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Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1906-07-29

Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication

Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 19764

Description : 29 juillet 1906

Description : 1906/07/29 (A46,N30).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5459112p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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LE

MONDE ARTISTE

illustré

MUSIQUE — THÉATRE — BEAUX-ARTS

DIPLOME D'HONNEUR

Innsbruck, 1896

Hanoï 1903

MÉDAILLES D'ARGENT Paris, 1896 — Bruxelles, 1897

MÉDAILLE DE BRONZE Paris 1900

DIRECTEUR : PAUL MILLIET

BUREAUX : 48, Rue Cambon

PARIS

Les abonnements sont reçus en outre à la Librairie Nouvelle, 11, boulevard des Italiens.

PUBLICATION HEBDOMADAIRE

46e Année,

N° 30

Dimanche 29 Juillet 1906

Pour tout ce qui concerne l'Administration, s'adresser à M. ADRIEN SPORCK, aux bureaux du Journal : 48, rue Cambon.

Sommaire

Au Conservatoire par EDMOND STOULLIG

Lettres et Beaux- Arts Province et Étranger

Bulletin bibliographique par MEMENTO

NOTES ET INFORMATIONS

Courrier de la semaine par TOUT-LE-M0NDE

Nécrologie

Courrier de la Mode

par BERTHE DE PRÉSILLY

Abonnements

UN AN SIX MOIS

Paris 20 fr. 12 fr.

Départements 24 » 14 » Étranger.... 87 » 17 »

Les Abonnements d'un an sont intégralement remboursés en Morceaux de Musique (piano ou chant) à choisir dans le Catalogue adressé franco à toute personne qui en fera la demande.

Le Numéro 50 Centimes


354

LE MONDE ARTISTE

COURS ET LEÇONS Chant.

Mme BLANCHE DELILIA, le professeur de chant si justement réputé, a repris ses leçons particulières dans ses salons de la rue de Douai, 22. Se faire inscrire les lundis, mercredis et vendredis, de 2 à 4 heures.

Mme DELAQUERRIÈRE DE MIRAMONT, 64, rue de la Rochefoucauld.

Mlle DUCASSE, 13 bis, rue d'Aumale.

Mme COLONNE, 10, rue Montchanin.

DUCHESNE, 80, boulevard Bineau, à Neuilly

A. BEER, 28, rue Duperré.

Mme THÉNARD, de la Comédie-Française, dont l'enseignement de la diction est si remarquable, va reprendre ses Causeries et ses cours.

S'adresser chez Mme Thénard, 11 bis, rue d'Orléans, à

Neuilly-sur-Seine.

Mme MARIE ROZE, de l'Opéra de Paris et des Théâtres de Sa Majesty et Covent-Garden de Londres, 37, rue Joubert

Mlle GERFAUT, de l'Odéon. Diction, déclamation lyrique, préparation au Conservatoire, Comédie de salon, Conversation française à l'usage des étrangers. — 22, rue Montaigne.

Mme PIERRE PETIT, professeur de chant par l'exemple

14, rue Laferrière. Cours de croquis et d'académie sous la direction de

Mme Edmée Leclerc avec le concours de MM. William

Barbottin et Lucien Bobert. Lundi et jeudi de 2 à

5 heures, 5, rue Chaptal.

M. A. HERLÉ, 6, rue Louis-Philippe, Paris-Neuilly. Leçons d'harmonie par correspondance. Orchestrations.

Mme PIERRON ET M. BOURGEOIS. — Cours d'opéra-comique et de déclamation lyrique au Théâtre des Mathurins les lundis et vendredis, de neuf heures à midi.

Mme MAUPIN-CHAHUNEAU (diplômes supérieurs) dirige de cours artistiques et pratiques pour jeunes filles dans son atelier, 84, avenue de Breteuil. Cours de dessin, peinture, aquarelle, pastel. Cours de dessin et lavis appliqué aux figurines de modes. — Les mardis et jeudis de 8 h. 1/2 à 11 h. 1/2.

Déclamation.

A. CÉALIS, 3, rue Corneille. EUGÈNE LARCHER, 26, rue d'Aumale

Mme VICTOR ROGER, cours de déclamation et diction. Leçons particulières, 6, rue Chaptal.

J.-A. DAVRIGNY, 76, rue de Passy.

ALBERT LAMBERT, 48, rue Monsieur-le-Prince.

Piano. — Harpe.

Mme FERRARI (COLOMBARI DE MONTEGRE), 63, avenue

Kléber. PIFFARETTI, 133, boulevard Pereire. ANDRÉ WORMSER, 83, rue Demours. BREITNER, 5, rue Daubigny. Mme C. TARDIEU-LUIGINI, professeur de harpe, 46, rue de

La Bruyère. Mlle ALICE VOIS, 12, rue Brémontier, professeur de piano et

accompagnement.

Langues étrangères.

M. LÉVY, 27, rue Le Peletier (Italien).

Mme TREBITSCH, 8, rue Taylor (anglais et allemand).

Mlle MARIE BERNADOU, 35, rue de Passy. Leçons et soirée Piano, harpe et mandoline.

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LE COURRIER DE LA PRESSE

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LE MONDE ARTISTE

46e ANNEE

DIRECTEUR : PAUL MILLIET

Dimanche 29 Juillet 1906

Au Conservatoire

Très faible a été le concours de tragédie... Un jury bienveillant accorda pourtant un premier prix à Mlle Barjac (classe Silvain), qui a joué en artiste de mélodrame connaissant admirablement son métier la scène célèbre où, dans Patrie, Dolorès livre au farouche duc d'Albe les noms des conjurés: elle a poussé de beaux cris et la vérité nous oblige à déclarer qu'elle est superbement tombée. Mais est-ce là, vraiment, l'art classique? Je lui préfère de beaucoup Mlle Bogros (classe Leloir), dont la voix musicale, les gestes harmonieux et les exquis accents de tendresse m'avaient ravi dans le rôle d'Opimia de Rome vaincue. Pas de premier prix aux hommes, mais un second à M. Grétillat (classe Leloir), qui naguère se faisait applaudir à l'Ambigu dans le « traître » de Roule-ta-Bosse. Il fut un Hamlet intelligent et adroit, mais de voix médiocre. Meilleure, incontestablement, est celle de M. Alexandre (classe Paul Mounet), qui nous donna un Néron de fort belle allure: je fais fond sur ce jeune artiste encouragé par un premier accessit.

Le second fut attribué à M. Chambreuil (classe Silvain), qui, certes, méritait mieux. Il s'était fait écouter et vraiment apprécier dans le « vieil Horace », qu'il avait joué avec une rare conviction. Nous le retrouverons, lui aussi, l'an prochain, plus expérimenté, et désormais paré pour les hautes luttes.

Mlle Ludger (classe Georges Berr), s'attaquait imprudemment à Phèdre qui lui a valu (dites-moi pourquoi) un second prix. Mlle Denyse Mussay (classe Paul Mounet), fut une très pâle Antigone, extraordinairement récompensée — c'est toujours le mystère insondable — par un second accessit. Et voilà...Je passe sur l'incroyable bouffonnerie d'un cinquième acte d'Hernani joué par M. Garrigues et Mlle Bovy (classe Truffier), et les Imprécations de Camille proférées par Mlle Farnès (même classe Truffier). Ne sont-ce pas là des intermèdes purement burlesques, qui, facilement, eussent pu nous être épargnés?

Le concours de comédie fut, fort heureusement, beaucoup plus honorable. Il nous révéla, tout d'abord, un sujet exceptionnel : M. Rollan (classe Georges Berr), qui, Chatterton de dix-huit ans, sut émouvoir la salle et le jury (premier prix à l'unanimité), en jouant de la façon la plus poétique et la plus expressive le sévère monologue d'Alfred de Vigny.

Trois seconds prix. M. de Féraudy (classe Georges Berr) est, à l'heure qu'il est, tout le portrait de son père, le brillant sociétaire de la Comédie-Française, dont il a le geste, la voix et la diction mordante. La personnalité lui viendra avec l'âge, tout comme elle

vint jadis à M. Le Bargy qui, pendant si longtemps — bien qu'élève de Got — fut une exacte copie de Delaunay. M. Lluis (classe Leloir), qui, par la physionomie, fait songer à M. Galipaux, rappelle aussi les intonations de M. de Féraudy, et rien n'était plus curieux que de voir, entre ces deux Féraudy, la Cyprienne de Divorçons que nous joua, non sans adresse, Mlle Corlys : pauvre petite Corlys échouant malheureusement au port du premier prix, que nous lui eussions donné l'an dernier !... M. Lluis est déjà, d'ailleurs, un artiste sûr de lui, capable de composer un rôle et d'y mettre de la fantaisie. M. Palau (classe Silvain), a sa voie toute tracée : il ira au Palais-Royal dont la troupe a du reste si grand besoin d'être renforcée : il affirma, dans la célèbre scène du Démocrite de Regnard, d'incontestables qualités de comique irrésistible et d'entrain joyeux...

Deux premiers accessits. M. Lafon (classe Leloir) a déjà, malgré son jeune âge, le ventre d'un financier : pour jouer plus drôlement Maître André du Chandelier, il ne lui manquait (hélas! c'était peu de chose) que la diction d'un Thiron... M. Scott (classe Silvain), fut, sans plus, un aimable de Ryons de l'Ami des femmes.

Pas de premier prix pour le beau sexe, mais deux seconds prix. Mlle Provost (classe Leloir), est une délicieuse blonde (Dieu ! qu'elle est donc jolie !) qui fut, avec beaucoup de naturel, l'Albertine du Père prodigue, et, plus finement encore, la Jacqueline du Chandelier. Voilà une très charmante coquette que peut guetter le Théâtre-Français : qu'en pense M. Claretie ?... Après avoir été, le matin, la violente Dolorès de Patrie, Mlle Barjac s'est présentée le soir — « admirez, messieurs, toute la souplesse de mon talent ! » — dans Dorine de Tartuffe, dont elle n'avait, avouons-le, ni la rondeur, ni la gaieté débordante : tout cela est resté « en dedans ».

Pluie de premiers accessits : il y en eut quatre. Le mieux justifié est celui de Mlle Bovy (classe Truffier), qui se releva de son échec dans Dona Sol en jouant de manière très touchante une scène de la Marâtre de Balzac. Mlle Ludger (classe Georges Berr) fut avec zèle l'Irène des Tenailles de M. Paul Hervieu; Mlle Frévalles prêta sa jolie voix à la Camille d'On ne badine pas avec l'amour. Sept scènes d'Alfred de Musset ne nous en plaignons pas trop : mais que vient faire la Nuit de mai dans un concours de comédie? Mlle Schmitt (classe Paul Mounet) y fut une Muse étrange, de physionomie originale, mais de diction encore bien défectueuse.

Deux seconds accessits. Mlle Dantès (classe Georges Berr) méritait mieux : elle est si jolie, et elle a si finement joué la Sylvia de Sedaine dans Arlequin poli par l'amour !... Mlle Peters (classe Laugier) fut deux fois, non sans intelligence, la Camille de Musset... Et voilà terminée avec elle la liste des récompenses. Faut-il repêcher quelques oubliées ?... MIle Roch (la


356 LE MONDE ARTISTE

soeur cadette de Mme Madeleine Roch, de la comédieFrançaise fut une assez terme Lisette des Folies moureuses : M. Deguingand il ressemble à Mlle Ventura un Fantasie presque inquiétant : Mlle Lécuyer. une insignifiante Mauricette de jeunesse... Quelle est cette Jeunesse ? me direz-vous. — Celle de M. André Picard. représentée la saison dernière à l'Odéon. Autrefois on interdisait les scènes empruntées à des pièces trop récentes : bientôt on en jouera qui seront prises à des pièces non encore représentées...

Le concours d'opéra-comique a donné lieu a bien des potins. N'a-t-on pas prétendu que Mlle Martyl — l'un des espoirs de la classe Isnardon — se déclarait malade alors qu'elle se portait le mieux dn monde ? C'était, disait-on. un truc r pour échapper au premier prix, qui l'eût fait entrer de droit au théâtre de l'Opéra-Comique et pour aller à l'Opéra, où l'eût engagée M. Gailhard. Voilà bien du marchiavélisme... Toujours est-il que cette regrettable absence boulversait singulièrement le programme, et que, sans la bonne grâce de Mme Marguerite

Marguerite offrant de donner une réplique providentielle.

providentielle. jeune Francelle se trouvait comme on

dit, « le bec dans l'eau » Honneur donc à Mme Marguerite Carré. — le directeur du Conservatoire lui

a rendu publiquement un très juste hommage —

honneur à la charmante artiste qui vint jouer sur

son propre théâtre le second acte de Manon, le

chanta délicieusement et permit ainsi à M. Francell

d'obtenir, dans des Grieux le premier prix qui

portait au chiffre « trois » le nombre des hautes : récompenses méritées par la triomphante classe de M. Isnardon.Tout est donc pour le mieux, surtout si la jolie Mlle Martyl se rétablit bientôt et met à néant les mille patins oui ont occupé pendant toute une semaine — c'est beaucoup — le Paris théâtral.

