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Notice complète:

Titre : Bulletin de la Société zoologique de France

Auteur : Société zoologique de France. Auteur du texte

Éditeur : Société zoologique de France (Paris)

Date d'édition : 1898

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34349304n

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34349304n/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : multilingue

Format : Nombre total de vues : 26777

Description : 1898

Description : 1898 (VOL23,N1)- (VOL23,N11).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5442556s

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-S-1059

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 20/12/2010

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Indice décimal : 590.6

TOME XXIII.

N° 1-2.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANGE

( RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE )

POUR L'ANNEE 1898

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE

7, rue des Grands-Augustins, 7

Janvier-Février 1898

Le Bulletin paraît tous les mois.

Le Secrétaire général, Gérant, PROF. R. BLANCHARD.


SOMMAIRE

Séance du 11 Janvier 1898, page 1. Séance du 25 Janvier 1898, page 16.

Séance du 8 Février 1898, page 17. — Ouvrages reçus depuis le 26 octobre 1897, page 17.

Séance du 21 Février 1898, Cinquième Assemblée générale annuelle, » page 18. — Sur les Mammifères et les Oiseaux en voie de disparition de la faune française, page 22. — L. CUÉNOT, Les moyens de défense chez les Animaux, page 37. — H. GADEAU DE KERVILLE, Sur la faune des Vertébrés sauvages de la Normandie, page 58. — RAYMOND ROLLINAT, Sur l'accouplement des Ophidiens à la fin de l'été et au commencement de l'automne, page 59. — CHARLES ALLUAUD, Les Lamellicornes coprophages des Iles Mascaeignes et Séchelles, page 63 — M. Pic, Anthicides et Xylophides [Col.] de la région Malgache et d'Afrique dans la collection de M. Charles Alluaud, page 67.

Les séances de la Société sont publiques Elles auront lieu aux dates suivantes pendant l'année 1898 :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Octobre Novemb. Décemb. 11 8 8 12 10 14 12 8 13

25 21 22 26 24 28 26 25 22 27

La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les auteurs ont le droit d'en taire taire à leurs frais; la demande doit en être faite sur le manuscrit :

1° Tarif des tirés à part sur papier de bois identique à celui qui a été en usage du 1er janvier 1889 au 31 décembre 1894 :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 4150 5f85 7120 8110 10160 12183 14185

Trois quarts de feuille 4 » 5 » 6 10 7 » 9 » 10 60 1215

Une demi-feuille 3 15 4 » 5 » 5 60 7 20 8 10 9 »

Un quarl de feuille 2 70 3 60 4 25 4 75 5 60 6 30 8 85

Un huitième de feuille 2 » 2 70 3 15 3 60 4 05 4 50 5 »

Plusieurs feuilles...La feuille 4 » 5 40 6 30 7 20 9 » 1170 14 »

2» Tarif des tirés à part sur papier de chiffon marqué S Z F :

25ex. 50ex. 75es. 100ex. 150es. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 6f30 8120 10f10 llf35 14f73 17f40 20f75

Trois quarts de feuille 5 40 7 » 8 80 9 80 12 60 14 75 17 »

Une demi-feuille 4 50 5 75 7 » 7 90 10 10 1135 12 60

Un quart de feuille 3 85 5 10 6 10 6 75 7 90 8 85 9 85

Un huitième de feuille 2 90 3 85 4 45 0 10 5 73 6 35 7 »

Plusieurs feuilles.. La feuille 6 10 7 85 9 60 10 85 14 15 16 85 20 15

Tarif des insertions sur la couverture du Bulletin ou sur les feuilles annexes :

1 n° 5 n°s 10 nos

Une page entière 18f" 80f » 15o7 »

Une demi-page 10 , 45 » 85 »

Un quart de page 6 » 24 », 45 »

Un huitième de page 3 50 45 ,


BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANCE

POUR L'ANNÉE 1898


LILLE, IMPRIMERIE LE BIGOT FRÈRES


BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANCE

(RECONNUE D'UTILITE PUBLIQUE)

POUR L'ANNÉE 1898

VINGT-TROISIÈME VOLUME

PARTS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7

1898


AVI S

Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à

Monsieur le TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE

et toute la correspondance à

Monsieur le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE.


LISTE

DES

MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

AU 31 JANVIER 1898

AVEC LA DATE DE LEUR ADMISSION

Le nom des Membres fondateurs est précédé de la lettre F

PRESIDENT HONORAIRE

F VIAN (Jules), élu le 27 février 1894.

MEMBRES HONORAIRES

1894 AGASSIZ (Alexander), directeur du Musée de zoologie comparée de Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). F BARBOZA DU BOCAGE (prof. José-Vicente), membre de l'Académie royale des sciences, à Lisbonne (Portugal).

1894 FLOWER (sir William Henry), K. C. B., F. R. S., directeur

du British Museum (natural history), président de la Société zoologique de Londres, South Kensington, à Londres (Angleterre).

1878 GÜNTHER (Dr Albert), F. R. S., directeur de la section zoologique du British Museum, à Londres (Angleterre).

1878 LACAZE-DUTHIERS (Dr Henri de), membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, 7, rue de l'Estrapade, à Paris.

1895 LEUCKART (Dr Rudolf), correspondant de l'Académie de

médecine, professeur à l'Université de Leipzig (Allemagne). 1894 LILLJEBORG (W.), professeur émérite à l'Université d'Upsal

(Suède). 1886 MILNE-EDWARDS (Alphonse), membre de l'Institut, directeur

du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris.

1894 MOBIUS (K.), directeur du Musée zoologique, 43, Invalidenstrasse,

Invalidenstrasse, Berlin (Prusse).

1897 MURRAY (John), Ph. D., directeur des publications de l'expédition du Challenger, Challenger lodge, Wardie a Edimbourg (Ecosse).

1897 NANSEN (Fridtjof), professeur à l'Université de Christiania (Norvège).

1880 NORDENSKJOLD (baron A.-E.), associé étranger de l'Académie des sciences, à Stockholm (Suède).

1878 SELYS-LONGCHAMPS (baron Edmond de), membre de l'Académie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauvenière, à Liège (Belgique). F SHARPE (R. Bowdler), F. L. S., chargé de la section ornithologique du British Museum, à Londres (Angleterre).

1895 VAN BENEDEN (Edouard), membre de l'Académie royale de

Belgique, professeur à l'Université de Liège (Belgique).


MEMBRES CORRESPONDANTS

1893 BRUSINA (Spiridion), professeur à l'Université, directeur du Musée national zoologique, à Agram (Croatie).

1886 DUGÈS (Dr Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique).

1888 FRITSH (Dr Anton), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême).

1896 GRAFF (L. VON), professeur à l'Université de Graz (Autriche).

1890 HORST (Dr R.), conservateur au Musée d'histoire naturelle, à

Leide (Hollande).

1897 SLUITER, professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande).

1891 VEJDOVSKY (Franz), professeur à l'Université de Bohême,

à Prague (Bohême).

MEMBRES DONATEURS DECEDES (1)

F BRANICKI (comte Constantin), décédé en 1884. 1888 CHANCEL (Mlle Aline), décédée en 1889. 1888 GUERNE (baron Frédéric de), 1822-1888.

F HUGO (comte Léopold), décédé en 1895. 1876 SEMALLÉ (vicomte René de), décédé en 1894.

(1) Par une délibération en date du 25 janvier 1885, le Conseil a decide de maintenir perpétuellement en tête du Bulletin la liste des Membres donateurs decédés.


MEMBRES TITULAIRES (1)

1897 ACONIN (Georges), avocat, 6, rue des Chartreux, à Paris.

1890 ALBERT Ier (S. A. S. le prince), prince de Monaco (membre donateur), correspondant de l'Institut, 25, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris.

1889 ALLUAUD (Charles), 84, boulevard Saint-Michel, à Paris.

1895 AMAUDRUT, professeur au lycée, à Vesoul (Haute-Saône).

1876 AMBLARD (Dr Louis) ; l 4 bis, rue Paulin, à Agen (Lot-et-Garonne). 1892 ANCEY (Félix), administrateur-adjoint de la commune mixte,

à Dra el Mizan (Algérie). 1892 ANDRÉ (E.), ancien notaire, 17, rue des Promenades, à Gray (Haute-Saône).

1892 ANGHELESCO (Constantin), interne des hôpitaux, 71, rue des

Saints-Pères, à Paris. 1897 ANUPA (Dr Grégoire), directeur du Musée d'histoire naturelle; rue Blona, à Bucarest (Roumanie), 10. 1895 APFELBECK (Victor), conservateur au Musée de Bosnie et d'Herzégovine, à Saraievo (Bosnie).

1896 ARECHAVALETA (Dr José), directeur général du Muséum

national, 369, calle Uruguay, à Montevideo (Uruguay).

1893 ARGOD-VALLON (Albert), à Crest (Drôme).

1893 ARMAND DELILLE, étudiant en médecine, 7, rue Portalis, à Paris.

1893 ARRIGONI DEGLI ODDI (comte), à Padoue (Italie).

1897 ARTAULT (Dr Stéphen), 2, rue Boutarel, à Paris.

1895 ASTINGO (Matheo), étudiant en médecine et en sciences naturelles, 57, rue Rochechouart, à Paris.

1895 AUBERT (Marius), aide-naturaliste au Muséum d'histoire

naturelle, 3, allée Philippine, à Saint-Barnabe, banlieue de Marseille (Bouches-du-Rhône).

1877 BAILLY (J.-F. D.), 75,rue Aylmer, à Montréal (Canada).

1890 BALLION (Jean), 367, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique). 20. 1880 BAMBEKE (Dr Charles van), professeur à l'Université, 7, rue

Haute, à Gand (Belgique).

1878 BARROIS (Dr Jules), villa Barrois, Cap Brun, à Toulon

(Var). 1880 BARROIS (Dr Théodore-Charles), professeur à l'Université, 220, rue Solférino, à Lille (Nord).

1896 BARROWS (Walter B.), professeur de zoologie et de géologie

au Collège d'agriculture, à Lansing, Mich. (Etats-Unis).

1890 BARVIR (Henri), à Choltice (Bohême).

1891 BAUDOUIN (Dr Marcel), 14, boulevard Saint-Germain, à Paris.

(J) La Sociélé s'est vue clans la nécessité de layer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (Art. 11 du Règlement).


VIII

1895 BAURAC (Dr J. C), médecin de la marine, au Tranchard, par

Verteillac (Dordogne). 1879 BAVAY, pharmacien en chef de la marine, membre du onseil

supérieur de santé de la marine, 9, rue oissière, à aris. 889 BEDOT (Dr Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle,

professeur à l'Université, à Genève (Suisse). 1878 BEDRIAGA (Dr Jacques DE), 55, boulevard de l'Impératrice, à

Nice (Alpes-Maritimes). 3o. 1880 BELTRÉMIEUX (Dr E.), président de la Société des sciences

naturelles de la Charente-Inférieure, à La Rochelle (CharenteInférieure).

(CharenteInférieure). BERTHOUD (Léon), pharmacien de l'hospice de Bicêtre (Seine). F BERTRAND (Joseph), (membre à vie), membre de l'Institutprofesseur

l'Institutprofesseur Collège de France, 4, rue de Tournon, à Paris F BESNARD (Auguste), conducteur des ponts-et-chaussées, 68,

route de Laval, au Mans (Sarthe).

1891 BÉTANCÈS (Dr Felipe), à Jacmel (Haïti).

1884 BIBLIOTHÈQUE de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace).

1889 BIBLIOTHÈQUE de l'Université, à Grenoble (Isère).

1890 BIBLIOTHÈQUE du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de

Bufïon, à Paris.

1892 BIBLIOTHÈQUE de l'Université, à Rennes (IIIe-et-Vilaine).

1884 BIGNON (Mlle Fanny), docteur ès-sciences naturelles, professeur à l'Ecole Edgard Quinet, 162, rue du FaubourgPoissonnière, à Paris.

4o. 1884 BINOT (Jean), interne des hôpitaux, 22, rue Cassette, à Paris.

1891 BLANC (Edouard), (membre à vie), explorateur, 52, rue de

Varennes, à Paris.

1892 BLANCHARD (Mme Raphaël), (membre donateur), 226, boulevard

Saint-Germain, à Paris. F BLANCHARD (Dr Raphaël), (membre donateur), professeur à l'Université, membre de l'Académie de médecine, 226, boulevard Saint-Germain, à Paris.

1889 BLASIUS (Dr Rudolph), 25, Petrithor-Promenade, à Brunswick (Allemagne).

1889 BLASIUS (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire naturelle, 7, Gauss-strasse, à Brunswick (Allemagne).

1886 BLAVY (Alfred), officier de l'Instruction publique, 4, rue Barralerie, à Montpellier (Hérault).

1881 BLONAY (Roger DE), 23, rue de Laroche foucault, à Paris. 1883 BOLIVAR (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université,

10, calle Academia, à Madrid (Espagne).

1882 BONAPARTE (le prince Roland), (membre donateur), 10, avenue

d'Iéna, à Paris.


IX

5o. 1893 BONNAIRE (Dr E.), professeur agrégé à l'Université, accoucheur des hôpitaux, 37ter, rue de Bourgogne, à Paris. 1885 BONNIER (Jules), directeur-adjoint de la Station maritime de Wimereux, 75, rue Madame, à Paris.

1880 BOUCARD (Adolphe), officier d'Académie, Spring vale, île de Wight (Angleterre).

1885 BOULART (Raoul), préparateur au Muséum, 6, rue de la Cerisaie, à Paris.

1894 BOURET (Désiré), étudiant en pharmacie, 51, rue Madame, à Paris.

1897 BOUTAN (Dr Louis), maître de conférences à la Faculté des sciences, 172. boulevard Voltaire, à Paris.

1890 BOUVIER (Dr E. L.), professeur au Muséum d'histoire naturelle, 39, rue Claude Bernard, à Paris.

1893 BRABANT (Edouard), au château de l'Alouette, près Cambrai

(Nord).

1889 BRANICKI (comte Xavier), (membre à vie), 10, rue Wiejska,

à Varsovie (Russie).

1890 BRAUN (Dr Max), professeur à l'Université, directeur du Musée

zoologique, 1, Stern wartstrasse, à Konigsberg (Prusse). 60. 1892 BRIAN (Alfred), (membre donateur), 6, via San Sebastiano, à Gênes (Italie).

1894 BROLEMANN (Henry), 22, rue Marignan, à Paris.

1892 BRONGNIART (Dr Charles), assistant au Muséum, 9, rue Linné, à Paris.

1896 BRUMPT (Emile), licencié ès-sciences naturelles, préparateur

à l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 16, rue Gustave Courbet, à Paris.

1897 BRUYANT, professeur-suppléant à l'école de Médeine, 26. rue

Gaultier-de-Biauzat, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

1892 BUCHET (Gaston), rue de l'Ecu, à Romorantin (Loir-et-Cher). 1897 BUJOR (Dr Paul), professeur de Zoologie à la Faculté des

sciences de l'Université d'iassy (Roumanie). 1897 BUÉN (Odon DE), professeur à l'Université, à Barcelone

(Espagne). F BUREAU (Dr Louis), (membre à vie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). 1880 CAMERANO (Dr Lorenzo), professeur à l'Université, palais Carignan, à Turin (Italie), 70. 1880 CAMPBELL (John-MacNaught), C. E., F. Z. S., senior assistant curator, Kelvingrove Muséum, à Glasgow (Ecosse).

1893 CARUS (J. Victor), professeur à l'Université, 15, Universitatsstrasse,

Universitatsstrasse, Leipzig (Allemagne).

1897 CARNÉ (Adrien DE), à Vitry-sur-Seine (Seine).


X

1887 CATOIS (Dr Eugène), professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue

Ecuyère, à Caen (Calvados). 1895 CAUSTIER (Eugène), professeur au lycée de Versailles, à Viroflay (Seine-et-Oise).

1880 CERTES (Adrien), inspecteur général des finances, 53, rue de

Varenne, à Paris.

1891 CHANCEL (Mme Marius), (membre donateur), 226, boulevard Saint Germain, à Paris.

1894 CHAPON (Louis), étudiant en médecine, 44, rue de l'Arbre-Sec, à Paris.

1883 CHATIN (Dr Joannès), membre de l'Académie de médecine, professeur-adjoint à l'Université, 174, boulevard SaintGermain, à Paris.

1891 CHAVES (Francisco Affonso), capitaine au 11e chasseurs, directeur de l'Observatoire météorologique, à Ponta Delgada, île Sâo Miguel (Açores). 80. 1884 CHEVREUX (Edouard), (membre donateur), route du Cap, à Bône (Algérie).

1891 CHEVREUX (Mlle), (membre à vie), 131, Grande-Rue, à Boulognesur-Seine (Seine).

1888 CLAYBROOKE (Jean DE), 5, rue de Sontay, à Paris.

1881 CLÉMENT (A.-L.), (membre à vie), officier de l'Instruction

publique, dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris. 1876 COLLARDEAU DU HEAUME (Marie-Philéas), 6, rue Halévy, à

Paris. 1887 COSMOVICI (Dr Léon-C), professeur à l'Université, 11, Stefan

cel mare, à lassy (Roumanie).

1882 COUSIN (Auguste), à Quito (Equateur).

1883 CRIÉ (Dr Louis), professeur à l'Université, à Rennes (Ille-etVilaine).

(Ille-etVilaine).

1893 DAHL (Dr Ferdinand), professeur à l'Université, à Kiel (Allemagne).

(Allemagne).

1895 DALMAS (comte Raymond DE), 26, rue de Berri, à Paris. 90. 1897 DARUTY DE GRANDPRÉ (Albert), directeur du Muséum Desjardins, à Port-Louis (Ile Maurice).

1894 DASSONVILLE (Charles), licencié ès-sciences, vétérinaire aux

batteries de la deuxième Division de cavalerie, à Lunéville (Meurthe-et-Moselle).

1884 DAUTZENBERG (Philippe), (membre donateur), 213, rue de l'Université,

l'Université, Paris. 1887 DELAGE (Dr Yves), professeur à l'Université de Paris, villa

de Nice, à Sceaux (Seine). F DELAMAIN (Henri), négociant, à Jarnac (Charente).

1895 DELOUCHE DE PÉMORET (Paul), au château des Crubliers,

commune d'Arthon (Indre.


XI

1876 DEMAISON (Louis), 21, rue Nicolas Perseval, à Reims (Marne). 1880 DEYROLLE (Emile), 46, rue du Bac, à Paris.

F DOLLFUS (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes naturalistes, 35, rue Pierre Charron, à Paris.

1892 DOLLFUS (Gustave), (membre à vie), 45, rue de Chabrol, à Paris. 100. 1897 DOMET DE VORGES (Albert), licencié ès-sciences naturelles, 4,

avenue Thiers, à Compiègne (Oise). 1887 DOMINICI (Henri), licencié ès-sciences, 10, place Delaborde, à

Paris. 1895 DONCKIER DE DONCEEL (Henri), 20, place Denlert-Rochereau.

à Paris. 1894 DONGÉ (Ernest), 36, avenue de Châtillon, à Paris.

1877 DOUVILLÉ, professeur à l'Ecole des Mines, 207, boulevard

Saint-Germain, à Paris 1876 DUBOIS (Dr Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire

naturelle, 115, rue Franklin, à Bruxelles (Belgique). 1882 DUBOIS (Dr Raphaël), professeur à l'Université, à Lyon

(Rhône). 1889 DUCHAUSSOY (Dr), professeur agrégé à la Faculté de médecine,

8, rue des Beaux-Arts, à Paris. 1882 DUVAL (Dr Mathias), professeur à l'Ecole des beaux-arts et à

l'Université, membre de l'Académie de médecine, 11, cité

Malesherbes, à Paris. 1897 DUBOSCQ (Dr 0.), chef des travaux pratiques de Zoologie de la

Faculté des sciences, à Grenoble (Isère). 110. 1895 ELLINGSEN (Edvard), à Kragerjz! (Norvège).

1887 EMERY (Dr Emile), chef de clinique à la Faculté de médecine,

5, rue de Rome, à Paris. 1876 FATIO (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse).

1884 FAUROT (Dr Lionel), (membre à vie), à Soliguat, par Issoire

(Puy-de Dôme).

1885 FERRÉ (Dr Gabriel), professeur à l'Université, à Bordeaux

(Gironde).

1893 FIELD (Dr Herbert Haviland), directeur du Bureau bibliographique

bibliographique 8, Universitatsstrasse, à ZurichOberstrass (Suisse).

1886 FILHOL (Dr Henri), membre de l'Institut, professeur au

Muséum d'histoire naturelle, 9, rue Guénégaud, à Paris.

1894 FISCHER (Dr Henri), chef des travaux zoologiques à l'Université,

l'Université, rue Legoff, à Paris.

1892 FLEUTIAUX (Edmond), 1, rue Malus, à Paris.

1894 Foi (Edouard), explorateur en Afrique, 62, rue Saint-Lazare, à Paris. i2o. 1895 FOCKEU (Dr Henri), chef des travaux pratiques d'histoire naturelle à l'Université, 34, rue Barthélemy-Delespaul, à Lille (Nord).


XII

1897 FREYSSINGE (Louis), étudiant en pharmacie et en sciences naturelles, 28, rue d'Assas, à Paris.

1886 FRANÇOIS (Ph.), secrétaire général de la Société entomologique

de France, 26, boulevard des Italiens, à Paris. 1890 FRIEDLANDER (R.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Prusse).

1895 FULLARTON (Dr J.-H.), zoologiste au Fishery Board for

Scotland, à Saint-Andrews (Ecosse). 1884 GACHE (Henri), 201, avenue Victor Hugo, à Paris. 1881 GADEAU DE KERVILLE (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen

(Seine-Inférieure). 1880 GARMAN (Samuel), assistant of ichthyology and herpetology

at the Museum of Comparative Zoology, at Harvard Collège,

à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). 1897 GAUDIN, négociant, à Cayenne (Guyane).

1894 GAUDRY (Albert), membre de l'Institut, professeur au Muséum

d'histoire naturelle, 7 bis, rue des Saints-Pères, à Paris. l 30. 1895 GAULLE (Jules DE), 41, rue de Vaugirard, à Paris.

1896 GAURAUD (Emile), 8, place des Acacias, à Royan (Char.- Inf.). 1879 GAZAGNAIRE (Joseph), 29, rue Centrale, à Cannes (AlpesMaritimes).

1895 GERVAIS (Dr Henri), assistant au Muséum d'histoire naturelle,

13, rue de Navarre, à Paris.

