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Titre : Rapport sur la concession de Grigues et La Taupe (Haute-Loire) rédigé à la demande de MM. Browne et Agassiz : bassin de Brassac / par Henri Fournel,...

Auteur : Fournel, Henri (1799-1876). Auteur du texte

Éditeur : impr. de Decourchant (Paris)

Date d'édition : 1839

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30454664z

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (104 p.) ; in-4

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Description : Collection numérique : Fonds régional : Auvergne

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54498545

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-14737

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 09/10/2009

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AVERTISSEMENT.

Les nombreux détails historiques que renferme ce Rapport ont diverses sources que je dois faire connaître. An commencement de i838, M. Raudin, ingénieur des mines en résidence à Clermont, avait rédigé sur la Concession de digues et la Taupe, un MÉMOIRE que les exploitants m'ont communiqué. Ce mémoire a été composé en dépouillant tous les documents authentiques et officiels qui existaient dans les archives de l'Administration, ou que les concessionnaires possédaient; il est accompagné de seize pièces annexées qui sont la copie exacte des sources auxquelles M. Baudin a puisé; et, parmi ces pièces, se trouvent divers rapports manuscrits, par exemple celui de M. l'inspecteur des mines Besson,en 1783(1); ceux de M. l'ingénieur Gueniveau, en date des 22 janvier (2) et 26 février (3) 1819;celui de M. l'ingénieur Gabé, qui remonteà i8i3(4).Jeciteces noms honorables pour montrer que l'on peut avoir pleine confiance dans les faits qui se rapportent au passé, faits pour lesquels je n'avais aucun moyen de vérification, et pour lesquels ce(

ce( ) Pièce annexée, n" 4.

(2) Pièce annexée, 9.

(3) Pièce annexée, %\° 10. (•1) Pièce annexée, n° 12.


( 1)

pendant je ne pouvais renvoyer à tel ou tel ouvrage imprimé, comme je n'ai pas manque: de le faire toutes les fois que j'en ai eu la possibilité. Si donc je n'oflïc pas toujours un moyen régulier de vérification, on peut être sur du moins que je n'ai rien reproduit d'après des renseignements vagues. Ainsi quand je trace l'historique de la mine, je ne fais en quelque sorte que copier le mémoire de M. Raudin, et je viens de dire sur quelles bases il s'est lui-même appuyé.

J'ai passé rapidement sur les considérations relatives à l'ensemble du Dassin de Brassac : d'abord, parce qu'il aurait fallu consacrer un très-long temps à l'examen de chaque concession, et qu'il me suffisait d'exposer en peu de mots ce qui pouvait aider à l'intelligence de mon Rapport; ensuite, parce que l'Administration préparc la publication de l'étude complète de ce bassin, étude confiée depuis longtemps au zèle et au savoir de j\l. Raudin. Quant aux travaux exécutés depuis le mois de mai i838 jusqu'à ce jour, non-seulement je les ai étudiésavec tout le soin dont je suis capable, pendant un séjour d'une semaine (21 -29août), mais les renseignements qui m'étaient nécessaires m'ont été fournis avec une extrême obligeance par AI. llenrys, ingénieur-directeur de l'établissement, et par Al. Louis, son intelligent contre-maître. Rien ne m'a donc manqué pour arriver à me former une opinion sur la Concession de Grigttes et la Taupe; aussi je donne avec confiance les conclusions favorables que les faits présentement connus ont dictées, et que l'avenir, j'en ai la conviction, vérifiera successivement.


RAPPORT

SI'Il I.A

CONCESSION DE GRIGUES ET LA TAUPE

( HAUTE-LOIRE ).

Les mines de Grigucs et la Taupe sont ouvertes dans le bassin liouiller de Brassac; jo vais essayer de donner en peu do mots une idée générale de ce bassin.

Le BASSIN ROUILLER DE BRASSAC, qui appartient aux départements c du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, est le plus important de ceux qu'on connaît en Auvergne (1). Encaisse dans le terrain primaire

(') Indépendamment du bassin houillcrdc Brassac, ou connaît en Auvergne: Dans le DÉPARTEMENT DD PUY-DE-DÔME : 1° un petit bassin liouiller qui s'étend, sur les deux rives de la Dordogne, dans les cantons de Tauves (arrondissement d'Issoire), et de Bourg-Lastic (anondissement de Clermont), bassin i|ui a donné lieu aux concessions de Singles" (453 hectares) et de Mcsscix*>

Coup du il Mir le M>*i:i liouilliTd«"Hra«sic.

" Accordée par ordonnance du 20 décembre 1820. (Annales des mines, t. il, p. 635, W série.)

b Accordée par ordonnance du 23 novembre I8JI.(Annales îles mines, M, p. 5VJ-55J, 3eséti»)


(«)

gneiss), il a sensiblement la forme d'un triangle dont le sommet serait au point où l'Allagnon verse ses eaux dans l'Allier; dont les deux côtés seraient formés par lo cours de ces deux rivières; et dont la base resterait encore un peu vague à cause des terrains tertiaires qui recouvrent lo terrain bouiller quand on s'avance dans la direction de Brioudc. Quelques parties de ce riche bassin ne sont pas encore concédées, mais il a donné lieu, jusqu'à présent, à l'institution des huit concessions suivantes : ■«. 1. Dans le DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DÔME : 4° Celle et la Combelle,

(1018 hectares), lesquelles ne sont pas exploitées et ne sont exploitables qu'à la condition de créer leur emploi sur les lieux, et un emploi qui donne un produit final capable de supporter les frais d'un assez long transport par terre, dette localité, du reste, est remarquable par la réunion, dans un assez petit espace, des trois éléments propres à la fabrication de la fonte; 2' le bassin qui, dans le canton de Montaigu (arrondissement de Riom), a donné lieu aux concession» de Vemadc* (154 hectares) et de la Roche b (198 hectares).

Dans le DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-I.OIRB, un lambeau de terrain houiller tout à fait séparé du bassin de Brassac, et dans lequel on a institué la concession de Marsangec (687 hecta-es). La distance qui sépare cette concession de l'Allier, ou plutôt sa position au-dessus du point où la rivière est flottable, sera sans doute un grave obstacle au développement de cette exploitation.

Dans le DÉPARTEMENT DU CANTAL, un lambeau de terrain houiller, reconnu depuis longtemps'', entre Mauriac et Bort, lambeau qui a donné lieu a la concession de Lempret* (303 hectares), commune et canton de Mauriac. Son débouché naturel serait sur le cours de la Dordogne; malheureusement celte concession se trouve à plus de quinze lieues (en ligne droite) de Mayronne, point du département du Lot où la Dordogne commence à porter bateau.

Telles sont, jusqu'à en jour, les richesses houillères de l'Auvergne.

Co«ic«Mon* :KC< t'SVv

a Accordée par ordonnance du 27 décembre 1837. {Annales des mines, t. xn, p. C8i et 685, 3e série.)

i' fi/em. (Ibid., p. 68i et CSC.)

'• Accordée par ordonnance du 22 septembre 1831. {Annales îles mines, t. i, p. 531-533, .'»' série.)

«' Journal îles mines, t. XII, p. 3*7 et 348, 1802.

<■' Accordée par ordonnance du ô août 1836. (Annales îles mines, t. x, p. COG, 3' série.)


(7) commune d'Auzat ; concession accordée les 24 juillet 4781 cl 7 juin 1785(1), cl définitivement limitéo par ordonnance du 20 décembre 1820 (2). Son étenduo est do 1350 hectares.

2° Charbonnier, dans la commune du môme nom ; concession accordée par ordonnance du 22 janvier 1823 (3). Ktcnduc, 210 hectares.

Ces deux concessions appartiennent au canton de Saint-GermainLambron, arrondissement d'Issoire.

II. Dans les DÉPARTEMENTS DU PUY-DE-DÔME ET DE LA HAITE-LOUU. à la fois : 3" Armois; concession accordée par ordonnance du 13 juin 1827 (4), avec une étendue do 2G0 hectares, augmentée de 140 hectares par ordonnance du 29 juillet 1820 (5), ce qui porte son étenduo totale à 418 hectares.

4° Fondary; concession accordée par ordonnance du 13 juin 1827 (6). Étendue, 118 hectares.

Ces deux concessions dépendent à la fois de la commune de Brassac, canton de Jumeaux (Puy-de-Dôme), et de la commune de Sainle-Florine, canton d'Auzon (Uautc-Loirc).

5° Grosmesnil, communo de Frugères ; concession accordée pour cinquante années par arrêté du 20 frimaire an vu (7) (19 décembre 1798), et devenue perpétuelle par Part. 7 de la loi sur les mines, du 21 avril 1810. Etendue, environ 735 hectares.

(1)Journaldes mines, n' v,p. 89—t. VII-VIIÎ, p. 917-920—t.xi,p. 13G et 137.

(2) Annales des mina, t. vi, p. 320-322, lre série.

(3) Ibid., t. viu, p. 383-387, V série.

(4) Ibid., t. m, p. 347-35G, 2e série. On peut voir aussi, nu sujet tle cette concession, un an été du 25 frimaire an ix« (16 décembre 1800).

(5) Annales des mines, t. vin, p. 144-146, 2e série.

(6) Ibid., t. m, p. 347-356, 2" série.

(7) Journal des mines, t. xi, p. 123-125.

» Journal d'9 mines, t. xi, [». 329-331.


(8) Cette liouillèro a été longtemps la plus importante du bassin de Iirassac; elie fournissait :

QtUt'ai nWtrwjuM. Ilrctol.tict.

En 1802. . . 2JO,000. . 312,400

En 1812. . . 270,000. . . 337,500 En 1826. . . 370.000. . . 402,600(1)

III. Dans le DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-LOIRE : G» Megecosie, coiumuno do Sainte*Florinc ; concession accordée par ordonnance du 13 juin 1827 (2). Etendue, 54 hectares.

tes Barthes, commune de Vergonghcon; concession accordée par ordonnanco du 11 février 1829(3). Etendue, 187 hectares.

Elle comprend les travaux dits des Bartlws, des Airs, de Bouzor et du Feu. C'est dans les terrains qui ont, depuis, donné lieu à cette concession, qu'avaient été ouvertes les mines dites du Bois-Chevalier pour lesquelles une permission provisoire avait été approuvée par décision du 24 messidor an x (4) ( 13 juillet 1802), et dont la cession, faite par le sieur Feuillant au sieur Lcsecq, fut aussi approuvée par décret du9 brumaire an xui (5) (31 octobre 1804).

8° Grigues et la Taupe, commune de Vergongheonj concession accordée temporairement, et pour dix-huit ans seulement, par arrêts des 10 mai et 12 septembre 1780 (0); accordée à perpétuité par ordonnance du 13 septembre 1820 (7). Etendue, 304 hectares.

Ces trois dernières concessions appartiennent au canton d'Auzon, arrondissement de Drioude.

En résumant cette énuméralion des terrains concédés, on a :

(1) Observations sur les mines de Mons et sur les autres mines de charbon qui approvisionnent Paris, par Michel Chevalier. (Annales de l'industrie, t. v et vi ; —Annales des mines, t. u, p. 459, 3' série.)

(2) Annales des mines, t. m, p. 347-356, 2e série.

(3) Ibid., t. VII, p. 168, 2* série.

(4) Journal des mines, t. xm, p. 30V.

(5) Ibid., t. XXVIII, p. 250.

(6) Ibid., t. VII-VIII, p. 913-919.

(7) Annales des mines, t. v, p. 602-607, 1" série. Le cahier des charges se trouve annexé à l'ordonnance.


\ i) .

1.4 Cumhtlle |,3iO

Oro$uie»nil . . rmiruii 73J(I}

Armois 418

Griyuc* tt h |.'iii|>t-. . . 301

Charbonnier 2lo

le$ Barilirs 1*:

Fomhry 118

Megccosie 5»

3,376 hec t.

On peut évaluera 1000 ou V200 hectares les parties non encore concédées, d'où il résulte que le bassin dcBrassac a une étendue approximative de 4,500 hectares.

Si maintenant on jette les yeux sur une carte où elles seraient toutes figurées, on verra comment ces huit concessions sont placées les unes par rapport aux autres. On verra aussi, par leur distance à l'Allier, celles de ces concessions qui ont le plus d'avantage pour transporter leurs produits ù cette grande route naturelle des charbons de tout le bassin.

Les indices les plus nets sont réunis dans le bassin de Brassac pour bien caractériser, comme appartenant au terrain houiller, les roches qui le composent. Ces roches sont des grès et des schistes qui, du reste, paraissent très-inégalement répartis. Ainsi on peut observer dans la concession de la Combelle une énorme masse de schistes sans trace de houille (2), tandis que, dans les travauxd'Arrest, les grés dominent et les schistes forment, au toi^et au mur des couches de houille, de faibles lits qui servent, quand on perce à travers bancs, à annoncer qu'on approche de la houille.

Des empreintes de fougères s'observent fréquemment, et les rognons

l':teulu«' lot,|<*

i-ira< «1. > •liit>,r rain.

Gré t. SchUtts.

Emi<rt\Htes.

(1) Cette surface n'ayant pas encore été donnée officiellement, je l'ai calculée approximativement.

(2) Notice géologique sur le bassin houiller de Brassac, par M. Baudin, p. 21. Brochure in-8, Clennont, mai 1836. dette brochure est un prélude de TÉTCOK encore inédite dont j'ai parlé, page 4.

a


/'. f "i< i uni,-

( 10) i\efn- carbonate sont assez abondants sur les divers points du bassin de llrassac, pour avoir fuit dire à M. Itcrlliier en 1810 : « Je no con« nais pas de localité cjni présente de plus grandes chances de suc« ces pour rétablissement d'une usine à traiter le minerai des «< houillércs(l). »> Il parait mémo qu'au Grosmcsnil ce minerai forme une véritable couche (|iii suit la houille dans toute sa longueur. Voici quelques essais et analyses qui ont été faits de ces minerais; je les emprunte à M. IJerthicr :

S (ir.n.oir-Mi. i . i

! rtHllihS |ji. UllitCOSIt' (5 ■-' > «■

j \° f. v 2.

.-__-»___«_»___«___»___»«__ ————. _—___«. i

Peroxide de for SI " 3"» »

Deutoxide île manganèse. ... • •"» 0 ;J

Magnésie Ince. I (i

Chaux I

! Perle par calcination 2!) •» *-i •» 21 a 23 8 ,

1 Silice » •> 20 5 i » ;

, Alumine ? ■■ Il 8 ) -° " I

j 0!) < 100 7

! - ■

! Carbonate de fer M S 52 »

, Id. de manganèse. - . 2 1 0 1

i Id. de chaux • 8

Id. de magnésie * 3 S

Kau et bitume 13 G 2

Argile 10 » 38 s 20 » »

O'J > 100 7

I . !

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! Rendement à lY^ai 22 i il 5 33 3 j

Je rappellerai en passant que MM. Berthier et Gueniveau ont, en outre, observé un minerai de fer hydraté dans les travaux de Grosmesnil. Ce minerai s'est trouvé composé de :

( 1 ) Essais cl analyses d'un grand nombre de minerais de fer provenant des houillères de France, par M. P. Berlliier. {Annales des mines, t. iv, p. 367, lrcsérie.) lRl9.

(2) Journal des mines, t. xxxn, p. 367 et 368, 1812.— Annales des mines ,i. iv, p. 36tj, 1™ série. — Traite des estais par la voie sèche, t. n, p. 258.

(3) Annales des mir.es, t. iv, p. 368, 1" série - (4) Ibid., iïid.t p. 369 et 370.


( Il )

(Vroiiilc «le fer, .... f,i,s

<)\)ilt> ilt-mnn^.int'M' ■ . . . I,t

M.i^iu'sic . c,:

Siliir 20,»

Alumine ... .{,»

Ra» |i,|

Il a rendu à l'essai -44,0 pour cent; et deux autres échantillons ont donné, l'un 50,2, l'autre 4*2,2. La présence d'un minerai du même genre a été constatée dans le terrain de Hivc-dc-Gicr, et ce trait de ressemblance n'est pas le seul qu'on pourrait signaler dans une étude approfondie du bassin de Hrassac. — On a observé aussi sur plusieurs poinlsdescnvironsd'lssoirc, dans un grès très-argileux qu'on rapporte;» l'argile plastique, des amas straliformes de 1er hydraté concrélionné fort riche; et ce gisement est le même que celui des excellents minerais qu'on traite dans les hauts-fourneaux des environs de Charlcroy (2), On comprend comment M. de Laizer avait proposé dès 1824 rétablissement de hauts-fourneaux près de lirassac (3).

Le nombre des couches de houille reconnues, la puissance et la t qualité de quelques-unes d'entre elles, placent le bassin de Hrassac au rang des plus riches bassins que possède la France.

Nombre. Je n'oserais dire, et je ne sais s'il est possible de dire aujourd'hui avccexacliludc, combien il existede couches distinctes dans l'ensemble du bassin. Les travaux de Mcgccosle ont permis d'en reconnaître quatorze; douze autres couches parallèles à celles de Mcgecoste sont traversées par les travaux d'Arrest, et léseront probablement par ceux de la Taupe. On voit bien le premier de ces grou:onrl.f>

grou:onrl.f> 'uni'/.'.

(1) Essais et analyses d'un grand nombre de minerais de Jcr provenant des hou'lU-res de France, par M. P. Berdiier. (annales des mines, t. iv, p. 381-386, lrf série.) 1819.

|2) Annales des mines, t. II, p. 4G2, aux notes; 3" série.

(3) Pc la dépense et du produit des canaux et des chemins de fer; par le comte Pillei-Will, p. 190; in-quarto, Paris, 1837.


( I»)

pos se tliriger vers les Barlhcs ci le Grosmosnil; on voit bien le second se diriger vers Fondary et Armois; mais celles (pie l'on exploite à la Combelloet à Charbonnier paraîtraient former un groupe distinct.

Puissance, tëlle varie dans les différents groupes et dans un même groupe, depuis I jusqu'à *20 mètres. On a môme cité des variations aussi grandes dans lacouchcdcGrigucs, comme je le dirai plusbas(l).

Allure. Les derniers travaux faits dans la profondeur sembleraient vérifier une idée émise par M. llcnrys, et qui consisterait à admettre que le bassin coupé par un plan horizontal présenterait une série de zigzags analogues ù ceux que donne une coupe des terrains lionillersde Belgique par un plan vertical. Une galerie menée dans rallongement des travaux de la Taupe, et poussée vers le nord, jettera beaucoup de jour sur cette intéressante question, qui ne parait pas complètement résolue.

Direction, Les couches ont deux directions générales; l'une du nord au sud magnétique, l'autre du sud-ouest au nord-est; et, autant qu'on peut en juger par les roches qu'on observe au bas de Bcrgoide, les couches, en ce point, auraient repris leur première direction. De là les crochets ou zigzags dont je viens de parler.

Inclinaison. Les premières plongent à l'ouest sous de très fortes inclinaisons (70 à 80 '), et parfois sont presque verticales ; les secondes plongent vers l'est ou le sud-est sous une inclinaison beaucoup moindre (45°).

Qualité. Elle varie selon la position; ainsi les parties du bassin qui sont en contact avec le terrain primordial, comme les concessions de la Gombellc cl de Charbonnier, ne donnent que des houilles plusou moins sèches (2), tandis que les autres parties donnent des houilles généralement grasses, et, parmi celles-ci, il s'en trouve qui sont de première qualité. Au reste, la môme observation a été faite dans plusieurs autres bassins, cl elle s'accorde avec les idées que la

(I) Page 22 de ce îlipport.— (2) Page 22 de ta Notice de M. Baudin, déjà citée.


( Il )

thcorio (end à donner sur les circonstances qui ont accompagné la

formation de la houille (1).

« Lo terrain houillcr de Drassac, disait M. Dufrénoy en 1828(2), « est traversé par un filon de rocho d'un vert fonce, entièrement

« analogue aux roches qui forment des dykes(il) considérables dans le « terrain houillcr d'Angleterre, cl principalement dans lo bassin de « iXcwcastle.» Ce dykc, qui coupe les couches perpendiculairement à leur direction, et s'étend sur plus d'une lieue dans les concessions d'Armois cl de la Gombcllc, avait été rapporté au basalte par M. le comte de Laizer. M. Dufrénoy a pensé que cette masse était porphyriquo et de la même nature que les roches observées dans le terrain houillcr de Figcac (Lot) et de Tins (Allier). Les observations postérieures de M. liaudin sont venues pleinement confirmer l'opinion émise par M. Dufrénoy (4).

On rencontre aussi dans les concessions de Mcgccoste, de Gi igues, etc., une faille? dirigée tantôt du nord au sud, tantôt de Test à l'ouest, cl qui coupe obliquement les couches. Elle est composée d'un poudingue excessivement dur dont presque tous les noyaux sont quartzeux. J'ai placé un point do doute au-dessus du mol/aille, parce qu'il est peut-être nécessaire qu'on observe celte roche sur des points plus multipliés qu'on ne l'a fait jusqu'ici, pour prononcer qu'elle forme une véritable faille.

On peut considérer l'exploitation du bassin de Brassac comme

ArciiVr.N MI tm.mi Ki|>loit ili< IL

(!) Résumé des travaux statistiques de V Administration d'S mines en 1836, p. 18. Iu-4 de l'Imprimerie royale, 1837.

(2) Considérations générales sur le plateau central de la Francet cl part'eulicrement sur les terrains secondaires qui recouvrent les pentes méridionales du massif primitif qui le compose; par M. Dufrénoy. {Annales des nines, t. m, p. 331, 2* série; — Mémoires pour servir à une description géologique de la France, t. i, p. 30C.)

(3) On donne ce nom, en Angleterre, à des filons basaltiques qui saillent audessus du sol, forment comme des murailles dans les < hamps, et servent mène de clôture à ceux-ci. Leur nom vient de cet usage.

(4) Pages 26 et 27 de la Notice de M. Ihudin, déjà citée.


( i.i ;

apnl eu déjà, sur un certain nombre do points, deux périodes successives, el comme étant arrivée, sur ces mêmes points, à une troisième période qui sera suivie iVau moins une quatrième.

L'abondance du combustible, les affleurements qui sortaient partout au jour, et dont un grand nombre s'observe encore aujourd'hui, ont du déterminer une quantité innombrable, je ne dirai pas d'exploitations, mais de fouilles à la surface, fouilles grossières, que lu charbon ouvrait comme de lui-même, que les eaux pluviales el le.; éboulcmcnts venaient fermer; fouilles auxquelles l'art le plus vulgaire était étranger, et qui marquent la première des périodes dont je viens de parler. Plusieurs siècles, peut être, ont vu pratiquer ce grapillage sur la tôle des couches.

Le médecin Lemonnier, qui avait été adjoint à Cassini, en qualité de naturaliste, lorsque cet astronome parcourait la France pour tracer le méridien de Paris, Lemonnier, dis-je, nous a conservé un document précieux sur le mode d'exploitation des houillères du bassin de llrassac en 1739. Il vante les travaux de la compagnie parisienne alors installée, cl déclare que les autres mines voisines < ne •( sont que des trousen comparaison des minesde la compagnie (1). • Alors il parle de plusieurs puits qui avaient jusqu'à 250 pieds (83 mètres), cl servaient à épuiser les eaux; puis il ajoute: « On se sert a du tourniquet .simple pour monter le charbon par les autres « puits; etc. •

Ces passages confirment ce que je viens de dire plus haut.

(l'est à la lin du dernier siècle et clans les premières années de celui-ci que commence la seconde période. « Les nouveaux travaux « de la Combellc, disait M. Lavcrrièrc en 1797, fournissent actuel« lement douze à quinze voies par jour. L'approfondissement du

(I) Obscnations d'histoire natttrcltct faites danslespiovinccsméridionales île l.i Fiance pendant l'année 1739, par Lciiionnicr le médecin (Mémoires de l'Académie royale des sciences, volume qui renferme la Méridienne de l'Obtcrvahirc royal de Paris, et fait suite î: l'année 1/40, p. cxeiij. In-l, Paris, 1M1 .


( i5) « puits, que l'on porte à 120 mètres, et d'autres dispositions pour « perfectionner dans celle mine la circulation de l'air, peuvent en « augmenter beaucoup les produits (1).

« La mine du Grosmesnil} disait M. Lcfèvrc en 1802 ('2), qui avait « Ole criblée d'une multitude de petits puits par lesquels la couclicdc « houille était encombrée et noyée, est maintenant entre les mains « de concessionnaires qui épuisent ces amas d'eau , cl se disposent à « porter l'exploitation dans la profondeur. On a lieu de croire que « celte seule mine, lorsqu'elle sera en état de produits, fournira au« tant que les autres mines de ce pays fournissent en ce moment. « Celles-ci cependant livrent annuellement de 15 à 18,000 myria« grammes (3). »

Ce que M. Lcfèvrc disait du Grosmesnil est devenu rapidement vrai pour plusieurs des concessions voisines; en effet, à cette époque et depuis, les travaux , dans la plupart des mines du bassin de 13rassac,ont été poussés à la profondeur de80 à 100 mètres. Ce niveau constitue une seconde période dans laquelle l'art a joue encore un faible rôle. Des machines à molctlcs ont remplacé les treuils à bras des anciens, et ce n'est que vers 1820, si je ne me trompe, (pie la première machine à vapeur a fonctionné sur les exploitations houillères de l'Auvergne. Il paraît que ces houillères ont reçu leur plus grand accroissement de 1824 à 1828 (A).