Le second acte de la Issac de Procini amnistie

ment réglé, a été joué de façon très dramatique par Mlle Lamare et par M. Petit : les deux rennes artistes furent acclamés, et méritaient leur succès. Autres premier; prix cette fois, de la classe Bertin : M. Dommier, qui fut dans l'Amour mékein de Prise. un Sganarelle de bonne école. et Mlle Lassalle. une Charlotte de Werther infiniment émouvante et instrument douloureuse.

Les hommes ne furent pas jugés digues d'un second prix. Celui des femmes échut mes légitimement à Mlle Delimoges classe Isnardon, le très fine et très spirituelle Lisette des Follies renversés de M. Emile Pessard.

Premiers accessoirs : M. Vigneau élève de M. Isnardon qui nous donne, avec une voix excellente. le figaro des Noces : M. Nausen élève de M. Bertin un convenable ion lésé Mlle Jeanne Bit ci élève de M. Isnardon une aimable Reine in Fv-: i rot ils rît Mlles Anirée Allard et Alice Comès tentes deux élèves de Bertin. C'est cette dernière qui lors de la proclamation des recompenses. nous offrir itotermèoe comique arrornissant soria sein; les poings sur le; iancie;. tout sommes si elle c-m-:- nooit à jouer la Carmen très "mooaire :lt: très qu'elle veccai: de nous présenter. Mlle Comès n'était pas satisfaire le ;;n i::e;;it et le it i:er T^:- au M. i--ii se ::nt,nta i'e;rnis;er un sourire

olympien et termina la lecture du palmarès Second - accessit : M. Sorrèze, ie Femand assez ordinaire de l'adorable sextaor de Cost fan lutte de Mozart;

M. Payan, le Ralph plutôt conventionnel de la Jolie

fille de Parth : Mllle Thasia, la touchante Mimi de la

vie de Bohème.

Nous retrouvions bon nombre de ces élèves au

concours d'opéra, où les professeurs. MM. Melchissédec

Melchissédec Bouvet, nous présentaient seize coucurrents,

jugés par MM. Gabriel Fauré. Adrien Bernheim

d'Estournelles de Constant, Gailhard. Henri Maréchal.

Maréchal. Dukas, Veronge de la Nux, Georges Hue,

Louis de Gremont, Renaud, Delmas, Escalais,

Riddez et Fernand Bourgeat, l'immuable et traditionnel

traditionnel de ces divers aréopages.

Plaçons tout de suite hors pair Mlle Lamare élève

de M. Bouvet, qui à ses premiers prix de chant zet

d'opéra-comique ajoutait glorieusement un beau

premier d'opéra : il était impossible de mettre dans

l'acte de la prison du Méphostophéles de Bolto plus de

douleur vraiment humaine, avec plus de simplicité

d'accent. Mlle Ballac autre élève de M. Bouvet à

laquelle on décernait le second prix à l'unanimité, fut une séduisante et une intéressante Dalila. Puis. on récompensa par des premiers accessits Mlle Madeski classe Bouvet, correcte reine d'Hamlet, et Mlle Danbigny classe Melchissédec très charmante Chimène du Cil: par des seconds accessits, Mlle Galle classe Bouvet dont la jolie voix nous ravit dans Alda, et

Mlle Le Senne classe Melchissédec,

Salammbo de M. Rayer, grand croix de la Légion d'honneur.

Côté des hommes : M. Carbelly classe Melchissédec est un artiste fait : son premier prix vaillamment gagné dans le rôle de Rigolette, lui donne le droit de débnter — avec succès, espérons-le — sur la plus grande de nos scènes lyriques.

Trois seconds prix : M. Meurisse classe Melchissédec très remarpaarle Marcel des Huguenots : M. Nansen classe Bouvet bien paie partenaire de Mlle Lamare dans Méphistophélès ; M. Sorrèze classe Melchissédech dont la récompense est absolument incompréhensible. Est-ce donc pour s'être montré comique ou comique en ce quatrième acte i'itloio on Salera était admirablement dramatique ? Serait-ce aussi pour toutes les fautes de goût dont s'est rendu coupable, dans ses trop nombreuses répliques, ce ficheur concurrent aussi piètre acteur qu'emnsicien.i.-. A la place des juges, nous eosstcns condamnés comme bigame M, Sorrèze, deux fois marié dans la même journée, sous les traits de Roméo et sous ceux Raoul des Huguenots... et nous eussions passé entre...

Mieux que cet insuportable raseur : MM. Dupenv et f érei élèves de M. Bouvet, et Payan classe Melchissédec ont mérité leur premier accessit : M. Dupuy vibrant Hamlet : M. Pérol. de belle tenue dans le Merlier de l'Attro^f et; MfrolUt : M. Paynn. un

Frère Laurent de voix souple et Con

cust

Avec le second accessit partagé entre M. Tessier

classe Bouvet, bon Amonsme, et M. Gilles classe

Melchissédec émouvent Guillaume Tell, se terminait la liste de; récompenses. forcément muette en

et qui concerne Mlle Lapeyrette. Quel est le profes-


LE MONDE ARTISTE

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seur — la question est sans doute indiscrète — qui, en si peu de temps, a pu réduire à moins que rien la plus belle voix du Conservatoire?

Abordons maintenant les deux importantes journées du piano. On se souvient que M. Théodore Dubois avait imposé aux concurrents des deux sexes deux morceaux d'exécution de genre différent. Son successeur M. Gabriel Fauré a trouvé inutile d'allonger des séances déjà si bien remplies, et a pensé que pour juger un élève un seul morceau suffisait, pourvu qu'il fût bon... Les hommes avaient à rendre l'andante et finale de la Sonate appassionata de Beethoven, ce chef-d'oeuvre d'émotion qui exige un tempérament d'artiste, une rare virtuosité, un style impeccable. Autant ces pages sont sublimes sous les doigts d'un véritable musicien, autant elles deviennent monotones et banales quand l'interprète est quelconque. Disons tout de suite à la louange de MM. Diémer et Philipp que peu de leurs élèves se sont montrés au-dessous de leur tâche. Ils nous présentaient dix-sept concurrents. Le jury présidé par M. Gabriel Fauré, et composé de MM. Guilmant, Lavignac, Alfred Bruneau, Paul Hillemacher, Xavier Leroux, Albeniz, Véronge de la Nux, Pfeiffer, Harold Bauer, Marck Hambourg, Merloo et Jean Risler, accorda quatre premiers prix à MM. Frey, Pierfitte et Lattes, élèves de M. Diémer, et Dorival, élève de M. Philipp. Le premier nommé, M. Frey, a un jeu tout à fait personnel, et l'on peut dire qu'il a vécu l'oeuvre de passion du maître des maîtres. Il a, de plus, imperturbablement déchiffré la piquante leçon de lecture de M. Camille Chevillard, — un joli andante en mi bémol — et sans même attendre qu'on lui en ait indiqué le mouvement, il lui a donné le rythme et la couleur qu'il fallait. Quel dommage que M. Lattes ne lise pas à livre ouvert comme son camarade! Mais il avait « ciselé » son morceau avec tant d'art et fait preuve d'une telle perfection de mécanisme que le jury n'a pas cru devoir lui tenir rigueur de la faiblesse de son déchiffrage. Pourquoi M. Gayraud, ce superbe champion de la classe Philipp, dont la lecture fut délicieusement nuancée, et qui, comme M. Frey, est une véritable nature, n'at-il pas été associé au premier prix? On l'a laissé au second avec MM. Nat, justement acclamé, et Polleri qui ne justifiait guère semblable récompense. Deux premiers accessits furent attribués à MM. Poillot et Gallon (classe Philipp) ; deux seconds à MM. Gauntlett (classe Philipp), et Ehrhard (classe Diémer).

Vingt-six pianistes femmes : c'est après huit heures du soir que se terminait, sur la proclamation des récompenses, la séance commencée à midi. Ne nous étonnons pas de la longueur de cette journée : chacune des concurrentes avait à rendre neuf variations sur un thème de Schumann (Etudes symphonigues) qui en comprend douze, — excellent morceau de concours, surtout pour les hommes, puisqu'il comporte, en même temps qu'une extraordinaire variété de moyens, une force musculaire que ne peuvent avoir les petites mains de ces jeunes demoiselles : aussi quelques-unes d'entre elles étaientelles fourbues en arrivant à la dernière des études, la plus vigoureuse de toutes. Trois premiers , prix : Mlles Le Son et Hélène Léon (classe Marmontel),

Marmontel), Vendeur (classe Delaborde). Six seconds prix : Mlles Clapisson et Beuzon (classe Alphonse Duvernoy), Léa Lefebvre (classe Marmontel), Weil (classe Duvernoy), Gellibert et Willemin (classe Delaborde). Trois premiers accessits : Mlle Pennequin (classe Duvernoy), Boucheron et Bouvaist (classe Marmontel). Nous eussions volontiers décerné un second prix à Mlle Boucheron, qui avait si délicatement posé le thème et fait chanter adorablement la huitième étude ; mais puisque — le trait est assez rare pour être noté — la gentille artiste se montrait ravie de l'accessit qui récompensait son travail de première année, ne troublons pas sa joie en nous montrant plus exigeant; nous la retrouverons sans doute très brillante au concours de l'an prochain... Six seconds accessits : MIles Marx, Chardard, Laudsmann, Abadie, Piltan (classe Delaborde), Chassaing (classe Marmontel.

Ajoutons que toutes ou presque toutes ces demoiselles avaient échoué au redoutable morceau de lecture de M. Paul Vidal, tellement modulé qu'elles en perdirent la tramontane...

La journée du piano-hommes avait commencé par le double concours de harpe ; Mme Tassu-Spencer présentait six élèves, exécutant sur la harpe chromatique une jolie pièce de concert de MM. P.-L. Hillemacher, dont l'exécution, disons-le, était des plus ardues. Mlles Blot et Geoffroy, seconds prix de l'an dernier, ont toutes deux échoué au premier prix, qui n'a été accordé à aucune des concurrentes, pas même à Mlle Labatut une harpiste véritablement douée, victime du bris de deux ses cordes. Elle a partagé le deuxième prix avec Mlle Chalot. Premier accessit : Mlle Goudeket qui a dû cette récompense à son excellente lecture d'un second morceau des frères Hillemacher, plus redoutable encore que le premier.

Le jury s'est montré plus généreux envers la classe de harpe de l'excellent professeur Hasselnams. Autant de récompenses que de concurrentes. Deux premiers prix ont été enlevés haut la main par Mlle Janet, qui a de véritables trouvailles de délicatesse, et par la mignonne Laskine, une musicienne extraordinaire qui ne le cède en rien à son aînée. Second prix : Mlle Delgado-Pérez et Bazelaire, celleci, à notre avis, très inférieure à sa camarade. Premier accessit : Mlles Laggé et Chaumeil.

La voix de notre pauvre ami Léon Kerst n'a pas été entendue. Nous nous souvenons qu'il réclamait pour les classes de violon la même division que pour celles de piano : en classes d'hommes et en classes de femmes. Il est certain que l'élément féminin est en passe de dominer, puisque, sur trente-trois concurrentes se trouvaient dix-huit jeunes filles, et que, sur vingt-deux récompenses, quatorze furent allouées à des violonistes du beau sexe. En tête de la liste des six premiers prix figure pourtant un jeune homme de quinze ans et demi, M. Zighera (classe Lefort) qui concourait pour la première fois et a tout de suite affirmé sa maîtrise : c'est là un bel artiste sur de lui qui sait profondément ce qu'il joue et dont le son est superbe. Il a brillamment enlevé le cinquième concerto de Vieux temps — que d'aucuns trouvaient suranné et qui, entendu trente trois fois ne nous a jamais lassé — et il a fort adroitement lu l'agréable page de M. Georges


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LE MONDE ARTISTE

Marty, assez facile d'ailleurs pour être correctement enlevée par tous.

