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Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1905-06-25

Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication

Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 19764

Description : 25 juin 1905

Description : 1905/06/25 (A45,N26).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5459813h

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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LE

MONDE ARTISTE

illustré

MUSIQUE — THEATRE — BEAUX-ARTS

DIPLOME D'HONNEUR Innsbruok, 1896

MÉDAILLES D'ARGENT Paris, 1896 — Bruxelles, 1897 MÉDAILLE DE BRONZE Paris 1900

DIRECTEUR : PAUL MILLIET

BUREAUX : 24, Rue des Capucines

PARIS

Les abonnements sont reçus en outre à la Librairie Nouvelle, 11, boulevard des Italiens.

PUBLICATION HEBDOMADAIRE

45° Année N° 26

Dimanche 25 Juin 1905

Sommaire

La Semaine Théâtrale par EDMOND STOULLIG

LES SALONS DE 1905

( Huitième article) par MARTIAL TENEO

Lettres et Beaux-Arts

Ékkos mondains par KELLY ROZIER

Province et Étranger NOTES ET INFORMATIONS

Bulletin bibliographique par MEMENTO

Courrier de la semaine

par PAUL MILCOUR

Nécrologie

abonnements

UN AN SIX MOIS

Paris 20 fr. 12 fr.

Départements . 24 » 14 Étranger.... 27 17 "

Les Abonnements d'un an sont intégralement rem bourses en Morceaux de Musique (piano ou chant) a choisir dans le Catalogue adressé franco à toute personne qui en fera la demande.

Le Numéro 50 Centimes


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LE MONDE ARTISTE

MOUVEMENT ARTISTIQUE

LUCETTE KORSOFF.

Mlle Lucette Korsoff, l'exquise chanteuse, vient de faire ses adieux au publie de la Salle Favart par quelques représentations de Philémon et Bernois où elle a été parfaite, ainsi que dans Mireille, donnée en représentation populaire devant une salle comble. Elle s'est fait acclamer et applaudir. Cette vaillante artiste nous quitte pour la Monnaie de Bruxelles, où elle débutera dans le Barbier de Séville. Tous nos souhaits l'accompagnent dans l'espoir de pouvoir bientôt l'applaudir de nouveau à l'Opéra-Comique, où elle ne laisse que des regrets parmi ses nombreux admirateurs.

ADELINA STEHLE, GARBIN ET SAMMARCO.

La soirée d'adieux de la troupe d'opéra italien a été d'un éclat tout particulier. Les vaillants artistes ont été fêtés et rappelés plusieurs fois. Mme Adelina Stehle qui, la veille encore, s'était fait acclamer dans sa belle création de Chopin, a été remarquable dans le quatrième acte d'Adrienne Lecouvreur. A côté d'elle, le ténor Garbin, plus en voix que jamais, a été un digne partenaire, ainsi que Sammarco, dont le jeuet la voix ont fait merveille également dans le troisième acte d'André Chénier. Ce distingué baryton, le lendemain même, est parti pour Londres, où un brillant engagement l'appelait au Covent Garden.

Mme THÉNARD, de la Comédie-Française, dont l'enseignement de la diction est si remarquable, va donner cet hiver six Causeries suivies de saynètes et monologues, au Théâtre des Capucines {Abonnement aux six séances : 15 fr. Chaque séance séparée : 3fr. la place.)

S'adresser au théâtre des Capucines ou chez Mme Thénard, 11 bis, rue d'Orléans, à Neuilly-sur-Seine.

HENRIOT, 1« ténor, 21,rue St-Ferdinand, Paris (Disponible.

COURS ET LEÇONS Chaut.

M. 11» BLANCHE DELILIA, 45 rue Chazel-les (parc Monceau). Cours de chant et de diction lyrique.—Physiologie vocale.

Mme DELAQUERRIERE DE MIRAMONT, 64, rue de la Rochefoucauld.

Mlle DUCASSE, 13 bis, rue d'Aumale.

Mme COLONNE, 10, rue Montchanin.

DUCHESNE, 80, boulevard Bineau, à Heuilly.

A. BÉER, 28, rue Duperré.

Déclamation.

Mme VICTOR ROGER, cours de déclamation et diction. Leçons

particulières, 6, rue Richepanse. J.-A. DAVRIGNY, 76, rue de Passy. ALBERT LAMBERT, 48, rue Monsieur-le-Prince.

MAISONS RECOMMANDÉES

J. BACQUE, chirurgien-dentiste, 38, rue de l'Annonciation.

NADAR, photographe, 61, rue d'Anjou.

PIERRE PETIT, photographie artistique, 122, rue Lafayette

Mme GARIN, fleurs, abats-jour, 8, rue de Provence.

Mme veuve COSTALLAT, éditeur de musique.

CAUTIN et BERGER, photographes, rue Oaumartin.

CESARE TRIONFO, Agence théâtrale, Tunis.

RANC, tailleur, 21, rue Pétrarque (16e.)

CEALIS, 3, rue Corneille. EUGÈNE LARCHER, 26, rue d'Aumale

Piano. — Harpe.

Mme FERRARI (COLOMBARI DE MONTÈGRE), 63, avenue

Kléber. PIFARETTI, 133, boulevard Pereire.

ANDRÉ WORMSER, 83, rue Demeure.

BREITNER, 5, rue Daubigny.

DE ORISTOFARO, 3, rue de Valenciennes.

Mme C. TARDIEU-LUIGINI, professeur de harpe, 46, rue de

La Bruyère, Mlle ALICE VOIS, 35, rue de Saint-Pétersbourg, professeur de

piano et accompagnement.

Langues étrangères.

M. LÉVI, 40, rue Saint-Georges (Italien).

Mme TREBITSCH, 8, rue Taylor (anglais et allemand).

Mme MARIE ROZE, de l'Opéra de Paris et des Théâtres de

Sa Majesty et Covent-Garden de Londres, 37, rue Joubert. Mlle GERFAUT, de l'Odéon. Diction, déclamation lyrique, préparation au Conservatoire, Comédie de salon, Conversation française à l'usage des étrangers. — 22, rue Montaigne. Mme PIERRE PETIT, professeur de chant par l'exemple

14, rue Laferrière. lours de croquis et d'académie sous la direction de

Mme Edmée Leclerc avec le concours de MM. William

Barbottin et Lucien Robert. Lundi et jeudi de 2 à

5 heures, 5, rue Chaptal. Mme COGNAULT SANGOUARD, 44, rue Condorcet. — Cours

de chant et leçons particulières. M. A. HERLE, 6, rue Louis-Philippe, Paris-Neuilly. Leçons

d'harmonie par correspondance. Orchestrations. - Mme PIERRON ET M. BOURGEOIS. — Cours d'opéra-comiqne

et de déclamation lyrique au Théâtre des Mathurins Mlle MARIE BERNADOU, 35, rue de Passy. Leçons et soirées.

Piano, harpe et mandoline.

Mme L. PLANES, 100, boulevard Sébastopol.


LE MONDE ARTISTE

45e ANNEE N° 26 :

DIRECTEUR: PAUL MILLIET

Dimanche 25 Juin 1905

LA SEMAINE THEATRALE

Opera. - Lundi, Thaïs; mercredi, Tristan et Isolde;

. vendredi, Faust.

Opéra-Comique. — Dimanche,- Cavalleria Rusticana,

la Cabrera; lundi, soirée populaire, Louise; mardi,

Samedi, Chérubin; mercredi, Manon ; jeudi, Pelléas et

Mélisande; Vendredi, Carmen. Comédie-Française. — Dimanche, Polyeucte, Rue

Saint-Thomas-du-Louvre, les Précieuses ridicules; lundi, mardi, jeudi, samedi, le Duel; mercredi, les

Affaires Sont. les Affaires; vendredi, le Fils de Giloyer.

Odéon. - Dimanche, lundi, mardi, jeudi, les Ventres dores; mercredi, vendredi, le Portefeuille, les Miettes, Une Blanche; samedi, clôture annuelle.

Thaïs -— que l'Opéra ne voudrait pas se laisser prendre par l'Opéra-Comique — a reparu cette semaine sur l'affiche de notre Académie nationale de musique.

Le pittoresque roman de M. Anatole France renfermait une donnée parfaitement propre à la scène ; Louis Gallet, habile librettiste, en sut rassembler les .élémnts avec beaucoup d'adresse. M. Massenet, que le typé de l'héroïne ne pouvait manquer de séduire et d'inflammer, mit toute son âme à cette partition applaudie partout où on la joue, en province et à l'étranger.

Le tableau de l'Oasis manquait à la pièce à tel point qu'on ne l'eût écrite que pour lui. Aussi le maître nous a-t-il dépeint-avec toute la poésie dont il est capable, cette halte dans le désert faite par Thaïs, se rendant, sous la conduite d'Athanaël, au couvent de Sainte-Albine. La courtisane convertie exprime sa gratitude envers le moine qui l'a sauvée, et celui-ci ne peut maîtriser son émotion en gisant à la troublante novice un éternel adieu. C'est le prétexte d'un délicieux cantabile de Thaïs, d'ûne phrase à deux voix qui peut passer pour une dés plus caressantes de l'auteur d'Hérodiade et de Werther. Le rideau baisse sur la reprise du motif de la fameuse Méditation, délicieusement interprétée , par le violoniste Brun.

M. Delmas, qui chante et joue de la plus remarquable façon le rôle d'Athanaël, a tout naturellement retrouvé son succès d'autrefois. La belle Sanderson était alors une Thaïs absolument idéale. Après Blondine de l'Enlèvement au Sérail, où son début fut un triomphe, après la Reine des Huguenots et Gilda de wgoletto, après Zerlinede Don Juan et la Naïade d'Armide, où elle se fit justement applaudir, Mlle Alice Verlet prenait heureusement possession du rôle de Thaïs : il a valu à la charmante cantatrice un nouveau succès, aussi chaleureux et aussi incontesté que les précédents. Le ballet se danse au second acte, sur la place

publique, devant le palais de Thaïs " éclairé de mille feux". Ce sont d'abord deux négresses,

aimables et souples, qui s'en donnent à coeur joie sur un motif d'un orientalisme garanti bon teint. C'est ensuite une élégante valse, dite par les flûtes et les timbres,merveilleusement dansée par Mlle Carlotta Zambelli. Et comme on l'avait naguère « trissée » dans Armide, on ne pouvait moins faire que de redemander à l'adorable ballerine sa brillante variation chorégraphique. E. S.

Spectacles de la semaine :

Gymnase : Ces Messieurs. — Porte-Saint-Martin : la Grâce de Dieu. — Ambigu : la Fleuriste des Halles. — Vaudeville : les Rois américains. — Athénée : Coeur de moineau. — Nouveautés : l'Ange du foyer. — Folies-Dramatiques : Une nuit de noces. — Déjazet : Tire au flanc.

Théâtres de quartiers. — MONTMARTRE : Un remède contre Vamour. — BELLEVILLE : les Cadets de Gascogne. — MONTPARNASSE : Boubouroche, la Retraite. — GRENELLE : Jeanne la Maudite. — LES GOBELINS : les Oubliettes du Vieux Louvre. —THÉATRE-TRIANON : le Sursis, la Famille.

Les Salons de 1905

(Huitième article)

Société des artistes français.

Considérée dans son ensemble, la Sculpture aux Artistes français ne vaut pas celle de la Nationale. Ici trop d'encombrantes inutilités, trop de sacrifices à la camaraderie, trop de plâtre gâché en pure perte, trop de marbres qu'on aurait dû laisser aux sépultures et trop de bronzes que réclament les fonderies de canons. Mais voilà que du nombre énorme de méchants essais, de dénis au bon sens, émerge et dépasse tout, une oeuvre quasi chefd'oeuvre, la Danse sacrée de Ségoffin, qui fera pendant à la Danse profane de Carlier dans les jardins de l'Elysée. Dans ce marbre digne de la lignée des Phidias, des Jean Goujon, des Puget et des Carpeaux, il y a plus que l'affirmation d'un grand talent, il y a du génie, le génie du mouvement, de la décoration et de l'expression. Le sculpteur qui est capable d'une telle conception, d'une telle probité d'art, l'homme qui a su prêter tant de vie ardente à la matière, est de ceux qui se classent en dehors et bien au-dessus des meilleurs élèves de l'Ecole. Il faut regarder longtemps et admirer dans tous ses détails d'exécution celte figure pleine d'ardeur juvénile, d'ivresse du rythme, pour en goûter efficacement la beauté toute antique alliée au sentiment le plus moderne. La tête, rejetée en arrière, est parfaite la ligne d'entraînement est d'une souplesse admirable, et qu'il s'agisse du bras levé, de la jambe gauche lancée en avant, du corps reposant sur la jambe droite, tout est juste d'accent, tout est animé


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LÉ MONDE ARTISTE

de réalité harmonique, tout est étonnamment suggestif. C'est là le plus beau travail de la statuaire française depuis de longues années. Le jury n'a pas cru devoir récompenser la Danse sacrée de la médaille, d'honneur; le jury eut tort, car il semble, dans la circonstance, se faire l'écho des basses jalousies qui assaillirent longtemps l'auteur déjà si personnel de )a Misère humaine.