1887 GIROD (Dr Paul), professeur à l'Université, à ClermontFerrand

ClermontFerrand

1890 GIRODON (Alphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône).

1897 GOUBIE (Richard), artiste peintre, 125, avenue de Wagram,

à Paris.

1888 GREENOUGH (H. S.), 12, avenue de Wagram, à Paris.

1894 GROUVELLE (Philippe), 69, rue de Gergovie, à Paris.

1891 GRUVEL, chef des travaux de zoologie à l'Université, à Bordeaux

Bordeaux 140. 1880 GUERNE (baron Jules DE), (membre donateur), 6, rue de Tournon, à Paris.

1895 GUIART (Dr Jules), (membre donateur), chef de travaux pratiques

pratiques parasitologie à la Faculté de médecine, 19, rue Gay-Lussac, à Paris.

1886 GUITEL (Frédéric), maître de conférences à l'Université, à

Rennes (IIIe-et-Vilaine). 1895 GUYOT, chef des travaux pratiques de zoologie à l'Université,

à Rennes (IIIe-et-Vilaine). 1891 HALLEZ (DrPaul), professeur à l'Université, à Lille (Nord). F HAMONVILLE (baron Louis D'), (membre donateur), conseiller

général, au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés

(Meurthe-et-Moselle).


XIII

1888 HECHT (Dr Emile), 12, rue Victor Hugo, à Nancy (Meurtheet-Moselle).

1886 HÉROUARD (Dr Edgard), chef des travaux de zoologie à l'Université, 9, rue de l'Eperon, à Paris.

1892 HERRERA(Alphonse L.), aide-naturaliste au Muséum national,

à Mexico (Mexique). 1896 HODSSAYE (Emile), pharmacien de l'Assistance publique, 5, rue Jomard, à Paris. i5o. 1895 HOWARTH (Elyah), F.R.A. S., curator of the public Muséum, à Sheffield (Angleterre).

1891 HUBER (Dr Adolphe), 12 bis, place de Laborde, à Paris.

1885 HUET (Dr L.), maître de conférences à l'Université, 8, rue Pasteur, à Caen (Calvados).

1898 (NGUENITZKY (Jean), assistant de zoologie à l'Académie impériale de médecine, à Saint-Pétersbourg (Russie)

1894 ISMAÏL HAKKI, capitaine vétérinaire,, professeur à l'Ecole

vétérinaire de Pankalti, à Constantinople (Turquie).

1895 JAMMES (Dr L.), chef des travaux pratiques de zoologie à

l'Université, à Toulouse (Haute-Garonne).

1893 JANET (Armand), (membre à vie), ancien ingénieur de la

marine, 29, rue des Volontaires, Paris. 1890 JANET (Charles), ingénieur des arts et manufactures, villa des

Roses, près Beauvais (Oise). 1895 JAQUET (Dr Maurice), assistant à l'Institut anatomique et

chirurgical de l'Université, à Bucarest (Roumanie). 1890 JOANIN (Albert), préparateur à la Faculté de médecine, 4,

rue Léopold Robert, à Paris. 160. 1882 JOUBIN (Dr Louis), (membre à vie), professeur à l'Université,

à Rennes (IIIe-et-Vilaine).

1892 JOURDAN (Etienne), professeur-adjoint à l'Université. 6, rue

de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F JOUSSEAUME (Dr Félix), (membre à vie), 29, rue de Gergovie, à Paris.

1880 JULIANY (Joseph), 12, place de l'Hôtel-de-Ville, à Manosque (Basses-Alpes).

1895 JULIN (Dr Charles), professeur à l'Université, 151, rue Fragnée, à Liège (Belgique).

1879 KEMPEN (Ch. van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Omer (Pasde-Calais).

1894 KOEHLER (R.), professeur à l'Université, à Lyon (Rhône).

1888 KERHERVÉ (L.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, à Lacres,

par Samer (Pas-de Calais). 1897 KLINCKSIECK (Paul), éditeur, 52, rue des Ecoles, à Paris.

1889 KOROTNEV, professeur à l'Université de Kiev (Russie), directeu r

de la Station maritime de Villefranche (Alpes-Maritimes).


XIV

170. 1893 KRASILSSHTSHIK (Isaac), 43, Leovskaïa, à Kishinev (Russie méridionale).

1879 KÜNCKEL D'HERCULAIS (Jules), assistant au Muséum d'histoire

naturelle, 20, villa Saïd, à Paris.

1881 KUNSTLER (Jules), professeur-adjoint à l'Université, à Bordeaux

Bordeaux 1891 LABBÉ (Dr Alphonse), préparateur à l'Université, 85, boulevard de Port-Royal, à Paris.

1887 LABONNE (Dr Henri), directeur de la Société d'éditions scientifiques,

scientifiques, rue de Médicis, à Paris.

1891 LABORATOIRE de zoologie de l'École pratique des Hautes-Etudes,

au Muséum d'histoire naturelle, 55, rue de Buffon, à Paris.

1892 LABORATOIRE de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurtheet

(Meurtheet 1895 LAFUMA (Emile), industriel, à Paviot, près Voiron (Isère).

1895 LALLIER (Dr Paul), 46, passage du Bineau (rue AlexandreDumas),

AlexandreDumas), Paris. 1886 LAMY (Ernest), 113, boulevard Haussmann, à Paris. 180. 1894 LANCE (Denis), 55, rue de Buffon, à Paris.

1896 LANCEPLAINE (Raymond), préparateur à l'Université, 7, rue de

l'Estrapade, à Paris. 1892 LANDE (Dr Adam), 6, Maryjanska, à Varsovie (Russie).

1880 LANGLASSÉ (René), 42, quai National, à Puteaux (Seine). L894 LAQUIANTE (Francis), étudiant en médecine et en sciences

naturelles, 95, boulevard Saint-Michel, à Paris. 1883 LARCHER (Dr Oscar), membre de la Société de Biologie,

95, rue de Passy, à Paris. 1877 LARGUIER DES BANCELS (Dr), conservateur du Musée de

zoologie de Vaud, 29, rue de Bourg, à Lausanne (Suisse).

1888 LAVERGNE DE LABARRIÈRE (Joseph-Lois), inspecteur d'assurances,

d'assurances, rue de Naples, à Paris. 1895 LELOUP (Dr Charles), à Mennetou-sur-Cher (Loir-et-Cher).

1882 LENNIER (G.), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 22,

route de la Hève, à Sainte-Adresse, près le Havre (SeineInférieure).

1892 LÉON (Dr Nicu), professeur à l'Université, 89, strada Polona, 190. à Bucarest (Roumanie).

1891 LEVEILLÉ (Albert), bibliothécaire de la Société entomologique de France, 10, rue du Dragon, à Paris.

1897 LÉVY (Melle Madelaine), licenciée ès-sciences, 7, rue Rataud, à Paris.

1891 LIGNIÈRES (Joseph), répétiteur à l'École vétérinaire, à Alfort

(Seine).


XV

1887 LINARÈS (DE), professeur à l'Université, 8, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne).

1890 LORIOL (Perceval DE), au chalet des Bois, par Crassier, canton

de Vaud (Suisse). 1897 LOYEZ (Melle Marie), licenciée ès-sciences naturelles, professeur

à l'Ecole Edgard Quinet, 58, rue Bonaparte, à Paris. 1889 LUCET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret). 1893 MAES (Albert), 39 bis, rue du Landy, à Clichy (Seine). 1889 MAGALHÀES (Dr Pedro Severiano DE), professeur à la Faculté de

médecine, caixa do correio n° 244, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 200 1882 MAGGI (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie).

1886 MAGNE (Alexandre), (membre donateur), 41, rue Pasquier, à Paris. 1895 MAILLET (Gustave), industriel,32, rue du Luxembourg, à Paris.

1889 MAISONNEUVE (Dr Paul), professeur à l'Université libre, à

Angers (Maine-et-Loire). 1897 MALAQUIN (Dr A.), préparateur à l'Université, 159, rue BrûleMaison, à Lille (Nord).

1884 MAN (Dr J. G. DE), à Jerseke, Zelande (Hollande).

1887 MARCHAL (Dr Georges), chef de travaux de médecine opératoire

opératoire chef de clinique chirurgicale à l'Hôtel-Dieu, 19, rue Robert-de-Luzarches, à Amiens (Somme). 1887 MARCHAL (Dr Paul), directeur de la Station entomologique de Paris, 126, rue Boucicaut, à Fontenay-aux-Roses (Seine).

1891 MARCONNET (Ferdinand), interne des hôpitaux, 30, rue de

Metz, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1879 MARION, correspondant de l'Institut, professeur à l'Université, a Marseille (Bouches-du-Rhône). 210. F MARMOTTAN (Dr), 31, rue Desbordes-Valmore, à Paris.

1895 MAROTEL (Gabriel), répétiteur de zoologie à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine).

1892 MARTEL (E.-A.), avocat, secrétaire général de la Société de

spéléologie, 8, rue Ménars, à Paris.

1892 MARTIN (Dr Henri),9, place Possoz, à Paris.

1885 MARTIN (René), avocat, au Blanc (Indre)

1893 MAUPAS (E.), conservateur de la Bibliothèque, rue de l'Etalmajor,

l'Etalmajor, Alger (Algérie).

1890 MAURICE (Dr Charles), à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord). 1879 MÉGNIN (Pierre), membre de l'Académie de médecine,

4, avenue Aubert, à Vincennes (Seine). 1889 METSHNIKOV (Dr Elie), ex-professeur à l'Université d'Odessa,

chef de service à l'Institut Pasteur, 18, rue Dutol, à Paris.

1884 MONIEZ (Dr Romain), professeur à l'Université, à Lille (Nord).

220. 1887 MONVENOUX (Dr Frédéric), 25, rue Grenette, à Lyon (Rhône).


XVI

1895 MOORE (J. Percy), instructor in zoology, University of Pennsylvania, à Philadelphie, Penna (Etats Unis).

1897 MOREAU (Dr Louis), 189, boulevard Saint-Germain, à Paris.

1883 MORGAN (Jacques DE), directeur général du Service des antiquités en Egypte, chez M. le comte de Saint-Martin, 26, rue Victor-Hugo, à Amiens (Somme).

1892 MOULÉ (Léon), vétérinaire délégué de Paris et du département de la Seine, 116, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine (Seine)

1876 MUSÉE d'histoire naturelle, à Douai (Nord).

1892 MUSÉE d'histoire naturelle, à Genève (Suisse).

1888 MUSÉE zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Prusse).

1883 MUSÉE national zoologique, à Agram (Croatie).

1886 NABIAS (Dr B. DE), (membre à vie), professeur à l'Université, 17 bis, cours d'Aquitaine, à Bordeaux (Gironde). 230. 1888 NADAR (Paul), 51, rue d'Anjou, à Paris.

1895 NASONOV (Nicolas), professeur de zoologie à l'Université, à Varsovie (Russie).

1891 NERVILLE (Ferdinand DE), ingénieur des télégraphes, 116, boulevard Haussmann, à Paris.

1891 NEUMANN (Georges), professeur à l'Ecole vétérinaire, à

Toulouse (Haute-Garonne). J896 NEVEU-LEMAIRE (Maurice), préparateur à la Faculté de inédeciue,

inédeciue, rue d'Edimbourg, à Paris. 1897 NOBRE (Auguste), aide-naturaliste à l'école polytechnique de

Porto (Portugal). 1895 NOUALHIER (Maurice), à Puymaud, par Nieul (Haute-Vienne). 1876 OBERTHUR (Charles), imprimeur, à Rennes (IIIe-et-Vilaine).

1893 ODIER (Georges), 39, rue de l'Université, à Paris.

1893 ODIN (Amédée), directeur du Laboratoire maritime, 33, rue de l'Hôtel-de-Ville, aux Sables d'Olonne (Vendée). 240. 1896 OKA (Dr Asajiro), professeur de biologie à la Kotô-Gakkô, à Yamaguchi (Japon).

1895 OLIVEIRA (Paulino D'), professeur à l'Université, à Coïmbra (Portugal).

1892 OLIVIER (Ernest), au château des Ramillons, près Moulins

(Allier).

1895 OLSSON (Dr Peter), lector, à Ostersund (Suède).

1890 ORUETA (Domingo DE), ingénieur des mines, à Gijon (Espagne).

1879 OUDRI (Emile), chef de bataillon, commandant le 2e bataillon

d'inlanterie légère d'Afrique, à Cao-Bang (Tonkin) et à

Durtal (Maine-et-Loire).

1884 OUSTALET(Dr Emile), assistant au Muséum, 55, rue de Bufïon,

et 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris.


XVII

1889 PACKARD (A. S.), professeur à Broun University, à Providence,

Providence, I. (Etats-Unis).

1888 PAGES (Dr Jules), 3, rue des Saussaies, à Paris.

1890 PALACKY (Jean), professeur à l'Université de Bohême, 11, rue

de Cracovie, à Prague (Bohême).

250. 1889 PASZLAVSZKY (Joseph), professeur à la Réaliskola, Toldy Féreucz-utcza, à Budapest (Hongrie).

1892 PAVESI (Pietro), professeur à l'Université, 5, via Belli, à Pavie

(Italie). 1884 PAVLOV (Mme Marie) , Sheremetevski pereulok , maison Shcremetiev, logement 63, à Moscou (Russie). F PENNETIER (Dr Georges), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'École de médecine, 9, rue Alain-Blanchard, à Rouen (Seine-Inférieure). 1887 PERRIER (Edmond), membre de l'Institut, professeur au

Muséum, 28, rue Gay-Lussac, à Paris. 1880 PERRONCITO (Dr Edouard), correspondant de l'Académie de médecine, professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université, 40, corso Valentino, à Turin (Italie). F PETIT (Louis) aîné, naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris.

1896 PETIT (Ernest), naturaliste, 81, boulevard Saint-Michel, à Paris.

1897 PHILIPPSON (Maurice), candidat en sciences, 12, rue Guimard,

à Bruxelles (Belgique). 1893 Pic (Maurice), (membre à vie), à Digoin (Saône-et-Loire). 260. 1879 PIERSON (Henri), (membre à vie), à Brunoy (Seine-et-Oise).

1895 PIGEOT (P.), professeur à l'Ecole pratique d'agriculture, à

Rethel (Ardennes). 1884 PILLIET (Dr Alexandre), 4, rue Richepanse, à Paris. 1879 PLATEAU (Félix), professeur à l'Université, 152, chaussée de

Courtrai, à Gand (Belgique).

1896 PORTER (Charles-E.), casilla 1108, à Valparaiso (Chili).

1896 PORTIER (Dr Paul), préparateur à la Sorbonne, 24, rue Nicole,

à Paris. 1895 PORTEVIN (Gaston), 12, rue de l'Horloge, à Evreux (Eure).

1889 PREUDHOMME DE BORRE (Alfred), villa de la Fauvette, Petit

Saconnex, à Genève (Suisse). 1886 PROUHO (Henri), maître de conférences à l'Université, 72, rue

Jeanne-d'Arc, à Lille (Nord). 1895 PRUVÔT (Dr Georges), professeur à l'Université, 6, rue des

Alpes, à Grenoble (Isère). 270. 1893 RACOVITZA(Dr G. Emile), 140, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1882 RAILLIET (A.), membre de l'Académie de médecine, professeur

d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Allort (Seine).

1897 RAMBAUD (Pierre), licencié ès-sciences, 76, rue d'Assas, à

Paris.

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 2


XVIII

1886 RASPAIL (Xavier), à Gou vieux (Oise).

1896 RÀTZ (Dr Stephan von), professeur à l'Académie vétérinaire,

23, Rottenbiller utcza, à Budapest (Hongrie).

1879 REGNARD (Dr Paul), membre de l'Académie de médecine,

professeur à l'institut national agronomique, directeuradjoint du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, 224, boulevard Saint-Germain, à Paris.

1895 RÉGNIER (Raymond), greffier en chef du Tribunal de commerce, 12, cours Gambetta, à Aix (Bouches-du-Rhône).

1895 REYCKAERT (J.), agent de la Société Zoologique, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris.

1898 RIBEMONT-DESSAIGNES (Dr A.), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 10, boulevard Malesherbes, à Paris.

1887 RICHARD(Dr Jules), 30, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. 280.• 1877 RICHET (Dr Charles), professeur à l'Université, 15, rue de

l'Université, à Paris.

1897 ROBERT (Adrien), préparateur au laboratoire Arago, 3, rue

Nouvelle, à Paris.

1887 ROBINET (Charles), professeur de physique au lycée, 13, rue

Nicole, à Chartres (Eure-et-Loir). 1893 ROCHE (Dr Georges), inspecteur général des pèches maritimes,

20, avenue des Gobelins, à Paris. 1895 ROCHE (Emile), préparateur à la Sorbonne, 25, rue Daguerre,

à Paris. 1890 RODRIGDEZ (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la

légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris.

1888 ROLLINAT (Raymond), à Argenton (Indre).

1895 Ross (Dr Norman G.), 176, Simcoe street, à Toronto (Canada). F ROTHSCHILD (baron Edmond DE), (membre donateur), 19, rue Laffite, à Paris.

1880 ROTROU (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe). 290. 1895 ROULE (Dr Louis), professeur à l'Université, 19, rue d'AlsaceLorraine, à Toulouse (Haute-Garonne).

1888 SABATIER (Dr Armand), correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault).

1895 SAINT-JOSEPH (baron DE), 23, rue François Ier, à Paris.

1893 SAINT-LOUP (Remy), maître de conférences à l'Ecole des

Hautes-Etudes, 104, rue de la Tour, à Paris.

1896 SAINT-PAUL (Léonard DE), pharmacien de l'Assistance publique,

publique, rue Saint-Benoît, à Paris.

1897 SAND (René), candidat en sciences à l'Université, 95, boulevard

boulevard Nord, à Bruxelles (Belgique).

1894 SANQUIRICO (Charles), 25, rue Daguerre, à Paris.

1894 SANTOS (Luiz Francisco DOS), pharmacien de la flotte brésilienne, chez M. Audibert, pharmacien, à la Seyne (Var).


XIX

1876 SAUNDERS (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place, Gloucester square, à Londres (Angleterre).

1884 SAUVAGE (Dr Emile), directeur honoraire de la Station aquicole, directeur du Musée, 39 bis, rue Tour Notre-Dame, à Boulogne (Pas-de-Calais). 3oo. 1881 SAUVINET (L.-Ernest), assistant au Muséum, 47, rue Cuvier, à Paris.

1894 SAUZIER (Théodore), 6, boulevard de Courcelles, à Paris. 1886 SCHLUMBERGER (Charles), ingénieur de la marine en retraite,

16, rue Christophe-Colomb, à Paris.

1896 SCOTT (Thomas), F. L. S., naturalist to the flshery Board for

Scotland, 14, Lorne street, à Leith (Ecosse). 1889 SECQUES (François), pharmacien de l'Assistance publique,

76, rue Monge, à Paris. F SÉDILLOT (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris.

1897 SELMONS (G. C. M.), directeur de l'Institut d'histoire naturelle,

à Latsch (Suisse).

1895 SELOUS (Percy Sherborn),à Greenville,Michigan (Etats-Unis). 1879 SEOANE (Victor-Lopez), avocat, membre de l'Académie royale

des sciences de Madrid et président du Conseil provincial d'industrie et commerce, agriculture, 5, Luchana, à la Corogne (Espagne).

1876 SHELLEY (captain Georges-Ernest), (membre à vie), F. L. S.,

7, Princes street, Cavendish square, W., à Londres (Angleterre). 310. 1897 SZCZA WINSKA (Melle Wanda), docteur ès-sciences, 11, rue Méchain, à Paris. F SIMON (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris.

1892 SOVINSKY, professeur à l'Université, à Kiev (Russie).

1893 SPENGEL (Dr J. W.), professeur à l'Université, à Giessen

(Allemagne).

1877 STEINDACHNER (Hofrath Dr Frantz), Director des naturhistorischen

naturhistorischen Burgring, à Vienne (Autriche).

1889 STOLZMANN (Jean), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie).

1889 STUDER (Dr Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse).

1895 SUARD (Dr), médecin de première classe de la marine, 18, avenue Colbert, à Toulon (Var).

1888 SUCHETET (André), au château d'Autiville-Bréauté, par Goderville (Seine-Inférieure), et 10, rue Alain-Blanchard, à Rouen.

1892 TARGIONI-TOZZETTI (Adolphe), professeur à l'Institut des études

supérieures, 19, via Romana, à Florence (Italie). 320. 1895 TATON-BAULMONT (Edouard), 1, place de la Sorbonne, à Paris.

1893 THÉRY (André), à Saint-Charles, près Philippeville (Algérie).


XX

1896 THÉZÉE (Henri), chargé de cours à l'Ecole de médecine, place Sainte-Croix, à Angers (Maine-et-Loire).

1895 THOMPSON (d'Arcy W.), professeur à l'Université, directeur

du Musée zoologique, à Dundee (Ecosse).

1893 TOMIDA (Michel), assistant au laboratoire zoo-physiologique

de l'Université, Sararie, à Jassy (Roumanie). 1887 TOPSENT (Dr Emile, professeur à l'Ecole de médecine, 30, rue

Vasselot, à Rennes (IIIe-et-Vilaine). 1897 TORRE (Carlos DE LA), professeur d'anatomie comparée à

l'Université de la Havane (Cuba). 1878 TOURNEDX (Dr Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue

Sainte-Philomène, à Toulouse (Haute-Garonne).

1894 TRAIZET (Emile), 42, rue Notre-Dame de Nazareth, à Paris.

1887 TRAPET, pharmacien-major de première classe à l'hôpital

militaire du camp de Châlons, par Mourmelon-le-Grand (Marne). 330. 1895 TROUESSART (Dr Edouard), 112, avenue Victor Hugo, à Paris.

1889 VAILLANT (Léon), professeur au Muséum d'histoire naturelle,

8, rue de Buffon, à Paris.

1896 VALLÉ (Louis), licencié és sciences, 48, rue Pernety, à ParisPlaisance.

ParisPlaisance.

1891 VAUDREMER (Dr Albert), 50, rue Centrale, à Cannes (AlpesMaritimes). F VIAN (Jules), (membre donateur), 42, rue des Petits-Champs, à Paris.

