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Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1906-06-24

Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication

Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 19764

Description : 24 juin 1906

Description : 1906/06/24 (A46,N25).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54591044

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/12/2008

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MONDE ARTISTE

illustré

MUSIQUE _ THÉÂTRE - BEAUX-ARTS

DIPLOME D'HONNEUR

Innsbruck. 1896

Hanoi 1903

MÉDAILLES D'ARGENT Paris, 1896 — Bruxelles, 1897

MEDAILLE DE BRONZE Paris 1900

DIRECTEUR : PAUL MILLIET BUREAUX : 48, Rue Cambon

PARIS

Les abonnements sont reçus en outre à la Librairie Nouvelle, 11, boulevard des Italiens.

PUBLICATION HEBDOMADAIRE

46e Année,

N° 25

Dimanche 24 Juin 1906

Pour tout ce qui concerne l'Administration, s'adresser à AI. ADRIEN SPORCK, aux bureaux du Journal : 48, rue Cambon.

Sommaire

La Semaine Théâtrale par EDMOND STOULLIG

Concert Franz Listz

La Semaine Artistique par MARTIAL TENEO

Province et Étranger

Bulletin bibliographique par MEMENTO

NOTES ET INFORMATIONS

Courrier de la semaine par TOUT-LE-MONDE

Nécrologie

Courrier de la Mode

par BERTHE DE PRESILLY


274 LE MONDE ARTISTE

MOUVEMENT ARTISTIQUE

Mlle Regina Pinkert triomphe en ce moment au San Carlo de Naples dans Rigoletto ; elle y est secondée par le grand baryton Sammarco, son digne partenaire. Le succès des deux artistes est inouï.

COURS ET LEÇONS Chant.

Mme BLANCHE DELILIA, le professeur de chant si justement réputé, a repris ses leçons particulières dans ses salons ds la rue de Douai, 22. Se faire inscrire les lundis, mercredis et vendredis, de 2 à 4 heures.

Mme DELAQUERRIÈRE DE MIRAMONT, 64, rue de la Rochefoucauld.

Mlle DUOASSE, 13 bis, rue d'Aumale.

Mme COLONNE, 10, rue Montchanin.

DUCHESNE, 80, boulevard Bineau, à Neuilly

A. BEER, 28, rue Duperré.

Mme THÉNARD, de la Comédie-Française, c.nt l'enseignement de la diction est si remarquable, va reprendre ses Causeries et ses cours.

S'adresser chez Mme Thénard, 11 bis, rue d'Orléans, à

Neuilly-sur-Seine.

Mme MARIE ROZE, de l'Opéra de Paris et des Théâtres de Sa Majesty et Covent-Garden de Londres, 37, rue Joubert

Mlle GERFAUT, de l'Odéon. Diction, déclamation lyrique, préparation au Conservatoire, Comédie de salon, Conversation française à l'usage des étrangers. — 22, rue Montaigne.

Mme PIERRE PETIT, professeur de chant par l'exemple 14, rue Laferrière.

Cours de croquis et d'académie sous la direction de Mme Edmée Leclerc avec le concours de MM. William Barbottin et Lucien Robert. Lundi et jeudi de 2 à 5 heures, 5, rue Chaptal.

Mme COGNAULT-SANGOUARD, 44, rue Condorcet. — Cours

de chant et leçons particulières. M. A. HERLÉ, 6, rue Louis-Philippe, Paris-Neuilly. Leçons

d'harmonie par correspondance. Orchestrations.

Mme PIERRON ET M. BOURGEOIS. — Cours d'opéra-comique et de déclamation lyrique au Théâtre des Mathurins les lundis et vendredis, de neuf heures à midi.

Mme MAUPIN-CHAHUNEAU (diplômes supérieurs) dirige de cours artistiques et pratiques pour jeunes filles dans son atelier, 84, avenue de Breteuil. Cours de dessin, peinture, aquarelle, pastel. Cours de dessin et lavis appliqué aux figurines de modes. — Les mardis et jeudis de 8 h. 1/2 à 11 h. 1/2.

Déclamation.

A. CÉALIS, 3, rue Corneille. EUGÈNE LARCHER, 26, rue d'Aumale

Mme VICTOR ROGER, cours de déclamation et diction. Leçons particulières, 6, rue Chaptal.

J.-A. DAVRIGNY, 76, rue de Passy.

ALBERT LAMBERT, 48, rue Monsieur-le-Prince.

Piano. — Harpe.

Mme FERRARI (COLOMBARI DE MONTEGRE), 63, avenue

Kléber. PIFFARETTI, 133, boulevard Pereire. ANDRÉ WORMSER, 83, rue Demours. BREITNER, 5, rue Daubigny. Mme C. TARDIEU-LUIGINI, professeur de harpe, 46, rue de

La Bruyère. Mlle ALICE VOIS, 35, rue de Saint-Pétersbourg, professeur de

piano et accompagnement.

Henry LEMOINE et Cie, Editeurs

17, Rue Pigalle, 17.

Piano à 2 Mains.

ACEVES (R. DE) Cuba, habanera, op. 113 1 70

Fantaisie dramatique ,op. 115 2 »

Caprice de concert, op. 99.. 2 »

DELAFOSSE (LÉON).... Deux romances sans paroles 2 50

Valse en fa 1 30

GALLOIS (V.) Gaminerie 1 50

Sérénade 1 70

KUNG (P.) Rigaudon 1 70

LACK (TH.) Menuet Régence, op. 219 .. 1 25

Toccatina, op. 250 1 70

LANDRY (ALB.) Chardon bleu, op. 265, n° 1. 1 70

Gui de Noël, op. 265, n° 2.. 1 70

LEMAIRE (F.) Au bon vieux temps, op. 15. 1 50

2e Romance sans paroles,

op. 31 2 „

Idylle, op. 32 1 25

Chant de la Fileuse, op. 39. 2 »

MOUQUET (J.) Trois Sonatines :

Op. 17, n° 1, en fa majeur 2 50

Op. 17, n° 2, en sol majeur 2 50

NUNEZ (J.) Loreley 2 »

Piano à 4 Mains.

MESQUITA (C. DE) La Esmeralda, op. 23 3 »

2 Pianos à 4 Mains.

LEMAIRE (F.) Arabesque, valse caprice,

op. 58 3 »

GOUNOD (Cn.) Invocation et Bacchanale du

ballet de Polyeucte, transcription de Léon Lemoine. 3 »

Le gérant : A. MARETHEUX.

L. MAHETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette, Paris.


LE MONDE ARTISTE

46e ANNEE N° 25

DIRECTEUR : PAUL MILLIET

Dimanche 24 Juin 1906

LA SEMAINE THEATRALE

Opéra. — Lundi, le Prophète; mercredi, Sigurd; vendredi, Salammbô.

Opéra-Comique. — Dimanche, Cavalleria Rusticana, Werther; lundi, représentation populaire, Mignon; mardi, samedi, Aphrodite; mercredi, la Vie de Bohème, le Roi aveugle ; jeudi, Aphrodite; vendredi, le Clos, Cavalleria Rusticana.

Comédie-Française. — Dimanche, mercredi, vendredi, Francillon, Une Visite de noces; lundi, mardi, jeudi, samedi, Paraître.

A l'Ambassade d'Autriche. — La Fête de la Société de l'histoire du théâtre, (vendredi 22 juin.)

A la Cigale. — Que tu dis! revue en deux actes et neuf tableaux, de MM. P.-L. Fiers et Eugène Héros.

Aux Ambassadeurs. — Et puis... zut! revue en cinq tableaux, de MM. Georges Nanteuil et Henri de Gorsse.

Une des plus vives surprises pour les hardis «excursionnistes » qui s'élèvent en ballon au-dessus de Paris la grand'ville est, paraît-il, de découvrir de là-haut la quantité de riants jardins que contient notre cité bien aimée. Mais, parmi ces parcs verdoyants, il n'en est certainement pas de plus vaste et de plus beau que celui qui, s'étendant en pelouses admirables entre les rues de Varenne et de Babylone, accompagne merveilleusement l'hôtel, du plus pur dix-huitième siècle, que légua naguère à l'empereur d'Autriche la duchesse de Galliera. Et c'est dans ce cadre, probablement unique au monde, que MM. Jean d'Estournelles de Constant et Paul Ginisty, les très actifs délégués de la Société de l'histoire du théâtre, ont donné au profit des oeuvres de bienfaisance austro-hongroises une fête idéale. Elle s'ouvrait par un piquant à-propos du bon poète Auguste Dorchain, dit (excusez du peu!) par M. Mounet-Sully. Puis, c'était la curieuse résurrection du joli proverbe d'Alfred de Musset, On ne saurait penser à tout, que ni vous ni moi n'avions encore jamais vu représenter. Jouée avec verve par Mmes Géniat et Dussane, MM. Dehelly et Siblot, la spirituelle comédie vaut l'honneur — qu'on lui fera prochainement — d'être mise au répertoire du Théâtre-Français. Et la première partie se terminait par un brillant concert, où l'excellent ténor Clément et la toute gracieuse Mme Vallandri, de l'OpéraComique, Mlles Chasles et Urban, charmantes ballerines, étaient les applaudis protagonistes d'Haendel. Au chevalier Gluck appartenait, tout entière, la seconde partie de la fête —annoncée, comme à Bayreuth, par les retentissantes fanfares de la musique de la garde, sous la direction de son érudit chef, M. Gabriel Parès. Et alors nous avons eu la joie de revoir, dans le premier acte d'Iphigénie en Tauride, l'incomparable Rose Caron — joie sans seconde pour les yeux aussi bien que pour les oreilles. Car,

avec son noble et pur sentiment de l'art, Mme Rose Caron sait allier la grâce à l'élégance des attitudes, la simplicité du geste à l'éclatante supériorité du style et à la splendeur d'une déclamation lyrique exempte de toute défaillance. C'est la perfection même qu'une telle interprétation, si conforme à la nature, à la couleur de l'oeuvre, et qui vous donne l'impression de la vraie beauté.

Mais comment vous dire l'effet produit, à la tombée du jour, par le ballet du troisième acte d'Orphée, dansé sur le vert gazon, au milieu de la délicieuse clairière que formaient les massifs d'arbres centenaires? Avec Mme Rose Caron, dans Orphée, et Mme Vallandri, dans l'Ombre heureuse, il y eu là, croyez-nous, à l'originale fête de l'Ambassade d'Autriche, si curieusement imaginée par la Société de l'histoire du théâtre, une heure vraiment inoubliable...

Que lu dis! est, dans le genre Revue, déjà si souvent exploité, une chose absolument réussie : rendons grâces à MM. P.-L. Fiers et Eugène Héros qui ont fait, pour nous franchement divertir, des efforts couronnés du plus louable succès. Il est juste d'ajouter qu'ils ont eu, dans Prince et dans Maurel, les plus joyeux fantaisistes du monde, et qu'ils ont trouvé, à la Cigale, un fastueux impresario qui a monté leur oeuvre amusante avec le luxe de bon goût qu'eût mis pour la présenter au public le directeur d'une grande scène parisienne.

Nous avons nommé Prince et Maurel : il faut les voir tous deux à la conférence d'Algésiras, où si drôlement, ils représentent la Police internationale et le Délégué teuton; au Joli premier mai, immensément cocasses dans leurs silhouettes du Cavalier et du Fantassin, pris pour des anarchistes par des bourgeois tremblant de peur; il faut les voir surtout dans l'exhilarante scène de la remise des pouvoirs de la bonne de M. Emile à la bonne de M. Armand... Et que dire du choeur final avec les notes étonnantes de nos deux solistes, qu'une salle secouée par un irrésistible rire a fait bisser d'acclamation!

Bien des trouvailles encore... C'est la mordante satire du milliardaire auteur applaudi aux Capucines. — « Quel dialogue, s'écrie le régisseur justement effaré devant une incessante pluie de billets de banque : il n'y a que les gens du monde pour comprendre le théâtre ! » C'est l'acteur du Grand Guignol (toujours Prince !) qui n'hésite pas à se faire couper un bras pour rendre avec la réalité voulue les pièces de l'endroit: l'art avant tout! C'est le spirituel couplet sur le « mariage de Mlle Piérat », où Maurel exagère peut-être le ventre déjà très respectable d'Adrien Bernheim. C'est la scène de la Chambre, où suivant un usage récemment innové avec la Lépreuse de MM. Bataille et Lazzari, tel député ne craint pas de faire jouer toute une pièce refusée à Bobino... C'est le pas du Dandy que danse avec beaucoup d'élégance miss Lawler. C'est la Liquette endiablée où Mlle Gaby Deslys se taille un colossal


276 LE MONDE ARTISTE

succès. Tout cela est très gai : il faut vite aller à la Cigale...