Aujourd'hui il faut descendre plus bas, et commencer une troisième période dans laquelle les règles de l'art seront scrupulcuse(1)

scrupulcuse(1) d'un Itapport sur les fote'ts et masses de houille des environ* d'/ssoirc., par le citoyen Lavcrrière, ingénieur des mines, 4 messidorou V "2'1 juin 1797). (Journal des mines, t. v-vi, p. 912.)

(2) Aperçu général des mines dcfu'uillc exploitées en Fiance, de leurs produits, et des moyens de circulation de ces produits; pjr IP citoyen Lcfèvrc. {Journal drs mines, t. xu, |>. 309.) 1802.

(3) 187,500 à 2*5,000 hectolitres, en admettant que chaque hectolitre fèif 80 kilogrammes.

{\) Enquête sur les houilles, p. 36; inupinrh, de l'imprimerie royale, 183:)


mciil respectées. Les charbons du bassin de Drassac, si renommés autrefois pour leur excellente qualité, ont vu leur réputation successivement décliner à mesure que l'étage de 100 mètres est devenu un étage de vieux travaux, cl celle réputation sera reconquise le jour où l'on ira chercher à un niveau plus bas les mêmes couches dont les produits ont été si recherchés. Nous verrons que cette marche a parfaitement réussi aux propriétaires actuels de la Concession de Grigucs cl la Taupe; ils ont porté leurs travaux à la profondeur de 200 mètres, et les espérances qu'ils avaient conçues ont été couronnées d'un plein succès.

Les quantités de houille produites par le bassin de Brassac dans ces dernières années sont les suivantes :

Qulnttut iiWlriqufl llrttcliliri.

Eli 1835. . . . 331,600. . . * 14,500 En I83G. ■ . . 401,400. . . 500,500 En 1837. . . . 454,000 11) . 567,500

Celle extraction est très-faible eu égard à la richesse réelle du bas* sir». En 1837 les produits se sont ainsi répartis :

Quintaoi mflriquo, llftloliir".

Puy-de-Dôme 183,000 228,750

Seine (Paris) 114,000 142,500

Haute-Loire 70,000 87,500

Allier 30,000 37,500

Loiret 20,000 25,000

Mette 8,000 10,000

Indreet-Loîre 0,000 7,500

Maine-et-Loire 5,000 0,250

I.oirclnféricurc. . . - 5,000 6,250

Cantal 4,000 6,250

Mayenne 3,000 3,750

Cher 2,000 2,500

Sarthe 2,000 2,500

Loir-et-Cher 1,000 1,250

454,000 507,500

Ce pelil tableau montre quels sont les débouchés et quelle est l'importance de chacun d'eux.

i

«JII n!ilt-nti..ik*.

i

IlrlHiijriirs.

(1) Résumé des travaux statistiques de l'Administration des mines en 1838, p. 108, ln"l de l'Imprimerie royale, 1839.


' ( -7)

Autrefois les mesures usitées dans le bassin de Drassac étaient la voie et la rase. Une voie se composait de 30 rases, cubait 15 pieds cubes, et pesait 3,300 livres. Aujourd'hui on se-sert encore de la voie; elle représente 20 hectolitres.

Après ce coup d'oeil rapide jeté sur l'ensemble du bassin de Brassac, j'arrive à l'objet spécial de ce Rapport, et je vais faire connaître la concession que j'étais chargé d'examiner.

CONCESSION DE GRIGUES ET LA TAUPE.

On ne peut guère douter que dès les seizième et dix-septième siècles l'affleurement de l'assise houillcuse à laquelle appartiennent les puissantes couches deGrigues cl La Taupe ait été fouillé sur un grand nombre de points delà concession actuelle. Les traces de petits puits éboulés qui avaient été percés très-près les uns des autres subsistent sur toute la ligne; du reste, on ne possède d'autre document sur ces fouilles qu'une simple indication de l'une d'elles marquée sous le nom de Mine des Dames (les religieuses de Saintc-Florinc), sur un plan général du bassin houiller dressé en l'an x(l). Le plus ancien document écrit que l'on possède sur ces mines ne remonte qu'à un siècle; c'est un bail passé le 0 janvier 1735 par la maison de Brassac, qui affermait à une compagnie de Paris les mines existant dans ses terres seigneuriales de Brassac et Lubièrcs. La compagnie s'engageait à payer annuellement 7,500 fi\, prix énorme alors, pour avoir la faculté d'ouvrir huit puits, nombre qui pomait être porté à dix, mais sous la condition de payer 4,000 fr. pour chacun de ces puits ouverts en sus des huit. Elle installa ses travaux sur la couche do Grigues,donl la puissance était dès-lors renomMesure*

renomMesure* l' l>a«in i\f Ur.iisir.

iiixTumyu. (irigiie*. !"■>?.

(1) Ces mines sont citées : par llellot, dans sa traduction deSchlutter {Delà fonte des minet, des fonderies, etc. p. 01, in-4% Paris, I7Ô0); par Guettard irfft/nmtçs de l'Académie royale des sciences pour 1759, p. 674.)


( I») niée; mais, chassée par le feu, elle fut, dès 1730 , obligée de se transporter sur un autre point (Lafosse), qui aujourd'hui est en dehors de la concession de Grigues et La Taupe.

En 1745, la famille de Drassac rentra dans la propriété de ses mines par la résiliation du bail quinquennal de 1735. Les exploitations, livrées comme auparavant aux petits extracteurs du pays, languirent jusqu'en 477 1, époque à laquelle la découverte des belles couches de La Taupe (1) vint donner à ces mines une importance toute nouvelle j et l'on peut croire qu'elle contribua à faire placer, dès 1778, par Morand, les mines d'Auvergne, au nombre des plus considérables du royaume (2).

Quoi qu'il en soit, dès le mois de septembre 1775, celle nouvelle mine fut aflermécpar une première compagnie (la compagnie Feuillant) qui prenait le lourd engagement de payer à la maison de Brassac le tiers du produit brut de l'extraction. On n'a sur celte première exploitation de La Taupe, qui dura jusqu'en 1782, d'autre document qu'un procès-verbal d'experts, descendus le 17 février 1780 dans les travaux, à reflet d'apprécier la demande faite par les fermiers « d'exploiter en remontant la mine déjà fouillée juste qu'aux fondements, » autorisation qui, sur l'avis des experts, fut accordée par M. Ducroc de Drassac comme tuteur de ses neveux et nièces. H serait difficile de dire aujourd'hui si l'ignorance présida seule à la rédaction de ce procès-verbal, ou si quelque autre motif caché qui nous échapperait ne joua pas un iule important dans l'expertise. Ce qui est certain, c'est qu'il est fort curieux de voir déclarer en 1780, c'est-à-dire après une extraction d'environ 300,000

1736 17» -1773.

I.i T,-.u;,r. 177.1 1782.

(1) «Je ne connais qtt'uneseulehouillère, dULegratuld'Aussy, où les fouilles » soient ouvertes avec quelque intelligence, c'estcetle de la Taupe. Elle n'était ••ouverte, quand je l'ai vue (1788), que depuis quatorze ou quinze ans.» (l'oyage d** Auvergne, p. , in-ectavo. Paris, 1788.)

(2) Collection, IN-FOLIO, de* Arts et Métiers de VAcadémie. Première partie, section sut, p. 137. Paris, 1778.


( 19 )

hectolitres, que la mine de La Taupe est épuisée, quand postérieurement clic a fourni plus de deux millions d'hectolitres, cl quand les nouveaux travaux ouverts montrent que sa richesse va croissant dans la profondeur.

A la compagnie Feuillant succéda la compagnie Maignc, qui, de 1782 à 1785, exploita la mine de la Taupe, sous redevance du quart du produit brut. Un rapport de l'inspecteur des mines Itesson (tournées de 1783) nous apprend qu'à cette époque les travaux avaient atteint la profondeur de 200 pieds (G7 mètres), que l'extraction annuelle s'élevait à 3,000 voies (00,000 hectolitres), et que la qualité de la houille était réputée « la meilleure qualitédupays(l). » Cependant, avec l'approfondissement des travaux , les difficultés d'exploitation s'étaient accrues : la compagnie Maignc dut faire place à une compagnie plus riche et plus éclairée. Ici commence l'exploitation de la compagnie Lnmothc.

Fermière pour dix-huit ans, par bail du S octobre 1785, des mines de la maison de Brassac, moyennant rétribution du cinquième, la compagnie Lamothc fit confirmer en ses mains, par arrêt du conseil royal des mines en date des 10 mai et 12 septembre 1786, le droit d'exploiter lesdilcs mines. Ces arrêts curent, pour la famille de Brassac, les conséquences les plus graves; car, profitant plus tard des circonstances politiques, la compagnie Lamolhesc prétendit propriétaire, et, sur l'avis du Conseil des mines, favorable à cette prétention, un arrêté du Directoire exécutif, en date du 3 floréal

(!) A la même époque (1783), la production

Du Gros-Mesnil était de. . . . 3,500 voies

Celle de Baratte 800

Celle du Bel-Air 2,000

Ensemble 0,300

ce qui ferait un total de moins de 10,000 voies pour tout le Bassin.—En 1783 Lcgrand d'Aussy estimait cette production de 15 à 16,000 voies, et nous avons vu (p. 16) qu'en 1837 l'extraction avait étede567,500hectolitres ou 28,375 voies.

\;n i;i»y

\~rj — i*o».


( *>)

an v (1) (2*2 avril 4797), intervint pour conGrmer la concession ae* cordée au sieur Lamothc.

La compagnie avait donné une certaine activité à ses travaux, et nous avons entendu Lcgrand d'Aussy, dans la relation de son voyage en Auvergne, parler des mines de la Taupe comme des seules mines alors importantes dans la contrée. Lors de sa visite (1788), les travaux avaient atteint la profondeur de 230 pieds (70 mètres), profondeur à laquelle la couche présentait une épaisseur de 45 pieds (15 mètres); l'exploitation occupait 100 à 120 ouvriers, et pouvait fournir annuellement 4,000 voies (80,000 hectolitres) de charbon (2).

Cette extraction était importante en effet pourl'époque, puisqu'on sait qu'en 1780 toutes les houillères du royaume ne produisirent que 2,500,000quintaux métriques de houillc(3)( 3,125,000 hectolitres).

Pendant toute la période révolutionnaire, la mine de la Taupe ligure en première ligne parmi celles mises en réquisition pour le service des ateliers et fabriques d'armes delà République. On voit, dans la correspondance de l'inspecteur des mines Monnet avec le Comité des armes et poudres ( ans H et m), que l'exploitation de la Taupe, la seule du pays dont les travaux fussent sur un bon pied (4), était en mesure do suffire ù une extraction de 24 voies par jour, ou 144,000 hectolitres par an.

On a, de cette époque (1702), un plan de ta Taupe qui est d'une exécution soignée, mais qui, malheureusement, n'a pas de légende, et manque de clarté quant à l'indication de l'allure des couches. On

11} Voir l'avis du Conseil des minas et l'arrêté du Directoire exécutif (Journal des mines, t. vit-vin, p. 913-917 et «117-819).

(2) t'oyage (TAui'crgnet par Legrand d'Aussy, p. . In-8, Paris, 1788.

(3) Enquête sur les houilles, p. 29. Iw—I de l'Imprimerie royale, 1832.

(1) Ils étaient desservis pardeux puilsdelaigesection (puits </e la Forge, vieux puiti Suint•stinatttl), et par deux belles machines a molettes qui, construites sur les modèles des machines de Flambe et de Moutcenis (Crcttsot), avaient coûté 10,000 livi es


( 3' )

y voit que les travaux, alors assis sur la partie sud du glle, étaient parvenus à la profondeur de 291 pieds (97 mètres), et occupaient, suivant rallongement de la couche, une longueur d'environ 150 mètres.

Un rapport de M. l'ingénieur Lavcrrière permet de suivre l'exploitation de la Taupe un peu plus loin. On lit dans ce rapport, eu

date du 4 messidor an v(22 juin 1797) : « Les mines delà

« Taupe, situées au territoire de Bergoidc, quelques petites ex« ploilalions dans celui de Sainte-Florinc, elles nouveaux travaux « de la Combelle, sont les seules exploitations en activité. Dans les « mines de la Taupe, les ouvrages du puits supérieur ont été aban« donnés, sans espoir de parvenir a aucune découverte, après « quatre mois de recherches infructueuses. Mais, dans le puits in« férieur, les travaux ont eu plus de succès; et indépendamment « delà reprise des anciens ouvrages, dont on extrait les eaux à « mesure qu'on y pénètre et qu'on approfondit, on a découvert une « veine de dix mètres de puissance, que l'on peut considérer « comme un prolongement de l'amas principal. Cette mine pouru rait fournir vingt à vingt-cinq voies de houille chaque jour, si « elle était dans une activité complète(1). »

La compagnie Lamothc abandonna ses travaux en 1804. Il résulte d'un rapport de M. Gucniveau, en date du 22 janvier 4819, i° que le feu fut la cause de cet abandon; 2° qu'à la profondeur de 30 mètres la grande masse avait atteint l'énorme puissance de 30 mètres; 3° qu'en 1804 les travaux avaient atteint la profondeur de 405 mètres; -4" qu'il restait les quatre cinquièmes ou au moins les trois quarts des massifs de houille reconnus, circonstance sur laquelle on fondait l'espoir d'une prochaine reprise.

Cc«<allontlei travaux

«le l.i Taupe.

Ml.

(1) Extrait d'un Rapport sur les forets et m is ses de houiltc des environs d'Issoirc, par te citoyen Laverrière, ingénieur des mines* Issoire, 4 messidor au V. (Journal des mines, t. v-vi, p. 941 et 942 )


( 32 )

A l'exploitation de la mine de la Taupe succéda celle dcGrigues.

Mous avons vu (pages 17 et 18) une compagnie parisienne attaquer, en 1735, la grande couche de Grigucs, et l'abandonner dès 1730. Aucune nouvelle tentative ne fut faite pendant les soixante-dix années qui s'écoulèrent jusqu'en 1800. A cette époque, la compagnie Lamothc aine céda ses mines (1) ù M. Lamothc jeune, ancien préfet de la Haute-Loire, cl celui-ci attaqua la couche de Grigues au niveau de 00 mètres, par deux puits munis de machines à molettes, et dont l'un avait 70, l'autre 50 mètres de profondeur, ttn 1811, époque de l'abandon, ces puits avaient atteint la profondeur, l'un de 101 mètres, l'autre do 80 mètres, et les travaux étaient descendus au niveau de 90 mètres. Ces travaux, d'ailleurs, ne s'étendaient guère, en allongement, qu'à 100 mètres de chaque côté du puits le plus profond, celui qui avait été foncé près des bâtiments dcGrigues; ils s'avançaient dans la couche principale, dont la puissance, de 2 à 3 mètres dans la partie nord-ouest, allait en augmentant à l'approche et au sud-est du puits, jusqu'à l'énorme puissance de 20 mètres, pour ensuite décroître et se réduire à 1 mètre seulement à l'extrémité sud-ouest des travaux. De 1804 à 1811, il n'a guère été tiré que 3 à 400,000 hectolitres; et quand on songe que les travaux n'ont point été rouverts depuis, quand on songe à la faiblesse de celle extraction entre le niveau de Ai mètres, auquel élaient descendus les anciens en 1736 , et le niveau de 00 mètres qu'avait atteint M. Lamothc, on peut se faire une idée des richesses que rencontreront des travaux portés à 2 ou 300 mètres de profondeur, et des richesses qui restent aux étages déjà entamés.

Quelle fut ta cause de l'abandon des puits de Grigucs en 1811 ?

<ili£lll. V

Ut> 1811.

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O-SlIlOTI <!<•♦ II.H.UU

■{•Milieu)*'.

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(1) La Compagnie Lamothe ne pouvait pas faire cette cession ; la concession n'avait été accordée, en 178G, que pour dix-huit ans, et elle avait expiré le 10 octobre 1804. Les travaux faits de 1804 & 1811 furent entrepris sans droit.


( 25 )

Celte cause fut un crime. M. Lamolhc avait fait de mauvaises affaires; un gérant dirigeait les établissements pour le compte des créanciers, et cet homme, accusé d'avoir volontairement livré la mine aux ravages du feu, vint en quelque sorte fournir une preuve à l'accusation, en rachetant pour son propre compte, et à vil prix, l'ensemble de rétablissement dont il avait consommé la ruine.

Cependant les travaux ne furent pas repris. La stagnation générale du commerce, le désastre de la maison Lamothe et de quelques autres, avaient jeté, en Auvergne, un grand discrédit sur l'industrie houillère. D'ailleurs, la concession temporaire accordée en 178G, avait expiré le 10 octobre 1804; depuis celte époque les mines de Grigues et la Tar.,-c étaient donc rentrées dans le domaine public, et n'avaient réellement plus d'exploitant ayant droit.

Après la paix de 4845, on vit bientôt naître le développement industriel qui caractérise notre époque. La famille de Brassac se trouva aussi en meilleure position pour faire valoir ses droits, et une ordonnance du 43 septembre 4820 (1) lui accorda la Concession de Grigues et In Taupe, dont le périmètre renferme une étendue de 304 hectares.

Dès l'année suivante, il fui procédé à la reprise de la riche mine de la Taupe, que nousavons vu abandonner en 180-4. par suite des progrés du feu, après une exploitation non interrompue depuis 1775, c'est-âdirc pendant vingt-neuf ans. Mais, dire que les concessionnaires avaient changéde siècle sans changerd'idées et d'habitudes, direque, restés étrangers à l'industrie, ils recoururent à la déplorable méthode de fermage autrefois suivie, et qu'ils livrèrent leur concession à une compagnie pauvre de capitaux et de lumières, compagnie qui, fermière pour neuf années seulement, avait, par le fait, faculté de résilier son bail quand bon lui semblerait, c'est tracer eu peu de mots

I". M ] ti III!T.' U20.

liavani it[iii*. «Ml.

1 Annales des mines t t. v, p. 602-607, 1" série.


( H ) l'histoire complète de cette nouvelle et dernière période de l'exploitation des mines de la Taupe.

La compagnie fermière (Cc Gannat) ne pouvait avoir d'autre intérêt que de réaliser de rapides bénéfices avec la moindre mise de fonds possible, et sans s'inquiéter, bien entendu, d'un avenir qui ne lui appartenait pas.

Une prodigieuse activité développée dans ses travaux, tant en restauration qu'en foncement de puits, lui permit de réaliser, dès l'année 1823, avec de simples machines à molettes, l'extraction considérable de 240,000 hectolitres, ce qui, pour trois cents jours de travail, représente 800 hectolitres par jour. Mais, à mesure que les travaux s'approfondissaient et s'étendaient, l'insuffisance des moyens employés rendait les conditions d'une pareille exploitation de moins en moins avantageuses; l'irrégularité de travaux entrepris au mépris de toutes les règles de l'art et des sages conditions imposées par le cahier des charges, ajoutaient encore aux difficultés naturelles; les circonstances commerciales devinrent moins favorables ; et enfin le principal fermier, M. Gannat, venait d'obtenir en son propre nom la concession de Fondary (4). Dès lors la clause résiliatrice fut invoquée. Celte clause portait qu'en cas d'incendie, d'inondation, d'éboulcmcnt ou de tout autre accident de force majeure, le bail serait considéré comme nul.

Le 45 mai 1828, la compagnie Gannat, se fondant sur l'envahissement, par le feu, d'un de ses puits (le puits de la forge), abandonna complètement les travaux de la Taupe, et cet abandon donna lieu à un procès encore pendant entre les propriétaires et les fermiers.

Dans cette dernière période, l'exploitation de la Taupe avait produit :

IMS.

(1) Par ordonnance du 13 juin 1827. (Voyez p. 7.)


( a5)

quinlaui niclri<|m ». li«rioltuu.

en 1822. . . . 90,000. . . . 112,500

1823. . . . 192,000. . . . 240,000

1821. ... 153,000. . . . 191,250

1825. . . . 150,000. . . . 187,500

182IÎ. . . . 102,000. . . . 127,500

1827. . . . 102,000. . . . 127,500

1*28. . . . 10,000. . . . 20,000

805,000 1,000,250

Ainsi furent définitivement fermées, en 1828, les mines de la concession de Grigucsct la Taupe; car il est impossible de donner le nom d'exploitation à quelques petites fouilles pratiquées en 1831 « et 1834 dans le voisinage de Grigues.

Neuf années s'écoulèrent ainsi, lorsqu'on 1837 les héritiers de i Brassac ouvrirent quelques travaux près de l'ancienne mine des Dames, et mirent ù nu, par le puits de la Chapelle, le groupe de couches sur lesquelles ont été, depuis, ouverts les travaux que nous connaîtrons sous le nom &*ArresL Cette découverte était importante, parce qu'elle confirmait la puissance de toute l'assise houillcuse sur quelque point qu'on voulût à l'avenir l'attaquer; elle fut bien importante pour les héritiers de Brassac, puisque M. Cockcrill y vit une raison suflîsante pour entreprendre, sur une grande échelle, l'exploitation de ces richesses plus ou moins gaspillées dans une écorccdc 100 mètres, mais si capables da faire naître de belles espérances à qui oserait pénétrer, avec les ressources et le génie de l'industrie moderne, dans les profondeurs qu'une routine timide craignait avec raison de sonder. Le 26 mai 1838, M. Cockcrill, après avoir fait examiner les travaux et s'être décidé à reprendre l'exploitation, acheta aux héritiers de Brassac, moyennant la somme de 1,400,000 fr., la Concession <fe Cliques et la Taupe, qui «levait être exploitée par une société formée sous la raison lirowneel Aaassiz.

Tel est l'historique fidèle que je tenais à tracer ici; il me reste maintenant à faire connaître les travaux exécutés depuis la prise de

li».*| et IS'»t. ir.7.

!K-,<


( *6 ) possession, et ù montrer jusqu'à quel point ils ont réalisé les espérances que l'on avait conçues.

Ces travaux, je dois le dire de suite, ont été confiés à l'habileté d'un ancien élève de l'Ecole polytechnique, M. Henrys, qui a pleinement justifié la confiance qu'on avait mise en lui; car il a su faire bien, en peu de temps, et avec peu d'argent.

Ce (pii précède me permet d'exposer sans commentaires le plan général d'exploitation auquel on s'est fixé. Les points d'attaque étaient naturellement déterminés par les vieux travaux; il s'agissait seulement de s'enfoncer à une profondeur de 2 ou 300 mètres pour aller rechercher les couches reconnues par les anciens, et de se donner ainsi un champ d'exploitation plus ou moins vaste. Après quelques recherches faites dans les vieux travaux pour se bien fixer sur l'allure des couches, sur leur pendage, sur leur nombre, trois points ont été choisis, à la Taupe, à Arrest et à Grigues, pour foncer de nouveaux puits dont on limita la profondeur à 200 mètres, en plaçant l'orifice de celui de Grigues, qui est central par rapport aux deux autres, à un niveau tel au-dessous do l'orifice des puits de la Taupe et d'Arrest, que, par des galeries d'écoulement, il reçût, quoiqu'il eût la môme profondeur, les eaux de tout l'ensemble de l'exploitation, et servit à la fois pour l'extraction et pour l'épuisement. On obtenait ainsi trois champs d'exploitation distincts, bien (pie communiquant entre eux dans la profondeur.

Dans un premier chapitre, je concentrerai toute la partie d'art, et je ferai connaître commenta clé exécuté le plan que je viens de tracer en peu de mots. Je consacrerai un second chapitre à quelques vues économiques qui compléteront les données au moyen desquelles on pourra juger l'ensemble de l'opération conçue par M. CockcnlL

l'MPi.oiitTior


(>7 ).-, CHAPITRE Ier.

DBSChlPTIOK DE I/ÉTABLIS8EIIEXT FORMÉ.

Je vais rendre compte successivement des travaux exécutés, je dirai quels moyens ont été employés, et quels résultats ont été obtenus; de là, la division naturelle de ce premier chapitre en trois sections.

SECTION 1.

TRAVAUX EXÉCUTÉS.

Pour éviter toute confusion, je distinguerai les travaux de mines proprement dits et les constructions extérieures. Quand, plus tard, je récapitulerai toutes les dépenses faites, chaque groupe comprendra les dépenses qu'il a occasionnées.

ARTICLE. lcf.

Ouverture de pull» et galerie*.

Nous savons déjà que les travaux de cette nature ont porté sur trois points principaux qui forment comme autant de groupes séparés. Je les décrirai successivement.

§y.

Arrest, Oit a vu (page 25) qu'un puits creusé sous le nom de pulti de la


(u8)

l'Aapillr, au milieu dos (races d'anciennes fouilles (1), avait servi à reconnaître le groupe des couches qui marchent du nord au sud magnétique dans la partie nord ouest de la concession. C'est là môme,sur un pointassoz élevé du coteau, qu'ont clé établis les nouveaux travaux d'Arrcst; ils se composent d'un puits d'extraction, d'un puits d'airage et d'un tunnel qui aboutit au chemin de fer.