1876 VIAN (Paul), notaire, 3, rue Turbigo, à Paris.

1894 VIGNAL (Louis), 28, avenue Duquesne, à Paris.

1876 VILEMAREST (baron DE), 3, rue de Villersexel, à Paris.

1888 VILLEDIEUX (Léopold), à Lariaux, par Saint-Rémy en Rollat

(Allier). 1896 VOINOV (Demètre), professeur à l'Université, Institut de

zoologie, 37, boulevard Elisabeth, à Bucarest (Roumanie). 340. 1897 WARD (Henry-Baldwin), professeur à l'Université de Nebraska,

à Lincoln, Nebr. (Etats-Unis). 1891 WARDELL STILES (Dr Charles), correspondant de l'Académie

de médecine, Bureau of animal industry, Department of

agriculture, à Washington, D. C. (États-Unis). 1880 WAVRIN (marquis DE), château de Ronsele, par Somergem,

près Gand (Belgique). 1880 WEBER (Dr Max), professeur à l'Université, 3, Sarphatikade,

à Amsterdam (Hollande). 1896 WEYSSE (Arthur), 6, rue des Écoles, à Paris.

1890 WIERZEJSKY, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie

(Autriche).

346. 1891 ZOGRAF (Dr Nicolas), professeur à l'Université, Musée polytechnique), à Moscou (Russie).


XXI

LISTE GÉOGRAPHIQUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

MH = Membre honoraire, MC = Membre correspondant

FRANCE (249)

ALLIER (2) Olivier Villedieux

ALPES (BASSES) (1) Juliany

ALPES-MARITIMES (3) Bedriaga (J. de) Gazagnaire Vaudremer

ARDENNES (1) Pigeot

BOUCHES-DU-RHÔNE (.4) Aubert Jourdan Marion Régnier

CALVADOS (3) Catois Huet Joyeux-Laffuie

CHARENTE (1) Delamain

CHARENTE-INFERIEURE (2) Beltrémieux Gauraud

DORDOGNE (1) Baurac

DRÔME (1) Argod-Vallon

EURE (1) Portevin

EURE-ET-LOIR (1) Robinet

GARONNE (HAUTE) (4) Jammes Neumann Roule Tourneux

GIRONDE (4) Ferré Gruvel Kûnstler Nabias (B. de)

HÉRAULT (2)

Blavy Sabatier

ILLE-ET-VILAINE (7) Crié Guitel Guyol Joubin Oberthûr

Rennes (Bibliotheque) Topsent

INDRE (3) Delouche de Pemoret Martin (R.) Rollinat

ISÈRE (4) Duboscq

Grenoble (Bibliothèque) La fuma Pruvôt


XXII

LOIR-ET-CHER (2) Buchet Leloup

LOIRE-INFÉRIEURE (1) Bureau

LOIRET (1) Lucet

LOT-ET-GARONNE (1) Amblard

MAINE-ET-LOIRE (3)

Maisonneuve

Oudri

Thézée

MARNE (2) Demaison Trapet

MEURTHE-ET-MOSELLE (6) Dassonville Hamonyille (Baron d') Hecht Marconnel Nancy (Bibliothèque) Nancy (Laboratoire de Zoologie)

NORD (9) Barrois (Th. Brabant Douai (Musée) Fockeu llallez Malaquin Maurice Moniez Prouho

OISE (3) Domet de Vorges Janet (Ch.) Baspail

PAS-DE-CALAIS (3) Kcmpon (Ch. Van) Kerhervé (L.-B. de) Sauvage

PUY-DE-DÔME (3) Bruyant Faurot Girod

RHÔNE (4) Dubois (R.) Girodon Koehler Monvenoux

SARTHE (2) Besnard Rotrou

SAÔNE (HAUTE) (2) Amaudrut André

SAÔNE-ET-LOIRE (1) Pic

SEINE (11) Berthould Carné (A. de) Chevreux (Melle) Delage Langlassé Lignieres Maes

Marchai (P.) Marotel Megnm Railliet

PARIS (133) Aconin (Georges) Alluaud Anghelesco Armand-Delille Artault Astingo Baudouin Bava y Bertrand Bignon (Melle) Binot Blanc

Blanchard (Mme R.) Blanchard (R )


XXI1J

Blonay (B. de)

Bonaparte (Prince R.)

Bonnaire

Bonnier (J.)

Boulart

Bouret

Boutan

Bouvier (E.-L.)

Brôlemann

Brongniart (Ch.)

Brumpt

Certes

Chancel (Mme M.)

Chapon

Chatin (J.)

Claybroocke (J. de)

Clément

Collardeau du Haume

Dalmas (Comte de)

Dautzenberg

Deyrolle (E.)

Dollfus (A.)

Dollfus (G.)

Dominici

Donckier de Donceel

Dongé

Douvillé

Duchaussoy

Duval (Mathias)

Emery

Filhol

Fischer

Fleutiaux

Foà

François

Freyssingue

Gaché

Gaudry

Gaulle (J. de)

Gervais

Goubie

Greenough

Grouvelle

Guerne (Baron J. de)

Guiart

Ilcrouard

Iluber

Joanin

Jousseaume

Klincksieck

Kûnckel d'Herculais

Labbé

Labonne

Laboratoire de Zoologie

Lacaze-Duthiers (H. de), M. H.

Lallier

Lamy

Lance

Lanceplaine

Laquiante

Larcher

Lavergue de Labarrière

Léveillé

Lévy (Melle)

Loyez (Melle

Magne

Maillet

Marmottan

Martel

Martin (Dr H.)

Metshnikov

Milne-Edwards (A.), M. H.

Moreau

Moule

Muséum (Bibliothèque)

Nadar

Nerville (F. de)

Neveu-Lemaire

Odier

Oustalet

Pages

Perrier

Petit (E.)

Polit (L.)

Pilliel

Portier

Racovitza

Rambaud

Regnard

Reyckaert


XXIV

Richard

Richet

Roche

Roche

Rodriguez

Rothschild (Baron Edm. de)

Saint-Joseph (Baron de)

Saint-Loup

Saint-Paul (L. de)

Sanquirico

Sauvinet

Sauzier

Schlumberger

Secquos

Sédillot

Simon

Szcza winska (Melle)

Taton-Baulmont

Traizet

Trouessart

Vaillant

Vallé

Vian (J.)

Vian (P.)

Vignal

Vilemarest (Baron de)

Weysse

SE:NE-ET-OISE (2) Caustier Pierson

SEINE-INFERIEURE (4) Gadeau de Kerville Lennier Pennetier Suchetet

SOMME (1) Marchai (G).

VAR (4) Barrois (J.) Janet (A.) Santos Suard

VIENE (HAUTE) (1) Noualhier

VENDEE (1) Odin

ÉTRANGER

EUROPE (97)

AÇORES (1 )

Chaves

ALLEMAGNE (10) Berlin (Musée) Blasius (R.) Blasius (W.) Braun Carus Dahl

Friedlânder Leuckart, M. H. Môbius, M. H. Spengel

ALSACE (1) Strasbourg (Bibliothèque)

AUTRICHE-HONGRIE (12)

Apfelbeck

Agram (Musée)

Barvir

Brusina, M. C.

Fritsh, M. C.

Graff (L. von), M. C.

Palacky

Paszlavszky

Râtz (S. von)


XXV

Steindaehner Vejdvosky, M. C. Wiersejsky

BELGIQUE (10) Ballion

Bambeke (Ch. van) Dubois (Alph.) Julin

Philippson Plateau Sand

Selys-Longchamps (Baron de), M. H. Van Beneden (Ed.), M. H. Wavrin (Marquis de)

ESPAGNE (5) Bolivar

Buen (Odon de) Linarès (de) Orueta (D. de) Seoane

GRANDE-BRETAGNE (12) Boucard Campbell

Flower (Sir W.), M. IIFullarton Gûnther, M. A. Howarth

Murray (John), M. II. Saunders Scott

Sharpe, M. II. Shelley Thompson

HOLLANDE (4) Horst, M. C. Man (J -G. de) Sluiter, M. C. Weber

ITALIE (1) Arrigoni degli Oddi (Comte) Brian Camero Maggi Pavesi

Perroncito Targioni-Tozzetti

MONACO (1) Albert Ier (S. A. S. le Prince)

NORVEGE (2) Ellingsen Nansen, M. II.

PORTUGAL (3) Barboza du Bocage, M. H. Nobre Oliveira (P. d')

ROUMANIE (7) Antipa Bujor Cosmovici Jaquet Léon Tomida Voinov

RUSSIE (9) Branicki (Comte X.) Korotnev Krasilshtshik Lande Nasonov Pavloy, Sovinsky Stolzmann Zograf

SUÈDE (3) Lilljeborg, M. B. Nordenskjôld (Baron), M. H. Olsson

SUISSE (9) Bedot Fatio Field

Genève (Musée) Larguier des Bancels Loriol

Preudhomme de Borre Selmons Studer

TURQUIE (1) Ismail Hakki


XXVI

ASIE (2)

JAPON (I) Oka

TONKIN (1)

Oudri

AFRIQUE (6)

ALGÉRIE (4) Ancey

Chevreux (Ed.) Ma u pas Théry

EGYPTE (1) Morgan (J. de)

MAURICE (ILE) (1) Daruty de Grandpré

AMÉRIQUE (19)

BRÉSIL (1) Malgalhàes (P. S. de) CANADA (2) Railly Ross

CHILI (1) Porter

CUBA (1) Torre (De La)

EQUATEUR (1) Cousin

ETATS-UNIS (8) Agassiz, M. H. Barrows Garman

Moore Packard Selous Ward Wardell Stiles

GUYANE (I) Gaudin

HAITI (1) Betancès

MEXIQUE (2) Duges, M. C. Herrera

URUGUAY (1) Arechavaleta

LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS pendant l'année 1897

1883 LEMOINE (Dr V.).

1879 JULLIEN (Dr J.)

1878 STEENSTRUP (Japetus).


XXVII

BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1898

Membres du Bureau :

MM. Président Prof. H. FILHOL.

Vice-Présidents

Ch. JANET.

Prof. Yves DELAGE.

Secrétaire général Dr R. BLANCHARD.

Secrétaire général adjoint Dr J. GUIART.

Secrétaires

E. CAUSTIER. Dr J. RICHARD.

Trésorier Cb. SCHLUMBERGER.

Archiviste-Bibliothécaire Fr. SECQUES.

Membres du Conseil :

1° Membres donateurs

S. A. S. le prince ALBERT Ier,

de Monaco. Mme R. BLANCHARD. Prof. R. BLANCHARD. A. BRIAN.

Prince R. BONAPARTE. Mme M. CHANCEL. Ed. CHEVREDX. Ph. DAUTZENBERG. Bon J. DE GUERNE. Dr J. GUIART. Bon D'HAMONVILLE. A. MAGNE. Bon DE ROTHSCHILD. J. VIAN.

2° Anciens présidents Dr E. OUSTALET.

Dr L. FAUROT. Prof. L. VAILLANT. Prof. E.-L. BOUVIER. Prof. MONIEZ.

5° Membres élus

Pour 1896

A. CERTES.

H. PIERSON.

L. B. DE KERHERVÉ.

Ed. BLANC.

Pour 1897

Dr Ch. BRONGNIART.

Dr F. JOUSSEAUME.

E. SIMON.

Prof. Max WEBER.

Pour 1898

Ch. ALLUAUD.

BAVAY.

Dr E. HÉROUARD.

Dr E. TROUESSART.


XXVIII

LISTE DES PRÉSIDENTS

DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIETE

Président honoraire : M. J. VIAN.

MM.

1876 J. VIAN

1877 J. VIAN.

1878 F. JOUSSBADME.

1879 E. PERRIER.

1880 J. VIAN.

1881 F. LATASTE.

1882 E. SIMON.

1883 J. KUNCKEL D'HERCULAIS.

1884 M. CHAPER (f 1896).

1885 P. MÉGNIN.

1886 P. FISCHER (f 1893).

1887 A. CERTES.

MM.

1888 J. JULLIEN (f 1897).

1889 G. COTTEAU (f 1894).

1890 J. DE GUERNE.

1891 A. RAILLIET.

1892 Ph. DAUTZENBERG.

1893 E. OUSTALET.

1894 L. FAUROT.

1895 L. VAILLANT.

1896 E.-L. BOUVIER.

1897 R. MONTEZ.

1898 H. FILHOL.


1

Séance du 11 Janvier 1898 PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET ET DE M. LE PROFESSEUR FILHOL

En l'absence de M. Moniez. M. CH. JANET prend place au fauteuil de la Présidence. Il adresse les compliments de la Société à Mmes Blanchard, Dautzenberg, Dollfus, Girodon et Richard, ainsi qu'à M. G. Aconin, qui assistent à la séance.

M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le prof. MONIEZ, président sortant, qui s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

a J'aurais voulu, dit-il, remercier de nouveau et de vive voix les membres de la Société pour le très grand honneur qu'ils m'ont si gratuitement conféré et dont je conserverai, en même temps qu'un très flatteur souvenir, une vive reconnaissance. Je vous prie de vouloir bien être mon interprète auprès de nos collègues et des très aimables vice-présidents qui ont eu la charge dont j'avais le bénéfice. »

M. le prof. FILHOL, président pour l'année 1898, prend place au fauteuil présidentiel et prononce une allocution.

M. le prof. R. BLANCHARD remercie M. le prof. Filhol des gracieuses paroles qu'il lui a adressées. En occupant cette année pour la dernière fois le poste de Secrétaire général, il croit donner à la Société une nouvelle preuve de son dévouement. M. le Dr Guiart, pour lequel le Conseil a créé cette année le poste de Secrétaire général adjoint, si vos suffrages lui confèrent l'année prochaine les fonctions de Secrétaire général, fera tous ses efforts pour maintenir la Société dans la voie de la prospérité et du progrès où elle est entrée si heureusement.

L'année dernière déjà, grâce à son activité, dix membres nouveaux sont entrés à la Société. Ce résultat est d'un heureux présage et la Société peut être certaine qu'elle remettra son sort en de bonnes mains.

M. le président adresse les félicitations de la Société à M.LIGNIÈRES, nommé chevalier du Mérite agricole, et à M. le prof. Edm. PERRIER, élu membre de l'Académie de médecine.

MM. ACONIN et DUBOSCQ, présentés à la dernière séance, sont élus Membres de la Société.


2 SÉANCE DU 11 JANVIER 1898

MM. R. Blanchard et Clément présentent M. le Dr A. RIBEMONTDESSAIGNES, professeur agrégé à la Faculté de médecine, accoucheur des Hôpitaux, 10, boulevard Malesherbes, à Paris.

M. le Secrétaire général adjoint donne lecture d'une lettre de M. le Dr RACOVITZA, de retour à Punta-Arenas, après une excursion de vingt-trois jours à travers les pampas de la Patagonie méridionale. La Belgica, qu'il avait précédée, est arrivée à Punta Arenas le 2 décembre 1897. Elle a dû en repartir le 11 par le canal du Beagle, avec station à Ushuaia, capitale de la Terre de feu argentine, où le gouvernement argentin met gratuitement son dépôt de combustible à la disposition de l'expédition.

M. BROLEMANN traite de la modification des pattes vers la région buccale des Myriapodes.

M. Ch. JANET fait une communication sur l'aiguillon des Hyménoptères, en prenant pour type l'aiguillon de la Myrmica rubra. Après avoir exposé ce qui est connu sur l'ontogénie et la morphologie de l'aiguillon, il explique son mode de fonctionnement. Les deux stylets de l'aiguillon sont pourvus, chez l'Abeille, de petites lamelles transversales. Kràpelin et Beyer attribuent à ces lamelles le rôle de butoirs élastiques qui se meuvent, sans obstacle, dans la partie élargie de la cavité de l'aiguillon, mais se trouvent arrêtés lorsqu'ils arrivent à l'endroit où cette cavité se rétrécit. La course des stylets se trouve, ainsi, assujettie à une limite qui ne peut être franchie. Si, en réalité, les lamelles transverses peuvent remplir ce rôle, il n'est pas le plus important, et Carlet paraît être dans le vrai quand il attribue à ces lamelles un rôle dans le mécanisme de l'expulsion du venin. La description qu'il a donnée du fonctionnement de cette lamelle chez l'Abeille n'est pas très claire. Elle est qualifiée, dans le Zoologischer Jahresbericht fur 1884 (Arthropoda, p. 167), comme « Beschreibung wegeen Mangels an Abbildungen nicht verstandlich ». M. Janet a repris l'étude de ces lamelles chez la Myrmica rubra (espèce chez laquelle Beyer dit, par erreur, qu'elles n'existent pas). Il a été amené à leur attribuer, comme l'avait fait Carlet, la fonction d'organes servant à l'expulsion du venin, et, de plus, il a reconnu l'existence d'un appareil de fermeture de la glande à venin, appareil qui ne paraît pas avoir été décrit jusqu'ici.

Une note accompagnée de figures sera publiée prochainement sur

ces deux points.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 3

M. F. SECQUES, Bibliothécaire-archiviste, présente la liste des publications périodiques reçues en échange pendant l'année 1897 (1).

EUROPE

FRANCE

Aix. Académie des sciences.

Amiens. Société linnéenne du Nord de la France.

Bulletin, XIII, nos 283-292, 1896-97. Angers. Société d'études scientifiques.

Bulletin, XXV, 1895; XXVI, 1896. Autun. Société d'histoire naturelle.

Bulletin, IX, 1890. Auxerre. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.

Bulletin, 2e semestre 1896. Béziers. Société d'études des sciences naturelles.

Bordeaux. Société linnéenne.

Actes, (5), X, 1896. Boulogne-sur-Mer. Annales de la station aquicole. Bourg. Société des sciences naturelles de l'Ain.

Caen. Société linnéenne de Normandie.

Bulletin, (1), X, nos 3, 4 ; (5), I, n° 1, 1897. Châlon-sur-Saône. Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire.

Bulletin, XXIII, nos 1-12, 1897. Charleville. Société d'histoire naturelle des Ardennes.

Bulletin, (1), III, 1896. Châteauroux. Musée municipal.

Bulletin, nes 9-11, 1897. Cherbourg. Société nationale des sciences naturelles et mathématiques.

Mémoires, (3), X, 1896-97. Dijon. Académie des sciences, arts et belles-lettres.

Grenoble. Société des sciences naturelles du sud-est.

Société de statistique, des sciences naturelles et des arts

industriels.

Bulletin, (4), II, nos 1, 2, 1894-95; III, 1897. La Rochelle. Académie des belles-lettres, sciences et arts.

Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure.

Annales, IV, 1897. Lille. Société géologique.

Lyon. Société linnéenne.

Annales, XLIII, 1896. Mâcon. Société d'histoire naturelle.

Bulletin, nos 6-7, 1897.

(1) Les Sociétés ou Académies avec lesquelles la Société Zoologique de France est en relations d'échanges sont priées de considérer l'insertion sur la présente liste comme un accusé de réception et de bien vouloir envoyer les numéros qui, n'ayant pas été reçus, ne figurent pas sur cette liste.


4 SÉANCE DU 11 JANVIER 1898

Marseille. , Société scientifique industrielle.

Bulletin, XXIV, nos 2-4, 1896; XXV, n° 1. Montpellier. Académie des sciences et lettres.

Mémoires, (2), nos 2-4. Moulins. Revue scientifique du Bourbonnais, n° 119, 1897.

Nancy. Bibliographie anatomique, IV, n° 6, V, nos 1-5.

Nantes. Société académique.

Annales, (7), VII, nos 1-2, 1896. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. Bulletin, VI, n° 4, 1896; VII, n° 1-3. Nice. Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.

Annales, XV, 1896. Paris. Académie des sciences.

Comptes-rendus, CXXIV et table; CXXV. Annales des sciences naturelles, Zoologie, (8), III, nos 4-6;

IV, nos 1-6; V, n° 1. Archives de médecine navale et coloniale, LXVII; LXVIII. Feuille des Jeunes naturalistes, (3), XXVII, nos 315-327.

Catalogue de la bibliothèque, XX-XXII. Institut national agronomique.

Journal de Conchyhologie, XLIV, nos 2-4; XLV, nos 1-2. Muséum d'histoire naturelle.

Actes, III, IV, V. Le Naturaliste, (2), nos 236-260. La Nature, nos 1231-1283.

Recueil de médecine vétérinaire, Alfort, (8), IV, nos 1-23. Revue maritime et coloniale (section des péches),V, nos-1-11. Revue scientifique, (4), VII-VIII. Revue des sciences naturelles de l'Ouest, VI, n° 5. Revue des travaux scientifiques, XVI, nos 8-12; XVII,nos 1-9. Société d'acclimatation.

Revue des sciences naturelles appliquées, n° 11,1896; nos 1-10, 1897. Société africaine de France.

Bulletin et mémoires, nos 10-12, 1895. Société d'anthropologie.

Bulletin, (4), VII, n° 6, 1896; VIII, nos 1-4, 1897. Mémoires. Société de géographie.

Bulletin, (7), XVIII, nos 1-2. Comptes-rendus, nos 17-19, 1896; nos 1-17, 1897. Société géologique de France. Société philomathique. Société de spéléologie.

Bulletin, II, n°8; III, nos 9-11. Rouen. Société des amis des scienees naturelles.

Bulletin, 1887-1894. Semur. Société des sciences historiques et naturelles.

Bulletin, (2), n° 9, 1896. Toulouse. Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres.

Mémoires, (9), VIII, 1896.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 5

ALLEMAGNE

Berlin. Akademie der Wissenschaften.

Sitzungsberichte, nos 40-53,1896; nos 1-39, 1897. Gesellschaft naturforschender Freunde.

Sitzungsberichte, 1896. Bonn. Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande.

Verliandlungen, LIII, n° 2, 1896; LIV, n° 1, 1897.

Sitzungsberichte der mederrheinischen Gesellchaft fur Natur- und Heilkunde, nos 1-2, 1896; n° 1,1897. Brême. Naturwissenschaitlicher Verein.

Abhandlungen, XIV, n° 2. Chemnitz. Naturwissenschaitlicher Gesellschaft.

Bericht, XIII, 1892-95. Dantzig. Naturforsehende Gesellschaft.

Dresde. Musée de zoologie, d'anthropologie et d'ethnographie.

Naturforsehende Gesellschaft « Isis », n° 2, 1896; n° 1, 1897. Erlangen. Biologisches Centralblatt, XVII, nos 1-25, 1897.

Physikalisch-medicinische Societat. Francfort-sur-le-Mein. Senckenbergische naturforsehende Gesellschaft.

Abhandlungen, XVI, nos 3-4; XVIII, nos 1-4; XX, n° 1 ; XXIII, nos 1-4.

Bericht, 1897.

Wissenschaflliche Veroffenllichungen, 1826-1897. Francfort-sur-1'Oder. Naturwissenschaftlicher Verein des Regierungs-Bezirks.

Helis, XIV.