Venons aux Champs-Elysées où nous incite la clémence de la température... MM. Nanteuil et de Gorsse sont les auteurs de la revue des Ambassadeurs, Et puis... zut! comme ils étaient déjà ceux de la revue de l'Alcazar : faut-il donc s'étonner si leur verve, un peu épuisée, a paru cette fois moins brillante que d'habitude. Citons la mignonne Ellen Baxone, qui détaille joliment ses couplets des Petits bonnets; la bien disante Allems, qui remplit avec beaucoup de zèle le rôle de la télégraphiste, éprise du toulourou-facteur; la rondeur de Girier dans le personnage du docteur et dans celui de Mlle Aurélia gantière. Mais avoir un Max Dearly, si follement exubérant, et ne pas lui trouver mieux que les rôles du Recenseur, assez vilain, et de l'Invité, plutôt banal, quelle faute, quelle double faute !

EDMOND STOULLIG.

Spectacles de la semaine :

Gaîté : la Mioche dorée. — Variétés : le Paradis de Mahomet. — Palais-Royal : English school, le Bon inventaire ô gué, les Grenouilles, Gonzague. — Nouveautés : le Mari de Loulou. — Ambigu : Roulela-Bosse. — Porte-Saint-Martin : les Exilés. — Athénée : Triplepatte. — Théâtre Sarah-Bernhardt : l'Aiglon. — Folies-Dramatiques : le Chopin. — Déjazet: Tire ou flanc.— Cluny : Francs-Muçons.

Théâtres de quartiers. - MONTMARTRE : Madame la Maréchale. — BELLEVILLE : la Vieille.— TRIANON : le Barbier de Séville. — THÉATRE MONCEY : la Petite mariee. — MONTROUGE : la Petite mariée.

CONCERTS

Concert Liszt. — De l'Echo de Paris, lundi 11 juin : Sous le casque d'ébène de ses mèches romantiques, au-dessus d'un habit à col 1830, les grands yeux hallucinés de Cortot suivent sur le clavier les trilles déments du Concerto en mi bémol de Franz Liszt. A ses côtés, Enesco, pianiste occasionnel, joue sur un second pleyel une réduction d'orchestre de sa tabrication.

Mme Ada Adiny lance des notes éclatantes, qui lui valent un succès également éclatant, dans les mélodies perpétrées par le père de Cosima (il y aurait une curieuse comparaison à faire entre son interprétation et celle de Mme Mysz-Gmeiner, qui lançait si fièrement le « verachtet » final des Trois Tziganes). Mme Adiny triomphe avec le Comment disaient-ils? de Victor Hugo, si curieusement prosodié par Liszt, et où le dernier « disait-elle » est répété et accentué par la musique avec des intentions subtiles, indéniablement subtiles... mais qui m'échappent.

Et Cortot se surpasse lui-même en célébrant sur un pleyel auguste la Sonate en si mineur, toute parfumée d'une onction parsifalienne, si puissante d'idées et de sonorités que Schumann, à qui elle est dédiée, dut en rester comme deux ronds de flan...

Notons, pour la postérité, que l'enthousiasme du public pour Cortot confinait au délire; que, pendant

l'interprétation des lieder, le très aimable et très érudit Paul Milliet gardait l'expression extasiée de ma chatte Mmne lapant du lait, d'Armand Lusciez regardant Willy Sulzbacher réussir un brillant coupé-dégagé, du docteur Pètre considérant les prouesses du pelotari Joseïto, de Louis Chevilliard écoutant la musique du 89e exécuter la Fantastique, sous la conduite du berliozien Gironce, ce Weingartner en pantalon rouge !

LÀ SEMAINE ARTISTIQUE

(LETTRES ET BEAUX-ARTS)

Les Familiers.

Ceux qui n'ont jamais péché contre le rêve et l'idéal peuvent se réjouir: un grand poète nous est né ! Ce cri que je jette avec enthousiasme n'est pas à l'adresse des foules incapables d'analyser le sens de la Beauté, il ne va pas non plus vers ceux qui ont oublié que le rôle de la poésie est, comme l'a dit excellemment André Beaunier, « de rendre à notre vision sa véridique ingénuité, de restituer aux bois, aux champs, à toute la nature et enfin au coeur de l'homme, à ses passions, à ses mélancolies et à ses allégresses, leur immédiate et si éphémère vérité. » Mon cri de joie et d'admiration va frapper aux fenêtres des penseurs, des amoureux de lignes pures, des peintres de la vie associés dans la ferveur du traditionnalisme latin, encore que cherchant du plus neuf et du plus original. Il seront bientôt légion à saluer M. Abel Bonnard et son premier livre, Les familiers.

Qui est M. Abel Bonnard? Un ignoré d'hier, un victorieux de demain. A l'âge où l'artiste balbutie et cherche sa voie, — il a vingt et un ans ! — le nouveau poète se révêle comme le plus curieux, le plus extraordinaire artisan de toute une époque. Doué d'un don d'observation aiguë, possédant un vocabulaire d'une grande richesse, apte aux conceptions les plus simples en apparence et les plus complexes par la forme des idées et la couleurs des images, M. Bonnard ne procède d'aucune école et n'emploie que l'alexandrin qu'il sait rendre tour à tour majestueux, léger, spirituel. Il le taille dans le marbre de Paros, il le fond dans l'airain, il le découpe dans les pétales des fleurs, il le tourne en arabesques, en fleurons, en ornements délicats, il le métallisé comme un coup de trompette, l'étire en rayons de lune, le fait fuser en jets de flammes, et lui prêle à son gré du soleil, du silence et de l'ombre.

Magicien conscient de sa magie, il donne une voix aux humains, au bêtes de la création, voire aux bestioles, et les choses, de par sa puissance évocatrice, parlent un langage admirable, inconnu jusqu'ici. Son premier poème, Le Chant des Coqs à l'Aurore, qui comporte près de cinq cents vers est une merveilleuse claironnée. Ecoutez ceci, parmi tant de belles phrases sonores clamées par les coqs à l'heure où l'homme s'éveille :

Debout, vivez ; l'aurore est un panier de laine Dont chacun tissera ce qu'il saura tisser.


LE MONDE ARTISTE

277

Espère tout du jour qu'il te faut commencer.

Ceux qui voient le matin méritent la journée.

Ils répondent au ciel par leur âme acharnée,

Et comme ils ont cherché l'aube d'un coeur hardi,

D'un coeur victorieux ils reverront midi.

Ainsi que des noyaux gonflant nos dures gorges,

Nous sommes, forgerons, les clameurs de vos forges,

Nous sommes, laboureur, tes sillons entrouverts,

Et le poète en nous entend crier ses vers.

Puisque nous perçons l'air comme avec une broche,

Il faut qu'à son travail toute âme se raccroche,

Et qu'on lutte, aux moissons, aux.granges, au pressoir,

Car chaque homme est vainqueur ou vaincu chaque soir.

Chacun, quand le jour tombe, avant le premier astre,

Trouve dans le couchant sa gloire ou son désastre.

Après les coqs, le poète fait parler le cochon, l'aigle, les rats, les pigeons l'éphémère, le poisson, le faisan. Les roses disent l'insulte infime que leur font les pucerons, et le hérisson se déclare : Je suis le chevalier revêche aux mille lances.

L'oie et la dinde conversent, la limace « galonne d'argent les placides salades », le chien de l'ivrogne parle de son compagnon :

« Il étonne la lune avec son pas bizarre ;

Nous rentrons; le trottoir reluit comme une mare;

Je marche à la muette et sans faire un aboi.

Il titube ; il est vieux, il est honnête; il boit.

Les moustiques cruels, les moustiques insidieux, avouent leurs méfaits :

« Hommes, quand dans vos lits vous vous êtes couchés, Et que déjà sur vous le repos pend ses grappes, Ce que vous appelez draps, nous l'appelons nappes, Et nous nous attablons au dormeur, entamant La bouche que la belle eut gardée à l'amant.

Personne, entendez-vous, gourmands des belles et fortes images, personne n'a fait parler le vent comme M. Bounard :

Je passe avec le bruit d'un homme armé ; brutal,

Je plais; je romps à tout mes ailes de métal.

C'est moi qui suis le vent le mieux fait pour les aigles.

Je souffle pour plus tard du froment et des seigles.

Comme un héros je saute et j'exulte et je lutte,

Et m'arrête parfois pour jouer de la flûte,

Et mon haleine illustre éveille les lauriers.

Je suis un grand patron pour les aventuriers.

En forgeant le Printemps j'ai le ciel pour enclume.

N'est-ce pas très grand, très pur, très nouveau d'allure et de pensée? Il faut entendre aussi le Toit narrer sa quiétude philosophique, et les Hirondelles se dépeindre en termes originaux et noter les ambiances : Nous tramons le beau jour que ton coeur brodera.

disent-elles au poète, et elles ajoutent : Dans le panier du ciel nous tombons à poignées

Nous emplissons le toit comme un carquois sonore.

Nous savons ce que c'est qu'être libres et franches, Pour avoir vu la mer que brochent les dauphins.

Il n'est pas jusqu'à la Punaise qui n'expose sa raison d'être, de même que les Papillons, les Taupes, les Moucherons. Le chant des Grenouilles est une page exquise :

Le ciel croupit; et nous, prospères, insolentes, Enflant en même temps que la mare, vivant Ainsi que des bourgeois obèses sous l'auvent, Dans le flot que nos cris brisent comme des bulles, Dans les vomissements d'eau, dans les crépuscules Gras de pluie, et dans les aubes, et dans les nuits Hagardes, et dans les midis évanouis Où l'aveugle chemin n'a plus rien qui le guide, Nous causons, rompant le silence liquide.

Nous entendons encore le Geai, « l'envieux des paons »; l'Araignée qui demande à travailler comme une dentellière, le Grillon du Feu, les Grives qui pensent qu'il suffit d'être ivre, les Corbeaux, la Tortue, le Chat qui dit, en parlant à l'homme :

Je t'offre mes deux yeux comme deux froids trésors. Pense à tes anciens amis, à tes amours, aux sorts. Et songe, et dans ton coeur houleux, quand tu soupires, Roule les souvenirs comme de grands navires.

Le Merle veut qu'on l'admire, il est le brave du printemps; il est l'augure noir des étés empourprés; les Lézards goûtent le soleil en battant des paupières ; les Dauphins ont un langage éloquent et pompeux; le Scarabée murmure son égoïsme; les Oiseaux matineux, les Oiseaux du soir, toute la gent ailée dialogue avec le poète qui, tout à l'heure, fera superbe accueil au rossignol, dont il dit :

O grand fleuve de perle étendu dans les songes.

Voici les Colombes, « oiseaux d'amour et de souci »; les Bourlons « ogres des roses »; les Cigales, « chanteuses enflammées », « bacchantes du ciel bleu »; l'Alouette qui « tient tout l'azurcomme au bout d'une lance »; le Hibou, « compagnon de l'âpre girouette et. du morne pignon »; voici enfin les Abeilles qui chantent leur moisson blonde :

Miel, doux comme un butin qu'auraient fait des esprits

O liqueur, ô sirop de parfums, ô trophée,

O chevelure d'or par la ruche coiffée,

O miel nous t'admirons nous-mêmes, trésorier

Magnifique, qui rends les fleurs en février,

Qui donnes ta douceur aux lèvres que tu frôles,

Confiture limpide et baume des corolles.

La Nuit des Chats-huants termine le beau volume de M. Abel Bonnard. On y trouve des vers supérieurs, tels ceux-ci :

La terre sort du jour comme un nageur lassé.

Nous emplissons la nuit de vases de cristal.

La paix harmonieuse est par nous signalée.

Certes, il serait faux de classer le jeune poète parmi les émotifs. Ch z lui le verbe claironne, s'enfle, prend des proportions énormes. Les Familiers ne déchirent pas l'âme et ne mettent point de pleurs sous les paupières. Ils sont objectifs, ils peignent surtout des états d'action. La vie de la nature éclate en eux, superbe jusque dans ses vols et dans ses viols; ils enseignent la poésie des choses et, tels quels, je les aime.