Au moment do la prise de possession, \G puits de la Chapelle avait 50 mètres de profondeur; la compagnie actuelle en n tire parti pour lui faire jouer le rôle do puits d'airage. Lo 1er août 1838, on a commencé son approfondissement, et à la (ta de janvier 1839, il avait atteint la profondeur de 05 mètres 67 centimètres, qu'il a aujourd'hui. On s'est donc enfoncé moyennement de 7 mètres 28 centimètres par mois.

Son ouverture, qui présente un rectangle de 2 mètres 33 centimètres sur *2 mètres, est à 4 mètres 00 centimètres au-dessous de l'ouverture du puits d'extraction. Le tirage, qui aurait lieu ainsi en sens contraire du sens voulu, est rétabli dans son véritable sens par une cheminée en briques à laquelle on travaillait pendant mon séjour, et celle cheminée doit être surmontée d'un tuyau en fer gaivanisé.

Ce puits d'airage a occasionné une dépense totale de 10,737 IV. qui peut se détailler ainsi :

Ponçage à divers prix faits 6,880 f »

|2i8 carrés a (3f.. 3/22i » 124 estampes à 3 f. 372 » 365G 21 coulantage-. . . 60 21 Travail à la journée.. ..... 2,803 23

Poudre 1,000 »

Huile 409 7rt

Bâtiment coo »

Outils et frais divers. ..... 2.318 8»

Ensemble. . . i«,7J7 »

riiTsu'MRir.t.

Himrmion». l»*p«ns<\

(1) On a fait à Arrest le relevé d'une dixaine d'anciens petits puits.


( 29 )

C'est moyennement 175 fr. par mène d'approfondissement.

A 20 mètres au sud du puits d'airage a clé placé le puits d'cxlrac- . tion, au milieu mémo du système des couches, car il en laisse cinq à" Pouesl et sept à Test, en comptant celle de Grigues. Commencé dès lo mois de mai 1838, il avait déjà 08 mètres au 1" août suivant, et, successivement approfondi, il avait iGO mètres de profondeur au moment do ma visite. On avait donc foncé moyennement 7 mètres CG centimètres par mois, quoiqu'on ait presque constamment traversé le poudingue quartzeux dont j'ai parlé, poudingue que l'on suppose former une faille dans le terrain. Cette circonstance assure une grande solidité à co puits qui a d'ouverture 3 mètres sur 2 mètres 33 centimètres, et est divisé en deux compartiments. H est desservi par une machine à vapeur (voyez page 50).

Ce puits a occasionné une dépense de 35,9 M fr. 30 c. qui peut se détailler ainsi :

50 mètres a 52 fr. 50. . 2,635 \

ponçage à prix fait 50 id. à CO. . . . 3,000 > 9,825 f. »

CO id. à 70. . . . 4,200 I

277carré»* 17fr. . . .4,709 ]

„ , 152 estampes A3fr. . . 456 ( ,.,„

ttnfcaec .„, . , . , . } 8-.603 »

* 191 douzaines de planches 1

à 18 fr. (I) 3,438 J

Travail à la journée 7,899 50

Poudre 2,512 »

Huile 525 »

Sa part du compte d'écurie 912 »

Id. des frais de forge 3,200 »

Frai? dhers 2,437 80

Ensemble. . ■ .35,914 30

Ce qui fait 224 fr. 46 c. par mètre de fonçage.

Au niveau de iGO mètres on commençait, vers l'est, une galerîi au rocher qui, après quelques mètres d'avancement, doit se parla ger en deux branches dirigées, l'une au sud-est, l'autre au nord est. Ces deux branches recouperont six des couches du système

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iMltëh'Ioll*.

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îr< I"r.»vaiu wiitiTialii». Sictnu île MO m.

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ïï(1) mètres seulement sont coulantes.


(3o) «•l ;i 90 mètres elles atteindront la grando coucho de Grigues. Si, on partant du puits, on se dirigeait à l'ouest où l'on n'a encore rien tenté, on rencontrerait cinq couches, et la plus éloignée serait atteinte après un parcours de 90 mètres. La première serait une couche de i mètre 05 centimètres (0 pieds), ensuite deux de \ mètre 112 centimètres (5 pieds), puis une de 2 métros 27 centimètres (7 pieds), et enfin une do 0 mètre 97 centimètres (3 pieds).

Au niveau de 100 mètres, on entre dans une galerie de roulage dont je vais parler plus bas. En s'avançant de 15 mètres, à partir du puits, on rencontre, à gauche, la GALERIE D'AIRAGE, qui va rejoindre, en se contournant, lo puits d'airage, et établit, dès à présent, la libre circulation de l'air dans les travaux. Cette galerie a un développement uo 43 mètres; elle a i mètre 00 centimètres de hauteur sur 1 mètre 00 centimètres do largeur, et a marché presque constamment à travers bancs. Elle a coûté 3,200 fr., savoir:

Percement de 43 mètres à 25 fr- . . 1,075 f. »

travaux n la journée OOO »

Poudre et huile 531 »

Boisage 500 *

Outils et frais généraux 204 »

Ensemble. . . 3,?0O •>

GALERIE DE ROULAGE. Les six couches dont j'ai parlé plus haut ont déjà été rencontrées par une galerie poussée do 45 mètres à l'est, cl qui a successivement coupé une couche de 0 mètre 05 centimètres (2 pieds), une de 1 mètre 30 centimètres (4 pieds), une de 2 mètres 00 centimètres (8 pieds), une de 4 mètre 62 centimètres (5 pieds), une seconde do 2 mètres 00 centimètres (8 pieds), et enfin, une de 4 mètre 95 centimètres (0 pieds) (4). Prolongée

,Xirtn>- (h IDJiu

(i) A proprement parler, la galerie de roulage ne va pas jusqu'à cette dernière couche ; mais à 37 mètres du puits, au point où nous allons voir la galerie se détourner vers le nord, il a été foncé un petit puits au fond duquel une galerie poussée à l'est a été reconnaître la couche de 1 mètre 95 centimètres. Ces travaux sont aujourd'hui comblés.


( 5i ) encore d'environ 20 moires vers l'est, celte galerie atteindrait la grande couche de Grigues. A 37 mètres du puits, elle se détourne au nord, marche dans rallongement, entre les couches de 2 mètres 00 centimètres et de i métro 05 centimètres, et est venue, en s'inlléchissant un peu vers l'ouest, recouper la couche de 2 mètres 00 centimètres pour suivre le toit de celle-ci sur une longueur de 33 mètres, lin ce point, plusieurs reconnaissances ont été laites sur les mêmes couches déjà traversées par la galerie qui part du puits, et en revenant vers l'ouest, une de ces reconnaissances avait recoupé les deux couches de2 mètres 00 centimètres, par conséquent aussi celle de I mètre 02 centimètres; et au moment de ma visite (23 août 1839), on venait d'atteindre les schistes qui servent de mur à la couche de 1 mètre 30 centimètres. Il était facile de voir, dans cotte recoupe, les couches successivement traversées; leur pendage était presque vertical. L'ensemble de ces galeries et reconnaissances, en y comprenant une recoupe de 12 mètres qui aboutit à la galerie d'airage, donne un développement de 200 mètres qui a occasionné une dépense de 14,522 fr. dont je n'ai pas le détail. La galerie de roulage a 2 mètres 33 centimètres de hauteur, et en largeur, 2 mètres 02 centimètres au plancher, 2 mètres 28 centimètres au plafond. Les reconnaissances ont les mêmes dimensions (pie la galerie d'airage.

On a remarqué que le puits d'Arrest était placé sur un point assez élevé du coteau qui borde la petite plaine où coule l'Allier. Il fallait donc aviser au moyen de ne pas élever les charbons jusqu'au jour, pour ensuite les redescendre péniblement au niveau do la rivière; telle est la double économie de temps et d'argent qu'on a réalisée en perçant, au niveau du chemin de fer, un tunnel qui s'enfonce horizontalement dans le coteau et s'avance jusqu'au puits.

Le percement de ce tunnel, commencé le 1er août, a été terminé dans les premiers jours de novembre 4838. Poussé de l'est vers l'ouest, il a été ouvert dans la grande couche de Grigues, et a rencontré sucCoucha

sucCoucha


( h. ;

«:es$i\ement cinq couches; mais, bien entendu, dans l'ordre imerse de celui où je lésai nommées, en décrivant les travaux du niveau de 100 mètres. Parvenu à celle do 2 mètres 00 centimètres (8 pieds), une galerie a été poussée au nord pour vérifier son allure en allongement, puis ù 18 mètres du tunnel on s'est détourné à angle droit pour revenir vers Test et recouper encore celles qu'on avait traversées précédemment. Ces galeries, aujourd'hui fermées, ont un développement total d'environ 00 mètres.

Au contraire, à 09 mètres de l'ouverture du tunnel, quand on est parvenu à la couche de 1 mètre 30 centimètres (4 pieds), on a poussé dans son allongement une galerie au sud, galerie de laquelle deux embranchements, l'un prisa 15 mètres, l'autre à 50 mètres du tunnel, sont partis pour revenir vers l'est constater dans cette partie les mômes faits déjà reconnus par la galerie nord. Ces percements ont un développement d'environ 80 mètres, et il paraît que les renseignements qu'ils ont fournis ont été très-satisfaisants. Ce qui est certain, c'est que les couches reconnues par les travaux de 100 mètres concordent si bien avec les affleurements du coteau, 1 épaisseur des roches qui forment le toit cl le mur, se maintiennent avec une régularité si grande, que l'on pourrait, pour ainsi dire, tracer sans les avoir vues les couches recoupées par le tunnel.

Après un développement de 80 mètres, ce tunnel a atteint le grand côté sud du puits, à 40 mètres au-dessous de son orifice, et a été arrêté en ce point, où l'on a établi la chambre de chargement. Il ne restait plus qu'à le mitrailler. Deux pieds droits en pierre, hauts de 1 mètre 385, réservant au tunnel une largeur de 2 mètres 55, régnent de chaque côté sur toute sa longueur, et supportent une voûte cintrée en briques dont le point le plus élevé est à 2 mètres GO centimètres au-dessus du sol, et dont le rayon a 1 mètre 275.

Ce muraillement s'avançait, lorsque survint un éboulement qui explique, par les travaux qu'il nécessita, le prix élevé auquel est revenu ce tunnel, comparé à celui auquel nous verrons revenir celui de

1tc1.Ki.1r4.k-ar.ce

• le rr»nv.cl f •■

UllliVItMlMIv

Hépense.


( M ) la Taupe (\CM>ez |»»gc :W), dont les dimensions transversales sont les mômes. Le tunnel d'Arrest, aujourd'hui complètement termine, a coulé 14,052 fr. qui peuvent se détailler ainsi :

Percement •' ,. . „. , . ., .,' 2,i.>or•> j 50 mètres .1 2jf. I,2<»»)

Tr.1t.111x à h jounile 3,0.?» 80

Moirage et fagots (1} MO »•

ICO mètres «le murs à ■«» fr- 60- • . I,fi80 >

21 id. A l'endroit dp lYhouIrnient 1CS »

320 Id. de voiltca 12 fr. ('>) . . . 3,8io «■

Poudre 20 »

Huile . H7 8T

Chambre de chargement 500 ••

Frais de forge et frais divers. • . 1,3il Xi

l-i,0.»3 ••

C'est 175 fr. 05 c. par mètre courant (î)), sans compter le chemin de fer dont il sera parlé plus tard.

§ a.

ht Taupe.

Les travaux de la Taupe se trouvent à environ 150 mètres à l'est d'un point où l'on a relevé, pour les rapporter sur un plan, jusqu'à 26 petits puits fouillés par les anciens. Ces travaux sont installés sur un système de couches dirigées du sud-ouest au nord-est, et plongeant, en général, de 45° au sud-est. Ils se composent, comme ceux

(1) Pour boucher le vide de l'éboulé m en t. C'est aussi par suite de l'éboulenient que les travaux à ta journée montent à une somme si forte.

(2) Puisque le diamètre a 2 m. 55, on a 2 m. 55 - 3. 14 = 8 m., par conséquent la demi-circonférence a 4 m. de développement, et il faut multiplier la longueur par 4 pour avoir la surface exprimée en mètres carrés.

(3) Si l'on défalque les 580 fr. » cent, du boisage,

Et si l'on retire. . . . 2,247 20 aux travaux à la journée,

Ensemble. . . 2,827 20 il reste une dépense totale de 11,224 fr. 80 cent., c'est-à-dire 140 fr. 31 cent., prix auquel est revenu, par mètre courant, le tunnel de la Taupe, (foy. p. 38.)

5


(34 ) d'Arrcsl, d'un puits d'extraction, d'un puits d'airago, et d'un tunnel. A 400 mètres au sud-est du puits d'extraction d'Arrcsl, se trouvait, à la Taupe, le puits de la Roide, abandonne en 1828, par la compagnie Cannai, à la profondeur de 70 mètres. La compagnie actuelle a repris ce puits pour en faire son puits d'extraction ; mais parlons d'abord du puits d'airago.

Il est placé à 25 mètres au nord-nord-ouest du puits d'extraction. Commencé le 1er octobre 1838, il avait, le jour de ma visite (22 août 1830 ), 134 mètres do profondeur, il a donc été foncé de près de 13 mètres par mois. Du reste, on lui a donné, comme au puits d'airago d'Aires t, une ouverture rectangulaire de 2 mètres 33 cent, sur 2 mètres; celte ouverture se trouve à 0 mètres 20 cent, au-dessous de celle du puits d'extraction, et le sens du courant sera rétabli comme à Arrcsl.

A 34 mètres du jour, une couche de 1 mètre 30 centimètres (4 p. ) a été rencontrée, et 0 mètres plus bas, c'est-à-dire à 40 mètres du jour, on a atteint une masse do charbon que l'on a traversée pendant 28 mètres (80 p. ). Cette masse est commo séparée en plusieurs couches par des nerfs, et on pense que c'est la grandecouche. Enfin, à 120 mètres, on est entré dans une couche de très-bon charbon, dans laquelle on est resté pendant 7 mètres 50 centimètres (23 p. ), point où l'on était lorsque j'y suis descendu.

L'air, lancé par un petit ventilateur que faisait mouvoir un enfant, était porté au fond du puits par un canal en bois. Cet appareil a été supprimé pendant mon séjour, car dans la nuit du 25 au 26 aoùl, la communication avec le puits d'extraction a été percée, et le courant d'air s'est établi de lui-même en sens inverse de ce qu'il sera quand le puits d'airage.sera surmonté de sa cheminée et du tuyau en fer galvanisé qui lui est destiné.

Le service de ce puits est fait par une machine à molettes.

Il a occasionné jusqu'à ce jour une dépense de 18,039 fr., qui se répartit ainsi :

ri ii> tmiut.

l>iiiifiiMon<.

«oiKhr* travrnt'-r». Vrnli'ateiir.

P»'pen»e.


( 35 )

rotifJi;*-' j W mètres à 45 fr î.3;û(

a prix f.iit. 1.18 i«l.' à 55 î.ooo' f',of "

1257 carrés à 13 Tr 3,311 1 128 paires il estampes à 3 fr. . . 381 / 3,835 » Coulantage Mo!

Travail à la journée i.ioi io

Compte /l*>8 journées derlievaux à 3 fr. , ÔQ\\ d'écurie. ! Touchrurs et enfants pour le \cn» ( 717 - (molette.) tilateur 2131

Poudre - . f»l5 >-

Huile 316 05

Etrenncs (0 fr. 60 par métro) 07 »

Un râble usé 500 ».

Outils et frais divers ta» 55

Ensemble. . . . 18,0»*.» •

C'est 134 fr. G2 c. par mètre d'approfondissement.

Nous savons déjà ( voyez page 34) que c'est en profitant de l'ancien puits de la ïïoide, situé en un point assez élevé du coteau, et approfondi en 4828 jusqu'à 70 mètres, que l'on a installé le puits d'extraction actuel. C'est le 0 juillet 4838 que co puits a é>é repris; à lu fin d'août suivant, on avait déjà élargi et boisé à neuf les 70 mètres foncés, de manière à donner une section plus grande, 3 mètres sur 2 mètres 33 centimètres, et, s'enfonçant successivement, on atteignit le 34 mai 4839 la profondeur actuelle de 200 mètres; on avait donc, dans (a partie neuve, foncé moyennement 14 mètres 44 centimètres par mois.

Il suffit de voir la position de ce puits par rapport au puits d'airage, et de tenir compte de l'inclinaison connue des couches, pour comprendre qu'il a dû rencontrer à un niveau un peu plus bas les mêmes couches que nous avons déjà remarquées en descendant dans le puits d'airage. En effet, à 05 mètres du jour (I), la couche de 4 mètre 30 centimètres ( 4 p. ) a été rencontrée; à 75 mètres, on a atteint et traversé pendant 28 mètres (80 p. ) la masse que l'on considère comme la grande couche; à 1G4 mètres s'est présentée la

n ii» i> i.vimi inn. l>iinra-i-jn<. Go'j.lit'i Ira«.e;st.V*.

(1) Je rappelle ici que l'orifice du puits dYxtiaction est à 9 mètres 20 centimètres au-dessus do ^e!ui du puits d'airage. (Voyez p. 34.)


{ 3fi ) rourlic de 7 mètres 50 centimètres ( 23 p. ); cl enfin, à 200 mètres, le puits est resté appuyé sur le toit d'une couche dont la puissance, qui est de 4 mètres 55 centimètres (14 p.), a été reconnue parles travaux de l'étage de 104 mètres( voyez page 37 ).

Ces deux dernières couches compléteraient, dans la concession de Gi igues cl la Taupe, le nombre de quatorze couches compté dans la concession dcMegccosle, et si rien ne vient postérieurement contredire les indications que fournissent ces faits, il faut forcément conclure : qu'en poussant à l'est dans les travaux d'Arrcst, on devra, après avoir traversé la grande couche de Grigues, rencontrer d'abord la couche de 23 p., puis celle de 14 p. En marchant toujours à l'est dans la galerie do roulage d'Arrcst, on apprendra d'avance tout ce qu'on rencontrera en approfondissant le puits de la Taupe.

Ce puits est, comme celui d'Arrcst, divisé en deux compartiments. Il a été desservi jusqu'à présent par une machine ù molettes destinée à être remplacée par une machine à vapeur de 20 chevaux, dont les principales pièces sont arrivées pendant mon séjour, et dont la pose sera terminée avant un mois.

Ha occasionné une dépensede 42,070fr., qui peut sedétaillerainsi:

t 72 mètres à 25 fr «800, _ ,

FonçaBe. [ |Jg jd h CQ 768oj 9,480f.>.

! 350 carrés A 17 fr Sfibo\

300 paires d'estampes a 3 fr. . . 900 f

330 douzaines de planches de neuf > 12,790 »

pieds, toutes travaillées, à 18 f |

la douzaine (l) ">,9401

Travail à la journée 8,276 2<>

Compte d'ecuric (travail de la molette) 2,600 »

l'oudre: 2,012 >•

Huile. . . . • 420 »

Harraquc 400 »

Arrangements faits en juin 4G0 »

Outils 3,200 »

Frais divers 2,437 80

Ensemble. . . .42,070 »

l,l'|lO||4«>.

(I) )(')<) mètres seulement sont coulantes.


( 37 )

On voit qu'on profitant des 70 mètres déjà foncés, mais qu'il a fallu élargir et boiser à neuf, on a dépensé 210 fr. 38 c. par mètre d'approfondissoment.

Il n'y a de travaux qu'à un seul étage, à l'étage do 104 mètres, et ces travaux ont encore peu d'étendue. Au mois de juin dernier, lorsque le puits d'extraction eut atteint la profondeur de 200 mètres, on entra en galerie dans la couche de 7 mètres 50 centimètres (23 pieds). Après s'être a\ancé de 10 mètres vers le sud-ouest, deux directions ont été prises; la première, pour pousser dans rallongement de la couche une premièro galerie de roulage qui marche au sudsud-ouest, est ouverte à 3 mètres do hauteur, sur 3 mètres de largeur, et a aujourd'hui un développement d'environ 85 mètres; elle a coûté, en comprenant dans le prix la chambre de chargement.

Percement I.SOOfr.

Holsagc. ....... 2,100

3,G00 fr.

la seconde direction, prise à l'oucst-nord-ouest, marchait à travers bancs, cl au bout de 3 mètres 50 centimètres, a atteint la couche sur le toit do laquelle s'arrête le fond du puits. Cette seconde couche, qui a montré une puissance de A mètres 55 centimètres (14 pieds), a été suivie en allongement de chaque côté, c'est-à-dire vers le sudsud-ouest et le nord-nord-esl, ce qui a donné une seconde galerie qui marche, sur le plus grand nombre de ses points, parallèlement à la première. Elle a un développement total d'environ 110 mètres, 3 mètres de hauteur et 3 mètres de largeur. On y a employé 2,100 fr. de bois, et comme on s'avançait dans le charbon, elle ne figure dans les dépenses que pour co chiffre.

Diverses remontes, prises dans l'inclinaison de ces deux couches sur divers points, ont déjà préparé treize entailles. Une de ces remontes marchait vers le puits d'airage pour établir la communication. Le 22 août les ouvriers s'entendaient déjà très-bien, et j'ai dit plus haut (page 34), que dans la nuit du 25 au 26 celte communication avait été percée.

Ir.i>uu\ V.UIIIMIII'.

MttlIUilr M'.| Dl.


(38)

I\ir les mêmes raisons que j'ai données (pago 31), un tunnel, partant du chemin de fer, a été percé dans le coteau ù la rencontre du puits d'extraction de la Taupe dont il a atteint lo grand côte Est, après un développement de 420 mètres, et à 40 mètres au-dessous de l'orifice du puits.

Ce tunnel, commencé le 1er septembre 1838, était pour ainsi dire terminé en août 1830, puisqu'à l'époque de ma visite il i\c restait que quelques mètres de voûte à maçonner. Il a constamment traversé des grés, néanmoins on l'a muraille et voûté comme celui d'Arrest,en lui conservant les mêmes dimensions transversales, 2 mètres 55 de largeur sur 2 mètres 66 centimètres de hauteur. La dépense qu'il a occasionnée est do 16,838 fr., qui se décomposent ainsi :

Percement, 120 mètres à 11 fr. . . 3,720f. » 240mètresdemuraillementàCOf. 50. 9,520 » *80 id de voûte en briques à 12 f. .5,760

Travaux à la journée 1,017 20

Poudre 1,080 »

Huile 180 56

Chambre de chargement. .... 500 « Frais de forge et frais divers. . . 2,054 2}

Ensemble. . . . 16,838 »

C'est 140 fr. 31 c. par mètre courant, toujours sans compter le chemin de fer.

Dans le voisinage des travaux actuels de la Taupe, trois puits désignés sous les noms de premier, deuxième, troisième petit puits de la Taupe, ont été foncés dans les cinq derniers mois de -1838 pour iircr du charbon dans les anciens travaux de la grande couche.

te premier, commencé le 1er août au-dessous de Bcrgoide, près du bois, avait à la fin de septembre 1838, la profondeur de 34 mètres 33 cent. î-aétc approfondi encore de 13 mètres en janvier -1839, et abandonné à la profondeur de 47 mètres 35 centimètres.

U deuxième, commencé le 3 septembre 1838 n'a guère été foncé que d'une trentaine de mètres.

Il S\H .

iMllirfKlOm.

I»i'ï eue.

iiui- iktm\.

Pt'lils |.inK


(39)

Et h troisième, commencé lo 0 novombro 1838, n'a pas été au delà d'une- vingtaine do mètres.

Ces trois puits sont aujourd'hui comblés.

D'autres petits puits ont été foncés pour avoir do l'eau. Tel est un puits de 4 mètres ouvert en septembre 4838, prés de l'entrée du tunnel do la Taupe; tel est encore un puits qui so trouve près de la maison du maître mineur. Ce dernier puits a mètres do profondeur, et a coûté 1,500 fr.

Un peu à l'ouest dol'entréo du tunnel de la Taupe, uno galerie « a été ouverto en janvier 1839, et continuéo dans lo mois suivant, puis suspenduo après avoir été poussée jusqu'à environ 40 mètres, elle a servi à reconnaître une couche dont il est difficile d'assigner aujourd'hui la relation avec les autres. Ce sont les travaux postérieurs qui diront si elle est au toit ou au mur de la grande couche.

§3.

Grigues,

C'est entre les travaux d'Arrest et ceux de la Taupe que vont être ouverts les travaux de Grigues, par lesquels on attaquera particulièrement la grande couche. Si je fais de leur description un des paragraphes de la section travaux exécutés*, c'est qu'on a déjà préludéàleur exécution par quelques travaux préparatoires qui viennent forcément so ranger ici. J'ai dit plus haut (page 26) la destination des travaux de Grigues et leur rôle dans le plan général. Maintenant que de nombreux détails sont venus éclairer l'ébauche que je n'avais fait que crayonner pour donner une idée de l'ensemble, je puL dire, avec la certitude d'être compris, que là est le point central de l'exploitation, le point qui tiendra les deux autres dans sa dépendance, et sur lequel repose toute lu sécurité future des trois champs d'extraction.

«iiltiictlii iltinmi •!.- flT.


( 4o ■ Sur le bord du chemin qui conduit de Griguesà la Taupe et à 115 mètres au sud-est du bAtimcnt de Grigues, une galerie, autrefois commencée, a été reprise le 20 août 1838. Cette galerie, poussée au sud-ouest, précisément dans l'intérieur du crochet que forme le système des couches, a rencontré :

\ 21» m. " de l'ouverture, une couche «le 1 m. 30 cent. (4 pieds).