Le Soir, de M. Jacquet, est peut-être la figure qui se rapproche le plus, comme valeur, de celle de M. Ségoffin. La jeune femme qui, à l'heure de quitter les champs pour regagner sa demeure, renoue sa chevelure est vraiment remarquable, autant par la simplicité du geste et l'accent de vérité que par une exécution sobre dans un genre si difficile.

M. Fernand David est un jeune dont le nom mérite d'être retenu, car s'il progresse dans la voie qu'il s'est tracée, son avenir sera brillant. Son groupe en pierre, Consolation, qui nous montre deux femmes terrassées par une même douleur et qui se témoignent une même tendresse, est un morceau traité avec un beau sentiment de pitié.

M. Derré est un penseur qui promène ses concepts tour à tour dans les domaines de l'idéalité souriante et du réalisme poignant. 11 songea aux accordailles en sculplant sa Grotte d'amour et il eut un mouvement de pitié en taillant son Tronc des filles-mères. Symboliste ici et là, il a mis une noie charmante dans le groupe en marbre où deux êtres s'étreignent passionnément, et un sentiment douloureux dans l'émouvante figure de la délaissée. Son effort est hautement méritoire.

La Tendresse humaine de M. Vital-Cornu participe de la grâce rustique. Dans le groupe où une paysanne en marmotte donne un baiser maternel au poupon qu'elle porte sur ses bras et où un jeune enfant sollicite une caresse, la vérité de la posture s'allie avec un rare bonheur à une exécution parfaite qui a laissé dans le bronze à cire perdue, tous les jolis détails notés dans l'argile.

M. Raoul Larche nous a donné une nouvelle preuve de la mobilité de son talent fécond. Ses deux figures de marbre destinées au parc de Saint-Cloud se distinguent par une fantaisie toute primesautière et Messidor comme le Printemps vaut d'être admiré.

Je jurerais bien que M. Georges Colin a connu profondément la douleur causée par la mort d'un être cher. Son tombeau n'est point une oeuvre de pure invention. On sent que l'àme de l'artiste a crié sa propre souffrance. Je ne sais rien de plus simplement poignant que cette figure de femme étendue sur une dalle et cachée sous les plis d'un linceul, et que cet homme agenouillé près de la morte et qui pleure en lui tenant la main. L'expression de ce groupe est d'autant plus intense que l'exécution en est très remarquable.

M. Just Becquet a mis dans son beau groupe en marbre, Samson vainqueur du lion, toute la robustesse dont il est capable et tout le fini qui rend cette oeuvre digne de ses devancières.

La Tragédie classique, telle que la comprend M. Théodore-Rivière, me fait espérer que les jeunes regarderont de près cette figure drapée qui n'est autre que Mme Segond-Weber. Us y verront la marque d'un talent supérieur et cette leçon que le classique peut comporter la plus moderne interprétation. Vêtue de la tunique grecque et le péplum ramené sur sa tête, la Tragédie de M. Rivière est modelée avec infiniment d'art. La draperie est particulièrement réussie. Elle a le double mérite d'être d'une invention neuve et harmonique, et de ne point peser sur le corps. Le second envoi de cet artiste est peut-être encore plus remarquable. Là, I un nu d'homme traité avec force etfranchise exprime

nettement l'instinct de la brute qui, lâchée à la poursuite de ses désirs, fonce en aveugle, droit devant elle. Et proche, c'est la Raison, la sage et prudente Pallas, ou mieux encore, la Sophia néo-plato. nicienne, qui retient l'homme aux impulsions furieuses. Cette idée ingénieuse a déjà pris corps merveilleusement dans le plâtre ; elle aura toute sa valeur lorsque la Raison sera taillée en plein marbre et la brute coulée en bronze.

La philosophie de M. Zeitlin a du bon; rire de la mort pour ne point s'en effrayer est un moyen recommandable. Il a donc campé une délicieuse figure de bacchante qui s'égaie devant une tête de.mort. Bien qu'an ti-shakespearien le sujet est intéressant et traité de main de maître.

Oh! fleuves et rivières symbolisés par dès messieurs à barbe en cascades et par des dames sans corset qui s'amusent à renverser des urnes sur la tête des passants, qu'êtes-vous devenus? M. Vermare vous a rayés du répertoire plastique. Il vous a remplacés par de l'humanité supra aquatique et supra vivante, de la solide chair d'homme dont là nage rapide symbolise à merveille le Rhône, .et de la délicate chair de femme qui tire indolemment sa coupe pour imaginer la Saône. Rivière placide et fleuve fougueux forment un bas-relief en marbre d'une belle facture.

L'Eternelle victime de M. Cordonnier a la- pitié. bruyante. J'aurais voulu plus de simplicité dans cette oeuvre tout comme dans l'émouvante Marche funèbre du même artiste.

M. Granet a trop exagéré le dandysme d'Alfred de Musset, et il a failli tomber dans le ridicule, Tel quel, l'auteur de Rolla est intéressant, certes, mais il manque d'un je ne sais quoi fait d'ironie et de mélancolie à la fois, qui caractérisait le merveilleux poète et lui donnait certainement plus de distinction.

M. Sicard (prix d'honneur) a mieux compris George Sand, mais il a péché par défaut contraire, et c'est trop de distinction qu'il a accordée à l'amie de Papagello. A l'âge que lui donne le sculpteur, George Sand n'avait plus cette attitude si charmante, et le « tourlourou » de Flaubert ne posséda jamais tant de caractère élevé dans la physionomie, n'en déplaise aux sandistes féroces embusqués aux coins des biographies les plus flatteuses.

Le Général Cordoba de M. Jules Déchin est traité avec beaucoup de talent; il est rare de voir un sculpteur échapper à la banalité lorsqu'il s'agit d'une figure officielle de ce genre.

M. Victor Péter expose une admirable stèle en marbre où le souvenir du regretté peintre Elie Delaunay est exprimé superbement, et les douze plaquettes consacrées aux fables de La Fontaine classent cet artiste parmi les animaliers les plus adroits et les plus observateurs.

La Rêve du poète, annonce M. Moncel. Non. C'est le rêve d'un poète qu'il fallait dire. Dans ce hautrelief, l'auteur a obéi à une intention déplorable, celle de donner à un morceau de sculpture des apparences de tableau. N'empêche que M. Moncel a beaucoup de talent et qu'il pourrait l'employer mieux.

J'aime beaucoup le Baiser à la Source de M. Couteilhas. Ce groupe est empreint d'une certaine originalité, et la facture en est bonne ; la Tendresse est un exquis bas-relief de M. Mallet; les Bavardes de M. Laporte-Blairsy, en plâtre patiné, sont spirituellement interprétées ; la Harpie de Mme Mary Pownall est une curieuse statue à laquelle on peut reprocher toutefois de n'être pas assez personnelle par le masque : il est des souvenirs qu'il faut écarter, de soi, madame !

Mlle Camille Claudel nous donne cette année deux


LE MONDE ARTISTE

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oeuvres nerveuses où l'on sent l'influence de Rodin. Vertumne et Pomone est un groupe en marbre joliment agencé; et la petite Sirène en bronze est une oeuvre très réussie. L'Essor de M. Chevré témoigne de grandes qualités de facture tout comme la Vigne, de souple invention; la Fortune de Mme CoutanMontorgueil est infiniment élégante et dénote un progrès sensible ; le monument d'Armand Silvestre est une belle page ajoutée à l'oeuvre de M. Antonin Mercié, mais je lui préfère le Philosophe, un buste en cire très joliment étudié. Le Jour de fête de M. Blondat, est charmant ; les Chiens courants de M.Perrault ont valu à leur auteur une troisième médaille et une bourse de voyage ; M. Auguste Maillard triomphe avec Immortalité, belle statue en marbre et une République décorative ; La Statue funéraire de-M. Magron est bien campée ; les envois de M. Moreau-Vauthier offrent de l'intérêt; Le Songeur des mines de M. Marey est une étude solide ; la statuette en bois de M.. Iselin est finement ouvragée et son Repos a été encouragé par l'Etat; l'étain de M. Desvergnes est supérieurement traité; le Sisyphe de M. Soudbinine a un bon mouvement ; Il passe, par Malet a obtenu une 3e médaille, mais quand donc les sculpteurs imagineront-ils le Temps autrement que sous, les traits d'un vieillard barbu? La Diane de MIle Dolgorouky est bien moderne mais la pose est trop d'atelier; la B cchante de Marie Colombier manque de proportions ; le monument de M. Delandre est aggravé de deux bien mauvais vers; YHalena de Sudre a de la majesté ; les Vendanges de Larroux ont une belle allure ; enfin les envois de M. Boyer ont des qualités.

M. Descatoire est un sculpteur inventif et qui fuit la banalité. Son groupe intitulé le Conte du vieux faune est original et traité spirituellement. Les deux Nymphes qui ont écouté l'histoire du malin faune ont beaucoup de mouvement. Celle de gauche rit à gorge déployée ; celle de droite se pâme d'aise. Cette oeuvre de très grand mérite a obtenu une bourse de voyage.

. Les Mystères douloureux de M. Alaphilippe dénotent un fier tempérament; voilà une 3e médaille bien gagnée. Le Prix Desprez accordé au Chasseur surpris rie M. Evrard récompense en cet artiste un talent déjà sûr de lui; la Psyché de M. Decorchemont est une bien jolie chose; les Bantu de M. Ward sont bien observés ; l'Eté de Chauvet méritait mieux qu'une 3e médaille ; L'Esprit de la contemplation de M, Toft n'est pas sans valeur, mais dans la pose quelle a, cette femme ne pourrait pas demeurer cinq minutes sans être obligée d'appuyer sa tête au dossier de sa chaise antique. Prise du désir de faire grand pour imager mieux sa pensée, Mlle Itasse nous a donné une Eve après la faute, qui nous oblige à croire qu'Adam avait bien mauvais goût. C'est ce qu'a l'air de dire le Penseur du même auteur. le Mineur de M. Bloch — bois et bronze — est un haut-relief intéressant; le Soir de Mengue témoigne a un bel effort; son Jeune pâtre est remarquable.

l'Eclosion de M. Blay y Fabréga méritait la seconde médaille que le jury lui accorda; tout comme le groupe: Lion et lionne de Riche qui est un animalier de premier ordre; Nos aïeules et le buste de Becquel par M. Desca sont dignes de leur auteur; la Musique profane d'Allouard est une belle page décorative, M. Lombard a élevé à Puget un monument d'un style grave; La Faim et l'Apprenti de M. Roger Blocke sont deux oeuvres qui méritaient me récompense; je cite en passant le Bacchus de Carles; les envois du regretté Bastet, au talent robuste;

robuste; Poésie pastorale de Peynot, si intéressante ; groupe de Boucher; le buste de M. Foerster; la

très curieuse Espagnole de Carli et l'Eté, jolie figure d'Hippolyte Lefebvre.

Le Monument de Pierre Bayle est une très belle oeuvre qui fait honneur à M. Icard ; l'enfant par Marquet est charmant de vérité simple; le Compositeur Monsigny de Louis-Noël est à retenir; la Bacchante de Charpentier est une petite merveille; M. Jean Hugues est doué d'un talent viril, mais pourquoi ce symbolisme en forme de rébus?

Le Silence de Loiseau-Bailly a de la grâce; la Musique profane de Peyre révèle de solides, qualités; M. Raoul Verlet a exagéré son intention; sa figure à tête de veuve et portant cuirasse est faussement tragique; M. Gasq expose un bien délicat portrait en pierre lithographique; la Jeunesse de M. Pommier a de la grâce, et la Douleur de M. Gonzalès est bien conçue.

