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3* ANNÉE. SEPTEMBRE 1836. N° 3.
Haïti, principe de sa constitution. — FniircE. Document ministériel sur le rachat force des esclaves'. —COLONIES FRANÇAISES. Martinique, Guadeloupe Bourbon. —Correspondance. Lettre de Cayenne. Lettre'd'un prévenu dans l'affaire de Bourbon.— Poésies.—• Esquisses haïtiennes.' Isalina. — , Variétés. Pluie fa crapauds à l'ile Bourbon.—Proverbe dramatique.
HAÏTI.
PRINCIPE DE SA CONSTITUTION.
Les fondateurs de la république d'Haïti, ceux qui ont conquis le sol sur les Français et les Espagnols, qui l'on* défendu contre les armées de Bonaparte et contre l'invasion des Anglais, voulurent fonder leur empire sur une grande vérité morale en même temsque sur la force matérielle. Fils d'une race esclave, esclaves eux-mêmes pendant la première partie dé leur vie, les Haïtiens venaient de montrer dans la lutte immense qu'ils avaient soutenue des vertus iquè le maître ne refuse pas'toujours à l'esclave : le courage et la patience. Ils ont très bien compris qu'ils n'avaient accompli que la moitié de leur tâche j que le triomphe par la force matérielle ne devait être que le premier pas à faire pour inculquer aux Européens l'affranchissement de la race noire. Bien que l'insurrection et la guerre ne se puissent concevoir sans la foi, l'honneur et le patriotisme, et que les combats livrés pour l'indépendance durant un quart de siècle, ne puissent être couronnés de succès sans mettre au jour d'autres vertus que la force brutale, toutefois les préjugés de l'ancien monde étaient trop enracinés pour que, dans les succès des Haïtiens, on ne cherchât point à attribuer la plus grande part, soit au hasard, soit à l'incapacité des chefs, soit à des circonstances malheureuses pour les dominateurs.
Les maîtres étaient dépouillés; mais c'était là un fait que les
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