M plus loin ii°. 0 33 (I pi ni }.

S 16 d'. d°. o 1*7 (3 pieds).

2 j » d*. d". I (>'k (5 pierfs).

36 > do. d*. I 62 (6 pieds).

9 d°. la grande touche 10 ni. » (4U pieds).

118 1C .21 84

Les cinq couches percées avant de pénétrer dans la couche de Grigues, portent à 17 le nombre des couches reconnues tant parles travaux d'Arresl que par celte galerie; mais il est extraordinaire qu'on n'ait pas rencontré d'abord la couche de 14 p., puis celle de 23 p., avant d'atteindre le mur de la grande couche.

Ouverte seulement à 1 mètre GG centimètres de hauteur, sur I mètre GG centimètres de largeur, son avancement a été rapide, car, prise à 2 mètres, elle avait déjà, au 28 février 1839, 131 mètres de développement, ce qui suppose qu'on s'était avancé moyennement de 22 mètres par mois. 4 mètres percés en mars et 2 mètres en mai l'ont conduite au développement total de 140 mètres qu'elle a aujourd'hui. Elle a coûté 5,G51 fr., savoir :

Percement à prix fait, 140 mètres à 25 fr 3,500 f."

Travail a la journée 1,022 »

Boisage. . G50 »

Outils et frais divers . 471» ..

5,651 »

Ce qui donne 40 fr. 36 c. par mètre d'avancement. Cette galerie, qu'on nomme dans le pays la galerie du rouge, paraît avoirété d'abord une simple galerie de reconnaissance, mais elle

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sera utilisée et deviendra une galerie tl'amige(\) pour les travaux uV Grigucs, dont je vais exposer sommairement le projet.

A 40 mètres environ à l'oucst-nord-ouest de l'entrée de la galerie précédente, on prépare remplacement du puits de Grigucs. C'est uno grande entaille faite au pied du coteau, et a laquelle on travaillait pendant mon séjour; elle était marchandée;! 1 ft\ 10c. le mètre cube, transport de terres compris. On y a fait, en août, une entaille do 220 mètres cubes pour 2 42 fr.

sera ouvert le puits de Grigucs, de telle sorto que son orifice se trouve juste au niveau du chemin de fer. Installé au mur de toutes les couches, ce puits ne devra rien rencontrer pendant son fonçage. On compto lui donner une profondeur d'au moins 200 mètres et une section de 3 mètres sur 3 mètres, parce qu'il sera partagé en trois compartiments dont deux pour l'extraction, et un pour les pompes d'épuisement. Au bout de la galerie de 110 mètres, on foncera,dans la coucho môme de Grigucs, un puits dont l'orifice sera au niveau de l'orifice du puits de Grigucs, et par lequel, cependant, l'airage s'établira, au moyen d'un puits (2) avec lequel il sera facile de mettre la galerie en communication, puisqu'il n'est qu'à 20 mètres de dislance de celle-ci.

J'ai dit (page 20), que le puits de Grigucs était destiné, dans le plan général, à servir en même temps de puits d'extraction et de puits d'épuisement. Nous venons do voir, en outre, que son orifice serait au niveau du chemin de fer. Il en résulte (voyez pages 32 et 38), qu'il sera à 40 mètres au-dessous de l'orifice des puits d'Arrest et de la Taupe (3), et comme il aura la môme profon(1)

profon(1) momentanément de galerie de roulage lorsqu'on foncera,dans la couche de Grigues, le puits d'airage dont il va eue fait mention.

(2) Ce puits, qui sert en ce moment à donner de l'eau, est un ancien puits foncé, sous le nom de puits du Buis, en un point du coteau situé a 15 mètres au-dessus du niveau de la plaine. Il a, de section. 2 mètres 33 centimètres sur 2 mètres, et une profondeur de 60 mètres. Il a coûté, eu réparations, 2,070 fr. ou 34 fr. 60 cent, par mètre.

(3) Il sera un peu au-dessous de 40 mètres; mais je néglige la pente du che • min de fer depuis le fond du tunnel d'Arrest jusqu'à Grigucs.

G

TRmil I tlllifc.


( h ) (leur (200 mètres), son fond sera à 40 mètres plus bas que le fond des deux autres puits d'extraction. On comprend de suite comment, par des galeries d'écoulement, les eaux de toute la mine viendront s'y rassembler. Il doit être desservi par une machine de 60 chevaux <|ui servira successivement pour l'extraction et pour l'épuisement.

Quelle est la masse d'eau qui afllucra dans ce puits? il est difficile do le prévoir. Au moment de ma visite, les travaux d'Arrest <" de la Taupe, dans leur plus grande profondeur, n'en donnaient pas une goutte, rigoureusement parlant. H est vrai que je les ai visites à la suite d'une longue sécheresse; mais, malgré cette circonstance, je dois dire avec vérité que je n'avais jamais eu d'exemple d'une pareille siccité à 200 mètres au-dessous du sol. Toutefois c'est parce que l'on prévoit qu'il n'en sera pas toujours ainsi à mesure que les galeries se développeront et que les tailles remonteront vers les vieux travaux, c'est parce que les travaux de Grigues en donneront à coup sur une affluenceplus ou moins grande, que l'on préparc les moyens de les épuiser. Mais on voit, par ce qui précède, que quand la galerie poussée en allongement dans la grande couche de Grigues rejoindra le niveau de cette couche à Arrest ou à la Taupe, on voit, dis-je, que le fond du puits de Grigues se trouvera former un puisard de 40 mètres, et capable, à cause dosa section, de contenir îl,C00 hectolitres d'eau. Il est donc permis d'espérer que cet épuisement pourra être fait pendant les jours de repos, et qu'il n'entravera que bien faiblement l'extraction au puits de Grigues lui-môme.

AimcLE 2. l'onftfruction**

Diverses constructions extérieures sont indispensables à une exploitation; on a commencé par les plus urgentes. Leur description serait ici sans intérêt, je me contenterai d'indiquer leur objet et d'aligner, pour chacune d'elles, le chiffre pour lequel elles de-


( 43 ) vront figurer dans la récapitulation générale des dépenses faites.

Des Ie8 août 1838 ona commencé les travaux de deux halles pour faire et sécher des briques. Ces bâtiments se trouvent à 430 mètres au sud-est du puits d'extraction de la Taupe. Ils ont coûté 1,200 IV.

C'est généralement par la méthode flamande que l'on fait les briques. Mais pour en obtenir de mieux cuites, on a construit, près des halles, un four dans lequel on peut en cuire3(1,000 à la fois. Ce four a occasionné une dépense de 2,070 fr.

Enfin, pour fabriquer les briques à la flamande, il a fallu dresser une grande plate-forme; ce travail a coûté 027 fr., et une petite maison a été construite au briquelier pour 500 fr. Le total des dépenses de la briqueterie est donc de 4,G97 fr.

Je dirai en passant que les briques reviennent à 13 fi. le mille, prix un peu élevé. Dans beaucoup d'établissements elles ne coûtent que 9 à 10 fr.

Près de la petite maison de Grigucson a construit une maison en pierre qui se compose d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage, partagé en six chambres. Au roz-dc-chausséc se trouvent quatre feux de forges. Ce bâtiment, commencé le 25 septembre 1838 , :i été couvert dès le 6 novembre, et le 15 du même mois, les maréchaux y ont travaillé. Il a coûté 6,900 fr.

Celte petite maison deGrigucs, dont je viens de parler, appartient à M. de La Chapelle, et renferme le magasin où sont tous les objets do consommation, le bureau et une écurie pour 10 chevaux. On Ta prolongée de manière à pouvoir loger 10 chevaux de plus, ei à avoir un grenier au-dessus de celle seconde écurie qui a coûté, avec ses dépendances, 2,300 fr.

Un grand chantier, couvert en tuiles et fermé, a été dressé pour les charpentiers et menuisiers. Il a 27 mètres de longueur our 10 de large, et a coûté 3,000 fr.

Prés du port, une maison en pierre, contenant quatre magasins pour les mariniers, une chambre d'attente pour eux, et un logement

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(4Î) pour le garde-magasin, est terminée sauf quelques travaux grossiers de menuiserie pour la fermer. Commencée le 20 septembre 1838, elle a été couverte le 12 novembre. Elle a coûté 5,750 fr.

Une maison a été construite pour le contre-maître, à peu de distance de l'ouverture du tunnel de la Taupe. Commencée le 1er août 1830, on la couvrait pendant mon séjour. Elle a occasionné, en août, une dépense de 1,200 fr.

Le puits d'Arrcst est couvert d'un grand ballicr qui communique sans interruption avec IcbAlimentdc la machine L'ensemble de ces deux constructions, avec la cheminée des chaudières et l'équipage des molettes λ coûté li,G05 fr.

Au puits de la Taupe une partie de celle dépense est faite, car le bâtiment de la machine, commencé en février 1839, est terminé depuis longtemps, lia coûté 49,204 fr.

SECTION II.

MOYENS EMPLOYÉS.

Les ouvriers descendent encore par les bennes, mais cet état de choses ne doit pas durer. Les puits d'airage ont été onverls à grande section po\ir que l'on puisse plus lard y établir des debcenderies à échelles.

Quant au mode d'exploitation, il était tracé par la forte inclinaison des couches. Cette inclinaison, qui va parfois jusqu'à la presque verticalité, comme à Arrcst, a déterminé l'emploi de la méthode par remblais.

Les mineurs travaillent "sans interruption de 8 heures en 8 heures.


( 45 )

Bans aucun cas on ne se sert de poudre pour abattre le charbon, probablement parce qu'elle donnerait trop de menu. Des pics de diverses forces sont les seuls instruments du mineur au charbon dans lout le bassin dcBrassac. Celte partie du travail est, commcàSaintKlicnne, la seule qui se fasse à prix fait.

Le roulage est fait momentanément à la brouette; mais quand les galeries de roulage seront achevées et redressées, quand elles seront inuraillées et voûtées comme on se propose de le faire, quand elles auront reçu des chemins de fer pareils à celui qui est au jour, le roulage s'opérera dans de petits wagons en fer, et les charbons seront ainsi conduits jusqu'à la chambre de chargement, ou, plus exactement, jusqu'à la chambre d'accrochage.

G'estau moyen de lampes ordinaires que les ouvriers sontéclairés. Ces lampes contiennent une demi-livre d'huile et durent douze heures. 11 est probable qu'en «'avançant dans les massifs de charbon, le besoin des lampes de sûreté se fera promplcment sentir.

Les bois durs, tels que le chône, le nôtre, etc., sont très-rares dans cette contrée, mais les pins et les sapins y sont assez abondants pour qu'on se les procure aisément. Les points principaux d'où on Jcs tire sont les Pinais, Champagnac-lc-Jeunc, Champagnac-lc-Vieux; Samt-Iiïlaire, Combcnayre, Sainte'Catherine et Vallivicr. En 1788, Legrand d'Aussy s'était inquiété de la rareté des bois en Auvergne au point de se demander comment ferait la génération future (4). Plus tard, en 1707, M. Lavcrriôrc, lout en signalant l'augmentation de prix et la rareté croissante du bois de chauffage sur les bords du haut Allier(2), avait sagement remarqué, dès cetlcépoque, que « l'cx* « ploilalion et l'aménagement de ces bois étaient de nature à les

(1) Voyage dy Auvergne, par M. Legrand d'Aussy, p. 199 et 200. In«8, Paris, .1788.

(2) Extrait d'un Rapport sur les forûs et masse* de houille des environs d'issoirc, par le citoyen Laverrière, ingénieur des mines. (Journal des mines, t. v-vi, p. 040), an v( 1700-1797.)

Atatlas<\ Itoulise intërk'tir.

Kdairagr.

BOIS.

Points il'où on lr* tin-.


CÏ6-) « perpétuer (4). » Et les faits patents aujourd'hui confirment cette dernière prévision bien plutôt qu'ils ne réalisent la crainte d'épuisement total que cet ingénieur avait manifestée (2).

Les bois, ici, ne se vendent pas à la solive, ce qui rend difficile la comparaison de leur prix avec celui des autres pays. D'un arbre, on donne le prix qu'on a débattu, et c'est au vendeur et à l'acheteur à juger, l'un ce qu'il livre, l'autre ce qu'il prend. Cependant, malgré cette absence de règle fixe, il est facile de voir que le prix des bois

{l)Ibid.%ibid.,\>. 239.

(2) A propos de l'exagération des craintes conçues sur la rareté des bois dans quelques contrées, je demande la permission de citer le fait suivant, qui m'a souvent frappé : Deux hommes fort éclairés, MM. Ilozière et Houry, ingénieurs des i«fines, rédigeant, en lf-04, un travail statistique sur le département de la Haute-Marne «, avaient jeté un cri d'alarme ; ils déploraient l'extrême difficulté qu'éprouvaient les usines à s'approvisionner de combustible'\ et sur quarante-neuf hauts fourneaux existant alors dans ce département ils en signalaient cinq qui chômaient faute de combustible c ; les quarante-quatre aunes produisaient :

160,000 quintaux métriques de fonte pour fer. 12,500 quintaux métriques de fonte moulée.

Ensemble. . 172,000 quintaux métriques de fonte d. En 1825«, le département de la Haute-Marne possédait cinquante» deux hauts fourneaux en activité, produisant :

210,450 quintaux métriques de fonte/, et la consommation n'a fait que s'accroître depuis.

»ciir|'ih.

* Mémoire sur la statistique minératogique du département de ta Haute-Marne, par MM. RozicreetHoury. (Journaldes mines, t. XVII. |>. 405-436) 1801.

* Ibid., p. 424.

r Ibid., p. 420 et 425.

'< ibid., p. 422.

^ J'ai choisi cette date de 1825 parce qu'à cette époque la fabrication, en Champagne avait encore lieu totalement au bois. '

/ Mémoire sur l'état actuel des usines de fa France, par M» Héron de Vlllefosse. {.luunies des mines, t. xni, tableau placé a la p. 346, I" série.) 1826.


( 4; )

n'est pas Irés-élcvé, et, pour le montrer, je demanderai la permission d'entrer dans quelques détails. On a payé :

2 piiVi'.t «!r f.o (iiril.« .«ur 8 poutT* dYquarrissage, 40 fr. » <\ la pi»Vr.

3 ,|» ri — 8 d° 10 » «lv '2 il" 26 — 10 «I' 20 » d" 8 d" 10 — 10 d' 9 • il" •2 d" IS -- 8 d" 7 >» il" 8 il" 18 — ii il' i .">0 «1°

Ce qui représente pour chacune de ces pièces :

Prit Piiv

l'i-J. rul.r». 'lu pied tf.l'. iff lltolii-.

V'i.l.'tC 5,53 i,59

lo.t.i'ii 0,9)0 2,868

18,411 1,10 Mo

0,'Ji'J 1,21» 3,87

7.8408 0.89 2,67

V>0 • 3

On voit qu'en définitive ces prix, sans être bas, n'ont rien d'exorbitant. Un fait d'ailleurs doit être remarqué, c'est que, dans le prix de transport, l'achat des bois pour construire les bateaux joue un grand rôle. Or ce prix de transport n'a pas varié depuis i783, comme je le démontrerai plus loin (voyez p. 75).

Les planches de sapin de 0 pieds de longueur sur 8 a 10 pouces de largeur et 13 à 14 lignes d'épaisseur, coûtent, prises au lieu dit In liaraque% 12 fr. 50 c. la douzaine, ci 12 fr. 50 c.

On paie en outre, port jusqu'à la mine » 60

Ensemble 13 10

Les puits d'extraction sont à double compartiment, et boisés avec un soin extrême. Nous avons vu (page 29) qu'au puits d'Arrest, sur une hauteur de 100 mètres, 277 carrés ont été posés; nous avons vu (page 30) qu'à celui de la Taupe il est entré 350 carrés sur une hauteur de 200 mètres; dans l'un comme dans l'autre, ils sont donc espacés moyennement de OW en 0m57.

Ces carrés ont 0m27 (10 pouces), 0m30 (11 pouces), 0m33 (12 pouces), et jusqu'à 0ro35 (13 pouces) d'équarrissago. Chacun d'eux, toute

Frivdr*pl.inrliM,

lioitage des puits. Pulls fl'txttartion.


(4«)

façon comprise, coûlc 17 fr. Ils sont supportés par des estompes de 0U,22 (8 pouces) d'équarrissage qui entrent de 0m33 à 0m35 dans la roche qui forme la paroi du puits.

Enfin, les quatre faces de chaque compartiment sont garnies d'un coulantaye à double joint très-soigné.

Le mètre courant de tout l'ensemble d'un pareil boisage a coûté :

Au puits d'extraction d'Arrcst 66 fr. CC c.

A celui de la Taupe 70 25

qui se décomposent ainsi :

Carrés 29 fr. i3 c ?.& fr. 75 c

KMampes. ... 2 85 . . . . \ 50 Coulantaye. . . :ii 38 .... 30 »

«.('. fr. CO v. 70 fr. 25 i\

Les puits d'airage sont soutenus avec le môme soin, seulement les carrés sont moins forts et ils ne reviennent qu'à 13 fr. Nous avons vu (page 28) qu'au puits d'airage d'Arrcst il est entré 248 carrés sur .me hauteur de 06 mètres, cl qu'à celui de la Taupe (page 35 ), ila suffi de 257 carrés sur une hauteur de 134 mètres. Ainsi, dans le premier, ila fallu les poser moyennement de 0m38 en 0m38, et dans le second de 0"'52 en 0m52.

Quant au coulantagu de ces puits, il est beaucoup plus simple; les planches sont posées à séparation.

Le mètre courant d'un pareil boisage, dans lequel les coulants en* trent pour fort peu de chose, a coulé :

Au puits d'airage d'Arrêt 38 fr. os c.

Au puits d'airage de la Taupe 28 r>2

qui se décomposent ainsi :

Arrtil. t.* Ttoyr.

Carrés 33 fr. 58 c 24 fr. 93 c.

Estampes ... 3 88 .... 2 87 Coulantage. . . o 62 . . • . 0 82

3s fr. 08 c. ... 28 fr. 02 c.

Puits d'ohagt.


(49)

La différence tient à la nécessité où Ton a été de rapprocher beaucoup les carrés au puits d'Àrrest.

Il conviendra de murailler ces puits d'airage en briques. L'air chaud et humide dont ils seront incessamment remplis tendra à pourrir rapidement les bois, et il ne faut pas perdre de vue qu'à cause môme du mauvais air, les réparations y sont plus difficiles que dans d'autres puits. Du reste, on pourra ménager à la partie inférieure de la cheminée qui lessurmonteune porte qu'on ouvrira à volonté, de manière, lorsqu'on voudra faire une réparation, à refouler l'air et à établir momentanément le tirage par le puits d'extraction.

Les galeries sont boisées a la manière ordinaire ; deux montants i et un chapeau forment le cadre derrière les trois parties duquel on serre des branchages et du menu bois. Dans les galeries à grande section (3 mètres), comme par exemple dans la galerie de roulage n° 1, à la Taupe, les bois se louchent pour ainsi dire, et ces bois ont de 0m22 (8 pouces) à 0B30 (11 pouces), ces deux dimensions alternant entre elles. — Dans les galeries à petite section (2 mètres) on les écarte de 0oe50 à 0m05 ; les bois n'ont que 0ml6 (6 pouces) àOm22 (8 pouces), et on fait aussi alterner ces deux dimensions.

Quand les travaux de fonçage ont commencé, on s'est servi d'un i tour à engrenage tiré des ateliers de M. Cockerill, et qu'on avait acquis moyennant 2,000 fr. Pendant ce temps, on construisait deux machines à molettes que je ne décrirai pas parce qu'elles n'offrent rien de particulier. La première a été terminée, et a commencé à marcher sur le puits d'Arrest, le 25 septembre 1838; la seconde a été terminée peu après, et a commencé à marcher sur le puits de la Taupe le 1er novembre suivant. Ces deux machines ont coulé 8,000 fr. Plus lard, le 20 mai 1839, la machine à vapeur du puitsd'Arrest a été complètement posée, et la machine à molettes qui desservait ce puits a été transportée sur le puits d'airage de la Taupe, où elle fonctionne encore aujourd'hui. Ces machines peuvent être attelées de quatre chevaux qui se relaient toutes les six heures.

Jkrfwse dei gâteries.

i

MiCIII.MS.

Tour i engrenage. Machine* i molettes.


(DO)

L'établissement possède trois machines à vapeur qui ont été construites à Scraing.

1° Celle du puits d'Arrcst. Elle est à cylindre horizontal, et de la force de i4 chevaux. Construite pour marcher à 4 ou 5 atmosphères, on la fait marcher seulement à 2 atmosphères 1/2. Elle consomme par 24 heures 17 hectolitres de mauvais charbon provenant des anciens travaux.

Sa chaudière est alimentée par de l'eau puisée dans les travaux mômes (1), et la faiblesse des dépôts que ces eaux y forment est remarquable. Cette machine est excellente et très-bien tenue. Elle a coûté :

Prix d'acquisition 20,000 fr. • c.

Frais de douane et de réception & Nantes. . . 9,217 26

Frais à Orléans 728 39

Port dn la machine jusqu'à Arrest 1,615 »

Frais de montage 3,212 »

Ensemble 34,772 fr. Ci c.

C'est 2,483 fr. 77 c. par force de cheval; ce prix est fort élevé, d'autant plus que nous avons compté à part (p. 41), le prix du bâtiment de la machine. Il faut dire cependant qu'il y a une compensation à l'élévation do ce prix, c'est la force réelle do la machine. Une machine construite en Belgique est plus forte qu'une machine française, fournio pour le môme nombre de chevaux.

2° Celle du puits de La Taupe, de la force de 20 chevaux. Cette machine est à balancier. On la pose en ce moment ; j'ai déjà dit (p. 30) qu'elle marcherait dans le courant d'octobre prochain. Elle a coûté :

Prix d'acquisition 26,700 fr. » c.

Transport de Seraing et frais à Anvers. . . . 1,458 (.0

Frais d'Anvers au Havre 3,003 3j

Droit de 30 p. 100 sur 20,000 fr. . . 7,800 fr. 4 . lon

Décime 780 } 8' 480 *

Transport du Havre à Brassac 4,910 •>

Pour-boire aux voituriers 61 »

Ensemble. . . . 44*712 fr. 95 (2)

Macliinci à vapeur.

(1) Malgré ce que j'ai dit (page 42) sur l'absence d'eau dans les travaux au moment où je lésai visites, on conçoit qu'il devait néanmoins s'en rassembler quelque peu dans le puisard. — (2) Voyez le complément de ce prix p. 95.


(5, )

3° Celle du puits de Grigues, de la force de 60 chevaux. Elle a été payée 68,300 fr., mais elle n'est pas encore livrée, et à ce prix il faudra ajouter tous les frais d'entrée, de transport et de montage.

Presque touâ les ouvriers sont du pays, et la population du bassin de Brassac est de longue main façonnée aux travaux des mines. Nous avons vu les mineurs se relayer de huit en huit heures; pour tous les autres ouvriers, môme pour les roulcurs, la journée est de douze heures de travail. Les mineurs travaillent à divers prix faits, qui varient selon les roches à traverser, et la description des travaux nous a fourni, sous ce rapport, plusieurs exemples. Quand ils s'avancent dans le charbon, en perçant une galerie de 3 mètres sur 3 mètres, on leur donne 46 francs pour 2 mètres d'avancement, c'est-à-dire pour 18 mètres cubes; mais on leur fournit tout, huile, poudre, outils. Indépendamment de ce prix, on leur accorde 0 fr. 50 par benne (7 hectolitres) de gros charbon qu'ils obtiennent. Si 48 mètres cubes fournissent réellement340 hectolitres {VOIJ. page 00), il en résulte que l'abattage d'un hectolitre decharbon necoûterait guère que 0 fr. 05, prix excessivement bas. A Saint-Étiennc on donne Ofr. 10 par benne (1 hect. \)2) pour le menu, 0 fr. 15 pour le grôîe, 0 fr. 20 pour le Perat.

Pour mettre à môme de juger du prix de la main-d'oeuvre dans le pays, et pour donner tout à la fois une idée de l'importance de l'établissement, je vais transcrire ici un relevé que j'ai fait sur la feuille de paie du mois de juillet 1839 :

PUITS D'AKI\E8T.

KI mineurs a la tâche.

2 niachlneurs (tireurs de bennes). . • à 45 fr. » c. par mois.

2 machinistes 50 • d°

2 chauffeurs 4o » d°

2 boiscurs 2 50 par Jour.

7 piucheurs 2 » d"

8 porteurs 2 - d»

2 routeurs I 60 d°

t commissionnaire • 75 d°

36 à reporter.

VAIS-D'OtUVM.

Prix faits des mineur*.

Nombre d ou» tiers, salaires.


(52)

36 d'autre part.

PUITS D'AIRAGC DE I.\ TAUPE.

0 mineurs à 45 fr. par mètre.

2 machincurs à 45 » par muta. ;

4 louchcurs 18 » d°

2 routeurs • . . . . I 5n par jour

2 enfants au ventilateur » 60 d°

PUITS D'EXTRACTION DE LA TAUPE

12 mineurs à la tâche.

2 macliincurs. •' a 45 • par mois•

8 preneurs de bennes au tunnel. . . I 50 par jour.