Les cinq autres premiers prix furent attribués à Mlles Billard (classe Lefort), Lapié (classe Rémy), Baudot (classe Berthelier), Mohrange et M. Matignon (classe Nadaud) — avancement « hiérarchique », puisque c'étaient les seconds pris d'années précédentes, et succès très mérité du reste. Cinq seconds prix: Mlle Novi (classe Berthelier), petite violoniste de grand avenir, Mlle Sauvaistre et M. Etchecopar (classe Lefort), M. Michelon (classe Berthelier), et Mlle Augieras (classe Rémy). Tous, sauf Mlle Novi, premiers accessits d'antan qui montent en grade cette année.

Cinq premiers accessits: M. Spathy (classe Berthelier), M. Tinlot (classe Nadaud), M. Soudant et Mlle Hélène Wolff (classe Lefort), Mlle Pierre (classe Berthelier.

Six seconds accessits: Mlles Talluel (classe Nadaud), Neuburger (classe Lefort), Fidide (classe Berthelier), M. Carruette (classe Rémy), Mlles de la Hardrouyère et Deschamps (classe Berthelier).

Les excellents résultats, affirmés par cette longue liste de récompenses ne montrent-ils pas que l'enseignement du violon, à notre Conservatoire, est, encore et toujours, une de nos incontestables gloires nationales?

EDMOND STOULLIG.

LETTRES ET BEAUX-ARTS

— George Sand a un monument. Lundi matin, au Luxembourg, on a dévoilé le marbre gracieux qui évoque le souvenir de la bonne dame de Nohant. Ce fut une discrète cérémonie. Aucun discours : quelques fidèles, quelques fleurs, et un gai rayon de soleil. En face de la grande pelouse qui s'étend auprès de la rue Gay-Lussac, quelques chaises étaient disposées. Il y avait là : M. et Mme Frédéric Lauth, petits-enfants de George Sand; MM. Rocheblave, professeur au lycée Janson-de-Sailly, secrétaire général du comité; d'Azenne, gendre de Paul Meurice ; Decori, avocat à la Cour d'appel ; Ageorges, membres du comité ; Paul Vitry, conservateur de la sculpture au musée du Louvre ; les familles Calemard du Genestoux, Sicard et Eustache le sculpteur et l'architecte du monument, etc. MM. Jults Claretie, président du comité du centenaire de George Sand, Dujardin-Beaumetz et Gaston Boissier avaient envoyé des lettres d'excuses.

En souvenir du premier livre que fit George Sand Roses blanches, Mlle Rocheblave déposa au pied du monument une gerbe de ces fleurs. Mme Séverine en avait apporté une autre de roses rouges. Ce fut très simple, et l'on se sépara.

La statue de l'illustre écrivain peut compter parmi les plus jolies qui soient. Elle valut en 1905 la médaille d honneur du Salon à son auteur, M. F. Sicard et repose sur un socle de M. Eustache. George Sand y est représentée dans une attitude méditative avec tous les charmes de la jeunesse et de la grâce.

PROVINCE

Arcachon. — La troupe d'opéra-comique a donné une première représentation (salle Euterpe), des Dragons de Villars. Le nombreux public qui s'écrasait dans la salle a chaleureusement applaudi les artistes. Au Casino de la Plage, nous avons eu le Petit Duc, par la troupe d'opérette. Le chef-d'oeuvre de Lecoq fut bien accueilli. Nous avons constaté l'homogénéité de la troupe dans son ensemble. Orchestre et choeurs dirigés avec sa compétence habituelle par M. Carrère-Bucau.

Mise en scène très bien réglée par M. Stuart, dont la renommée s'explique par son talent. A. N.

Aïx-les-Bains. — Villa des fleurs. — Carmen et Le Trouvère ont été un véritable succès à l'adresse de M. Merle-Forest admirablement, servi et secondé par des artistes habiles. M. Moore, qui fut un des triomphateurs de ces deux soirées, est un élève de M. MerleForest. C'est un artiste et exquis chanteur qui n'ignore rien de la scène, et qui personnifia Esoamillo avec une sûreté et une habileté dignes d'être citées. M. MariéLeduc, dans Le Trouvère, sut avoir aussi une bonne part des applaudissements. Encore un que le métier et l'art favorisent et qui conquiert les plus légitimes hommages d'un public heureux de l'entendre et de l'applaudir. A côté de lui, Mlle Claessens qui, dans le rôle de Léonore, sut avoir un triomphe de beauté, de gracieuseté et de rare et belle artiste. Sa voix est riche en nuances et elle possède le don de ravir autant que de persuader.

Citons encore, M. Cossira, qui se tailla un fort beau succès dans don José, M. Cargue, Mlle Cahuzac, étonnante de vérité et de charme dans Micaëla. Mme Hendrickx dans Carmen fut au-dessus de tous éloges, et MM. Bressan, Delcour furent aussi très applaudis.

Mireille eut aussi un gros succès d'interprétation avec Mlles Cahuzac et Hendrick, MM. Cargue et Rouziery.

L'orchestre, sous la direction de M. Ph. Flon, et parfois aussi de M. Brunetti, accomplit de véritables prodiges d'exécution. A. B.

Béziers. — C'est M. Dujardin-Beaumetz, sous- ■ secrétaire d'Etat des Beaux-Arts, qui représentera officiellement le gouvernement aux fêtes artistiques de Béziers, les 23 et 23 août, où la Vitale de Spentini sera donnée dans le cadre merveilleux du Théâtre des Arènes.

M. Johannès Wolf, le célèbre virtuose violoniste hollandais, a spontanément offert à M. Castelbon de Beauxhostes son gracieux concours au concert festival du 2 septembre, donné en l'honneur du 70e anniversaire de la naissance de Saint-Saëns, qui lui accompagnera au piano sa romance pour violon.

Le maître se fera aussi entendre dans un morceau à deux pianos, avec Louis Diemer, professeur au Conservatoire, célèbre dans le monde entier.

C'est un merveilleux théâtre que ce théâtre de plein air des arènes de Béziers, où, depuis neuf années sont données des créations de grand opéra où l'on réunit les plus renommés artistes, des masses chorales, orchestrales et chorégraphiques que l'on ne saurait trouver ailleurs, et d'où tout but commercial est exclu la bienfaisance et le souci de l'art guidant seulement l'organisateur de ces magnifiques spectacles. B. S.

Biarritz. — Le Casino Municipal a ouvert ses portes le dimanche 1er juillet pour, vraisemblablement, ne plus les refermer jusqu'à fin de mai de l'année prochaine.

L'orchestre — (60 musiciens)— demeure sous la direction de M. G. Coste qui a, de façon définitive, la


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direction artistique de l'établissement. Cet orchestre, qui se fera entendre tous les jours en deux concerts symphoniques, donnera également, comme les années précédentes des festivals et des bals d'enfants.

A partir du mois d'août, représentations théâtrales que dirigera avec sa compétence bien connue M. Gautier-Grandey, le distingué directeur du Théâtre des ArtB de Bordeaux. Les artistes en représentation seront :

Mmes Réjane, Jeanne Granier, Jane Hading, Marthe Brandès, Blanche Toutain, Madeleine Gautier, Cavell, Marguerite Caron ; MM. Le Bargy, Huguenet, Albert Brasseur, Gémier, Cahnettes, Pierre Maguier, André Dubosc.

Au répertoire :

L'Espionne (Mmes Brandès, Marguerite Caron, M. Calmettes). Le Passé (Mme Brandès, Mme Marguerite Caron, M. Calmettes). Le Secret de Polichinelle (M. Huguenet). La Petite Marquise (Mme Réjane, M. Huguenet). La Robe Rouge (Mme Réjane, MM. Huguenet et Magnier). L'Age d'Aimer (Mmes Réjane et Cavell, MM. Huguenet et Magnier). Zaza (Mme Réjane, MM. Huguenot et Magnier). La Souris (Mme Réjane et M. Magnier). La Piste (Mme Réjane). La Rafale (Gémier et Mme M. Gautier). Le Marquis de Priola (Le Bargy et Mme Gautier). Francillon (Le Bargy et Mme M. Gautier), Le Réveil (Le Bargy et Mme M. Gautier). Le Duel (Le Bargy et Mme Jane Hading). Le Nouveau Jeu (Mmes Jane Granier et Cavell). Le Prince d'Aurec (Le Bargy et Mme Jane Hading). La Bonne Intention (Jeanne Granier). La Chance du Mari (Blanche Toutain et A. Dubosc). Les Deux Ecoles (Jeanne Granier et Blanche Toutain). Le Prince Consort (Cavell). Le Bonheur Mesdames (M. Brasseur), etc.

Ce programme est des plus séduisants. B.

Boulogne-sur-Mer. — Les débuts de notre troupe d'opérette ont été fort brillants dans les Cloches de Corneville. M. Lorrain, ténor à la voix souple, a mérité une ovation, et Mlle Frédax, notre première chanteuse, a conquis tous les suffrages du public dans le rôle de Serpolette. Mlle Denis a joué Germaine à la perfection. Félicitations à M. Montel, un gaspard classique, et à M. Deheselle, un bailli de belle humeur.

Dans les Mousquetaires au Couvent, le même succès s'est affirmé avec M. Bédué(Brissac). M. Désiré, grand premier comique, a un talent digne de ses brillants partenaires. Il a fait preuve, dans le rôle de Bridaine, d'un talent rare. MM. Dambrine (Gontran), Gaillard (le gouverneur), ont excellé dans leurs rôles. Mlles Frédax (Simone) et de Portes (Louise), ont été parfaites, ainsi que Mlle Denis qui a su faire applaudir les charmants couplets : « Si d'aimer un beau capitaine. »

La Petite Mariée nous a donné l'impression d'une soirée très artistique où s'est affirmé le talent de Mlle Dziri, l'excellente chanteuse d'opérette qui a remporté déjà sur notre scène des succès inoubliables. Mme Patoret, dans Lucrézia, a été une admirable interprète. Compliments à M. Chadal (le Podestat), et à M. Lorrain qui complétait un parfait trio.

Dans Miss Helyett, Mlle Dziri a hautement soutenu l'éclat de sa renommée. Très en possession de son talent, comédienne accomplie, possédant par le charme vocal le don de captiver l'auditeur, elle a joué Miss Helyett avec un tact, une intelligence, une grâce juvénile rares.

Mlle Denis s'est aussi distinguée dans le rôle de la sémillante Manola. Citons Mme Patoret, une belle-mère espagnole des plus délurées.

M. Chadal (Paul) a conquis toute la salle dans son duo du troisième acte. M. Désiré, lui, a été un pasteur Smithson parfait de naturel et de bonhomie.

Le franc succès de la Mascotte revient en tout honneur

honneur MIIe Frédax (Bettina), à M. Bédué (Peppo), et à notre excellent M. Désiré, un Laurent XVII des plus amusants.

Enfin le Jour et la Nuit ont assuré un nouveau triomphe a, Mlle Dziri, et à MM. Désiré, Mentiel, Dambrine et Dehesel. B. M.

Cabourg. — La délicieuse partition de Lecoq, le Petit Duc, est fort bien interprétée par une troupe d'opérette qui, à première audition, nous a présenté un bon ensemble aidé par des choeurs chantant juste et par un orchestre qui comprend d'excellents artistes.

Mlle Léo Desmoulin a joué et chanté le rôle du duc de Parthenay avec un brio et une intelligence qui justifient pleinement son titre d'étoile, consacré maintenant par les chaleureux applaudissements de la salle entière.

M. George est un comique parfait. Mme Delaunay et M. Rooze ont tenu fort honorablement les rôles de la duchesse et de Montlandry, et Mme Gounon a été fort amusante dans la charmante leçon de chant du deuxième acte. C. G.

Celte. — Kursaal. — Dans Mignon. M. Passin, notre ténor d'opéra-comique, fut obligé de bieser sa romance : « Elle ne croyait pas ». M. Corraze fut, selon son habitude, un bon Lothario ; M. Ceyla un Laërte plein d'esprit ; M. Dufrane un bon Jarno.

Mmes Gheleyns (Mignon) ; Milcamps, notre excellente chanteuse légère (Philine) ; Nicole (Frédéric), furent admirables.

Le rôle de Nilakanta dans Lakmé, fut magistralement interprété par M. Gaidan ; M. Fassin se fit vivement applaudir dans le rôle de Gérald.