Mlle Laurence Dupuy est en bonne voie de réussir; M. Michel s'affirme nettement; le Byblis de M. Camus a reçu une troisième médaille avec justice; la Joie maternelle de Bailleul éclate franchement; l'Henri Regnault de Jollo est d'un beau mouvement, mais trop accusé; il faut que ce blessé tombe! — Le Printemps et Bacchus par Belloc est une pièce fort importante et pleine de qualités maîtresses; la Plainte des grèves de Jacquet est à citer; l'Enigme de Jarl marque un progrès; l'Automne de M. Frédéric Tourte est excellemment conçu et méritait la récompense qui le distingue; M. Henry Cros continue à traiter avec bonheur la pâte de verre: son Apothéose de Victor Hugo a surmonté des difficultés inouïes; la Peur d'enfant d'Hippolyte Moreau est d'un bon sentiment; le Secret de M. Latour, la Gueuse de M. Début, le buste en cire dure de M. Lami, les Poules et poussins de Virion sont autant de pages à admirer et à revoir.

M. sporrer, que j'ai étudié dans des oeuvres plus importantes, expose, cette année, un médaillon en marbre, Portrait de feu M. Whitcomb, qui est traité magistralement de trois quarts. Par la justesse de la taille, par le fini des détail.», par un ensemble d'une tenue parfaite, ce médaillon classe son auteur parmi les statuaires portraitistes de grand talent et de métier solide, Je me plais à le constater. Je note aussi la Maternité de Walker, un panneau de portraits de Maubert, le Roi boit de Masson et la Sève de Loys.

M. Quénard nous donne un singe admirablement traité. Sa Mort de Jacquot est d'un grand artiste ; M. Lecomte du Nouy (Jean) a donné beaucoup d'expression à la tête si bien modelée de son faucheur; Après le labeur de L'Hoest est une figure de bonne altitude ; La Dernière Etape de Gaultier a enlevé une troisième médaille et j'en suis ravi, car l'oeuvre est belle et prometteuse ; et la Source d'amour de Mlle Demagnez nous fait espérer dans un proche avenir des oeuvres complètes de cette jeune artiste si bien clouée.

L'envoi de feu Bartholdi ne me plaît guère ; j'aime l'Orpheline de Robert-Champigny, et le monument de Charles Breton.

Que dire encore ? Les bustes pullulent. A côté de celui du Dr D... si merveilleux par M. Puech, que d'essais informes ! Mais je ne puis oublier cependant le buste en bronze de l'Amiral Besson par Mme Dumontet, un buste d'enfant par Schiller, celui en bronze de Benjamin Constant par M. Marqueste; l'aimable statuette signée Hector Lemaire ; celle de M. Levasseur; Morte était l'espérance de Ayton, très remarquable; l'Enfant au crabe si bien modelé par M. Morion ; le mignon buste signé Préville; le Pierre le Grand de Bernstamm, oeuvre de grande allure; les statuettes de MM. Boisseau, Blondat, Bouval, Sinayeff-Bernheim; le Chien Colley, cire très


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LE MONDE ARTISTE

étudiée de l'éminent animalier Navellier ; la Rêverie de Guéniot, les admirables animaux de Valton; la Vierge de Péchiné d'un sentiment mystique qui fait songer aux vieux maîtres anciens ; la Bacchante surprise par M. de Manneville; la piquante Dalila de M. Robert; la coquette Krisis de Laoust; le Loup et l'Agneau de M. Gardet ; le Chasseur de Gauquié; la superbe Panthère de Peyrol ; le Rieur de Schmid ; l'Homme à la femme de Caron ; la Jeanne d'Arc de Carpentier ; le Griffon de M. Zeitlin ; les petites scènes de M. Exbrayat ; les médailles de Roty ; la plaquette bronze de M. Dropsy ; le camée de M. Gaufard ; la plaquette d'argent de M. Calvé ; les Cigale de M. Pécault ; le Réveil de Gilles ; les bustes de M. Cipriani et l'envoi de Mme Coukline.

J'en ai fini pour cette année et je me rends très bien compte que j'ai commis de regrettables oublis. Mais comment en serait-il autrement lorsqu'il s'agit d'étudier plus de six mille oeuvres différentes et de dire son impression de la manière la plus concise? On me pardonnera des défaillances en raison de l'effort, car je me suis appliqué plus que jamais à parler de nombreux artistes que mes confrères avaient délaissés, parce qu'ils ne trouvaient point leurs noms dans le Bottin des arrivistes.

MARTIAL TENEO.

LETTRES ET BEAUX-ARTS

— La séance de distribution de prix à l'Académie française a été présidée par M. Gebhart, le directeur trimestriel, M. Deschanel étant retenu à la Chambre. Les 22 académiciens présents ont distribué 58 prix, formant le joli total de 48,000 francs.

Les prix Gobert ont été attribués, le premier, qui est de 9,000 francs, à M. Ernest Daudet, l'éminent auteur de l' « Histoire de l'émigration pendant la Révolution française » ; le second, de 10,000 francs, à M. A. Lebey, pour son « Connétable de Bourbon ».

Le prix Thérouanne, de 4,000 francs, a été divisé en deux prix de 1,000 francs, à MM. Guiraud et Chatelain, et quatre prix de 500 francs à MM. Chapuis, Servières (l'Allemagne française sous Napoléon 1er), Jean Morvan, docteur Francus.

Le prix Alphen, 1,500 francs, a été partagé également entre M. Merki, le colonel Bourdeau (le Grand Frédéric), lieutenant-colonel de Lartigue (Monographie de l'Aurès.

Les 19,000 francs du prix Montyon ont été attribués ainsi :

1,500 francs à M. Guillaumin (la Vie d'un simple) 1,000 francs chacun à MM. Schneider, Klein, Triaire, abbé Marin (Algérie-Sahara-Soudan, Vie, travaux et voyages de Mgr. Hacquard, des Pères Blancs), O. Hondas, Gosselin (l'Empire d'Annam), Fargenel (le Peuple chinois).

Vingt et un prix de 500 francs chacun ont été attribués : à Mme A. de Bovet (Autour de l'Etendard), M. J. des Gachon (La Maison des Dames Renoir, dont nos lecteurs ont pu apprécier les grandes qualités d'émotion et de style), Mmes Latouche, Sergentan-Galichon, et MM. Nisson, Renaudin, Jean Saint-Yves Roz, Jaray, Biovès, Paul Henry, abbé Candel (Les prédicateurs français dans la première moitié du XVIIIe siècle), Beauguitte (L'Ame meusienne), Avesnes abbé Grente, Jasinsky, Dehérain, Mathuisieulx, Maurice Faure, commandant de Cugnac (Campagne de Marengo), Roger de Beauvoir (L'Armée française).

Le prix Juteau-Duvigneau (2.500 francs, a été partagé entre M. Kannengieser (1.000 francs) et MM. Fonsegrives, Fidao et Renouard, chacun 500 francs.

Le prix Sobrier-Arnauld, 2,000 francs, a étè partage également entre M. Maréchal et le lieutenant Hourst, pour son ouvrage « Dans les rapides du fleuve Bleu. »

Le prix Furtado, 1,000 francs, a été attribué au général Frey, le commandant de notre corps expéditionnaire en Chine, pour son « Armée chinoise, Français et alliés au Pé-Tché-Ly ».

Le prix Jules Favre, 1,000 francs, est révenu à M. Jacques Frehel.

Le prix Charles Blanc, 2,400 francs, a été divisé ainsi : 1,000 francs à M. Bertaux, 500 francs chacun à MM. Baud-Bovy (Les Peintres genevois), et Hurtin; 400 francs à M. Dacier (Le Musée de la Comédie-Française).

Le prix Fabien, 3,200 francs, a été partagé entre M. Dédé (1,000 francs), Imbert et Siegfried (700 fr. chacun), MM. Radiguer et Jay, 500 francs chacun.

Le prix Jouy, 1,400 francs, a été attribué à MM. Chevassu (900 francs) et Champol, pour son ouvrage « Soeur Alexandrine ».

ÉCHOS MONDAINS

— Très élégante matinée, dans les salons de Mme Anthime-Ménard, où l'on a fort applaudi la Revue Blanche, que le baron Félicien de Ménil, le revuiste mondain si apprécié, avait composée tout exprès pour ses jeunes et gracieuses interprêtes :

Mlles Bécherel, Anne-Bertrande et Renée de SalignacFénelon, Simone de la Bretonnière, Gertrude de Montagu, Marthe et Renée Ollivier, Suzanne de Montrichard, Paule de Saint-Blancard, Anne-Marie Anthime-Ménard, Georgette de Courcelles, Suzanne Gauthier, Annie du Fromenthal, Jeanne de Saint-Père et Caroline de Labonne.

Gros succès pour ces charmantes interprètes et pour l'auteur. Nombreux rappels. Plusieurs couplets ont été bissés et trissés.

— Le five o'clock du Figaro qui a été donné la semaine dernière comprenait un programme d'un attrait spécial, car Sammarco, l'admirable baryton de l'Opéra Italien, y apportait son précieux concours ainsi que Mlle Regina Pacini. Ces deux artistes ont été vivement applaudis par le public d'élite convié à ce régal artistique. De sa voix généreuse Sammarco s'est fait entendre dans l'air d'Ernani et Aprile, romance de Tosti, chantés avec un goût merveilleux. Comme bis il a chanté le rêve du Démon de Rubinstcin. Mlle Pacini a fait merveille dans l'air de la Traviata et dans celui de Rigoletto. Elle a été très justement acclamée et elle a accordé un bis avec l'air des Puritains. Le succès de ces deux célébrités artistiques a été éclatant.

— Soirée des plus réussies, chez Mme Fuchs; on a entendu une sélection de l'Armide, de Lulli (1686), composée sur le poème de Quinault, lequel fut repris, en 1777, par Gluck.

Mme Gallet a été une admirable Armide : Mlle Mathieu d'Ancy, une délicieuse nymphe ; M. Chanoine Davranches, un superbe Hidraot; quant à M. Paulet, il a adorablement chanté l'air exquis du Sommeil. Les choeurs ont été excellents. M. Jemain tenait le piano avec son talent si connu.

On a ensuite assisté à une reconstitution encore plus inattendue, celle d'une parodie de l'Armide de Lulli, « représentée sur le théâtre de l'hôtel de Bourgogne, par


LE MONDE ARTISTE

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les comédiens italiens ordinaires du Roy, le 21 janvier 1725 ».

Mme Fuchs : Armide ; Mlle Fuchs : la Harengère;

M. Baudoin-Bugnet : Renaud; M. Pimau : Hidraot; M. Renié : Bacchus; M. P. Fuchs : Ubalde, ont dit avec un

entrain communicatif les refrains du temps, accompagnés par M. Paul Vidal, qui avait harmonisé la partition.

— Au Trocadéro, mercredi dernier, on a donné un grand concert organisé par Mlle Le Chevallier de Boisval au profit de l'oeuvre du Patronage artistique. On a particulièrement applaudi Mme Amélia Sinico, dont la belle voix très exercée a fait merveille dans l'Invocation, de Mlle Le Chevallier de Boisval, et l'Ave Maria, de Gounod ; Mlle Bernadou, harpiste de grand mérite et d'un talent délicat et varié dans Royale Fiancée, dé Fernand. Maignien, morceau très brillant, et dans Patrouille d'Hasselmans. Cette charmante artiste a conquis l'auditoire. Elle a accompagné aussi avec beaucoup de talent Immortel et le Chant de la Sulamile, de Mlle Le Chevallier de Boisval.

Remarqués encore et très goûtés : le chansonnier M. Gaston Secrétan, dans ses oeuvres ; Mme Mayda Belliona et M. de Bord de Laboraria dans Rêve et Réveil, une délicieuse saynète; M. Meuroy qui déclame avec autorité; Mme Jane Beer et plusieurs autres artistes de mérite.

Toutes nos félicitations à Mlle Le Chevallier de Boisval, la distinguée directrice de l'Insiitut des Arts.

NELLY ROZIER.

PROVINCE

Agen.— La saison a débuté avec Manon et Hamlet. La troupe réunie par M. Aubert, directeur (troisième année) de la saison d'opéra, est de tout premier ordre. Mme Rigaud-Labens, en Manon et Ophélie, s'est montrée excellente chanteuse et comédienne; Mme Blancarddans la reine, s'est fait applaudir, ainsi que MM. Blan, card et Galinier. Le ténor Geyre a du talent. Quant à M. Aubert, il est parfait; dans Hamlet, on l'a rappelé à chaque acte. La saison semble devoir être particulièrement brillante. Les choeurs sont bien stylés. L'orchestre, dirigé par M. Montagne, de Bordeaux, a fait merveille. Il était renforcé pour la circonstance et tous les sacrifices faits par M. Aubert méritent d'être reconnus et encouragés. A. N.

Arcachon. — Tableau de la troupe. — Direction : Carère-Bucau.— Administration: MM. Carère-Bucau, administrateur artistique, premier chef d'orchestre ; David, régisseur général ; Bascere, deuxième chef d'orchestre.