Ce ne sont point là des poèmes pour musiciens, et je concède aux amateurs de chatouillements légers, qu'ils ont des accents de trompettes plutôt que de guitare. Mais l'éclectisme prévaudra toujours sur le goût personnel en matière d'art. Que m'importe la forme de la Beauté qui m'est offerte? Bien outre-


278

LE MONDE ARTISTE

cuidants seraient ceux qui prétendraient renouveler de fond en comble la poétique. M. Bonnard n'a pas eu cette folle prétention. Armé d'un oeil qui sait voir les mille détails extérieurs, et sensible aux couleurs, aux images, il a sauvé son originalité de tout ridicule.

Et puis, j'invite les critiques à ne point oublier l'âge de l'auteur, à faire bon marché de leur préférences, à considérer surtout la richesse des vocables, le choix des idées, la maîtrise du débutant. Avoir voulu, 250 pages durant, conserver l'unité de forme à un ouvrage en vers, n'est point un effort banal, n'en déplaise aux détracteurs de l'alexandrin. L'écueil était menaçant, M. Bonnard l'a évité avec un rare bonheur en frappant à chaque instant en médailles des vers uniques.

Cette première cuvée d'une vigne prospère sera suivie de cuvées définitives. Et nous compterons bientôt, au grand dam des bafouilleurs ésotériques, un noble et pur esprit dont les concepts, jamais embarrassés des nuageries déliquescentes, s'affirmeront clairs, précis, picturaux, évocateurs sans tricherie, surprenants pour tout dire.

Ma modeste opinion ne changera rien à celle de mes voisins, mais je m'honore de la déclarer sincère, et si le succès futur répond à ma confiance, je serai doublement heureux.

MARTIAL TENEO

— L'Académie des Beaux-Arts vient de décerner le prix Trémont, d'une valeur de 1.000 francs, à M. Gabriel Dupont, auteur de la Cabrera, l'oeuvre couronnée en Italie, qui fut représentée la saison dernière à l'Opéra-Comique. — Le prix Chartier, d'une valeur de 500 francs, destiné à encourager la musique dite de chambre composé par un musicien français, est décerné à M. Alphonse Duvernoy. — Le prix Monbinne, d'une valeur de 3.000 francs, qui doit être décerné à l'auteur de la musique d'un opéra-comique, en un ou plusieurs actes, que l'Académie aura jugé le plus digne de cette récompense, a été donné à M. Ch. M. Widor, pour les Pêcheurs de Saint-Jean, représentés à l'Opéra-Comique. — Les revenus de la fondation veuve Duchène (700 francs), qui doivent être accordés en deux portions égales, pour le perfectionnement de leurs études, à un jeune musicienne et à une jeune comédienne, élève du Conservatoire, ont été partagés entre Mlle Baylla ces élève des classes de chant, et Mlle Corlys, élève des classes de comédie.

— Prix de Rome.

C'est le vendredi 29 juin que seront entendues, à l'Institut, les cantates des concurrents au prix de Rome (composition musicale).

Voici les noms des artistes dont les candidats ont obtenu le concours :

M. Marsick : MM. Salignac, Dufranne et Mlle Claire Friché. — M. André Gailhard : MM. Delmas, Devriès et Mlle Hatto. — M. Leboucher : MM. Monnier, Tordo et Mme Melot-Joubert. — M. Mazelier : MM. Cazeneuve, Daraux et Mlle Mérentié. —M. Dumas : MM. Muratore, Reder et Mlle Cesbron.

ÉCHOS MONDAINS

— Mme Pierre Girod et Mme de Ferry ont donné, à la salle Hoche, une soirée littéraire qui aura été un des clous de la saison mondaine de 1906.

Au programme étaient inscrites deux pièces : Comment on aime, comédie de M. A. de Ferry, qui fut jouée cet automne avec un succès éclatant en la villa La Maguelonne, chez M. et Mme de Ferry, à Marseille. On a applaudi Mme Trousseau, qui a joué en comédienne éprouvée; Mme Girod, pleine de charme et de grâce; le comte Marcel de Germigny, qui a interprété un rôle très difficile, avec un naturel, une finesse, un esprit sans égal. Excellents, également, M. Henri de Birmingham, qui a joué comme un artiste de profession, et le vicomte Maurice de Périgny, amusant dans une silhouette épisodique. Cette pièce, remplie de jolies idées, de jolis mots, est digne du Théâtre-Français. Pour finir: Tic à lic, un acte de M. de Féraudy, joué avec entrain par Mme Pierre Girod et M. Henri de Birmingham.

Très nombreuse assistance.

— Lundi dernier soirée très brillante et très sélect chez le docteur Thyssen ; Mme Tassart, après avoir chanté en s'accompagnant, s'est fait applaudir dans une oeuvre de Gaston Lemaire, accompagnée par l'auteur qui a joué au piano plusieurs autres de ses oeuvres.

Mlle Marie Bernadou a joué sur la harpe avec beaucoup de talent Sul Mar del Plata de Lebano et elle a charmé l'auditoire par son interprétation si personnelle des Follets d'Hasselmans. Elle a joué avec beaucoup de finesse sur la mandoline Souvenance de Cottin et Tout là-bas de Monti.

Mlle de Veral a très bien chanté des oeuvres de Hahn, Widor et Schumann. On a encore enteudu M. Davrigny, du Théâtre-Français. M. Eddy Lewis dans ses oeuvres, un acte de la Princesse lointaine joué par Mmes Speranza et Frenkel et, la Date fatale jouée par Mme Frenkel et M. Davrigny.

— Soirée musicale, très brillante, chez Mlle Heurteau, le réputé professeur de chant et de diction. On a applaudi, avec enthousiasme, des oeuvres de Verdalle, harpiste de l'Opéra, exécutées admirablement par l'auteur, par Mlle Heurteau et sa brillante élève, Mme René Bonamy. Gros succès aussi à Mme Laennec, à Mlle Neu, pianistes ; à M. Liautaud-Belloc, violoniste ; à M. Grillon, ténor exquis.; à Mme Beer et à la charmante Mlle Bravais.

— Une des plus ravissantes manifestations artistiques a eu lieu chez Mme Madeleine Lemaire, qui entrebâillait, pour la première fois depuis son deuil, les portes de son atelier de la rue de Monceau. Grand succès pour M. Reynaldo Hahn, qui a chanté délicieusement plusieurs de ses compositions musicales ; pour Mme Kinen, la première des cantatrices mondaines ; pour M. Clément, de l'Opéra-Comique, et M. Gaubert. M. de Saëns tenait le piano et a accompagné ses oeuvres.

— Soirée musicale des plus intéressantes chez Mme Ed. Fuchs, où l'on a exécuté successivement des fragments importants d'Armide, de Lully, et une parodie de la même oeuvre représentée en 1124 par les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne.

Le rôle d'Armide a permis à Mlle Croizat, une jeune trtiste du plus brillant avenir, d'affirmer, avec sa belle voix, ses qualités de musicienne consommée. A côté d'elle, MM. Paulet, Domnier, G. Borde et Semain on fait applaudir la pureté de leur style. Dans la très divertissante parodie, intelligemment reconstituée par M. Paul Vidal, la maîtresse de la maison et M. BaudoinBugnet ont rivalisé d'esprit et d'entrain.

NELLY ROZIER.


LE MONDE ARTISTE

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PROVINCE

Aix-les-Bains. — Pour la sixième année, le baryton Dangès est rengagé au Cercle d'Aix où il doit faire sa rentrée en juillet dans Thaïs — ou Rigoletto. — L'administration du Cercle a décidé de monter Pyrame et Thisbé de Trémisot, ouvrage créé à Monte-Carlo il y a trois ans. Le compositeur auquel on a laissé le choix des interprètes a conféré le rôle de Thisbé à M. Pacary, et s'est assuré en outre le concours de M. Codon et de M. Dangès, l'excellent baryton aimé des Lyonnais et dont tous les amateurs de théâtre à Lyon déplorent le départ pour Marseille.

Casino de la Villa des Fleurs. — Directeur-administracteur délégué : M. Jean Nouzaret. — Administration : MM. André Lénéka, administrateur général de la scène; Philippe Flon, du Grand-Théâtre de Lyon, premier chef d'orchestre ; Brunetti, deuxième chef d'orchestre; Paul Flon, troisième chef.

Personnel artistique : MM. Cossira, fort ténor ; MariéLeduc, premier ténor ; Moore, baryton ; Cargue, basse chantante ; Rouziéry, deuxième ténor ; Merle-Forest, trial.

Mmes Claessens, soprano dramatique ; Hendrickx, contralto; Cahussac, soprano.

Artistes en représentation : MM. Nuibo, ténor ; Mlle Cécile Thévenet; Mme Maria Gay, MM. Jules Brasseur, Paul Mounet, etc., etc.

Ballet : Mlles Rachel Fabris, première danseuseétoile; A. Ferrando, première danseuse demi-caractère; Carrica, première danseuse travestie. — 4 coryphées et 24 danseuses.

Orchestre : 60 musiciens, sous la direction de M. Philippe Flon.

Cadre de choeurs : 40 hommes et dames. — M. Fiori, chef des choeurs.

Répertoire.

Opéras en plein air. — Faust, Carmen, Les Girondins, Le Trouvère, Paillasse, Amica, La Favorite, Rigoletto.

Sélections et festivals : Hamlet, Hèrodiade, Roméo et Juliette, Ninon de Lenclos, La Reine de Saba, Le Freischutz, Les Pêcheurs de Perles, Mireille, La Jolie Fille de Perth.

Principaux ballets : Coppélia, Mademoiselle Cyclamen, Riquet à la Houppe, Les Cigales, Le Prince s'ennuie, La Fille du Sorcier, Corrida de Torros, Idylle sous le Directoire, Mariage au Royal-Tambour, Le Violon enchanté, etc., etc.

Music-hall, principaux numéros des Folies-Bergère, de l'Olympia et de l'Alhambra de Paris.

Bordeaux. — A l'église Saint-Ferdinand, à l'occasion de l'Ascension, séance d'orgue seul du plus haut intérêt donnée par M. J. Daene.

Au programme : Berlioz, Saint-Saëns, Fauré et J.-S. Bach. Remarqué spécialement : Pastorale de Berlioz, allégro de Saint-Saëns, andante de Fauré, et Toccata et Fugue en ré mineur de J.-S. Bach. Le tout admirablement exécuté. Cette séance, la dernière de l'année, terminait la série de celles données depuis quelques années et au cours desquelles nous entendîmes, à plusieurs reprises, les célèbres organistes MM. Guilmant, Gigout, Dallier, Widor, Fauré.

B. X.

Boulogne-sur-Mer.,— Casino Municipal. — Directeur artistique : F. Durussel.

Administration : MM. Léonce Q, régisseur général, Grand Théâtre de Bordeaux; M. H. de la Fuente, premier chef d'orchestre du Théâtre Royal d'Anvers ; Mignon,

Mignon, régisseur d'opérette; Chatelain, régisseur de la scène.

Grand Opéra, Opéra-Comique : MM. Campagnola, premier ténor; Lorrain, deuxième ténor ; Bedué, baryton ; Chadal, baryton ; Azema, première basse ; Gaillard, deuxième basse ; Tollen, troisième ténor ; MM. Sivori, Botterdaele, Tollen, Faure, coryphées.

Mmes Chambellan, première chanteuse: Fredax, première dugazon; De Portes, dugazon; Patoret, mère dugazon; Delaux, troisième dugazon. Mmes Justou, Plain, Merly, Beaudinet, Tollen, coryphées.

Opérette : Mlle Gabrielle Dziri (|^, première chanteuse d'opérette.

MM. Dambrine, premier ténor; Lorrain, premier ténor ; Chadal, baryton ; Désire, grand premier comique ; Deheselle, comique marqué; Gaillard, basse-bouffe; Mignon, comique marqué; Chatelain, comique grime. MM. Sivori, Botterdaelle, Tollen, Faure, Antoine, petits rôles.

Mlle Frédax, première chanteuse d'opérette.

Mmes De Portes, chanteuse d'opérette; Denis, deuxième chanteuse; Patorel, desclauzas ; Delaux, troisième chanteuse des deuxièmes; Tollen, deuxième duègne. Mmes Justou, Merly, Plain, Beaudinet, Botterdaelle, petits rôles.

Ballet : Mmes Adelina Gedda, maîtresse du ballet ; Colette Savio, première danseuse noble ; Olympia Sosso, première danseuse travestie; Adalgisse Morando, première danseuse demi-caractère; Palmyre Garbini, deuxième danseuse des travestis. Mmes Noriac, Polyn, Charlotte, Brusa, Elaerts, Andrée Moritz, Daubray, Luigia Mantelli, T. Morendo, Lepic, Laborde, Dina, Mo Volencia, danseuses coryphées.