Rigoletto fut un triomphe pour M. Gaidan. C'est aussi dans cet opéra que nous avons eu le plaisir de revoir M. Richemont.

Nous possédons actuellement quatre troupes bien distinctes : Opéra, opéra-comique, opérette, comédie.

Notre excellent imprésario, M. Brunet, ne recule devant aucun sacrifice.

Mmes Fiérens, de l'Opéra; Blot, notre majestueuse Thaïs de la saison de Pâques ; Milcamps, Lassalle, Ghelyens, sont des noms estimés et respectés.

MM. Abonil, Gaidan, Richemont, sont des valeurs incontestées.

Il nous suffira de citer l'arrivée de Mme Sarah-Morin, comme première chanteuse d'opérette, la divette réputée et si avantageusement connue à Cette.

L'orchestre joue à ravir sous la haute direction de M. Laporte. C. E.

Dieppe. — Dimanche, au Casino si magnifique ment restauré et agrandi par M. Bloch, la troupe d'opéra a fait des débuts éclatants dans Carmen, Mlle Charlotte Wyns, de l'Opéra-Comique, y a été acclamée. Le succès n'a pas été moins vif pour Mmes Berthe Mendès, Karl, Gabr. Pratt, Degoyon, Buarini, MM. A. Delmas, Dufrane, Fournets, Pahn, Viguié, Imbert et Moizard, sous la direction, à l'orchestre, de M. Pierre Monteux. Asec de tels artistes, la saison lyrique de Dieppe sera triomphale.

Griselidis, la première grande première de la saison, a triomphé devant une salle d'une extrême élégance où l'on distinguait nombre d'abonnés de l'Opéra et de l'Opéra-Comique. Charlotte Wyns a soulevé l'enthousiasme ; Dufranne, de l'Opéra-Comique, et le ténor Delmas ont été acclamés. Parfaits également, Mlle Karl et M. Viguié.

Le grand festival organisé en l'honneur de SaintSaëns a été éclatant, P. E,


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Dinard. — Grand Casino, — Direction : L. Robberi.

Représentations de comédie avec le concours de Mme Suzanne Devoyod (en représentation); M. Gaston Séverin, de l'Odéon; MM. Jules Mondos, des Nouveautés ; Cazalis, de l'Odéon ; Ph. Damorès, du Théâtre Antoine ; Laforêt, Déjazet ; Bussières, de la PorteSaint-Martin ; Mmes Jeanne Even, de l'Odéon; Cath. Fonteney, Hélène Maïa, du Gymne ; M.-L. Roger, de l'Athénée; Adrienne Girardin, Déjazet.

RÉPERTOIRE : L'Abbé Constantin, La Parisienne,Les Maris de Léontine, Château historique, Le DemiMonde, La Sourie, Mensonge, Le Coeur a ses raisons, L'Arlésienne (avec choeurs et orchestre).

Orchestre napolitain : Sous la direction du maestro Ulysse Bianchiri.

Ouverture du Grand Casino le 1er août. Débuts de la troupe de comédie le 2 acût, dans l'Abbé Constantin. ■

High Life Casino. — Direction : L. Robberi.

Administration : MM. Raffit, administrateur, chef d'orchestre ; Fouquerolle, régisseur, metteur en scène ; Alphonse, chef d'orchestre.

Opéra, opéra-comique : Mmes Dangerville, chanteuse légère; Van-Neim,première du gazon ; Romain, deuxième chanteuse ; Dambre, deuxième dugazon; Rey, duègne; Cahour, Marie Renée, Dejean, troisièmes chanteuses.

MM. Massart, premier ténor; Cadio, baryton ; Durand, première basse ; Romain, premier comique; Dumontier, deuxième ténor ; "Wattel, trial ; Rey, deuxième basse ; Queltier, troisième ténor; Chancel, troisième basse; Soubiès, Denès, coryphées.

Opérette, opéra bouffe : MM. Dumontier, premier ténor; Cadio, baryton; Romain-, premier comique; Wattel, trial; Rey, basée bouffe; Queltier, deuxième ténor; Cahour, Kantz, Urzy, coryphées; Tapie, comique grime.

MM. Van-Neim, première chanteuse; Romain, deuxième chanteuse; Rey, desclauzas; Dambre, troisième chanteuse; Voisin, Soubiès, Dupriez, Chancel, Denez, Marcelle, petits rôles.

Ballet, Divertissement : Mlles Berthellier, première danseuse étoile ; Gina Luparia, première danseuse travesti; Mary-Louise May, Germaine Dugué, Angèle Drieu. Danseuses : Mlles Berger, Thérèse Lampo, Pierina Lampo, Leroy, Méry.

Cadre des choeurs : 20 hommes et dames.

RÉPERTOIRE : Faust, Mireille, Les Pêcheurs de Perles, Paillasse, Sapho, Manon, Mignon, Lakmé, Si j'étais Roi, Mlle Nitouche, La Timbale d'argent, La Mascotte, Les Mousquetaires au Couvent, le Petit Duc, Les Cloches de Corneville, La Fille de Madame Angot, Le Jour et la Nuit, Giroflé-Girofla, Ariette.

Débuts de la troupe d'opérette le 15 juillet, dans le Petit Duc. — Débuta de la troupe d'opéra le 30 juillet, dans Lakmé. — Débuts du corps de ballet le 1er août, dans Faust. D. D.

Evian-les-Bains. — Très belle saison. Mardi dernier, Coeur de moineau, d'Arthus, avec G. Dubosc; mercredi, la Rafale, de Bernstein ; les 27 et 28, admirable « Fête d'Eté », organisée par les dames d'Evian, sous le haut patronage de la colonie étrangère, en faveur du développement du sport nautique. Programme fort bien composé, nous transportant le matin à la source Cachat, l'après-midi au Casino et le soir au théâtre : fête vénitienne, concert, festival Saint-Saëns, kermesse, lâcher de pigeons, grand bal avec cotillon, rabbit chase for boys and girls, etc., etc. E. N.

Lille, — M. Alfred Cortot, le pianiste et le chef

d'orchestre bien connu, vient d'être nommé directeur de la vieille Société des Concerts Populaires, fondée en 1877 par M. Paul Martin, professeur de la classe supérieure de violon du Conservatoire de Lille, et dirigée, après sa mort en 1890 par M. Paul Viardot, et depuis 1893 par M. Emile Ratez, M. Alfred Cortot avait dirigé la saison dernière, avec une magistrale autorité, une nouvelle Société, l'Association symphonique, qui fusionne avec la Société des Concerts Populaires.

L. E.

Nîmes. — Dans cette semaine nationale, le point capital fut sans conteste la représentation populaire gratuite que M. Alix nous offrit. Il donna La Fille du Tambour-Major. La Marseillaise, enlevée par Mme CléLange et MM. Magno Corrada et Aldûra ; les strophes du Chant du Départ, par les mêmes artistes, ont été bissées et trissées. M. Tanneur qui avait, avec son tact de régisseur et de comédien, réglé la pièce, a obtenu un beau succès.

Les Cloches de Corneville, interprétées par MM. Saverna, Aldura, Magno, Corrada, Boulle et M. Javersac, ont brillé d'un éclat nouveau. La Mascotte, Les Mousquetaires au Couvent, Le Lycée de Jeunes Filles, L'auberge du Tohu-Bohu, Salle et Scène, Le Coeur et la Main, opéra-comique de Ch. Lecoq, Niniche et La Bonne à tout faire, ainsi que La Mascotte ont réussi.

N. S.

Royat. — Les représentations lyriques ont un succès immense au Casino municipal sous l'habile et artistique direction de M. Marius Baggers. Les opéras de Faust, le Barbier, la Traviata, Mireille, etc., ont permis aux artistes de faire apprécier leur belle voix et leur talent si réel.

Mmes Morlet, Jyhem, MM. Ariel, Javid, Demay, Bins, ont su conquérir tous les suffrages, et nous n'avons que des compliments à leur adresser.

Mêmes éloges sincères pour les concerts classiques, où les solistes, M. Paulet, Mlle A. Bitsh, etc., savent si bien faire admirer leur beau talent.

Bravo aussi à l'orchestre et à son excellent chef, M. M. Baggers. M. R.

Uriage. — Mlle Brozia, de l'Opéra-Comique, a prêté son concours gracieux à un concert de charité qui a été extrêmement brillant. La séduisante cantatrice a déployé les ressources de son admirable organe, en chantant le grand air de Phryné, air si troublant, dans lequel nous prédisons à Mlle Brozia un triomphe, lors de la prochaine reprise par M. Carré, à l'OpéraComique, du bijou musical de Saint-Saëns.

Mlle Brozia, dans l'air de Maguelonne, de Missa, la mélodie de Xavier Leroux, le Nil, et dans Phryné et la Tosca, a triomphé une fois de plus.

Mme Moras, le distingué professeur de chant, était au piano. U. E.

Vichy. — Alternant avec les représentations musicales, les spectacles de comédie du Casino obtiennent un succès soutenu, Madame Sans-Gêne, avec, comme protagonister, M. Duquesne, créateur du rôle de Napoléon à Paris, et Mme Peuget, excellente sous les traits de la maréehale Lefebvre, attirait foule ces jours-ci. Succès aussi pour le Bercail, l'oeuvre émouvante de M. Bernstein, avec Mme Rosni-Derys, remarquable dans le rôle d'Eveline. Il faudrait du reste, citer tous les premiers sujets de la troupe, tous artistes de talent: MM. Bonarel, Codeau, Barbier, Buguet, Cousin, Haury; MmeS Marsans, Denège, Guertet, Billon, etc. V.Y.

Vittel. — Nous avons eu une très belle représentation de Carmen, que Son Altesse Impériale la Grande Duchesse Vladimir honorait de sa présence,


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L'interprétation était de tout premier ordre et l'orchestre brillamment conduit par M. Focheux, chef d'ochestre du Casino.

Mlle Cortez, de l'Opéra-Comique, qui a incarné de façon parfaite le personnage de Carmen, a remporté de nombreux applaudissements; M. Cossira, dont l'éloge n'est plus à faire, chantait Don José. Gros succès pour M. Jacquin dans Escamillo, et pour Mlle Dupré, qui a dû reprendre deux fois l'air de Micaëla du second acte.

L'ensemble a été excellent et la mise en scène tout à fait réussie.

Si j'étais Roi, a semblé rajeuni, grâce à une interprétation supérieure. La toute mignoune Mlle Dupré fut une Néméa irréprochable, et Mme Castrix une ravissante Lelide. L'organe sonore et caressant de M. Castrix et ses qualités remarquables de comédien lui valurent un gros succès dans le rôle du roi. M. de Poumeyrac se fit applaudir dans Zephoris ; la jolie voix et les ahurissements comiques de M. Sterlin firent merveille dans Pe-fear, et MM. Royol et Jacquin furent comme toujours à la hauteur de leur tâche.

La Traviala consacra définitivement le succès de Mlle Dupré.

Grand succès aussi pour M. Castrix dans le rôle de Georges d'Orbel. Mmes Castrix (Clara) et L'Hérissan (Annette), MM. de Poumeyrac, Sterlin, Lacombe, Meyer et Régnier, tinrent avec talent leurs rôles respectifs. Mise en scène luxueuse. Orchestre et choeurs parfaits sous la direction énergique du maître Julien Focheux. V. L.

ÉTRANGER

Berlin. — Notre saison théâtrale a démontré la grande vitalité de notre art dramatique par nombre de pièces originales ou plaisantes.

Au Lessing-Theater, M. Brahm a donné du Sudermann pour distraire, du Hauptmann pour faire rêver, de l'Ibsen pour élever les esprits. Pierre parmi les pierres, de Sudermann, est un drame d'un tour romantique bien que réaliste, d'un dialogue magistral par l'action, et Pippa danse est une étrange et délicieuse chose qui réunit les deux faces du talent de Gerhart Hauptmann.

Au Neues et au Deutsches Theater, M. Reinhardt a monté avec une véritable magnificence plusieurs pièces de Shakspeare. On le querella à ce propos, on lui reprocha de dénaturer l'esprit des oeuvres, mais il fit de belles recettes.

Le Comte de Charolais, de Beer-Hofmann, est une oeuvre inégale pleine de jolis traits et qui nous promet pour l'avenir un bon poète dramatique.

OEdipe et le Sphinx de Hofmannsthal a des tendances très hardies. C'est une belle pièce dont l'auteur possède un vrai talent et qui méritait de réussir.