Opéra, opéra-comique. — MM. Descombes (Galeries Saint-Hubert, de Bruxelles), premier ténor ; Mounet (Pau), baryton ; David (Alger), grand premier comique; Melky (Bordeaux), trial ; Albert (Bordeaux), basse chantante; Vignon (Alger), basse bouffe ; Peyron (Bordeaux), ténor, deuxième comique.

Mmes Dumanet (Marseille), première chanteuse ; Claudius (Alger), deuxième chanteuse ; Laurent (Nancy), troisième chanteuse; Dupont (Bordeaux), duègne.

Cadre des choeurs : 25 choristes, hommes et dames.

Orchestre de 30 musiciens. Artistes en représentations. — MM. Granier, ténor, de

Opéra; Drislin, du Grand-Théâtre de Bordeaux. Mmes J. Marignan, de l'Opéra-Comique ; Clouzet; H. Marignan, du Grand-Théâtre de Bordeaux.

RÉPERTOIRE

Faust, Paillasse, Roméo et Juliette, Mireille, Carmen, le Barbier de Séville, la Mascotte, le Grand Mogol, Miss Helyett, Madame Favart, les Saltimbanques, Rip, La fille du Tambour-major, les Mousquetaires au couvent, Gillette de Narbonne, la Princesse des Canaries, les Petites Michu, l'Auberge du Tohu-Bohu, Joséphine vendue par ses soeurs, l'Enlèvement de la Toledad, la Poupée, Véronique.

Premières représentations en France du Sergent Laroze et des Folies de l'Amour, musique de la baronne Durand de Fontmagne. A. N.

Lamalou. — Pour l'ouverture du Casino municipal, la direction nous a présenté la troupe d'opéra-comique dans Mignon, et dans plusieurs oeuvres qui nous ont permis rie juger l'ensemble de la troupe. Les artistes qui font partie de la nouvelle troupe, et que nous connaissions déjà, n'ont rien perdu de leurs qualités. Mmes Allary-Poitevin, Causse, MM. Ariel, ténor, Laurençon, ont retrouvé devant le public habituel du Casino les mêmes applaudissements et le même accueil chaleureux.

L'orchestre est composé d'artistes d'élite, et le chef lui-même a produit sur les habitués une excellente impression, par sa façon magistrale de diriger ses musiciens. Avec de pareils éléments, nous avons de très agréables soirées en perspective. L. U,

La Rochelle.— Le Casino du Mail a rouvert ses portes sous la direction de M. Bélet, directeur du Théâtre Municipal. Des améliorations ont été réalisées pour cette année, en attendant la mise en oeuvre de projets plus vastes.

La saison d'opéra a été clôturée par une représentation d'adieux donnée au bénéfice de M. David, le distingué chef d'orchestre.

Cette représentation a valu un beau succès à Mmes Lemeignan et Marcillac, qui ont reçu, ainsi que l'excellente pianiste Mlle David, de nombreuses gerbes et bouquets de fleurs, et à M. Labriet qui fut rappelé. Le sympathique bénéficiaire reçut un magnifique cadeau.

Dans Faust, Mignon, Lakmé, la Vie de Bohême, Mmes Lemeignan et Marcillac, MM. Cormetty, Vialar et Labriet ont retrouvé leur succès. L. R.

Rouen. — Théâtre des Arts. — A l'occasion du concours national agricole qui s'est tenu à Rouen, M. Ch. Baret a donné une série de représentations qui ont remporté un légitime succès.

Chaque jour le spectacle était renouvelé, et c'est ainsi que l'on a apprécié une fois de plus le goût et le fin talent de M. Baret.

Ces pièces étaient : l'Adversaire, la Gueule du loup, les Sentiers de la vertu, l'Ecole des Veufs, le Duel, l'Anglais tel qu'on le parle et Asile de nuit.

Nous citerons parmi les interprètes les plus applaudis : Mmes Rose Syma, Marie Pratt, MM. Andreas, Mauloy, Perny, Valbret, Escoffier, qui ont été rappelés et fêtés comme ils le méritaient.

Théâtre-Français. — M. Albert Brasseur fait sa tournée avec Monsieur de la Palisse. Ce n'est plus l'opérette des Variétés, car il n'y a aucune musique, mais cette pièce reste un bon vaudeville à spectacle, dans lequel l'ébouriffante fantaisie de M. Brasseur tient une large place.

Chaque année nous avons la joie d'applaudir ce comique extraordinaire et cette fois-ci encore son succès a été des plus vifs.

M. Brasseur est entouré d'artistes bien connus tels


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que : MM. Numès, P. Achard, Batréau, et Mmes R. Bassy, Ida Nadir et Brassy. La soirée a donc été très bonne. S.

Royat-les-Bains. — Comment féliciter assez les excellents artistes dont se compose la troupe d'opéracomique et d'opérette du Casino de Royat ! Chaque soir, la salle étant comble, les nombreux auditeurs font fête à tous les interprètes. Il convient d'abord de complimenter chaudement M. Marius Baggers, l'excellent artiste-compositeur qui dirige choeur et orchestre avec une autorité et un talent remarquables. Parmi les chanteurs, nous devons une mention spéciale à Mme Sarah Morin, si aimée des baigneurs de Royat, et à juste titre, car cette charmante artiste réunit les deux qualités de chanteuse et de comédienne exquise. A côté d'elle, Mmes Oryan, Favart, Deschamps, Livron, se font bien applaudir, ainsi que M. Tillet, ténor doué d'une jolie voix dont il se sert avec art, M. Heurtin, baryton à la voix chaude et puissante, et MM. Baudhuin, Giraud, Henriet, comiques d'un talent très réel.

L'orchestre et les choeurs sont très bons.

Nous devons donc des félicitations et des remerciements à M. Daniac, le très sympathique et très intelligent directeur du Casino et du Kursaal de Royat, qui sait donner à cette délicieuse station thermale un relief artistique que pourraient lui envier bien des villes d'eaux de plus d'importance. M. R.

Tours. — On a clôturé la saison avec Manon, la Dame Blanche, la Fille du Régiment et le Jongleur. Mme Dangerville, tour à tour Manon, miss Anna et Marie, a remporté le plus éclatant des succés ; c'est une artiste remarquable et une chanteuse impeccable.

Mlle Stéphane est une très bonne dugazon, et dans la Dame Blanche et le Maître de Chapelle, elle a remporté son succès accoutumé; Mlle Stéphane a une fort jolie voix dont elle se sert admirablement.

Mme Lejeune est toujours l'excellente duègne qui nous revient chaque année.

M. Campagnola, notre sympathique ténor qui avait chanté Manon avec un grand succès, a remporté un véritable triomphe dans la Dame Blanche.

M. Cadio a été fêté dans les rôles de Lescaut, Barnabé et dans le Boniface du Jongleur. On a bissé la Romance de la Sauge.

M. Bruynen, qui est un artiste consciencieux, compose ses personnages avec une scrupuleuse vérité. Aussi dans les rôles de Des Grieux et du Prieur, il a été salué de vifs applaudissements.

M. De Lesquier, excellente seconde basse, s'est tiré à son honneur de tous les rôles qui lui étaient dévolus et particulièrement du rôle de Sulpice de la Fille du Régiment.

M. Mariani et Mme Dorette Fornt complétaient avec talent la troupe. Les choeurs ont été parfaits pendant toute la saison et l'orchestre, sous l'habile direction de M. Baron, a fait merveille. Nous terminerons en félicitant notre sympathique directeur M. Montel qui est l'âme de notre théâtre depuis de longues années.

T. S.

Nîmes. — Au Casino, notre troupe d'opérette, enfin complète grâce aux engagements de Mme Méa d'Albe et de MM. Laffon et Clergue, a donné des représentations excellentes.

La reprise du Petit Duc, après celle du Coeur et la Main, avait attiré un public très nombreux. Sous les traits du duc de Partenay, Mme Méa d'Albe, une ravissante personne, a été merveilleuse de grâce mutine et d'entrain.

M. Clergue, notre nouveau baryton, a une voix puissante : il chante avec méthode et joue ses rôles en comédien expérimenté.

La toujours gracieuse Mme de Thésus a été une duchesse charmante.

Le rôle de Frimousse a été interprété très spirituellement par M. H. Boulle, notre premier comique.

C'est dans la Périchole et Barbe-Bleue qu'a débuté M. Laffon, premier ténor d'opérette. Rentrée qui a fait sensation.

M. Laffon est un artiste excellent et un chanteur habile : sa voix forte et chaude fait le meilleur effet dans notre coquette salle d'été. Barbe-Bleue, qui est son rôle préféré, lui a valu un triomphal succès.

Notre troupe d'opéra a joué les Mousquetaires de la Reine.

MM. Dudon et Laffon, nos deux ténors, ont chanté cet ouvrage avec vaillance et s'y sont fait chaleureusement applaudir ; M. Cabrol, notre excellente basse, y a obtenu le succès que mérite sa belle et grande voix et son précieux talent; et Mmes Panseron et Marie Brison (une nouvelle recrue), deux étoiles de première grandeur, ont brillé dans leurs rôles respectifs d'un éclat merveilleux.

Mme Marie Brison, première dugazon, qui a chanté les Mousquetaires de la Reine, a été engagée par M. Alix en remplacement de Mme Carmen de Thésus, qui a quitté la troupe. Mme Brison possède une voix d'une jolie qualité, d'un timbre agréable et d'un volume très suffisant. Dans Mignon et les Dragons de Villars où elle a fait ses débuts, elle a été longuement fêtée.

N. S.

ÉTRANGER

Berlin. — Cette semaine, on a joué, à l'Opéra Dimanche, le Freischütz; lundi, Lohengrin; mardi, fermeture.

Au Nouvel-Opéra : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, Jung Heidelberg; samedi, Das Garnisonmüdel.

Au Kleines Theater : Dimanche, jeudi, Angèle, Abschied vom Regiment; lundi, Salomé; mardi, vendredi, Asile de nuit; mercredi, samedi, Die Neuvermählten.

Au Neues Theater : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, le Jour familial.

Au Deutsches Theater : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, Der Vielgeprüste.

Au Berliner Theater : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, Lili.

Au Schiller Theater : Dimanche, mardi, le Trompette de Sakkingen; lundi, jeudi, le Juif polonais; mercredi, Obéron; vendredi, samedi, Holgunst.

Liége. — Théâtre Royal. — Sous la direction de M. Horace Martini, ex-directeur de notre première scène, la tournée Castellano viendra du 18 juin au 18 juillet donner une série de représentions des Maîtres Italiens au Théâtre Royal. Cette troupe qui nous vient directement de Marseille où elle a remporté grand succès, est composée de 120 personnes et voyage avec tout son matériel théâtral.

Le spectacle d'ouverture se composera de Il Trovatore.

Théâtre du Gymnase. — La tournée Chartier viendra du 25 juin au 30 de ce mois donner quelques représentations de l'Abbé Constantin et des Boussigneuls

M. Dechesne, notre sympathique directeur, vient d'engager pour la saison d'hiver prochaine Mlle Courtenay, première chanteuse légère, M. Tony Bernard, première basse chantante, M. Dubressy, trial, M. Neufcourt, deuxième chef d'orchestre (Anvers), M. Char-


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bonnel, régisseur (Rouen), en remplacement de M. Streleski, résiliant pour cause de santé. L'ouverture du Casino de Spa (direction G. Dechesne) aura lieu le 24 juin. Voici les principaux éléments de la troupe : Régisseur, Streleski ; chef d'orchestre, C. de Thorau ; première chanteuse, Mlle Loiseau ; deuxièmes chanteuses, Mmes Marty et Gerald ; duègne, Lorie ; premier ténor, Marcotty ; premier baryton, Bergniès ; premier comique, Martin; trial, Noé Cadeau ; comique-grime, Galère. L. E.

Londres. — La saison du grand tragédien Henry Irving s'est terminée au milieu d'ovations qui ont duré près d'une demi-heure après le tomber du rideau. Obligé de reparaître sept fois sur la scène, M. Henry Irving a pris congé de l'assistance en prononçant les paroles suivantes : « Les meilleurs amis doivent se séparer. Les semaines qui viennent de s'écouler me seront précieuses pendant le reste de ma vie à cause de la bonté que vous m'avez témoignée. Je n'ai point de paroles pour vous remercier assez. En automne, je jouerai dans différentes villes d'Angleterre et d'Ecosse; ensuite je dois faire une tournée de trois mois en Amérique, où j'ai toujours reçu bon accueil, et, si tout vu bien, je reviendrai vous revoir l'année prochaine. J'attendrai ce moment-là avec joie et le coeur rempli de souvenirs profonds et reconnaissants. Affectueusement, je vous dis adieu. »

Au théâtre Waldorf, on a donné avec succès Fiorella, comédie musicale de M. Amherst Webber, paroles de MM. Sardou et Gheusi.