Orchestre de 60 musiciens.

Artistes en représentation : Mme Alice Archainbaud. du Théâtre du Vaudeville; M. Gorby, du Palais-Royal; Mme Hélène Faucher, des Variétés ; Mlle Veniat, des Nouveautés; Mme Authelair, des Variétés; M. Emile Chautard, du Théâtre du Vaudeville.

Répertoire.

Comédie : Les Maris de Léontine, M'amour, La Souris, La paix du ménage, La Recommandation, La Petite Fonctionnaire.

Avec l'autorisation spéciale des auteurs : La Passerelle et Le Sous-Préfet de Château-Buzard,

Tournées : Troupe du Théâtre Antoine : Antoine et Signoret (Discipline); BlancheToutain (Jeunesse); Brasseur (Bonheur, Mesdames) ; Jeanne Granier (La Paix chez soi, La Bonne Intention, Menteuse). Comédies.

Cabourg.— MM. Baroche, directeur.— Claudius, chef d'orchestre.

Artistes en représentation : Mme Bréjean-Silver, de l'Opéra-Comique.

Opéra-Comique : Mmes Lavarennes, en représentation pour le mois d'août, première chanteuse légère. —Thérèse Delaunay, première dugazon. — Gounon, mère dugazon. — Kisberta, deuxième dugazon.

MM. Lavarennes, ténor d'opéra-comique, en représentation pour le mois d'août. — Léo Devaux, deuxième ténor. — Rooze, baryton. — Ernot, première basse. — Courbon, trial. — Gounon, laruette. — Rigand, deuxième basse.

Opérette. — Mlle Léo Demoulin, première chanteuse d'opérette, en représentation pour la saison. — Mmes Thérèse Delaunay, Gounon, Poitevin, Kisberta, Courbon ; Mlles Auffret, Mouline, Lhonoré, Perrin.

MM. Léo Devaux, premier ténor. — Emile Georges, grand premier comique. — Rooze, baryton. — Courbon, premier comique trial. — Gounon, des comiques.


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LE MONDE ARTISTE

20 choristes. — Orchestre de 35 musiciens, sous la direction de M. Claudius, premier chef d'orchestre.

Luxeuil. — Casino. — Direction : Louis Goudesone Q (O.I.), compositeur de musique. —Administration : MM. Louis Goudesone, directeur ; Paul Didier, régisseur général ; Leblanc-Dupuis, chef d'orchestre ; Dublure, secrétaire général.

Personnel artistique : Mmes Charlottes Dupleix, 1re chanteuse d'opérette ; Mary Gill, 2e chanteuse, 1re ingénuité ; Cavé-Rivenez, desclauzas, mère-noble ; Barthys, jeune 1er rôle, jeune première ; Bartholdi, jeune première ; Paque, 1re soubrette coquette ; Gardès, amoureuse, 2° ingénuité ; A. Berolle, rôles de genre.

MM. Paul Didier, grand 1er comique d'opérette et de comédie ; Ch. Duchesne, baryton d'opérette ; Geoffroy-Servatnis, laruette, 1er comique ; Gauthier, trial, jeune 1er comique ; Labori, jeune 1er rôle ; Rolla, jeune premier ; Le Calvez, rôles de genre ; Pillières, amoureux.

Orchestre : M. Leblanc-Dupuis, chef ; Mlle Hirsch, pianiste ; MM. Giovi, violon solo.

Néris. — Casino. — Direction : Achille Thiébault.

Administration : MM. Achille Thiébault, directeur administrateur; Félix Danaud, secrétaire administrateur; Duaber, régisseur de comédie; L. Mieusset, régisseur général; Brocal, régisseur de la scène.

Opéra-comique et opérette : MM. Le Clergue, baryton; M. Meunier, premier ténor; G. Roche, grand premier comique ; P. Marty, premier comique, jeune, trial; L. Mieusset, deuxième basse, basse bouffe; Duaber, grand premier rôle; Beaumont, père noble, troisième basse; Bergé, Paule, troisièmes ténors ; Delost, troisième basse; Delobel, comique grime.

Mlles Berthe Lévy, première chanteuse; Marguerite Mieusset, deuxième chanteuse, première soubrette; Martin, deuxième chanteuse; Jeanne Perral, jeune premier rôle coquette; Renée Raymond, première ingénuité, troisième chanteuse; H. Martin, première duègne desclauzas; Paule, troisième chanteuse, jeune première; Anna Robert, troisième chanteuse, ingénuité; Koster, troisième chanteuse; Château, deuxième soubrette, coryphée; Marty, deuxième duègne; Corail, Marcellia, Lambrette, Roche, petits rôles, pages.

Orchestre : MM. Frigara, premier chef d'orchestre (imposé) du Grand-Théâtre de Nantes ; J. Murat et Martin, deuxièmes chefs des premières.

Répertoire : La Petite Bohème, le Talisman, le Paradis de Mahomet, la Cigale et la Fourmi, Rip, Véronique, Poupée, Saltimbanques, le Voyage de Suzette, Tohu-Bobu, Si j'étais Roi, Dragons de Villars, Fille du Régiment, Mireille, Noces de Jeannette, Maure de Chapelle, Chalet.. N. S.

Palavas. — Grand Casino Granier.

Administration : MM. Marius Granier, directeur-propritéaire; Albert Gelly, directeur artistique; Potier, régisseur.

Personnel artistique : MM. A. Gelly, grand premier rôle en tous genres; Walther, jeune premier rôle; Gilet, jeune premier; Julien, jeune premier amoureux ; Chédozeau, premier rôle marqué, père noble; de Verneuil, grand premier comique; Guittard, jeune premier comique; Lancien, premier comique, comique marqué; Nandy, second comique; Potier, amoureux comique.

Mmes d'Athis, grand premier rôle ; Degrave, jeune premier rôle des coquettes; Cellizo, jeune première coquette; G. Martin, première ingénuité; Valentine Georges, première soubrette ; Kléber, mère noble, duègne; David, soubrette marquée. P. S.

Saint-Honoré-les-Bains. — Casino. — Direction : Ughetto concessionnaire. Opéra-Comique et traductions.

MM. Viviani, premier ténor en tous genres; Burgat, deuxième ténor (et régisseur général); Dutilloy, baryton (et régisseur général); Terval, première basse; Richard, deuxième basse; Carbonnal, troisième ténor; Henric, trial laruette.

Mmes Genevois, première chanteuse; Ughetto, première dugazon ; Mariani, deuxième dugazon des premiers ; Uta, duègne.

Cadre de choeurs : 20 hommes et dames.

Répertoire.

Si j'étais Roi, Faust, Barbier de Séville, Traviata, Les Dragons de Villars, Mireille, Fille du Régimente Maître de Chapelle, Les Noces de Jeannette, La Servant, Maîtresse, Toréador,.Le Chalet, etc.

Vittel. — Casino. — Direction artistique : Tetre. — Administration : MM. Loberty, régisseur général; Derblais, régisseur d'opéra-comique et d'opérette; Lecoq, deuxième régisseur, comédie ; Lhérissont, deuxième régisseur, opéra-comique et opérette; Meyer, régisseur des choeurs.

Opéra-Comique. — MM. Jacquin, De Pommeyrac, Castrix, Sterlin, Royol, Lacombe, Derblais, Leroy, Meyer, Stervenou.

Mmes Dupré, du Théâtre des Arts de Rouen ; Castrix, de Lille; Vallier, de Gand, Roche, Lhérissont.

Comédie: MM. Gildès, Roger-Monteaux, Paul Marcel, Maurel, Lauberty, Legoux, Derblais, Lecoq. Stervenou, Verneuil.

Mmes Antonia Huart, Fairy, Jane Rolla, Person, Ador, Roche, Berval, Carly, Roger.

Opérette. — MM. Royol, Castrix, Sterlin, Derblais, Lacombe, Meyer, Leroy, Verneuil, Stervenou.

Mmes Anny Goet, Lyon, Castrix, Vallier, Roche, Lhérissont, Carly, Roger.

Orchestre de 25 musiciens : MM. J. Focheux, premier chef; Schyns, deuxième chef ; Beckers, pianisteaccompagnateur ; Mlle Veil, harpiste.

Wimereux. — Casino. — Direction E. Bérenger.

Administration : MM. Guichard, administrateur; V. Caisso, directeur de la scène; Jules Lecocq, directeur de la musique; Ardaillon, Hekker, deuxièmes chefs.

Opéra, opéra-comique : MM. Flachat, Larbaudière, Caisso, Deshayes, Gouzy, ténors; Decléry, François, barytons; Artus, Vinche, Danlée, Lechien, basses.

Mlles Lalla Miranda, en représentation toute la saison; Massard, Irma Collini, soprani; Marguerite Rambly, contralto; Mmes Lambert, Le Mey, Caisso, Sablairollen, mezzos.

Cadre de choeurs : 32 hommes et dames.

Répertoire : Lakmé. Manon, Hamlet, la Navarraise, Cavaliera Rusticana, Werther, Carmen, Faust, Rigoletto, Traviata, Barbier de Séville, la Fille du Régiment, Bonsoir Monsieur Pantalon, Galathée, les Rendez-vous bourgeois, etc.

Principales tournées : troupe du Gymnase, La Rafale; tournée Montcharmont ; tournées Baret ; tournées Castelain, etc.

Cadre de choeurs : 16 dames; 16 hommes.

Grand orchestre : 45 musiciens, sous la direction de M. Lecocq, premier chef; MM. Ardaillon, Hekker, deuxièmes chefs. W. X.


LE MONDE ARTISTE

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ETRANGER

Berlin. — Cette semaine, on a joué, au NouvelOpéra : Lundi, le Freyschütz; mardi, jeudi, Don Juan; mercredi, la Chauve-Souris; vendredi, Cavalleria Rusticana, le Bouffon; samedi, Rigoletto.

Au Deutsches Theater : Lundi, mercredi, le Songe d'une nuit d'été; mardi, César et Cléopâtre; jeudi, samedi, le Marchand de Venise; vendredi, Erdgeist.

Au Berliner Theater : Lundi, mercredi, Sapho ; mardi, Electra, Iphigénie ; jeudi, Donna Diana; vendredi, Fedora ; samedi, Cymbeline,

Au Lessing Theater : Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, Der lustige Witwe.

Au Neues Theater : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, Orphée aux Enfers.

Au Kleines Theater : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, Ein idealer Gotte.

A l'Opéra-Comique : Dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, les Contes d'Hoffmann.

Au Schiller Theater : Lundi, l'Africaine ; mardi, Czar et Charpentier; mercredi, Rigoletto; jeudi, le Trompette de Säkkingen; vendredi, Martha; samedi, le Freyschütz.

Milan. — Le théâtre Philodramatique de Florence avait ouvert une saison d'opéra au cours de laquelle il devait jouer deux opéras-comiques du compositeur Eugenio Esposito. Un seul a pu être représenté, il Borghese gentiluomo, déjà joué, il y a un an, à Moscou, et son insuccès flagrant a fait clore la saison à peine commencée. La musique, médiocre et sans aucune originalité, n'était aidée ni par une interprétation très fâcheuse, ni par un livret qu'un critique qualifie de grotesque, si bien que le public a pris la chose du côté gai et a fait à l'oeuvre un accueil qui n'était pas, sans doute, celui sur lequel comptaient les auteurs.

Un violoniste de Turin, M. Francesco Graziano, âgé de quarante-neuf ans, a tenté de se suicider au moyen de deux coups de rasoir qu'il s'est donnée, l'un à la gorge, l'autre au bras gauche. Heureusement sa main était mal assurée, et la lame du rasoir n'a pénétré que peu profondément dans les chairs. On espère qu'il sera guéri de ses blessures au bout d'une vingtaine de jours.

ASCANIO.

Vienne. — Cette semaine, on a joué, à l'Opéra : Dimanche, le Bal masqué; lundi, Siegfried; mardi, Manon; mercredi, Mignon; jeudi, le Crépuscule des Dieux; vendredi, Excelsior.

Au Deutsches Volkstheater : Dimanche, mardi, jeudi, Cancan diplomatique; lundi, vendredi, Baccarat; mercredi, Sherlock Holmès; samedi, les Frères du SaintBernard.

Au Hofburgtheater : Dimanche, la Pucelle d'Orléans; lundi, Weh' dem, der lügt; mardi, Docteur Klaus; mercredi, Cyrano de Bergerac; jeudi, Die Schmelterlingschlachl ; vendredi, Das Andere, Une tasse de thé; samedi, Iphigénie en Tauride.