Le Kleines Theater a joué tour à tour du Frank Wedekind, du Gorki et de l'Oscar Wilde. Le Marquis de Kerth et Hidalla ont obtenu un grand succès.

Révolution à, la Comédie-Royale, enfin restaurée. L'Empereur a renvoyé le régisseur en chef, M. Grube, parce qu'il s'était permis de chausser des pantoufles dans le rôle du cruel Gessler. A part cela rien à noter, sinon le succès durable de der Schwur der Treue, de Blumenthal (le Serment de fidélité).

L'Opéra royal a joué du Bizet, du Gounod, du Wagner, de l'Auber, sans rien donner de nouveau qu'une bleuette en musique intitulée le Grand Diable.

Son nouveau rival, l'Opéra-Comique (direction Grégor), a donné les Contes d'Hoffmann, le Jongleur de Notre-Dame, de Massenet, et Don Pasquale.

KARL ERICH,

Bruxelles. — A la veille de ses propres fêtes nationales, Bruxelles, chaque année, se pavoise largement de bleu, de blanc et de rouge, couleurs qui voisinent et fraternisent avec le rouge, jaune et le noir.

C'est que la capitale du royaume de Belgique compte non seulement de nombreux Français, mais d'innombrables amis de la France.

Les chambres de commerce contribuent à cimenter des sympathies qui datent de longtemps, et que le souvenirs du généreux secours prêté par le roi LouisPhilippe à notre nationalité naissante, non moins que la mémoire toujours chère de la reine Louise-Marie d'Orléans,fait projondes et sincères.

Les chambres de commerce,disons-nous, car nous en avons deux : l'une ce fonctionnant que sous le contrôle de la légation ; l'autre autonome, c'est-à-dire dégagée de toutes attaches officielles et, malgré certaines hostilités occultes, bien vivante et résolue à vivre.

C'est de cette dernière qu'il importe surtout de parler après la philanthropique et brillante soirée organisée par le Comité que préside M. Charles Roland, et où M. Jules Blazy, le sympathique et actif directeur de la « Compagnie des Indes », occupe les délicates et laborieuses fonctions de trésorier.

Donnée au « Palais d'été », devant une salle comble, cette soirée — un spectacle à numéros, suivi de raout — avait un double but : se solidariser avec la France en fête et combiner le patriotisme avec la charité.

Les oeuvres de bienfaisance, des infortunes intéressantes auront pu être protégées ou soulagées, grâce au résultat obtenu par la Chambre de commerce autonome.

Il y a lieu d'en féliciter chaleureusement les dévoués organisateurs, ainsi que les artistes qui servirent du concours de leur talent un spectacle extraordinairement varié.

Le ténor Deville, dont la jolie voix a chanté amoureusement une « Marseillaise » brillamment enlevée avec le baryton Terlinck et applaudie d'enthousiame, a droit à des compliment particuliers.

Mais le succès, en quelque sorte traditionnel, de la soirée annuelle de l'autonome chambre de commerce française de Bruxelles, fait honneur surtout à l'habile gestion d'une association toute fraternelle, à laquelle M. Jules Blazy, entre autres, se dévoue corps et âme.

TYBALT.

Milan. — Nos compositeurs, dont la production avait considérablement baissé pendant ces deux dernières années, se sont remis au travail. Les nouvelles abondent sur plusieurs opéras nouveaux. M. Pietro Mascagni travaillerait en ce moment à son opéra antique du roman Vestilia, tiré du même nom de M. Rocco de Zerbi.

M. Umberto Giordano aurait terminé un opéra napoléonien dont le livret, la Festa del Nilo, est de M. Victorien Sardou,et se disposait à écrire une Marcelle, dont le livret est tiré aussi d'une oeuvre de Sardou. M. Francesco Cilea, le compopiteur d'Adrienne Lecouvrevr, met la dernière main à Gloria, texte de M. Arthur Colautti, qui sera joué à la Scala de Milan. M. Alberto Franchetti travaille à un nouvel opéra dont le sujet est inconnu et l'on affirme que M. Puccini, après avoir définitivement renoncé à écrire Marie-Antoinette, prépare, pour la saison prochaine, une nouvelle édition de son premier opéra, la Villa. Ce compositeur, toujours désireux de mettre en musique Cyrano de Bergerac, aurait chargé des amis d'entamer de nouveaux pourparlers avec M. Edmond Rostand, afin d'obtenir une autorisation refusée naguère.

A Rome, la commission examinatrice chargée de juger le concours pour une pension de deux années à. accorder à deux jeunes musiciens, commission composée


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de MM. d'Arienzo, président, Costa, Mascagni, Ferroni Gallignani et Scontrino, a terminé son travail. A l'unanimité elle a décidé d'accorder une des deux pensions au jeune maestro Gennaro Napoli, maie elle n'a jugé aucun des autres concurrents digne d'obtenir la seconde. Ceux-ci étaient au nombre de dix-neuf.

ASCANIO.

Ostende. — Théâtre Royal. — Direction : Geo Daveluy.

Administration : MM. Em. Mathy, secrétaire général; Gaston Delières, régisseur général; J. Tasset, chef d'orchestre; Mme Elvire Viola, maîtresse de ballet.

Opérette, opéra-bouffe : MM. Régis, premier ténor; Sylvain, ténor d'opérette; Bergmès, baryton; Martin, premier comique; Gerbeau, premier comique ; Massart, comique ; Lemaire, comique grime; Dua, ténor; Petit, deuxième ténor; Dalman, deuxième baryton; Stacquet, comique en tous genres; Blondel, basse bouffe ; Delvaux, troisième comique ; Durou, troisième ténor ; Masset, troisième ténor.

Mmes Angèle Van Loo, première chanteuse ; Alice Kervan, première chanteuse; Edmée l'avait, deuxième chanteuse; M. Gavelle, deuxième chanteuse; L. Auffray, desclauzas ; Odette Van Riel, troisième chanteuse; Suzel Lesimple, troisième chanteuse; Jeanne Delières, deuxième duègne; Lanciani, Heublen, Gombert et Gilet, petits rôles.

En représentation : Mme Dione et M. René Gervais, du Théâtre de l'Alhambra, de Bruxelles; M. Franck, de l'Olympia, etc., etc.

Cadre des choeurs : 40 hommes et dames.

Ballet: Mlles An. Pelucchi, première danseuse ; C. Céréza, danseuse demi-caractère; Augustine Schneider, danseuse travesti. 20 dames du corps de ballet.

Orchestre sous la direction de M. Jos. Tasset.

Pendant tout le mois d'août, la célèbre troupe des clowns-acrobates, les Omer's, dans leurs créations et pantomimes.

Pièces à grands spectacles : le Tour du monde d'un gamin de Paris, avec des artibtes en représentation, le Voyage de Suzette, les Saltimbanques, la Poupée, etc.

La Petite Bohème (création), Madame Sherry (création), Véronique, Boccace, le Petit Duc, la Fille de Madame Angot, la Belle Hélène, la Grande Duchesse de Gérolstein, les Cloches de Corneville, etc.

Eu outre, nous aurons des représentations d'opéracomique avec les étoiles des premières scènes lyriques. Au mois d'août, représentation de gala réservée aux auteurs belges.

Tournées : Le Bonheur, Mesdames (Francis de Croissel), par Brasseur et la troupe des Variétés. — Jeanne Granier, la Rafale (Bernstein), par la troupe Monteharmont. — Le Duel (Lavedan), par la troupe de la Comédie-Française. — La Belle Marseillaise, par la tournée Baret. — Jeunesse (André Picard), par Mlle Blanche Toutain et la troupe du Gymnase, etc., etc.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Chez JUVEN. — Contes à Vénus, par Jacques Redelsperger.

A LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ASSOCIATION. — Emile Blémont, par Fernand Clerget.

La Vieillesse de Don Juan, la belle pièce de MM. Mounet-Sully et Pierre Barbier, jouée récemment à l'Odéon, vient de paraître chez l'éditeur Fasquelle.

A LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'IMPRIMERIE ET DE LIBRAIRIE. — Au seuil des noces, suite de l'Education du sentiment, par Edward Montier. — V Incroyable aventure de sir John Besnard, le Journal d'un assassiné, par G. Renouard. - Une suite à l'histoire de PortRoyal, Jeanne de Boisgnorel et Christophe de Beaumont (1750-1782), d'après des documents inédits, par A. Gabier. — Petit Pêne, une âme d'enfant, par José Vincent. — Les Principes de 1789, par Henri Chantavoine.

Chez HACHETTE. — Les Grands écrivains français, Calvin, par A. Bassert, — L'Erreur d'aimer, par Mmc Humphry Ward, traduit de l'anglais par J. de Mestral-Cambrenont. — Innocent III, la Papauté et l'Empire. — Le Siam et les Siamois, par Lunet de Lajonquière.

Chez PERRIN. — Le Cardinal de La Valette, lieutenant général dos armées du roi, 1635 à 1639, par le vicomte de Noailles.

Chez VICTOR HAVARD. — Visions d'Engadine, par Henry de Souvalle.

Chez LEMERRE. — Tableau de la sculpture italienne au seizième siècle, Jean de Bologne (1524-1608), fin de la Renaissance, par Pierre de Bouchaud.

Chez PODSSIELGDE. — L'Art du Lecteur, l'Art du Diseur, l'Art de l'Orateur, par Maurice Castellar.

Chez FISCHBACHER. — Les rythmes du regard et la dissociation des doigts, par Marie Jaëll.

A LA LIBRAIRIE LAROUSSE. — Le supplément au Nouveau Larousse illustré a été conçu sur le même plan et rédigé dans le même esprit que l'ouvrage lui-même. Il a pour objet, tout en réparant les quelques omissions qui ont pu être relevées, de mettre à jour les articles primitifs et d'enregistrer tout ce qui s'est produit depuis leur publication dans les divers ordres d'idées : faits politiques, découvertes scientifiques, explorations et voyages, comptes rendus des oeuvres marquantes de la littérature et des beaux-arts, biographies des personnalités nouvellement venues à la notoriété, etc. Il constitue donc par là même une véritable encyclopédie des hommes et des événements contemporains, et s'il est absolument indispensable à quiconque possède le Nouveau Larousse illustré, il a indépendamment de cela un intérêt propre qui le rendra fort précieux même pour ceux qui ne le possèdent pas.

On s'est efforcé d'y dresser l'inventaire complet et méthodique des formes si variées de l'activité humaine à notre époque, et si la tâche a été particulièrement difficile et délicate de réunir sur une période qui s'élabore pour ainsi dire sous nos yeux des documents exacts et. complets, la mise en oeuvre de ces matériaux inédits et l'actualité des sujets traités donneront à ce' Supplément un caractère exceptionnellement attrayant de vie et de nouveauté. On a fait entre autres dans le choix des biographies la part aussi large que possible à tous ceux dont la place est aujourd'hui marquée dans le domaine des sciences, de la littérature, des arts, de la politique, etc. Conformément à la règle rigoureusement suivie dans le Nouveau Larousse illustré, on s'est attaché à conserver partout l'impartialité la plus absolue.

Quant à l'illustration, elle sera dans le Supplément ce qu'elle a été dans l'ouvrage même : variée, sincère et toujours documentaire. Outre les nombreuses gravures répandues dans le texte, le volume contiendra huit magnifiques planches en couleurs : Algues, Bois (2 planches), Couleurs (2 planches), Crustacés, Légumes, Océan.

MEMENTO,


LE MONDE ARTISTE 363

NOTES ET INFORMATIONS

— ENTRE LA TRAGÉDIE ET LA COMÉDIE,

L'an passé, le jour du concours de déclamation au Conservatoire — c'est-à-dire à l'Opéra-Comique & M. Félix Duquesnel avait eu l'idée charmante de réunir chez lui ses collègues de la critique dramatique en Un déjeuner où l'esprit des convives n'avait pour égal que la succulence des mets. Malheureusement, cette année, l'excellent critique du Gaulois, qui voulait créer une « tradition », n'a pu, à cause de l'état de santé de sa femme, réaliser son aimable projet.

