite, mais très intéressante exposition, où l'on a réuni quelques portraits du poète, des manuscrits, des éditions rares et autres souvenirs momentanément détachés des collections de la Bibliothèque Nationale.
L'OEuvre d'Odilon-Redon à la Nationale
On sait que ceux qui voient dans l'oeuvre d'Odilon-Redon des intentions littéraires que le grand lithographe n'y voulut jamais mettre sont nombreux. Mais il faut, cependant, s'en féliciter ; l'un de ceux-ci, occultiste connu, vient de faire don au cabinet des Estampes, de l'oeuvre complet du virtuose du crayon gras.
Au Musée de l'Armée
Un cabinet des estampes vient d'être créé au Musée de l'Armée, où l'on a réuni, classées par genres et par nationalités, toutes les images anciennes dispersées depuis de longues années, à travers les archives de cet établissement. Après triage, on a fait relier
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dans un même album les dessins, gravures et eaux-fortes se rapportant à un même pays pendant une période déterminée. Les principaux éléments de cette réunion d'estampes ont été fournis par l'importante collection du général Varison et par les cabinets Canut et de Bourqueny, ainsi que par les gravures du dépôt légal, dont l'administration des Beaux-Arts a bien voulu se dessaisir. Les pièces coloriées seront d'un grand secours pour les travailleurs curieux de renseignements authentiques sur le costume militaire de toutes les armes, à toutes les époques dans tous les pays.
NECROLOGIE ♦
M. Chauvière
M. Chauvière, ancien correcteur-typographe, député socialiste du XVe arrondissement, est mort le 2 juin, en son domicile, à Grenelle, à l'âge de soixante ans.
M. Chauvière, qui a eu une carrière politique assez mouvemenfée, fut un des zélés promoteurs de la reconstruction de l'Imprimerie Nationale dans son quartier de Grene 1 le, et malgré tout le développement que donnait cette imprimerie à ce quartier déshérité, les électeurs se firent tirer l'oreille, aux dernières élctions, pour le réélire. Peu s'en fallut qu'il n'échouât.
Aux premiers temps de l'Ecole Estienne, M. Chauvière, alors conseiller municipal, fit partie du Comité de surveillance de l'Ecole du Livre.
NOMINATIONS ET PROMOTIONS
Dans les récentes promotions faites dans la Légion d'honneur, nous trouvons les noms de M. Dézarroy, professeur de gravure en taille-douce à l'Ecole Estienne, et M. Léon Deschamps, médailliste et sculpteur, également professeur à l'Ecole Estienne, pour le cours de modelage.
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Les professeurs artistiques de cette école sont bien partagés, sur sept qu'ils sont à l'Ecole, il y en a quatre aujourd'hui qui ont le ruban rouge: M. Panemaker, graveur sur bois; M. Sulpis, professeur de dessin d'art et buriniste ; MM. Deschamps et Dézarroy.
On voit que l'enseignement artistique à l'Ecole Estienne n'est pas confié aux premiers venus. Tous les artistes nommés ci-dessus sont des maîtres renommés, dont les succès obtenus aux différents Salons ne se comptent plus .Tous ont à leur actif des commandes officielles de l'Etat et de la Ville de Paris. Si les trois autres professeurs artistes d'Estienne ne sont pas encore décorés, c'est qu'ils ont ma foi, la jeunesse, ça vaut des fois mieux qu'un grand cordon.
Une autre croix bien placée, c'est celle qui a été décernée à notre excellent confrère Camille Dugas, depuis toujours prote à l'imprimerie Pichon, boulevard Sébastopol. Dugas est un artiste typo de grande valeur, un conférencier émérite, un administrateur hors ligne et surtout un dévoué aux nombreuses sociétés dont ils s'occupe.
Il fut membre du jury aux concours de début pour le choix des professeurs d'Estienne, en 1889, et aussi membre du jury des premiers concours typographiques Berthier, en 1883.
Nous apprenons avec plaisir que M. Yvanhoé Rambosson, qui fut — sans qu'aucune capacité spéciale le désignât pour ce titre — expert en gravure près le Tribunal de la Seine, vient de résigner — d'accord avec son chef, M. Lapauze — ses fonctions d'attaché au Petit Palais. C'est d'ailleurs, nous dit le haut fonctionnaire de la préfecture de la Seine qui nous annonçait la nouvelle, la première fois que M. Rambosson et M. Lapauze se sont trouvés « d'accord ».
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VARIA
Les Semaines de " Paris-Journal "
Paris-Journal, dont les enthousiasmes artistiques intéressés de M. Charles Morice ne déparent heureusement pas quotidiennement les colonnes a eu l'ingénieuse idée de demander à un artiste, qui change hebdomadairement, une série de sept dessins, annonçant chacun un jour de la semaine.
On y a vu ainsi, pendant les inondations, de vigoureuses compositions de Maufra; Roubille et Delaw, ces deux vrais humoristes, y commentèrent les élections, M. Dethomas s'y montra lugubrement le " Pierre Petit des esthètes » et enfin MM. Girieud et Dufy remplirent heureusement la partie comique du programme auquel manquait, pour compléter ces deux « génies » le Douanier Rousseau.
Catalogues de Libraires
Nous avons reçu le catalogue d'estampes et livres de M. Maurice Sloog, de New-York. Ce catalogue est entièrement rédigé en Français, et il y a là certainement une excellente indication pour nos libraires qui pourraient, de leur côté, trouver des débouchés nouveaux à l'étranger en imitant leur confrère américain.
Ils pourraient de même prendre exemple sur celui-ci pour l'exécution matérielle du catalogue qui est parfaite : typographie soignée, beau papier, grandes marges, tout ce qui manque aux imprimés de nos libraires que des soucis d'économie poussent trop souvent à imprimer en province et le façon défectueuse.
Brieux, typographe
Le compte rendu de la réception académique de M. Brieux nous fait connaître que l'auteur des Avariés a quelque peu appartenu à l'imprimerie comme typo, d'après ce passage :
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" Lorsque, dans sa réponse au récipiendaire, le marquis de Ségur, directeur de l'Académie, évoquait le vieux petit livre des « Enfances célèbres » (et, en réalité, ce sont « les Enfants célèbres »), lorsqu'on croyait qu'il allait rappeler " les Artisans illustres », on attendait un panégyrique plus complet et plus lumineux, l'image même d'Epinal ou d'ailleurs, suivant, en couleurs, les étapes du nouvel immortel, le montrant à l'établi, à l'école professionnelle, à l'imprimerie, au bureau de journal, au « guignol » de théâtre, peinant, pensant, luttant, s'élevant à travers les combats et les difficiles victoires, et parvenant, après avoir pris par le plus long, comme le bon La Fontaine, à l'apothéose la plus considérable »
Jules Lemaître et Fénelon
M. Jules Lemaître est un collectionneur avisé. Il possède des livres rares qu'il n'achète pas dans les ventes publiques, mais seulement chez les libraires. Il a horreur de la foule, des discussions et des marchandages à la criée. Il va donc, deux fois ou trois fois par semaine, chez des marchands familiers et examine leurs occasions du moment. Il paie donc très cher, mais n'achète qu'à loisir, avec réflexion, et seulement des volumes rares et intacts. Il a horreur des livres en mauvais état ou dépréciés...
Il a trouvé récemment une édition originale des Aventures de Télémaque, en cinq volumes. Lorsque le premier parut, en 1699, chez la Veuve Barbin, avec privilège du roi, il y eut grande émotion à la Cour. On reconnut à des traits satiriques nombreux, des critiques de Fénelon contre le gouvernement de Louis XIV et la suite de l'ouvrage fut interdite. Les quatre autres volumes parurent un peu plus tard, sans nom d'auteur.
Rencontrer la série des cinq volumes est chose rare. M. Jules Lemaître l'a trouvée et payée un prix énorme, d'autant qu'elle est superbe, sans une tache, sans une déchirure. Le prix des conférences récentes du critique de Fénelon fut employé — et au delà ! — à cette acquisition du précieux ouvrage.
Ce qui vient de Fénelon retourne à Fénelon.
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Le Scandale des Scribners
Il faut que je raconte une petite histoire, qui est de nature à intéresser les artistes et à leur montrer quels dangers ils courent parfois en traitant avec certaines maisons — et des plus considérables — de l'étranger.
En 1896, paraissait à New-York, sous la firme de Charles Scribner's Sons, un ouvrage d'Aug. Jaccaci intitulé On the trail of Don Quixote (Sur la trace de don Quichotte). Cet ouvrage était illustré de 130 dessins de Daniel Vierge. C'était, comme le titre l'indique, une sorte de reportage que Jaccaci avait fait, de concert avec le célèbre illustrateur, en parcourant les contrées où Cervantès situe les principaux épisodes de son immortel roman.
Après la publication du volume américain, il y eut une édition française chez Hachette, en 1901, avec préface d'Arsène Alexandre, et dans l'intervalle une exposition de D. Vierge, à qui, enfin, ses dessins étaient retournés, — conformément aux stipulations du traité — le 10 avril 1903.
A l'ouverture de la caisse, Vierge eut un haut-le-corps : cinquante-trois de ses dessins avaient été odieusement retouchés par un manoeuvre. Ils n'avaient plus ni unité ni caractère. Vierge, dont la facture est si particulière, devenait on ne sait qui, des barbouilleurs de magazines... Il réclama, engagea un procès et l'affaire allait se terminer quand, soudain, il mourut, le 10 mai 1904.
C'est ici que l'affaire se corse.