Societatum litterae, X, nos 7-12; XI, nos 1-6. Freiburg i. Br. Naturforsehende Gesellschaft.

Giessen. Oberhessische Gesellschaft fur Natur- und Heilkunde.

Bericht, XXXI, 1896.

Entomologische Zeitschrift,X, nos 11-24; XI, nos 1-12. Halle. Naturforsehende Gesellschaft.

K. Leopoldinisch-Carolinische deutsche Akademie der

Naturforscher. Hambourg. Naturwissenschaftlicher Verein von Hamburg-Altona.

Abliandlungen, XV, 1897.

Verhandlungen, (3), IV, 1896. Naturhistorisches Museum. Heidelberg. Naturhistorisch-medicinischer Verein.

Verliandlungen, V, 1897. Iéna. Medicinische naturwissenschaftliche Gesellschaft.

Ienaische Zeitschrift, XXXI, nos 1-2, 1897. Kiel. Naturwissenschaftlicher Verein fur Schleswig-Holstein.

Schriften, XI, n° 1, 1897. Commission zur wissenschaftlichen Untersuchung der

deustchen Meere. Leipzig. Zoologischer Anzeiger, nos 522-548.

Zoologisches Centralblatt, nos 1-26. Marburg. Gesellschaft zur Befôrderung der gesammten Naturwissenschaften.

Naturwissenschaften.

Sitzungsberichte, 1896.

Bull. Soc. Zool. de Fr. 1898. XXIII. — 3.


6 SÉANCE DU 11 JANVIER 1898

Munich. K. bayerische Akademie der Wissenschaften.

Abhandlungen.

Sitzungsberichte, nos 3-4, 1896; nos 1-2, 1897. Stuttgart. Verein fur vaterlàndische Naturkunde in Wûrttemberg.

Jahreshefte, LIII, 1897. Wiesbaden. Nassauischer Verein fur Naturkunde.

Jahbucher, L, 1897.

AUTRICHE-HONGRIE

Agram. Societas historico-naturalis croatica.

Budapest. Kir. Magy. természettudomânyi tarsulat titkari hivatala.

Akademie der Wissenschaften. Bureau central ornithologique. Cracovie. Académie des sciences.

Bulletin international. Comptes-rendus des séances,

nos 1-9, 1897. Sprawozdanie, XXXI, 1896. Graz. Naturwissenschaftlicher Verein fur Steiermark.

Mittheilnngen, 1895. Innsbruck. Naturwissensehaftlich-medizinischer Verein.

Bericht, XXII, 1893-96. Klausemburg. Société du musée de Transylvanie.

Orvos-termeszetludomanyi értesitô, XXI, nos 2-3; XIX, n° 1, 1897. Prague. K. bôhmische Gesellschaft der Wissenschaften.

Jahi esbericht, 1895. Silzungsberichte, I, II, 1815. Tuhrer durch die Sammlungen des Museums des Kônigreiches Bohmen, 1897. Sarajevo. Musée de Bosnie et d'Herzégovine.

Wissenschaflliche Mittheilungen, V, 1897. Trieste. Museo civico di storia naturale.

Società adriatica di scienze naturali. Vienne. K. k. Akademie Wissenschaften.

Sitznvgsberichteder math.nat.Classe,CV,nos 1-10,1896. K. k. zoologisch-botanische Gesellschaft.

Verhandluhgen, XLVI, n° 10, 1896; XLVII, nos 1-9, 1897. K. k. naturbistoriches Hofmuseum.

Annalen, XI, nos 1-4, 1896; XII, n° 1.

BELGIQUE Bruxelles. Académie royale des sciences de Belgique.

Bulletin, (3), XXXII, n° 12; XXXIII, nos 1-11. Société entomologique de Belgique.

Annales, XL, 1896. Société royale malacologique de Belgique. Musée royal d'histoire naturelle.

DANEMARK Copenhague. Naturhistorik Foremng.

Videnskabelige Meddeletser, 1896.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 7

Det k. danske Videnskabernes Selskab. Oversigt, n° 6, 1896 ; nos 1-3, 1897. Mémoires.

ESPAGNE

Madrid. Academia real de ciencias.

Sociedad espanola de historia natural. Actas, nos 1-3 ; 5-9. Anales, XXV, n° 3 ; XXVI, nos 1-2.

FINLANDE

Helsingfors. Societas pro fauna et pro dora tenniea.

GRANDE-BRETAGNE

Dublin. Royal Dublin Society.

Proceedings. Transactions.

Irish Naturalist, VI, nos 1-12. Edimbourg. Royal Society of Edinburgh.

Proceedings. Transactions. Royal Physical Society.

Proceedings. Royal College of Physicians.

Reports. Scottish natural history. Annals, nos 22-25, 1897. Glascow. Natural history Society.

Transactions, IV, n° 3, 1893-96; V, n° 1, 1896-97. Liverpool. Biological Society.

Proceedings and Transactions, X ; XI, 1896-97. Londres. Zoological Society.

List of Fellows, 1897. Proceedings, n° 4, 1896; nos 1-3, 1897. Transactions, XIV, nos 3-4, 1897. Royal microscopical Society.

Journal, nos 1-6, 1897. The international Journal of microscopy and natural

science VI, nos 31-36. The Zoologist, (4), I, nos 1, 3-12. Linnean Society.

Journal, XXV, nos 163-165; XXVI, nos 166-167, 1897. Proceedings. Science-Gossip, III, nos 33-35. Manchester. Literary and philosophical Society.

Memoirs and Proceedings, XLI, nos 1-4, 1896-97. Plymouth. Marine biological association of the United Kingdom.

Journal, IV, n° 4, 1897; V, n° 1, 1897. Tring. Novitates Zoologicae, IV, nos 1-4, 1897.


8 SÉANCE DU H JANVIER 1898

HOLLANDE

Amsterdam. Académie des sciences.

Jaarboek, 1896.

Verslagen, n° 5, 1896-97. Harlem. Société hollandaise des sciences exactes et naturelles.

Archives néerlandaises des sciences exactes et naturelles, XXX, nos 4-5; (2), I, nos 1-3. Leyde. Nederlandsche dierkundige Vereeniging.

Tijdschrift, (2), V, n° 1, 1896.

Catalogus der Biblioteek, n° 4, 1897. Notes from the Leyden Museum, XVIII, nos 1-4, 1896;

XX, nos 1-2.

ITALIE

Acireale. Accademia di scienze, lettere e arti dei Zelanti.

Bologne. Accademia delle science dell' Istituto di Bologna.

Catane. Accademia gioenia di scienze naturali.

Atti (4), IX, 1896.

nullettvuo delle sedute, nos 44-49, 1896-97. Florence. Monitore zoologico itahano.

Gênes. Museo civico di storia naturale.

Annali, (2), XVII, 1897. Sociela ligustica di scienze naturali. atti, VII, nos 3-4, 1896; VIII, n° 1. Modène. Societa di naturalisti.

atti, Memorie, (3), XIV, n° 2. Naples. Mittheilungen ans der zoologischen Station,XII,n°4,1897.

Societa di naturalisti.

Bolletino, (1), X, 1896. Societa reale di Napoli. Accademia delle scienze fisiche e mathematiche.

Rendiconti, (3), II, n° 12, 1896; III, nos 1-11, 1897. Padoue. Societa veneto-trentina di scienze naturali.

atti, (2), III, n° 1, 1897. Bullettino. Pavie. Bollettino scientifico, XVIII, nos 2-4; XIX, nos 1-3.

Pise. Societa toscana di scienze naturali.

Porto Maurizio. Associazione scientifica ligure.

Rome. Accademia dei Lincei.

Memone.

Rendiconti, 1er et 2e semestres 1897. Istituto anatomico della R. Università di Roma.

Riccrche fatte nel laboratorio di anatomia normal VI, n° 1. Societa romana per gli studi zoologici. Bollettino, V, nos 3-6. tienne. Accademia dei fisiocritici.

Rivisla italiana di scienze naturali e bolletino del naturalista, XV, nos 1-11; supplément, nos 1-12; XVI, nos 1-11; supplément, nos 1-10.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 9

Turin. Accademia reale delle scienze.

Atti, XXXII, nos 1-12, 1896-97. Musci di Zoologia ed anatomia comparata.

Bollellino, XI, nos 26O-304. Venise. Reale Istituto veneto di scienze, lettere ed arti.

Atti, (7), VII, nos 5-10; VIII, nos 1-2.

LUXEMBOURG Luxembourg. Institut royal grand-ducal de Luxembourg, XXV, 1897

NORVÈGE

Bergen. Muséum.

Aarbog, 1896.

0. Sars, Crustacea of Norway, I, nos 1-8. Christiania. Christiania Videnskabs-Selskab.

Forhandlinger, 1895.

Oversigt.

Skrifter af math. natur vid. Klasse, 1895, 1896.

Hittorisk-filosofiske Klasse. Nyt magazin fur Naturridenskaberne, XXXVI, nos 1-2. Den Norske Nordhavs expédition, 1876-78, XXIV, Botanik :

Protophyta Stavanger. Museum.

Tromso. Musée d'histoire naturelle.

Aurshefter, n° 18, 1895 (1897).

Aarsberetning, 1894 (1896).

PORTUGAL

Lisbonne. Academia real das sciencias.

Jornal de sciencias math., phys. e natur., (2), IV, n° 16; V, n° 17. Porto. Sociedade Carlos Ribeiro.

Revista de sciencias naturaes e sociaes, V, nos 17-19.

Anuaes, n° 1, 1894.

RUSSIE

Iuriev (Dorpat). Naturforschende Gesellschaft.

Archiv fur die Niturkunde Liv-, Ehst- und Kurlands, n° 2, 1896.

Sitzungsberichte, XI, n° 2, 1896.

Schriften, IX, 1896. Kazan. O--ômecTBO ccTecTBOiicnbiTaTejieft npi-i HMn. Ka3aHCK0M1>

Ka3aHCK0M1>

y^eiiEM 3aniïCKH. Kharkov. OomecTBO oribiTHbixï. nayiCB npii HMII. Kapi>-

KOBCKOM'b yHHBepCHTeT'B.

OomecTBO iiaj^noii Meflimiinu n ninenH. Tpyan.


10 SÉANCE DU 11 JANVIER 1898

Kiev. OomecTBo ecTecTBoiicniiTaTe.ieH.

Moscou. Société impériale des naturalistes.

Bulletin, n-° 2, 1896. OômecTBo juoÔHTejiefi ecTecTBOMHaHifl. aHTponoJiorni H 8THorpa<HH. 0dessa. HoBopocciHCKoe OÔIHOCTBO ecTecTBOHcnDTaTe.ieH.

ecTecTBOHcnDTaTe.ieH.

3anJfCKH (Memoires). Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences.

Annuaire du Musée zoologique, n° 4, 1896; nos 1-3,

1897. Bulletin, (51, III, nos 2-5, 1893; IV, nos 1-5 1896; V, nos 1-5, 1896; VI, nos 1-3. Société des naturalistes.

Tpy/IH. — Section de botanique, XXVII, n° 2, 1897. — Section de zoologie et de physiologie. — Section de géologie et de minéralogie, XXIV.

IIpOTOKO.TM.

SUÈDE

Lund. Acta Umversitatis lundensis, XXXII, 1896.

Elof Tegnér, Lunds Universitet 1872-1897. Stockholm, Académie des sciences.

Dandtingar, XXII, n° 4, 1896-97; XXVII, n° 1-4. Ofversigt, nos !, 3, 3, fi, 7, 9, 10, 1895; nos 2, 5, 6, 6, 8, 8, 10, 10, 1896. Sveriges offentliga bibliotek.

Accessions-Katalog, n° 11, 1896.

SUISSE

Berne. Naturforschende Gesellschaft.

Mittheilungen, nos 1373-1435, 1896-97. Société helvétique des sciences naturelles. Genève. Société de physique et d'histoire naturelle.

Mémoires, XXXII, n° 2. Lausanne. Société vaudoise des sciences naturelles.

Bulletin, (4), XXXII, nos 122-125. Université de Lausanne. Neufchâtel. Société des sciences naturelles.

Zurich. Naturforschende Gesellschaft

AFRIQUE

ALGÉRIE Bône. Académie d'Hippône.

Comptes-rendus des réunions, nos 1-3, 1897.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 11

ASIE

CAMBODGE

Pnom-penh. Comité d'éludés agricoles, industrielles et commerciales

du Cambodge.

CEYLAN

Colombo. Royal Asiatic Society, Ceylon branch.

Journal, XIV, n° 47, 1897.

COCHINCHINE

Saigon. Société des études indo-chinoises.

Bulletin, n° 3-4, 1896.

INDES

Bombay. Natural history Society.

Journal, nos 4-5, 1897 ; I ; II ; III ; V, n° 1. Calcutta. Asiatic Society of Bengal.

Journal, LXV, part II, nos 3-4, 1896 ; part III, n° 1, 1896; LXVI, part II, nos 1-3, 1897.

Proceedings, nos 6-10, 1896; nos 1-8, 1897.

JAPON

Tokio. College of science, Impérial University.

Journal, IX, n° 2, 1897; X, n° 2, 1897. Calendar, 1896-97. Zoological Society.

Zoological magazine, VIII, nos 98-99.

Annolationcs zoologicae japonenses, I, n° 1-4, 1897.

AMÉRIQUE

BRÉSIL

Para. Museu paraensc.

Boletin, II, n° 1, 1897 Rio de Janeiro. Musée national.

Archivos, VIII, 1892.

CANADA

Halilax. Nova Scotian lnstitute of natural science.

Proceedings and Transactions, IX, n° l Ottawa. Geological and natural history Survey of Canada, VII, 1897.

Cartes, nos 556, 557, 561, 562, 563, 567, 571. Toronto. Canadian Institute.

Transactions

Proceedings, I, n° 1, 1897.


12 SÉANCE DU 11 JANVIER 1898

CHILI

Santiago. Société scientifique du Chili.

Actes, V, n° 5, 1895 (1897); VI, nis 2-3, 1890; VII, nos 1-3. Congreso cientifico jeneral Chileno, 1894.

COSTA-RICA

San-Jose. Museo national.

Informe del Museo nacional.

Mamifer os, Insectos, Motuscos terrestres y ftuviatiles.

ÉTATS-UNIS

Baltimore. John Hopkins University.

John Hopknis Hospital Bulletin, VII, nos 70-72, 74. Circular, nos 130-133. Boston. Society of Natural History.

Proceednigs, XXVII, p. 75-330 ; XXVIII, nos 1-5 1897. American Academy of Arts and Sciences.

Proceednigs, XXXI, 1896; XXXII, nos 1-4, 1896; 5-17, 1897 ; XXXIII, nos 1-4. Brookville. Society of Natural History.

Cambridge, Mass. Museum of comparative Zoology at Harvard College.

Animal report, 1896-97.

Bulletin, XXVIII, n° 3 ; XXX, nos 3-6 ; XXXI, nos 1-4. Memous, XIX, n°. 2 ; XX, XXI et atlas ; XXII et atlas ; XXXIII, n° I. Cambridge entomological Club. Champaign, III. Illinois State Laboratory of natural history.

Bulletin, IV, n° 5, 1893. Biennal report, 1893 94. Chicago. Academy of sciences.

Report, 1896. Field Columbian Museum. Annual report, 1896. Publications, nos 11-13. Geological and natural history Survey. Bulletin, n° 1. Cincinnati. Society of natural History.

Journal, XIX, n° 2, 1897. Granville, Ohio. Bulletin of the scientific loboratories of Denison Univer

sity, IX, n° 1, 1895; I-VIII (contents). Hamline, Minn. Hamline University.

Houghton, Mich. Catalogue of the Michigan Mining School, 1894-96.

Indianapolis, Ind. Indiana Academy of sciences.

Proceednigs, 1894, 1895. Lawrence. The Kansas University qualerly, V, n° 2 1896

Meriden, Con. Meriden Scientific Association

Milwaukee, Wis. Natural history Society of Wisconsin.

Public Museum.

Board of 'Irustees, 1895-96.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 13

Minneapolis, Minn. The geological and natural history Survey of Minnesota.

Minnesota Academy of natural science. New-IIaven. Connecticut Academy of arts and sciences.

New-York. New-York Academy of sciences.

Annals IX, nos 4-12, 1897. Transactions, XV, 1893-96. American Museum of Natural History. Animal Report, 1896.

Bulletin, VIII, 1896; IX, nos 3, 5, 7, 10, 13-17, 18, 19, 21, 22, 24, 27, 28. Philadelphie. Academy of natural sciences.

Journal, (2), X, n° 4 ; XI, n° 1, 1897. Proceedings, nos 2-3, 1896; nos 1-2, 1897. American Naturalist, nos 361-371. Zoological Society.

Annual Report, 1896. American philosophical Society.

Proceedings, XXXV, nos 151-153; XXXVI, nos 154-155. Transactions, XIX, n° 1, 1896. University of Pennsylvania.

University médical magazine, nos 6-12; X, nos 1-3. Portland, Maine. Portland Society of natural history.

Proceedings, II, n° 4. Raleigh, N. C. Elisha Mitchell scientific Society.

Rochester. Academy of science.

Saint-Louis, Miss. Academy of sciences.

Transactions, VII, nos 4-16, 1895-96. Salem, Mass. American Association for the advancement of sciences.

Proceedings, XLV, 1896. Essex lnstitute. San-Diego, Calif. Society of natural history.

San-Francisco. California Academy of sciences.

Occasional papers, V, 1897.

Proceedings, (2), VI, 1896 ; Botany, (3), I, n° 1 : Geology, (3), 1, nos 1-2; Zoology, (3), I, nos 1-4. Trenton, N. Y. The Trenton natural history Survey.

Tufts College. Tufts College studies.

Washington. Smithsonian Institution.

Report, 1894. American monthly microscopical Journal, nos 200-205,

209-214. U. S. National Museum.

Bulletin, n° 49, 1896; n° 47, part I, 1896. Oceanic Ichthyology, 2 vol. North American Birds. Proceedings, XIX, p. 787-824. Report, 1894. U. S. Geological Survey. U. S. Department of agriculture.

North American fauna. Bulletin, n° 13.


14 SÉANCE DU 11 JANVIER 1898

Farmer's Bulletin, n° 54, 1897.

Yearbook, 1896. Division of Entomology. Division of Ornihology and Mammalogy. Section of foreign markets. Bureau of animal industry.

Report, 1895, 1896.

MEXIQUE

Mexico. Sociedad mexicana de historia natural.

La Naturaleza, II, nos 10-11. Sociedad cientifica « Antonio Alzate ».

Memorias, X, nos 1-4. Orizaba. Sociedad Sanchez Oropesa.

RÉPUBLIQUE ARGENTINE

Buenos-Aires. Museo publico.

Anales, V, 1896-97.

Memoria, 1894, 1895, 1896. Cordoba. Academia nacional de ciencias.

Boletin, XV, nos 1-3. La Plata. Museo de la Plata.

Revista, VII, n° 2, 1896

URUGUAY

Montevideo. Museo nacional.

Anales, VI, 1897.

OCÉANIE

AUSTRALIE

Adelaide. Royal Society of South Australia.

South Australian Zoological and acclimatization Society. Animal report, 1896-97. Brisbane. Natural history Society of Queensland.

Royal Society of Queensland. Melbourne. Royal Society of Victoria.

Proceedings, VIII; IX; X, n° 1, 1897. Transactions. Field Naturalist's Club of Victoria.

Victorian Naturalist, XIII, nos 9-12; XIV, nos 1-7. Sydney. The Australian Museum.

List of the insectivorous Birds, n° 2, 1897. Memoirs, III, nos 1-5. Records, III, nos 1-3, 1897. Report, 1896. Linnean Society of New Soult-Wales.

Proceedings, (2), X, n° 4, 1895. Royal Society of New South-Wales.


SÉANCE DU 11 JANVIER 1898 15

Journal and Proceedings, XXX, 1896. Batavia. Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch-Indie, (9),

LVI, 1897.

NOUVELLE-ZÉLANDE

Wellington. New Zealand Institute.

Transactions and Proceedings, XXIX, 1896.


16

Séance du 25 janvier 1898 PRÉSIDENCE DE M. FILHOL, PRÉSIDENT.

M. CH. PORTER, directeur du Musée d'histoire naturelle de Valparaiso (Chili), fait part de sa récente nomination à ce litre et se met à l'entière disposition des Membres de la Société.

M. RIBEMONT-DESSAIGNES, présenté à la précédente séance, est élu Membre de la Société.

MM. de Guerne et R. Martin présentent M. INGUENITZKY, assistant de Zoologie à l'Académie impériale de médecine de Saint-Pétersbourg (Russie).

MM. BAVAY et VIGNAL sont nommés Membres de la commission de vérification des comptes.

M. le Président annonce à la Société la prochaine ouverture des nouvelles galeries d'Anatomie comparée du Muséum. Il se propose de convier les Membres de la Société, à une date qui sera ultérieurement fixée, pour les leur faire visiter avant que les portes ne soient ouvertes au public.


17

Séance du 8 Février 1898 PRÉSIDENCE DE M. DAUTZENBERG, ANCIEN PRÉSIDENT

M. INGUENITZKY, présenté à la dernière séance, est élu Membre de la Société.

M. le Secrétaire général rappelle aux Membres présents le programme de la cinquième Assemblée générale annuelle et les prie de vouloir bien s'inscrire pour les communications et le banquet.

M. R. BLANCHARD fait une communication sur les Hirudinées du détroit de Mazellau, recueillies par M. Micbaelsen.

OUVRAGES REÇUS DEPUIS LE 26 OCTOBRE 1897

J. DE BEDRIAGA, Die Lurchfauna Evropa's. II, Urodela, Schicanzlurche ; in-8°, 435 p., Moskau, 1897.

A. DUBOIS, Remarques sur certains Oiseaux supposés nouveaux, Proc. Zoolog. Soc. of London, june 1897.

1. H. GADEAU DE KERVILLE Expériences physiologiques sur le Dylicus marginalis L. Bull, de la Soc. entomolog. de France, février 1897.

2. ID., Deux observations personnelles sur l'extension de la huppe, des ailes et de la queue comme moyen de defense et d'attaque chez les Oiseaux. Bull, de la Soc. Zoolog. de France, XXII, février 1897.

3. ID., La richesse faunique de la Normandie. Le Naturaliste, 15 mars 1897.

4. ID., Sur un poussin, monstrueux du genre déradelphe. Le Naturaliste, 15 juin 1897.

J. GAL, Le castoreum du Gardon. Bull, de la Soc. d'étude des sciences natur. de Nîmes, n° 1, 1897.

A. HERRERA. Recueil des lots de la biologie générale. Mexico, in-8° de XII146 p, 1897.

1. 0. E. IMHOF, Die Portschritte in der Erfurschung der Thierwelt der Seen. Compte-rendu de la Société helvétique des sc. natur., Davos, 1890.