2 routeurs de wagons I 50 d°

4 toucheurs » 6o ds

14 routeurs intérieurs 2 * d°

3 boiseurs 2 50 d°

1 commissionnaire. ....... «75 d°

I contre maître à 4,000 » par an.

I inattre machiniste 210 * par mois.

I caissier 120 » d°

1 commis 110 » dc

I maître mineur 100 » dJ

1 d° 80 » d8

I commis pour les bois. 70 • d°

I surveillant 60 » d°

1 commissionnaire 60 » d°

1 garde magasin 50 » d8

1 second garde magasin 35 » d°

t maître maréchal. 60 » d9

2 maréchaux, l'un A 55 fr., l'autre A. . 50 » d° 1 aide maréchal 30 » d°

5 charpentiers dont 1 maître A ... 70 » d°

cl 4 a 2 «par jour.

I scieur de long 2 » d*.

1 maître charretier 40 » par mois.

I palefrenier 40 • d 8.

I charretier I 50 par jour.

3 trieurs dc roc I • d°.

13 manoeuvres I 50 d°.

1 maître maçon 70 » par mois.

I maçon 2 * par jour.

1 goujat I 25 d°.

141

On voit, à mesure que nous avançons, comment se trouvent successivement fournis les éléments au moyen desquels on peut se

ISUISILIS

IT onms MUM,


(53 ) rendre compte d'une exploitation. C'est pour ne rien laisser en dehors que je vais donner ici les prix auxquels reviennent certains objets qui sont d'une consommation journalière. On paie :

| La poudre • . . . 2f.»c. le kilo?.

«AnTOtcnes. \ u papiel. $ cartouches o GO à o f.3 M.

ÉCLAIRAGE, i L'hUl,C- • • • * ,0 U[

« Le coton pour mèches 2 90 id.

ILa paille 7 » les cent hottes.

Le foin 35 à 37 50 le mille.

.L'avoine 9 a 10 l'hectolitre.

I a chaux hydraulique 4 80 le mètre cube.

iLe fer de Franche-Comt<* 65 •» lesccût kllo^.

— de roche 52 * id.

— deCharenton(prcsleTronçay). 00 » id

— demi-roche (i) 50 » Id.

— galvanisé 105 « id.,prisaParis.'2).

f L'ac'cr d'Allemagne 4 » le kilog.

l — de Toulouse. ...... 2 40 id.

!Les clous de 3, 4 et 5 pouces. ... •> f. 80 c. id.

— au-dessous de 3 pouces. . « 90 id.

Clous en fer galvanisé, de 3 à 4 poiues. l 15 id.

— dc5 à 0 pouces. ( 04 id.

— à ardoises . . 1 75 id.

à lattes ... 1 30 id.

I Les outils de fer non limés. ... I 15 id.

— de mineur, aciérés. ... I 20 id.

Les taillants (haches, ciseaux, etc. . i 50 id.

On se sert de câbles plats au puits d'Arrest, et il en sera de môme sur les autres puits, à mesure que leurs machines seront posées. On tire ces câbles de Moulins, au prix de 1 fr. 70 c. le kilogramme rendu à l'établissement. Ainsi, les deux câbles de la machine d'Arrest ont chacun 250 mètres de longueur, ou ensemble 500 mètres; ils ont pesé 1,913 kil., qui, à 1 fr. 704 , donnent3,<259 fr. 75 c, qui ont été réellement payés. C'est

poid». prit.

Par mètre. ...3k. 820. . 6 f. 52 Par pied 1 273. . 2 17

(1) Ce fer demi-rocht vient de Pesmes (Haute-Saône), tandis que le fer de roche, qui se trouve moins cher, est du fer du pays.

(2) Le prix de transport de Paris à Bïassac est de 13 f. » c. les 100 kilog.

de Moulins à d°. ... ô .. les d". deCIciniontad". . . . 2 AO les d\

ot.j*i»

■le riinsormiiatiuii.

Câble».

Cil blés plats.


(54) f Pour les machines à molettes, on se sert de câbles ronds que l'on tire de Brassac, où il s'en fabrique beaucoup pour les mariniers qui naviguent sur l'Allier : on les paie 1 fr. 30 c. le kil.

Des bennes de deux dimensions sont en usage : les unes contien. ncnt4,lesaulres7 hectolitres. Au reste, elles vont être remplacées par des wagons que l'on exécute en ce moment à Clermont, et qui offriront beaucoup d'avantages. Ce sont des caisses en forte tôle, dont la forme est rélrécic par le bas, pour faire place aux roues dont l'écartcmcnt est fixé par la voie du chemin de fer. Qu'on se représente ces caisses posées sur deux essieux auxquels elles sont solidement fixées, de telle sorte que les roues seules soient mobiles : on a les wagons complets (1). Leur contenance est de 7 hccl. 1/2. En avant «t en arriére, deux grandes boucles, dont je dirai tout à l'heure l'usage, pendent au-dessous, sans cependant toucher le sol. On a vu (p. 45) ces wagons arriver au bas du puits, à la chambre de chargement ; la, au moyen de quatre anneaux placés aux quatre angles supérieurs de la caisse, ils sont attachés à quatre chaînes dont chacune porte un crochet, et qui vont se réunir au câble qui n'a plus qu'à élever sa charge dans le puits.

Les chambres où nous venons de voir opérer cet accrochage, sont un simple élargissement de la galerie de roulage, muraille ou boisé de telle sorte, que la solidité du puits ne soit en rien compromise. Mais je dois dire un mot des chambres de chargement supérieures, de celles où va être reçu le wagon quand il arrivera au niveau du tunnel. Là, chaque compartiment de l'ouverture du puits est fermé par une porte qui tourne autour d'une charnière horizontale placée à la partie inférieure. Cette charnière est telle, que la porte peut à volonté, soit s'abaisser à plat sur le sol du tunnel, soit s'abaisser dans le puits, où un support fixé à la paroi opposée la soutient. Dans ce dernier cas, on voit que l'on a jeté momentanément

ftV.lfs rond*-

It<*iinr*. Wagon*.

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(1) Cent wagons sont commandés dans un atelier de Clermont. On estime qu'ils coûteront 30i fr. chaque.


(53) dans ic puits un plancher qui est de niveau avec le sol du tunnel, et il est facile de se représenter que, sur ce plancher, soient fixés deux bouts de rails qui se trouvent verticaux quand In porte est fermée, mais qui se trouvent horizontaux quand la porte forme plancher dans le puits. H csi presque superflu maintenant de dire la manoeuvre qui s'exécute quand notre wagon, chargé de houille, arrive à la hauteur du tunnel. Une marque faite au câble annonce au machiniste que le wagon vient de dépasser un peu le niveau du tunnel, et il arrête. Les hommes placés derrière la porte ont entendu ou môme vu, par une fente, passer le wagon; ils tirent les verroux qui retiennent la porte, et, au moyen de cordes qui passent sur des poulies, ils l'abattent dans le puits. Au signal donné avec la voix, la machine descend doucement le wagon sur le plancher; les hommes guident de manière que les roues se placent bien sur les rails; ils décrochent le wagon chargé, le tirent dans le tunnel, en substituent un vide, et avertissent que la manoeuvre est terminée. La machine élève un peu le wagon vide, la porte se referme pour redevenir une des parois verticales du puits; alors le wagon vide peut descendre, et quand il arrive au fond du puits, un second wagon plein est déjà venu par l'autre compartiment se présenter au tunnel, et ainsi de suite.

Du fond de chaque tunnel part un embranchement de chemin de fer qui va se réunira une ligne principale prolongée jusqu'au port. Nous savons déjà que ces tunnels ont été percés dans le coteau qu'une petite plaine sépare seule de l'Allier; il était donc facile de construire à peu de frais un chemin de fer qui apporterait une énorme économie. Un mode de construction très-simple a été adopté. Sur des traverses en bois sont fixés des coussinets en fonte qui supportent les rails ; ceux-ci sont serrés par une clavette rectangulaire qui entre dans une entaille réservée sur une des faces intérieures du coussinet.

2,480coussinctsontpcsé4,409kil.(9007liv.),etontcoûté,à50f. « 50 c. les 100 kil. rendus, la somme de '2,226 fr. 55 c. : c'est, pour

BOILII.K munie»;. Chemin i\e h ;

CuUithHlr.


( 56 )

chaque coussinet, 1 kil. 77 (3 livres 62), et 0 f. 895,—Les rails sont de simples barres de fer plut, qui ont 5°85 (18 pieds) do longueur, 0m07 ( 2 pouces i|2) de largeur, et 0ro,014 (0 lignes ) d'épaisseur.

570 barres ont pesé 32,406 kil., et ont coûté, à 405 fr. la tonne rendue, 13,148 fr. 73 c. : c'est pour chaquo rail 56 kil. 30, et 22 fr. 83 c. ; c'est pour chaque métro do rail 0 kil. 03, et 3 fr. 90 c.

La voie du chemin de fer est doO"80; son développement est :

Dans le tunnel d'Arrest 80 mètres.

Oaus le tunnel la Taupe 120

A l'extérieur 1523

Développement total. . 1723

Il a coulé, tel qu'il est aujourd'hui, 40,978 fr. 70 c, qui peuvent se détailler ainsi :

Achat de terrain* 18,000 f. »

Terrassements et maçonnerie . . . 3,500 »

Fers (rails) 13,139 40

Fonte (coussinets) (t) 2,273 30

«Traverses? 1,000 «

BoI$,« Coins et chevilles 57 50

Pose 2,708 50

Somme égale . . ,0,978 70

ce qui donne par mètre courant 23 fr. 78 c., savoir :

Terrains 10 44

Terrassements et maçonnerie.... 24

Fer (rails) 7 80

Fonte (coussinets). ...... 132(2)

Traverses » 58

Coins et chevilles » 3

Pose ! 57

Somme égale. . . 23 78

M. Ilenrys pense qu'il pourra tirer 8,000 fr. des terrains qui lui restent, par suite des acquisitions faites pour installer le chemin de

fa U s.

luit. I>cvrtf))t tuent.

IL'fti-.tt total*.

Dcpenst partnrtif courant.

(1) Ils ne sont encore posés que sur 1,270 mètres.

(2) Cette somme est incomplète, comme cela ressort de l'observation faite à la note (1) ci-dessus. Elle s'élèvera de 1 fr. 80 cent, à 2 fr.


( 37 ■■

fer. S'il ca est ainsi, la dépense totale se trouvera réduitcà 32,078fr. 70c., et le prix du mètre courant à 18 fr. 58 c.

Au reste, co chemin de fer n'a encore qu'une voie, et il est indispensable qu'il en ait deux. Nous estimerons plus loin la dépense probable qu'entraînera son achèvement.

Ce chemin de fer amène, comme on voit, les charbons jusqu'à l'Allier, où l'on achève un port pour facîlilcr leur embarquement. Le port est disposé do manière à protéger, contro les grandes crues, les charbons qui y sont déposés, et on lui donne assez d'étendue pour contenir une équipe complète, c'est-à-dire douze bateaux, fîommencéo par le gouvernement, qui contribue encore à sa dépense pour 3,000 fr., cette digue a déjà occasionné à la compagnie une dépense de 3,800 fr. On donne 8 fr. du mètre pour l'enrochement, qui est fait avec d'énormes blocs de granit qu'on tire au bord do l'Allier, sur sa rive droite, et qu'on amène dans de petits bateaux.

il ne me reste plus qu'à dire comment les bateaux seront chargés. Une machine très-simple. qui s'avancera au-dessus du bateau en chargement, permettra de faire celte opération avec une extrême facilité. Cette machine consiste essentiellement dans un cadre qui, au moyen d'une manivelle et d'engrenages, peut tourner complètement sur deux tourillons, et qui porte une grosse aiguille en fer placée horizontalement. D'un côté, cette aiguille est fortement fixée à talon sur le cad rej l'autre côté est libre et peut se relèvera charnière. J'ai fait remarquer (page 54) deux grands anneaux qui pendent au-dessous de la caisse des wagons. Quand ceux-ci arrivent à la machine de déchargement, l'aiguille entre dans les deux anneaux, on relève celle de ses extrémités qui tourne à charnière, et on comprend comment alors le wagon et le cadre se trouvent liés invariablement l'un à l'autre. Si maintenant la manivelle est mise en mouvement, le wagon arrive à prendre une position telle que ses roues sont en l'air, et que tout le charbon qu'il contenait s'est déversé dans le bateau.

8

>I»»I>K

I»>lt.

M.nliinrh'Viliar^er l.-«


(58)

Si l'on a bien voulu suivre attentivement 1rs détails clans lesquels je suis entré, on aura remarqué que le charbon chargé par le routeur au fond des travaux so trouve embarqué sans avoir été touché dans tout son trajet. Par l'ensemble des moyens employés, moyens qui sont très-simples, on voit qu'on évite ici tous ces chargements et déchargements qui sont si nuisibles à la plupart des exploitations, puisqu'il en résullo constamment qu'on brise une partie du gros charbon qu'on a obtenu, cl qu'on salit plus ou moins le menu.

SECTION III.

KKSULTATS OBTENUS.

Quand on songe à la date à laquelle ont été commencés les nombreux travaux que je viens de décrire; quand on songe qu'il a fallu, avant de se mettre à l'oeuvre, bien étudier et reconnaître son terrain, et qu'en quinze mois tout ce que nous avons passé en revue a été créé, on admettra qu'une rare activité a été déployée; mais on ne s'attendra pas à voir encore de grands résultats obtenus, car /V.riraction ne lait, pour ainsi dire, que commencer.

J'ai laissé complètement décote le récit des reconnaissances poussées dans les vieux travaux; je ne dirai rien non plus des quantités de houille que ces reconnaissances ont produites, et j'expliquerai plus tard pourquoi (p. 91). Je ne donnerai ici que les quantités extraites à la profondeur où l'on est parvenu maintenant, sans m'inquiélcr ni môme m'occuper de la faiblesse du chiffre. Au moment de ma visite l'instant de la production n'était pas encore venu pour Arrcst, quoique cet instant fût très-prochain, mais, à la Taupe, on lirait du charbon depuis le 22 juin. Voici un tableau que j'ai relevé sur le livre où l'on inscrit l'extraction journalière :

Oiuiitili>t'\tr.i l»s,


Extraction du puils de la Taupe (soixante jours de travaily.

i r.nos. IOROI:. TOTAL. |

I87>9. ^ _, ,__ , . !

litnni's. IhTlolil. IMMMU-S. Iii'ctnlit. UIUIOS. Iiictol. <

I Du 22 an 30 juin. .. . 70 301 652 t'CO!) 728 2013 j

I Juillet 539 2507 1015 0S3-I 2151 13-131 i

j Du 1er au 21 août. . . 07 4GO 1071 11097 1738 12160

Du 25 au 31 août 5111

i CS2 3470 -1238 24110 f020 32021

Il esi clair qu'il n'y a aucune conclusion à lirer d'un pareil la. bleau qui n'exprime rien, si ce n'est que l'exlraclion est réellement commencée. Au moment de mon séjour à la Taupe, quatre chevaux épuisés élevaient 700 hectolitres par jour de la profondeur de 104 mètres, et malgré ce travail excessif, ils étaient loin de suivre l'abattage, quoiqu'avec treize entailles préparées (voyez page 37), on ne travaillât qu'à cinq. Les galeries étaient encombrées de charbon qui attendait que la machine fût posée pour voir le jour. On ne pourra donc juger rigoureusement l'extraction de ce puits que quand sa machine fonctionnera j mais j'estime à 1,800 le nombre d'hectolitres que celle-ci sortira par vingt-quatre heures, ce qui, pour trois cents jours de travail, donnerait une extraction de 540,000 hectolitres par an.

Si l'on veut admettre que la machine d'Arrcst, qui est plus faible,' ne tire que 1,500 hectolitres par jour, on aurait pour ce second puits 450,000 hectolitres; d'où il résulte, qu'avec les travaux au(1)

au(1) double expression en bennes et en hectolitres estnécessite'e par la différence de dimension des bennes, qui sont, comme je l'ai dit (p. 54), les unes de 4, les autres de 7 hectolitres.


f Cto )

joiircl'lini achevés ou près de l'être, on peut complor sur une production annuelle d'environ un million d'hectolitres. Toutefois, on fera bien, pour éviter les mécomptes, de prendre le -1er janvier I8i0 pour point de départ de ces calculs.

S'il n'y a pas erreur dans les chiffres qui m'ont été remis, une galerie de 3 mùlrcssur 3 mètres donnerait à la Taupe par avancement de 42 mètres, c'est-à-dire pour AS mètres cubes, 340 hectolitres, d'où il faut conclure que le foisonnement ferait presque doubler le résultat du cubage. Un pareil fait semblerait indiquer, pour ce charbon, une grande tendance à se déliter; cependant les mineurs ont bcaiicoupdc peine à l'abattre dans les tailles.

A en juger par le tableau ci-dessus, on n'obtiendrait guère que l|8 de gros charbon cl 7|8 de menu. Mais je répète, parce que je dois le faire pour être juste, qu'une grande partie du gros charbon était restée dans les galeries, et que les chiffres du tableau, quoique exacts, pourraient aisément conduire à des conséquences fausses. M. Ilenrvs estime qu'il obtiendra 1|5 de gros; la prime qu'il paie (voyez page 51), rendra probablement son estimation juste. En général, on peut reprocher aux houilles grasses du bassin de Brassac d'être très-friables; il semblerait qu'à la profondeur où sont portés les nouveaux travaux de la Taupe, les charbons ont plus de consistance.

Depuis longtemps la qualité du charbon de la Taupe est renommée. Je lis dans le rapport rédigé en 1783, par M. l'inspecteur des mines Dcsson: « On extrait de celle mine (celle de la Taupe) 3,000 « voies de charbon par année, la meilleure qualité du pays. » — En 1788, Legrandd'Aussy disait, en parlant du charbon de la Taupe : « Il * est bon surtout pour la forge et se vend principalement à Paris. » — « L'exploitation de la Taupe, disait M.Berthicren 18.., aétépen» <)antplusieurs années une des plus florissantes du canton, ellepro« (luisait du charbon de la meilleure espèce et tellement recherché, « qu'on le payaità l'extraction, avant môme qu'il fût sorti des fosses, i

I" .i'in;n-T!i ni. l'm; '«nlioriil'irro*

«I llll m-1 II

c.MjililO du ih.nlioti. I.n Taujn'.


( fil )

— Plus inrtl, M. Gueniveau (1), dans son rapport du 26 février 481U, donne une idée de la réputation do ces charbons dans les termes suivants: a La mino do la Taupo a été longtemps renommée par Pox« cellcntc qualité de houille qu'elle fournissait aux travaux de « la forge; on assure qu'ello so vendait à Paris 10 fr. par voie (2) de <( plus que celle de Sl-tâlicnno. >

J'ai entendu aussi parler de cetto supériorité de prix, mais je m* pourrais rien affirmera cet égard. Aux témoignages nombreux et désintéressés que je viens do produire, il serait certainement superflu cPj ajouter le mien, si une circonstance particulière ne le rendait nécessaire. M. l'ingénieur Gueniveau, dans son premier rapport, celui du 22 janvier 1819, après avoir parlé avec beaucoup d'éloges des charbons de la Taupe,ajoute: < La qualitéétail beaucoup moindre dans la profondeur.» En parlantainsi, M. Gueniveau n'exprimait point une opinion, il n'entendait reproduire qu'un on dit, puisqu'on 1810 les travaux de la Taupe étaient fermés depuis longtemps. Ce que je puis affirmer,c'est que les travaux qui viennent d'être poussés à 200 mètres ne vérifient nullement ce mauvais augure; les couches dans lesquelles l'exploitation vient d'ôtro ouverte à la Taupe confirment au contraire l'ancienne réputation do celles qui ont été attaquées plus près du jour.

Le charbon qu'elles donnent n'est pas sans analogie, quant a l'aspect, avec les charbons gras de Belgique. H est brillant, très-peu sulfureux, il n'est pas remarquablement léger; l'hectolitre ras de menu pèse 85 kilog.(3); on distingue, dans les morceaux, beaucoup

(1) M. Gueniveau avait succédé à M. Berthier comme ingénieur des mines de la Haute-Loire.

(2) 11 est bien probable que M. Gueniveau entend parler ici la voie de Puis; en tout cas :

La rote de Paris est de . 15 hectolitres.

Celle d'Auvergne 20 d°.

Celle d'Andrezicux et Saint-Etienne. . . 30 d". (.1) C'est aussi le poids que lut avaient trouvé MM. Blavier et Duhamel en 1»02 (Journal des Mines, t. xi, p. 412.)


( r,a ) de ces filets un peu ternes, qui s'écrasent sous l'ongle commo du charbon de bois très-fin, et qui sont si souvent l'indice de In bouille grasse, l/analyso en a été faite par M. Gauthier de Clauhry qui, par quatre genres d'essais différents, a obtenu :

Coke. . . . 71. . 78. . 80. . 8t

deux expériences faites pour déterminer la proportion (!" cendres lui ont donné :

Cendres. . . . 7. . 7,>o

Ces cendres contenaient, pour cent de bouille :

Alumine 4 »

Oxide île fer I 86

Chaux 0 72

Soufre 0 83

7 4!

Par la distillation successive dans une cornue et dans un tube, M. Gauthier de Claubry a recueilli :

Ditume. ... 10. . 10,50

Et enfin, un kilogramme distillé a donné 253 litres 1/2 de gaz. On sait que le maximum de ce qu'on obtient en grand est 250 litres; généralement c'est 180 à 200 litres.

En rassemblant ces divers éléments, et en prenant une moyenne, on a pour la bouille de la Taupe :

Charbon 71,5

Cendres 7,5

Matières volatiles- . . . 21,»

100,»

Résultats qui s'accordent bien avec ceux d'une analyse connue des houilles grasses de Fondary, et qui ont été :

Charbon 71,50

Cendres 7,20

Matières volatiles. . . . 21,30

100,»» (I)

(1) Traité des essais parla voie sèche, par M. Berthier, 't. i, p. 331. In-8, Paris, 1834.


( °3 J'emprunterai nu môme ouvrage les analyses des houilles grasses les plus renommées pour que chacun puisse comparer.

»>m. mis. KiVE-nE-fliiR. GLIMORGA\. .uw-emu. }mu i

Cliaibon 71,5 «H,* 06,5 77-7 7C 7I,:>

i

| Cendres 3,5 10,4 2.» 2 7 5 1 5.2 ;

Matières volatiles. :'.',,» 21 (i 31..'» l'J.O 18.G 23,3

i 100 » too » 100 " 100 » 100 » 100 •

1 ■ Il II

J'ai fait fabriquer du coke dans un petit four qui a été construit pour ce genre d'essais près do la machine d'Arrcst. La quantité enfournée n'a été ni mesurée ni pesée; je désirais seulement constater la qualité du coke. Cette expérience, comme on pouvait s'y attendre, a été très-satisfaisante ; le coke obtenu s'est trouvé excellent; mais ce qui m a surtout frappé, c'est que, bien que la houille eût été enfournée à froid, l'opération s'est trouvée complètement terminée au bout de huit ou dix heures.

Je n'ai vu les charbons d'Arrcst que dans les tailles ; à l'oeil, dans les galeries, ils ne m'ont semblé présenter aucune différence avec ceux de la Taupe; il parait cependant qu'il en existe.

Deux expériences faites par M. Gauthier do Claubry, pour déterminer la proportion de coke, ont donné :

Coke. . . . 70. . 84

On y a trouvé, comme dans ceux de la Taupe :

Cendres. . . . 7 et 7,S

Ces cendres contenaient, pour cent de houille:

Alumine et oxyde de fer 4 97

Cbaux 0 79

Soufre 1 44

7 20

Arrttl.


( <H ) Jusque-là, les différences no sonl pas très-grandes; mais à la distilla lion on n'a obtenu que :

Bitume 2,8o

et \ Kilogramme n'a fourni que:

Gaz l'Jj litre*.

On aurait donc, pour le charbon d'An est :

Charbon. .... 70 «

Cendre» 7 5.S

Matières volatiles.. . 22 75

100 »

Cette infériorité dans la proportion du bitume se fait sentir au travail de la forge; car les maréchaux placent le charbon de la Taupe fort au-dessus do celui d'Arrest, bien que ce dernier puisse être donné aussi comme une très-bonne houille propre à tous les usages. Il n'est pas impossible que le voisinage de la faille soit pour quelque chose dans la différence observée ; et il ne faut pas perdre de vue que nous comparons ici les charbons d'Arrest avec des charbons qui sont en première ligne pour la forge.

Je ne connais pas les charbons de Grigucs, mais il résulte des anciens rapports, qu'on n'établissait aucune différence entre eux et ceux de la Taupe.

La faiblesse de l'extraction et les travaux de création qui s'exécutent en môme temps que ceux d'extraction, empochent de déduire de la comptabilité un prix de revient rigoureusement calculé ; mais un relevé fait du 1er juillet au 24 août, c'est-à-dire pour quarantesept jours de travail, permet de donner un chiffre approximatif.

Dans ces quarante-sept jours, on a tiré à la Taupe 24,597 hectolitres de charbon ( voy. p. 59 ), et on a dépensé :

I*ii\tic rfuoit ;ni |» ri.