Quand les grands managers américains ne virent plus en face d'eux qu'une veuve et deux enfants mineurs, ils crurent la partie gagnée. Ils pensèrent qu'en s'enfonçant dans le maquis de la procédure, ils épuiseraient vite, eux, millionnaires, les maigres ressources de cette veuve, et qu'ils se tireraient du mauvais pas où leur sans-gêne les avait mis. Ils soulevèrent successivement des incidents, dont ils interjetèrent appel, tant et si bien qu'il fallut attendre le 10 avril dernier, pour qu'un quatrième jugement donnant gain de cause, comme les trois précédents, à Mme Vierge, reconnût le bienfondé des prétentions de cette dernière et nommât trois experts dont Ed. Detaille, pour évaluer le dommage causé par la maison Scribner.
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Toute la volonté, toute l'opiniâtreté de Mme Vierge, défendant la mémoire de son mari et l'intérêt de ses enfants, n'avaient pas été de trop pour triompher des pratiques insidieuses, quoique légales, d'un éditeur étranger, mal conseillé nous voulons le croire, par des hommes d'affaires sans scrupules. De tels procédés, qui atteignent à un tel scandale, méritent d'être connus des artistes français, journellement exposés à de semblables tracasseries, qui sont à la honte des éditeurs américains.
Toujours le bon Billet
On lira d'autre part la spirituelle communication du docteur Durante, sur les maladies variées dont sont atteints les modèles de M. Merson.
A cette communication M. Luc-Olivier Merson a répondu par une lettre qu'il a envoyée aux journaux et dans laquelle il dit:
" Ce n'est que la répétition d'une critique publiée par le docteur Landouzy sur le même sujet et qui n'a pas eu le don de m'émouvoir.
" Cela n'a pas plus d'importance pour moi que n'en aurait aux yeux de ces messieurs de la Faculté la liste de tous les bras et jambes plus ou moins mal ressoudés par eux.
« J'ajouterai que ces critiques justes ou fausses ne s'adressent qu'au billet gravé qui ne ressemble que vaguement au modèle que j'ai fourni. »
M. Merson n'est pas reconnaissant. Il pourrait accuser M. Romagnol, son graveur, d'avoir édité des livres plats et ternes illustrés par lui, mais il ne saurait mettre sur le compte de la gravure ce qui n'est que trop souvent la marque de la faiblesse des artistes officiels dont il est un des plus honorables spécimens.
Une riche Edition du Coran
Le président Roosevelt, dont les quotidiens ont décrit les précieuses reliures, ne saurait pourtant se piquer de posséder un volume comparable au manuscrit du Coran que possède le shah de Perse.
C'est un cadeau de l'émir d'Afghanistan. Enrichi de pierres précieuses et de perles, ce volume n'a pas coûté moins de 750.000 fr.
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Il est déposé entre les mains de l'archiviste du temple mahométan d'Isnan-Ruza, la ville sainte des Persans.
Le texte du Coran, entièrement copié à la main et richement enluminé, a été écrit sur parchemin. Quant à la reliure en or massif de 7 millimètres d'épaisseur, elle est ornée de sculptures symboliques, étoiles, croissants, etc., dans lesquelles un orfèvre afghan a serti 109 diamants, 122 rubis et 168 perles du plus bel orient.
L'ouvrage mesure exactement 25 centimètres de haut sur 10 et demi de large. Il est renfermé dans un étui en argent.
Sardou Spirite et Graveur
« Nos lecteurs nous en voudraient s'ils n'étaient pas tenus au courant des faits et gestes du spiritisme, lit-on dans la Revue anecdotique de novembre 1859. Qu'ils apprennent donc un nouveau progrès de cette secte intéressante. Après avoir fait faire des livres de toute sorte aux esprits surnaturels qu'ils ont le talent d'évoquer, les spirites se lancent dans la carrière des beaux-arts ; ils ont fait tirer trois planches à l'eau-forte signées « Sardou conduit par la main de Bernard Palissy ». M. Sardou, dont la pointe réclame ainsi l'honneur d'avoir été dirigée par le grand émailleur, est un jeune auteur dramatique qui vient de collaborer avec M. Barrière. Ces deux planches représentent la Maison de Mozart, les Animaux chez Zoroastre (??), et je ne sais quel sujet énigmatique où des ornements assez largement exécutés jouent le principal rôle. »
Ces planches ont été reproduites à plusieurs reprises. Des épreuves originales en furent, s'il nous souvient exposées vers 1893 à la salle des dépêches du « Petit Parisien ».
Leur format approximatif est in-4° Jésus.
Gravés d'un trait extrêmement ténu, elles représentent des animaux et figures humaines sortant de plantes ornementales, et le style de ce dessin est un composite du pompéien et du Louis XVI, que Sardou devait collectioner ensuite avec tant de passion.
Précieuse Reliure
Les astronomes ont été quelque peu houspillés ces derniers jours à propos de la comète. Mais si les pauvres dénicheurs d'étoiles ont des détracteurs, ils ont aussi des admirateurs fervents.
Il y a peu d'années, une dame, enthousiasmée par la lecture de Terre et Ciel, de M. Camille Flammarion, décida de tester en faveur de l'astronome, et lui légua... la peau de son ventre, pour qu'il en fit relier un exemplaire du fameux ouvrage.
Le savant, à la mort de la donatrice, ne crut pas devoir refuser le legs, il confia la peau à un tanneur, et les intimes qui font reçus à l'observatoire de Juvisy, où M. Flammarion possède une merveilleuse bibliothèque, peuvent contempler, sous un globe, un exemplaire sur japon de Terre et Ciel, relié d'une sorte de parchemin brun et ridé.
Quelques familiers assurent que ce maroquin d'un nouveau genre est doux et poli au toucher.
Le premier Livret du Salon
La première exposition de peinture s'ouvrit au dix-septième siècle, du 9 au 23 avril 1667. Ce premier Salon, comme les deux suivants n'eut pas de catalogue.
En 1673, seulement, on songea à dresser une liste des toiles exposées. Perrault, l'auteur des célèbres Contes, fut chargé de la rédiger et le libraire du roi, Pierre Le Petit, de l'imprimer.
Cette plaquette, l'une des oeuvres les moins connues de l'auteur de Peau d'Ane, figure à la Bibliothèque Nationale où nous avons pu la parcourir. Elle comprend une centaine de lignes réparties sur deux feuillets et pas mal de noms de grands peintres de l'époque... que nous ignorons totalement aujourd'hui.
Nous avons cependant pu relever dans cette énumération trois noms qui ont résisté au temps : ce sont ceux de Lebrun, qui exposait la Défaite de Porus et la Bataille d'Arbelle; Van der Meulen, avec la Ville de l'Isle; Champaigne, avec les Pélerins d'Emmaüs.
Les Heures de la Reine Anne
Dans la séance du 6 mai de l'Académie des inscriptions et belleslettres, M. Léopold Delisle, à propos de la correspondance, annonce qu'il vient de trouver, parmi les manuscrits précieux du Musée britannique, une troisième réplique des célèbres Heures de la reine Anne de Bretagne dont l'original est conservé à la Bibliothèque
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nationale. Les deux répliques déjà connues de ce livre sont actuellement chez M. Edmond de Rothschild et chez M. le général Holford. On ne peut faire entrer en ligne de compte deux autres manuscrits dont l'un se trouve en Ecosse et dont l'autre constitue une falsification, en tant que provenance. Désormais, M. Delisle est prêt à publier les heures de la reine Anne.
L'Éditeur des " Ratés " du Dessin
M. Kahnweiler semble vouloir devenir l'éditeur dont ParisJournal souhaitait un jour la venue, qui se fit une spécialité d'illustrer les oeuvres de bons poètes des produits extravagants des ratés et des pasticheurs que l'atelier Moreau déversa sur le Salon d'Automne et sur les Indépendants.
Encouragé par le succès (?) de l'Enchanteur Pourrissant (sic) de Guillaume Apollinaire, orné des bois d'André Derain, il prépare pour la saison prochaine une édition de luxe d'un roman fort curieux de Max Jacob : Saint-Matorel. Pour cet ouvrage, Picasso a exécuté des eaux-fortes où selon sa coutume il pastichera sans doute, avec une inconscience touchante un nouvel artiste sur le bien duquel il n'ait rien glané encore.
De si beaux débuts nous font espérer que continuant sa série, nous devrons bientôt à M. Kahnweiler des illustrations de Dufy, autre cynique pasticheur; de Marquet, dont les informes essais d'illustration pour Bubu de Montparnasse furent heureusement refusés par un éditeur de goût qui y substitua les vigoureuses compositions de Grand jouan, et de tous les « phénomènes » artistiques, en un mot, dont M. Charles Morice, le critique canaque, s'est fait le défenseur professionnel.
La " Danse des Morts " de Nuremberg retrouvée
Le Musée germanique de Hambourg vient de rentrer, d'une façon assez étrange, en possession d'un ouvrage d'un très grand prix qui avait été volé en 1908. Il s'agit d'une Danse des Morts, publiée en 1489 à Lübeck, sous le titre Des Todtes Danz, et comptant seulement 36 pages.
Au mois d'août 1908, un inconnu avait remis en garde à un
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cafetier un coffret qui devait être expédié poste restante à Munich, au nom de Benzer. L'expédition fut faire comme il avait été dit, mais le coffret fut renvoyé au mois d'octobre comme n'ayant pas été délivré. Le cafetier alla alors le remettre à la police, qui l'ouvrit et trouva le précieux volume.
... Ce sont les Contribuables qui paient
De l'Opinion :
Grand scandale dans le monde de l'érudition. Les chartistes ne s'abordent plus qu'avec un sourire entendu...
Il vient en effet de paraître, dans la collection in-quarto des documents inédits, un ouvrage considérable intitulé Catalogue des Sceaux de la Bibliothèque Nationale, qui a pour éditeur un archiviste bien en cour.
L'oeuvre, magnifiquement présentée, contient un certain nombre d'erreurs qui font la joie des savants. Certaines inscriptions de ces " Sigilla » ont été transcrites en dépit de tout esprit critique. Et non pas les plus difficiles : jugez plutôt.