Ses collègues ont donc repris sa pensée, avec le vif regret de ne le pouvoir compter lui-même au nombre de leurs invités. Ils ont cordialement déjeuné ensemble au Café Anglais. Tandis que dans le salon 11, et sous la gracieuse présidence de MB» Bartet, le jury dévorait des plats exquis — en attendant sans doute de dévorer des concurrents, — tout à côté, dans le salon 10, quelques bons camarades de la critique « devisaient gentement en humant le piot ». Ces convives étaient MM. Catulle Mendès, Camille Le Senne, Edmond Stoullig, Adolphe Aderer, Nozière, François de Mon, Serge Basset et Louis Schneider, et la présidence de la réunion avait été délicatement offerte à Mme Catulle Mendès. On ne s'est point, paraît-il, ennuyé une minute. On a parlé théâtre, naturellement, et aussi cuisine, — et on s'est donné rendez-vous au concours de tragédie de l'an prochain...

Mauvi conseil.

A Berlin dernièrement, une jeune actrice de grand talent, Mlle Georgme Sobieska, a tenté de se suicider. Ce drame provoqua une pénible émotion dans le monde des lettres. Mlle Sobieska, qui était autrefois au Raimund-Theater de Vienne avec des appointements de 6.000 francs, fut engagée par le direcleur d'un grand théâtre de Berlin pour 3.000 par an. Le désir de débuter dans la capitale de l'empire allemand lui fit accepter ce traité moins avantageux. Elle ne sut que trop tôt ce qu'allait lui coûter cette ambition. Mlle Sobieska dut payer elle-même ses costumes, et les pièces dans lesquelles elle jouait exigeaient des toilettes extraordinaires. La pauvre artiste s'endetta, et, ne sachant comment sortir d'embarras, elle s'adressa à son directeur qui lui dit brusquement : « Allez vous faire pendre! » Mlle Sobieska, affolée, suivit à la lettre l'avis du directeur. Des voisins accourus heureusement à temps coupèrent la corde. L'artiste est gravement malade et ne sera pas avant longtemps en état de remonter sur la scène. En attendant, plusieurs spectateurs généreux se sont cotisés pour payer les dettes de l'actrice.

— Une lettre inédite de Boïeldieu.

Le musicien des Voitures versées se déclarant incapables d'écrire une romance, voilà qui n'est pas banal.

Loreaux de Ronsière, un des neveux de Berton, l'ancien directeur du Théâtre-Italien, avait remis des paroles à Boïeldieu. Au bout de quelque temps, je compositeur lui écrivit ;

« Mon cher Loreaux,

« Excusez-moi si je vous renvoie votre jolie Romance, mais d'après nos conventions, j'ai essayé de la faire et n'ai jamais pu trouver qu'une moitié de Romance.

« Ces vers seraient suffisants si on faisait un adagio, mais le sujet demande un peu d'agitation, et alors on ne peut pas y donner tout le piquant qu'il faut à ces sortes de compositions... du moins voilà ce que j'ai éprouvé en essayant. Tâtez d'un autre compositeur, peut-être trouvera-t-il ce que j'ai cherché en vain. Croyez à mes regrets de n'avoir pu vous être agréable, mais vous devez sentir qu'ayant renoncé aux romances de piano depuis très longtemps, je ne puis me remettre au jour, dans ce genre, qu'avec quelque chose dont je sois content.

« Recevez l'assurance de ma parfaite considération

« BOIELDIEU. »

== En mémoire de Gounod.

On se souvient que la souscription nationale pour élever à Gounod le beau monument dû au ciseau de Mercié, qu'on peut admirer dans le parc Monceau, avait produit en quelques jours plus de 100.000 fr. Tous frais payés, il restait un reliquat de 3.300 fr., que le comité du monument et la famille du maître décidèrent de distribuer en encouragements à de jeunes musiciens. La Société nationale des BeauxArts, qui venait justement d'organiser une section de musique dont les concerts ont brillamment réussi au Grand-Palais de l'avenue d'Antin, était toute désignée pour répartir ces primes pendant les trois années 1906, 1907 et 1908.

Les lauréats de cette année, choisis par un vote, sont : MM. Huré (Jean-Louis), Busser (Henri) et Philip (Paul-Camille).

C'est une touchante façon d'honorer le grand musicien française

— Différentes impressions wagnériennes de deux musiciens.

M. Adolphe Jullien rappelle dans les Débats les lettres publiées par deux musiciens de grande valeur qui ont éprouvé à Bayreuth des impressions complètement opposées devant les oeuvres de W agner. Les premières, qui remontent à 1876, sont de Tschaikowsky; les autres sont datées de 1889, et signées par Guillaume Leken, qui mourut à vingtquatre ans du typhus, après avoir publié des compositions de grande valeur.

Tschaikowsky juge ainsi la Tétralogie wagnérienne : « Bayreuth, écrit-il, m'a laissé un mauvais souvenir, bien que mon amour-propre de compositeur y ait recueilli de nombreuses satisfactions. J'y ai eu la preuve que je n'étais pas inconnu comme je le croyais. Mais le souvenir désagréable provient du fracas ininterrompu que j'ai été forcé de subir. Ce fracas s'est heureusement terminé jeudi avec le dernier accord du Crépuscule des Dieux. Je me suis senti libéré comme après une détention. Les Niebelung peuvent à la rigueur être une oeuvre grandiose, mais il est certain que jamais il n'y eut de bavardage plus long et plus ennuyeux. »

Guillaume Lekeu, lui, s'exprime différemment : « J'ai entendu à l'Opéra de Munich un véritable chef-d'oeuvre! C'est le Vaisseau Fantôme de Wagner. C'est prodigieux! Wagner écrivit cet opéra à Paris


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LE MONDE ARTISTE

à l'âge de vingt-cinq ans : c'est une oeuvre de jeunesse, et c'est admirable. On n'y retrouve pas encore l'emploi surprenant du leitmotiv qui paraît dans Tristan, mais la mélodie est superbe de vie, de passion, et toujours conforme au caractère du personnage qui la chante. C'est une oeuvre forte et admirable qui dérive sans aucun intermédiaire de Fidelio. »

Et de Bayreuth, il écrit ces lignes : « Wagner ne peut être compris au piano; écouter, ou plutôt, voir un de ses drames c'est entrer dans un monde tout à fait nouveau dont je n'avais jusqu'à présent aucune idée. J'ai pleuré presque tout le temps; Parsifal m'a rendu passionnément religieux, et j'éprouve souvent le besoin d'aller à la messe, puisque c'est la seule chose qui me rappelle ce rêve surhumain. »

DROITS D'AUTEURS

Librairie. — Application du régime spécial de la librairie aux cylindres et disques pour phonographes et gramophones.

Un arrêt de la Cour de Paris, en date du 1er février 1905, a jugé que l'impression sur des cylindres d'un phonographe ou des disques d'un gramophone, de paroles sans musique ou de chants avec paroles doit être assimilée, dans le sens étymologique et juridique du mot, à une véritable édition. En conséquence de eet arrêt, les départements de l'intérieur et de la justice ont décidé que les cylindres de phonographes et les disques de gramophones impressionnés, provenant de l'étranger, seraient assujettis aux mêmes formalités que les articles de librairie. Par suite, ces objets ne pourront dorénavant être admis, à l'entrée en France, que par les bureaux de douane ouverts à l'importation de la librairie, et dans les conditions fixées tant par la loi du 9 mai 1841 (art. 8) que par l'ordonnance royale du 13 décembre 1842.

Les observations préliminaires et les notes explicatives du tarif devront être complétées suivant les indications du carton modificatif.

— Collection détruite.

Lors du désastre de San Francisco, la précieuse collection de violons appartenant à Mackay — le roi de l'argent, — a été complètement détruite. Cette collection était fameuse, non seulement en Amérique, mais dans toute l'Europe. M. Mackay est bien connu des marchands de violons de Vienne qui lui avaient fourni des Stradivarius, des Guarueri,des Amati, etc. à des prix énormes, chaque fois que les garanties d'authenticité étaient suffisantes. Une des dernières acquisitions du fameux collectionneur avait été un beau violon de Joseph Guarueri de Jesu qu'il avait payé 16,000 francs. La valeur de la collection détruite s'élevait à plusieurs millions de francs, si l'on tient compte de la hausse survenue, depuis quelques années, dans le prix des violons anciens.

— Défense impériale.

L'intendant général des théâtres de la Cour à Berlin, parlant au nom de l'Empereur, a fait défense aux artistes qui relèvent de sa direction, de chanter dans les gramophones, et cela sous peine de la résiliation de leur contrat. L'interdiction est basée sur ce fait qu'il arriva souvent que des chanteurs de l'Opéra Royal se virent dans l'impossibliité de

participer aux représentations, par ce que les efïorts qu'ils avaient fait pour chanter au gramophone les meilleurs morceaux de leur répertoire leur avaient causé de graves indispospositions et les avaient empêchés de remplir régulièrement leurs obligations au théâtre. Ce prétexte paraîtra peut-être un peu excessif.

— Mozart poète.

Une revue humoristique de Munich, Jugend, a publié, dans un numéro consacré à Mozart, une petite pièce de vers qui ne manque pas de saveur. Nous la reproduisons avec son titre :

SERMON PRÊCHÉ PAR MOZART DU HAUT DES CHAMPS-ELYSÉES

« Mes très chers frères, jeunes et vieux, je dois aujourd'hui vous adresser un sermon. Je fus certainement un homme modeste, je n'ai jamais amassé d'importants trésors, et maintenant que je suis en haut, dans le ciel, assurément il n'entre pas dans mes intentions de chanter moi-même mes louanges. Une chose, toutefois, m'a constamment exaspéré; c'est que l'on entend toujours le même vieux refrain : que je suis facile à jouer et facile à comprendre ; Ici, je dois protester. Je trouve ces allégations dommageables. A peine un enfant peut-il écorcher une gamme, aussitôt c'est Mozart que son maître lui donne à maltraiter; il s'escrimera sur le menuet de mon Don Juan, sur le duo de Papageno et de Papagena, sur Voi che Sapete de mes Noces de Figaro... Les violonistes ne me traitent pas mieux. A peine l'un de ceux-ci connaît-il passablement ses notes, que déjà il attaque solennellement l'andante de quelqu'une de mes sonates. Mais ceux qui jouent ne sont pas ceux qui font le pire pour ma musique. Il y a ceux qui, hypnotisés par le grand génie, tirent des pots-pourris de mes ouvrages... Rien, oh! mais non, il n'y a plus rien de sacré pour eux. Et aussi, dès que malheureusement quatre dilettanti se rencontrent et s'entendent pour former un quatuor, que trouvera-t-on sur leurs pupitres ? Encore Mozart! Edition Litolff, édition Peters! Oh! les éhontés malfaiteurs!... Non, mes très chers frères, je ne suis pas tellement facile à jouer, tellement sans conséquence, tellement compréhensible pour tous et superficiel. Je ne suis pas une pierre de touche pour les petits enfants, je ne suis pas une victime qu'il faille sacrifier aux musiciens infirmes; il faut être un véritable artiste pour me jouer avec distinction, d'une manière intelligente et line. Comprendre mon oeuvre, honorable admirateur, cela n'est pas d'un fétu plus facile ou plus difficile que de comprendre l'oeuvre de Beethoven, de Wagner, de Strauss ou de Liszt.

« Soit dit, chers amis, pour que vous n'en ignoriez ! Soit dit aussi dans le but qu'à la fin des fins vous vous corrigiez et ne transformiez plus mes belles oeuvres en une pâte déliquescente.

« Sermon fait en janvier 1906, dans la gloire du paradis par

« Wolfgang Amédèe Mozart et sa bien-aimêe Constance. »

— Un nouveau violon.

Un perfectionnement aurait été apporté au violon par un fabricant anglais. Cette innovation, dénommée Kokin, consisterait à faire entrer dans la construction de l'instrument cinq espèces de bois,


LE MONDE ARTISTE 365

depuis le bambou jusqu'au sapin. Le résultat serait que le son du violon acquiert ainsi une surprenante ressemblance avec la voix humaine du contralto.

— Un don précieux.

Un don précieux a été fait dernièrement au Musée royal de Prague parle Bohême Joseph Sediwa, propriétaire d'une fabrique d'instruments à vent située à Odessa. Il consiste en une collection de 63 instruments à vent qui montre l'évolution depuis la moitié du 18e siècle jusqu'à nos jours, et compte un nouvel instrument inventé par le donateur. A cette collection étaient jointes 23 sourdines différentes et des appareils spéciaux pour renforcer les sons.

Le tout était accompagné d'un chèque de 300 couronnes pour couvrir les dépenses éventuelles. On estime la valeur de cette collection à 2.800 roubles

— Critique américaine.