Au Raimund Theater : Dimanche, mercredi, vendredi, Almeuransch el Edelweiss; lundi, le Curé de Kirchfeld; mardi, Die Bergfer'n; jeudi, Der Wunderdoktor; samedi, Der Zweite Schotz.

Le festival Mozart, qui aura lieu prochainement à Salzbourg, s'annonce comme un gros succès. On vient de distribuer les rôles pour les deux représentations en langue italienne de Don Juan. M. Francesco Andrade chantera le rôle principal; M. Hermann Brag, de New-York, celui de Leporello ; MM. Georges

Meikel et A. Moser, tous deux de l'Opéra de la Cour de Vienne, ceux de don Ottavio et de Masetto. Donna Anne aura pour interprète Mme Lili Lehmann ; Zerline, Mlle Géraldine Farrar, et Elvire, Mme Vilma Villani.

Les deux représentations seront dirigées par M. Reynaldo Hahn et la régie se trouvera entre les mains de M. Emile Gerhaüser, de Munich. La Philharmonie de Vienne, au grand complet, formera l'orchestre.

Avec Don Juan alterneront trois concerts de gala, dont le premier sera dirigé par M. Félix Mottl et le second par M. Mück, de Berlin ; le troisième sera un concert de solistes. M. Camille Saint-Saëns interprétera Mozart au piano, et une journée sera réservée à la musique religieuse.

Le festival se terminera par une représentation des Noces de Figaro, sous la direction de M. Mahler et avec l'interprétation, les décors et la mise en scène nouvelle de l'Opéra de la Cour de Vienne.

KUNSTLER.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

A LA LIBRAIRIE D'ART DÉCORATIF ARMAND GUÉRINET. — On ne saurait trop recommander aux amateurs d'art et aux artistes le très intéressant Recueil de dessins, croquis, études de figures des peintures décoratives du peintre regretté Jean-Alfred Marioton, mort si prématurément. Les amateurs prendront plaisir à feuilleter ces pages, où l'on a merveilleusement reproduit une quantité d'études gracieuses au moyen desquelles l'artiste exécuta les charmantes compositions décoratives qui firent sa réputation. Les jeunes artistes, les élèves des écoles d'art décoratif et aussi les ouvriers d'art y trouveront, au surplus, de précieux enseignements.

Chez ALBIN MICHEL. — L'Honorable M. Battier, pa Gabriel Martin.

C'est vraiment un type bien curieux et bien vrai que celui de ce M. Battier, qu'une erreur de prote fit socialiste, de bonapartiste qu'il était et qui devint, grâce à cette erreur savamment exploitée, député de Bugnodence et leader de son parti... occasionnel.

M. Gabriel Martin continue avec l'Honorable M. Battier la série de son « Etude sur les Maisons de rendez-vous " dont Margarett — le premier volume — vient d'atteindre sa seizième édition. Cette fois l'auteur s'attaque au monde de la politique, et on lira avec plaisir sa verveuse description des élections législatives dans cette sous-préfecture méridionale de Bugnodence, bien proche peut-être de Toulon. Les intrigues et les dessous de la vie parlementaire y sont contés de façon intéressante, la peinture en est curieuse et vivante et aussi fort réaliste, surtout lorsqu'il s'agit de la bourgeoisie.

Chez H. DARAGON. — Chair d'Amour, études de psychopathie, par Ary-René d'Yvermont, préface de Rhiléas Lebesgue.

C'est une histoire d'amour et de passion, de chair et de rêve comme toutes les histoires humaines. Il y a des joies et des sanglots, mais on y trouve surtout des coeurs en peine et des âmes enfiévrées.

Ce qui caractérise surtout les contes et les nouvelles de d'Yvermont, c'est que ses personnages sont dépouillés de tous les faux préjugés de nos conventions sociales.

D'Yvermont reproduit la vie en artiste, comme il la voit et comme il la sent. Aussi, à côté de pages d'un


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LE MONDE ARTISTE

réalisme sensuel, il ne faut pas s'étonner d'en trouver d'autres, empreintes de tout le lyrisme symbolique et mystique de notre humaine nature.

L'Impulsionnisme et l'Esthétique, par Jean Libert.

Voici un livre qui est appelé à faire époque. L'auteur, qui est un profond penseur, nous donne un aperçu synthétique de l'évolution de l'âme individuelle; il résume, au point de vue philosophique, la théorie de l'Impulsionnisme de M. Ary-René d'Yvermont, destinée à donner de nouveaux aperçus dans les domaines de l'Art et de la Critique.

Cette théorie neuve, comme nous l'explique M. Libert, fait converger la Science et l'Art vers un but rationnel; elle définit l'Esthétique comme la doit comprendre tout artiste sincère et pur.

Au fond, le livre est une conséquence de la philosophie de Nietzsche et un résumé de toutes les tendances idéiques et artistiques de notre époque incertaine.

Conçu dans un esprit clair, les lettrés et les dilettantes liront avec intérêt cette étude; ils y trouveront le corollaire et la justification des systèmes littéraires et philosophiques jusqu'ici incompris.

MEMENTO.

NOTES ET INFORMATIONS

— LES THÉATRES DE PARIS.

Les directeurs de nos salles de spectacles ont maintenant un prétexte avouable pour fermer leurs portes, car la chaleur est devenue suffocante tout d'un coup. Maintenant les théâtres en plein air vont sévir. Nous avons dit l'an dernier que ces exploitations ne pouvaient se prévaloir d'une utilité manifeste et qu'elles ne relevaient point de l'art véritable. Notre opinion n'a pas changé. Aucun des promoteurs de ces « affaires » mort-nées n'a protesté contre nos dires ni tenté d'expliquer la valeur des Théâtres antiques ou de la Nature. Mais une manifestation artistique annoncée pour le 8 juillet nous intéresse au plus haut degré, puisqu'il s'agit de trouver, grâce à une représentation unique, les moyens de continuer les fouilles commencées autrefois à Champlieu, à l'orée de la forêt de Compiègne. Dans la partie des établissements romains mise à découvert, va retentir bientôt, après quinze siècles de silence, le bruit de la foule et le chant des poètes.

Nous applaudissons à l'initiative de M. le soussecrétaire d'Etat aux Beaux-Arts et nous ferons connaître le programme de cette fête.

— Les débuts de Corneille.

Le tri-centenaire de Corneille a évoqué une foule de souvenirs sur le grand tragique français. Un des plus curieux est celui-ci. La demoiselle Milet, fille galante, habitait rue des Juifs. Corneille lui fut présenté et il parvint à faire mettre à la porte et à remplacer le titulaire du moment. Ces aventures, alors pas plus qu'aujourd'hui, n'avaient grande importance; un cavalier remplace un autre cavalier comme un clou chasse l'autre et la figure de l'héroïne,

l'héroïne, piquante soit-elle, ne laisse pas grandes traces dans le souvenir. De ces observations et de l'aventure elle-même, Corneille tire une pièce en cinq actes, la première, espèce de fantaisie autour d'un portrait.

La femme s'appelle Milet et la comédie s'intitule Mélite. Corneille porte le manuscrit à l'acteur Mondovy qui le trouve à son goût et représente la pièce au théâtre du Marais. La comédie fait fureur ; c'est une surprise générale. Un auteur de génie s'est révélé.

— OEdipe-Roi dans le texte antique.

A propos de la représentation d'OEdipe-Roi qui T> été donnée dernièrement dans le Stade d'Athènes, M. René Simoni écrit : « Ce ne fut vraiment pas un événement artistique ; des acteurs médiocres déclamèrent leurs rôles avec une emphase monotone, prononçant à la moderne le grec ancien. En s'attachant aux détails, les choeurs trop perruqués paraissaient comiques, mais ia puissance de la tragédie, mais le déroulement des événements évoqués, mais cette terre athénienne foulée par les spectateurs, et le spectacle grandiose du stade sous le ciel embrasé et les cris lointains de la foule demeurée au dehors faisaient passer dans les os un frisson sacré. Pour de telles représentations il est vrai, il convient de mettre beaucoup de soi-même, mais en y assistant avec l'esprit éclairé par la majesté sereine du Parthénon et par la beauté des souvenirs vénérés du Musée national, on oublie l'heure et le temps, les gestes impétueux des acteurs servent à une évocation nouvelle. Il est déplorable que dans un spectacle de caractère archéologique on ait négligé les éléments religieux inspirateurs des représentations antiques; on a supprimé l'autel de Dénis au milieu de l'orchestre et atténué dans les choeurs la solennité hiératique et l'accent presque solennel des prières. Au contraire les choeurs furent réduits à la première strophe et à la première antistrophe, non pas chantées alternativement par deux groupes, mais sans interruption par une quarantaine de chanteurs. Toutefois, le mode simple et austère appliqué aux superbes choeurs de Sophocle fut d'nn très grand effet; il s'en répandait, en tons graves, une tristesse oppressée, la douleur de mille âmes exprimée par peu de bouches. A l'apparition d'OEdipe aveuglé, la scène sanglante prit même un sobre relief plastique mais une grande partie du public horrifié quitta le stade. En général les spectateurs goûtèrent peu le spectacle et applaudirent par convenance. »

— Les Comédies de Scarpetta.

Edouard Scarpetta qui joue en ce moment à l'Alhambra de Milan, n'est pas seulement un acteur comique, c'est aussi — comme on le sait — un auteur inépuisable qui en moins de vingt ans de vie artistique a écrit environ 90 comédies. Ces oeuvres qui paraissaient d'abord devoir rester l'apanage du théâtre napolitain puisque écrites dans le dialecte du pays semblent au contraire devoir franchir mers et montagnes. Sir Henry Lowenfeld, directeur d'Apollo-Théâtre à Londres a signé ces jours-ci avec le chevalier E. Scarpetta un contrat qui lui permet de traduire, adapter et représenter, dans toute ville hors d'Italie, quelques-unes des plus intéressantes de ses comédies parmi lesquelles nous pouvons citer : Bébé marié, Misère et noblesse, La nouvelle femme de chambre, La nourrice, Une bonne fille, Trois brebis


LE MONDE ARTISTE

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vicieuses, Regarde ce que m'a fait mon frère, Un bon jeune homme. Sir Lowenfeld a acquis ce droit moyennant la somme de 8.000 francs plus un droit de traduction de 500 francs pour chaque pièce. Pour les représentations de chacune des comédies comprises dans le contrat, Sir Lowenfeld s'oblige à payer à M. Scarpetta, comme droits d'auteur, à forfait, la somme de 5.000 francs par Etat. La première comédie jouée sera Misère et noblesse que l'on représentera l'automne prochain à Paris et à Londres.

— Filia hospitalis.

De graves désordres se sont produits à Innsbruck au cours de la première représentation de Filia hospitalis, le nouveau drame de Ferdinand Wittembaner, l'auteur dramatique allemand très connu.

Le sujet n'est pas neuf: il traite de la vie des étudiants en Allemagne. Le héros est un jeune étudiant ennemi des corporations et de toutes les gaillardes habitudes teutonnes. Mais un de ses collègues insulte la fille — qu'il aime — de son hôtesse (appelée en jargon d'étudiant filia hospitalis), et il est contraint de se battre en duel avec lui et le tue.

Le drame, d'un grand effet, est ainsi présenté qu'on ne sait si l'auteur est ou non favorable aux habitudes traditionnelles des étudiants en Allemagne. Il a été représenté à Vienne sans désordres mais il fut tout d'abord interdit à Innsbruck où l'on craignait des conflits entre les étudiants cléricaux, adversaires du duel, et les libéraux qui y sont favorables. Finalement l'interdiction fut levée et les désordres que l'on craignait se produisirent. La représentation dut être suspendue parce que cléricaux et libéraux en étaient venus aux mains. A la fin, les cléricaux furent expulsés avec l'aide de la force publique et la représentation put suivre son cours, mais la pièce a été de nouveau interdite.

— Comment se fiança Henrik Ibsen.