Les inspecteurs des eaux et forêts sont devenus les inspecteurs des caves et foires. On retrouve à plusieurs endroits un certain seigneur d'Iceluy qui déchaîne le rire homérique dans les milieux d'érudition.
Le plus grave c'est que de tels ouvrages ne s'impriment jamais sans le contrôle d'un « commissaire responsable », qui met au début de l'ouvrage son imprimatur. Celui qui fut choisi en l'occurrence fut M. B..., membre de l'Institut.
Lorsqu'on eut découvert toutes les erreurs qui truffaient le livre, on s'étonna qu'un esprit sérieux et aussi informé que lui n'eût pas arrêté la publication.
— Bah ! que voulez-vous, répondit l'illustre savant, c'est l'habitude. Je ne l'ai pas lu. J'ai seulement regardé les planches que publiait M. R... C'était la seule partie qui m'intéressait, en ma qualité de numismate.
Il y a autre chose encore ; c'est que la publication de cet ouvrage revient, à peu près, à dix mille francs.
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BIBLIOGRAPHIE
Les Livres
L'ART ET LE PEUPLE, par Maurice Robin. (Petite Bibliothèque des Hommes du Jour, 20, rue du Louvre.)
Monsieur Rodin est témoin que les dissertations artistiques émanant de l'artiste lui-même n'offrent en général qu'un amas de lieux communs... voire d'inexactitudes... Monsieur Matisse, quand il consacre de nombreuses pages à l'explication de son « esthétique » nous induit à penser que l'objectivité est une qualité rare chez les peintres.
Maurice Robin est-il l'exception qui confirmera la règle? L'excellent opuscule qu'il vient de publier nous oblige à le penser. L'art et le peuple — tel est le titre de ce petit volume — n'a d'autre objet que de purger les questions artistiques de toutes les erreurs qu'ont accumulé sur elles les études incomplètes d'hommes et incompétents et prétentieux.
Maurice Robin s'élève contre l'exclusivité que les bourgeois prêtent inconsciemment aux artistes où il nie qu'un peintre véritable ait vraiment la capacité de se spécialiser, de se cantonner dans une fabrication unique de portraits ou de paysages pour les besoins de la cause. Il nie que tous les peintres soient des commerçants. Il nie que tous les peintres ne travaillent que pour la vulgaire distinction d'un ruban rouge ou violet, lui qui est indépendant et qui a toute raison de le croire... et il nie bien d'autres choses encore.
LE MUSÉE D'AMIENS, par J. Bellemère. (Léveillard, éditeur, Amiens)
Tous ceux qui déplorent l'inculture et la sotise de la plupart de nos conservateurs de musées, déploreront du même coup que
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M. Bellemère ne pas commis à la garde de quelqu'un de ces temples de la Beauté, quand ils auront lu le trop succinct ouvrage qu'il vient d'écrire sur le musée d'Amiens.
La qualité qui paraît le plus sûrement se dégager de ce petit livre est bien l'esprit critique, si nécessaire à tous ceux qui se mêlent d'écrire de ces sortes de guides.
En effet, les idées et les avis qu'y émet l'auteur ne sont ni des redites ni des banalités, et s'il est possible de définir le Philistin :
« Celui qui remarque les monuments qui sont sur le Boedeker marqués d'un astérisque. »
Il deviendra juste de définir l'homme de goût : « Celui qui se rapporte le plus souvent possible à l'expérience personnelle d'un critique impartial et judicieux. »
Et les hommes de goût qui visiteront le musée d'Amiens liront l'excellent livre de J. Bellemère, et regarderont, sans avoir pris la décision préalable de les trouver mauvaises, toutes les choses sur lesquelles l'auteur attire leur attention et sur ce qu'il porte un jugement toujours curieux et sûr.
LE RUBAYIAT D'OMAR KHAYAM, traduction et illustrations d'Edmond Dulac. (Paris, Piazza, 1910).
J'aime à croire que M. Piazza est chef de la publicité au HighLife Tailor. En cette qualité il confectionne de luxueux catalogues que sa maison adresse à la clientèle select, dont l'énumération remplit le Bottin-Mondain.
La tenue en est assez uniforme. Le texte, dont une légende orientale est le thème, est imprimé sur papier teinté, et orné de vignettes en deux tons. De luxueux hors textes, reproduction par la simili-gravure en 3 couleurs d'aquarelles d'artistes de second ordre, et tirés sur papier couché, complètent ces catalogues qui valent, certes, une édition Romagnol.
M. Piazza supposait que les bibliophiles auxquels leur situation sociale vaut de recevoir gratis ces chefs d'oeuvres de publicité et de typographie, les collectionnaient soigneusement, mais il ignorait que l'homme n'attache de prix qu'à ce qu'il paie, et qu'il ne le goûte qu'en proportion de la somme payée.
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Se trouvant un jour chez un amateur distingué, il fut douloureusement surpris de voir jeter au panier le catalogue qu'il avait amoureusement conçu, et se jura de forcer l'attention de ceux dont il briguait le suffrage.
Se souvenant que M. Beraldi avait proclamé que les seules qualités requises pour qu'un livre fût « de bibliophile » étaient la beauté du papier, le petit nombre du tirage et le prix élevé de vente, il imagina de confectionner, selon ces données, des ouvrages qui rappelassent exactement les catalogues du grand tailleur, avec cette seule différence que le texte fût emprunté à un auteur classique et ne vantât plus les mérites de la rédingote à 69,50. C'est ainsi que furent créées les éditions Piazza.
Le dernier ouvrage de la série, le Rubaiyat d'Omar, illustré par Dulac — il ne s'agit pas de celui auquel Huysmans consacra un admirable chapitre de « Certains » — est en tous points analogue et d'aspect, et de style, à ceux qui le précédèrent, et l'on ne saurait choisir, au point de vue de l'exécution matérielle, entre ce volume et la dernière plaquette du High-Life. Son prix élevé et son tirage restreint le désignent à l'attention des « vrais » collectionneurs.
LE MANUEL DE L'AMATEUR D'ESTAMPES DU XVIIIe SIÈCLE, par Loys Delteil, expert à l'Hôtel Drouot. Un volume grand in-8° d'environ 450 pages et orné d'environ 150 reproductions des estampes les plus belles et les plus rares du XVIIIe siècle. (Librairie Dorbon aîné, 53ter, quai des Grands-Augustins, Paris). En voyant ce titre « La Gravure au XVIIIe siècle », le lecteur serait tenté de croire à une nouvelle apologie d'une époque si goûtée en ce moment. Au contraire, l'auteur, plein d'audace, essaie de remonter le courant qui entraîne, non seulement la majorité du public, mais aussi les amateurs, vers les échantillons de gravure les plus mauvais que l'on puisse rencontrer dans toute l'histoire de la gravure. Tout en séparant le bon grain de l'ivraie, tout en admirant les grands artistes et les graveurs de talent, M. Loys Delteil, homme de goût et de savoir, remet à leur véritable place toute la rocaille des Bonnet et consorts, dont les productions peuvent se placer au-dessous de la chromo industrielle la plus ignoble du XIXe siècle. Et en ce volume si documenté, il est piquant de voir les rapprochements de prix des pièces hors ligne de Watteau, Fragonard, Gabriel de
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Saint-Aubin, etc., avec les quelconques reproductions en noir et en couleurs qui ne sont bonnes qu'à décorer une « petite maison ». Souhaitons que ce volume soit beaucoup lu, car il fera avancer l'heure où le public, suffisamment instruit pourra, par lui-même, sans souci de la mode, apprécier et admirer les véritables chefs-d'oeuvre.
Quant à l'exécution de l'ouvrage, elle fait déplorer à ceux qui admiraient jusqu'ici le soin avec lequel étaient typographiés ceux qui le précèdent, que M. Delteil ait changé d'imprimeur.
Si la « Gravure au XVIIIe siècle » est un ouvrage de bibliothèque, elle est loin d'être un ouvrage de bibliophile.
A paraître :
« Qu'elle ait le sein menu comme un citron, — Et dur comme « l'ivoire, — Ou gros comme le pamplemousse, — Mou comme le « riz cuit, — Plissé comme le cuir de l'éléphant, — Une femme « est toujours une femme... » dit une des CHANSONS DE SAO VADI, où M. Jean Ajalbert, l'auteur de ce charmant P'TIT qu'une Société de Bibliophiles devrait prendre à coeur d'éditer illustré, commente avec lyrisme les dessins naïfs et si décoratifs d'un Rops indo-chinois, que l'éditeur Michaud a entrepris de faire connaître aux curieux.
Les poèmes de Jean Ajalbert qui, au cours d'une mission en Extrême-Orient, sut s'assimiler de façon parfaite la littérature indigène, seront accompagnés de 32 illustrations d'après des dessins indigènes, dont 12 planches hors-texte, chefs-d'oeuvre de coloris au patron, et 20 dessins dans le texte.
ESTAMPES NOUVELLES
LEHEUTRE, La Maison Roy, à Troyes (0,219 X 0,278), 55 épr., pointe sèche (planche détruite), Edmond Sagot, éditeur.
TAQUOY, Harde de Chiens (0,390 X 0,283), 100 épr., eau-forte en couleurs en 3 planches, Edmond Sagot, éditeur.
MAURICE DELCOURT, Les Bords de l'Yerres (13 X 19), 50 épr. à 7. fr., eauforte en noir, Mansuy, éditeur.
MAURICE DELCOURT, Les Bords de l'Yerres (17 X 26), 50 épr. à 10 fr., eauforte en noir, Mansuy, éditeur.
Impr. du Livre et l'Image, 4, Rue de la Verrerie, Paris. — La Gérante : E. GERARD.