C 65 )

four l'abattage 2,215 71

"olM|e |Bota 2,086 96) ,,iWM

Roulage intérieur, douze hommes à 2 fr l,m •

Chargement et déchargement des hennes et des wagons, dix hommes à I fr. 60 705 •

Roulage extérieur jusqu'au port, un cheval 3 fr., un

homme 2 fr 235 »

Triage 3 trieurs de roc à I fr . . 3 wl . et 3 hommes à I fr. 50.. . . 4 50[9 16 «30 53

déebargeage u garde.magasin. 1 fr. 66.. I 66 ) Directeur, contre-maître, maître machiniste, caissier, commis, surveillant, maîtres mineurs, commission* naire, garde-magasin, maréchaux, charretiers, garçon d'écurie ( voy. p 52), 91 fr. 36, en calculant sur trois cents jours de travail. Pour quarante-sept jours 4,293 fr. 92. M moitié pour le puits de la Taupe . . 2,146 96

Ensemble. . . . 9,418 15

Ce qui donne par hectolitre 0 fr. 383, qui peuvent se détailler ainsi :

Abattage Of. 090(1)

Boisage 0 104

Roulage intérieur 0 046

Chargement et déchargement. . . 0 028

Roulage extérieur 0 009

Triage et déchargement au port. . 0 018

Frais généraux 0 (88

Somme égale. . . 0 383

Les seules choses négligées ici sont bien minimes; car il ne resterait à ajouter qu'un article comprenant la consommation de la machine, l'entretien des bâtiments, les frais de bureau, de port de lettres, de voyages, les impositions et redevances; mais si l'on considère que j'ai fait mon calcul sur les dépenses occasionnées par 25,000 hectolitres extraits dans les circonstances défavorables d'un commencement d'exploitation, on admettra que le chiffre de 0 fr. 38 c. doit représenter assez approximativement le prix de revient d'un hecto(1)

hecto(1) chiffre est probablement plus près de la vérité que celui de la p. 51.

9


( no }

litre de charbon à la Taupe. Si enfin on voulait porter ce chiffre à 0 fr. 40 c.,on aurait le mémo prix qu'à Saint-tilicnnc, avec cette différence énorme, qu'à Saii\ Malienne, c'est le prix de revient d'un hectolitre au bord du puits, et qu'ici c'est lo prix do revient d'un hectolitre versé dans le bateau.

CHAPITRE H. to\»ii>Éitvrio\» £to\oin<Hi%«.

Après avoir fait connaître la concession de Grigucs et la Taupe, sa richesse, la qualité de ses produits et leur prix de revient; après avoir décrit les travaux d'art entrepris pour exploiter sur une grande échelle les profondeurs de ce sol si longtemps grapillé ; il me reste à entrer dans des considérations qui ne sont pas moins sérieuses (pie celles qui se rattachent à la perfection de l'art, car quand on a produit, la moitié de la tâche est seulement accomplie, il faut écouler. Je diviserai en deux sections ce que j'ai à dire sur la position commerciale de la concession de Grigucs et la Taupe, et sur sa position financière.

SECTION I.

ASPECT COMMERCIAL.

Le tableau d'extraction ne nous a présenté ( p. 59 ) que deux divisions du produit obtenu, le gros et le menu ou forge; mais arrivé au port, le charbon est partagé en cinq qualités, sans compter la cliau$$ine(i).

rriidevrntf.

(1) On donne vulgairement ce nom, dans le bassin de Brassac, aux charbons secs, aux charbons provenant de vieux travaux, ou encore à ceux qui seraient uès-mêlés de schiste. Le nom »pi a été donné à tous ces charbons inféiieuis


(G; )

1° On distingue d'abord, sous le nom de moues, les plus gros morceaux. On les vend 3 fr. l'hectolitre, ou 4 fr, les 100 kilogrammes. On ferait mieux de ne les vendro qu'au poids.

2' IJC rondelet; ce sont des morceaux qui ont, au plus, la grosseur de la tête. On le vend 1 fr. 75 c. et 2 fr. l'hcctolitro, ou 35 à 40 fr. lu voie.

Ixi gaiUeite; co sont des morceaux do la grosseur du poing. Prix : 1 fr. 50 c. l'hectolitre, ou 30 fr. la voie.

i° Menu yaillcieux ou bas du tas. Ainsi nommé parce que c'est en effet le bas des tas de menu. Prix : i fr. 25 c. l'hectolitre, ou 25 fr. la voie.

IJC menu ou forge. On le vend en gros 1 fr. l'hectolitre; en détail, 4 fr. 40c; ou 20 et 22 fr. la voie.

Enfin la chaussine se vend 0 fr. 70 c. l'hectolitre, et le rocher charbonneux se vend, pour le chauffage, jusqu'à 15 et 20 fr. la voie ( 20 hectolitres ).

Ces prix sont extrêmement élevés sans doute (1), mais les mines du bassin de Drassac sont placées de manière à être à l'abri de toute concurrence dans un rayon assez étendu, et la qualité du charbon de la Taupe a fait, qu'à peine extrait, le débit en a coin m once, comme on en peut juger par le tableau suivant :

provient de ce qu'on ue les emploie guère que pour la cuisson de la chaux*. Les houilles sèches de Fresnes et de Vieux-Condé, qui sont de même nature, sont employées au même usage *.

(1) Dans son rapport de 1783, l'inspecteur des mines Besson ne parle pas de toutes ces distinctions ; il dit simplement qu'on vendait 20 fr. la voie, prise au port de Brassaget.

Vente.

« Collection IN-FOLIO des Arts et Métiers de C Académie, première partie, section xm, p. 157. Paris, 1778.

* Annales des mines, t. n, p. 484 ; 3m* série. — Traité des essais par la voie sèche, par M. Berlbier, t, i, p. 345. ln-8, Paris, I83i.


( es )

T\iu KAU de la vente des charbons de la Taupe.

C.nOS. FORfiR. TOTAL. !

dÏÏK'oî. ""• M0>mT- .îtd'ï ""• wm>T'tf8ï!!i ■""»"•;

_____ __ ...... __ ..... __. i) '

f. .. r. f. «-. f. f. r. f. c jj f. t. '<

Juillet H | 75 et 3 16 50 379J I ri I 21 5,811 50 1 5,800 3 828 • :

Août 797 I 50 r| 2 1.22* 50 749» i Ifn 7.601 70 | 8,291 8.850 20 <

! SOI 1.241 » 13.290 13.113 20 f 11.093 11,668 20'

Les conditions do la vente en gros sont à six mois de terme.

U résulte du tableau précédent que les charbons se sont vendus moyennement sur place 1 fr. 01 c, et en comparant ce prix avec le prix de revient, on voit qu'il reste l'énorme bénéfice de GO à 05 c. par hectolitre. Mais cette vente sur place aura-t-elle une grande importance?

»"«w liliim* dr U vente. Prnrfice.

CoiineiHiiution l<H-j|>'.

En 1837 le département de l'Allier a consommé 396,200 (I) 370,250

Le département du Puy-de-Dôme. . . . 213,600(2) 267,000

SOVQQ 637,250 Dans la consommation de l'Allier, le bassin de Brassac figurait pour 30,000 37,500

Dans celle du Puy-de-Dôme pour. . . . 183,000 (3) 228,750

305,000 266,250

(1) Résumé des travaux statistiques de VAdministration des mines pendant Vaw née 1838, p. 27. In-4 de l'Imprimerie royale, 1839.

(2) ftiYf., p. 79.

(3) Voyez page 16 de ce Rapport.


( <H) )

Et il est permis do croire que lu supériorité des charbons de Grigues et la Taupe doit attirer a cet établissement uno partie importante do ectto fourniture. Les chilires de 1838 ne me sont pas encore connus, mais la consommation est incessamment croissante, et jo no douto pas qu'ils soient plus forts.

Kn dehors de celte vente locale, les mines de Grigues et la Taupe , ont, par l'Allier et la Loire, des débouchés de premier ordre, notamment Paris et Nantes. On peut envisager ces mines par rapport aux houillères voisines et par rapport aux houillères ouvertes dans d'autres bassins. Pour les premières, je ferai remarquer que la Concession de Grigues et ta Taupe est limitée, sur une grande étendue, par le cours mémo do l'Allier (1), et qu'elle se trouve ainsi, dans le bassin de Brassac, une des mieux placées pour exporter ses produits. Quant aux secondes, la question est plus sérieuse, et avant do chercher à mesurer la concurrence que la Taupe peut leur faire sur les places importantes que j'ai nommées, il convient de parler du régime do l'Allier.

L'Allier prend sa source dans la forêt de Mercoire, département de la Lozère. Il commence à être flottable près de Saint-Arcoul, un peu au-dessus de Langeac, et dix lieues plus bas, à Fontanes, prés Lrioude, il devient navigable sur 241 kilomètres de développement, depuis ce village de la Haute-Loire jusqu'au Bcc-d'Allicr (6,000 mètres au-dessous de Ncvers), point où celle rivière se jette dans la Loire. Les bateaux en usage sur l'Allier ont, suivant M. Dutcns, 10" à 29n,25 de longueur (2), do 2™ à 4W50 de largeur, et tirent 0™ 40 à 1" d'eau.

P.'VJI:»!»-.

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L Rrgilllt'ik-r ttiiri.

(1) Le puits à'jirrestn'esl qu'à 1,600 mètres do l'Allier, eu suivant le chemin de fer qui conduit au port. Le puits de Grigues à 1,200, et le puits de la Tau/t* à 850 mètres seulement.

(2) Nous allons voir, dans un tableau place ci-après (p. 7*2), que la plus grande partie des bateaux ont 22 mètres de longueur.


7« )

Les lieux de commerce les plus importants établis sur l'Allier sont : lirignc, Parcnlignac, Ponl-du-CluUeau, Moulins cl le Vcurdrc.

On construit un grand nombre de bateaux au port de Cliappc, à celui de Drassac cl à Jumeaux. Les bateaux ne remontent pas l'Allier a cause de la rapidité de celle rivière, dont la pente est moyennement de 2'" C6 par 1000 mèlres. On augmente leur ebarge à mesure qu'ils descendent, cl on les dépèce a Paris (1). M. Ravinct donne (2) pour la pente des eaux de l'Allier, 1"'GG par 800 mètres, ce qui fait 2'"07 par 1000'moires, ou S™ 28 par lieue.

La navigation de l'Allier est difficile, ou plutôt elle est lrès-intcrmiltentc. En 1825, la baisse des eaux fut telle, que 700 bateaux de charbon purent à peine prendre voie, tandis qu'en 482G les crues ayant été, au contraire, de longue durée, le nombre des bateaux employés au transport de ce combustible s'est élevé à près de 2,300. <• C'est d'après un élat de choses aussi nuisible au développement de « la prospérité du département du Puy-de-Dôme, dit M. Dulens (3), <( (pic des ordres furent donnés en 1822 pour procéder à la recon« naissance des lieux, cl que plusieurs opérations de nivellement ont u été faites le long de l'Allier depuis Jumeaux, au confluent de l'A« lagnon, jusqu'au-dessous de Glermont, et que plusieurs mémoires « ont été rédigés pour faire voir la possibilité de remplacer la navi« galion de l'Allier par celle d'un canal qui serait dirigé sur la rive « gauche de celle rivière, depuis ce point jusqu'au Bcc-d'Allicr, sur « une longueur d'environ 200,733 mètres (50 lieues). »

A une époque où la bouille joue un si grand rôle et influe avec

( I) Uistoirc de la navigation int< Heure de lu France, par M. Dutens, 1.1, p. 30. l»-4, Paris, 1820.

(2) Dictionnaire hydrographique de la Francet par Kâvinet, t. i, p. 8. in*8, Paris, 1324.

(3) Histoire de la navigation intérieure de ta [France, t u, p. 35. ln-4, Pari», 1829.


(7" ) lanl de puissance sur la prospérité des peuples, le gouvernement pourrait voir dans ta richesse du bassin de Brassac , dans l'importance des travaux qui s'yexécutent aujourd'hui, des motifs suffisants pour reprendre l'étude du canal latéral à l'Allier, et pour pousser son exécution avec vigueur. Le commerce entier de l'Auvergne devrait encore à la houille un bienfait qu'il appelle depuis longtemps de'ses voeux, cl que l'Administration ne peut plus lui refuser, car ce bienfait ne serait qu'un acte de haute justice.

L'irrégularité de la navigation de l'Allier est donc bien connue. Tantôt les eaux sont trop basses pour porter bateau ; tantôt, gonflée par la fonte des neiges de la Lozère et de l'Auvergne, cette rivière roule un volume d'eau énorme, et la violence de son courant empoche la navigation devenue dangereuse. Toutefois, il ne faut pas s'exagérer les difficultés, et, malgré les variations de l'Allier, il se fait chaque année sur son cours un commerce de transport considérable. Le tableau suivant (1) va nous permettre d'en apprécier l'importance en même temps qu'il nous mettra, jusqu'à un certain point, à mémo de mesurer l'inconstance de celte rivière.

Ce tableau est le résumé d'un registre tenu jour par jour au pont de Moulins, sous la surveillance de l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, auquel j'en dois l'obligeante communication. J'ai obtenu la première colonne en additionnant les hauteurs d'eau de chaque jour et en divisant la somme par le nombre de jours de chaque mois. Ce registre donne, en outre, la nature des marchandises que porte chaque bateau de vingt-deux mètres. Je n'ai noté, dans ma dernière colonne, que le nombre des bateaux chargés de charbon.

(I) J'aurais deshe le donner pins complet, mais la suite ne m'est pas encore parvenue.


Résume par mois du Mouvement de la Navigation de l'Allier devant Moulins (A partir du I" janvier 1835 jusqu'au I'» octobre 1836).

r. t i BATEAUX DESCENDUS. M I

ANNÉES 11 s5 ' -V ■■■" PRODUITS HsJ

|| 1 i | : . I f j irains DES DR0,T 8 BSf

S § 8 6 i •• | I I I »• O mf

MOIS. P ! § Si :'■ "2 72 SMVIQ«TIOM. E«*

| i S 4S4 "• -8 "■» °

1835 Janvier . . . .' 0 649 31 » » 10 » 708 86 17

Février ... .| 0 886 130 1 1 37 11 3,628 02 58

Mars ! 0 778 197 » - 42 12 4,725 02 113

Avril ; 0 403 48 » » 12 7 1,287 50 1

Mai ' 0 ~78 202 1 2 40 21 4,824 78 85

i Juin [ 1 047 177 - » 31 9 3,637 66 111

! Juillet I 0 350 89 > » 21 11 1,832 84 20

| Août ' 0 445 56 1 » 9 2 1,182 28 9

1 Septembre. . J 0 480 36 » » Il 3 731 50 7

i Octobre. ... 0 892 177 1 » 31 7 3,818 46 114

I Novembre. . . 0 478 57 1 » 4i 6 1,416 99 0

Décembre. . J 0 777 68 3 » 19 3 1,337 06 30

\ Totaux de 1835. ..'.... 1268 9 3 277 >95 29,130 97565

I 1836 Janvier. ... 0 593 67 I 0 17 4 1,622 52 37

Février. ... 0 639 58 1 .. 14 11 1,582 0 18!

Mars ' i 133 470 2 » 39 17 4,5i9 46 107 |

Avril 0 892 193 I » 40 7 4,018 64 113 i

Mai ] 0 691 146 1 » 34 16 3,316 il 88

Juin ' 0 112 35'" » 1 9 6 745 54 4

Juillet ! 0 167 13 » » 2 0 228 46 »

| Août 0 007 7 » 0 6 0 157 58 0

i Septembre. . 0 133 25 » % 28 21 1,176 82 12

j Totaux de 1836 723 6 1 189 82 17,397 13 379

Totaux de 21 mois 1991 15 4 466 177 46,528 10 914

! 1

(a- Dont 19 vide*.


(:3)

Il résulte de ce tableau que les variations de l'Allier sont grandes, en effet, puisque sur '21 mois, il y en a 5 où la navigation a été nulle, ou pour ainsi dire nulle; mais enfin il reste 10 mois dans lesquels elle a été possible, et 8 mois, c'est-à-diro %$% du temps, pendant lesquels elle a été active. Il résulte encore do ce tableau que lm30 a lm60 qui avait été donné (1) pour la hauteur d'eau au-dessus de l'étiagc la plus favorable à la navigation de l'Allier, n'est pas très-exact; car s'il est vrai qu'en mai 1835 vingt-neuf bateaux aient passé avec une hauteur d'eau de lm30, s'il est vrai que le 3 mars de la môme année trente-quatre bateaux aient passé avec une hauteur de lm40, il est vrai aussi quo le 12 mars 1835 quarante-huit bateaux, dont quarante-cinq chargés de charbon, ont passé avec une hauteur d'eau de 0m80 (2).

« Quoique le nombre des bateaux soit considérable, disait en 1797 « l'auteur d'une statistique de l'Allier*, et quoique ce nombre an« nonce une navigation active, il pourrait augmenter sans doute, « si l'exploitation des mines, les fabriques, la culture, augmenM taient elles-mêmes dans les départements quo l'Allier arrose, et si <( le goût du commerce y devenait plus général (3).»

En ce moment la fabrication des bateaux à Drassac est do quinze a dix-huit cents, sur lesquels on peut en compter douze cents (A)

(1) Journal des Mines, tomes v-vi, page 122.

(2) Ces détails ne ressortent pas du tableau même, mais des éléments qui m'ont servi à le dresser, et qui consistaient dans un relevé /ait jour par jour.

(3) Journal des Mines, tomes v-vi, page 122.

(4) J'ai un moyen très-simple de vérifier ce chiffre qui m'a été donné par M. Gannat, et de montrer qu'il est parfaitement juste.

On a vu (page 16) que le bassin de Brassac a livré en 1837. 667,600 hect. et qu'il en est resté dans la Haute-Loire 87,600

On a donc expédié par l'Allier. . . 180,000 hect. Or, 1,200 bateaux emportant chacun 20 voies de 20 hectolitres donnent pré-


(;'■ )

employés au transport des charbons pour Paris ou la Basse-Loire. Ce nombre est-il susceptible d'augmentation? Je ne saurais avoir, on le conçoit, d'opinion personnelle sur une pareille question. J'ai consulté,;! ce sujet, deux des mariniers les plus expérimentes, et ils se trouvent d'un avis contraire. M. Gannat m'a répondu négativement; M. Bardy pense au contraire qu'au prix de 30 francs la voie (prix actuel) (1) on peut transporter des quantités beaucoup plus considérables que celles que l'on transporte habituellement, et comme il s'en charge personnellement, une opinion ainsi émise est toujours d'un grand poids.

Je terminerai ce que je voulais dire de l'Allier en observant que la plus grande difficulté de la navigation n'est pas entre Brassac et Pont-du-Château, c'est-à-dire dans la partie où la rivière est resserrée entre les roches, mais bien entre Pont-du Château cl Moulins, dans la partie où le lit de la rivière s'élargit.

Examinons maintenant avec soin les conditions du transport sur les différents points, et disons les concurrences principales qui se rencontrent sur chaque place.

Les charbons du bassin de Brassac peuvent arriver facilement à Paris en descendant par l'Allier dans la Loire, et passant de la Loire dans la Seine, par les canaux de Briare et de Loing. Le trajet à parcourir est :

kilomètre!. Ii«u««.

De Hra.ijac au Bcod'AlHcr 220 55

Du Ucc-rl'Allicr S Briaic 188 47

Canal tic Briare (40 écluses) 53 13 3/4

Canal de Loing (ai écluses) 51 13 1/4

Sur la Seine 92 23

608 152

cisément 480,000. Il résulte de là que tous les bateaux seraient partis avec charge entière.

(1) 30 à 40 bateaux viennent d'être marchandés au prix de 34 fr. la voie ; je conserverai néanmoins le prix de 36 fr. En fait de prix de revient, je cherche toujours a donner un maximum plutôt qu'un minimum. .

unis


(75) Des voituriers par eau se chargent de ce transporta leurs risques et périls; ils achètent des coupes de bois, construisent les bateaux dont la fourniture entre dans leurs marchés, et peut-être font-ils plus encore un commerce de bois qu'un commerce de transport. Ils disent que celte année un bateau leur revient à 345 fr. En général, un maître marinier emmène une équipe composée de douze bateaux, et, sauf le cas d'accidents graves, on compte vingt-cinq à quarante jours pour arrivera Paris (4). Chaque bateau contient 20 voies (2) ou 400 hectolitres ou 32,000 kilog. L'inspecteur des mines Bcsson disait, dans son rapport rédigé en 1783 : « Par les derniers mar« chés faits en 1783 par le sieur Yilmar, marchand de charbons à i « Paris, la voie a coûté 36 fr. du port de Brassagct à Paris. » Encore aujourd'hui 36 fr. est le prix de transport d'une voie (3) ; et pour bien se rendre compte de ce qui se passe, il faut considérer deux bateaux cheminant ensemble, ce que je vais faire. Deux bateaux partant ensemble contiennent 40 voies qui, à 36 fr. l'une, donnent .... 1,440 fr. »» c.

En un point plus ou moins rapproché, mais quelquefois à Briarc seulement, suivant les eaux, un des deux bateaux est versé dans l'autre, et le bateau qui reste vide est revendu, pour le compte de l'exploitant, à un prix qui varie do 160 à 200 fr., soit. . 180 »»

A reporter. . . . 1,200 fr. »» c.

(1) Enquâe sur les houilles, page 350, n° 729; in-quarto, de l'Imprimerie royale, 1833.

(2) On est quelquefois obligé de partir avec une charge moindre que 20 voies par bateau; on part même à 10 voies dans certains cas.

(3) On sait que depuis 15 ou 18 mois les droits de navigation établis par la loi du 30 floréal an % (20 mai 1802) ont été diminués des trois quarts. Les mariniers ont donc pu baisser le prix de leur fret, prix dans lequel ces droits sont compris, et Ton a vu à la page précédente, note (1), qu'en effet un marché vient d'être passé à 34 fr.

l'riiilutrjiiHHirt.


(;6)

D'autre part 1,260 fr. »» c.

Suivant un usage établi, l'exploitant donne, pour loyer du bateau qui arrive à Paris, chargé de 800 hectolitres, le prix de transport d'une voie de charbon, ou 36 »»

On a donc en tout . . 1,296 fr. »» c.

Ce qui porte à 1 fr. 62 c. le prix du transport d'un hectolitre.

Nous avons estimé (page 66) le prix de revient d'un hectolitre de charbon de la Taupe à 0 fr. 40 c. versé dans le bateau; nous avons donc tous les éléments nécessaires pour calculer le prix de revient à Paris.

Charbon de la Taupe.

Prix «le revientVOIE

revientVOIE HECTOL. TO.VNE

D'AUVERGNE DE PARIS

(Soklbf.) (loMkil.;

(lahtetol.) (iJb»etoJ.)

Prix de revient dans le bateau.. 0f.<10 6f. » 8 f. » 6 f. »

Prix de transport à Paris. ... 1 62 20 25 32 40 24 30

Octroi de Paris (1; 0 33 4 125 6 60 4 95

Mesurage 0 053 0 66 1 06 0 80

Prix de revient dans Paris... 2 413 30 035 48 06 36 OS

11 nous reste maintenant à comparer ces prix avec ceux de quelques autres localités} mais auparavant il convient de jeter un coup d'oeil

(1) En janvier dernier ce droit, qui était de 8 fr. 26 c. par voie, ou 0 fr. 55 c. par hectolitre, a été abaissé à 4 fr. 95 c. par voie, ou 0 fr. 33 c. par hectolitre.


( 77 ) sur l'importance de la consommation de Paris. Cette consommation va croissant dans une proportion assez rapide.

CoDS'tinntatioii

quintaot mliriqu«l> bcclolilrct.

En 1818 elle a été de . . . 170,000 (I) 587,500

En 1820 513,797 642.616

En 1895 748,073 (2) 935,091

En 1830 984,030 (3) 1,230.000

En 1837 1,118,181 (4) 1,397,726

Et si Ton comprend tout le département de la Seine, on a eu en 4837 :

qainlaut milriqu*!. btctolilrn.

Pour Paris 1,118,181 1,397,720

Pour la banlieue 386,568 «3,210

1,50i,7i9 1,880,936

qui provenaient de neuf origines différentes dans les proportions suivantes :

quimaut mclriqutl. hectolitre*.

Houille du bassin de Mont a Liège. 555,000 693,750

— delaloire. . 279,215 3)9,019

— de Valenciconea. 277,380 346,725 des bassins de la G^-Brctajt». 133,283 166,604 du bassin de Brassac. . . 114,000 142,500

— deBlahzy . . . 50,000 62,500

— de Fins 42,871 53,588

— d'Épinac. . . . 40,000 50,000

— deDecizc. . . 13,000 16,250

1,504,749 1,883,936

Ce tableau que j'emprunte aux documents officiels publiés par l'Administration, montre aux exploitants de Brassac que leur véri(1)

véri(1) sur la nécessité de modifier la législation des douanes en général, il en particulier les lois sw les houilles} par A. Pichault de La Martinière. Tableaux A'" et fi. Brochure in-quarto, Paris, 1832.

(2) Ce chiffre et le précédent sont empruntés à VEnquête sur tes houilles, p. 6, aux notes; in-quarto% de l'Imprimerie royale, 1833.

(3) I6id.t p. 232.