Le « Festival britannique» aura lieu le 24 juin, au Crystal Palace, sous la direction de M. Walter Hedgcock, le successeur de M. Manns. Les choeurs comprendront de 2,500 à 3,000 chanteurs et l'orchestre 450 exécutants. Parmi les personnes qui prendront une part active à ce festival, il y aura naturellement beaucoup plus d'amateurs que d'artistes professionnels.

A la soirée de gala donnée au théâtre Covent-Garden en l'honneur du roi d'Espagne, on a entendu MM. Caruso, Dalmorès, Mmes Melba, Destinn, Selma, Kurz, etc. La salle était remplie de fleurs, ne laissant voir intérieurement qu'une masse de guirlandes de roses rouges et jaunes. Les loges se sont vendues de 40 à 60 guinées.

Parmi les invités au banquet qui a été offert au roi d'Espagne Alphonse XIII par le lord-maire se trouvait le musicien plus que centenaire, M. Manuel Garcia, sujet espagnol.

Pendant la messe à laquelle a assisté le roi d'Espagne dans la cathédrale de Westminster, on a joué des motets des seizième et dix-septième siècles, de Cristobal Morales, Thomas Louis Wittoria, Alvarez, Eslava et Calahorra, tous compositeurs espagnols.

Une cantatrice russe, Mlle Sandra de Mohl, a débuté au AEolian Hall. Elle a obtenu un grand succès, principalement en interprétant « les Larmes » de Werther.

Mme Réjane, la grande comédienne, obtient avec tout son répertoire, notamment dans l'Age d'aimer et l'Hirondelle, deux pièces qui n'avaient pas encore été représentées sur une scène londonienne, un succès sans précédent.

A la soirée de gala donnée au Terry's théâtre, en l'honneur du Roi et de la Reine, dans la Petite Marquise de Meilhac et Halévy, elle a été acclamée. Le lendemain, Leurs Majestés écrivaient à Mme Réjane, qui avait obtenu de l'illustre peintre Detaille qu'il dessinât tout exprès un programme pour ses royaux spectateurs, une lettre exquise pour la remercier et de ce Programme vraiment délicieux et de la superbe soirée qu'Elles avaient passée la veille.

« Jamais, lui disaient dans cette lettre Leurs Majestés nous n'avons pris à une pièce française autant de plaisir qu'à la Petite Marquise. Jamais non plus nous n'avons applaudi une comédienne plus grande que vous. »

Avec Madame Sans-Gêne, Mme Réjane a réalisé des recettes énormes. Son succès a été tel dans la pièce de M. Sardou, qu'elle a dû prolonger de six semaines son séjour ici.

Toutefois, malgré cette prolongation, Mme Réjane ne pourra pas tenir la promesse qu'elle avait faite de jouer cette année la Dame aux Camélias, la Locandiera et Divorçons.

Mme Sarah Bernhardt a commencé sa saison au Coronet Theatre par une représentation d'Angelo. La grande actrice a été acclamée par une salle comble. Dans une loge on remarquait Mme Alfred Lyttelton et Mme Patrick Campbell, qui ont joint leurs gerbes de fleurs à celles dont les admirateurs de la grande Sarah ont jonché la scène à la chute du rideau.

INTÉRIM.

Milan. — Sous peu doit se signer, à Turin, l'acte constitutif d'une Société formée dans le but de grouper entre ses mains l'entreprise de diverses administrations de théâtres, cafés-concerts, panoramas, cinématographes, etc. Cette Société, fondée au capital de trois millions, dont 800,000 francs sont déjà versés, commencera par s'emparer des deux théâtres Balbo et Victor-Emmanuel de Turin, ainsi que du café-chantant Romano de cette ville.

M. Alberto Franchetti travaille en ce moment à la musique de la Figlia di Jorio, le drame de M. Gabriele d'Annunzio, transformé pour lui en opéra. Deux actes de la partition sont déjà terminés. Cet ouvrage doit être donné au théâtre de la Scala dans le courant de l'hiver 1906. Le maestro Franchetti s'occupe aussi d'écrire une musique de scène, avec choeurs et danses, pour un autre drame de M. d'Annunzio, la Nave, qui sera sans doute représenté à la Scala au mois de mai de l'année prochaine, à l'époque de l'Exposition de Milan.

On a donné à Ravenne, sur le théâtre Alighieri, la première représentation d'un drame lyrique en quatre actes, Cecilia, dont les paroles et la musique sont l'oeuvre de M. Tommaso Montefiore, critique musical d'un journal de Rome, la Patria. Le livret a été emprunté par l'auteur à un drame de Pietro Cossa, qui porte le même titre. L'ouvrage paraît avoir obtenu un succès complet, et l'on dit grand bien de la musique, qui se fait remarquer par son rare sentiment mélodique. Les interprètes principaux étaient Mmes Salomea Krusceniski et Verger, MM. Gasperini, Quercia, Sella et Spadoni. ASCANIO.

Strasbourg. — En vue de la célébration du soixante-quinzième anniversaire de l'indépendance belge, un concours avait été ouvert à Liége, pour la composition d'une grande cantate pour choeurs et orchestre. De nombreuses partitions avaient été soumises à la commission musicale de l'exposition de Liége, formée de MM. Ch. Radoux, directeur du Conservatoire de Liége; Jean Blockz, directeur du Conservatoire d'Anvers ; Emile Mathieu, directeur du Conservatoire de Gand; Edy-Tinel, directeur de l'Ecole d'orgue de Malines, J. Delseme et Songen, professeurs au Conservatoire de Liége.

Le choix du jury s'est porté sur Pro patria, cantate de M. Emile Marvet, un jeune compositeur de l'Ecole belge, qui est à la fois un violoncelliste des plus distingués, que le Conservatoire municipal de Strasbourg s'est attaché comme professeur depuis la saison dernière. Un prix de 1.000 fr. a été attribué à M. Emile Marvet, dont l'oeuvre sera exécutée le 17 septembre


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prochain, à Liége; sous la direction personnelle du jeune maître, au succès duquel les membres du Cercle artistique applaudissent de coeur, et dans un sentiment tout unanime. A. O.

Vienne. — Le Lustspieltheater et le Deutsches Volkstheater ont terminé la saison chacun avec une pièce française, et nous avons deux victoires à enregistrer.

Au Lustspieltheater, le Prince Consort a été interprété d'excellente manière par Mmes Wagen et PohlMeiser, MM. Jaruo et Maran, pour ne citer que les premiers rôles. L'accueil fait par le public à la pièce de MM. Xanrof et Chancel lui promet une longue carrière pour l'automne prochain.

Au Deutsches Volkstheater, on a beaucoup applaudi Brignol et sa fille, de M. Alfred Capus. Interprétation honnête, mais qu'on eût souhaitée plus digne de cette oeuvre charmante. Il faut mentionner M. Homma, excellent dans le rôle de Brignol.

KUNSTLER.

NOTES ET INFORMATIONS

— LES THÉATRES DE PARIS.

Les nouvelles des théâtres sont rares, car les répétitions sont suspendues presque partout. Il n'y a guère qu'à la Comédie-Française et à l'Opéra-Comique que l'on travaille sérieusement en vue de la saison prochaine.

A la Comédie-Française, on répète les Phéniciennes, l'ouvrage de M. Rivollet qui doit passer dans quinze jours; et dès le retour de M. Leloir, on répètera le Don Quichotte de M. Richepin, dont la plupart des rôles sont sus dès à présent.

A l'Opéra-Comique, c'est Miarka dont on presse les études, la partition de M. Alexandre Georges devant faire le premier spectacle de septembre avec les Pêcheurs de la Saint-Jean de M. Widor.

Ce même théâtre fera sa clôture annuelle le vendredi 30 et, dès le lendemain samedi, les ouvriers s'empareront de la salle pour faire la tribune du jury, car l'on sait que les concerts de fin d'année du Conservatoire doivent avoir lieu à la salle Favart. Cette tribune sera faite avec les trois premières loges de face dont les cloisons seront enlevées, et elle sera reliée par un couloir mobile au buffet situé à droite du grand foyer du public. Ce buffet deviendra la salle des délibérations des jurés.

Voici les recettes encaissées par la Comédie-Française pendant le mois de mai 1905 :

1. Le Duel 9.177

2. Shylock 7.632

3. Le Duel 9.285

4. Shylock 5.137

4. Le Duel 9,256

5. Notre Jeunesse 4.456

6. Le Duel 9.356

7. Le Père Lebonnard 5.468

7. Le Malade imaginaire 3.775

8. Le Duel 9.323

9. La Loi de l'Homme 7.619

10. Le Duel... ..... 9.308

11. Denise .. 7.542

12. Le Duel... 9.303

13. Le Duel.. .... 9.368

14. Les Burgraves ............... 4.057

14. Le Père Lebonnard 3.374

15. Le Duel... ... 9,272

16. Les Burgraves.. 8.424.

17. Le Duel .... 9.280

18. Les-Burgraves . . . .. 8.237

19. LeDuel 9.346

20. Le Duel ....... 9.353

21. Le Fils de Giboyer 5.121

21. Notre Jeunesse 3.957

22. Le Duel 9.320

23. La Loi de l'Homme.... 7.886

24. Le Duel . . 9.307

25. La Loi de l'Homme 7.255

26. Le Duel 9.261

27. Le Duel 9.247

28. Le Fils de Giboyer 3.237

28. Les Burgraves 2.977

29. Le Duel 9.088

30. Phèdre 7.530

31. Le Duel 9.033

La Comédie-Française a donc joué 36 fois dans le courant de mai, 1905 et encaissé l'a somme de 270,587 francs, ce qui donne une moyenne de 7,516 francs par représentation.

Pendant le mois correspondant de l'année 1904, la Comédie-Française avait joué 39 fois et encaissé la somme de 220,842 francs, ce qui donnait une moyenne de 5,662 francs par représentation:

Dans les programmes intéressants de l'hiver prochain, nous relevons une Adrienne Lecouvreur qui sera donnée au Théâtre Sarah-Bernhardt.

Cette Adrienne Lecouvreur est de notre grande tragédienne : elle a pour sujet la rivalité de la comédienne et de la grande dame déjà mise à la scène par Scribe et Legouvé, mais le personnage important du drame est l'abbé Bouvet. On se rappelle que la duchesse de Bouillon imagina de faire disparaître Adrienne. La duchesse confia son dessein à un certain abbé Bouvet, qui s'engagea à fournir le poison, mais on dit que pris de remords, cet abbé prévint Adrienne de ce qui se tramait contre ses jours et bientôt il disparaissait sans laisser de traces. On ne sut jamais ce qu'il était devenu.

Nous aurons du reste l'occasion de revenir sur l'oeuvre curieuse de Mme Sarah Bernhardt, qui sera donnée pour la première fois à Londres dans la première semaine de juillet. Quelques amis de la grande artiste — dont nous sommes — se proposent d'assister à cet événement artistique.

Mme Sarah Bernhardt compte jouer également son Adrienne Lecouvreur l'hiver prochain à Paris, à son retour d'Amérique.

Petites misères de la vie théâtrale. — Dans un de nos grands théâtres, le directeur qui s'est doublé volontairement d'un directeur de la scène, a reçu du papier timbré de son collaborateur, qui passe d'ailleurs pour un homme assez processif. Le direcrecteur a riposté de la même encre. La discorde est au camp d'Agramant.


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— PETITES NOUVELLES DE L'ETRANGER.

Le Théâtre municipal de Leipzig a donné une pièce musicale en un acte, der Klosterchüler von Mildenfurth. Les paroles et la musique sont de Carl Kleemann, chef de musique de la Cour.

.*, L'opérette d'Offenbach, die Verlobung bei der Laterne, a été représentée au Théâtre municipal de Leipzig. Le même théâtre a joué, comme nouveauté, le ballet de Graeb, Phantasien im Bremer Ratskeller.

,*» Un opéra-comique polonais en trois actes, die Corbinsche Republik, de Soltys, a été représenté à Lemberg. —

,*, Le chef des choeurs du Théâtre municipal de Hambourg, Paul Adler, a été engagé à partir de 1907 comme kapellmeister au Landestheater allemand de Prague.