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5e Année. — N° 7.
Juillet 1910.
LA
BIBLIOGRAPHIE
MENSUELLE
A LA REVUE
LE LIVRE ET L'IMAGE
BUREAUX : 4, Rue de la Verrerie, PARIS
Ce supplément ne paraît pa en Août et Septembre.
LISTE DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES
Aquar. : Aquarelle. — Augir.. : Augmenté. — Autog. : Autographié. — Broch. : Brochure. — Ch. : Papier de Chine. — Cart. : Cartonné. — Chromol. : Chromolithographie. — Corr. : Corrigé. — Coul. : Couleur. —. Couv. : Couverture. — d. 1. t. : dans le texte — Dess. : Dessin. — Dir : Direction. — E. F. : Eau forte. — Ex. : Exemplaire. — F. sim : Fac-simile. — Fasc : Fascicule. — FF.: Feuille. — Fig. : Figure. — Grav. : Gravure. — H.: Papier de Hollande. — Héliogr : Héliogravure. — H. com. : Hors commerce — H. t. : Hors texte. — Ill : Illustré ou Illustration. — In-f° : In-folio. — J.: Papier du Japon. — Lith. : Lithographie ou Lithographié. — Liv.: Livraison. — Orig. : Originale. — P.: Page. — Photograp. : Photographie. — Photograv.: Photogravure. — Pl.: Planche. — Port. : Portrait. — Préf. : Préface. — Reprod. : Reproduction — Rel. t.: Reliure toile. — Tr. d. : Tranche dorée. — Vél.: Papier vélin. — Vol. : Volume.
Les chiffres en plus gros caractères indiquent les prix en francs.
Les formats non précisés sont, les in-12, in-16 ou in-18, à peu près les mêmes dans la
librairie. française.
Nous avons fait précéder d'une * les titres des ouvrages qui nous sont connus comme pouvant être mis dans toutes les mains au point de vue des moeurs et de ** ceux de littérature enfantine.
Littérature (Prose)
Albertini (Q ). Résurrection d'amour. 302 p. (Libr. universelle) 3.50
Annunzio (G. d'). Forse che si, Forse che no. Trad. de l'ital, p. Donatella Cross., 3.50 ; 60 ex. num. H., 12.50 ; 5 ex. J. (Calmann-Lévy). 20—
Aicard (J.). Tata. Ill. p. S. Minier. In-8, —95 ; rel. t. (E. Flammarion). 1.50
Après Tartarin de Tarascon, par Alphonse Daudet, la librairie Flammarion met en vente, dans sa collection illustrée à 95 centimes, TATA, par Jean Aicard. de l'Académie française. Cette oeuvre du maître du roman idéaliste est illustrée par Suzanne Minier.
Amade (J.). Pastoure et son Maitre. (B Grasset) 3.50
Audigier(C). Pour la Terre. (Fusquelle).3.50
Avaray (Desso d'). Sa Cousin . (Emile-Paul). 3.50
Balzac (H. de). Eugénie Grandet. Ill. de Geo Dupuis, — 95 ; rel. (P. Lafitte et Cie). 1.50.
Id. La Peau de Chagrin — Le Curé de Tours. — Le Colonel Chabert. Introd. de H. Mazel, rel. t. (Nelsons, 61, r. des Saints-Pères). 1.25
Barrès (Maurice). Du sang, de la volupte et de la Mort. Ill. de Fontanez, —95 ; rel. t. (A. Fayard). 1.50
Barry Léon). Le Voyage d'Hélène. (A. Lemerre). 3.50
Voilà l'oeuvre d'un débutant dans les Lettres et d'un auteur qui, dès son premier livre, y conquiert une des premières places. Dans des pages tour à tour tragiques ou touchantes, l'auteur a raconté les émotions et les aventures de trois exquises figures de femmes.
Beaume (G.). Le Maître d'Ecole. (B. Grasset). 3.50
Beaunier (André). Trois amies de Chateaubriand (E. Fasquelle). 3.50
Le livre d'André Beaunier, Trois amies de Chateaubriand, est, tantôt pétillante d'esprit, tantôt voilée de mélancolie, la chronique amoureuse du voluptueux et frivole René.
* Bertheroy (J.). Gilles le Ménétrier. (Annales polit, et litter.). 3.50
Binet-Valmer. Lucien. (P. Ollendorff). 3.50
M. Binet-Valmer n'a rien publié depuis les Metèques, qui, il y a quatre ans, eurent le gros succès que l'on sait. Son nouveau roman Lucien est destiné à un plus grand retentissement encore
Avec une audace que personne n'a jamais eue jusqu'ici, M. Binet-Valmer a mis en scène une déviation sexuelle que nous rencontrons trop souvent depuis quelque temps. Dans ce livre, minutieusement pensé, soigneusement écrit et dont les détails sont chastes, se déroule une intrigue aussi dramatique, aussi captivante que celle qui fit la fortune des Metèques
* Boulenger (.M.). Le Pavé du Roi. Couv ill. p. P. Brissaud. (P. Lafitte et Cie). 3.50
* Bourget (Paul). La Barricade. Chronique de 1910. (Plon-Nourrit et Cie). 3.50
On sait le succès considérable obtenu par le drame social de Paul Bourget au Vaudeville. Il le retrouA
retrouA
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LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
vera à la lecture auprès du grand public. Le soustitre du livre, d'ailleurs, qui rappelle celui du chefd'oeuvre de Stendhal, dit assez qu'il ne s'agit point, dans la Barricade, de proposer, à l'aide d'une action tendancieuse, une solution au conflit qui divise à la fois les consciences et les intérêts dans la société d'aujourd'hui, mais d'en montrer le danger dans sa réalité trafique. Chacun doit, rester fidèle à sa classe et la bourgeoisie ne saurait échapper à la dépossession qui la menace qu'en se fortifiant sous l'influence éducative de nécessité. La résistance au danger peut seule l'amener à « sa perfection historique ».
Boyer (. Sous le ciel vide. Trad. du norvégien p. P G. La Chesnais. (Calman-Lévy). 3.50
Bringer (R.) En cinq sec. III. de Moriss. (P. Ollendorff). —95
Buteau (H.). Ciel de Caresse. 288 p. couv. il:. (A. Fayard). 1.25
Chon (Dr A.). Les Picards. Scènes de la vie picarde à l'époque des Communes. (P. V. Stock) 3.50
Capeln (".). Au hasard des temps et des pays. 171 p. (Jouve et C° . 2—
* Conan Doyle (A ). La merveilleuse dV couverte de Raffles Haw. Trad. p. A. Savine, 3.50 ; 8 ex. II. (P. V. Stock). 12
Id. Le Capitaine de l'Etoile Polaire Trad. p. F. de Gail.-60; p.) (E. Flammarion) 1 —
* Coppée(F.). Souvenirs d'un Parisien. 3.50; 10 ex. H. 10 ; 5 ex Ch. (A. Lemerre). 15—
C'est en 1878 que François Coppée avait commencé à écrire ses Mémoires qui sont aujourd'hui réunis en volume. Ces pages inconnues où le Poète raconte lui-même seront goûtées des admirateurs et des amis du poète du romancier et du conteur disparu.
Corday (Michel). Mariage de demain. III. (F. Juven).--95
Id. Le Charme. (Ed. du Monde. Illustre 3.50
Ce nouveau roman tient tout ce qu'il promet, et les lecteurs prendront le plus vif intérêt à ce poétique récit qui s'encadre en partie dans l'admirable paysage helvétique.
Le sculpteur Daniel Arnand vit depuis de longues annes avec une compagne bonne et simple. Il a même adopté la fille qu elle avait eue d'une brutale . aventure de séduction.
Mais il s'éprend d'une jeune fille pleine de charme, vivant dans un milieu d'art. Doit-il rester ficèle à la compagne de sa jeunesse et à sa tâche aternelle ? Ou au contraire, doit-il épouser la jeune fille qui l'attire ? Ce débat de conscience et de coeur est le sujet même du charme.
Coulomb (J. de) Sans fer ni poison. (Biblio. de ma Fille). 3—; rel. 1. (H. Gautier). 3.50
* Couvreur (A.). Une. Invasion de Macrobes. Couv. ill. P laffile et Cie ) 3.50
Cyrano Bergerac (Savinien de). L'Autre Monde ou Histoire comique des Etats et Empires de la Lune. III. de Roblda. 1re publication intégrale d'ap. le manuscrit 4338 de la Biblio. nationale 100 ex. pap. d'Arches. (Maurice Bauche). 5—
* Daudet (A.).Tartarin de Tarascon. III. de Dutriac. in 8°, pap. couché, couv. cout. —95; rel. t. (Coll. illustr.). (E. Flammarion). 1.50 La librairie Flammarion lance une Collection illustrée à 95 centimes. Elle dépasse tout ce qui a été fait à ce jour dans le même genre, et par le b xe de l'édition et par le choix des auteurs. Le premier volume paraît aujourd'hui : c'est le chef d'oeuvre d'Alphonse Daudet.
* Daudet (A.). Lettres de Mon Moulin. In trod. ne Ch. Sarolea. Rel. t. (Nelsons). 1.25
* Daudet (E.). Pages choisies. 430 p., ill. ot i J. de A. et G. Chantéau.