Récemment, une troupe ambulante a donné, dans les principales communautés de l'Etat d'Indiana, des réprésentations d'Hamlet. Voici en quels termes le critiqué dramatique d'un journal du pays apprécie cet effort artistique :

« M. Walter Wheteride et sa troupe ont joué hier Hamlet. Ce fut un grand évènement mondain auquel l'élite de la cité avait tenu à honneur d'assister.

« Depuis de longues années, on se dispute sur la question de savoir si c'est Bacon ou Shakespeare qui a écrit les pièces qu'on attribue communément à ce dernier. Depuis hier, il est fait facile de résoudre la question :

« Qu'on ouvre les tombes des deux auteurs dramatiques et il sera aisé de reconnaître celui des deux qui a écrit Hamlet: il a dû se retourner hier soif, »

COURRIER DE LA SEMAINE

— A l'Opéra.

Lundi M. Jaume, le nouveau pensionnaire de M. Gailhard, qui fut si chaleureusement accueilli lors de sa première apparition sur la scène à la matinée gratuite du 14 juillet, a fait devant les abonnés son second début dans Guillaume Tell.

Sou succès a été très grand, principalement dans le duo avec Mathilde, le trio célèbre et l'andante du grand air du quatrième acte, que la salle voulait bisser. Voila longtemps que nous n'avions entendu des ut de poitrine dé cette qualité. On pourrait rétablir pour M. Jaunie les phrases que chantait Duprez et que l'on coupe habituellement.

M. Bartet chantait Guillaume avec autorité. M. A. Gresse, très dramatique dans Gessler ; MM. Chambon, Nuibo, Delpouget, etc., et Mlle* Demongeot et Laute ont contribué au vif succès de cette belle représentation.

Ou n'a pas moins applaudi le corps de ballet : au premier acte, la danse était conduite par Mlles Viollat, Beauvais et G. Couat, et, au troisième acte, en tête de la tyrolienne, se trouvaient Mlles Lobstein, Vangoethen, suivies de Mlles Barbier, Meunier, Billon,L. Couat, Bouvier, Urban, Dockes et Guillemin.

L'orchestre était dirigé, avec maîtrise, par M. H. glisser.

— A J'Opéra=Comique.

M. Domnier, lauréat du Consevatoire, devient pensionnaire de M. Albert Carré.

— A la Comédie-Française.

M. Jules Claretie a reçu une comédie en trois actes : Chacun sa vie, de MM. Gustave Guiches et P.-B. Gheusi.

C'est M. de Féraudy qui créera le principal rôle de cette pièce.

Deux actes de la Courtisane ont été déjà mis en scène, et tout fait prévoir que, en dépit des vacances, la pièce de M. Arnyvelde sera prête à passer fin septembre. Elle se trouvera donc la première nouveauté de la saison. La pièce de M. Paul Adam viendra ensuite, puis celle de M. Henry Bataille, celle de MM. Octave Mirbeau et Nathanson, etc., etc.

Il est probable qu'entre temps on remettra à la scène le Père prodigue, qui n'a pas été joué depuis le départ de M. Frédéric Febvre. M. Leloir lui succéderait, et Mlle Sorel jouerait le rôle d'Albertine Delaborde.

— La Comédie-Française a communiqué à la presse la note suivante, d'une ironie plaisante :

Les auditions annuelles à la Cômédie-Française auront lieu après la distribution des prix; mais il n'y a pas lieu à engagements nouveaux puisque M. Claretie laisse les lauréats de cette année à l'Odéon et que la Comédie, sa troupe étant complète, ne peut recueillir ceux des artistes dont M. Antoine n'a pas renouvelé les engagements.

Alors pourquoi ne pas supprimer ces auditions, tout simplement ?

— On a consacré, au Gimetière Montparnasse, un beau monument funéraire élevé à Maria Legault, la charmante artiste brusquement enlevée l'année passée. Sur le fond d'une chapelle ouverte, en granit noir, se détache d'une manière saisissante le buste de la défunt » , fait en 1888, par M. Bernstamm, au moment de son engagement à la Comédie-Française. Ce buste est posé sur une gaine artistique, également en marbre blanc, portant l'inscription :

MARIA LEGAULT Comédie-Française 1858-1905 encadrée d'une palme et d'un masque grec.

— On prête à M. Antoine l'intention, à la suite du succès de M. Rollan au Conservatoire dans Clatterion, de remonter le chef-d'oeuvre d'Alfred de Vigny pour ce jeune comédien d'avenir, si M. Claretie ne le réclame pas.

— M de Porto Riche, l'auteur d'Amoureuse et du Passé, est nommé administrateur de la Bibliothèque Mazarine. Par le même arrêté du ministre de l'Instruction publique, M. Paul Chevreux, archiviste de la Seine-InféT rieure, est désigné comme inspecteur général des bibliothèques et des archives, et M. Kohler, attaché à la bibliothèque Sainte-Geneviève depuis 1883, est nommé administrateur de cette bibliothèque.

— Le L'orchestre Colonne se rendra en septembre à Berlin, et interprétera dans une série de concerts des oeuvres de Berlioz et de Beethoven. De même, l'orJ chestre Lamoureux entreprendra en automne un voyage en Allemagne. Il se fera entendre successivement à Dresde, Leipzig, Francfort-sur-le-Mein, Mannheim, Hanovre et Hambourg.


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LE MONDE ARTISTE

— M. Porel, qui réclamait 10.000 francs de dédit à son ancien pensionnaire M. Gémier, pour rupture de contrat, vient de perdre son procès.

M. Gémier s'était défendu en disant qu'engagé comme vedette, il n'avait reçu qu'un rôle indigne de lui, celui du comte de Crissé dans la Belle Madame Hébert, d'Abel Hermant, et qu'ainsi c'était M. Porel lui-même qui l'avait forcé à rompre le contrat.

La 3° chambre du tribunal lui a donné raison. Le jugement décide qu'en reconnaissant « à Gémier le droit sur l'affiche à la première vedette, ainsi que l'exige son talent », Porel s'était implicitement engagé à ne pas distribuer à son pensionnaire des rôles effacés. M. Porel a ainsi provoqué la rupture du contrat, et ne saurait, aujourd'hui, réclamer un dédit.

— M. Alexandre Guilmant vient de terminer la cinquième année de ses séances historiques d'orgue du Trocadéro ; pendant ces cinq années, M. Guilmant a fait entendre 425 oeuvres différentes, par écoles et par nationalités.

PROVINCE ET ÉTRANGER

— Les fêtes d'Orange.

MM. Paul Mariéton et Antony Real ont définitivement (arrêté le programme suivant qui réunit à deux chefs-d'oeuvre classiques, quatre pièce de la nouvelle et si curieuse école dramatique contemporaine :

Le samedi 4 août, le soir : 1° Hécube, tragédie en 3 actes de M. Lionel des Rieux. Distribution : Polyxène, Mlle Lara (de la Comédie-Française); Hécube, Mlle Roch (de la Comédie-Française); Pyrrhus, M. Fenoux (de la Comédie-Française), etc., etc. Polyeucte, tragédie en 5 actes de Corneille (à l'occasion du TriCentenaire). Distribution : Polyeucte, M. MounetSullz; Sévère, M. Albert Lambert fils; Félix, M. Ravet (de la Comédie-Française); Néarque, M. Camille Gorde (de l'Odéon), etc., etc. Pauline, Mme Adeline Dudlay (de la Comédie-Française) ; Stratonice, Mlle Roche (de la Comédie-Française).

Le dimanche 5 août, le soir : 1° Polyphème, drame en 2 actes d'Albert Samain. Distribution : Polyphème, M. Albert Lambert fils; Acis, M. Saillard, du Théâtre de l'OEuvre; Galathée, Mlle Berthe Bovy, lauréate du Conservatoire; Lychas, Mlle Lucy Fleury. 2° Horace, tragédie en cinq actes, de Corneille (à l'occasion du TriCentenaire, avec mise en scène nouvelle). Distribution : Horace, M. Monnet-Sully; Curiace, M. Albert Lambert fils; le vieil Horace; M. Ravet, etc., etc.; Camille, Mme Adelide Dudlay, (de la Comédie-Française) ; Julie, Mlle Lara; Sabine, Mlle Roch.

Le lnndi 6 août, représentation exceptionnelle, au coucher du soleil : 1° les Funérailles d'Homère, drame en un acte, en vers,de M. Elzéar Rougier. Distribution: le viel Homère, M. Camille Gorde, de l'Odéon ; le pâtre, Mlle Lucy Fleury; le marchand de bestiaux, M. Ravet. 2° Sapho désespérée, drame antique en deux actes, en vers, de Mme Lucie Delarue-Mardrus. Distribution : Sapho, Mlle Ventura, de l'Odéon ; Anactoria, Mlle Berthe Bovy; Piraon, M. Saillard; Lunice, Mlle Dermoz, etc. Musique de scène de M. Raymond Bonheur, exécutée par l'orchestre de la Comédie-Française.

— Une subvention de 2.000 francs a été accordée à titre d'encouragement, par le ministre des beaux-arts, au théâtre du Peuple de Mussang. Nous applaudissons a cette décision.

■— Rapprocher les arts et les sports, trop séparés, associer la culture intellectuelles et la culture physique comme elles l'étaient dans l'antiquité grecque, faire profiter l'art dramatique des manifestations sportives,

en se servant de lui pour les ennoblir, telle fut l'idée émise dans un récent congrès tenu à la Comédie-Française devant un auditoire d'artistes et de gens de sport. Et c'est pour assurer à cette idée une application pratique que M. Maurice Pottecher, le fondateur du Théâtre du Peuple, s'associant à M. Pierre Conbertin, président du Comité international olympique, donnera le 5 août son dernier Spectacle: Le Sotré de Noël, une des comédies les plus gaies et les plus pittoresques de son répertoire, comme couronnement d'une fête sportive organisée avec le concours de plusieurs Sociétés régionales, et comprenant une course d'automobiles, un concours d'escrime et des jeux athlétiques. Des trains spéciaux seront mis en marche à l'occasion de cette fête, qui attirera, de Lorraine et d'Alsace, une grande affluence de spectateurs.

— Sur la proposition de M. le conseiller J. Weinberger, rapporteur au congrès international des éditeurs, l'assemblée a voté à l'unanimité le voeu suivant : « Le congrès international des éditeurs exprime l'espoir que, dans un avenir prochain, l'accord s'établira, en Allemagne, entre tous les intéressés pour la réglementation des droits d'auteur. Il souhaite que le gouvernement, répondant aux désirs des éditeurs et des auteurs, crée un organisme officiel pour la défense de leurs intérêts. Le congrès demande que l'on fonde des comités pour la perception des droits d'auteur dans les pays de l'empire où il n'en existe pas encore, et que toutes les sociétés formées dans ce but soient fédérées. »

— Les héritiers de Brahms ont cédé à la Deutsche Brahms Gesellschaft la perception des droits d'auteur sur l'exécution des oeuvres du maître. Déjà en possession des manuscrits de Brahms, la dite société entreprendra incessamment la publication de pages inédites du grand compositeur viennois.

— Nous apprenons, de Londres, que M. Van Dyck a loué pour janvier et février 1907, la salle de CoventGarden. Il compte y donner, en compagnie d'artistes hors de pair, une série de représentations d'oeuvres de Wagner.

— De Berlin.

Pour remplacer à l'Opéra-Royal de Berlin M. Charles Muck, on parle de M. Léo Blech, compositeur âgé aujourd'hui de trente-cinq ans et dont un des derniers ouvrages, Roi des Alpes et ennemi des hommes, trois actes d'après le célèbre auteur viennois Ferdinand Raimund, a été joué sur plusieurs scènes allemandes avec succès. D'après les renseignements officiels fournis précédemment, le poste dont il s'agit à l'Opéra de Berlin ne serait vacant que pendant sept à huit mois, puisque le congé accordé à M. Muck expire en mai 1907.

— Il a fallu vingt-deux années pour que les héritiers de Smetana puissent s'assurer enfin sur ses oeuvres les droits d'auteurs qui leur reviennent. On avait répondu jusqu'ici aux deux filles du célèbre compositeur tchèque et aux enfants d'une troisième fille que la légitimation du testament n'était plus possible à cause de l'omission, dans les délais réglementaires, de certaines formalités. Les héritiers ont persisté dans leurs réclamations et viennent d'obtenir gain de cause. On a compris enfin la nécessité de faire fléchir la lettre morte d'un texte quand son application rigoureuse entraîne de trop flagrantes iniquités.