,% Mme Selma Kurz, cantatrice de l'Opéra, vient d'être engagée pour cinq mois par le Metropolitan Opera-House de New-York, à raison de 90,000 francs par mois.

Cet engagement ne deviendra valable, cependant, que dans le cas où l'intendance de l'Opéra de Vienne acceptera la démission que Mlle Selma Kurz lui a notifiée il y a un mois environ.

*r Le roi de Wurtemberg a décerné la croix de chevalier de l'ordre de la Couronne de Würtemberg au professeur Max Pauer.

,*, La distinction de la croix du Mérite pour les arts et les sciences a été accordée par le prince héritier de Reuss au kapellmeister Porst, du Théâtre municipal de Leipzig.

,*. Une plaque destinée à perpétuer la mémoire de Hugo Wolf a été inaugurée à Perchtolsdorf. (Autriche).

,*. Un monument a été élevé à Leipzig sur la tombe du théoricien et organiste Robert Papperitz.

— Liberté?— Egalité !

Devenu Premier Consul, Bonaparte, qui songeait déjà à s'emparer du pouvoir suprême et à fonder sa dynastie, voulut tout d'abord ordonnancer la presse et les spectacles. Convaincu que la liberté d'écrire et de penser pouvait être préjudiciable à ses projets, il s'ingénia par tous les moyens possibles à diminuer ce danger. Les journaux reçurent des avis officieux et les théâtres furent surveillés de près. En 1800, il étendit aux départements certaines instructions réservées jusque-là pour les scènes-parisiennes. D'où l'avis suivant expédié du Bureau des Beaux-Arts :

« Paris, le 22 Germinal, an 8 de la République française, une et indivisible.

LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR,

Aux PRÉFETS DES DÉPARTEMRNS.

« Les spectacles, Citoyen, ont attiré la sollicitude du Gouvernement. C'est témoigner au peuple intérêt et respect, que d'éloigner de ses yeux tout ce qui n'est pas digne de son estime, et tout ce qui pourrait blesser ses opinions ou corrompre ses moeurs.

« Convaincu de cette vérité; le Gouvernement m'a chargé de l'honorable soin de surveiller les théâtres. Vous m'aiderez, Citoyen, à justifier sa confiance.

« Désormais les seuls ouvrages dont j'aurai autorisé la représentation à Paris, pourront être jouées dans les départemens. Vous recevrez incessamment la liste des pièces tant anciennes que nouvelles, qui pourront être mises ou remises au théâtre, et vous veillerez à ce qu'aucune autre ne soit placée sur le répertoire des Directeurs de spectacles.

« Si quelques-uns de ces Directeurs désiraient mettre au théâtre, des ouvrages qui ne fussent point sur la liste, vous m'en adresserez les manuscrits, avec votre avis, pour que je puisse prononcer.

Je vous salue.

LUCIEN BONAPARTE. Pour le Secrétaire général, AMAURY DUVAL.

Liberté, Egalité, tels les mots ironiques inscrits alors en tête du moindre griffonnage officiel!

— Un grincheux aux Italiens.

Si tous les directeurs de théâtres avaient pris la peine de réunir les lettres anonymes qu'ils reçurent à tout propos et hors de propos, ils pourraient apporter aujourd'hui un sérieux appoint à l'histoire anecdotique des théâtres.

Parmi les épaves anciennes échappées à la destruction, nous avons retrouvé la lettre suivante, bien typique, envoyée par un abonné de l'orchestre à Robert, directeur du Théâtre Italien en 1838 :

" Monsieur le Directeur,

« Depuis le commencement de la saison, tous les jours où Mlle Grisi joue, je vois arriver à l'orchestre un individu à figure pâle et maigre, portant moustaches, et assez médiocrement vêtu : il est accompagné, je ne dirai pas de sa femme, mais d'une femme qui, comme lui, ne brille pas par l'élégance de sa toilette : il se place ordinairement sur le dernier rang des stalles, au milieu de la salle, tout près du parterre : là, cet individu applaudit avec transport, et il paraît qu'il a fait de son art une étude approfondie, car il a les mains les plus retentissantes qu'on puisse imaginer; il possède aussi une voix très perçante ; c'est toujours lui qui, le premier, redemande Mlle Grisi, après la chute du rideau.

« L'éclat de ses mains ennuye fortement les abonnés de l'orchestre : un de ces abonnés a cru devoir s'en plaindre tout haut : l'individu à moustaches a été assez imprudent pour menacer l'abonné de lui donner des soufflets : l'abonné, qui est un homme dont les cheveux blanchissent déjà, s'est contenté de hausser les épaules; et il a eu raison de mépriser la provocation qui lui était adressée par l'individu à moustaches.

« Ceci, Monsieur le Directeur, se passait le samedi, 17 du courant, pendant la représentation d'Il Barbiere di Siviglia.

« Dans l'intérêt de votre théâtre, et dans celui des abonnés de l'orchestre, il me semble, Monsieur, que vous feriez sagement de reléguer dans une autre partie de la salle l'individu à moustaches, et ses mains retentissantes, et encore mieux, de lui interdire l'entrée du théâtre ; car il est évident pour moi qu'il n'y vient pas avec son argent.

« Recevez, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma considération distinguée.

« UN ABONNÉ DE L'ORCHESTRE. « 18 janvier 1835. » Ne dirait-on pas que cette lettre émane de Joseph


412

LE MONDE ARTISTE

Prud'homme? Le spectateur à moustaches ne pouvait être, selon le grincheux abonné, qu'un claqueur à la solde de la Grisi et non un de ses admirateurs. D'où sa colère et son désir de l'exclure.

— Le monument de Strauss et Lanner.

Les deux rois de la valse, Johann Strauss et Joseph Lanner, viennent d'être glorifiés à Vienne par un monument qui a été inauguré avant-hier dans le square qui est devant l'Hôtel de Ville de la capitale autrichienne.

Le monument a été offert à la ville par un comité qui avait ouvert une souscription ; le baron Nathaniel de Rothschild a contribué pour plus d'un tiers à la somme totale.

Les deux premiers compositeurs de valses sont représentés debout, Lanner le violon et l'archet à la main; Strauss semblant diriger un orchestre. Un bas-relief représente des valseurs entraînés par la musique des deux maîtres populaires.

— Petite statistique.

On sait que deux troupes, celle de M. Conried et celle de M. Savage, ont promené à travers l'Amérique du Nord Parsifal de Richard Wagner en se faisant une concurrence effrénée, surtout au point de vue de la rapidité des déplacements. Un musicien de l'orchestre de la tournée Savage a établi à ce sujet une statistique intéressante. En vingt-huit semaines et demie, la troupe a traversé 25 Etats, donné 224 représentations dans 46 villes diverses, couvert 9,248 milles (environ 15,000 kilomètres). Le total des actes représentés a été de 672 et celui des mesures — chaque représentation en comprenait 4,286 — de 960,064 !

Avec les « mesures pour rien », cela fait largement le million !

— La lettre la plus musicale de l'alphabet.

Une singularité qui est peut-être passé inaperçue de beaucoup de nos lecteurs, c'est que la lettre M, qui est la première des mots musique et mélodie, est également la première du plus grand nombre des noms des compositeurs anciens et modernes.

Voyez plutôt :

Marcelo, Monsigny, Méhul, Mozart, Martini, Mercadante, Monpou, Meyerbeer, Malibran, Mayseder, Miné, Musard, Masini, Maillart, Mendelsohn, Massé, Moschelès, Membrée, Mermet, etc., etc.

Chez A. MESSEIN. — Les Algues vertes, par Pierre Delider, sont un charmant recueil de petits récits, légendes, contes ou nouvelles, tous tirés du domaine de la fantaisie — le meilleur des mondes puisque tout y est pour le mieux.

On y trouve quelques légendes inspirées par le msyen âge : Guillaume le forgeron, le Sonneur du Falkenburg, Folie d'artiste, Antonis le Poladin; un ou deux tableaux de la société antique comme Aux Propylées, Histoire d'un poète; une idylle, un conte de Fée, et le plus beau récit du volume qui atteint à la poésie épique par sa profondeur et son érudition, Après la bataille. MEMENTO.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

COURRIER DE LA SEMAINE

Au Conservatoire. — Les derniers examens semestriels ont donné les résultats suivants.

Les élèves dont les noms suivent sont admis aux concours de fin d'année :

SOLFÈGE INSTRUMENTISTES

(Elèves hommes)

Classe de M. Rougnon.— MM. Nat, Franquin, Bailly, Allard René, Ciampi, Krettly, Hector, Guibert.

Classe de M. Schwartz. — MM. Mayeux, Mâché, Truc, Girard, Gilles, Pity, Imandt.

Classe de M. Kaiser. — M. Le Métayer.

Classe de M. Cuignache. — MM. Laurent, Zighera, Yvani, Naudin, Morand Pierre, Hémery, Gaveau, Bourdon Albert, Tesson, Chagnon, Bonville, Magniez.

Classe de M. Sujol. — MM. Tinlot, Edinger, Deswarte, Bernard Jean, Serville, Body, Chaîne.

(Eléves femmes)

Classe de Mlle Hardouin. — Mlles Rougon, Dienne, Girard Yvonne, Steff, Canale Suzanne, Petit, Le Guyader, Fongueux, Lacombe, Gelibert Yvonne.

Classe de Mme Renart. — Mlles Soyer Marguerite, Verbouwens, Cousin, Barret, Gilminski, Tourneur, Lewinssohn, Roussel.

Clasie de Mme Marcou. — Mlles Cadot, Gaime, Sandrini, Cavoret, Bonniol, Saint-Ahmann, Levrat, Soulage, Lonormand, Wontelar, Houry, Hélis-Lamy, Combe.

Classe de Mme Roy. — Mlles Vernaelde, Holtz, Rabaisse, Landsmann, Van Lysebeth, Lemaire, Bouffard, Malvoisin, Deschamps, Lonyrette, Deroche, Léon.

Classe de Mme Sautereau. — Mlles Fritsch, Isnard, Schwitzguebel, Talluel, Birmian, Elwell, Tournerre, Janet, Verdier, Tailleferre, Feugas.

Classe de Mme Massart. — Mlles Joubert, Bergez-Cazalon, Meyers, Pasquier, Gras, Ohalot, Mathé, Bastide, Brunard, Largillière, Filon.

Classe de Mmes Vizentini, du Minil. — Mlles Trouzé, Faucon, Marguerite Bechhoefer, Girardot, Royé, Cuignache, Geoffroy, Meymeu, Sansori, Samson, Tardif, Oudshoorn, Cappelle et Vogé.

SOLFÈGE

(Elèves chanteurs)

Classe de M. Vernaelde. — .MM. Corpait, Torrent, Dupony, Lucazeau, Payan, Villaret, Corbelly, Prancell, Gilles.

Classe de M. Auzende. — MM. Baldous, Nonsen, Sarraille, Domnier, Rigal, Clamer, Bonnemoy.

Classe de M. Mangin. — Mlles Tasso, Delimoges, Mirai, Allard Andrée, Duprez, Bailac, Gustin, Sylla, Bardot, Toselli, Haudouin, Jurand.

Classe de Mme Vinot. —Mlles Chenal, Mancini Jeanne Bloch, Delalozière, Lina, Villette, Scarognina, Vieu, Lapeyrette, Daubigny, Robur, Garchery, Rosetski, Martyl, Chantal.

CONTREBASSE

Professeur : M. Charpentier. — MM. Zibell, Boussagnol, Hardy, Debry, Gibier, Jou, Darrieux, Subtil, Baudin.

ALTO

Professeur : M. Laforge. — Mlles Jeanne Lefebvre, Coudait, MM. Lefranc, Rousseau Lucien, Tilman, Jugensen, Macon, Ricardou, Pierre Vizentini, Monfeuillard.


LE MONDE ARTISTE 413

VIOLONCELLE

Classe de M. Loeb. — MM. Henri Douet, de Fragnière, Ringelsen, Verguet, Jamin, Seau, Louis Rosoor, Gervais, Cruque.

Classe de M. Cros Saint-Ange. — MM. Hermann, Olivier, Delgrange, Pelet, Lacturié, Benedetti, Perachio, Metzinger.

HARPE

Classe de M. Hasselmans. — M. Grand-Jany, Mlles Inghelbrecht, Mollica, Mauger, Janet, Laskine. Morceau de concours de Mlle Henriette Renié.

HARPE CHROMATIQUE

Classe de Mme Tassu-Spencer. — Mlles Lenara, Blot, Chalot, Gondeket, Reuson, Forgues, Jeanne Joffroy.

Morceaux de concours : Prélude de valse et Rigaudon, de M. Raynaldo Hahn.