Chantéau. et Cherloviz ) 2—
Delarue Mardrus (L.). Comme tout le Monde. (J. Tallandier). 3.50
Delly (M ). Esclave... ou Reine? ( Plon-Nourrit et Cie). 3.50
Derys (G.). Les Grandes Amoureuse. (Louis Michaud). 3.50
Desparmet J.).Contes populaires sur les ogres. recueil.à BUda et trad. de l'arabe. T. 1er : Le Puy-en-Velay, 446 p. (E. Leroux). 500—
Devilna (A.). Idéal civique. 204 p. (Imp mo lerne, 14, R. des Acacias). 3.50
*Dombre (R). Ma Petite Belle-Soeur. 3.50 ; rel. t. (A. Colin). 4.50
Ducasse-Harispe (A). L'Amour et l'Anrel. (G. Ficher). 3.50
Ebner-Eschenbach (Baronne M. de). Boznia, moeurs de province en pays morave. Tr. de l'all, p M. Hoche. VIII. 283 p. (Dujarric). 3.50
Fabrègues (A. de). Les Traces dans l'Ombre. (B. Grasset). 3.50
Flégier (Bl. S.). Paroles livrées au Vent qui passe. Echos du siècle passe. (G. Ficher), 3.50
* Foley (Ch.). La chambre au
judas. (J. Tallandier). 3.50
* Frapié (L.) Les Contes de la Maternelle, 3.50 : 10 ex. num. H. (Calmann-Lèvy). 12.50
Goll (A). De L'Invisible (Un rêve). Pet. in-8, 188 p (F.Schaub Barbre. 3—
* Gourdon (P.). Vers la haine. Couv. ill. (P. I.ethielleux). 1
* Gras (Ch.). Autrefois Aujourd'huit. ln-8, ill.. 1.50 ; rel. t. (A. Colin). 2.10
* Green (A. K.). Le Médaillon. Trad. p. H. D. Davray. (Hachette et Cie). 1—
Guiches (Gustave). Un Monsieur très bien. (E. Fasquelle). 3.58
Roman passionnant et passionné, d'une observation aiguë des milieux parisiens et provinciaux, c'est un des plus curieux romans de Gustave Guiches.
Guidet-Vauquelin (Pierre). Le Sang des Vignes. (Id.). 3.50
■ Le Sang des Vignes, dé rit le Midi vili oie, dont il peint les moeurs et rappelle la crise, avec émotion. C'est un roman gai et d'une curieuse psychologie
Gyp. Le Friquet. III. p. Kauffmann. In-8, —95 ; rel. t. (E. Flammarion). 1.50
Id. Les Petits Joyeux. Roman dialogué. ( Calmann-Lèvy). 3.50
Havard de la Montagne (R.). Leurs Fi' . (B. Grasset). 3.50
Hermant (A.). Daniel, 3.50 ; 25 ex. II. (A. Lemerre). 10
Heymann (R.). La Comète rouge. Les Traces sanglanles de la macabre visiteuse. Trad. de l'all. Pet. in 8, 93 p. (La Nouvelle populaire). —95
* Hugo. OEuv. compl. de V. Hugo 17° vol : France et Belgique. Alpes et. Pyrénées. Voyages et Excursions. (P. Ollendorff). 20—
LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
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Idea (Mme). Pour toujours, VII275 p. (Libr. universelle). 3.50
La Belangeraie (M.). Le Clocher fleuri. Couv. en coul. (B. Grasset). 3.50
Landre (Jeanne). Echalote continue... roman de moeurs montmartroises. Couv. coul. et 60 illustr. da Widhopff. 300 p.. 6 ex. 3.50 ; sur pap. Japon. (Louis-Michaud) 20 —
Les nombreux lecteurs qui se sont amusés aux premières aventures d'Echalote voudront, retrouver, dans ce nouveau livre, la fameuse héroïne de tant de cocasseries montmartroises.
Du même auteur : Echalote et ses amants, La Gargouille, Plaisirs d'amour.
* Leblanc (M.). « 813 ». Nouvelle série des Aventures d'Arsène Lupin. (P. Lafitte et O). 3.50
Le Renest. Les plus vaillants. 275 p. (B. Grasset). 3.50
Lesueur (Daniel). Flaviana, princesse. Du sang dans les Ténèbres. 3.50 : 10 ex. num. H. (Plon-Nourrit et Cie). 10—
L'auteur, dans ce roman romanesque, raconte, dans cette forme savoureuse, ardente et sobre tout à la fois, qui lui est. si personnelle, une histoire passionnante et qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. L'action se passe dans les milieux tes plus pittoresques, parmi les terroristes russes, dans certains centres ouvriers, et jusque dans les coulisses d'un grand théâtre, parmi le petit monde des danseuses.
Létang (L.). La Croix de chair. Couv. ill. en coul. (Calmann-Lévy). — 65
Maizeroy (R.). L'Amant de Proie. III. de Casimacker. (25 x 17, 5), couv. en coul. (A. Michel). — 95
Id. L'Amour prodigue. (A. Lemerre). 3.50
C'est une histoire d'hier, d'une immoralité exquise, que l'aventure de cette petite Flossie Joy. parigote de Montmartre, mi-cocotte, mi-théâtreuse. qui se laisse duper et se tire du pétrin d'une façon imprévue.
Mary (J.). Je t'aime. Pet. in-4. — 95 : re . t. (J. Tallandier). 1.50
Mathieu (S. E. le cardinal). OEuvres oratoires. Lettres pastorales et discours académiques. Av. le discours prononcé aux obsèques p. M. Barres. In-8, XXXIX-381 p., port., 6 — ; 200 ex. H. (H. Champion . 10 —
Maupassant (Guy de). Bel-Ami. Notes et variantes, 5 — ; rel., 10.50 et (Louis Lonard). 18 —
Id. OEuvres posthumes. T. II : Les Dimanches d'un Bourgeois de Paris. — La Vie d'un Paysagiste, etc., 5 — ; rel., 10.50 et (Id). 18 —
Mauriac (F.). Les Mains jointes. Pet. in-8, 127 p. (H. Falque). 3.50
Meade (L. T.) et Eustace (R.). La Société des 7 rois. Couv. ill. (F. Juven). 3.50
Milan (R.). La Mère et la Maîtresse. (Plon-Nourrit et Cie) 3.50 * Mille et une Nuits (Les). Contes arabes. Préf. de Jules Janin. 4 vol. Chaq. (F. Flammarion). 3 —
Montégut (M.). La Mère Patrie 331 p. (A. Lemerre). 3.50
Moulié (Ch.). En Sourdine. 100 p. (G. Ficker). 2.50
Musset (A. de). Mélanges., — 95 : rel. (E. Flammarion). 1.75
* Ohnet (G.). Le Curé de Favières. Couv. de J. Xaudaro. (P. Ollendorf). 1 —
* Oldmeadow (E.). Susan. Trad. de l'angl. p. Marc Logé. (Annales polit, et littér.). 3.50
Paul (M.). La Porte . sombre. (A. Lemerre). 3.50
Philippe (Charles-Louis). Dans la petite ville. (E. Fasquelle). 3.50
Ce volume réunit les plus particuliers des contes de Charles-Louis Philippe. Ils ont pour théâtre Cérilly en Bourbonnais, le village où son père était sabotier. Charles-Louis Philippe était un narrateur exquis ; son style très pur suit les inflexions de sa voix, et toutes les nuances de sa pensée et de son émotion se retrouvent dans ces récits d'une surprenante diversité.
Picard (M. A.). Les Dames Balmain. (B. Grasset). 3.50
Pourtalès (G. de). La Cendre et la Flamme. (F. Juven). 3.50
Prévost (M). Féminités, 3.5.0 : 50 ex. H., 10 — ; 10 ex. Ch., 15 — ; 5 ex. J. (A. Lemerre). 30 —
En entrant à l'Académie française, Marcel Prévost n'a abdiqué aucune de ses qualités de grâce et d'esprit. Féminités est de la lignée des Lettres de Femmes, dont il égaiera le retentissant succès.
Quantin (A.). Histoire prochaine, roman socialiste (Biblio.-Charpentier), 3.50 ; 10 ex. num. II. (Eug. Fasquelle). 10 —
Dans son Histoire prochaine, Albert Quantin nous donne rendez-vous en 1930 pour assister au « grand soir ». C'est surtout un roman où l'amour enrubanne joliment le socialisme.
* Quiller Couch. Le Rocher du Mort. Adapte de l'angl. (J. Tallandier). 3.50
Quinel (Ch.). Enlève-moi, Chéri ! Couv. ill. p. Grun. (Nilsson, Per Lamm). 99
* Reboux (P.) et Muller (Ch.). A la Manière de... 2e série. (B. Grasset). 3 —
Ricquier (L.). Discours et allocutions. (E. Flammarion). 3.50
Rod (Edouard). Le Glaive et le Bandeau. (E. Fasquelle). 3.50
Dans ce roman posthume, qui paraît chez Fasquelle. Edouard Rod a accompli ce miracle d'écrire, avec le compte rendu de trois audiences de cour d'assises, un livre de 370 pages, qui est une oeuvre superbe, simple et poignante comme une tragédie antique.
Rohan (Desse de). Les Dévoilées du Caucase. Couv. ill. en coul., 32 gr. h. t., 3.50 ; 12 ex. J.,. num. (Calmann-Lévy). 20 —
* Rudyard-Kipling. Au hasard de la Vie. Nouvelles, 3.50 ; 6 ex. II. (P. V. Stock). 12 —
Sahuqué (B.). L'Amour découronné. (E. Sansot et Cie). 3.50
Salmon (A.) Le Calumet. Front. de Wladislas Granzow, 3.50 ; 20 ex. H.. 15 — ; 4 ex. Ch. et J. (H. Falque). 50 —
Samson (J.). La Traite du Coeur. (E. Flammarion). 3.50
Schwab (R.). Regarde de tous tes yeux. (B. Grasset). 3.50
Sicard (E ). Les Marchands. (Mercure de France). 3.50
Sormiou (P.). L'Athena mélancolique. (E. Sansot et Cie). 3.50
* Theuriet (A.). Charme dangereux. III. de Lobel Riche, — 95 ;
rel. (Calmann-Lévy). 1.50
Traz (R. de). Vivre, 3.50 ; 8 ex. num. H. (Perrin et Cie), 8 —
A
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LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
Twain (Mark). Les Peterkins. Trad. p. Fr. de Gail. (Mercure de France). 3.50
Vaucaire (M.). Le Coeur et la Peau. Dialogues d'amants. (P. Ollendorff). 3.50
Von Hillern (W.). Le Plus Fort. Trad. de l'all. p. Mme J. Carrere. (Hachette et Cie). 3.50
Littérature (Poésie)
Arosa (P.). L'aile invisible. (P. V. Stock). 3.50
Bourgeois (A.). Bouquet de souvenirs et d'impressions. In-8, XIX-163 p., grav. (Imp. Martin frères, Châlons). 3.50
Burnat-Provins (M.). Cantique d'Eté. In-8, tiré en 3 coul., 6 — ; 12 ex. H., 20 — ; 6 ex. J. (E. Sansot et Cie). 30 —
Claussen (S.). De Thulé à Ecbatane. Trad. du danois p. G. Ch. Gros. 208 p. ( Vers et Prose, 15, R. Racine). H. C.