Le Daily Mail emprunte à un journal danois l'histoire encore inédite et assez divertissante des fiançailles d'Ibsen. Au temps où il travaillait à Bugen il tomba amoureux de la jolie fille du pasteur Thoresen, mais il était quelque peu craintif pour déclarer sa passion. Il résolut à la fin de se déclarer, mais par écrit; et dans une lettre à Mlle Thoresen il lui dit qu'il serait allé chercher une réponse à cinq heures de l'après-midi, et s'il n'était pas reçu il en aurait conclu que sa demande était repoussée. A l'heure exacte le jeune dramaturge se rendit à la maison du pasteur; une domestique lui ouvrit, le fit entrer, le conduisit au salon et après l'avoir fait asseoir lui dit que « Mademoiselle allait venir ». Ibsen attendit durant deux heures! Certainement la demoiselle se moquait de lui, et désespéré il se levait pour s'en aller, et il était déjà dans le corridor quand il entendit derrière lui un éclat de rire, un rire joyeux, clair, argentin. Ibsen revint sur ses pas et, à sa grande stupéfaction, il vit la belle chevelure et le visage rayonnant de la jeune fille qui passaient sous le canapé, et elle lui disait : — Je voulais voir jusqu'où irait votre patience pour moi. L'épreuve a réussi à merveille, et maintenant aidez-moi à me relever.

— Pourquoi les femmes n'écrivent pas d'oevres musicales. Un critique allemand se demande pourquoi la

femme qui a été l'inspiratrice de tant de mélodies sublimes, n'a jamais composé une oeuvre musicale remarquable. Le développement intellectuel de la femme serait-il trop récent pour qu'elle ait assez de confiance en elle-même et entreprenne une telle oeuvre ? La raison — toujours d'après le critique allemand — est là évidemment, mais la femme manque surtout depréparation technique. Elle peut être une interprète admirable : chanteuse, pianiste, violoncelliste, mais non compositeur. Que faut-il pour le devenir? l'imagination et la connaissance de l'harmonie ; l'imagination est également distribuée aux hommes et aux femmes ; mais une femme no suit jamais jusqu'au bout ses études; le travail lui parait trop fatigant sans doute. Peut-être aussi parce qu'elle n'est pas encouragée par des résultats rapides.

— L'art du comédien.

Quelles sont les qualités essentielles du comédien?

Le « naturel », disait Talma. « Une belle figure et une voix tendre, l'instinct fait le reste », écrivait Sarcey.

M. Paul Ginisty a consulté à ce sujet nos artistes les plus réputés du théâtre contemporain.

Les qualités essentielles du comédien sont « la sensibilité et l'imagination », a répondu M. MounetSully; " la diction », a déclaré M. Coquelin; la «facilité de s'extérioriser rapidement et le don de l'observation », a suggéré M. Worms.

« Pour être un acteur, a écrit M. Le Bargy, il faut avoir la double faculté de créer en soi des états de sensibilité et de les exprimer à l'aide des moyens dont nous disposons. »

« Savoir comprendre, savoir dire, savoir mimer, a dit M. Silvain, telles sont, selon moi, les trois qualités primordiales du comédien. »

« L'acteur, a déclaré M. Georges Berr, doit avoir une bonne articulation pour qu'on l'entende... ensuite une profonde sensibilité pour qu'on l'écoute. »

Enfin Mme Bartet a adressé la délicieuse réponse que voici :

« Pouvoir comprendre les sentiments tout à fait étrangers, souvent contraires à notre nature personnelle, et nous représenter ces sentiments d'une manière si vive, si forte, que nous éprouvions l'impérieux besoin de les traduire comme si nous les subissions pour notre propre compte, voilà, selon nous, la qualité essentielle du comédien.

« Remarquez, d'ailleurs, que cette aptitude-là est toujours le premier signe des vocations dramatiques. Chez les natures vraiment prédestinées poulle théâtre, elle se manifeste dès l'enfance. Comment désigner cette faculté caractéristique? Elle est faite à la fois d'intelligence et d'imagination. Appelonsla donc, si vous voulez, une intelligence Imaginative.

" Et la sensibilité? n'est-elle pas indispensable au comédien? je n'oserais l'affirmer. Certains grands acteurs, absolument dépourvus de sensibilité, y suppléent par des prodiges d'intuition. Mais je ne les envie pas, ceux-là! Le théâtre ne serait pas le plus passionnant des arts si, par instants, il ne nous prenait pas l'âme tout entière...

" BARTET. »

Ne retrouve-t-on pas là tout entière l'admirable artiste?

— Le Théâtre et la vie esthétique. L'article que M. Henri Corradini a écrit sous ce titre dans la Revue Théâtrale Italienne mérite d'être


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rappelé. Il signale combien le théâtre est profondément lié à la vie, combien il est solidement fonde sur elle, combien, en même temps, il est quelque chose de différent de la vie. Le théâtre est-il la vie ? se demande-t-il, et il répond : certainement, mais sous quelle forme ? Sous la forme esthétique. M. Corradini a raison. La chose nous apparaît d'autant plus vraie si nous considérons le théâtre lyrique. Dans ce cas la musique, art de l'hyperbole,agrandit les données ingénieusement relevées sur la scène littéraire ; et la seconde vie des choses se révèle sous une lumière nouvelle et plus vive.

— Un congrès de pédagogie musicale.

Le troisième congrès de pédagogie musicale a été tenu à Berlin avec un grand succès du 9 au 11 avril dernier. La salle du Reichtag mise à la disposition des congressistes était insuffisante à les réunir tous. Les communications les plus intéressantes ont été celles de M. Jacques Dalcroze de Genève sur la sensation du rythme ; de MM. Stock et Max Dessoir de Berlin sur l'importance éducative de la musique dans le passé et dans le présent ; de M. Tappert de Berlin sur le développement des sensations musicales; de Olga Stieglitz de Berlin sur la littérature, partie de la science musicale, et de M. Alexis Hollaender sur les problèmes de l'enseignement du chant.

— Le mariage contre la théorie.

Frank Wedeking vient de se marier. La nouvelle en elle-même ne paraît pas extrêmement intéressante ; mais pour qui connaît l'art et la personnalité absolument hostiles au mariage de l'auteur de Hidalla, la chose a vraiment de quoi surprendre. Wedeking est une des personnalités les plus bizarres de la littérature et du théâtre allemands : auteur, acteur, poète cabaratier, diseur de vers à la louange des femmes et des éphèbes, il est le protagoniste d'une révolution dans l'ordre sexuel de la scène... Et maintenant il se marie ! Il vient d'épouser Tilly Niemann, l'actrice qui dans Hidalla jouait le rôle de Fanny Hettler, l'amoureuse d'Hetmann, le philosophe fondateur de la ligue de « l'éducation esthétique », qui comporte l'engagement réciproque pour tous les associés des deux sexes de... ne se refuser aucun service. Le rôle d'Hetmann était tenu par Wedeking lui même; il semblerait donc que l'amoureux dévouement l'actrice n'était pas simplement du théâtre. Le philosophe a perdu la partie. Le principe monogame a vaincu le bizarre système de polygamie à fins esthétiques que l'auteur-acteur prônait du haut de la scène — et qui paraît avoir eu un commencement de réalisation de la part de certains Allemands-américains. Pour parler un peu comme Nietzsche, celui qui voulait renverser les valeurs sexuelles a pris femme..-.

— Une fanfare peu commune.

C'est celle qui vient d'être fondée à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Elle ne se compose que de forçais condamnés aux travaux forcés à perpétuité.

Le chef de musique est un assassin célèbre, le cymbalier a tué son compagnon de chaîne, le cornet à piston a assommé son maître d'un coup de marteau, le saxophone a étranglé une personne dans les rues de Paris, le bugle est un apache, récidiviste

dangereux, et le sous-chef a coupé sa femme en morceaux.

Comme vous voyez, ces messieurs n' ont rien à se reprocher les uns aux autres.

Cette fanfare ne peut manquer de devenir une des premières du monde, les exécutants ne pouvant songer à s'en aller quand ils seront devenus des virtuoses

virtuoses

C'est le cas ou jamais de vérifier la véracité de l'adage : « La musique adoucit les moeurs ! »

COURRIER DE LA SEMAINE

— Au Conservatoire :

A la suite des examens semestriels de chant, d'opéra et d'opera-comique, les élèves dont les noms suivent sont admis aux concours de fin d'année :

CHANT

Classe de M. Duvernoy. — MM. Meurisse, Vigneau ; Mlles Andrée Allard, Salva, Bailac, Gustin, Irma Ackté.

Classe de M. Dubulle. — MM. Cazaux, Nansen, Georges Petit, Saraillé; Mlles Delimoges, Galle, Double].

Classe de M. de Martini. — MM. Payen, Tessier; Mlles Daubigny, Martyl, Delalozière.

Classe de Mme Rose Caron. — MM. Dupony, Francell; Mlles Jeanne Bloch, Thasia, Madeski, Chantal.

Classe de M. Manoury. — MM. Domnier, Rigal; Mlles Merlin, Leblanc.

Classe de M. Lassalle. — MM. Vaurs, Clamer; Mlle Faye.

Classe de M. Hettisch.— MM. Pérol, Calmette ; Mlles Combès, Lapeyrette, Rosetsky.

Classe de M. Cazeneuve. — MM. Engels, Sorrèze, Gilles; Mlles Lassalle, Lamare, Sylla, Le Senne.

Classe de M. Melchissédec. — MM. Meurisso, Carbelly, Sorrèze, Gilles, Payan ; Mlles Daubigny, Delalozière, Gustin, Le Senne.

Classe de M. Bouvet. — MM. Dupouy, Péral, Nansen, Teissier, Clamer; Mlles Lamare, Lapeyrette, Baillac, Madeski, Irma Ackté, V. Galle.

OPÉRA-COMIQUE

Classe de M. Isnardon, — MM. Payan, Georges Petit, Francell, Vigneau, Sorrèze; Mlles Lamare, Delimoges, Jeanne Bloch, Thasia, Martyl.

Classe de M. Bertin. — MM. Domnier, Sarraillé, Nansen, Cazeaux ; Mlles Lassalle, Alice Comès, Andrée Allard, Faye.

TRAGÉDIE

Classe de M. Silvain. — Mlle Barjac, M. Chambreuil.

Classe de M. Leloir. — M. Grétillaft, Mlle Bogros.

Classe de M. Paul Mounet. — M. Alexandre, Mlle Denyse-Mussay.

Classe de M. G. Berr. — Mlle Ludger.

Classe de M. Truffier. — M. Garrigues; Mlles Bovy, Farnès.

COMÉDIE

Classe de M. Silvain. — MM. Scott, Palau, Deguingand, Mlles Barjac, Roch.

Classe de M. Leloir. — MM. Luis, Lafon ; Mlles Corlys, Frévulles, Provost.

Classe de M. Paul Mounet. — Mllos Denyse-Mussay, Schmitt.


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Classe de M. G. Berr. — MM. de Féraudy, Rollan; Mlles Lukan, Lécuyer, Ludger, Dantès.

Classe de M. Truffier. — Mlles Bow, Faga, Farnès.

Classe de M. Laugier. — M. Leroy; Mlles Peters Chauove.

Les dates des concours à huis-clos ont été ainsi arrêtées :

Dimanche 24 juin, de 6 h. du matin à minuit : mise en loge pour le contrepoint.

Lundi 25 juin, 1 h. : contrepoint.

Mercredi 27 juin, 9 h. : dictée, théorie (solfège, instrumentistes).

Jeudi 28 juin, 9 h. : lecture, (solfège, instrumentistes).

Dimanche 1er juillet, de 6 h. du matin à minuit : mise en loge fugue.

Lundi 2 juillet, 9 h. : dictée, théorie (solfège, chanteurs).

Mardi 3 juillet, 1 h. : lecture (solfège, chanteurs).

Mercredi 4 juillet, 1 h. : fugue.

Jeudi 5 juillet, 1 h. : harmonie (femmes).

Vendredi 6 juillet, 1 h. : orgue.

Samedi 7 juillet, 1 h. : accompagnement au piano.

Dimanche 8 juillet, de 6 h. à minuit : mise en loge harmonie (hommes).

Lundi 9 juillet, 1 h. harmonie (hommes).

Mardi 10 juillet, midi : piano (classes supérieures).

Les concours à huis clos prendront fin le mercredi 11 juillet, à neuf heures, par le concours de violon (classes préparatoires).

La direction du Conservatoire vient d'arrêter les dates des concours publics de 1906, qui auront lieu dans la salle de l'Opéra-Comique dans l'ordre suivant :

Mardi 17 juillet, à 9 heures 1/2 : contrebasse, alto, violoncelle.

Mercredi 18 juillet, à 1 heure : chant (hommes).

Jeudi 19 juillet, à 1 heure : chant (femmes).

Vendredi 20 juillet, à 9 heures : tragédie, comédie.