2. ID., Programm zu einer monographischen Bearbeitung eines grosseren Sees. Biologisches Centralblatt, XII, nos 16 et 17, 1892.

3. ID., Thierwelt der hochalpinen Seen. Ibidem, XV, n° 13, 1895.

4. ID., Summarische Beitrage zur Kenntnis der aquatilia Invertebrata der Schweiz. Ibidem, XV, n° 19, 1895.

A. KEMMA, P. J. van Beneden, la vie et l'oeuvre d'un zoologiste. Anvers, in-8° de 137 p., 1897.

F. LE DANTEC, La forme spécifique, types d'êtres unicellulaires. Paris, in-8° de 178 p., 1897.

J. LE GOUZ DE SAINT-SEINE, Notice sur les Nouvelles-Hébrides. Mém. de la Soc. bourguignonne de géographie et d'histoire, Dijon, 1897.

1. M. PAWLOW, Sur un Mammouth trouvé en 1896 près de la ville de laroslaww. Annuaire géolog. et minéral, de la Russie, II, n° 3, Varsovie, 1897.


18 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1898

2. ID., Etude sur les Mastodontes trouvés en Russie. Bull, de la Soc. impériale des natur. de Moscou, n° 2, 1894.

F. PLATEAU, Comment les fleurs attirent les Insectes, nos 4 et 5. Bull, de l'Académie de Belgique, nos 9, 10 et 11, 1897.

E. DE PUNCINS, Chasses et explorations dans la région des Pamirs. Paris, in-8° de 257 p. et 1 carte, 1897.

1. C. E. PORTER, Boletin.de sesiones de la Sociedad cientifica de Valparaiso, n° 1, 1896.

2. ID., Vocabulario de historia natural. Valparaiso, 1897.

3. lu., Cuadros sinôpticos de las divisiones de las historia natural y de las grandes divisiones de los remos animal i végétal. Valparaiso, in 8° de 5 p., 1897.

G. ROCHE, La culture des mers. Paris, in-8° de 328 p., 1898.

E. SIMON, Catalogue des espèces actuellement connues de la famille des Trochilides. Paris, in-8° de 46 p., 1897.

L. VAILLANT, Note sur l'oeuvre ichthyologique de C. A. Lesueur. Bull, de la Soc. philomat. de Paris (8), VIII, n° 1,1895-96 (Brochure accompagnée de 35 planches inédites ou rares sur les Poissons et recueillies par M. le Prof. L. Vaillant).

OUVRAGES OFFERTS PAR M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD :

J. B. GEHIN, Notes pour servir a l'histoire des Insectes nuisibles à l'agriculture, à l'horticulture et à la sylviculture dans le département de la Moselle, n° 3, Insectes qui attaquent les Poiriers, Ier partie, Coléoptères. Bull, de la Socd'inst. natur. du département de la Moselle. 1856-1857.

H. GERVAIS et F. AMEGHINO, Les Mammifères fossiles de l'Amérique du Nord. Paris et Buenos Aires, in-8° de 225 p., 1880.

F. GIDON, Venins multiples et toxicité humorale chez les Batraciens indigènes. Paris, in-8° de 74 p., 1897.

1. CH. GOUREAU, Les Insectes nuisibles aux arbustes et aux plantes de parterre. Paris, in-8° de 144 p., 1869.

2. ID., Les Insectes nuisibles aux forêts et aux arbres d'avenues. Paris, in-8° de 374 p., 1867.

3. ID., Les Insectes nuisibles aux arbres fruitiers, aux plantes potagères, industrielles et économiques, aux céréales et aux plantes fourragères, n° 2, supplément. Paris, in-8° de 147 p., 1865.

L. OLIVIER, Répertoire illustre de la Revue générale des sciences pures et appliquées. Pans, in-8° de 300 p., 1894.

A. SABATIER, Etudes sur le coeur et la circulation centrale dans la série des Vertebres. Montpellier, in-8° de 459 p. et 18 pl., 1873.

A. SUCHETET, Les Oiseaux hybrides rencontrés à l'état sauvage, V partie, additions et corrections. Lille, XX, p. 473-873, 1895.

A. TARGIONI-TOZZETTI, Animali ed insects del tabacco in erba e del tabacco secco. Firenze, Roma, m-8° de 346 p., 1891.

G. VASSEUR, Recherches géologiques sur les terrains tertiaires de la France occidentale, in 8° de 432 p. et 4 cartes.

OFFERT PAR M. AD. DOLLFUS :

A. LUCANTE, Essai géographique sur les cavernes de la France et de l'étranger. Bull, de la Soc. d'études scientifiques d'Angers, in-8° de 210 p., 1882.


19

Séance du 21 Février 1898

CINQUIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE

PRÉSIDENCE DE MM. BUREAU, PRÉSIDENT D'HONNEUR ET FILHOL, PRÉSIDENT

M. le Président souhaite la bienvenue aux Membres de province venus pour l'Assemblée générale et remercie M. BUREAU d'en avoir accepté la Présidence d'honneur.

Sont présents : MM. Aconin, Alluaud, Bavay, Blanchard, Brumpt, Bureau, Certes, Dautzenberg, Delage, Dollfus, Domet de Vorges, Filhol, Freyssinge, Gadeau de Kerville, de Guerne, Guiart, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Joubin, Mellu Loyez, MM. P. Marchai, Neumann, Neveu -Lemaire, E. Petit, Pic, Richard, Robert, Sanquirico, Schlunlberger, Secques, Vaillant.

MM. Fatio, Julin, Moniez, Olivier, Raspail, Trouessart et Vignal s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président adresse les félicitations de la Société à MM. RAILLIET et ROLLINAT, récemment promus Officiers d'Académie, ainsi qu'à M. le Dr PRUVOT, professeur à l'Université de Grenoble, nommé récemment Sous-Directeur Chef des travaux de Zoologie pratique et appliquée à l'Université de Paris, et à M. le Dr MALAQUIN, chargé de conférences à l'Université de Lille.

M. le Professeur R. LEUCKART, Membre honoraire de la Société, est décédé à Leipzig le 6 février, dans sa 76e année. En apprenant cette triste nouvelle, M. le Secrétaire général a fait parvenir à la veuve de l'illustre zoologiste un télégramme de condoléance.

M. R. BLANCHARD. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société le premier fascicule des Archives de paranitologie. Ce nouveau périodique paraîtra tous les trois mois, sous ma direction. Il est consacré, comme son nom l'indique, à l'étude des agents animés qui sont susceptibles de provoquer des maladies chez l'Homme et chez les Animaux.

L'histoire de la médecine depuis quinze ans démontre d'une façon éclatante quel rôle prépondérant jouent en pathologie humaine et animale ces parasites divers, encore si mal connus. C'est vers leur étude que s'oriente résolument la médecine scientifique ; l'histoire naturelle médicale, trop longtemps attardée dans l'étude de la


20 SEANCE DU 21 FÉVRIER 1898

botanique descriptive, revendique à son tour la place qui lui revient de droit dans ses investigations nouvelles : ni l'helminthologie, ni la bactériologie, ni la mycologie ne sauraient lui rester étrangères, sans parler des Sporozoaires, des Acariens et de bien d'autres parasites, qu'il importe d'étudier aussi bien au point de vue de leur structure, de leurs métamorphoses, de leurs migrations, qu'à celui des accidents morbides qu'ils provoquent.

Les Archives de parasitologie sont destinées à centraliser les travaux originaux répondant à ce vaste programme. En de pareilles questions, la médecine humaine est condamnée à l'impuissance, si elle ne s'éclaire au flambeau de la médecine comparée : le temps n'est plus où le médecin et le vétérinaire n'avaient ni la môme science ni le même langage et vivaient côte à côte sans se connaître ; aujourd'hui, un lien étroit et indissoluble les unit l'un à l'autre : c'est uniquement la parasitologie qui a effectué ce rapprochera eut fécond. Aussi les Archives publieront-elles des travaux relatifs aussi bien à la médecine vétérinaire qu'à la médecine humaine.

Elles feront plus encore, puisqu'elles accueilleront avec une égale faveur les travaux concernant les parasites et les maladies parasitaires des animaux n'ayant pour l'Homme aucune utilité directe. Les enseignements les plus précieux et les plus fertiles en déductions scientifiques ont résulté trop souvent de semblables recherches pour que la publication dans les Archives de travaux de cet ordre ne soit pas amplement justifiée.

Le premier fascicule montre déjà quelle allure je compte donner au nouveau journal dont j'entreprends la publication. Il renferme onze mémoires originaux, dont deux en langue anglaise. Au nombre des collaborateurs figurent nos confrères MM. Lucet, Marotel, Mégnin, Railliet et Wardell Stiles.

Persuadé que la connaissance des langues étrangères est l'une des principales qualités que doit posséder actuellement l'homme de science, je publierai dans leur langue originale les mémoires qui me seront envoyés de l'étranger. Toutefois, je bornerai à quatre (allemand, anglais, espagnol et italien) le nombre des langues étrangères que je suis disposé à accueillir.

J'enverrai directement à la bibliothèque de la Société les fascicules suivants, au fur et à mesure de leur apparition.

M. FILHOL. — Au nom de la Société zoologique de France, je remercie M. Blanchard de ce nouveau témoignage de dévouement à la Société et à la Science et je lui adresse nos voeux les plus sincères pour le succès des Archives de parasitologie.


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 21

Conformément à l'art. XIV des Statuts, M. le Trésorier rend compte de sa gestion pendant l'année 1897.

MM. BAVAY et VIGNAL donnent communication de leur rapport sur les comptes du Trésorier pour l'année 1897. Ils concluent à la parfaite régularité des écritures et proposent d'adresser de chaleureux remerciements à M. SCHLUMBERGER pour sa bonne gestion et son dévouement aux intérêts de la Société.

Cette proposition est adoptée à l'unanimité.

M. DE GUERNE, Secrétaire général de la Société nationale d'Acclimatation de France, invite les Membres présents à se rendre le vendredi 25 février, à 3 heures et demie, au siège de la Société, 41, rue de Lille, pour assister à la séance générale annuelle.

M. le prof. FILHOL se met à la disposition des Membres de la Société pour leur faire visiter la nouvelle installation des galeries d'Anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Rendez-vous est pris pour mercredi à 3 heures.

Le mercredi 23 février, à 3 heures, un grand nombre de Membres de la Société étaient fidèles au rendez-vous. La place, nous manque malheureusement pour décrire la merveilleuse installation des nouvelles galeries d'Anatomie comparée. Elles font grand honneur au savant qui a présidé à leur organisation et qui, avec art et talent, a su mettre à profit l'emplacement et la lumière, pour faciliter l'étude de ces immenses collections. M. R. Blanchard s'est fait, du reste, l'interprète de tous en félicitant M. FILHOL et en lui adressant, ainsi qu'à M. le Dr H. GERVAIS, tous nos remerciements pour l'aimable accueil fait aux Membres de la Société zoologique de France.

Les Membres présents, avant de quitter le Muséum, visitent la nouvelle galerie de Paléontologie. Nous renouvelons ici nos sincères remerciements à M. BOULE, qui a bien voulu nous y servir de guide.

Le jeudi 24 février, à sept heures et demie du soir, les Membres de la Société se sont réunis en un banquet, au restaurant Marguery, sous la présidence d'honneur de M. le professeur BUREAU et sous la présidence de M. le professeur FILHOL.

Bull. Soc. Zoolog. de Fr. 1898. XXIII. — 4.


22 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898

Etaient présents : MM. Alluaud, Artault, Bavay, Blanc, R. Blan chard, prince R Bonaparte, Bureau, Certes. De Claybrooke, Dautzenberg, Domet deVorges, Donckier de Donceel, Dollfus, Filhol, Freyssinge, Gadeau de Kerville, Guiart, d'Hamonville, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Joubin, P. Marchal, Neveu-Lemaire, Olivier, Oustalet, L. Petit, Richard, Sanquirico, Sauvage, Schlumberger, Secques, Simon, Vaillant, L. Vignal, P. Vignal.

S'étaient excusés : MM. Aconin, Faurot, De Guerne et R. Martin.

M. CLÉMENT, dont les Membres de la Société ont pu, depuis longtemps, apprécier le talent, avait, comme par le passé, offert aux convives un artistique menu, tiré en lithographie, reproduisant les traits de M. BUREAU et rappelant ses travaux sur les Mormonidés.

M. le professeur BUREAU, président d'honneur, ouvre la série des toasts par le discours suivant :

SUR LES MAMMIFÈRES ET LES 0ISEAUX EN VOIE DE DISPARITION DE LA FAUNE FRANÇAISE

« Messieurs et chers Collègues,

» Je suis profondément touché de l'honneur que vous avez bien voulu me faire en m'appelant à présider notre 5me Assemblée générale annuelle. Car je vois, dans cette marque d'estime, un souvenir des années déjà reculées, où nous fondions, avec plusieurs d'entre vous, la Société zoologique de France.

» Je m'honore aussi de voir à notre tête M. le professeur Filhol, le savant éminent, qui, montrant dans ses éludes une grande pénétration de vue, s'est fait un nom impérissable, par ses recherches sur les Mammifères des phosphorites du Quercy, du miocène de Ronzon et de Saint-Gérand-le-Puy et qui, continuant à Sansan les fouilles de Lartet et de M. Alphonse Milne-Edwards, nous a révélé l'ancienneté des Lémuriens sur notre sol et l'affinité de cette faune avec la faune africaine. Ces travaux sont du nombre de ceux qui élèvent l'esprit par leur portée philosophique.

» Que dirai-je aussi, Messieurs, de cette puissance de travail, de cet esprit d'organisation et de ce goût exquis dont notre Président nous a donné la preuve, en nous appelant hier à visiter, avant l'heure, cette merveilleuse galerie d'Anatomie comparée qui a fait notre admiration et dont l'inauguration prochaine est destinée à un grand retentissement.

» La science que nous aimons tous est si vaste que personne


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 23

aujourd'hui ne songe à en approfondir toutes les parties, aussi voyons-nous s'établir la division du travail. Beaucoup d'entre vous, par un louable patriotisme, montrent une prédilection pour l'étude de la faune française.

» Le champ d'exploration est vaste ; il l'est surtout en ce qui concerne les Invertébrés. Mais heureusement, cette faune ne subit pas de pertes sensibles. Elle se maintient assez bien sur notre sol, malgré les progrès de la civilisation. Les travailleurs ont donc tout le temps d'y faire des découvertes nouvelles et ils peuvent compter sur leurs successeurs pour achever leur oeuvre.

» Mais, hélas! il n'en est pas de même des animaux supérieurs dont le nombre diminue graduellement au point que certaines espèces ont récemment disparu de notre faune et que d'autres, plus nombreuses, sont en voie de disparition.

» C'est pour ce motif, Messieurs, qu'arrivés au terme du XIXe siècle, il m'a semblé qu'il y aurait intérêt à jeter un coup d'oeil sur les pertes que nous avons faites et sur celles dont nous sommes menacés dans un avenir prochain.

» Avant de déplorer la perte d'êtres inoffensifs qui sont autant de fleurons enlevés à la faune française, il est juste toutefois de se réjouir, au nom des éleveurs, et même de la sécurité publique, de la disparition prochaine du Loup, le plus redoutable de nos animaux carnassiers.

» Ces fauves qui, dans la première partie de ce siècle, infestaient la France, ont été de tous côtés l'objet de poursuites actives, en raison des ravages qu'ils commettaient clans les troupeaux et des dangers auxquels l'homme lui-même se trouvait exposé. A l'heure actuelle, la horde sauvage, entièrement décimée, s'est retranchée dans des régions circonscrites, éloignées les unes des autres, où elle est vouée à une extermination certaine. On en peut donner pour preuve leur disparition récente de plusieurs régions où ils s'étaient refugiés, comme la chaîne des Pyrénées et la région méditerranéenne dont le centre est occupé par le département du Gard.

» Peut-être, cependant, quelques sujets errent-ils encore dans la chaîne des Corbières. Quoi qu'il en soit de ces animaux isolés, dont la fin est prochaine, on peut dire que les derniers représentants de 1 espèce sont aujourd'hui confinés dans trois régions de la France, dont les centres sont: la Meuse à l'est, le Bretagne et la Dordogne à l'ouest.

» La région de la Meuse n'est plus habitée que par un très petit nombre de Loups.


24 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898

» En Bretagne, la diminution de ces animaux a fait de tels progrès, dans ces dernières années, que tout fait prévoir leur disparition prochaine. En Loire-Inférieure, le dernier fut tué, il y a environ 12 ans, sur le champ de manoeuvre du Petit-Port, près Nantes, par un adjudant. Il me faudrait rappeler des souvenirs qui datent de loin, pour citer d'autres exemples de sa présence dans ce département. Le 19 octobre 1869, me trouvant à la chasse avec un de mes cousins, à proximité de la forêt d'Ancenis, un Loup, par imprévoyance ou par audace, ne craignit pas de s'avancer à quelques mètres de nous, pour chercher à s'emparer, à la tombée du jour, d'un mouton qu'il avait abandonné dans un fossé, après l'avoir égorgé quelques heures avant. Un coup de feu ne l'arrêta pas sur place. L'animal gagna la forêt, et, la nuit tombant, les recherches furent infructueuses. En 1872, un loup se montra dans la même région et on n'en vit plus depuis.

» L'espèce s'est maintenue plus longtemps dans l'Ille-et-Vilaine. Dans une chasse faite le 4 juillet 1879, avec MM. Le Cour Grandmaison, propriétaires de la forêt d'Araize, nous enlevâmes deux louveteaux âgés de deux à trois mois et MM. Levesque ont offert au Muséum de Nantes une louve tuée dans la forêt de Paimpont en janvier 1884.

» Les Loups se montrent encore, il est vrai, dans l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan et le Finistère ; mais ce ne sont guère que des animaux errants.

» Graduellement refoulés du sud au nord dans la presqu'île Armoricaine, par les progrès de la civilisation, ils opèrent leur retraite vers le département des Côtes-du-Nord où des forêts, situées au milieu des landes arides et désertes, leur servent encore de refuge.

» Dans les départements qui avoisinent la Dordogne, la Charente et la Vienne, la diminution de ces animaux, sans être aussi rapide, s'accentue chaque année, et leur retraite s'effectue graduellement de la périphérie au centre.

» Comme on le voit, la disparition de l'espèce est proche, et l'on peut entrevoir déjà quelle sera sa marche.

» Le Loup disparaîtra de l'est sous les effets meurtriers de la strychnine.

» En Bretagne, graduellement refoulé vers le nord, nous le verrons établir ses derniers retranchements dans le département des Côtes-du-Nord, probablement dans le voisinage de la forêt de Loudéac, d'où j'obtins encore un vieux mâle le 18 avril 1896.


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» Enfin, nous le verrons survivre pendant quelque temps dans le centre et c'est sans doute dans les parties les plus retirées de la Dordogne qu'aura lieu l'extermination de l'espèce.

» Puisque ce dénouement est fatal, nourrissons au moins l'espoir que le dernier survivant échappe au poison meurtrier et qu'il soit réservé à un Nemrod de se rencontrer un jour avec le dernier Loup de la France.

» Un animal de plus faible taille, mais plus souple, plus rusé et peut-être plus sanguinaire, le Lynx, doit sa disparition prochaine, si ce n'est un fait accompli, à ses déprédations et peut-être aussi à la beauté de sa fourrure. Confiné dans les régions montagneuses, le Lynx habitait les parties élevées et boisées des Hautes et BassesAlpes, de l'Isère, de la Dordogne et du Jura. On manque toutefois de documents précis sur les captures faites dans ces différentes régions. Le frère Ogérien a cependant établi, d'après des renseignements de la Préfecture de Lons-le-Saulnier, que, dans le Jura, les deux derniers spécimens auraient été tués en 1824 et 1834.

» Aujourd'hui, on aurait peine à citer, dans les Alpes françaises, de récentes captures, aussi n'entendrez-vous peut-être pas sans intérêt les derniers renseignements que j'ai pu recueillir. Un de mes correspondants, M. Berlie, de Tournoux, bien connu des ornithologistes, m'écrivit à la date du 6 février 1886, qu'en avril 1872, il apprit au village de Vars, dans les Hautes-Alpes, qu'un Lynx venait d'être tué dans les environs de Guillestre. Il se hâta de s'y rendre pour obtenir sa dépouille, mais l'animal avait été porté à Embrun et vendu à vil prix. Puis, après m'avoir décrit le refuge des Lynx, sur un petit plateau couvert de blocs éboulés, situé sur la haute montagne qui domine la vallée de Seillac, il ajoute ces mots : « C'est là que pour la première fois je remarquai, en frissonnant, les traces de ces sanguinaires félins ».

" Si le Lynx se montre encore dans cette région de la chaîne alpine, on peut dire qu'il est complètement détruit, et depuis bien des années déjà, dans les Pyrénées françaises. L'histoire n'en a du reste enregistré que trois captures dont nous ne possédons même pas les dates précises.

» En 1821, Companyo, répondant à G. Cuvier, qui le priait de vouloir bien le renseigner sur l'existence du Lynx dans les Pyrénées, lui écrivit qu'un sujet avait été tué dans la forêt de Formiguères située dans les Pyrénées occidentales.

» Plus tard, dans son Catalogue des Mammifères, qui date de 1841, le même auteur signale un second Lynx, provenant de Salvanère,


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déposé au Musée de Perpignan. Un troisième sujet, enfin, dont on a conservé le souvenir, aurait été tué, me dit M. Gourdon, il y a 45 ans environ, dans les forêts de pins de la base du pic de Paderme, sur le versant espagnol, à deux heures de marche de la frontière, par un habitant de la petite ville de Venasque.

» Le Lynx a donc disparu de la chaîne des Pyrénées, ne laissant, on le voit, comme preuve de son existence ancienne, qu'une seule dépouille dans les collections françaises.

» D'autres Carnivores diminuent sans doute et deviennent assez rares ; de ce nombre sont le Chat sauvage et l'Ours brun. La Genette même serait, dit-on, en voie de disparition dans les départements méridionaux; mais elle se maintient encore en nombre dans certaines régions, particulièrement en Vendée, d'où les fourreurs de Nantes reçoivent de nombreux sujets, surtout lorsque la terre est couverte de neige.