Cocteau (J.). Le Prince frivole, 3.50; 12 ex. H. num. (Mercure de France). 10 —
Combette (D.). Présence. 138 p. (H. Falque). 3.50
Contes et Fantaisies en vers : Parapilla, poème en a chants. La F... Manie, poème en 6 chants. 500 ex. num. pap. d'Arches, 6 — ; 5 ex. J. (Biblio. des Curieux). 15 —
* Coppée (F.). Henriette. III. de M. Toussaint. — 95 ; rel. (Calmann-Lévy). 1.50
Delassaux (A.). L'Humanité s'éveille. In-8 (Gastein-Serge). 2—
* Gregh (F.). La chaîne éternelle (BiblioCharpentier), 3.50 ; 20 ex. num. H., 10 — ; 10 ex. J. (Eug. Fasquelle). 15 —
D'une rare variété, ce nouveau volume de vers de Fernand Gregh, la Chaîne éternelle, le plus composé que l'on doive à son auteur, réunit deux caractères : richesse et unité.
* Labé (Louise). Elégies et Sonnets. Publ. p. T. de Visan. Port., 2 — ; ex. H., 5 — ; J. (E. Sansot et Cie). 10 —
Lagger (Hercule de). Vers pour Iris. Son livre d'amour pour Henriette de Coligny de la Suze, publ. s. l. manus. orig. av. notice p. F. Lachèvre, 2 — ; ex. H., 5 — ; J. (Id.). 10 —
Leluc (L.). Les Heures de soleil. 136 p. (B. Grasset). 3.50
Léonard. Idylles et Poèmes champêtres choisis et précéd. d'une introd. p. E. Henriot, 2 — ; ex. H., 5 — ; J. (E. Sansot et Cie). 10 —
Musset (Alfred de). OEuvres posthumes. (Nouv. éd. ill.). (Eug. Fasquelle). 3.50
Nandor-Sonnenfeld. Hier. (Plon-Nourrit et Cie). 3.50
Nayral (J.). La Dentelle des heures. 168 p. (E. Figuière). 3.50.
* Pottecher (M.). Paroles d'un Père. In-8. (Annales polit, et litter.). 3.50
Saint-Cyr (Ch. de). Matines. Poèmes précéd. d'un essai sur l'Intensisme. In-8, (M. Rivière et Cie). 3.50
Soudart (Marie). Ombres et Grisailles. (A. Lemerre). 3 —
* Virgile. Les Géorgiques. Trad. nouv. av. texte en regard p. H. Lantoine. In-8. (Hachette et Cie). 10 —
Théâtre
Ajalbert (J.). La Fille Elisa. Pièce en 3 actes et 1 prologue, tirée du roman de E. de Concourt. (Eug. Fasquelle). 2 —
Arnaud (E.) et Jalabert (P.). La Belle au bois s est rendormie. 1 acte en vers. 32 p. (B. Grasset), 1 —
* Benière (L.). Papillon dit Lyonnais le juste, pièce en 3 actes.
133 p. (Libr. théâtrale). 2.25
Bernard (T.). Le Danseur inconnu, com. en 3 actes. In-4, 34 p., grav. (L'Illustration). 1 —
Caillavet (G. A. de) et Fiers (R. de). Le Bois sacré, com. en 3 actes. Gr. in 8, à 2 col., 36 p., grav. (Id.). 1 —
Capus (Alfred). Théâtre complet. 1er vol. : Brignol et sa fille Rosine. Les Maris de Léontine. 3.50 ; 20 ex. num. H., 10 — ; 5 ex. J. (A. Fayard). 15 —
Chekri Ganem. Antar, 5 actes en vers. In-4 à 2 col., 24 p., grav. (L'Illustration). 1 —
Coquiot (G.). Nouveau manuel complet du Peintre-Décorateur de théâtre. 50 fig. (L. Mulo). 3 —
Crozière (A.). Le Réserviste aux cinq enfants. 34 p. (Libr. théâtrale). 1—
Daube (R.) et Rambaud (J.). Le Gréviste, dr. en 1 acte. 30 p. (Pensée libre, 88 bis, R. St-Dominiq.). — 60
Delorme (H.) et Numès (A.). Casino, Hôtel, Jeux, etc.. pièce en 1 acte. 32 p. (G Ondet). 1 —
* Diemer (H.). Oberammergau et les mystères de la Passion. Trad. de l'all. p. l'abbé Bouvier. Alb. in-4, 75 grav., rel. t., fers spéc. (P. Lethielleux). 7.50
* Florian. La Bonne Mère, com. en 1 acte. 46 p. (P. V. Stock). 1—
* Gaillard de Champris (H.). Emile Augier et la Comédie sociale, in 8, XVIII554
XVIII554 (Bernard Grasset). 6—
* Ginisty (Paul). La Féerie « Bibl. théâtr. illust. ». 240 p., couv. coul., 55 gr. et portr.,. br., 2.50 ; relié souple. (Louis-Michaud). 3.25
Le premier volume de cette collection, consacré au mélodrame, a obtenu un immense succès. Dans La Féerie l'aimable érudition de M. Jinisty se plaît à nous retracer l'histoire du théâtre qui amusa notre enfance et nous vaut de si éblouissants souvenirs.
Herbel (E.). La Martingale. Pet. in-8, 48 p. (G. Ondet). 1Herold
1Herold F.). Maison seule, pièce en 3 actes. (Mercure de France). 2—
La Porte (C. de). L'Incident, com. en 3 actes. 197 p. (Edit. théâtrale). 2—
* Lessing. Théâtre de Lessing : Sara Sampson. Emilia Galotti. Nathan le Sage. Trad. de l'all. par. H. Manovic, — 95 ;
rel. t. (E. Flammarion). 1.75
Pailleron (Ed.). Théâtre complet T. II :
Les Faux Ménages. L'autre motif. Hélène.
Petite Pluie. 3.50 ; 40 ex. H., 12.50 ;
10 ex. J. (Calmann-Lévy). 20—
Richepin (Jacq.). Xantho chez les Courtisanes, coin, en 3 actes, dont 1 prologue en vers.
Musique de X. Leroux, 2.50 ; 10 ex.
num. J. (Eug. Fasquelle). 15—
LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
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Rivaux (L.). L'Etau, dr. en 1 acte. Pet. in-8, 31 p. (Imp. Thiolat frères, St-Amand, Cher), 1.25
Rougier (E.). Antoine et Cléopâtre, dr. en 3 actes, en vers, d'ap. Shakespeare. In-8, 62 p. (P. Ruat, Marseille). 2—
Saint-Marcel (P. de). Cause pendante, vaud. en 1 acte, 48 p. (G. Ondet). 1—
Id. Le Coup de Samuel, ou spéculation... au terme, com.-bouffe en 1 acte.32 p. (Id.). 1—
* Schroeder (Mgr). Oberammergau et la représentation de la Passion d'apr. les docum. officiels. 92 grav., carte, plan d'Oberammergau, texte complet do la Passion de Daisenberger. (P. Lethielleux). 3.50
Théâtre d'Amour au XVIIIe s. Introd. et notes p. B. de Villeneuve. In-8, grav. h. t., 7.50 ; 25 ex. pap. d'Arches, 15— ; 10 ex. J. (Bibl. des Curieux). 25—
Tinant (H.) et Carrière (G.). Le Poireau, vaud. en 1 acte. Gr. in-8 à 2 col., 20 p. (Imp. Perrette, Limoges). 1—
* Toldo (Pietro). L'oeuvre de Molière et sa fortune en Italie.