Samedi 21 juillet, à 9 heures : harpe, piano (hommes).

Lundi 23 juillet, à 1 heure : opéra-comique.

Mardi 24 juillet, à midi : violon.

Mercredi 25 juillet, à 1 heure : opéra.

Jeudi 26 juillet, à midi : piano (femmes).

Vendredi 27 juillet, à midi : flûte, hautbois, clarinette, basson.

Samedi 28 juillet, à midi : cor, cornet à pistons, trombone.

— M. Antoine est de retour de sa tournée. Le directeur de l'Odéon va faire un séjour assez prolongé à Paris, pour s'occuper de la prochaine saison de ce théâtre. Il ira ensuite prendre quelques jours de repos dans sa propriété de Camaret et repartira, vers le 20 juillet, pour une tournée en Angleterre.

— Les directeurs de théâtre, sur l'initiative de M. Albert Carré, se sont constitués en syndicat, syndicat tout amical d'ailleurs, et qui n'a point eu et n'aura point à demander sa " reconnaissance » par l'administration.

Donc, ce syndicat s'est réuni, à l'Opéra-Comique. Au nombre des présents se trouvaient : MM. Franck, Micheau, Richemont, Albert Carré, Clèves, Porel, etc. On a longuement étudié les questions d'intérêt professionnel qu'il y avait lieu de régler immédiatement, et en particulier celle de l'affichage qui ne laissait pas que d'inquiéter fort les directeurs.

M. Marcel Picard, le nouveau concessionnaire des colonnes Morris, avait été convoqué à la réunion. Un échange d'explication a eu lieu, duquel il ressort qu'un accord parfait règne entre les deux parties.

— La représentation annuelle offerte aux malades de Villejuif a eu lieu, sous la présidence de M. Edgard Monteil, directeur. M. Bertrand Millevoye avait su grouper tout un essaim d'artistes toujours dévoués à ces oeuvres charitables. Mlle Dusanne et M. Brunot, de la Comédie-Française, ont joué avec beaucoup de finesse l'exquise pièce de M. H. Lavedan, En Visite. M. Paul Viardot a ravi l'assistance en enlevant avec brio deux morceaux de sa composition; puis Mlle Marié de l'Isle, M. Jacquet et M. Ghane, de l'Opéra-Comique, ont délicieusement chanté plusieurs airs ainsi que Mlle Reyna et Mme Baron. La partie joyeuse était représentée par Fursy, plein d'entrain, et par MM. Millanvoye et Tervil, qui ont jeté un fou rire dans la salle avec les deux pieces de Courteline : La lettre chargée et M. Badin. Les malades, eux aussi, ont pris part au concert dans des morceaux justement choisis et appropriés à leurs faibles moyens par le médecin en chef de l'asile, le Dr Briant. Voilà pour quelques jours, grâce au dévouement des artistes, de la joie et du repos pour ces pauvres affligés.

— Mme Ed. Colonne a clos ses auditions d'élèves par une séance superbe, où la musique classique avait la plue large part. L'école française était représentée par Gounod, Saint-Saëns, H. Duparc, G. Pierné, Claude Debussy, Paul Puget, R. Halm, Alex. Georges, E. Tréjard, Case la et Raoul Brunel.

La foule d'amis et d'artistes qui se pressait dans l'atelier de la rue Monchanin a été enthousiasmée par l'exécution si parfaitement adéquate au style de chacun de ces auteurs.

Mlles Berthal, Renée Leblanc, Suzanne Berthelon, Geneviève Homolle, fille de l'éminent directeur des musée nationaux ; Mme Bronislawa Elstein, une Polonaise à la voix exquise ; Mmes H. Cassin, O. Le Roy, Boyer de Lafory ; Mlles d'Espinoy et Hélène Demellier, de l'Opera-Comique, dont la belle voix et le talent semblent chaque jour en progrès, toutes enfin ont contribué à rendre à l'enseignement de Mme Colonne le plus éclatant hommage. Mlle G. Donnay, accompagnant avec sa maîtrise coutumière, et Mme Delcourt-Wurmser, avec la harpe chromatique de G. Lyon, ainsi que Mlle Nancy Schuck, violoniste, ont participé au succès de cette magnifique audition.

— Nous apprenons avec plaisir que notre excellent confrère Jules Rateau, membre de la commission consultative des théâtres au ministère des Beaux-Arts, vient d'être nommé directeur artistique du Théâtre de la Nature de Cauterets, pour la saison d'été 1906. Les représentations que M. Jules Rateau compte donner dans le courant d'août seront de pures manifestations d'art. C'est ainsi qu'au nombre des des spectacles déjà arrêtés, il faut citer La Fille de Roland, de Bornier ; Alkestis, du poète Rivollet ; Nicomède, de Corneille, avec les artistes de la Comédie-Française, et probablement Siefried, de Wagner, avec les artistes de l'Opéra et l'orchestre Colonne.

L'oeuvre de décentralisation musicale qui se poursuit si activement en Touraine, depuis quelques années, vient de prouver sa vitalité à Paris même, grâce à l'initiative du violoncelliste Maxime Thomas qui, voulant honorer ses compatriotes, vient de faire entendre, en un seul et exclusif programme, plus de vingt oeuvres musicales ou littéraires tourangelles, parmi lesquelles il convient de signaler comme absolument remarquables : l'Ode à Balzac, de Jouteux; la Romance pour violoncelle, de H. Sartel ; la mélodie le Sentier, de Aubry; la Céleste Filandière, de Hennion ; Chanson d'amour, de Arrault; Amours d'oiseaux, de Stesse ; Anniversaire, de Mme Lardin de Musset; Feuillet d'automne, de Belowski, etc., etc. L'accueil le meilleur fut


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fait également à la belle Etude de Em. Morin, sur la Décentralisation artistique, par laquelle débutait cette inoubliable soirée.

— La distinguée compositeur et professeur de piano, Mme Jeanne Muraour-Lepetit, nous a conviés, en matinée, à l'audition de quelques-unes de ses élèves. On a fort applaudi, prêtant leur concours : Mme TanésyChambon, de l'Opéra, la harpiste Marguerite Achard, Mlles Schirmer, Ravaux, Yvonne Bonnaud, et MM. Chambon, de l'Opéra, Brémont, de l'Odéon, et Minnart, dans des oeuvres de Massenet, Fauré, Widor, Dubois, Thomé, Dens, et quelques-unes choisies de Mme Jeanne Muraour-Lepetit.

PROVINCE ET ÉTRANGER.

— De Gotha.

On a joué dernièrement au Théâtre de la Cour et en présence du grand-duc et de la grande-duchesse, la Biondinetta (Histoire d'amour), opéra en trois actes de M. Paul Milliet, traduit par Louis Hartmann, musique de Spiro Samara. Les journaux locaux : le Quotidien, le Temps, le Journal, le Courrier de la Bourse, l'Indicateur local de Berlin, l'Indicateur de Dresde, le Journal de Cologne, le Journal de Magdebourg, les Dernières nouvelles de Leipzig sont unanimes à constater le très grand Buccès remporté par cette oeuvre. Ils louent le poème original admirablement traité, ils constatent la netteté des caractères, la sobriété des tableaux qui sont d'un maître, et. ils acclament chaleureusement la musique " riche en pensées, en nuances, en fraîcheur et en naturel ».

Après avoir rappelé que la Biondinetta, dont l'élégance française jointe au tour mélodique italien plaît si fort en Allemagne, reçut un brillant accueil lors de sa création en Italie, les critiques enregistrent qu'après le premier et le second actes le rideau fut relevé six fois, et que des applaudissements enthousiastes saluèrent longuement les auteurs et les interprètes à la fin du dernier acte.

Cette nouvelle victoire de l'art français est très comentée dans les milieux artistiques allemands, où le poète d'Hérodiade, de Werther, de Mademoiselle de Belle-Isle est très estimé, et où le le compositeur Samara, élève préféré de Léo Delibes, vient de prendre une place enviable de par le charme et la clarté de sa mélodie, autant que par la richesse de son orchestration personnelle.

— Le Théâtre Bellini, à Naples, a fermé ses portes brusquement, au courant de la saison. Après une seule représentation d'un ouvrage intitulé Saroma, pour lequel l'auteur, un Américain, avait déboursé 8,000 francs sans aucun résultat artistique, l'impresario a disparu tout à coup sans crier gare et, bien entendu, sans tenir aucun de ses engagements envers les malheureux artistes.

— De Prague.

Le violoniste tchèque Jan Kubelik, dont la tournée en Amérique a été des plus brillantes, reviendra cet été en Bohême, où il possède une superbe propriété. En automne, il entreprendra une tournée à travers les pays d'Europe, et l'année prochaine il compte se rendre de nouveau en Amérique. Ce sera son dernier voyage artistique, car il entend se reposer à partir de l'année 1907.

— Le violoncelliste Pierre Destombes, professeur au Conservatoire d'Athènes, vient d'être nommé chevalier de l'ordre du Sauveur de Grèce. Tous nos compliments à l'éminent virtuose, qui reçoit cette haute

distinction équivalant à notre décoration de la Légion d'honneur.

— De Vienne : Le 150e anniversaire de la mort de Mozart sera célébré du 14 au 20 août prochain à Salzbourg, par un festival dont l'archiduc Eugène a accepté la présidence d'honneur. Le programme de cette fête musicale vient d'être définitivement arrêté. Il comprend d'abord une représentation de Don Juan en langue italienne, avec le concours de Mme Lili Lehmann et de Mlle Géraldine Farrar, et sous la direction de M. Reynaldo Hahn, de Paris. Puis une représentation des Noces de Figaro, interprétées par l'ensemble de l'Opéra de la Cour de Vienne, sous la direction de M. Gustave Mahler. En outre, des concerts seront donnés sous la direction et avec le concours de MM. Félix Mottl (Munich), Karl Muck (Berlin), Camille Saint-Saëns (Paris), H. Brag (New-York), George Maickl (Vienne).

— La Société Royale Belge des Aquarellistes célèbrent ce mois-ci le cinquantième anniversaire de sa fondation.

Elle a organisé à cette occasion, dans les locaux du Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles, rue de la Loi, une exposition comportant des aquarelles de tous ses membres effectifs depuis 1856.

Cette exposition restera accessible gratuitement au public, jusqu'au 28 juin.

— On écrit de New-York qu'un érudit musicien américain, M. John Tower, prépare la publication d'un lexique où l'on trouvera, dans une première partie, les titres, par ordre alphabétique, de tous les opéras connus ; une seconde partie comprendra la liste des compositeurs avec l'indication de leurs oeuvres ; une troisième, enfin, permettra de savoir combien de fois chaque sujet d'ouvrage a été mis en musique. On dit que l'auteur de ce lexique a travaillé treize ans avant d'avoir pu l'achever, tel du moins qu'il peut l'être à ce jour, et que le volume, qui aura un millier de pages, se vendra cinquante francs.

— En plus des dons précédemment offerts, la Nouvelle-Société-Bach de Leipzig a reçu, pour l'acquisition, l'aménagement et l'entretien de la maison natale de Bach, les sommes suivantes : 1.250 francs du Conseil municipal d'Eisenach, 2.500 francs de l'Association des concerts de Cologne, enfin 12.500 francs de M. Henri Heinrichsen, chef de la maison d'édition Peters.

L'immeuble où Bach a vu le jour est actuellement la propriété de la Nouvelle-Société-Bach; on va donc pouvoir s'occuper de disposer l'intérieur pour y installer un musée de musique et d'objets de toute nature ayant appartenu au maître ou se rattachant à sa vie de quelque manière ; mais il paraît que les sommes versées ne suffisent pas encore pour permettre de réaliser les projets sans doute un peu grandioses que l'on a conçus.

— D'après une décision du Conseil municipal de Munich, la ville, qui jusqu'ici ne supportait que les frais d'éclairage et de secours contre l'incendie du Théâtre du Prince-Régent, prendra dorénavant à sa charge une somme égale à celle que payait la liste civile, soit environ 75.000 à 80.000 francs.

Comme compensation, la ville exige que la liste civile, c'est-à-dire le souverain, s'engage à assurer régulièrement chaque année les représentations de fête et à mettre au programme les quatre parties des Niebelungen et, dans la mesure du possible, Tristan et Isolde. Quelques autres arrangements de moindre importance ont été pris entre le Conseil municipal et les représentants de la liste civile.