PIANO, CLASSES PRÉPARATOIRES

(Elèves hommes.)

Classe de M. Falkenberg. — MM. Lebaillif, Marquet, Ciampi, Moraud, Dieshbourg, Naudin, Trillat.

(Elèves femmes.)

Classe de Mme Chêne. —Mlles Guilmin, Branzillier, Vaguer, G-ermaine Dubois, Dienne, Fritsch, Renelle,

Classe de Mme Tarpet. — Mlles Bergez-Cazalon, Deroche, Hecking, Lonyrette, Landsmann, Royé, Estéoule, Goetz.

Classe de Mme Trouillebert. — Mlles Pouget, Ruffin, Suzanne Canale, Babon, Macpherson, Voge.

Morceau de concours : Concerto en ut mineur, de Ries.

Accompagnement au piano.

Professeur : M. Paul Vidal. — MM. Edouard Flament , Lucien Maillieux, Albert Wolff, Krieger, Boucher; Mlles Pougin, Pelliot, Ganeval.

PIANO, CLASSES SUPÉRIEURES

(Elèves hommes.)

Classe de M. Diémer. — MM. de Francmesnil, Boscoff, Claveau, Dupré, Lattes, Toulmouche, Etlin, Pierfute, Florian, Ehrhard, Verd.

Classe de M. Philipp. — MM. Dumesnil, Dorival, Théroine, Polleri, Poillot, Coyé, Gauraud.

Morceaux de concours : a) Deuxième Ballade, de Chopin ; b) Toccata, de M. Camille Saint-Saëns (2e livre des Etudes).

(Elèves femmes.)

Classe de M. Delaborde. — MIles Vendeur, Willemin, Fagel, Jacquard, Ordner, Thévenet, Chardard, Maroe.

Classe de M. Duvernoy. — Mlles Aussenac, Morillon, Antoinette Lamy, Weil, Arnaud, Clapisson, Beuzon, Pennequin, Coffaret.

Classe de M. Marmontel. — Mlles Kastler, Vizentini, de Lanlerié, Landrin, Lefebvre, Léon, Henriette Debrie, Hélène Léon, Le Son, Portehaut, Veluard.

Morceaux de concours : a) Allegro de Concert, de Chopin ; b) Prélude en ré, de Bach (1er livre).

ORGUE

MM. Bernard, Auguste Bonnet, Barié, Mignon, Philippe Achille, Joseph Boulnois, Alexandre Cellier et Fauchet.

Le jury, composé de MM. Théodore Dubois, Sardou, Ludovic Halèvy, Jules Claretie, Adrien Bernheim, Ginisty, Paul Hervieu, Henri Lavedan, Maurice Donnay, Brieux, Alfred Capus, Mounet-Sully, d'Estournelles de Constant, membres, et de M. Fernand Bourjeat, secrétaire, a admis à concourir en fin d'année

(classe de tragédie et de comédie), les élèves dont les noms suivent :

TRAGÉDIE

Classe de M. Silvain. — M. Boyer, Mlles Ventura et Barjac.

Classe de M. Leloir. — M. Grétillat, Mlle Bogros.

Classe de M. Le Bargy. — MM. Denis et Bacqué.

Classe de Paul Mounet. — M. Hervé, Mlle Renée Miriel.

Classe de M. Georges Berr. — M. Ludger.

COMÉDIE

Classe de M. Silvain. — M. Palau, Mlles Ventura, Bring et Barjac.

Classe de M. de Féraudy. — M. Brou, Mlles Berge et Veniat.

Classe de M. Leloir. — MM. Juvenet et Lluis, Mlles Montaron, Corlys et Prévost.

Classe de M. Le Bargy. — MM. Denis et Bacqué.

Classe de M. Paul Mounet. — Mlle Magda.

Classe de M. Georges Berr. — M. Levy, Mlles Lutzy, Lukas, Lécuyer et Ludger.

Les élèves dont les noms suivent, à la suite de l'examen semestriel de violon (classe supérieure), sont admis aux concours de fin d'année :

Classe de M. Lefort. — MM. Saury, Bastide, Etchecopar, Soudaut, Mlles Sauvaistre, Renée Billard, Hélène Wolff.

Classe de M. Berthelier..— MM. Bittar, Carles et Michelon, Mlle Baudot, Daumain, Pierre, Fitide.

Classe de M. Rémy. — MM. Nauwinck, Cantrelle, Juillard, Serret, Mlles Lapié et Augiéras.

Classe de M. Nadaud. — MM. Matignon, Devaux Marcel et Sufise, Mlles Julien, Helène Morhange et Bernard.

Morceau de concours: Troisième Concerto de SaintSaëns.

Le jury, composé de MM. Théodore Dubois, président-directeur ; Adrien Bernheim, Bourgault-Ducoudray, Charles Lenepveu, Albert Carré, Lucien Fugère, Alexandre Bisson, d'Estournelles de Constant, membres, et de M. Fernand Bourgeat, a admis au concours de fin d'année les élèves dont les noms suivent :

OPÉRA-COMIQUE

Classe de M. Isnardon. — MM. Lucazeau, Payan , Georges Petit, Francell ; Mlles Lamare, Delimoges, Jeanne Bloch, Miral.

Classe de M. Bertin. — MM. Domnier, Sarraillé, Nanzen, Cazaux ; Mlles Lassalle, Ennerie, Tasso, Mathieu, Alice Comès.

OPÉRA

Classe de M. Melchissédec. M. orpait, eurice, Lucazeau, Carbelly; Mlles Mancini, Chenal, Delalozière.

Classe de M. Lhérie. — MM. Dupouy, Ziégler, Pérol, Georges Petit; Mlles Lamare, Lapeyrette et Bailac.

CHANT (hommes).

Classe de M. Warot.— MM. Corpait, Enjels, Ziégler, Gilles.

Classe de M. Duvernoy. — MM. Baldons, Meurisse.

Classe de M. Masson. — MM. Pérol, Lucazeau.

Classe de M. Dubulle. — MM. G-. Petit, Sarraillé, Cazaux, Nansen.

Classe de M. Martini. — MM. Eymond, Payan, Corbelly.

Classe de Mme Rose Caron. — MM. Dupouy, Francell.

Classe de M. Manoury. - M. Domuier.


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LE MONDE ARTISTE

Classe de M. J. Lassalle. — MM. Torrent, Clamer, Vaurs.

CHANT (femmes).

Classe de M. Warot. — Mlles Lassalle, Miral, Lamare.

Classe de M. Duvernoy. — Mlles A. Allard, Bailac.

Classe de M. Masson. — Mlles Gozatequi, Mancini, A. Comès, Lapeyrette.

Classe de M. Dubulle. — Mlles Mathieu, Delimoges.

Classe de M. Martini. — Mlles Chenal, Delalozière, Kerjean.

Classe de Mme Rose Caron. — Mlles Jeanne Bloch, Vieil, Madeski.

Classe de M. Manoury. — Mlle Duprez.

Classe de M. Lassalle. — Mlles Ennerie, Tasso et Faye.

— En attendant les dates exactes des concours publiés, on vient de fixer celles des concours à huis-clos, lesquels auront lieu dans l'ordre suivant :

Lundi 26 juin, à 9 h. — Solfège instrumentistes (dictée et théorie).

Mardi 27 juin, 9 h. — Solfège instrumentistes (lecture).

Mercredi 28 juin, à 9 h. — Solfège chanteurs (dictée, et théorie).

Jeudi 29 juin, 1 h. — Solfège chanteurs (lecture).

Dimanche 2 juillet de 6 h. du matin à minuit. — Mise en loge harmonie (hommes).

Lundi 3 juillet à midi. — Piano (classes préparatoires).

Mardi 4 juillet, à midi. — Violon (classes préparatoires).

Mercredi 5 juillet, 1 h. — Accompagnement au piano.

Jeudi 6 juillet, 1 h. — Orgue.

Vendredi 7 juillet, 1 h. — Harmonie, fugue (femmes).

Dimanche 9 juillet, de 6 h. du matin à minuit. — Mise en loge harmonie (femmes).

Lundi 10 juillet, 1 h. — Fugue et contrepoint.

Mardi 11 juillet, 1 h. —Lecture.

— L'inauguration du monument Henri Becque, qui est l'oeuvre du grand statuaire Rodin, aura lieu en avril 1906.

Le monument sera érigé à l'intersection des boulevards de Courcelles et des Batignolles et de l'avenue de Villiers.

PROVINCE ET ÉTRANGER

— Le Théâtre du Peuple de Bussang donnera, cette année, quatre représentations. En voici les dates et le programme arrêtés :

Dimanche 6 août. — La Soirée de Noël, farce rustique en trois actes, mêlée de chants et de roudes populaires, par Richard Auvray et Maurice Pottecher, muBique de L. Michelot.

Samedi 12 août, mardi 15 août et dimanche 27 août. — La Passion de Jeanne d'Arc, drame en cinq actes et sept tableaux, de Maurice Pottecher.

Ces représentations auront lieu dans l'après-midi, de 2 heures à 6 heures, sauf celle du 12 août, qui sera donnée le soir, à l'occasion du congrès du Club Alpin. La représentation du 27 août sera gratuite.

— Les fêtes du Souvenir normand. Le 9 août prochain, au château historique de Falaise

sera représentée au théâtre en plein air une légende lyrique : Herlève de Normandie, tirée des vieilles chroniques normandes, par notre confrère Jehan Soudan de Pierrefitte.

Herlève, qui signifie « noble amour », en vieux normand, est le nom ancien d'Arlette, mère de Guillaume le Conquérant, dont le berceau fut ce même château de Falaise où se déroula l'idylle des amours d'Ariette, et de Robert le Diable.

Cette Herlève, ou Ariette, est l'aïeule de tous les souverains actuellement régnants sur les trônes chrétiens, y compris d'ailleurs le tsar de Russie, s'il faut en croire la Généalogie des Maisons souveraines de l'Eurqpe, par le notaire Bellancontre.

— Les Hérétiques, poème de Ferdinand Hérold, musique de Charles Levadé, seront représentés, au Théâtre des Arènes de Béziers, les 27 et 29 août.

La tentative de décentralisation artistique, entreprise avec tant de succès à ce nouveau théâtre de plein air, en est à sa huitième année, et tout fait espérer que l'oeuvre de 1905 sera digne des précédentes.

M. Ferdinand Hérold, qui avait déjà écrit Prométhée, en collaboration avec M. Jean Lorrain, s'est surpassé dans les Hérétiques.

Il a fourni une émeuvante tragédie au compositeur, qui y trouva matière à affirmer ses qualités dramatiques en donnant libre essor aux conceptions musicales dont M. Levadé, premier pris de Rome, a donné maintes preuves quoique dans un cadre plus restreint.

Le décor sera une pure merveillle, car il ne sera qu'une restitution du Béziers du XIIIe siècle.

L'interprétation de tout premier ordre, le concours de masses chorales, orchestrales et chorégraphiques que l'on sait, tous ces éléments assureront de grandioses représentations, bien faites pour donner la sensation d'art que recherche l'innombrable publie qui reste toujours fidèle au Théâtre des Arènes de Béziers.

— Nous avons déjà entretenu nos lecteurs de l'organisation par MM. Albert Darmont et Gabriel Boissy, à Champigny-la-Bataille, du Théâtre antique de la Nature. Nous apprenons qu'un comité de patronage et un comité régional se sont constitués pour soutenir cette fondation d'art pur. Le comité de patronage, placé sous les auspices de M. Dujardin-Beaumetz, compte comme présidents d'honneur MM. Berthelot, Léon Bourgeois, Jules Claretie, J.-M. de Heredia, Paul Meurice, Mistral et Sully-Prudhomme, et parmi ses membres d'honneur MM. Elémir Bourges, Jules Case, Paul Flat, Félix Dumoulin, Ganderax, Henri Houssaye, Maeterlinck, Paul Mariéton, Catulle Mendès, Péladan, PortoRiche, Ed. Schuré, Widor, etc. On parle beaucoup des prochains spectacles qui seront l'événement de la saison d'été.

— La Société artistique des théâtres d'Egypte, en souvenir des belles représentations données, cet hiver, par les trois Coquelin et Mlle Moreno, vient de confier à MM. Hertz et Jean Coquelin le soin d'organiser les spectacles dramatiques du Théâtre khédivial du Caire et du théâtre Zizzinia d'Alexandrie, pendant la saison 1905-1906;

— La direction de l'Association générale de musique allemande se compose des membres suivants :

1er président : Richard Strauss ; 2° président : Max Schilling ; secrétaire : le kapellmeister Friedrich Rösch ; trésorier : Rassow. Félix Mottl, Hans Sommer et Siegmund von Hausegger font également partie de cette direction. Le comité musical est composé de Wolfrum, Hans Pfitzner, Humperdinck et Dr. Aloys Obrist. Le prochain festival aura lieu à Essen.