(4) Résumé des travaux statistiques de l'Administration des mines en 1838, pap.es 86 et 87 ; in-quarto, de l'Imprimerie royale, 1839.


(7«) table concurrence, sur la place de Paris, est au Nord; et ils doivent travailler avec d'autant plus d'ardeur à activer leurs moyens d'expédition que , sous le rapport de la distance à Paris, ils ont un désavantage marqué, comme cela ressort du tableau suivant :

ki'omttrtl. litoti. .

i, i. t i tr i i I Aniflie 300 75

» Annu 323 80 3/4

de Drdze 321 81 1/4

«le Mon* 340 85

île Fins 377 94 1/4

d'Êpinac . . 387 96 3/4

«lit Illanzy .... 437 109 1/4

de Salnt-Élfcunc 5*8 137

de ltr.is.oac 608 152

Il ne faut cependant pas se bâter de tirer de ces chiffres une conséquence fâcheuse; le point le plus important n'est pas la distance, c'est, en définitive, le prix de revient à Paris : jo vais essayer de l'établir pour Saint-Étiennc et pour le Nord.

Nous venons de voir que la distance à parcourir de Saint-Éticnne à Paris était de548 kilomètres; celte dislance se décompose ainsi :

kilomètre!. liruri.

De Saint-Éticnnc à Andrczieux 18 4 1/2

D'Andrczicux à Roanne 80 20

De Roanne à Uriare 250 62 1/2

De ttriare a Paris (1) 200 50

5(8 137

Le trajet à Andrczieux se fait nécessairement par un chemin de fer qui a 18 kilomètres de développement, et dont le tarif réduit est de 0 fr. 48 c. par tonne et par kilomètre. Parvenus à Andrczieux, les charbons peuvent arriver à Roanne, soit par la Loire, soit par un second chemin de fer qui a un développement de 07)706 mètres (40 lieues } ) et dont le tarif est, à la descente, de Ofr. 45 c. par

J>;»i.*iioe* île «•«bav*in» i l'.iri».

Oinoirrtïirr

(t) J'en ai donne le détail page 74.


( 79 ) tonne et par kilomètre. Cette dernière voie étant beaucoup plus chère, je supposerai que les charbons prennent la Loire à Andrézieux ; j'ai alors :

Charbon de Saint-Ê tienne.

VOIE VOIE HECTOL TO.VMS

D'AXDnEZIEUX DE l'.UUS

(Sokilog.) (luooVil.)

(Jo h(Clol.| (lihfrlol.j

Prix de revient dans le wagon.. 0 f. JO 5f. « 12 f. » lif. »

Transporta Andrezietix(l). . . 0 173 2 1625 5 19 2 595

Transport d'Andrezieux à Paris. 2 16 27 • 04 80 32 40

Octroi de Paris 0 33 4 125 9 1)0 I 95

Mcsiirage 0 053 0 6625 1 59 0 80

Prix de revient dans Paris.. . 3 116 38 95 93 48 46 745

En comparant ce tableau avec celui de la page 76, il en résulte qu'à qualité égale, les charbons de la Taupe ont, à Paris, sur ceux de Saint-Étienne, un avantage de :

0 fr. 703 par hectolitre 8 916 par tonne. 10 C95 par voie.

Ajoutons que la haute Loire est d'une navigation au moins aussi difficile que celle du haut Allier. En ce moment môme le port

(1) Je suppose un parcours moyen de 12 kilomètres. C'est faire la part large, surtout en ne comptant rien pour le transport que beaucoup de mines ont à effectuer pour arriver au chemin de fer.

\


(8o )

d'Andrezicuxesl encombré tic 1,500,000 hectolitres qui y sont déposés depuis plus d'un an sans pouvoir partir, et dans cet espace de temps la navigation de l'Allier a eu une certaine activité. On romplc, moyennement, que la haute Loire n'est navigable que pendant quarante à cinquante jours par an (1) ; il faut doubler ou peut-ctre tripler ces chiffres pour l'Allier. En admettant, ce qui n'est pas, que les deux concurrents soient, sous ce rapport, dans une position égale, il reste, à l'avantage de Grigues et la Taupe, l'énorme différence de prix que j'ai mise en saillie.

La concurrence avec le Nord est bien plus sérieuse. J'ai pris auprès de M. Dehaynin, un des négociants de Paris qui fait le plus grand commerce de charbons du Nord, les renseignements nécessaires pour établir mes comparaisons. H n'a pu me fournir le prix de revient sur la fosse, mais seulement les prix d'achat. Ces prix sont pour les charbons de Mons (2) :

gailldUi. («illcttrltl. fiiti.

I fr. 65 c. I fr. 46 c. 0 fr. 75 c

Je crois estimer bas en évaluant le prix de revient à 0 fr. 65 c.

Quant au fret, il varie dans la proportion presque incroyable de 1 fr. 20 à 3 fr. 50*par hectolitre; mais comme il est, en ce moment, de 1 fr. 25, je n'ai porté que ce chiffre, quitte à observer que c'est un minimum. Dans des circonstances favorables un bateau arrive de Mons à Paris dans un délai de trente-cinq à quarante jours. En rassemblant ces divers éléments, on dresse le tableau suivant :

Nnr.1

MilHt.

[\) Enquâe sur tes houilles, page 350, n* 730; in-quarto, de l'Imprimerie loyale, 1833.

(2) On achète à deux mois de terme, ou au comptant, sous remise de 1 pour cent.


(8. ) Charbon de îWons.

1 HECTOLITRE. TOMME. VOIE DE PARIS.

(80 kilog.) (uookiloj. ) (iSktctol.)

i

; Prix de revient sur la fos;e. ..... 0 f. 65 8 f. 125 9 f. 75

' Transport de la fosse au rivage... . n ni 0 50 0 GO

. Droits de douane à la frontière (t). . 0 14 1 75 2 10

Fret actuel 1 25 15 G25 18 75

Oclroi de Paris 0 33 4 125 4 05

Mesurage 0 0.'.3 0 06 0 80

i Prix de revient dans Paris 2 463 30 785 36 95

Si maintenant, dans ce tableau, je substitue les prix d'achat, tels qu'ils m'ont été donnés par M. Dcliaynin ( Voyez p. 80), au prix de revient que j'ai évalué, j'ai :

l'OIR LES CAILLETTES.

l'hectolitre. I» lotit*. I> «oir.

3 f. 403 43 f. 285 51 f. 91»

POin LES GAtLLETERIËt.

3 f. 2fi3 40 f. 78i 48 f. 9ii

roi R LES FIMES. 2 f. 563 32 f. 01 38 f. <it5

(l) Ce droit qui était de Ofr. 33 c. par lOO kilogrammes, ou 0 fr. 204 pu liée* tolitie de 80 kiloyianimes, a été biissé de près de moitié.

il


(8a) Qui se vendent en ce moment :

I.c« gailliilcs o'j f. la voie.

I.e« «Billeterie* S\ il».

I.ts fine» 50 d°.

en observant toutefois qu'il se vend très-peu de fines, et qu'on les mélange avec les deux autres qualités pour composer ce qu'on appelle les forges gaillcteuscs. Ce sont ces mélanges, c'est le mesurage, c'est môme la manière d'acquitter les droits, qui amènent, pour le marchand de charbons, des bénéfices dont il est impossible de suivre la trace dans les calculs de la nature de ceux que nous établissons ici. On pourrait arriver à un prix de revient apparent qui serait exact, mais égal au prix de vente, et pourtant que le marchand gagnât encore.

Mais poursuivons notre analyse. Il est difficile de connaître le prix de revient dans les houillères du nord de la France. On y exploite à une grande profondeur des couches très-minces (1), cl le concours de ces deux circonstances doit entraîner des frais assez considérables; M. Marck-Jenningsdisaità la Commission d'Enquête, en 1832 : « La Compagnie des mines d'Ànzin peut prouver par ses //- « vrcs que, malgré les sacrifices énormes qu'elle a faits depuis tant « d'années pour améliorer et rendre moins coûteux son système d'ex« ploitation , tout ce qu'elle a pu faire pour ses mines de houilles « grasse et flambante, a été d'obtenir un prix de revient qui a varié « de 0 fr. 885 à 1 fr. 18, et dont la moyenne des derniers quinze

(1) A Anzm on exploite 48 couches qui ont ensemble H m. 20; c'est, moyennement, 0 mètre 79 de puissance. Quelques puits vont jusqu'à 475 mètres de profondeur.

À Denain ou exploite 4 couches ayant ensemble 2 mètres 80 ou, moyenne - meut, 0 mètre 70.

A Douchy on exploite 4 couches ayant ensemble 3 mètres 60 ou, moyennement, 0 mètre 90. (Résumé des travaux statistiques de f Administration des mines en 4830, piges 40 et 14; in-quarto, de l'Imprimerie royale, 1837.)


( M ) « semestres a été de \ fr. 035 par hectolitre. Voila ce qui peut « ôtre prouve d'une manière qui n'admet aucun doutc(l).» Gomme Ta très-bien dit M. Migneron dans cette monte Enquête (2), \cs frais d'extraction ne sont jamais bien connus que de l'exploitant : c'est là son secret ; mais à Demain, le prix de vente sur la fosse est de i fr., et si, malgré la déclaration de M. Jcnnings, j'estime le prix d'extraction àOfr. 80, on admettra que je ne laisse pas une marge excessive pour les bénéfices. —Le prix du transport varie, comme celui de Mons, dans des limites considérables; M. Dchaynin m'a déclaré qu'il était en ce moment de 1 fr. par hectolitre; j'accepterai ce »MInimum, et j'aurai:

Charbon de Dcnain.

I ' i ~ "i

IIKCTOLITnr. TO.VSE. voie DE PAniS.|

I

(iokilog.) | IOOO kilog. ) (ilbrtlol) !

Prix de revient sur la fosse {évalué}, o f. 80 10 f. » • 12 I. »

Transport an rivage 0 275 3 4375 4 125

Fret actuel ' 1 • 12 50 •» 15 »

Octroi de Paris 0 33 4 1250 4 95

Mesurage 0 053 0 CO » 0 80 !

Prix de revient dans Paris j 2 458 30 7225 30 875

Je passe de suite aux charbons dcDouchy. Là on vend ù l'hectolitre comble, et 12 de ces hectolitres font une voie. Cet hectolitre comble

Pc nain

(I) Enquéc sur les houilles, p. 9ôj în-quato*, île l'Imprimerie royale, 1833. •2) Mit/.jpafjttiGl.


(84) se vend 1 fr. 40 ce qui mcl l'hectolitre ras à 1 fr. 12; le fret esl, en ce moment, de i fr. 10, ce qui donne 0 fr. 88 pour l'hectolitre ras; j'aurai donc, en supposant le môme prix de revient pour rendre tous mes résultats comparables :

Charbon de Douchy.

: ! HECTOLITRE. TONNE. VOIE DE TARIS.'

I '

! (So kilos) (l««o kiloj.) (.JI.nM.;

I I '

Prix de revient [évalué) 0 f. 80 10 f- 12 f. » j

! Fret actuel 0 88 11 » 13 20 j

Octroi de Paris 0 33 4 125 4 05 j

Mcsurage 0 053 0 Gô 0 80 ;

i

Prix de revient dans Paris 2 063 25 785 30 95 |

I

Si maintenant je groupe tous ces résultats pour les comparer, j'obtiens le tableau suivant :

! "" I I I !

j OOICIIV. LA TAITE. IlKNAI.V. MOM9. S'-KTIKN>E.

I !

! ; I

Prix do l'hectolitre 2f.063 H. 113 2f.458 2 T. 463 3 T. 11C |

— de la tonne 25 785 30 035 30 7225 30 785 38 05

— de la voie 30 95 36 05 36 875 36 05 46 715

Tableau duquel il résulte, avec la dernière évidence, que le seul des bassins du centre qui puisse prétendre à transporter des charbons fjms à Paris, est le bassin de Brassac; tableau duquel il faut conclure


(85")

aussi que le seul avantage qu'aient, clans celte comparaison, le* houillères du Nord, c'est la régularité des transports opérés par le canal de Saint-Quentin. Cet avantage est grand, sans doute, opposé au vagabondage de l'Allier, mais il n'est pas assez grand pour retirer, au bassin de Brassac bien exploite, l'espoir de contribuer pour une assez forte part à l'approvisionnement de Paris.

Pour arriver à Nantes les charbons d'Auvergne n'ont qu'à descendre par l'Allier dans la Loire. Le prixdccc transport jusqu'à Nantes varie de 38 à AO fr., et il y a, comme pour la navigation sur Paris , ù déduire le prix d'un bateau. Si l'on établit un calcul analogue à celui des pages 75 et 70, et si l'on part du prix de 40 fr. par voie, on trouve 1 fr. 82 c. pour le prix de transport d'un hectolitre de charbon de Brassac à Nantes, et le prix de revient se compose ainsi :

Charbon de la Taupe.

IIECTOLITIIE. ION.NE

(îokilog) (loookilcg. '.

Prix de revient dauslc bateau. Of. 40 5f. » i

Fret, droits compris 1 82 22 75

Droit d'entrée à Nantes.. . . o 10 I 25 j

Mesurage à Nantes 0 05 0 026

l

2 37 29 C25

La concurrence avec Saint-tilicnno, pour des charbons d'égale qualité, n'est pas fort à craindre. Au prix précédent il faut ajouter : Pour le chemin de fer. . . 0 fr. \ 73 ( Voyez p. 70 ) Et pour le fret ... 0 83

Ensemble . . . 4 fr. 003

\Avrr>. rm<lutiari<|<oit.

citicuirriict.


C«6 ) Car le prix du fret d'Andrczicux à Nantes varie de 2 fr. 60 à 2 fr. 70 c., et peut être compté moyennement a 2 fr. 65 c. Ainsi les houilles de Saint-Éticnnc reviendraient à Nantes :

llfrlotitr». )■ («nnr.

3 fr. 373 42 fr. IG

Si je ne parle pas de Decizc, qui, cependant, envoie des charbons à Nantes, c'est que je cherche, autant que possible, à comparer des qualités analogues.

La concurrence la plus réelle que les charbons de la Taupe puissent rencontrer ;i Nantes est celle de la localité môme. Le bassin houiller de la basse Loire qui s'avance par l'Erdre, jusqu'aux portes de Nantes, produit sur quelques points, notamment à Languin, d'excellent menu. J'ai eu occasion d'évaluerà 4 fr. 80 c. (1) ou2fr.au plus le prix de revient d'un hectolitre de charbon de Languin enmagasiné à Nantes. Mais, je le répèle, Languin ne fournit absolument que du charbon fin. Pour le gros et la gailkterie c'est avec Ncwcastlc que la lutte s'engage à Nantes.

En 1838 les charbons se vendaient à Nantes :

l'hfflolilff.

Ceux de Languin 2 f. 75

Les charbons maigres de Mouzeil.. 2 20

Les charbons gras de St-Elicnnc. . 3 f. à 3 60

— de Ncwcastlc. . 3 4 3 50

La réduction des droits sur la houille étrangère, importée par mer, a profondément modifié le commerce de ce produit dans le département de la Loire-Inférieure, car il est résulté de cette réduction que les charbons belges ont été presque complètement expulsés du port de Nantes par les charbons anglais. Je n'ai pas le

.tr.te Languin.

Artc Ut thwrhon* nnijlnh.

(1) Rapport à M. Lamic Murray sur le parti qu*il convient de tirer de la Con» cession de languin (Loire-Inférieure)-, par Henri Fournel, payes 24 et 26; inquarto. Paris, décembre 1838.


(8; )

chiffre de la consommation de cette ville, mais il est certain que depuis plusieurs années cette consommation croit dans une proportion très-rapide; en effet, malgré la plus grande activité donnée aux exploitations du bassin de la basse Loire, l'importation des houilles étrangères, a Nantes, a vingtuplé en quatre ans, de 1834 a 1837 (1). Je bornerai ici celte discussion que l'on trouvera peut-être déjà trop longue, mais qui me paraissait indispensable comme étude commerciale sur le bassin de Brassac. Pour les autres débouchés (2) moins importants ouverts ù ce bassin, je renvoie au tableau de In page 16, et pour qu'en môme temps on puisse se faire une idée de l'accroissement probable de la consommation sur chaque point, je placerai sous les yeux du lecteur un tableau où il est facile de suivre cet accroissement depuis 1787 dans toute retendue du royaume. Les éléments de ce tableau sont empruntés aux documents publiés, cette année même, par l'Administration; on remarquera que les chiffres relatifs aux années 1835 et 1836, comparés aux chiffres officiels antérieurement publiés, ont été retouchés par elle.

(1) Rapport à M, Lamie Murray sur le parti qu'il convient de tirer de la Concession de Languin [Ijoirc-lnfcricure) ; par Henri Fouincl, paye 27; in-quarto. Paris, décembre 1838.

(2) Le tiansport de Urassacà Tours osi ilo 32 à 31 fr.

Celui ici. à Orléans '28 à 30


Production cl consommation de la France.

EXCÈS ACCROISSEMENT

PRODUCTION. DE i/iMPonrATiox CONSOMMATION. AÎWCEL

SIR L'EtPORTATIO*. DE M C0>S0M)HTI0:<i. i

quintaux t|niiitai)i qniuUui quintaux

lirctolitr. s liectoliire*. hectolitre», hectolitre».

ni<rtrliiuc«. métrique*. mélri |iic*. métriques. !

.

1787 2,150,000 2.6S7..VJ0 1,885.919 2,:*57l:i99 4,035,919 5,011,899 ,

1788 2 250,000 2 812.500 2,105,921 2,707,105 4,115,921 5,519,905 380,005 175,006 ; ' 17S9 2.100,000 3,000,(K)0 2,100.000 2,025,000 1,500,000 5,625,000 81,070 105,195 î

....a • » » * » v »

1802 8,111,800 10.552,250 910,000 1,137,500 9,351,800 11,689,750 1,851,800 6,064,750 1

.... •> U U U * DJU »

1811 7,730,911 9,671,176 900,000 1,125,000 8,636,911 10,796,170

1812 8.355231 10,111,039 910,000 1.175,000 9,295,231 11,019,039 ' 658,290 822,862

1813 7.717,791 9,617,239 870.000 1,087,500 8,587,791 10,731,739 !

1811 7,883.716 9.851,615 1,112,275 1,802,814 9,325 991 11,657,189 | 738,200 922,750

1815 8,815,872 11,019,810 2,306,070 2,882,587 11,121,912 13,902,127 j 1,795,951 2,211,937

! 1816 9.410.389 11,770,186 2 903,200 3,629,000 12,319,589 15,399,186 1,197,647 1,497,059

! 1817 10.033 803 12 512 251 2.185,292 2 731,615 12,219,095 15,273,869

1»IS 8.979,013 11,223,801 2,182,577 3,103,221 11,161,620 14,327,025

1819 9,640,699 12,050,874 2,097,178 2.621,817 11,738,177 11,672,721 270,557 315,696

1*20 10,930,578 13.670,722 2,511,612 3,180,802 13,481,220 10,851,525 1,713,013 2,178,803

i 1821 11,317,111 11,183889 2,47lr286 3,089,107 13,818,397 17,272,990 337,177 421,171

1822 11,935,787 11,019.731 3,316.831 1,116,038 15,252,618 19,065,772 1,434,221 1,792,776

| 1823 11.952,676 11,910,815 3,220,919 4,020.186 15 173,625 18,907,031

1824 13 256,093 16,571,211 4,558,100 5,697,6,5 17,815,093 22,268,860 2,641,468 3,301,835

j 1825 14,913.815 18.612,269 5,030,038 0,287,547 19,913,853 21,929,816 2,128,760 2,660,950

1826 15U0 007 10 262,509 5,012,019 0,265,771 20,122.620 25,528,282 478,773 598,4(i6

j 1827 16,910.769 21.138.461 5,370 055 6.713,319 22,281,421 27,851,780 ! 1,858,798 2,323.197

! 1828 17.740,732 22.175,915 5,787,475 7,234.341 23 528,207 29,410,259 1,210,783 1,558,479

i 1829 17.115,707 21,769 035 1 5,183,003 0,853,829 22,898,770 28,623,162 j j

! 1830 18,620.653 23 283,316 ' 6,312,795 7,890,991 2l,939.4t8 31 174,310 2010678 2,550.817

; 1831 17.603,857 22 001 821 ! 5,378,261 6.722,820 22 982,118 28,727.617 |

i 1832 19,628,551 21,535,689 5,573,015 6,966,300 25,201,590 31,501.995 J 2,219,478 2,771,317 J

j 1833 20,570,314 25,720,392 6,790,311 8,487,889 27,366.625 31,208,281 | 2,165,029 2,700,286;

1831 21,898,100 31,123.000 7,215,659 9,057.071 32,141,059 10,180,074 4,777,131 5.971,792;

1835 25.064.168 31,330,207 '■ 7,718,016 9.617,520 32.782,182 40,977,727 ' 038.123 797,051 j

1830 28,119,166 35,521.332 9.730 092 12,162,615 38,149,558 17,686 917 ■ 5.367,t)70 6,709,220;

1837 29,807,351 37,259,189 11,101,510 13,880,040 10.911,867 51,139,835 I 2,762,309 3,152,880 \


(89)

Un des résultats les plus frappants de ce tableau, c'est que dans les six dernières années dont les chiffres sont connus (1832—1837) la consommation de la France a augmenté , moyennement, de 3,735,304 hectolitres chaque année.

Il résulte aussi de ce tableau que si l'on représente par A la production et la consommation de houille du royaume en 1780, les rapports suivants expriment l'importance relative de celte production et de celle consommation considérées à six époques différentes :

procuctioi- ccMoinmilioa.

1789 I » I •»

1811 3 22 1 1)2

1817 4 18 9. 71

1821 4 72 3 07

1827. • . . . . 7 01 4 98

1831 7 33 5 11

1837 12 42. ... - . 1) OU

Il ne faudrait pas conclure de la comparaison de ces deux colonnes que la production dépasse la consommation ; il en faut conclure que, dans la consommation totale, notre production joue un rôle plus important par rapport à l'importation étrangère, quoiqu'il soit très-remarquable que celle importation croisse en môme temps que notre production augmente (i).

En 1789 l'importation étrangère était juste égale à notre production ; en 1837 elle a été à notre production : : 1 : 2,0.

L'ensemble de ces chiffres est fait pour rassurer les possesseurs des houillères. H montre que la France reçoit encore de l'étranger r'ï de sa consommation actuelle, et si l'on ajoute que cette con(1)

con(1) importation ne parait pas diminuer. Dans les huit premiers mois de 1839, il est entré 8,216,167 quintaux métiiques, ou 10,270,208 hectolitres, qui ont payé à la douane 1,795,556 f. ou, moyennement, 0 f. 174 par hectolitre. (Journal des Débat*, du 25 septembre 1839.)

l'A


sommation est croissante, il est permis d'en conclure que l'industrie houillère en France est au nombre de celles qui ont le plus d'avenir et qui sont destinées adonner plus tard de grands bénéfices à leurs entrepreneurs.

SECTION II.

ASI'KCT HNANCIKIt.

En décrivant rétablissement qui vient d'être créé dans le bassin de Hrassac j'ai eu le soin de dire, en son lieu et pince, quelle dépense chacun des travaux avait occasionnée, et j'y ai joint, dans presque tous les cas, le détail de chaque somme employée; j'ai souvent indiqué aussi ce qui restait à faire. Je dois maintenant grouper tous ces chiffres de manière qu'on puisse les saisir facilement d'un coup d'oeil, ils présenteront une espèce d'état de situation; et puisque je prononce ce mot d'état de situation je commencerai par donner celui des charbons.

Au 31 août la société possédait, à Paris, six bateaux de charbon, provenant des anciens travaux et qu'on aurait beaucoup mieux fait de laisser à Llrassac ; ces six bateaux contiennent 2,400 hectolitres.

Nous avons vu (page 59) que, dans les nouveaux travaux, l'extraction du 22 juin au 31 août a été de. . . . 32,624 hect.

Nous avons vu ( p G8 ) que, dans le même temps, la vente a été de 14,005

Différence. . . 18,529 hect. 11 reste, en outre, sur le port et provenant des anciens travaux , chaussine 13,235

Ensemble . . . 31,764 hect.

chiffre égal à celui que donne la comptabilité au 31 août 1839, pour les charbons existant à Brassac.


(»■ )

Je passe immédiatement à ce qui concerne la position financière, et je distinguerai les dépenses faites des dépenses à faire.

ARTICLE PREMIER.

Récapitulation «le* dépenucM faite».

J'ai dit (page 58) que je laissais complètement de côté l'extraction qui avait eu lieu dans les anciens travaux. C'est que ces premiers travaux peuvent être considérés comme ayant à peu près couvert leur dépense par la vente du charbon qu'ils ont produit, de sorte que je ne commets pas d'erreur bien grave en faisant application de toute la somme dépensée aux nouveaux travaux exécutés, les seuls que j'aie décrits. Il en résultera peut-être que le chiffre des frais généraux sera un peu chargé; mais il suffira de se rappeler que bien des travaux de recherche ont accompagné l'extraction faite dans les vieux travaux, il suffira de se rappeler que la galerie du chemin de fer, plusieurs puits pour l'eau, etc., figurent dans notre description sans figurer dans notre dépense, pour expliquer ce chiffre, qui d'ailleurs n'est pas exorbitant pour quinze mois.