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— Les spectacles de plein air continuent d'être à la mode et se répandent jusqu'en Angleterre, témoin cette annonce assez curieuse que nous relevons dans un journal : « Warwich (Angleterre), grand spectacle historique en plein air, dans le parc magnifique du célèbre château de Warwick. Les 2, 3, 4, 5, 6 et 7 juillet 1906, représentation minutieuse et splendide de l'Histoire de la' ville et du château, en onze épisodes, depuis Caradoc et les Romains (an 40) jusqu'à l'an 1694, avec batailles, danses, choeurs, processions, etc., par deux mille personnes, sous la direction de M. Louis N. Parker. Warwick est située au centre du pays de Shakespeare. Cinq mille places sont réservées et abritées. »

— Un chanteur nommé Ugo Africano avait, malgré ses dénégations, été condamné récemment par le tribunal de Milan à quarante jours de prison pour un vol qu'il affirmait n'avoir pas commis. Quoi qu'il en soit, il avait été engagé pour le théâtre de Palerme et avait pris passage sur le vapeur Favignana qui conduisait la troupe de Naples à Palerme. Se produisit-il, sur le bateau, un incident entre lui et ses compagnons relativement à la condamnation plus ou moins méritée dont il avait été l'objet? Toujours est-il que le malheureux, prix de désespoir, se lança tout à coup par-dessus le bord et se jeta à la mer. Le vapeur s'arrêta aussitôt et l'on procéda à des recherches ; mais ces recherches furent infructueuses et l'on ne put même retrouver le corps du pauvre diable.

TOUT-LE-MONDE.

NECROLOGIE

— De Milan on annonce la mort du compositeur Luigi Ricci, fils de Luigi Ricci et neveu de Federico Ricci, les deux auteurs de ce gentil chef-d'oeuvre de musique bouffe qui a nom Crispino e la Comare. Il était né à Trieste le 27 décembre 1851. Encouragé par la municipalité de cette ville, où son père avait été maître de chapelle de la cathédrale et chef de chant au théâtre, il avait obtenu d'elle, quelque temps après la mort de celui-ci, une pension qui lui permît de continuer ses études musicales, et à peine âgé de neuf ans, le 15 août 1861, il faisait exécuter dans la cathédrale une messe de sa composition.

Plus tard il aborda le théâtre, donna au Carlo-Felice de Gênes une bouffonnerie intitulée Frosina (1870), une autre sous le titre d'Un Curioso accidente, et au Communal de Trieste, en 1880, un opéra sérieux, Cola di Rienzi. Il était alors chef d'orchestre et maestro concertatore au Politeama. Ce dernier ouvrage n'ayant obtenu aucun succès, l'auteur, un peu dépité, se tourna du côté de l'opérette. Il en fit représenter un certain nombre, parmi lesquelles on cite surtout Don Chisciotte et Donna Ines.

COURRIER DE LA MODE

Au grand Steeple-Chasse d'Auteuil, comme à Longchamp, pour le Grand-Prix, et aussi à la fête des fleurs, très brillante cette année, les robes en mousseline ou en linon brodé ont remporté un succès énorme. Les unes blanches, les autres crème ou bise, toutes sur des fonds de soie très froufroutante, et généralement agrémentées de valenciennes, elles étaient délicieuses de fraîcheur et de coquetterie tout-à-fait estivale.

On remarquait aussi beaucoup de grandes capelines en paille d'Italie, littéralement couvertes de plumes et

ornées, sous la passe, près des cheveux, de véritables paquets de roses.

C'était d'une élégance de très bon ton et que toutes les courriéristes de mode ne sauraient trop encourager. Dans quelques semaines, on retrouvera ces mêmes toilettes aux eaux, sur les planches des plages en renom, dans tous les casinos et lieux de rendez-vous mondains.

Mais ce qui ne sera pas plus oublié que robes, chapeaux, vêtements et fanfreluches, dans les malles des Parisiennes voyageuses, c'est la parfumerie, et en particulier la poudre de riz dont elles ne savent pas plus se passer à la mer ou à la montagne qu'à la ville. Le Duvet de Ninon remporte en pareil cas, un succès mérité. Aucune poudre ne peut lui être comparable pour le résultat obtenu, car, rafraîchissante elle est aussi très adhérente à la peau. Son prix de 3 fr. 75 la boîte revient à 4 fr. 25 pour la recevoir franco par la poste, contre mandat adressé, 31, rue du Quatre Seprembre, à la parfumerie Ninon. Exiger le vrai nom pour éviter les imitations.

BERTHE DE PRÉSILLY.

CONSEIL. — Excellent contre la chute des cheveux, l'Extrait capillaire des Bénédictins du Mont Majella a, de plus, le don de les faire repousser et d'en retarder la décoloration. Enfin il détruit les pellicules. Le prix du flacon 6 francs, se monte à 6 fr. 85 pour le recevoir franco, contre mandat postal adressé à l'administrateur. M. E. Senet, 35, rue du Quatre-Septembre. Se défier des contrefaçons. B. de P.

Mort aux bacilles

Dans le monde scientifique, le nouveau produit, découvert par le docteur Giuseppe Bandiera à Palerme (Rue Cavour, 89-91) fait beaucoup de bruit, car un grand nombre de phthisiques ont pu, grâce à lui, recouvrer la santé. Soumis à l'examen de nombreux savants, ce spécifique a été reconnu comme l'unique médicament que la science puisse offrir contre la tuberculose. Les médecins les plus en vogue ne dédaignent pas de prescrire la Potion Antiseptique comme un remède infaillible, non seulement dans la tuberculose, mais encore contre les bronchites et les catarrhes pulmonaires, affections mortelles et que, jusqu'à ce jour, l'art médical se déclarait impuissant à combattre.

La découverte est de la plus haute importance. En traitant avec cet antiseptique les maladies de poitrine, le distingué inventeur a obtenu des résultats merveilleux, qui ouvrent de nouvelles voies à l'art de guérir, lorsqu'il s'agit de maladies considérées jusqu'ici comme inguérissables.

Les substances qui composent ce spécifique ont sur les autres antiseptiques l'avantage de tuer les microbes sans nuire à l'organisme humain, et d'avoir une telle force de diffusion qu'ils se répandent avec facilité sur toutes la superficie infestée par les bacilles, propagateurs et générateurs de la suppuration. Par suite, la fièvre disparaît, l'appétit revient et les forces augmentent.

Nous constatons avec plaisir qu'aucun inventeur n'a obtenu une consécration plus solennelle que le docteur Bandiera pour sa spécialité, et nous faisant l'interprète des sentiments du public, nous prions le préparateur chimique de ne pas se borner à expédier cette médecine à ceux qui la lui demandent, mais d'établir aussi des dépôts dans toutes les villes, afin que chacun puisse avoir recours à sa précieuse découverte.


288 LE MONDE ARTISTE

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1re cl. 2e cl. 3e cl. trajet.

Berck 31 » 24 15 17 » 3h 1/2

Boulogne (Ville) 34 » 23 70 18 90 3h 1/4

Calais (Ville) 37 90 29 » 21 85 3h l/2

Cayeux 29 30 23 05 15 95 3h 1/2.

Conchil-le-Temple 28 80 22 50 15 75 3h 1/2

Dannes-Camiers 31 70 24 40 17 50 3h 1/2

Dunkerque 38 85 29 95 22 60 4h

Etaples 30 90 23 95 17 3h 1/4

En 25 40 20 10 13 75 3h

Ghyvelde (Bray-Dunes). .. 39 95 31.15 23 40 5h Gravelines (Petit-Fort-Phi- 1

lippe) 3.8 83 29 95 22 60 4h 1/2

Le Crotoy 27 90 21 95 15 15 3h 1/2

Leffrmekoucke : 39 40 30 55 23 05 3h

Le Tréport-Mers ..... 25,75 20 35 13 90 3h

Loon-Plage.: . 38 75 29,9022 50 4h 1/2

Marquise-Rinxent. 35 50 26 75 20

Noyelles .... .... 26 45 20 85 14 35

Paris-Plage (2) .......... 32 10 24 95 18 " 3h 1/2

Quend (Fort-Manon)..... : 28 30 22 15 15 45 3h 1/2 Saint-Valery-sur-Somme. 27:15 21 35 1470 3h . .

Wimille-Wimereux.. : 34.55 26, 10 19 30 4h

Woincourt 26 45 20 85 14 35 3h

Zuydcoote...... ,......... 39 80 30 95 23 25 5h

Note importante. — Pour les heures, de départ, et d'arrivée, ainsi que pour les autres billets spéciaux de bains de mer, consulter les affiches.

(1) Les prix de ces billets ne comprennent par les O fr. 10 de droit de timbre pour les sommes supérieures à 10 fr.

Des carnets comportant cinq billets d'aller et retour sont délivrés dans toutes les gares et stations du réseau à destination des stations balnéaires ci-dessus.

Le voyageur qui prendra un carnet pourra utiliser les coupons dont il se compose à une date quelconque dans le délai de 33 jours, non compris le jour de distribution.

(2) Tramway du 15 mai au 15 octobre.

Chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée

VILLES D'EAUX

DESSERVIES PAR LE RÉSEAU P-L.M.

1° Billets d'aller et retour collectifs.

La Compagnie délivré, du 15 mai au 15 septembre, dans toutes les gares du réseau P. L, M., sous condition d'effectuer un parcours minimum de 150 kilomètres, aux familles d'au moins trois personnes voyageant ensemble, des billets d'aller et retour collectifs de 1re, 2e et 3e classes, pour les stations thermales suivantes: Aix (Aix-en-Provence), Aix-l.-Bains (Aix-l.-Bains, Marlioz), Baume-les-Dames (Guillon), Besançon, Bollène-la-Croisière (Condorcet) Bourbou-Lancy, Carpentras (Montbrun), Cette (Balarue) Chambéry (Challes), Charbonnières, ClermontFerrand (Royat), Coudes (Saint-Nectaires), Digne, Euzet-les-Bains, Evian-les-Bains, Genève (Champel), Grenoble (Uriage), Groisy-le-Plot, La Caille, La Bastide, St-Laurent-les-Bains, Le Fayet-St Gervais Lépin (St-Gervais-les-Bain), Lac d Aiguebelettes (La Bauche), Le Vigan (Cauvalat-les-Vigan), Lonsle-Saunier, Manosque (Gréoulx), Menthon (Lac d'Annecy), Montélimar (Bourdonnenu), Montpellier (Palavas), Montrond, Moulins (Bourbon-l'Archambault), Moutiers-Salins (Salins, Brides), Pontcharrasur-Bréda (Allevard) Pougues-les-Eaux, Rémilly (St-Honorè-les-Bains), Riom (Chatelguyon, Chateauneuf, Roanne (St-Albau), Sail-les-B ins, Salins (Jura), Santenay, Sarrians-Monimirail, Sauve (Fonsangeles-Bains), Thonon-les-Bains, Vals-les-Bains, Labégude, Vandenesse, St-Honoré-les-Bains, Vichy, Villefort (Bagnols).

Le prix s'obtient en ajoutant au prix de quatre billets, simples ordinaires (pour les deux premières personnes) le prix d'un billet simple pour la troisième personne, la moitié de ce prix pour la quatrième et chacune des suivantes.

Validité : 33 jours ; faculté de prolongation.

Arrêts facultatifs:

2° Billets d'Aller et Betour individuels.

La Compagnie délivre, du 15 mai au 30 septembre dans toutes les gares de son réseau, des billets d'aller et retour de 1re, 2e et 3e classes, comportant une réduction de 25 0/0 en 1re classe, et de 20 0/0 en 2e et 3e classes, pour les stations thermales dénommées ci-dessus.

Validité : 10 jours (non compris les jours de départ et d'arrivée). — Faculté de prolongation.

Arrêts facultatifs.

Faire la demande de billets 4 jours au moins à l'avancé à la gare de départ.

Nota : Il peut être délivré à un ou plusieurs des voyageurs inscrits sur un billet collectif de stations thermales et en même temps que ce billet, une carte d'identité sur la présentation de laquelle le titulaire sera admis à voyager isolément (sans arrêt), à moitié prix du tarif général, pendant la durée de la villégiature de la famille, entre la gare de départ et le lieu de destination mentionné sur le billet collectif.

Chemin de fer de l'Ouest AVIS

La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest, a l'honneur de porter à la connaissance du public, que depuis le 1er Avril dernier, le train de nuit du service de Paris à Londres vià Dieppe et Newhaven, partira de Paris-Saint-Lazare à 9 h. 20 du soir au lieu de 9 h. 30 et de Rouen R. D. à 11 h. 25 au lieu de 11 h. 35 du soir.