— L'éminent directeur du Conservatoire royal de Gand, M. Emile Mathieu, vient de terminer un grand opéra en cinq acteB, la Reine Vasthy, dont le sujet est emprunté à la légende biblique d'Esther. Le poème est, comme la musique, de M. Emile Mathieu. L'auteur,


LE MONDE ARTISTE

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assisté de Mlle Wybauw, en a donne lecture aux directeurs de la Monnaie, qui ont accepté l'ouvrage pour être placé à la suite des" partitions déjà reçues et qui seront, sauf imprévu, jouées au cours de la prochaine saison Princesse Rayon-de-Soleil de Gilson, Deidamia de Lucien Solvay et François Rasse, Résurrection du compositeur italien Famo Alfano, et Chérubin de Massenet.

— Un comité vient de se former à Rome, sous la présidence du prince Barberini, dans le but d'élever à l'illustre Pierluigi de Palestrina un monument à Palestrina, son pays natal. Ce monument serait érigé sur la place Savoia, près du temple de la Fortune. La première séance de ce comité a été tenue dans la salle de l'Académie royale de Sainte-Cécile, et l'on y remarquait, entre autres membres, M. le comte de San Martino, le syndic de Palestrina, le P. De Santi, de la Civiltà cattolica, le maëstro Capocci, etc. Le président du comité romain est le cardinal Vincenzo Vannutelli, évêque de Palestrina.

— C'est le 9 juillet prochain que le « théâtre de la Nature » inaugurera ses représentations à Champigny, sous le patronage du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

M. Albert Darmont, fondateur et directeur de cette nouvelle scène en plein air, vient de s'assurer le concours de Mme Segond-Weber et de M. Albert Lambert fils pour la représentation de la Sémiramis de M. Joséphin Péladan.

— La revue de Berlin Die Musikwelt ouvre un concours pour textes de chansons. Le prix s'élève à 200 marks.

— Le biographe de Wagner, Fr. Glasenapp, fera paraître très prochainement un recueil de toutes les poésies lyriques de Richard Wagner, découvertes jusqu'à nos jours.

— Nous enregistrons avec plaisir l'engagement de MIle Regina Pinkert, la célèbre cantatrice, pour la saison prochaine à Odessa, où elle y est déjà si appréciée et où elle retrouvera ses beaux triomphes dans les pièces qu'elle interprète si merveilleusement et où nulle ne peut rivaliser avec elle.

— Le 18 mai dernier, M. Karl Goldmark, le compositeur de la Reine de Saba, de Merlin (Vienne, 1875 et 1886) et de beaucoup d'autres ouvrages applaudis, entrait dans sa 76e année. Afin de se dérober aux ovations, l'artiste s'était retiré à Abbazia, près de Fiume, sur la mer Adriatique.

— On prête à la reine Marguerite, mère du roi d'Italie, l'intention d'acquérir la fameuse maison de Juliette Capulet à Vérone, qui, ainsi que nous l'avons dit, a été mise en vente au prix de 7,500 francs.

— Les Festspiele Mozart auront lieu cette année aux dates suivantes : 11 septembre, le Mariage de Figaro : 13 septemhre, Cosi fan tutte; 15 septembre, Don Juan; 17 septembre, Cosi fan tutte ; 19 septembre, le Mariage de Figaro ; 21 septembre, Don Juan.

— De Munich, on nous informe que cette année auront lieu à Oberammergau, des représentations de la Passion (Passionsspiele). Ces représentations auront lieu aux dates suivantes: 4, 12, 18, 24 juin, 2, 9, 16, 23, 30 juillet, 6, 13, 15, 20, 27 août, 3, 8, 10,17 septembre 1905. Ces spectacles comporteront cinq cents artistes, trente-deux chanteurs et un orchestre de 40 musiciens. On commencera à une heure et demie pour finir à six heures; il n'y aura qu'un entr'acte de quinze minutes. Ajoutons que l'emplacement est entièrement couvert et peut contenir quatre mille personnes.

PAUL MILCOUR.

NÉ CROLOGIE

— Le plus fidèle et le plus dévoué des serviteurs de l'Institut, M. Jules Pingard, chef du secrétariat, est mort à Créteil, où il habitait. Il était âgé de soixantedix-huit ans.

Depuis l'âge de dix-neuf ans, il avait passé toutes ses journées dans le bureau de l'Institut, dont son père était secrétaire général et où il entra en 1849 en qualité d'auxiliaire.

Ce fut le modèle des fonctionnaires. II arrivait chaque matin de bonne heure à l'Institut, pour n'en repartir qu'à quatre heures et demie afin de regagner sa villa de Créteil. Il déjeunait dans son bureau d'un croûton de pain et d'un verre d'eau.

Son unique distraction, en dehors de son service à l'Institut, était la pêche à la ligne.

Il avait succédé à son père en qualité de secrétaire général. Il était le fidèle gardien des traditions au Palais-Mazarin. Les académiciens le consultaient volontiers, tous l'aimaient et l'estimaient.

M. Pingard avait un grand fond de bonté, et ses brusqueries ne lui étaient dictées que par son respect des fonctions délicates qu'il occupait. A chaque réception académique, il avait la tâche ardue de distribuer les places aux spectateurs. Il refusait impitoyablement les cartes d'entrée à ceux qui n'y avaient pas droit, mais il s'est acquitté de cette besogne difficile pendant près d'un demi-siècle avec un tact parfait et un dévouement absolu.

L'Académie tout entière regrettera M. Jules Pin—

Pin— Florence on annonce la mort d'une cantatrice, Marietta Biancolini, dont la carrière fut naguère fertile en succès. Elle s'était montrée au public dés l'âge de seize ans, et depuis lors, soit en Italie, soit à l'étranger, soit en Amérique, elle s'était fait applaudir en compagnie de nombre de grands artistes : Cotogni, Tamagno, Masini, Teresina Stolz, etc. Depuis vingt ans elle était retirée de la scène, et elle est morte après quatre années de souffrances terribles.

CONSEILS. — La pâte dentifrice des Bénédictins du Mont-Majella, est spéciale pour donner aux dents une blancheur éblouissante, et de la transparence à leur émail. Prix : 2 fr., ou 2 fr. 50 franco contre mandatposte adressé à l'administrateur, M. E. Senet, 35, rue du Quatre Septembre. La poudre des mêmes pères nettoie très bien les dents sans altérer l'émail. Elle ne revient qu'à 1 fr. 75 ou 2 fr. 25 la boîte.

Pour éviter les rides, effacer celles qui auraient déjà tenté de déparer votre visage, le délivrer des taches de rousseur, et de tout ce qui peut altérer la beauté du teint la Véritable Eau de Ninon, recette de la jeunesse et de la beauté légendaires de Ninon de Lenclos, est le produit indiqué pour cet usage. Il faut vous adresser à la Parfumerie Ninon (31, rue du Quatre-Septembre, à Paris), afin d'avoir le produit authentique; il faut, dans tout, craindre les contrefaçons. Le flacon coûte 6 francs, et 6 fr. 50 pour le recevoir franco.

B. DE P.

Le gérant : A. MARETHEUX.


416 LE MONDE ARTISTE

Chemins de fer d'Orléans

BILLETS D'ALLER ET RETOUR à prix réduits pour

LA BOURBOULE, LE MONT-DORE ROYAT ET VIC-SUR-CÈRE

Des billets d'aller et retour, avec réduction de 25 0/0 en 1re classe et de 20 0/0 en 2e et 3e classes, sont délivrés, du 1er Juin au 30 Septembre, à toutes les gares et stations du réseau d'Orléans pour La Bourboule, Le Mont-Dore, Royat et Vicsur-Cére.

DURÉE DE VALIDITÉ: 10 JOURS.

Non compris les jours de départ et d'arrivée, avec faculté de prolongation de 5 jours, moyennant supplément de 10 0/0.

Les billets d'aller et retour délivrés au départ d'une gare située a 300 kilomètres au moins de Royat, de La Bourboule, du Mont-Dore ou de Vicsur-Cère, donnant droit pour le porteur a un arrêt en route à l'aller comme au retour.

Chemins de fer de l'Ouest

VOYAGES A PRIX RÉDUITS

La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui dessert les stations balnéaires et thermales de la Normandie et de la Bretagne, fait délivrer jusqu'au 31 octobre, par ses gares de Paris, les billets ciaprès qui comportent jusqu'à 50 0/0 de réduction sur les prix du tarif ordinaire.

1° BAINS DE MER ET EAUX THERMALES

Billets valables suivant la distance, 3, 4, 10 ou 33 jours; ces derniers donnent le droit de s'arrêter pendant 48 heures, à l'aller et au retour, à une gare choix de l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une ou deux périodes de 30 jours, moyennant supplément de 10 0/0 pour chaque période.

2° EXCURSIONS SUR LES COTES

DE NORMANDIE

EN BRETAGNE ET A L'ILE DE JERSEY

Billets circulaires valables un mois (non compris le jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouveau mois moyennant un supplément de 10 0/0.

Dix itinéraires différents dont les prix varient entre 50 et 115 fr. en 1re classe et entre 40 et 100 fr. en 2e classe, permettant de visiter les points les plus intéressants de la Normandie, de la Bretagne et l'Ile de Jersey.

Pour plus de renseignements consulter le livretguide illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 30, dans les bibliothèques des gares de la Compagnie.

Chemins de fer de l'Est.

SAISON D'ÉTÉ DE 1905

EXCURSIONS ET PROMENADES DANS LA VALLÉE DE LA MEUSE

La Compagnie des chemins de fer de l'Est rappelle au public qu'elle délivre des billets spéciaux a prix très réduits pour faciliter les excursions, et les promenades dans la vallée de la Meuse, savoir :

a) Billets d'aller et retour de 1re et 2e classes valables pendant 30 jours, délivrés jusqu'au 15 septembre inclus dans toutes les gares du réseau de l'Est, pour Givet, aux familles d'au moins trois personnes payant place entière et voyageant ensemble sous condition d'effectuer un parcours minimum de 300 kilomètres (aller et retour compris).

La durée de validité de ces billets peut être prolongée une ou plusieurs fois de 15 jours, moyennant paiement d'un supplément.

Les voyageurs ont la faculté de s'arrêter à toutes les gares desservies par les trains et situées sur l'itinéraire prévu.

Les billets donnent droit au transport gratuit de 30 kilogrammes de bagages par personne adulte et de 20 kilogrammes par enfants de trois à sept ans.

b) Billets d'aller et retour individuels au départ de Châlons-sur-Marne, Epernay, Verdun, SainteMenehould, Bar-le-Duc, Revigny, Reims, Vouziers, Rethcl, Amagne-Lucquy, Mézières-Charleville, Longuyon, - Montmédy, Stenay, Sedan et Hirson pour ; Givet. — Les voyageurs peuvent descendre à l'une des stations comprises entre Mézières-Charleville et Givet et reprendre le chemin de fer soit à cette même station, soit à une autre station dudit parcours.

La délivrance de ces billets a lieu le samedi ou la veille des jours de fête, jusqu'au 15 octobre inclus, à la gare de Mézières-Charleville. à partir de midi et à chacune des autres gares désignées à partir du train qui donne à Mezières-Charleville la correspondance avec le premier train de l'aprèsmidi se dirigeant vers Givet.

La délivrance cesse dans toutes les gares désignées le dimanche ou le jour de fête à midi.

Les billets sont valables au retour jusqu'au lundi ou jusqu'au lendemain des jours de fête dans les trains partant dans la matinée, jusqu'à midi

Les bagages que les voyageurs peuvent prendre avec eux dans les voitures sont seuls admis.

Nota. — Pour les prix et conditions, consulter le livret des voyages circulaires et excursions que la Compagnie de l'Est envoie gratuitement aux personnes qui en font la demande.

Chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée

Billets directs de Paris à Royat et à Vichy.

La voie la plus courte et la plus rapide pour se rendre dé Paris à Royat est la voie : Nevers-Clermont-Ferrand.

Prix : de Paris à Royat, 1re classe, 47 fr. 70. - 2e classe, 32 fr. 20. — 3e classe, 21 fr. 00. - De Paris à Vichy, 1re classe, 40 f. 90 ; 2e classe, 27 fr. 60. — 3e classe, 18 fr.

Paris.— L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.