En laissant de côté les sommes payées aux vendeurs , la somme totale dépensée jusqu'au 31 août 4839 se monte à 090,371 fr. 52 c. Cette somme renferme le produit de versements faits par les actionnaires et le produit delà vente des charbons. Voici son emploi :

Enregistrement de l'acte de vente, droit de 5 1/2. . . . 17,110 •

Mcloie 7,711 » 101,091 f 47 c.

Frais d'actes, notaires, ite 10,271 47

2 p. 0/0 de commission accorde*» au banquier pour placeront tic l.OOOact. 20 000 »

A reporter. 151,092 47

ACii"i.*iti"n dp 1,1 toi nj^lini.

l'I iccment d'actions.


( 9» )

fr. c. Report, 121,002 47

IPuits d'airage (ro/es p. 28; 16,737 »>

Puits d'extraction (p. 29) 35,914 30]

sa machine (p. 50) 34,772 641

son tunnel (p. 33) 11,052 • ! ,,on,«,,

~ « / -.« . „.\ ., »„« ) 138,002 69

Travaux souterrains (p. 30 et 31) 17,722 >»/

Bâtiments du puits et de la machine (p. 44) . 14,605 »L

Câbles plats (p. 59) 3,259,75]

Dépense au puitsd'airageen août 1,000 ^'

IPuits d'airajte (p. 3i) 18,039 »

Puits d'extraction (p. 36) i2,076 »j

sa machine (p. 50) 44,712 951

son tunnel (p. (38). ....... 16,838 »( m ^ ..,„,. i galérien0!. . 3,600 »/ TraTauxsouterrams(p.37){gllcr|cn02 ^m l

Bâtiment de la machine (p. 44) 19,264 »l

Puits à l'eau (p. 39) 1,500 •»'

ÎGalerie du rouge (p. 40) 5,651 »

Puits du bois (p. 41) 2,070 »l .. . ... . ■ 76,263 »

Emplacement du grand puits (p. 41). ... 242 »

Machine (p. 51) 68,300 »

Forges et chambres (p. 43) &,W<0 » \

Maison des mariniers ( d° ) 5,750 » j

Chantier couTcrt (d°) 3,600 »j

Magasin, bureaux, écurie ^d 9) 2,300 »[

Briqueterie (d°) 4,697 «) 72,285 »

Maison du contre-maître (p. 44) 1,200 »i

Travaux du port (p. 57 ). . 3,860 »1

Chemin de fer (p. 56) 40,978 » )

Divers chemins pour le service de l'établissement. . . 3,000 »

Deux molettes à 4 chevaux (p. 49) 8,000 »\

Un tour h engrenages (p. 49 ) 2,000 »\

Matériel de la forge 2,453 » j

Matériel de l'écurie 960 » f

Tombereaux divera 1,888 » \ 26,746 55

17 chevaux 5,000 » |

Matériel de la briqueterie 388 201

Mobilier pour les gens que l'on couche 1,128 40 !

Outils et ustensiles de mine 4,928 95/

\A reporter. 582,579 66

Imam.

ConMroctinniMa Ni M.


(93)

fr. c

D'autre part. 582,579 Cf.

Briques, 132,390, à 13 fr 17,107 701

Coussinets pour chemins de fer, 6,389 k., à 603 fr. . . . 3,226 4âl

Ter galvanisé, 2,4C7 k. 50, à 118 fr. les 100 k. rendus. . . 2,911 G5I

Fers de divers échantillons, 415 k., à 550 fr 228 25 > 31,900 45

IIuile,7C0 k.,à 1 fr. 10 8i2 col

Bois, cordes, clous, poudre, matériaux de construction, I

métaux, fourrages, etc., etc 7,500 »]

Pour l'immeuhle deFrugèrcs 2,970 70

Charbons des vieux travaux (t) dont six bateaux sont à \

Paris, 2,400 hect., à 2 fr. 42 5,808 »]

Chaussine qui est sur le port debrassac, 13,235 hectolitres, f

àOfr. 40 5,29i ./ , 8» 613 C0

Charbons extraits des nouveaux travaux et non encore I

vendus (voy. p. 90), 18,529 hect 7,411 60 )

Frais généraux de 15 mois dont 13 sont antérieurs à toute extraction,

et qui, par conséquent, sont à répartir sur les dépenses de création. 5i,i01 II

Total égal à la somme réellement dépensée. . G90.371 52 AUTICI.K II. Évaluation de* dépense» A faire.

H nie faut maintenant évaluer les dépenses qui restent à faire pour terminer l'établissement. Je tacherai d'approcher, autant que possible, de la réalité; mais je désire toutefois qu'on n'attache pas à ce genre de travail une idée de rigueurque je n'y attache pas moimême j je désire surtout qu'on ne perde pas de vue qu'il s'agit ici

l'ruUM'in». Frai'gétiérdtir.

(1) Si ces charbons étaient tous'vendus ils ne figureraient pas ici d'après ce que j'ai dit page 91, mais jusqu'à ce qu'ils soient vendus , eux et la chaussine qui est sur le portde Brassac, ils doivent figurer pour leur prix de revient évalué, dans le tableau des dépenses faites jusqu'à ce jour.


(<)'< )

de travaux de mines, c'est-à-dire du genre de travaux auxquels il faut savoir faire la part la plus large pour les éventualités.

On a vu (page 29) commencer au niveau de ICO™ une galerie à travers bancs qui doit se partager en deux branches dirigées sur la grande couche. Chacune des branches aura 90" de développement, soit 200m pour les deux.

l-c percement est marchandé à 25 f. par mitre . . . 5,000 fr. \

Travaux à la journée 1,600 1

Huile, poudre, outils 4,200 I

Frais divers 600 [

100 mètres de murs à 10 fr. 60 4,200 >32,900fr »

800 mètres de toute en briques, à 12 fr 0,600(1) &

400 mètres de chemins de fer, à II fr. (2) 4,400 I

Au niveau de 100 //<., 300 m. de chemins de fer. . . 3,300 /

Quant à la galerie d'écoulement vers le puits de Grigues, elle sera prise dans rallongement delà couche même, et on n'aura à percer que l'intervalle de la couche au puits de Grigues, c'est-à-dire environ 50 m., à 12b fr 0,250 ■>

A reporter. . . 3«J,150fr. »

ABRI.ST. Iruaut intérieur* Cal frits dt rovlmje.

fyilnir d'rrvuli mtul.

(1) Kn additionnant ce chiffre et ceux qui le précèdent, on trouvera 25,200f.; c'est qu'en effet je crois que le minimum du prix auquel on puisse établir de semblables galeries est, sans compter les chemins de fer, 125 fr. par mètre,

savoir :

Percement 25 fr.

Travaux a la journée 8

Outil» 10

Poudre î)

Huile 2

M tirs 20

Voûte 48

Frais divers- ......... 3

125 fr. Et si je me réglais sur le tunnel de la Taupe, j'arriverais à un chiffre plus élevé.

(2) Si l'on veut se reporter aux détails donnés (p. 50) sur les chemins de fer, on verra qu'en défalquant les terrains, les terrassements et la maçonnerie, il reste 11 fr. 30, d'où je retire encore 0 fr. 30, parce que la pose doit être entreprise à moins 1 fr. 57.


( ;;5 ï

D'autre part- . . VJ,I50 »

Pour achever le coulanlagc jusqu'au niveau de 1G0 ni., co m. de

coulantage, à 30 fr. 2,100

l.a maçonociie en briques qui enveloppe l'orifice du

puits d'airage a été faite en août, et se trouve par I

conséquent comprise dans la dépense de ce mois; j

mais il restcà établir la colonne de tuyaux en fer gai- f

vaniîé qui doit surmonter cette cheminée-Cette \ 8,080 H

colonne, haute de 50 mètres, et qui a un diamètre [

de lra62 (5 pieds), pèse 0,000 k., à 1 fr. 40 le kilog. . 7,100 1

Transport de Paris à Brassae, à 13 fr. les 100 k. . . 780 ]

Pose • 500 /

Environ 200 m. de galeries de roulage sont percés. Il .

reste à les muraillcr, à les voûter, et à y poser j

des chemins de fer. Pour la maçonnerie à 75 fr. > 19,100 »

par mètre, en comprenant les faux frais I5,ooo \

400m. de chemins de fer, à II fr 4,400 /

M. Henry* estime que la galerie d'écoulement aura 120 m. de développement, A «25 fr. par mètre 15,000 »

Pour achever le coulantage Jusqu'à la profondeur de \

200 m., il reste 35 m. à 36 fr 1,200 j

Transport de 5,500 k. de pièce* pour la machine de f

20 chevaux chargées au Havre pour 1,500 > 11,020 »

Pose de la machine (\) . 5,000 |

500 m. de câbles 3,?C0 J

Pour achever le boisage au foed de ce puits, Je porterai. 300 fr. | Maçonnerie en briques pour envelopper son orifice. • . 500 / 9,480 » Cheminée en fer galvanisé 8,080 '

l'onrcmcol du puits a 200 mètres, marchandés à 80 fr. . 16,000 fr. i

Frais d'actes'2) 232 >Î6,332 •

Gratification de 0 fr. 50 c. par mètre 100 '

Boisage : trois compartiments 15,000 »

Pour tous les autres frais du foncement (travaux à la journée, huile, poudre, outils, molette, etc.), je porterai 13,668 » (3)

À reporter. . . . 149.S90 »

Puits d f.ilKtilii ;;.

Iravju» exK'rwur*. Pitit» it'tiirtuit.

U met

Galerie Je roiiljpe.

«JaViie il éc< intiment. Puit» d'extraction.

l'uils J'iiira^'".

GHIM is. 1 ut» di \trac<io[i

(1) On voit que quand la machine de 20 chevaux va être montée, elle aura coûté environ 51,200 f. sans son bâtiment. C'est 2,560 f. par cheval.

(2) Les marchés avec les ouvriers se passent par-devant notaire. C'est un usage particulier au bassin de Brassae.

(3) En additionnant les trois chiffres relatifs a l'établissement du puits de Crigues , on trouve 225 f. par mètre. Pour un puits d'une aussi grande section et


D'autre paît. . . . H9,6% » Bâtiment du puits, équipage des molettes, pont i oulant sur le puits. 8,000 •>

Cable* 3,500 »

ÏA machine est payée, mais elle a encore à supporter ses frais d'entrée, de transport et de pose. Droits d'entrée a 30 # sur 08,000 fr 20,400 fr.

dé€l,ne 7^° 151,4*0 «(I)

Transport et autres frais 20,000 t

Vofc 9,000 )

K'itinicnt de la machine 20,000 »

.feux de pompes 10,000 »

Puits d'airage foncer dans le charbon), galerie de 20 mètres, pour

faire communiquer le puits du Dois avec la galerie du Rouge. . C,000 »

Calcrirs de roulage, chemins de fer, chambre d'accrochage. . . . 40,000 »

Pour l'achèvement du port 3,000 »

Machine pour décharger les wagons. . • ô,000 » (2)

La seconde voie du chemin du fer coûtera beaucoup moins que la

première. Les terrains sont acheté.', les travaux de maçonnerie

sont faits, et les remblais sont presque partout assez larges pour

recevoir le second rang de rails. Je compterai donc seulement

Il fr. par mètre, comme pour les chemins intérieurs} pour 1,723

mètres 18,1)53 »

200 wagons a 304 fr. l'un 72,800 »

Achèvement de la maison des mariniers 600 fr. I

Achèvement de la maison du contremaître 1,200 ) 11,700 »

Maison du directeur 10,000 )

Ensemble. . . . 400,383 »

qui doit cire boise en entier, ce prix est suffisant, mais n'est pas élevé. Arrest a coûté 224 f. par mètre.

(1) Si à ce prix Je 51,440 f.

J'ajoute les 08,300 d'acquisition.

J'ai. 119,740

c'est-à-dire à peu près 2,000 f. par cheval. Or, on sait (p. 00) que celle de 15 chevau.i a coûté 2,481 f., et que celle de 20 chevaux a coûté (p. 05) 2,560 f. par cheval. Je crois donc ne rien exagérer dans mon évaluation, et même satisfaire à la décroissance de prix dont il faut tenir compte par cheval, quand on considère des machines de forces très-différentes.

(2) Je pose ce chiffre un peu au hasard.

tiv.hiiit' «l>|.»i*tiMnt.

l'uil» «l'a MK'* 1ia« aux «oiitfrra'ri»

OPtflS I.IMIIIIV

l'oit. rVtnIiiilefer.

Matcricl. C-insUiRlion»


(97) Te! csl le chiffre auquel j'arrive et que je crois aussi cxacl que le chiffre d'une évaluation de cette nature puisse être. J'observerai que je me suis réglé autant que possible sur ce qu'ont coûté les travaux déjà exécutés par la Compagnie, et, sous ce rapport, il m'est permis de regarder mes évaluations comme ayant un caractère particulier. J'observerai encore que si l'on arrive , ce qui est possible, à faire quelques économies sur les dépenses telles que je les ai indiquées, elles serviront à couvrir quelques autres dépenses que je n'ai pas fait figurer parce qu'elles peuvent être ajournées; je veux parler du muraillement des puits d'airage , de l'établissement des bures d'échelles, delà construction de fours à coke, etc. Si enfin la machine deGriguesnc peut pas servir à l'épuisement et à l'extraction, et s'il faut en placer une quatrième, je crois qu'en fixant, dans ce cas, à 450,000 fr. le chiffre delà dépense à faire pour compléter les travaux entrepris dans la concession de Grigues et la Taupe, on aura un chiffre assez voisin de la vérité.

RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.

La concession de Grigues et la Taupe nous présente donc en même temps une ancienne exploitation et une exploitation qui commence. Pour la première fois ses travaux vont être soumis à un plan général bien conçu et exécuté avec talent. S'enfoncer au-dessous de ces richesses grapillées depuis des siècles, reconnaître dans la profondeur la puissance des couches, la qualité du combustible qu'elles fournissent, tel est le problème qu'il fallait résoudre et qui a été résolu avec un entier succès.

D'immenses travaux, exécutés avec une somme que l'on peut appeler modique vu leur importance, ont conduit au milieu de dix-sept couches, dont plusieurs très-puissantes, donnant à pou de frais un charbon d'excellente qualité et capable de rétablir en peu de temps

i5


(!)* )

r.uicicnno réputation ternie des charbons d'Auvergne, cl notamment îles charbons de la Taupe.

Nous avons vu que sur trois puits qu'embrasso le système adopté, doux sont achevés ou près do l'être, et que leurs machines pourront fournir à une extraction de près de 1,000,000 d'hectolitres par an, aussitôt que leur matériel en chemins de fer intérieurs et en wagons sera prêt. J'ai cru me léscrver une marge suffisante en faisant partir celte extraction du 1" janvier prochain, époque à laquelle ilest bien facile que les wagons soient prêts, les chemins do fer intérieurs posés, cl la double voie du chemin de fer extérieur terminée.

Je crois avoir évalué largement la dépense à faire pour compléter tout cet ensemble, et j'ai trouvé qu'il fallait :

Pour terminer Arrcst 49,990 ft\

In Taupe 54,900

Pour créer Grigutr» 183,040

Pnur oltjots généraux MI/iYI

Ensemble. . . 400,283

Maisjen'hésitepasà dire qu'avec coltosomme, ajoutée aux <>90,0(J0 i. déjà dépensés, on aura créé une des plus belles exploitations de la France , une exploitation dont la production n'aura d'autre limite que celle que la navigation de l'Allier pourra y apporter.

J'usqu'où ira l'obstacle apporté par l'inconstance de cette rivière dont j'ai dit tous les caprices? je ne saurais donner, à cet égard, aucun chiffre, je doute môme qu'il soit possible d'en donner un; mais je crois avoir fixé (i), d'après M. Dutcns, les deux limites extrêmes {700 bateaux et 2,300) entre lesquelles ont varié jusqu'à ce jour les expéditions qu'a pu faire le bassin de Brassac en dehors de la consommation locale dont j'ai donné le chiffre. Ce qui est certain c'est que l'Allier a tous les ans une série de crues plus

(I Voyez |» 70 tle ce llnpport.


( !)!) ) «>u moins Iodes, d'une durée plus ou moins longue, ei il n'est pas probable, vu l'étal peu avancé do l'industrie en Auvergne, que le parti qu'on en a su tirer, soit le maximum du parti qu'il est possible d'en tirer. Un port capable de contenir un grand nombre de bateaux prêts à partir, des moyens de chargement rapides pour en expédier de nouveaux cl profiter d'un flot favorable, sont d'assez grandes innovations dans le bassin de Rrassac, pour que la Compagnie soit autorisée à admettre que le passé ncpjut pas, ici, taire la loi invariable de son avenir.

Cherchant à mesurer les avantages et les désavantages delà Concession de Griffues ei la Taupe, par rapport aux houillères des autres bassinsqui peuvent lui faire concurrence sur les principales places, j'ai montré qu'elle avait sur Saint-Éticnno l'avantage énorme de 10 à 11 fr. par voie rendue à Paris , et que si sa véritable concurrence était au Nord, ses prix se rapprochaient assez de ceux de Mous et d'Anzin pour que cette concurrence pût être soutenue sans désavantage.

Tels sont les faits. L'aspect favorable, c'est la richesse de la concession, sa position au bord même de l'Allier, l'excellence cl le bon marché de ses produits, la perfection de ses travaux. L'aspect défavorable, c'est l'irréguralilé de la navigation de l'Allier, irrégularité qui, dans certaines années, empêchera de faire des expéditions en harmonie avec l'importance de l'exploitation, et obligera la Compagnie à avoir un fonds de roulement plus fort que si l'Allier canalisé permettait de faire des expéditions régulières et de livrer à époque fixe.

Je crois avoir tout dit. La dissection a laquelle je me suis livré n'a pas détruit chez moi l'impression favorable (pie j'avais reçue à la vue des travaux, et je désire vivement voir terminer ce qui a été si bien commencé.

Paris, ce 25 septembre 1830.

HENRI FOURNEL,

Ingénieur au corps royii »!es mines, Hue .\cutoil(S'Miiliurii!>. *



TABLE DES MATIÈRES.

AVERTISSEMENT. Sources OÙ ont été puisés les documents historiques

que renferme ce Rapport •>

Coui» D'CFIL sua LEBASSIS DE lJRASSAC.Énumérationdeshuiteoncessions auxquelles il u donné lieu.

I. Dans le département du Puy-de-Dôme: Celle et la Cornbelle,

Cornbelle, 6 et 7

II. Dans les départements du Puy-de-Dôme et de la HauteLoire:

HauteLoire: Fondary, Grosmesnil "d s

III. Dans le département de la Haute-Loire: Megecoste, les

Bar thés, Grigues et la Taupe s

Étendue de ce bassin. —Caractères du terrain: grès, schistes, empreintes, fer carbonate litho'ide, couches de houille. — Accidents du terrain '.filon de porphyre, poudingue formant peutêtre une faille. — Exploitation du bassin ; trois périodes. *— Quantités extraites.—Débouchés 8—M;

CONCESSION DE GRIGUES ET LA TAUPE.

HISTORIQUE. Fouilles qui remontent aux xvie et xvir siècles. . 17

Grigues. Bail de 1735 ; l'exploitation est abandonnée dès 1736. 17 et 18

Li Taupe. Découverte de ses couches en 1771. ... 18

Compagnie Feuillant. 1775—1782 18 H 10

Compagnie Maigne. 1782 — 1785 10

Compagnie Lamothc. 1785 — 180 V !«) — 21


( loa )

P.. KM.

Cessation ries travaux tic la Taupe en 1801. ... 21

(îrigues. Exploitation reprise en 1806. — Nouvel abandon

en 1814 i'2

Concession de Grigueset La Taupe, accordée par ordonnance royale du 13 septembre 4820.—Reprise des travaux de La Taupe en 4821. — Compagnie Gannat.—Abandon

définitif en 1828 '23—25

llecherchcs faites en 4837. —Acquisition par M. Cockerill le2G mai 1838. —Entreprise immédiate des travaux sur une grande échello 25 et 20

|»LAN GÉNÉRAL D'EXPLOITATION 2<i

CHAPITRE I. .DESCRIPTION DE L'ÉTARISSEMENT FORMÉ.

SECTION I. TRAVAUX EXÉCUTÉS.

ARTICLE 4,r. OUVERTURE DK PUITS ET GALKRIES.

Premier paragraphe, Arrest 27

I'CITS U'AIKACB. Dimensions. — Dépense. 28

PUITS II'F.XT»ACTIO.\. Dimensions. — Dépense. — Travaui souterrains. Niveau de ItiO m., galerie commencée* ... 20 Niveau de 400m.,galerie d'airage. —Galerie de

roulage 30 et 31

To'ML. Son but. —Couches traversées. —■ Travaux pour la reconnaissance îles couches. — Dimensions «lu tunnel. — Sa dépense. 31 — 33

Deuxième paragraphe. La Taupe 33

PUITS I/AIIUOE. Dimensions. — Couches traversées. — Vcntila*

Vcntila* — Dépense . , 34 «t 35

PUITS O'FXTRACMC». Dimensions. — Couches traversées. — Dépense. — Travaux souterrains. Ils sont commencés au niveau de JG4 m., sur deux couches reconnues au mur de la grande

couche de Grigucs 35 — 37

Tu s su.. Dimensions. — Dépense 38

AUTRES TRAVAUX. Petits puits. — Galerie du chemin de fer. 38 et 31)

Toisième paragraphe. Grigues 30

TRAVAUX FAITS. Galerie de Grigucs. Couches traversées. — Dimensions.— Dépense.—Son AMI.—Puits du bois.—Entaille. 40 et 41

TRAVAUX A KAIRF. Puits qui doit servir à l'extraction et à l'épuisement -...".- 41 et 42


( «o3 )

ARTICLE '2. CONSTRUCTIONS

Briqueterie; halles, four, plateforme. — Bâtiment de la forge. — Écurie.-—Chantier couvert. — Maison des mariniers. — Maison du contre-maître. — Bâtiments du puits et de la machine â'Arrest.—Bâtiment de la machine de La Taupe Wet U

SECTION H. MOYENS EMPLOYES.

TmvAir. SOUTERRAIN. Moilc do descente. — Modo d'exploitation.

—Durée du poste.—Abattage.—Roulage intérieur.—Éclairage. à% et lk>i*. Points d'où on les tire. — Leur pris. — Prix des planches. — Boisage des puits, d'extraction, tPairat;e. — Boisage des

galeries 45-1!»

M \ciims. Tour à engrenage. — Machines à molettes. — Machines

à vapeur t9 — 51

MAIX-D'OCUVRC, Prix faits des mineurs. — Nombre d'ouvriers. —

Salaires 51 et 52

USTENSILES ET OBJETS DIVERS. Objets do consommation. — Câbles,

plats, ronds. — Bennes. — Wagons 53 et 51

CHAMBRES DE CHARGEMENT 51 t't 55

ROULAGE: EXTÉRIEUR. Chemin de fer. Coussinets. — Jtaifs. — Foie. — Développement. — Dépense totale. — Dépense par

mètre courant 55 et 50

M on F. D'EMBARQUEMENT. Port.—Machine à décharger les wagons. 57 et 58

SECTION III. RÉSULTATS OBTENUS 58

TABLEAU DE L'EXTRACTION pendant soixante jours de travail.. 59

Foisonnement. — Proportion du gros et du menu. . . 60

Qualité du Charbon de La Taupe. Son analyse Comparaison avec les charbons gras les plus connus 00 —• 03

(VArrest. Son analyse b'\ et G4

de Grigues H'i

Évaluation du prix de revient au port. Décomposition de ce prix 01 et 05

CHAPITRE II. CONSIDÉRATIONS ÉCONOMIQUES.

Division de ce chapitre 06

SECTION I. ASPECT COMMERCIAL.

Prix de vente et division en cinq qualités 00 et 67


( io4 )

TABLEAU DE LA VENTB en juillet et août. — Conditions île la

vente • M

Consommation locale. — Débouchés 08 et GO

Régime de l'Allier. — Son inconstance. . . . ■ . . 00 — 71 Tableau du mouvement de la navigation de l'Allier devant Moulins pendant 21 mois 72

Examen de divers marchés.

P*ius. Prit du transport 71—"*>

Prit de revient dans cette ville 70

Comommation de Paris. — Raisins qui l'alimentent. — Distances de ces bassins à Paris 77 »'t 18

Concurrence avec Saiut-Étkuuc 78 et 70

Concurrence avec le Nord. Mans. —Denain. — Douchv, . 80 — Si

Tableau qui résume tous les pri\ de revient 81

NASTES. Prit de revient du charbon de I.a Taupe dan* celle ville. 85 Concurrence. Avec St-Etfenne.— hin^iu'u.— Les charbnns

anglais. . 85 — 87 '

Tableau de la production et de la consommation tle la

France depuis 1789 jusqu'à 1837 inclusivement. . . 88

Conséquences de ce tableau 80 et 0*>

SECTION II. ASPECT FINANCIER.

Compte des charbons au 31 août. — Division en deux

articles 110 et Ol

ARTICLE 1er. RÉCAPITULATION DES DÉPENSES FAITES. 01—03

ARTICLE 2. ÉVALUATION DES DÉPENSES A FAIRE. . 03 — 97

RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS . 07 — 00

TABLE DES MATIÈRES lût — 101