— L'Intendance des théâtres de la Cour, à Munich, vient de communiquer aux journaux la note suivante au sujet des représentations wagnériennes au Théâtre du Prince-Régent : l'Anneau du Nibelung de Richard Wagner sera représenté deux fois pendant les fêtes de cet été, du 18 au 22 août et du 31 août au 4 septembre.


LE MONDE ARTISTE

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La distribution des rôles est actuellement arrêtée ainsi : Wotan, M. Feinhals et M. Bauberger ; Donner, M. Bauberger et M. Sieglitz ; Froh, M. Holzapfel et M. Koppe ; Loge, M. Walter et M. Briesemeister ; Alberich, M. Zador ; Mime, M. Hofmüller et M. Reiss ; Fasolt, M. Bender; Fafner, M. Gillmonn ; Fricka, Mlle Huhn et Mme Preuse-Matzenauer; Freia, Mlle Koboth et Mlle Delsarta, ou bien Mme Preuse-Matzenauer et Mme Schumann-Heink ; Woglinde, Mme Boselti et Mlle Koch; Wellgunde, Mme David et Mlle Flith; Flosshilde, Mme Preuse-Matzenauer et Mlle Hoefer ; Siegmund, M. Kraus et M. Hagen ; Sieglinde, Mlle Ternina et Mlle Morena ; Hunding, M. Bender et M. Gillmann ; Brunehilde, Mme Plaichinger et Mlle Fas-bender, ou bien Mme Burk-Berger ; Siegfried, M. Knote et M. Burrian ; l'oiseau de la forêt, Mme Bosetti et Mlle Gehrer; Gunther, M. Brodersen et M. Zador; Hagen, M. Gillmann et M. Bender ; Gutrune, Mlle Koboth et Mlle Fay ; Waltrante, Mme Schumann-Heink et Mme Preuse-Matzenauer ; Première norne, Mme Schumann-Heink et Mlle Blanck ; Deuxième norne, Mlle Huhn et Mme Preuse-Matzenauer ; Troisième norne, Mme Burk-Berger et Mlle Flith. Chefs d'orchestre, M. Félix Mottl et M. Fischer.

Les Maîtres-Chanteurs seront joués cinq fois, les 13, 16, 25, 28 août et le 6 septembre. Voici la distribution des rôles : Hans Sachs, MM. Feinhals, Bauberger et Van Rooy; Walther, MM. Knote, Burrian et Walter; Pogner, MM. Bender et Gillmann ; Kothner, MM. Brodersen, Zador et Gura ; Beckmesser, M. Geis et Zador; David, MM. Walter, Hofmüller et Reiss; Eva, Mlles Koboth, Tordek et Mme Bosetti ; Magdeleine, Mme Preuse-Matzenauer et Mlle Blank. Chefs d'orchestre, MM. Félix Mottl et Fischer.

Tannhäuser sera donné le 14, le 26 août et le 7 septembre avec les rôles ainsi distribués : Tannhäuser, MM. Knote, Burrian et Forchhammer ; Wolfram, MM. Brodersen et Bauberger ; Le Margrave, MM. Guillmann et Bender ; Elisabeth, Mlles Morena, Fay et Farrar; Vénus, Mlle Fassbender et Mme Burk-Berger; le Pâtre, Mme Bosetti et Mlle Koch. Chef d'orchestre, M. Richard Strauss.

— Le Deutsches Volkstheater de Vienne a organisé, il y a six mois, un concours auquel il avait convié tous les auteurs dramatiques autrichiens. Ceux-ci ont répondu au nombre de cinq cents, et le jury chargé de discerner dans cette production en masse les trois oeuvres les meilleures (ou les moins mauvaises), n'a pas eu à lire moins de deux mille quatre cents actes de drames et de comédies. Les trois pièces sur lesquelles s'est porté le choix du jury vienne d'être représentées au Volkstheater et ont été sifflées toutes les trois. Cette expérience prouve-t-elle l'inutilité des concours, le mauvais discernement du jury, l'incompréhension d'un public sans pitié, ou la disette de bons auteurs dramatiques autrichiens ? Il serait téméraire de conclure. Mais ce qui est certain, c'est qu'on n'organisera plus de concours dramatique.

TOUT-LE-MONDE.

NÉCROLOGIE

— Le poète de ballets Franz Gaul vient de mourir à Vienne, à l'âge de soixante-neuf ans. Il acquit d'un seul coup une grande notoriété lorsqu'il fit représenter en 1885 le ballet Valses viennoises, dont la musique fut écrite ou arrangée par M. Joseph Bayer. Ce ballet était un véritable poème de la danse, dans lequel, au milieu de tableaux de la vie viennoise, on avait intercalé des valses de Johann Strauss le père et de l'autre Johann

Strauss, le roi de la valse, comme on l'appelle toujours à Vienne. Gaul écrivit plusieurs ballets, la plupart en collaboration. Les principaux sont : Puppenfee, d'après un scénario imaginé par la princesse de Metternich, Contes de la danse, Hors du pays, Porcelaine de Meissner, etc., etc. Comme Valses viennoises, la Puppenfee a été mise en musique par M. Joseph Bayer.

— Nous avons le vif regret d'apprendre la mort, à Pierrelatte (Drôme), de notre confrère M. Jules Chapon, âgé de soixante-sept ans, qui avait débuté dans le journalisme en 1861, au Progrès de Lyon, d'où il passa en 1863 à la Gironde, où il rédigea notamment le feuilleton dramatique. En 1874, il était devenu co-propriétaire de la Petite Gironde avec son beau-père, M. Gounouilhou.

M. Chapon, qui fut longtemps membre du Comité de l'Association de la Presse républicaine départementale, et Syndic de l'Association des Journalistes républicains français, était chevalier de la Légion d'honneur.

COURRIER DE LA MODE

La mode ne s'occupe pas seulement de chiffons. Elle régit aussi les lois mondaines, et s'occupe des jeux non moins que des chiffons. Le Bridge continue a régner en maître à la plage et à la montagne, comme il absorbait cet hiver, les loisirs de tous nos élégants mondains parisiens. Je ne dis pas si j'admire cette passion du jeu. Je constate seulement, et j'affirme que dans tous les salons, du plus coquet, du plus riche, au plus modeste, partout on joue, comme si la musique, la littérature ou la conversation n'avaient plus aucun charme.

En ce moment, comme toilette, c'est le piqué, la toile, la batiste, ou le linon qui règnent en maîtres, en fait de tissus. Et comme nuance, c'est surtout le blanc qui domine.

Pour répondre à une de nos aimables abonnées, je dis que le savon de l'Anti-Bolbos, préparé avec les mêmes principes, est précieux pour les personnes sujettes aux petits points noirs qu'il prévient et contribue avec l'Anti-Bolbos à faire disparaître. Prix, 3 fr. 50 le pain ; 10 francs la boîte de trois pains ; franco contre mandat-poste, 4 francs et 10 fr. 85, adressé à la Parfumerie Exotique, 35, rue du QuatreSeptembre.

BERTHE DE PRÉSILLY.

CONSEIL. — La véritable eau de Ninon, recette de la jeunesse et de la beauté légendaire de Ninon de Lenclos, embellit la peau, empêche et efface les rides, boutons, tâches de rousseur. Prix du flacon, 6 francs ou franco, contre mandat-poste, 6 fr. 50. Exiger le nom de la Parfumerie Ninon, 31 rue du Quatre-Septembre, pour éviter les contrefacons.

B. DE P.

Voulez-vous ne plus tousser? Faites usage de la Potion antiseptique du docteur Bandiera, c'est un expectorant efficace. Ce remède guérit rapidement, non seulement la toux, provenant d'un simple refroidissement, mais aussi la raucité, symptôme du catarrhe des brouches, qui se manifeste par les maladies de la gorge.

La Potion antiseptique se vend à Palerme (Sicile), à la Pharmacie nationale, rue Cavour, 89-91, au prix de 5 francs la bouteille.


368 LE MONDE ARTISTE

CHEMIN DE FER DU NORD

Voyages Internationaux avec ltinérairos facultatifs.

A effectuer sur les divers grands Réseaux français

et les principaux Réseaux étrangers. . Validité : 45 à 90 jours. Arrêts facultatifs.

Fêtes de l'Assomption et de Noël.

Délivrance de Billets d'Excursion à prix très

réduits pour ■

Londres et Bruxelles.

Billets d'Excursion pour la Vallée de la Meuse. Prix : 1re classe, 42 fr. 35; 2° classe, 31 fr. 25; 3e classe, 23 fr. 20. Validité : 15 jours.

Billets circulaires pour Pierrefonds, les Ruines de Coucy, les Bords de la Meuse, Grottes de Han et Rochefort.

prix : 1re classe, 12 fr. 70; 2se classe, 53 fr. 20. Validité : 30 jours.

Voyages circulaires divers pour visiter la Belgique.

Prix très réduits. Validité : 30 jours.

Cartes d'Abonnement Belges de 5 et 15 jours.

Délivrées par toutes les Gares et Stations du Réseau du Nord, donnant droit à un Voyage Aller et Retour sur les Lignes Françaises et libre parcours sur tous les Réseaux Belges.

Billets d'Excursion pour l'Ecosse et le Pays de Galles.

Délivrés, du 1er Mai au 31 Octobre. Validité. 45 jours. Prix très réduits.

Bains de Mer.

Billets d Aller et Retour collectifs pour Familles d'au moins quatre personnes, valables 33 jours. (Réduction de 50 % à partir de la quatrième personne.)

Billets individuels hebdomadaires. (Réduction de 20 à 44 %.) .

Billets individuels ou collectifs d'Excursion du dimanche, à des prix excessivement réduits (2e et 3e classes).

Cartes d'abonnement de 33 jours. (Réduction de ■

20 % sur le prix des abonnements ordinaires d'un mois.)

Villes d'Eaux : Enghien, Pierrefonds, Saint-Amand, Serqueux.

Billets individuels hebdomadaires. (Réduction de

20 à 44 %.) Cartes d'abonnement de 33 jours. (Réduction de

20 0/0 sur le prix des abonnements ordinaires

d'un mois.) -

Billlets d'Aller et Retour collectifs pour Familles :

d'au moins quatre personnes, valables 33 jours.

(Réduction de 50 % à partir de la quatrième

personne.)

Excursions en Espagne.

Billets Français délivrés conjointement avec des Circulaires ou Demi-Circulaires Espagnols. Validité : 60 à 120 jours. Prix très réduits,

Billets de Vacances à prix réduits. ,

Avantageux pour les Familles d'au moins trois personnes, effectuant un parcours simple minimum de 50 klômètres.

Billets d'Excursion du Dimanche pour Chantilly, Pierrefonds et Compiegne, . Couoy-le-Château, Villers-Cotterets.

A des prix excessivement réduits.

Fêtes de l'Assomption, de la Toussaint et de Noël.

Prolongation de la validité des Billets d'Aller et Retour ordinaires.

Consulter le LIVRET-GUIDE NORD. Prix : 20 centimes.

Chemins de fer de l'Ouest. VACANCES

Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d'une villégiature, nous leurs rappelons que la compagnie de l'Ouest dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, les stations, balnéaires de la Manche du Tréport à Brest et qu'elle met en vente au prix de 0,50 l'exemplaire, dans les bibliothèques de ses gares, dans les Bureaux de Ville et les principales Agences de voyages de Paris, un guide illustré de son réseau.

Ce Guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravures contient les renseignements les plus utiles pour le voyageur (Description des sites et lieux

d'excursion de la Normandie et de la Bretagne ; — principaux horaires des Trains ; — Tableau des

Marées ; — Cartes cyclistes du littoral dé la Manche Plans des principales villes, — Listes des hôtels restaurants, etc..)

En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente les publications illustrées suivantes :

1° Guide, de la Banlieue Ouest 0 fr. 25

2° Guide-Album du Mont-Saint-Michel... 0 fr. 25

3° Brochure illustrée « Les Stations; Balnéaires » .......... 0 fr. 25

4° La France en Chemin de fer (6 itinéraires), chaque itinéraire 0 fr. 15

o» Carte illustrée du réseau . 0 fr. 40

6° Carnet de Cartes Postales . .... 0 fr. 40

Toutes ces publications sont adressées franco à domicile contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Service de la Publicité, 20, rue de Rôme, à Paris.

Le gérant : A. MARETHEUX

L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette, Paris.