*3fMâSÉel^i DÉCEMBRE 1836. N° 6.
Afin ire Parfait, liberté confisquée.—FRANCE. Projet de loi sur les sucres — PohTuoi.. Abulilion de la traite des noirs. — ESPAGNE. Reconnaissance du Mexique.—COLONIES FRANÇAISES. Martinique.—COLONIES ÉTRANGÈRES. Cap de Bonne Espérance. — M. le chevalier de Mauduit. — Episode de l'histoire de la traite des noirs. — Esquisses de moeurs créoles. L'habitation l'Eléonore. — Variétés. M. Poirié Saint-Aurcle. — Bibliographie.—Nouvelles diverses.
AFFAIRE PARFAIT. — LIBERTE CONFISQUEE.
Nous avons déjà exprimé quelque part celte idée que la mission libératrice de la Revue doit se manifester non seulement par la puissance des théories, mais aussi par celle des faits , et que la liberté de quelques-uns due à notre persévérance parle haut chaque fois pour l'émancipation générale. Ne serait-ce pas un beau livre celui qui serait composé de pareilles pages ? Revenons donc à l'aflliire Parfait dont la llevue a déjà entretenu ses lecteurs.
Parfait, c'est cet homme pour qui l'esclavage n'aurait dû être qu'une tache originelle, car il en avait été lavé presque dès sa naissance, et qui néanmoins, après avoir vécu plus de 40 ans dans la servitude, réclame vainement encore aujourd'hui sa liberté. Songez bien à cet affreux malheur d'èlre né dans la liberté, ou peusr'en faut, et d'avoir vieilli dans l'esclav.ige, et de ne s'appartenir qu'aux limites extrêmes de la vie, quand déjà la mort nous réclamo ; la mort, ce maître inexorable des libres et des esclaves. En présence des plus vils criminels, on s'émeut encore de compassion , à la pensée que ces hommes enchaînes au bagne n'en sortiront plus que les cheveux blanchis par l'Age et la souffrance. Qui donc pourrait ne pas vous plaindre, pauvre Africain , vous que, dans votre berceau même, la liberté avait ma que de son doigt, etqui pourtant n'avez pas vécu parmi ses élus ! Quel3W annJc. 15