» Je ne pousserai pas le culte de la Zoologie jusqu'à demander que des mesures soient prises pour arrêter la destruction, en France, des animaux carnassiers. Tout en les livrant à la vindicte publique n'oublions pas cependant qu'il est temps de recueillir les dernières pages de leur histoire, et reportons notre sollicitude sur les espèces inotfensives dont la disparition n'a pour cause que l'appât du gain et souvent même le plaisir de la destruction.

» De ce nombre est le Castor, sur lequel M. Valéry Mayet nous a présenté une intéressante étude au Congrès de zoologie de 1889. Récemment, M. Galien Mingaud a de nouveau plaidé la cause de cet intéressant animal.

» Chacun sait que le Castor existe encore sur le Gardon, sur le Rhône, entre Arles et Pont Saint-Louis, et sur le Petit-Rhône, entre Beaucaire et la mer. M. Valéry Mayet évaluait dernièrement le nombre des Castors, encore vivants en France, à moins d'un cent, 70 ou 80 seulement. Une prime de 15 fr., allouée pour chaque capture, par le Syndicat des digues du Rhône, qui s'exagérait les dégâts produits par ces animaux, allait, à bref délai, produire un effet décisif. Emu de ces funestes résultats, notre collègue prit en mains la cause de l'inoffensif animal et obtint, en 1891, la suppression de la prime. Cette mesure semble avoir produit l'effet qu'on en attendait. La chasse est devenue moins active et l'on peut espérer avoir momentanément arrêté la disparition de l'espèce.

" Parmi les Ruminants, je citerai le Bouquetin qui tend, en ce moment, à disparaître des Alpes et des Pyrénées. C'est une des pertes importantes que nous avons à constater pour la zoologie française.


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" Dans les Alpes, en effet, le Bouquetin ne fait plus d'apparitions sur notre territoire, ni même sur les montagnes de la Suisse Il est aujourd'hui cantonné sur le versant italien, dans les Alpes piémontaises. Quelques petites troupes habitent le Mont-Rose, d'autres, plus rapprochées de la France, vivent à proximité de la HauteSavoie, sur les hauts sommets de Courmayeur qui dominent la vallée d'Aost. Bien qu'une loi sévère et une surveillance active les protègent, les braconniers font assez de victimes pour qu'il soit expédié, chaque année, dans les Musées de province, plusieurs de ces animaux.

" Le Bouquetin des Pyrénées, qui constitue une race distincte de celui des Alpes, est aujourd'hui refoulé sur le versant espagnol. Il ne se montre même plus sur la Maladetta. Le dernier sujet de cette région fut tué, en effet, il y a environ vingt ans, dans la vallée de Malibierne et apporté à Guillaume III de Nassau, roi de Hollande, qui se trouvait alors à Luchon. On lui en demanda le prix exorbitant de 1.000 francs, qui ne fut pas consenti. Dix ans plus tard, la peau fut vendue, sans les cornes, pour naturaliser. On peut donc se demander, non sans quelque inquiétude pour l'étude de nos races locales, de quelle parure est aujourd'hui ornée la tête du dernier Bouquetin de la Maladetta (1).

" Quelques sujets habitent encore, sur le versant espagnol du cirque de Gavarni, la région du Mont-Perdu, dans la vallée d'Arras, appelée aussi Ordessa, dépendant des villages de Torla et Fanlo.

» Ils y recherchent, dans les régions élevées, les corniches étroites, les plus difficilement accessibles, formées par les bancs verticalement redressés des calcaires nummulitiques. Les succès de sir Brück, qui s'est fait un nom comme sportsman, par sou intrépidité et ses aventures à la chasse du Bouquetin des Pyrénées, n'ont pas été étrangers aux mesures prises, il y a environ dix ans déjà, par les communes espagnoles pour arrêter l'extermination de l'espèce.

» Enfin, parmi les Cétacés, la Baleine des Basques, Balaena biscayensis, ne fait plus que de rares apparitions sur nos côtes. Sa pêche fut, au moyen-âge, dans le golfe de Gascogne, sur les côtes de France et d'Espagne, la source d'une active industrie. Dès le XVIIIe siècle, l'espèce était devenue rare, et, aujourd'hui, la capture d'un de ces animaux est un fait assez intéressant pour qu'il soit consigné dans les publications scientifiques. Cette diminution doit être attribuée, sans doute, à la pêche immodérée qui en a été faite ;

(1) Les cornes et le crâne font partie de la collection de M. Maurice Gourdon.


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mais elle a aussi sa source dans les moeurs de l'animal qui favorisent son extinction : les mâles en effet demeurent au large, tandis que les femelles, après avoir mis bas, se rapprochent des côtes, en janvier ou février, avec leurs baleineaux. L'histoire a relaté leur amour maternel qui leur fait affronter tous les dangers plutôt que d'abandonner leur progéniture.

» J'en arrive à la diminution progressive des Oiseaux qui préoccupe les ornithologistes au point qu'un Comité international s'est constitué pour demander, en faveur de la gent emplumée, l'intervention des pouvoirs publics. Assurément, le nombre des Oiseaux a diminué d'une façon notable et tous ceux qui ont acquis déjà une assez longue expérience sont là pour le constater. Leurs craintes sont donc justifiées.

» Certaines espèces, ne trouvant plus d'endroits assez retirés pour se reproduire en paix, ont à peu près abandonné notre pays.

» L'Outarde barbue, qui se reproduisait autrefois en assez grand nombre dans les immenses plaines de la Champagne, aux environs de Châlons-sur-Marne, en a complètement disparu. En 1849, sur les renseignements qui lui étaient communiqués par le Dr Dorin, Degland écrivait que ce bel oiseau se reproduisait encore chaque année sur quelques points seulement des environs de Châlons; mais qu'il avait déjà cessé de nicher dans la Champagne pouilleuse. Aujourd'hui, la grande Outarde n'est plus un oiseau indigène. Elle a quitté la France pour n'y faire que de rares apparitions dans les hivers rigoureux et regagner ensuite les vastes plaines de l'Espagne et du Bas Danube.

» Le grand Coq de Bruyère, le Tétras à queue fourchue, la Gelinotte, sont des Oiseaux des régions montagneuses dont l'existence est de plus en plus menacée.

» Le Héron cendré ne trouve plus, en France, de localités assez sûres pour y fonder des colonies. Les héronnières des environs de Fontainebleau, si propices du temps de François Ier ont disparu, et, à leur suite, celles qui se trouvaient encore disséminées sur différents points de la France. En Bretagne, la héronnière citée, dans le Finistère, au Château de Cosribin (1), commune de Guipavas, près Brest, n'aurait jamais existé, d'après l'enquête que j'y ai pu faire, et celle de Bronolou, près Carhaix, a disparu vers 1872, en même temps que les Chênes, les Hêtres et les Conifères séculaires qui entouraient le château. Aujourd hui, on ne connaît plus, en France, qu'une héronnière, celle d'Ecury-le-Grand, dans la Marne, établie

(1) Les trois règnes de la nature, I, 1864.


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dans le parc de la famille de Sainte-Suzanne, où elle est heureusement l'objet d'une surveillance active.

» Le Flamant au plumage rose et aux ailes de feu, l'un des plus grands et des plus beaux Oiseaux de l'Europe, ne se reproduit, en France, que sur un des points les plus difficilement accessibles des immenses plaines marécageuses de la basse Camargue où il forme une colonie, dont l'existence est des plus précaire. Peut être même, ces Oiseaux avaient-ils disparu pendant quelque temps, car, en 1850, Jaubert et Barthélemy-Lapommeraye ne craignaient pas d'écrire que « les Omelettes de feu M. Grespon d'une part et, de l'autre, la culture du riz les en avaient expulsés. » Les Flamants sont cependant toujours établis dans la basse Camargue : leur haute stature et leur port majestueux, sous l'action du mirage, les font ressembler à une armée qui s'avancerait à l'horizon. Ils ont repris possession de leurs places à nids; mais sans cesse inquiétés, ils peuvent disparaître pour ne plus revenir. Des mesures sévères pourraient donc seules entraver cette perte dont est menacée d'un moment à l'autre l'Ornithologie française.

» Je ne multiplierai point ces citations ; mais je dois ajouter cependant qu'on ne peut se rendre compte des pertes que subit aujourd'hui l'Ornithologie de la France, qu'en explorant nos côtes et principalement les îlots et les récifs qui les avoisinent. Mon intention n'est point de vous faire parcourir les falaises maritimes, pas plus que de vous inviter à débarquer sur les innombrables récifs qui entourent la Bretagne. Dans cette dernière région, que de changements cependant se sont opérés depuis un petit nombre d'années.

» Les phares, les sémaphores, les sirènes, si nécessaires à la navigation, se sont multipliés sur les côtes et les principales îles; des constructions se sont élevées sur des îles jusque-là inhabitées. Sur les moindres îlots s'établissent, pendant la belle saison, dans des cabanes ou même de simples anfractuosités de rochers, de malheureux pêcheurs ; ailleurs, ce sont des Moutons que l'ou parvient à débarquer, non sans danger, et que l'on abandonne sur des récifs escarpés, recouverts, au sommet, d'une maigre pelouse; partout enfin, la pêche se pratique avec ardeur, et, si le temps le permet, le pêcheur se délasse des fatigues de son dur métier, en descendant sur les îlots pour se livrer à la récolte des oeufs.

» Il en résulte que, chaque année, nous voyons les oiseaux de mer diminuer de nombre, changer de résidence ou abandonner quelques-unes de leurs places à nids.


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" Il n'est même pas impossible que quelques espèces aient disparu de jà sans avoir laissé des traces de leur existence.

» Permettez-moi, Messieurs, de vous citer, en terminant, un exemple qui justifie assez cette supposition.

» Le Puffin mank ou des Anglais qui se tient habituellement en mer pour n'atterrir qu'à l'époque des nichées, se reproduit sur les îlots des côtes occidentales des îles Britanniques, dans des terriers qu'il se creuse à l'instar des Lapins avec lesquels il fait parfois compagnie. Au moment de la reproduction, on le voit cependant, en bandes nombreuses, longer les côtes de Bretagne, à la poursuite de bancs de sardines, et, il y aurait lieu d'être surpris de sa présence, à cette époque, dans nos parages, si on ne constatait que ces sujets ne sont pas en état de se reproduire.

» Cependaut, un jour, le hasard me fit abattre, en mer, dans le voisinage de la presqu'île de Crozon, une femelle dont les signes extérieurs et l'examen anatomique attestaient qu'elle avait pondu, probablement le jour même. Elle ne pouvait donc venir des côtes d'Angleterre.

» Dès ce moment, j'eus le ferme espoir de découvrir la retraite de celle espèce dans les parages d'Ouessant ou de Molène. Mes prévisions ne tardèrent pas à se réaliser. Le 27 mai 1880, arrivé au terme de mes recherches ornithologiques sur les côtes de Bretagne, dont j'avais exploré toutes les sinuosités et tous les récifs, je reconnus enfin, sur l'îlot le plus avancé en mer, de ce dernier archipel, celui de Bannec, quelques terriers de Puffins des Anglais. Rien du reste ne décelait, par ailleurs, la présence de ces Oiseaux qui, pour ne pas être découverts, restent cachés tout le jour et prennent des habitudes nocturnes pendant leur séjour sur les lieux de reproduction. Les terriers se trouvaient dans le sable meuble, un peu à l'écart d'autres trous habités par des Macareux. Mais presque tous avaient été fouilles par une famille de pêcheurs, venue sur l'île passer la belle saison, avec des volailles et des moutons, dans une misérable masure. Je sondai, avec un bois, les rares terriers intacts et, de l'un d'eux, je retirai, en allongeant le bras, un couple de Puffins, établi sur son nid, sans pouvoir atteindre l'oeuf qu'il devait contenir. Après les avoir examinés, je les remis dans leur trou dont ils gagnèrent rapidement le fond. Je parcourus ensuite le reste de l'île examinant le sol, sans découvrir de nouvelles traces de Puffins, puis, en revenant à mon embarcation je me dirigeai vers une croix, plantée dans le sable et déjetée par le vent. Pour unique inscription elle portait « Madame Valanzuela née Martin ». Là aussi reposaient


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les restes de trois hommes qui avaient succombé dans le même naufrage. Groupés autour de ce tertre se voyaient les orifices béants de quelques terriers qui s'enfonçaient obliquement sous les tombes. Des plumes de Puffins répandues à l'entrée ne laissaient aucun doute sur l'existence d'Oiseaux retirés dans ces profondeurs.

» Aucune main n'y avait porté atteinte. Par respect, les pêcheurs et les habitants de l'île avaient épargné ces sinistres retraites dans lesquelles huit ou dix couples de Puffius des Anglais, les seuls sans doute, qui existassent sur les côtes de France, vivaient en paix à l'abri des morts.

» J'emportai de cette visite une vive impression en songeant à quelle étrange circonstance cette espèce devait, sur nos côtes, le prolongement de son existence.

" Je termine, Messieurs, cet exposé bien incomplet de nos préoccupations à l'égard de certains Vertébrés de la faune française en vous remerciant, encore une fois, de l'honneur que vous m'avez fait en m'appelant à la présidence de cette belle fête de famille.

» Heureux de me retrouver au milieu de vous, je saisis, avec une indicible satisfaction l'occasion qui m'est donnée de boire à la prospérité de la Société zoologique de France, à son dévoué Secrétaire général M. Raphaël Blanchard et à son savant président M. Filhol, qui dirige avec tant d'autorité vos travaux ».

M. le prof. FILHOL, en réponse au discours de M. Bureau, lui adresse alors l'allocution suivante :

« Monsieur,

» C'est pour moi un véritable plaisir d'avoir à répondre, ce soir, à votre discours. Tout d'abord parce que le souvenir d'un passé déjà lointain revient à mon esprit, ensuite parce que je tiens en grand honneur et grande estime votre vie et vos oeuvres scientifiques.

» C'est en 1871 que j'ai eu l'honneur de vous connaître, et cela, dans cette petite maison du Jardin des Plantes, située au milieu d'arbres et de fleurs, où se trouvait être installé le laboratoire de notre maître H. Milne-Edwards. C'était là que sous la direction de l'illustre savant, puissamment secondé déjà par son fils, je venais au sortir du concours de l'Internat chercher à agrandir mes connaissances en étudiant les sciences naturelles. Je ne me doutais guère que vingt-sept ans après j'aurais l'honneur de présider la Société zoologique de France et de répondre à un discours prononcé par un jeune homme assis à une table voisine et qui composait un travail du plus haut intérêt sur la mue du bec de ces Oiseaux aux formes


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et aux allures si étranges qu'on nomme les Macareux. En effet ce n'était qu'un complément d'instruction que je venais chercher dans cette maison si hospitalière, car l'exercice de la chirurgie était à ce moment le but réel de ma vie.

» Mais il paraît qu'il existe dans les laboratoires de zoologie un microbe particulier, non encore décrit, mais dont les effets ne sauraient être mis en doute. Sous son influence et je n'en parle pas seulement par ma propre expérience, car je fus une de ses victimes, mais d'après de nombreux faits survenus autour de moi, tous les projets formés depuis longtemps sur la direction qu'on donnera à son existence et qui paraissaient immuables, disparaissent et l'on ne songe qu'à se consacrer à l'étude de la nature. Tous les deux nous avons subi l'influence de cet infiniment petit, mais de façon inégale. D'abord quand je vous rencontrai vous étiez complètement contaminé et d'autre part, le virus qui vous avait frappé était beaucoup plus virulent que ne le fut celui qui devait m'atteindre. L'action fut telle sur vous qu'en quelques années, tout ce qui ne se rapportait pas au culte des sciences naturelles vous laissait indifférent. A un ami, bien dévoué, qui vous demandait pourquoi vous ne vous mariez pas, vous répondiez : « Mais que ferais-je d'une femme, n'ai-je pas déjà épousé la science! » Comme je le disais, il n'y a qu'un instant, l'action microbienne fut moins dominatrice sur moi, elle se montra aussi plus atténuée sur beaucoup de nos confrères réunis ici ce soir. Nous pûmes conserver un peu la libre disposition de nous-mêmes et nous devînmes des Bigames, et des Bigames très heureux. Je regrette que vous n'ayez pu nous imiter et jouir des plaisirs de notre Mormonisnie d'un genre tout nouveau.

» Issu d'une de ces très anciennes et très grandes familles bourgeoises, qui, hélas, disparaissent si vite à notre époque, dans lesquelles sans bruit, sans éclat, bien aimer son pays et le bien servir, fut considéré comme le premier et le plus sacré des devoirs, vous fûtes amené tout jeune, par les exemples qu'on vous rappelait, par ceux qui s'offraient autour de vous, à mépriser une vie de bien-être et d'oisiveté et à en lui préparer une de travail, de labeur, de dévouement incessant à la science.

» L'exemple de votre frère aîné, aujourd'hui notre cher collègue du Muséum, ne devait-il pas aussi agir profondément sur votre esprit. A l'époque à laquelle je vous connus, vous le trouviez à Paris, mais votre séjour auprès de lui ne fut pas de longue durée. A peine le travail, que vous étiez venu achever était-il terminé, à peine aviez-vous acquis votre diplôme de médecin, que vous repre-


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niez la route de Nantes.Vous obéissiez en ce moment à une pensée d'une délicatesse infinie : un enfant en dehors du foyer, c'était déjà beaucoup pour ceux qui y restaient, deux, cela eût été trop. Et c'est alors que vous devîntes, de par votre admirable volonté, je ne dirai pas un savant de province, car on joint à ces mots un certain esprit de raillerie, mais un savant en province.

» Pourtant la vie de Paris, cette vie de lutte incessante, eût plu à votre esprit et grâce à votre énergie, grâce à votre amour passionné du travail vous seriez devenu un des meilleurs parmi les meilleurs.

» N'est-ce pas en effet au concours que dès le début de votre vie scientifique vous demandez la situation que vous aurez. En 1872, vous vous présentez au concours de l'internat des hôpitaux de Nantes et vous êtes reçu le premier; en 1877 vous devenez par le concours chef de travaux à l'école de Médecine de la même ville, enfin, en 1880 vous concourez une dernière fois et vous obtenez le titre de Professeur.

" Fixé ainsi définitivement à Nantes vous trouvez que les fonctions d'enseignement que vous avez à remplir ne sont pas si absorbantes, qu'elles ne vous laissent quelques instants de liberté. A quoi allez-vous les utiliser, car avec votre caractère vous ne sauriez admettre qu'ils fussent perdus, qui allez-vous en faire profiter?

» Vous allez en faire profiter votre ville natale, et cela en organisant un Musée d'Histoire naturelle, des plus beaux et surtout des plus instructifs qu'il y ait en France.

» Le goût des sciences naturelles fut dès le commencement de ce siècle très répandu dans cette portion de la Bretagne que vous habitez. Nous voyons dès 1802, des amateurs léguer en mourant leurs collections à la ville de Nantes, établissant ainsi les premières assises d'une oeuvre à laquelle était réservé un si grand avenir de prospérité. La Municipalité comprit l'importance et la valeur des dons qui lui étaient faits ; elle les accueillit avec reconnaissance et ils furent installés dans un local spécial. Ces exemples ne tardèrent pas à avoir d'heureuses conséquences. De nouvelles collections vinrent s'ajouter aux premières et il arriva vite un moment où il fut nécessaire de songer à les abriter dans des salles plus vastes que celles où elles se trouvaient. On ne prévoyait pas alors que l'élan donné ne cesserait pas et que les richesses scientifiques afflueraient si nombreuses dans le nouveau Musée et que celui-ci, en quelques années, deviendrait encore insuffisant.

» En 1875, la Municipalité inaugura un grand bâtiment, qu'elle venait de faire construire, où devaient être aménagées les collections


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et dont les locaux se trouvaient être assez vastes pour assurer leur développement futur. La construction des salles, leur ordonnancement fut fait d'une manière parfaite, témoignant d'une grande intelligence et d'une grande bonne volonté de la part de ceux qui y présidaient.

» C'est dans ce Musée que vous êtes entré comme Directeur en 1882 et quelque fut sa prospérité à cette époque, l'on peut dire que ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il a pris son véritable essor.

» Les collections de zoologie étaient importantes, mais elles étaient montées sans goût et déjà, beaucoup des objets qui les composaient se trouvaient être altérés, quels qu'aient été les soins employés à les préserver. Aussi, peut-on dire qu'en dehors de la collection de Mollusques et de celle de Minéralogie, tout était à refaire. Ce travail énorme ne vous effraya pas et l'isolement dans lequel on se trouve en province et qui rend souvent difficiles des actes à accomplir ne vous donna aucune inquiétude. Vous vous dîtes qu'avec la bonne volonté et la persévérance, on vient à bout de tout, et vous eûtes raison.

» Votre dévouement amena bientôt des esprits éclairés, aimant les choses de la nature, à se grouper autour de vous. On s'intéressa à votre oeuvre, on prit de plus en plus goût aux sciences naturelles. Enfin, le moment vint où tout ces bons sentiments prirent corps et où se fonda, en 1891, venant établir sa demeure dans votre Musée, montrant ainsi combien elle liait son existence à la sienne, la Société des Sciences naturelles de l'Ouest. Une clause de ses statuts disait, qu'elle faisait don au Muséum de Nantes, non-seulement des livres qu'elle recevrait en échange de ses publications, mais encore de toutes les acquisitions que ses ressources lui permettraient de faire. Aujourd'hui sa prospérité lui a permis, tout en publiant de beaux bulletins, de capitaliser en moins de sept ans 8,000 fr. Et j'ajouterai qu'il est dit, que si elle venait à se dissoudre, le capital qu'elle aurait accumulé deviendrait la propriété du Musée.

» C'est là je crois un des exemples les plus remarquables de solidarité scientifique, qui puisse être cité et un de ceux qu'on ne saurait trop faire connaître Quel contraste entre ce concours de bonnes volontés, s'unissant pour faire grandir et prospérer l'oeuvre commune, et le spectacle que nous donnent certains centres scientifiques, où des sociétés rivales se forment pour lutter les unes contre les autres, où les passions, les intérêts personnels interviennent seuls, alors que de grands établissements comme votre Musée, deviennent les victimes de cet état lamentable de choses.


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» L'on peut dire qu'à partir du moment où la Société d'Histoire naturelle de l'Ouest vint donner son appui à votre Muséum, l'avenir de celui-ci fut assuré. La ville vous accordait un crédit suffisant, l'État en différentes occasions vous témoignait de l'intérêt qu'il portait à votre oeuvre, le Muséum participait à l'accroissement de vos collections, des dons, et des dons très importants devenaient de plus en plus nombreux.