600 p. (Giovanni Imhof, Turin). 13.25
Critique, Biographie, Histoire littéraire
Ageorges (J.). L'Enclos de George Sand. (B. Grasset). 3.50
Anthologie des Prosateurs français contemporains (1850 à nos jours). T. I : Les Romanciers, p. G. Pellissier, 3.50 ; rel. (Ch. Delagrave). 3.50
Archambault (P.). E. Boutroux. Choix de textes et étude sur l'oeuvre. 224 p., 10 gr., portr.. autog., 2— ; rel. (Louis-Michaud). 2.75
Baguenault de Puchesse (Cte). Condillac. Sa Vie, sa Philosophie, son Influence. (Plon-Nourrit et Cie). 3.50
Beaunier (A.). Trois Amies de Chateaubriand. (Biblio. Charpentier), 3.50 : 10 ex. num. H. (Eug. Fasquelle). 10—
Bernard (E.). Réflexions d'un témoin de la Décadence du beau. 200 p. (G. Ficker). 2.50
Bersancourt (A. de). René Bazin. Portr., autog. (E. Sansot et Cie). 1—
Bertrand (A.). E. Brieux. Portr., autog. (Id.). 1—
Bossuet. Correspondance de Bossuet. Nouv. éd. augm. de lettres inéd. Publ. p. Ch. Urbain et E. Levesque. T. III (1684-88). (Hachette et Cie). 7.50
Caylus (Cte de). Vies d'Artistes du XVIIIe s. Discours sur la Peinture et la Sculpture. Salons de 1731 et de 1733. Lettre à Lagrenée. Publ. p. A. Fontaine, 16 pl. h. t. d'après l'oeuvre gravée de Caylus. (H. Laurens). 9—
Culex (Le). Poème pseudo-virgilien. Etude crit. et explic. p. Ch. Plésent. In-8. (Fontemoing et Cle). 5—
Decharme (P.). Goethe et Frederique Brion. In-8. (Hachette et Cie). 2—
Deprez (E.). OEuvres complètes de Maximilien Robespierre. 1re partie : Robespierre à Arras. (E. Leroux). 7—
Dupont (A.). Gabriel Tarde et l'Economie politique. Gr. in-8. (Giard et Brière). 7.50
Fauchier-Magnan (A.). Lady Hamilton d'ap. des docum. inédits. In-8, port., 5 — ; 10ex. num. H. (Perrin et C'°j. 15 —
France (Anatole). Aux Etudiants. Discours pron. à la maison des étudiants le 28 mai 1910. Port (Ed. Pelletan). 1.50
Gourdan. Correspondance de Madame, Gourdan, dite la Comtesse. Pamphlets attribués à Thévenot de Morande (1770-85). 300 ex. pap. d'Arches, 6—; 5 ex. J. (Biblio. des Curieux). (T —
Gourmont (Jean de). Muses d'aujourd'fe^L Essai de physiologie poé tique. (Mercure de France). 3.50
Dans ce livre de critique, M. Jean de Gourmont qui a analysé l'oeuvre des Muses d'aujourd'hui a tenté une synthèse de la poésie féminine actuelle. Il a recherché, comme il le dit dans l'Essai de physiologie poétique qui ouvre son volume, pourquoi ces poétesses ont chanté, et pour ainsi dire les raisons physiologiques de leur génie.
Id. Muses d'aujourd'hui. Ctesse de Noailles. — Gérard d'Houville. — L. Delarue Madrus, etc. In-8, 11 port., 11 autogr., 3.50 r 15 ex. H. (Id.). 10—
Guiard (A.). La Fonction du poète. Etude sur Victor Hugo. (Bloud et C''). 3.50
Haumant (E.). La Culture française en Russie (1700-1900). In-8. (Hachette et Cie). 12 —
Joussain (A.). Romantisme et Religion. (F. Alcan). 2.50
Lafond (P.). L'Aube romantique. Jules de Rességuier et ses amis. Port, à l'E. F. (Mercure de France). 3.50
La Fontaine. Fables de La Fontaine suivies de Philémon et Baucis. Publ. av. notes p. Louis Humbert. 736 p., cart. (Garnier frères). 2.50
Maigron (L.). Le Romantisme et les Moeurs. In-8, XIX-508 p., couv. (H. Champion). 8—
Michaut (G. ). Pages de critique et d'histoire littéraire (XIXe s.). (Fontemoing et Cie). 3.50
Moréas (J.). Variations sur la Vie et les Livres, 3.50 ;
19 ex. H. (Mercure de France). 10—
Dans ce volume posthume, on a recueilli une série de varia, critiques, fantaisies, pensées, laissées par le poète, et composé ainsi un volume dont le désordre apparent ne laisse pas que de présenter un certain charme, et de montrer sous des aspects différents le talent de l'écrivain que nous venons de perdre si tristement. Nous citerons entré autres les chapitres suivants : Madame de La Fayette. — La Vallée aux Loups. — L'Epitaphe de Rabelais. — La Mort et l'Amitié. — Le Comédien. — Goethe et Shakespeare. — Voltaire et la Tragédie. Les chapitres que nous ne citons pas offrent un égal intérêt.
Musset (Alfred de). Mélanges de Littérature et de Critique (Nouv. éd. ill.). (Eug. Fasquelle). 3.50
Paschal (L.). Esthétique nouvelle fondée sur la psychologie du génie. In-8. (Mercure de France). 7.50
Pilon (Ed.). Portraits tendres et pathétiques. (Id.). 3.50
Poyer (G.). Cabanis. Choix de textes
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Le docteur Evans a vécu, on le sait, dans l'intimité de Napoléon III et de sa famille. C'est chez lui que l'Impératrice Eugénie se réfugia au 4 septembre, c'est grâce à lui qu'elle put accomplir son triste exode en Angleterre. Il mérita la confiance de plusieurs souverains, de maisons princières, d'un grand nombre de personnalités éminentes, mêlées à la politique qui se déroula de 1848 à 1870. A tous ces titres, les souvenirs qu'il laissa valaient d'ètre mis en lumière, car ils éclairent d'une vive lumière la période historique du Second Empire el font justice de bien des légendes inventées par l'esprit de parti.
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L'intimité des tragiques héros de la Révolution, leurs femmes et leurs maîtresses, l'idylle à côé du drame : tel est le sujet du nouveau livre d'Hector Fleischmann. les Femmes et la Terreur, qui paraît chez l'éditeur Fasquelle.
Guenin (E.L Les Français au Brésil et en Floride (15301585). (I. Bigot. 22, r. La Tour d'Auvergne). 2.50
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M. Edmond Pilon, en écrivant sur Madame de Brèzè, la Dame du Louvre, M. Pomme, Virginie Goupil, la Seconde Madame Danton, Balzac et Peytel, n'a pas fait que tracer les portraits de ces héros et de ces héroïnes, c'est leur vie entière qu'il a restituée avec leurs aventures, leurs amours tragiques ou délicates, leur destin inexorable.
Ces physionomies célèbres ou peu connues, qui vont du moyen-âge au XIXe siècle, composent, en regard des Muses et bourgeoises de jadis, une série où le tendre se mêle au pathétique. L'Histoire elle-même revit, avec toute sa violence et toute sa douceur, dans ces figures lointaines et passionnées.
Poumiès de la Siboutie (Dr) (1789-1863). Souvenirs d'un Médecin de Paris, pub. par Mmes A. Branche et L. Dagoury. Introd. et Notes par Jos. Durieux, portr. In-8. (Plon-Nourrit et Cie). 3.50
C'est le récit, sans apprêt et sans parti pris politique, d'un témoin qui a connu la cour et la ville, ■qui est descendu souvent dans la rue pour mieux observer les menus faits aussi bien que les mouvements de l'opinion. II a regardé, en souriant, passer son siècle, et il a su tout noter avec soin, il a rapporté plus d'une confidence autorisée, dont bénéficiera l'histoire contemporaine. Quel plus bel éloge faire de ces cahiers familiers comparables au Journal d'un bourgeois de l'avis, où un passé récent revit et semble nous parler encore ?
Recueil international des Traités du XXe s., contenant l'ensemble du droit con-
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Aucun livre, mieux que ces souvenirs, n'évoque la terreur papiste aux Pays-Bas. Francisco de Enzinas. acteur de ces terribles drames, nous les retrace dans toute leur épouvante.
Déjà parus : Le 9 Thermidor. — Fouquet. — Les jours de Trianon. — La Cour galante de Charles II.
— L'Abdication de Bayonne. — La Vie à la Bastille.
— La vraie reine Margot. — L'Assassinat de la duchesse de Praslin. — Les Jours de la Malmaison.
— La Vie aux galères. — La Cour de Prusse. — Les Déportés de Fructidor. — L'Espagne en 1810.
— Un séjour en France sous Louis XV. — Le Beau Lauzun. — Une résidence allemande au XVIIIe siècle.
— Madame Elisabeth et ses amies. — La Vie au Barreau. — Une captivité en France.
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Dans ce livre d'observation sur l'un des pays du monde où la vie est le plus intense, M. Henri Charriaut s'est placé surtout au point de vue expérimental. La plus haute leçon qui se dégage de la Belgique moderne est celle de la puissance de la volonté réfléchie et de la grandeur que peut atteindre un pays, si étroites que soient ses frontières, lorsque chaque citoyen constitue un foyer d'énergie.
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Après avoir déterminé les bases de la psychologie politique, ses méthodes d'étude et ses lois, l'auteur montre le rôle considérable des causes invisibles et lointaines dans la genèse des phénomènes sociaux. Il fait voir que la plupart des grands mouvements populaires sont généralement une révolte de l'instinctif contre le rationnel.
Milhaud (A.). La Lutte des classes à travers l'Histoire et la Révolution. 228 p. (A. Michel). 2.50
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Nombreux choix de textes, étude sur l'oeuvre spiritualiste de M. Boutroux.
Bagnenault de Puchesse (Cte). Voir à Critique,...
Bardy (G.). Didyme l'aveugle. In-8, XI 285 p. (Beauchesne et Cie). 6—
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4Martin Comment il faut prier. 128 p. (Bloud et Cie). 1.20
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Choix de textes, longue étude sur Cabanis qui, précurseur de Comte, de Schopenhauer,de Lamarck, de Darwin, est un des plus beaux génies philoso phiques dont puisse s'honorer notre pays.
Déjà parus, même collection : Platon. — Descartes. — Tarde. — Kant. — Montesquieu. — Lamarck. — Soloview. — Bergson. — Boutroux.
Sommaire des Revues
La Revue Hebdomadaire. 19e Année
NE PUBLIE QUE DE L'INÉDIT ; CHAQUE N° 168 PAGES ; UN SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ HORS TEXTE. Librairie Plon, Nourrit et Cie, 8, rue Garancière, PARIS.
