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3e ANNÉE.
OCTOBRE 1836.
N» 4.
De la peine du fouet. —FRARCE. Note relative à la concession aux esclaves de certains droits civils. —COLONIE» ?RAMÇAISES. Guadeloupe, Pondichéry. — COLONIES ÉTRANGÈRES. Trinidad. — Poésie. — Biographie. Thomas Clarkson. — Souvenirs sur W. Wilberforce. — M. le chevalier de Mauduit. — Polémique.— Variétés. Lamentations de M. Mauguin. — Nouvelles diverses.
DE LA PEINE DU FOUET.
Tout le monde semble être d'accord aujourd'hui sur ce point, qu'il faut travailler à l'amélioration morale des races esclaves. Nous disons que l'on semble être d'accord ; qui oserait affirmer en effet que les propriétaires d'esclaves font des voeux bien sincères, pour l'émancipation, morale ou matérielle, des noirs? Qui oserait dire que toutes ces protestations d'outre-mer, qui se résolvent en un système préparatoire de l'abolition de l'esclavage, ne sont pas, au fond, de véritables fins de non-recevoir, habilement ménagées pour gagner du tems, pour éloigner une décision solennelle, dans l'espoir que les événemens ultérieurs viendront apporter des obstacles plus sérieux à rétablissement d'un nouveau régime colonial? Les aristocrates des colonies demandent-ils bien sérieusement l'instruction morale de leurs esclaves? eux qui ne dissimulent point leur pensée intime sur l'indestructible supériorité des races, eux qui paient grassement des sophistes de,tout genre, argumentant et écrivassant afin de démontrer que la race noire est essentiellement inférieure aux autres races. Lorsque M. Mauguin, M. Dupin, Charles le baron, M. Granier,'natif de Cassagnac, viennent nous endormir de leurs pesantes homélies, quelle est la conclusion de. ces grands hommes d'état ? que les noirs sont esclaves parce qu'ils n'ont ni intelligence, ni moralité.