» Il fallait songer à aménager toutes les richesses qui affluaient et à en tirer le plus grand profit, d'une part pour les savants, d'autre part pour l'instruction du public. C'est alors que vous conçûtes un plan, et un plan excellent. Etablir des collections générales, grâce auxquelles l'éducation se ferait aisément et des collections régionales se rapportant aux départements de la Vendée et de la Bretagne, qui feront connaître d'une manière aussi complète que possible l'Histoire naturelle de ces provinces. Vous vous mîtes resolument à l'oeuvre, et en quelques années vous avez constitué des séries régionales admirables de zoologie, de botanique, de géologie, de minéralogie. Vous avez ainsi fait de votre Musée, non-seulement un établissement des plus beaux et des plus riches de province, mais incontestablement le premier pour la rigueur des déterminations scientifiques et la précision des renseignements qui accompagnent les échantillons.

» Vous avez donné là, Monsieur, un bel exemple. La Société zoologique de France ne saurait trop souhaiter de voir se développer le goût de ces collections régionales dont vous avez compris toute l'importance et la grande valeur. Aujourd'hui, profondément reconnaissante de tout ce que vous avez fait pour l'avancement des sciences et cela d'une façon si modeste, si désintéressée, ne songeant à faire le bien que pour le bien, elle vous transmet par ma voix, tous ses plus sincères remerciements.

» Permettez-moi, Messieurs, d'adresser un souvenir à tous ceux de nos Confrères qui n'ont pu se joindre à nous ce soir, et plus spécialement à l'un d'entre eux, qui fut toujours un des fidèles de nos réunions annuelles, à M. Lenier, qu'un deuil cruel éloigne de nous.

» Lui aussi a fait beaucoup pour les sciences naturelles. Le Musée du Havre, qu'il dirige, renferme des collections de paléontologie locale admirables et je suis sûr d'être votre interprète en l'assurant de notre bien sincère sympathie et en lui témoignant toute l'estime que nous avons pour son oeuvre scientifique.

» Je bois, Monsieur, à votre santé, à la réalisation de tous vos


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voeux, de toutes vos espérances, à la prospérité de l'oeuvre à laquelle vous consacrez votre vie.

M. R. BLANCHARD, Secrétaire-général, préseute les excuses des personnes qui n'ont pu assister au banquet, il remercie les membres présents et en particulier ceux de province. Il adresse les remerciements de la Société à M. CLÉMENT, auteur du menu artistique, et à M. L. PETIT, qui, comme les années précédentes, a voulu que les convives pussent rapporter chez eux de gracieux souvenirs du banquet.

M. le Dr J. GUIART, Secrétaire-général adjoint, adresse alors à la Société quelques paroles de remerciements :

« Permettez-moi, Messieurs et chers Collègues, de profiter de ce que vous êtes rassemblés ici en grand nombre pour remercier la Société Zoologique de France du grand honneur qu'elle m'a fait en m'appelant à son bureau en qualité de Secrétaire-général-adjoint. J'associe dans une môme reconnaissance la Société zoologique tout entière qui m'a proclamé et le Conseil qui a bien voulu me présenter à vos suffrages. Je vous remercie tous, mes chers Collègues, mais vous voudrez bien me permettre d'adresser un hommage public de reconnaissance à M. le professeur R. Blanchard qui, depuis que je l'ai connu parmi vous, n'a cessé de me combler de ses faveurs. Grâce à lui je suis assuré maintenant de résider à Paris, et de pouvoir dès lors assister régulièrement à nos séances. La vie que nous menons en commun dans le même laboratoire lui permet de me familiariser avec les difficultés du Secrétariat général et je vous promets de ne point lui marchander mon dévouement. Je n'aurai du reste d'autre objectif que de suivre ses traces car je suis certain que ce sera pour moi le meilleur moyen de mériter votre approbation et de conserver la Société zoologique dans le degré de prospérité où M. Blanchard a su l'élever avec l'aide du Conseil et des Présidents qui se sont succédé.

» Mais avant de terminer, permettez-moi de vous rappeler que, pour maintenir la Société prospère, il est besoin du dévouement constant de chacun de nous. Durant la seule année qui vient de s'écouler, j'ai eu le plaisir d'amener à la Société dix membres actifs nouveaux. Je voudrais voir mon exemple suivi par un plus grand nombre, car il faut que de nombreux adhérents nous viennent sans cesse ; par là nous serons riches et partant plus florissants. Au cours de l'année 1897 nous avons eu à enregistrer 30 membres nouveaux, ce qui porte le nombre actuel de nos Membres actifs à 346, déduc-


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tion faite des trois décès que nous avons eu à déplorer et des personnes que nous avons dû rayer pour refard dans le paiement des cotisations. Nous avons eu également à enregistrer un Membre honoraire, un Membre correspondant et deux Membres donateurs. » Je me permets d'adresser nos sincères remerciements à ceux de nos collègues qui ont bien voulu contribuer à venir grossir nos rangs. La Société zoologique de France fera tout ce qui dépendra d'elle pour leur donner toute satisfaction, mais elle leur demande en échange de nous amener à leur tour de nouveaux adhérents. Ce sera le meilleur moyen de faire plaisir à leurs ainés, et tous seront les bienvenus, car il n'y a, à la Société zoologique de France, que des Collègues, j'ose dire des amis dévoués, n'ayant d'autre but que de se rendre utiles les uns aux autres pour le plus grand bien de la Zoologie. »

Le vendredi 25 février, à huit heures et demie du soir, la Société s'est réunie en séance extraordinaire, dans la grande salle de la Société nationale d'acclimatation de France, pour entendre la conférence de M. le professeur CUÉNOT, sur les moyens de défense chez les animaux. Cette conférence, dont on trouvera le texte ci-après, était accompagnée de nombreuses projections à la lumière oxhydrique. M. le président d'honneur s'est fait ensuite l'interprète de la Société et des personnes présentes, en adressant ses remerciements à M. le professeur Cuénot.

LES MOYENS DE DÉFENSE CHEZ LES ANIMAUX

PAR

L. CUENOT,

Chargé de cours à l'Université de Nancy (1).

Mesdames, Messieurs,

La Société Zoologique de France ayant bien voulu me charger de la conférence à l'occasion de sa Réunion générale annuelle, j'ai choisi comme sujet un épisode de la lutte pour l'existence, l'histoire des moyens de défense.

(1) Conférence faite le 25 février 1898, à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle de la Société.

Bull. Soc. Zool. de Fr. 1898.

XXIII. — 5.


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Aux yeux superficiels, la Nature apparaît calme, paisible, égayée par les Oiseaux, les Insectes qui voltigent de fleur eu fleur, peuplée par des milliers d'êtres qui jouissent dans la plénitude de leur vigueur d'une existence en apparence exempte de soucis ; mais ce qu'on ne voit pas, et ce qui est cependant la réalité, c'est que l'Oiseau cherche à dévorer les Insectes, l'Insecte cherche à en manger d'autres ou à échapper à ses ennemis ; on ne voit pas la recherche quotidienne, incessante de la nourriture, cette mêlée que les Grecs nommaient d'un mot si expressif, le mangement réciproque des êtres (âXX7]Xo<payi'a). Dans une région donnée, les dévorants et les dévorés se maintiennent dans un état d'équilibre instable, d'harmonie, aurait-on dit autrefois, de sorte que bon an, mal an, le nombre des individus d'une même espèce reste à peu près le même; cet équilibre est la résultante d'une quantité de conditions complexes, parmi lesquelles les moyens de défense jouent un rôle important.

Grâce à ceux-ci, dans une espèce quelconque, il échappe toujours aux attaques un nombre suffisant d'individus qui perpétuent l'espèce ; les malchanceux qui succombent suffisent à entretenir la vie d'un certain nombre de carnassiers.

Les moyens de défense sont extraordinairement variés, et pour ne pas nous y perdre, nous serons forcés de les catégoriser d'une façon plus ou moins naturelle et de faire un choix d'exemples.

I. FUITE, AUTOTOMIE. — Quand l'assailli n'a pas été surpris et étourdi du premier coup, il prend la fuite, se mettant hors de portée d'un coup d'aile ou d'un saut brusque; beaucoup d'espèces munies de longs appendices faciles à saisir y ajoutent un perfectionnement, l'autotomie. Avez vous poursuivi des Lézards? Si on cherche à les arrêter dans leur fuite rapide en saisissant leur longue queue, neuf fois sur dix, elle se brise, un morceau se tortillant comme un ver vous reste dans la main, et le Lézard mutilé, profitant de votre immanquable stupéfaction, disparaît au plus vite. Prenez un peu brusquement une Sauterelle par une de ses grandes pattes, elle vous la laissera bien entière et s'échappera d'un saut, sacrifiant la partie pour sauver le tout. Les Crabes de nos côtes, les Faucheurs à longues pattes (Phalangium), et bien d'autres encore, présentent le même phénomène.

Comme tous les moyens de défense, ce n'est pas un acte raisonné, volontaire ; c'est un pur réflexe, c'est à-dire un acte involontaire, de même nature que l'abaissement brusque des paupières au devant de l'oeil menacé d'un choc ; il faut, pour le déterminer, une


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pression assez forte qui puisse impressionner le nerf de la patte; comme vous le montre cette photographie, on peut ainsi faire tomber successivement toutes les pattes d'un Crabe, qui ne se doute pas que la vie lui devient impossible. Attachez un Lézard par la queue, sans que le lien soit trop serré, le patient se débattra, mais l'autotomie libératrice ne se produira pas, tant qu'une blessure n'aura pas déterminé l'ébranlement nécessaire pour mettre en jeu le réflexe. La rupture est déterminée par une contraction musculaire brusque qui casse l'organe en un point de moindre résistance, disposé de telle façon qu'il n'y a aucune hémorragie par la surface sectionnée.

Il est certain qu'à l'état de nature, l'autotomie doit être d'un fréquent usage; on trouve communément des Crabes qui n'ont pas leurs pattes au complet ou des Lézards à queue tronquée; la perte est d'ailleurs de minime importance, une nouvelle queue, de nouvelles pattes se reformant assez vite à la place des anciennes. La Sauterelle n'a pas le même avantage ; la rupture de la patte est un acte héroïque qui la laisse boiteuse pour le restant de ses jours.

II. CUIRASSE, PIQUANTS. — Beaucoup d'animaux, tels que les chevaliers du moyen-âge entièrement bardés de fer, sont enfermés dans une cuirasse à l'épreuve de la griffe et de la dent, formée soit par l'endurcissement de la peau comme chez les Tatous, les Tortues, beaucoup d'Insectes, soit dans une enveloppe calcaire, comme la coquille des Mollusques, dans laquelle l'animal peut s'abriter à la moindre attaque, ou encore par un abri emprunté au monde extérieur (Pagures, larves de Phrygane et de Cryptocéphale).

Ces derniers n'ont qu'une cuirasse partielle, un casque si l'on veut, le reste du corps étant très mou ; ils le protègent en traînant après eux une cuirasse empruntée, dans laquelle l'animal entier peut se blottir en cas de besoin, en fermant l'orifice par son casque céphalique. Le Pagure ou Bernard l'Ermite, si abondant sur nos plages, s'empare d'une coquille vide, de taille proportionnée à la sienne, à laquelle il se cramponne solidement par deux crochets situés à l'extrémité du corps ; il ne dépasse par l'ouverture que la tête et les pattes, ce qu'il faut pour marcher et manger. La larve de Phrygane, habitant les ruisseaux, se fabrique elle-même un tube avec ce qu'elle trouve autour d'elle: morceaux de bois, cailloux, etc., qu'elle cimente et relie par un solide tissu de soie; la larve du Cryptocéphale, petit Coléoptère terrestre, utilise tout prosaïquement ses propres excréments et en façonne une coque résistante qu'elle traîne avec elle (fig. 1).


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Chez les petits Coléoptères qui n'échappent à leurs congénères carnassiers que grâce à leur cuirasse, l'épaisseur et la dureté de. celle-ci ont moins d'importance que sa forme bombée et le poli de sa surface (Coccinelle, Timarche); les mandibules des carnassiers glissent sur elle sans pouvoir l'entamer, tandis qu'ils déchirent rapidement des cuirasses plus solides, mais qui offrent des ornements servant de points d'appui.

La cuirasse peut être lourde à porter, mais quel abri incomparable

incomparable elle est bien ajustée ! La Tortue qui rentre dans sa carapace la tête et les pattes, pour un temps indéterminé, capable de lasser la patience la plus robuste, est à l'abri de tout dommage, à moins d'employer le procédé de l'Aigle dont nous

parle La Fontaine; un Tatou de la République Argentine, le Dasypus tricinctus L., s'enroule sur lui-même et devient une boule roulante, sans le moindre point vulnérable, contre laquelle les Chiens s'acharnent en vain. Les Pangalins revêtus d'écailles pointues, s'enroulent également, ne laissant dépasser que la queue, encore mieux protégée que le reste du corps ; les Léopards qui les attaquent souvent, paraît-il, se blessent aux écailles, sans pouvoir entamer l'animal.

Quelques animaux ont, à la place de la cuirasse unie ou écailleuse, un revêtement de piquants aigus, comme les Porcs Epics, les Hérissons, les Echidnés, les Diodons, les Oursins et bien d'autres ; à la moindre émotion, les piquants s'érigent, menaçants de toutes parts, mettant en sang le teméraire qui ose affronter leur contact. Bien des chasseurs ont pu voir la piteuse figure d'un Chien de chasse aux prises avec un Hérisson, lorsque ce dernier, en s'enroulant, s'est transformé en une inabordable pelote d'aiguilles.

Piquants actifs. — Au lieu d'agir d'une façon passive, par leur simple présence, les piquants peuvent devenir des armes blanches redoutables, dont l'animal cherche à frapper l'assaillant, à défaut de griffes ou de dents. Les Uromastix, Lézards d'Asie et d'Afrique, dont on voit souvent la dépouille chez les marchands de curiosités, ont le corps nu, mais la queue est revêtue de rangées d'épines courtes et pointues, en manière de masse d'armes ; lorsqu'on les

Fig. 1. — Larve de Cryplocephalus avec sa coque protectrice : X 3.


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saisit, ils se défendent en donnant de violents coups de queue de droite et de gauche.

Sur nos côtes, on rencontre assez souvent une Raie très redoutée des pêcheurs, la Pastenague (Trygon pastinaca Cuv.); elle porte sur la queue (fig. 2) un long aiguillon osseux, revêtu par la peau, véritable poignard élégamment barbelé sur les côtés. La Pastenague

attaquée cherche à enrouler sa longue queue autour de l'assaillant et presse avec force son aiguillon contre celui-ci ; elle produit ainsi de profondes blessures, qui s'enveniment facilement, et ont parfois donné lieu à des accidents mortels.

III. DÉFENSES ÉLECTRIQUES. — Passons

à des combattants plus modernes, aux Poissons électriques : ceux-là n'ont ni cuirasse ni mouvements rapides; ils sont même remarquablement mous, massifs et indolents, mais ils renferment une fabrique d'électricité, capable de foudroyer ou tout au moins d'engourdir les imprudents qui les harcèlent.

Les Torpilles sont assez fréquentes sur nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée, et on en voit souvent des individus vivants dans les aquariums des stations zoologiques; ce sont de lourdes Raies,à contours arrondis et à peau nue, qui vivent à demi enterrées dans la vase, à une faible profondeur. Lorsqu'on les saisit par un point quelconque, mais surtout par les côtés du corps, là où se trouve l'organe électrique, on ressent une secousse assez forte, très analogue, comme le dit Réaumur, à la sensation

douloureuse que l'on éprouve dans le bras lorsqu'on s'est frappé rudement le coude contre quelque objet dur. Les Gymnotes, sortes de grosses Anguilles qui habitent les petits cours d'eau et les mares vaseuses de l'Amérique du Sud, sont non moins célèbres que les Torpilles par la violence de leurs commotions électriques, assez fortes, paraît-il, pour engourdir des Chevaux. IV. DÉFENSES CHIMIQUES. — La chimie fournit largement son

Fig. 2. — Queue de Trygon pastinaca Cuv., montrant l'aiguillon dorsal; X 1/3.— A droite, aiguillon vu par sa face inférieure, dépouillé de la peau qui le revêt; X 1/2.


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contingent aux moyens de défense, depuis les substances gluantes agissant simplement par leur action physique, comme le mucus, jusqu'aux poisons les plus variés et les plus actifs inoculés par des appareils ad hoc, en passant par les produits d'odeur ou de goût repoussants et les substances caustiques.

La vulgaire Limace est un bon exemple des sécrétions muqueuses ; quand on la saisit, elle se contracte et se couvre instantanément d'une bave glissante, gluante, tenace, qui la fait rejeter aussitôt par le carnassier le plus affamé.

Un animal marin du groupe des Holothuries, l'Holothuria Forskali Chiaje, possède le moyen défensif le plus extraordinaire qu'on puisse imaginer; assez fréquente sur les côtes de France et d'Angleterre, cette espèce a été appelée la fileuse de coton, cotton-spinner, par les marins anglais, vous allez voir pourquoi : si on irrite la peau, en la piquant par exemple, l'Holothurie rejette tout d'un coup, par son orifice cloacal, cinq à huit cylindres blancs, très longs, qui filent au dehors comme des flèches; pendant les quelques secondes qui suivent leur rejet, ces cylindres sont extrêmement collants et adhèrent très solidement à tous les objets qu'ils rencontrent. L'assaillant, Crabe ou Poisson, est touché presque infailliblement par plusieurs tubes qui, à la moindre traction, se déroulent, s'étirent et peuvent atteindre une longueur vingt fois plus grande que celle du cylindre primitif, tout en restant collants et solides ; imaginez, si vous voulez, un long peloton de ficelle dont les torons déroulables seraient enduits de glu. Plus l'assaillant cherche à se dépêtrer, plus il s'empêtre, se ligotte lui-même de liens inextricables ; Peach dit avoir vu un Crabe si complètement embrouillé dans les fils qu'il ne pouvait remuer, et un Poisson qui n'a pu se dégager qu'après une longue lutte; d'après Minchin, les pêcheurs de Plymouth voient souvent des Homards si bien ligottés qu'ils peuvent à peine se mouvoir; dans ce tableau (fig. 3), j'ai essayé de vous représenter le combat dont j'ai été temoin entre un Crabe de grande taille (Carcinus moenas Penn.) et l'Holothurie, combat terminé d'ailleurs tout à fait à l'avantage de cette dernière. Au bout de quelque temps les fils perdent de leur ténacité et le prisonnier peut s'en défaire assez facilement; il est probable qu'une expérience doit lui suffire et qu'il n'a pas envie de revenir à la charge.

Vous connaissez sans doute les Carabes, ces beaux Insectes mordorés à allure rapide, que l'on rencontre fréquemment en été: ils se vengent de la prise en rejetant par l'anus un liquide volatil, d'une odeur repoussante, qui est sécrété par des glandes spéciales;


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l'effet de ce liquide puant est immanquable sur les Grenouilles, les Lézards et même les Oiseaux insectivores (Picus major L.), avec lesquels j'ai expérimenté; le Carabe est rejeté immédiatement, intact, l'assaillant donnant tous les signes du dégoût le plus profond. De petits Carabiques, les Bombardiers (Brachynus), voisins des précédents, projettent aussi par l'anus un liquide brûlant, acide, qui se vaporise immédiatement en produisant une détonation très

perceptible; lorsqu'on soulève une pierre sous laquelle sont tapis des Brachynes, ils fuient de tous côtés en multipliant les décharges, une douzaine environ par individu, jusqu'à ce que leur arsenal soit épuisé; les différentes espèces de Brachynes ont d'ailleurs reçu des noms qui rappellent cette propriété (crepitans L., explodens Duft., sclopeta F.).

Mais l'animal qui paraît le mieux doué sous ce rapport, c'est un petit Carnassier d'Amérique, assez voisin du Putois, la Moufette (Mephitis) : lorsqu'on la poursuit, elle s'arrête tranquillement, relève sa queue touffue et expulse par l'anus, jusqu'à une distance de trois mètres, un liquide d'une puanteur fabuleuse, telle que les auteurs qui en parlent ne trouvent pas d'adjectifs suffisants pour en donner une idée; elle peut rendre une maison inhabitable, faire perdre leur valeur à toutes les marchandises d'un magasin où on a tué une Moufette, persister sur des habits pendant plusieurs semaines malgré des lavages réitérés, etc. Azara va jusqu'à dire « que si une » Moufette lâchait une de ses bouffées au centre de Paris, on s'en » ressentirait dans toutes les maisons de la ville ». On voit bien qu'Azara est du Midi.

Le Mydoeus meliceps F. Cuv., le Blaireau puant de Sumatra, est très analogue au type précédent; il rejette en cas de danger un

Fig. 3.—Holothuria Forskah Chiaje attaquée par un Carcinus moenas Penn. L'Holothurie rejette cinq tubes défensifs par son orifice cloacal. D'après nature. (Océan) ; X 1/4.


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liquide poisseux, dont l'odeur est telle que les gens tomberaient en syncope s'ils ne pouvaient s'éloigner à temps. Notre Putois use aussi de ce moyen de défense, mais quoique très odorante, sa sécrétion est loin d'être à la hauteur de celles de la Moufette et du Mydoeus.

L'expulsion de liquides mal odorants et plus ou moins caustiques est très répandue chez les Insectes, notamment chez les Coléoptères et les Hémiptères; il suffit de citer la tribu des Punaises pour que vous soyez édifiés. L'acide formique, caustique violent, est particulièrement commun; les grosses Fourmis des bois (Formica rufa L.) en projettent des quantités considérables lorsqu'on trouble la tranquillité de leur fourmilière, assez pour qu'on en perçoive facilement l'odeur au-dessus du nid; la Chenille deDicranura vinula émet par un orifice prothoracique un jet d'acide formique presque pur. Les Paussus, qui vivent dans les fourmilières, rejet-' tent, quand ils sont irrités, un liquide extrêmement corrosif, qui renferme de l'iode libre ; on a trouvé de l'acide salicylique dans le liquide opalin très odorant qui sort des verrues latérales du corps des larves de Melasoma; enfin les glandes cutanées latérales (furamen repugnatoria) de petits Diplopodes (Paradesmus gracilis G. L. Koch et Polydesmus virgmiensis) sécrètent de l'acide prussique, ce roi des poisons.

Faut-il vous citer les venins des Serpents venimeux, ceux du Crapaud, de la Salamandre, de la Vive, des Scorpions, des Chenilles processionnaires, des Abeilles, des Méduses, inoculés par des appareils variés ou épandus simplement à la surface du corps ?