N°s DES 21, 28, MAI; 4, 11, et 18 JUIN. — Comte D'HAUSSONVILLE : Eugène-Melchior de Vogue. — Duc D'AUMALE, CUVILLIER FLEURY : Correspondance inédite. — LUCIEN HUBERT, député: Le Développement industriel de l'Allemagne contemporaine. — Comte PAUL RENAUD : L'Aéronautique militaire. — GERMAIN LEFÈVRE-PONTALIS : Le Berceau du Parlement d'Angleterre. — MAURICE D'OCAGNE: L'Ecole Polytechnique et la formation des ingénieurs. — ANDRÉ BELLESSART : Bjoernstjerne Bjoeruson. — PAUL GINISTY : Un pamphlétaire. Martainville. — SAMUEL ROCHEBLAVE : Les Amours d'un héros: Agrippa d'Aubigné et Diane Salviati. — CAMILLE MAUCLAIR : Salome et sa légende. — E. LECANUET : L'Apaisement
L'Apaisement 1890: Le Toast d'Alger. — MARIUS-ARY LEBLOND : Impressions de Pologne. — HENRY BORDEAUX : La vie au théâtre. — ANDRÉ CHAUMEIX : Le Mouvement des Idées. Un homme de lettres : Jules Renard.— Vicomte DU REISET : La mort de Louis XVIII
— ROBERT VALLERY-RADAT : Leur Royaume. — F. DUPIN SAINT-ANDRÉ : Une fondatrice de religion Mary Baker Eddy. — LÉONCE DEPUNT : Poèmes. - PÉLADAN : Les Artistes français et le Traité de Peinture. — JEAN CHANTAVOINE : Chronique musicale.
Prix de l'abonnement : douze mois, 20 fr. ; six mois, 10 fr. 50 ; trois mois, 5 fr. 75.
Mercvre de France. 26, rue de Conde, PARIS — SOMMAIRE DU 1er JUIN 1910. — PIERRE QUILLARD : Trois poetes. — ANDRÉ ROUVEYRE : Visages : XLII. Sébastien-Charles Leconte. — EMILE MAGNE : Jeunes filles du XVIIe siècle (Isabelle-Angélique de Montmorency et ses compagnes). — FRANÇOIS MAURIAC : Poèmes. — GABRIEL DE LAUTREC : Marc Twain. — JULES DE GAULTIER : La Morale et l'enseignement de la Morale. — LÉON SÉCHÉ : Balzac et Mme de Girardin, d'après des documents inédits. — MASSON-FORESTIER : La Farce des « Cinges verds » et la Farce des « Plaideurs ».
— Louis PERGAUD : La Captivité de Margot, conte.
— REVUE DE LA QUINZAINE.
SOMMAIRE DU 15 JUIN. — ERNEST RAYNAUD : Jules Renard. — B. RIVIÈRE: Fragment d'album inédit de Desbordes-Valmore (Milan 1838). — GEORGES MARLOW : Poésies. — ANDRÉ ROUVEYRE: Visages: XLIII. J.-H. Rosny aîné. — MARIUS-ARY LEBLOND La Captivité d'une langue. Le Polonais. — MARCEL FOSSEYEUX : La Vie au XVIIe siècle: Julie d'Angennes en ménage. — EMILE BARRÉ : La Généalogie définitive de Leconte de Lisle. — ALFRED VALLETTE. Le Monument de Paul Verlaine. — LOUIS PERGAUD : La Captivité de Margot, conte (fin). — REVUE DE LA QUINZAINE.
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Au cours de ces pages, M. Didier DE ROULX nous révèle le charme de la vie intime des filles soumises.
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LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE 135
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Léon DAUDET. — Les deux Etreintes.
Paul DÉROULÈDE. — Chants du Soldat.
Lucien DESCAVES. — Sous-Offs.
Georges d'ESPARBÈS. — La Légende de l'Aigle. La Guerre en Dentelles.
Ferdinand FABRE. — L'Abbé Tigrane.
Claude FERVAL. — L'Autre Amour. Vie de Château.
Léon FRAPIÉ. — L'Institutrice de Province.
E. et J. de GONCOURT. — Renée Mauperin.
Gustave GUICHES. — Céleste Prudhomat.
GYP. — Le Coeur de Pierrette. La Bonne Galette. Totote. La Fée.
Abel HERMANT. — Les Transatlantiques. Souvenirs du Vicomte de Courpière. Monsieur de Courpière marié. La Carrière. Le Sceptre.
Paul HERVIEU, de l'Académie Française. — Flirt. L'Inconnu. L'Armature. Peints par euxmêmes. Les Yeux verts et les Yeux bleus. L'AIpe Homicide.
Henri LAVEDAN, de l'Académie Française. — Sire. Le Nouveau Jeu. Leurs Soeurs. Les Jeunes.
Jules LEMAITRE, de l'Académie Française. — Un Martyr sans la Foi.
Pierre LOUYS. — Aphrodite. Les Aventures du Roi Pausole. La Femme et le Pantin.
Paul MARGUERITTE. — L'Avril.
Amants. La Tourmente.
Octave MIRBEAU. — L'Abbé Jules.
Lucien MUHLFELD. — La Carrière d'André Tourette.
Marcel PRÉVOST, de l'Académie Française. — L'Automne d'une Femme. Cousine Laura. Chonchette. Lettres de Femmes. Le Jardin secret. Mademoiselle Jaufre. Les DemiVierges. La Confession d'un Amant. L'Heureux Ménage. Nouvelles Lettres de Femmes. Le Mariage de Julienne. Lettres a Françoise. Le Domino Jaune. Dernières Lettres de Femmes. La Princesse d'Erminge. Le Scorpion.
Michel PROVINS. - Dialogues d'Amour.
Henri de RÉGNIER. — Le Bon Plaisir.
Le Mariage de Minuit.
Jules RENARD. — L'Ecornifleur. Histoires naturelles.
Jean RICHEPIN, de l'Académie Française. — La Glu. Les Débuts de César Borgia.
Edouard ROD. — La Vie privée de Michel Tessier. Les Roches blanches.
André THEURIET, de l'Académie Française. — La Maison des deux Barbeaux. Péché mortel.
Pierre VEBER. — L'Aventure.
LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE 137
138 LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
139
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LA NORMANDIE.
I. Cotentin, Basse-Normandie, Pays d'Auge, Haute-Normandie, Pays de Caux (6e série) ;
II. Littoral du Pays de Caux, Vexin, Basse-Picardie (17e série) ;
III. La Seine, de Paris à la mer, Parisis et Vexin français (46 série).
LA TOURAINE et L'ANJOU.
*Morvan, Val de Loire, Sologne (1re série) ;
*Touraine, Anjou (Châteaux de la Loire) (56e série).
LES VOSGES, L'ALSACE-LORRAINE.
Haute-Champagne, Basse-Lorraine (21e sér.) Plateau lorrain et Vosges françaises (22e série): Plaine Comtoise et Jura (23e série) ; Haute-Alsace (48e série) ; Basse-Alsace (49e série] ; ■ Lorraine annexée (50e série).
LES ALPES, LYONNAIS et DAUPHINÉ.
La Région Lyonnaise (7e série) ;
Le Rhône, du Léman à la mer (8e série) ;
Bas-Dauphiné (9e série) ;
*Les Alpes, du Léman à la Durance (10e sér.);
Forez, Vivarais, Tricastin, Comtat venaissin (11e série) ;
Alpes de Provence et Alpes maritimes (12e série).
LA BOURGOGNE et LE JURA.
Plaine Comtoise et Jura (23e série) ; Le Rhône, du Léman à la mer (8e série) ; *Haute-Bourgogne (24e série) ; *Basse-Bourgogne et Senonais (25e série.)
L'AUVERGNE et LES CÉVENNES.
Haute-Auvergne et Haut-Quercy (32e série) ;
Basse-Auvergne (33e série) ;
Gévaudan (34e série) :
Rouergue et Albigeois (35e série) ;
Cévennes méridionales (36e série).
GUYENNE, GASCOGNE et LANGUEDOC.
Bordelais et Périgord (29e série) ; Gascogne (30e série) ;
Agenais, Lomagne, Bas-Quercy (31e série) ; Haut-Languedoc (38e série).
POITOU, LIMOUSIN, BERRY.
Charentes et Plaine Poitevine (15e série) ; De Vendée en Beauce (16e série) ; Berry et Poitou oriental (26e série) ; Bourbonnais et Haute-Marche (27e série) ; Limousin (28e série).
LES PYRÉNÉES.
Le Golfe du Lion (37e série) : Pyrénées orientales (39e série) ; Pyrénées centrales (40e série) ; Pyrénées occidentales (41e série).
LE NORD DE LA FRANCE.
Littoral du Pays de Caux, Vexin, BassePicardie (17e série) ;
Flandre et littoral du Nord (18e série) ;
Artois, Cambrésis, et Hainaut (19e série) ;
Haute-Picardie, Champagne rémoise et Ardennes (20e série).
LA RÉGION PARISIENNE.
I. Nord-Est : Le Valois (42e série) ; II. Est : La Brie (43e série) ;
III. Sud : Gâtinais français et Haute-Beauce (44e série) ;
IV. Sud-Ouest : Versailles et le Hurepoix (45e série) ;
V. Nord-Ouest : La Seine, de Paris à la mer, Parisis, Vexin français (46e série) ;
VI. Ouest : L'Yveline et le Mantois (47e série).
Les volumes marqués d'un astérisque sont ceux parus en 1910
Chaque volume in-12, d'environ 400 pages, avec cartes, broché 3 fr. 50
— Élégamment cartonné en toile souple, tète rouge 4 fr. »
Envoi gratuit, sur demande, du catalogue détaillé des 60 volumes de la collection.
140 LA BIBLIOGRAPHIE MENSUELLE
PARIS. — Impr. de la Bibliographie Mensuelle. LE GERANT : PIERRE DAUZE.
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