Saignée réflexe. — Chez quelques Insectes, le procédé mis en oeuvre pour faire parvenir au dehors les substances vénéneuses ou simplement repoussantes qu'ils renferment, est tout à fait singulier et en apparence aussi bizarre que l'autotomie : je veux parler de la saignée réflexe des Cantharides, Coccinelles et bien d'autres. Si une Cantharide est simplement touchée par un Insecte prédateur ou un Lézard, elle roule sur le flanc, morte en apparence, et on voit sortir des articulations fémoro-tibiales des six pattes de grosses gouttes d'un liquide un peu visqueux, d'un jaune clair; ce liquide n'est autre chose que le sang même de l'animal, coulant par une petite blessure temporaire de la patte et renfermant un toxique puissant, la cantharidine, le même produit qui agit dans les vésicatoires. Le Lézard, mouillé par ce sang chargé de cantharidine, lâche immédiatement prise, et frotte ses mâchoires de côté et d'autre pour les débarrasser du liquide brûlant dont elles sont enduites. La Cantharide, au bout de quelques minutes d'attente, se remet sur pied et


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s'en va tranquillement, sans avoir à craindre une nouvelle attaque; une expérience suffit à l'assaillant.

Vous n'avez qu'à prendre une Coccinelle au printemps prochain pour voir sourdre le sang, de couleur jaune d'or et d'odeur assez désagréable, par les genoux des six pattes. D'autres Coléoptères, les Timarches, rejettent leur sang rouge groseille par la bouche; il renferme, paraît-il, une toxine capable de tuer rapidement de petits Vertébrés. De même que le Lézard et le Crabe faisaient le sacrifice d'un membre pour sauver le reste, ces Insectes faisaient le sacrifice de quelques gouttes de sang, à chaque attaque, pour faire parvenir au dehors le poison qu'il tient en dissolution.

Saveur désagréable. — Il y a probablement beaucoup d'espèces qui, sans posséder de défenses mécaniques ou chimiques externes, telles que poils, piquants, mucus, poisons, produits odorants, ont néanmoins in toto une saveur désagréable, autrement dit ne sont pas comestibles pour les carnassiers qui pourraient y trouver une proie facile. Si ces carnassiers ont une mémoire de longue durée (ce qui ne peut guère être admis que pour des vertébrés supérieurs), ils doivent garder le souvenir des expériences fâcheuses faites dans le jeune âge, et par suite dédaigner l'espèce non comestible lorsqu'ils la reconnaissent. Sa saveur désagréable deviendrait alors pour elle un moyen de défense très efficace.

Il est possible que ce soit le cas des Zygènes, Papillons à couleurs voyantes, à vol très lourd, dépourvus en apparence de tout moyen défensif; bien qu'ils soient entièrement faciles à prendre, ils ne paraissent pas être mangés volontiers par les Oiseaux, leurs seuls ennemis possibles. Je n'ai jamais vu un Poisson ou un Trison avaler une Sangsue, même de très petite taille; ils se jettent parfois sur elles, les mordent, mais les rejettent aussitôt, soit parce qu'elles sont trop coriaces, soit parce qu'elles ont une saveur qui leur déplaît.

V. MORT APPARENTE. — Beaucoup d'animaux cuirassés ou à défenses chimiques ne cherchent pas leur salut dans la fuite, au contraire; ils ont recours à un stratagème tout opposé : à la moindre alerte, ils replient leurs appendices, roulent sur le dos ou le flanc, et gardent pendant plus ou moins longtemps une immobilité parfaite; on dit très justement qu'ils font le mort. S'ils sont cuirassés, ils s'enroulent en ressort de montre, comme les Jules, ou en boule, comme les Tatous, les Pangolins, les Hérissons, les Trilobites, les Glomeries, divers Isopodes, les Chitons, de façon à cacher au centre les parties vulnérables et à ne montrer que des


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surfaces impénétrables ; s'ils possèdent des produits repoussants, ceux ci sont évacués au dehors à l'instant même où ils font le mort. Certains cuirassés, tels que nos Bousiers (Gestrupes), tout en faisant le mort, étendent les pattes avec raideur, comme s'ils tombaient en catalepsie, ce qui leur donne un aspect bizarre et en même temps singulièrement incommode pour leurs ennemis.

Cette ruse a un double avantage : 1° elle déroute les ennemis qui ne se nourrissent que de proies mobiles, tels que les Batraciens et les Lézards; en effet, comme ceux-ci attendent toujours, pour happer leur proie, qu'elle se soit remise en marche, il arrive souvent qu'ils perdent patience, bien qu'ils en aient une bonne dose, ou que leur attention est détournée par un autre objet; 2° les petits Insectes, les petits Escargots, etc., qui vivent sur les hautes herbes et s'en détachent au moindre attouchement, tombent à terre où ils se perdent parmi les mille détritus du sol; ils ont ainsi bien des chances d'échapper aux Oiseaux qui ont déterminé leur chute. Il n'est pas d'entomologiste qui n'ait été bien souvent déçu par cette ruse, quelque soin que l'on apporte à chercher les Insectes tombés, devenus introuvables.

VI. MATAMORES. — D'autres animaux, véritables matamores, présentent un processus tout différent ; lorsqu'ils sont irrités ou attaqués, ce qui revient d'ailleurs au même, ils hérissent leurs poils, plumes ou autres appendices cutanés, se gonflent, émettent des sons sauvages s'ils en sont capables, ce qui leur donne un aspect parfois grotesque, souvent terrifiant. Darwin dit avoir vu un Chimpanzé qu'alarmait la figure insolite d'un charbonnier tout noirci ; son poil était hérissé, il faisait de petits mouvements en avant, comme pour fondre sur cet homme, sans aucune intention d'en rien faire ; mais, disait son gardien, dans l'espoir de l'effrayer. Le Gorille en fureur dresse sa crête de poils et la projette en avant, ses narines se dilatent, sa lèvre inférieure s'abaisse, montrant ses terribles dents: il se bat la poitrine avec ses énormes poings et fait retentir la forêt de formidables rugissements ; il faut sûrement un sang-froid peu commun pour ne pas se laisser impressionner par cette terrifiante mise en scène.

Tout le monde a vu un Chat en colère, abaissant ses oreilles, hérissant ses poils, particulièrement ceux de la queue et de la ligne médio-dorsale, montrant ses dents en grondant; il prend un aspect quasi formidable, et nul doute que cet aspect, et rien que cela, ne fasse reculer maint adversaire peut-être plus robuste.

Certains Serpents, notamment les Cobra di Capello de l'Inde


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(Naja tripudianx Merr.), lorsqu'ils sont excités, dilatent leur cou d'une façon étonnante, en étendant les côtes de cette région, et se dressent tout droit en ouvrant largement la gueule; les taches foncées qui se trouvent sur le cou dilaté (d'où leur nom de Serpent à lunettes) contribuent encore à les transformer. Les Grenouilles et les Crapauds avalent de l'air et se gonflent prodigieusement lorsqu'ils sont inquiets, et Günther pense que beaucoup de ces animaux, en augmentant ainsi leur volume, échappent au danger d'être dévorés par des Serpents de petite taille, qui ne peuvent plus les engloutir.

VII. HOMOCHROMIE. — Les animaux pourvus des moyens de défense que je viens d'énumérer, ne cherchent pas à se dissimuler à la vue de leurs ennemis ; aussi la plupart d'entre eux se meuventils librement, sans se soucier d'être aperçus; ils ont de plus des couleurs quelconques, parfois très brillantes, comme les Limaces rouges, les Carabes dorés, les Moufettes noir et blanc, les Coccinelles rouge, jaune et noir, etc., de sorte qu'elles tranchent plus ou moins vivement sur leur substratum habituel. Pour un nombre considérable d'espèces, le procédé protecteur est tout différent : l'animal a approximativement la même teinte que celle du milieu où il vit habituellement, végétaux, pierres, sable, etc., de sorte que s'il reste immobile, il est tout à fait impossible de le voir, même à une petite distance : c'est ce que j'ai appelé l' homochromie.

L'homochromie est à son état le plus parfait (homochromie mimétique ou copiante) lorsque, non seulement la teinte générale, mais aussi les petits accidents de surface et de coloris du support sont copiés exactement (nervures des feuilles, lichens et mousses des arbres), de sorte que l'animal ressemble en entier à un objet inanimé, brindilles de bois, feuilles, écorces, algues ou même excréments d'autres animaux.

L'exemple peut-être le plus parfait que l'on puisse citer est celui de grands Papillons des Indes et de Malaisie, les Kallima. Je laisse la parole à Wallace : « Ce sont des Papillons très voyants, plutôt grands, de couleur orange et bleue en dessus, qui volent très vite et fréquentent les forêts sèches. Ils ont pour habitude de se poser partout où se trouve du feuillage en décomposition, et la forme et la couleur de leurs ailes, en dessous, produisent une imitation absolument parfaite d'une feuille morte. Cette imitation est ainsi produite : le Papillon se pose toujours sur une tige, avec la queue de ses ailes postérieure appuyée dessus, et formant le pédoncule de la feuille. De là, une ligne courbe court à travers les deux ailes, imitant la


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nervure médiane, d'où partent des deux côtés des lignes obliques, formées en partie par des marques, qui lui donnent l'apparence de la nervation ordinaire d'une feuille. La tète et les antennes entrent exactement entre les ailes supérieures, repliées de façon à ne pas déranger la silhouette qui présente ce degré de courbure irrégulière qu'on trouve chez les feuilles sèches et flétries. Leur couleur est très remarquable par son extrême variabilité, passant du rouge brun foncé à l'olive ou au jaune pâle, sans que deux exemplaires soient exactement pareils, mais elle est toujours comprise dans la gamme des couleurs du feuillage. Il y a mieux encore ; les ailes portent deux petits points transparents, sans écailles, qui rappellent d'une façon étonnante les perforations produites sur les feuilles sèches par des Insectes. Vous comprendrez, en regardant ce tableau, qui n'est qu'une copie fidèle du Kallima, que le Papillon, si voyant qu'il puisse être au vol, disparaît comme par magie lorsqu'il se pose sur un buisson en repliant les ailes.

Les Phyllies, orthoptères herbivores qui habitent les îles tropicales de l'ancien monde, sont la copie non moins étonnante d'une feuille verte ; les deux élytres en se rejoignant, dessinent exactement le contour et la nervation d'une grande feuille elliptique ; la tête et les pattes qui dépassent le corps aplati portent de petites expansions foliacées qui complètent l'illusion. La couleur est identique à celle des végétaux vivants, et il paraît même qu'il y a identité profonde entre les pigments des Phyllies et des plantes : en effet, les élytres doivent leur teinte à des granulations vertes, solubles dans l'alcool, qui présentent très exactement le même spectre que la chlorophylle. Rien d'étonnant à ce que, comme le rapporte Lister, les Phyllies affamées se mangent réciproquement les élytres, en guise de nourriture végétale.

Je vous ai d'abord cité ces exemples exotiques, parce qu'ils sont frappants, mais notre faune nous en offre de presque aussi remarquables.

Une de nos chenilles arpenteuses, l'Urapteryx sambucaria L., vaut bien la Phyllie ou le Kallima; son corps cylindrique est brun comme une écorce et parsemé de nodosités comme une petite branche; elle a de plus pour habitude de se tenir fixé à la plante nourricière seulement par leurs deux dernières paires de pattes, le corps étant tendu et rigide, et de rester parfaitement immobile pendant un temps très long ; voici ce qu'en dit un entomologiste anglais Jenner Weir : « Après m'être occupé pendant trente ans d'entomologie, je fus moi-même trompé, et je pris mon sécateur pour


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couper sur un prunier, un éperon que je crus avoir oublié. Le soidisant éperon se trouva être une Chenille arpenteuse, longue de deux pouces. Je la montrai à plusieurs membres de ma famille, et je marquai un espace de quatre pouces tout autour pour circonscrire les recherches, mais aucun d'eux ne put s'apercevoir que c'était une Chenille. » Quand vous verrez une Chenille d'Urapteryx, qui n'est pas rare dans les jardins, sur le Sureau, le Tilleul, le Troëne, vous serez convaincus qu'il n'y a pas un mot d'exagéré dans les lignes précédentes. J'y ai été pris, comme Weir, mais par une autre espèce : un jour, j'ai ramassé à terre, dans une forêt, un morceau de bois cylindrique qui me paraissait recouvert d'une moisissure blanche, et ce n'est qu'après quelques secondes d'examen attentif que j'ai reconnu le Papillon Phaber bucephala L., au repos.

Je pourrai encore citer de nombreux exemples d'homochromie : la robe blanche de beaucoup d'animaux polaires, qui vivent dans les neiges, les teintes fauves des animaux des sables désertiques, le vert des arboricoles, la faune des Sargasses, brun tacheté de blanc comme ces algues, les couleurs indécises du gibier de la plaine et des bois, qui le rendent si difficile à trouver lorsqu'il est à terre, le mode de fermeture des ailes chez les Papillons diurnes posés, qui réduit la partie visible à une mince lame de couleur terne, et mille autres encore.

Naturellement le déguisement homochromique ne peut avoir d'effet défensif que si l'animal reste sur son support, et si ses mouvements sont suffisamment lents ou rares pour ne pas le déceler; le fait est que beaucoup d'espèces homochromes sont remarquablement paresseuses (Chenilles arpenteuses, Phyllie, Bacille), ou ne présentent la coloration protectrice qu'au repos (Orthoptères sauteurs, Papillons, Oiseaux posés). Il y a néanmoins là un inconvénient : diverses espèces à mouvements très vifs et fréquents présentent une homochromie bien plus perfectionnée, leur couleur se modifiant d'elle-même et très rapidement lorsqu'ils changent de milieu, de sorte qu'elle est toujours appropriée à celle des objets qui les environnent (homochromie mobile de divers Poissons, Batraciens, Sauriens, Crustacés et Mollusques).

Le Caméléon en est un exemple bien connu : au repos, il a une couleur verdâtre, s'harmonisant plus ou moins avec celle du feuillage où il vit habituellement. Il peut passer du gris au brun grisâtre jusqu'au noir, du bleu violacé au gris bleuâtre, d'un brun de rouille à une couleur chair, suivant son entourage. On voit qu'il a une


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palette assez riche, et qu'il pourrait s'offrir des excursions sur les tons les plus variés, si sa paresse ne l'en dispensait ; son homochromie mobile est d'ailleurs le seul moyen de defense de ce Lézard inerte et inoffensif.

La Rainette (Hyla viridis L.), sans avoir une gamme aussi variée, change également de teinte avec facilité : habituellement d'un vert magnifique comme les prés ou les feuilles qu'elle habite, elle devient brune ou grise sur les écorces, dorée, paraît-il, auprès d'objets métalliques. Mais c'est peut-être chez des Mollusques marins, les Céphalopodes, que cette faculté est la plus développée, et ils la combinent avec une ruse des plus curieuses dont M. Joubin vous a parlé dans sa conférence de l'année dernière : quand un Poisson houspille une Seiche ou une Sépiole, celle-ci, d'un jaune clair comme le sable qu'elle affectionne, devient instantanément d'un brun foncé, signe de colère; si l'attaque continue, elle rejette le contenu de sa poche à encre, qui forme dans l'eau un petit nuage opaque à peu près de sa taille : la Sépiole rechange alors de teinte, devient à peu près incolore et s'enfuit à toute vitesse, pendant que l'assaillant se jette sur le nuage noir, croyant saisir la Sépiole, qui s'est empressée de s'enfouir dans le sable, à un demi-mètre de là.

Ces changements de coloration ont pour point de départ les impressions lumineuses perçues par la rétine (un animal aveuglé ne change plus de teinte) ; l'ébranlement nerveux est transmis par un trajet compliqué jusqu'à des cellules colorées de la peau, qui, en se contractant ou en s'étalant,composent une palette plus ou moins riche.

Bien qu'on ne l'ait pas démontré expérimentalement, tout le monde accorde à l'homochromie fixe ou mobile une valeur défensive vis à-vis des carnassiers qui chassent leur proie à la vue, comme la plupart des Vertébrés et probablement les Céphalopodes Si l'Homme est trompé par ces ressemblances de forme et de couleur, il est bien possible qu'il en soit de même pour les autres animaux, mais il ne serait pas superflu d'en faire l'expérience ; je remarque en effet que les Buses (Buseo vulgaris L.) et les Chouettes se nourrissent presque exclusivement de petits Mammifères, Campagnols, Mulots et Musaraignes, qui sont cependant, à notre point de vue, parfaitement homochromes avec la terie D'autre part, il me semble que les Reptiles, Batraciens et Poissons sont assez peu attirés par les couleurs et qu'ils ne se jettent que sur les objets en mouvement, de sorte qu'une proie, non homochrome avec son support, mais immobile, n'est pas sensiblement plus en danger qu'une autre


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parfaitement homochrome. Il y aurait peut-être lieu de restreindre beaucoup les cas d'homochromie vraiment efficaces comme moyens de défense.

VIII. MIMÉTISME. — Le mimétisme est un phénomène encore plus singulier que l'homochromie : une espèce, tout en gardant les caractéristiques anatomiques du groupe auquel elle appartient, est la copie extérieure plus ou moins exacte, par sa forme et surtout par ses couleurs, d'une autre espèce dont elle est extrêmement éloignée comme parenté; la première mime la seconde, d'où le nom anglais de mimicry. Voici une Guêpe de grande taille, à aiguillon redoutable, la trop commune Vespa crabo L.; voici un Papillon inoffensif, la Sésie (Trochilium apiforme Cl.),que l'on trouve au mois de juin sur les Peupliers des grandes routes; vous voyez que la Sésie ne ressemble pas du tout à un Papillon ordinaire; c'est tout à fait une Guêpe, par ses ailes enfumées et transparentes, par la coloration jaune et noire de son corps, par son facies élancé, si bien qu'il faut un examen attentif pour la distinguer de l'Hyménoptère. Une de nos Couleuvres inoffensives, le Tropidonotus viperinus Merr., ressemble tellement par sa taille et ses couleurs à la Vipera berus L., que Duméril, herpétologiste de mérite, a été mordu, dans la forêt de Senart, par une Vipère qu'il avait prise pour une Couleuvre vipérine. Dans l'Amérique tropicale, on cite trois genres de Serpents inoffensifs, qui copient de très près les Elaps, très venimeux, dont la coloration, unique parmi les Ophidiens, est constituée par des anneaux alternativement rouges, noirs et jaunes. Je me bornerai à citer ces quelques exemples, mais il y en a beaucoup d'autres.

Si l'on remarque que les animaux copiés sont pourvus de puissants moyens de défense, tandis que l'espèce mimante n'en a pas, qu'ils habitent les mêmes localités, avec prédominance très notable comme nombre d'individus de l'espèce copiée, on sera disposé à attribuer au mimétisme un effet défensif. La ressemblance est tellement décevante, que les carnassiers ne peuvent pas distinguer l'original bien défendu de la copie inoffensive ; s'ils connaissent, par une expérience acquise dans le jeune âge, qu'il est bon d'éviter le premier, ils doivent dédaigner l'un et l'autre ; l'espèce mimante sera aussi très efficacement protégée par sa ressemblance.

Cette théorie, très longtemps admise sans conteste, n'a jamais reçu de vérification expérimentale et reste encore une simple vue de l'esprit. Naturellement le mimétisme ne pourrait avoir d'effet que sur des animaux doués de mémoire et de quelque réflexion,


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c'est-à-dire sur des Oiseaux et des Mammifères; il faudrait savoir si ceux-ci confondent la Sésie et la Guêpe, si les Carnassiers serpentivores ne mangent pas indifféremment les espèces venimeuses et non venimeuses, etc. Toutes questions à résoudre pour chaque cas en particulier.

IX. COMMENSALISME. — Qu'y a-t-il de plus prudent, dans ce monde semé d'embûches, que de s'associer avec une espèce redoutée par ses armes, qui,en échange de quelques menus services, voire même gratuitement, vous fournira un abri sûr en cas de danger? C'est le commensalisme défensif.

Je vous ai parlé plus haut de la cuirasse artificielle que se procurent les Pagures pour abriter leur abdomen sans défense ; la coquille

qu'ils adoptent n'est pas sans inconvénients : sa forme est rarement adéquate à celle de l'occupant, et lorsqu'il grandit, il doit en changer, opération dangereuse à pratiquer. Le Pagure que je vous présente (fig. 4) n'a aucun reproche à adresser à son enveloppe ; c'est une Eponge bien vivante (Suberites domuncula Olivi) qui s'est fixée toute jeune sur une petite coquille, et a poussé en même temps que le Pagure, épousant ses contours d'une façon scrupuleusement exacte et lui constituant un abri sûr, épais bien que léger, non comestible, impossible à forcer; il est probable, que de son côté, l'Eponge retire des avantages de l'association, car jusqu'ici on n'a

Fig.4. — Pagurus striatus La treille, associé avec une Eponge, Suberites domuncula Olivi. A la surface de l'Eponge on voit de nombreuses cavités, dont chacune loge un petit Amphipode commensal, le Dexamine gibbosa Bale. D'après nature (Méditerranée) ; X 1/2.


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pas trouvé le Suberites fixé sur des corps inertes, comme les autres Eponges ; il est toujours en compagnie de Pagures.

Sur la coquille habitée par un autre Pagure, s'installe une Anémone de mer (Adamsia palliata Boh.), animal redouté s'il en fut : l'Actinie borde exactement l'orifice de la coquille, sa bouche en dessous de celle du Pagure. C'est un gardien bien armé, très rébarbatif, qui ne laisse pas molester son compagnon ; en retour celui-ci lui assure une nourriture abondante et toute préparée. Séparés, les deux associés finissent mal : l'Actinie meurt de faim ou à peu près : le Pagure, très incomplètement abrité, ne tarde pas à être la proie de ses ennemis.

Un poisson de nos rivières (fig. 5), la Bouvière (Rhodeus amarus

Bloch) pond ses oeufs dans la cavité branchiale d'un Mollusque vivant (Unio), au moyen d'un long oviducte qui peut atteindre plusieurs centimètres de long et n'apparaît chez la femelle qu'au moment du frai (printemps). Les jeunes se développent dans les branchies du Mollusque, à l'abri des attaques qui déciment les embryons, et ne sortent qu'à l'état d'alevins.

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 6.

Fig. 5. — Femelle de Rhodeus amarus Bloch pendant dans les orifices siphonaux d'un Unio batavus M. R. (Meurthe). Grandeur naturelle.


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Un Poisson de nos côtes, voisin du Maquereau, le Trachurus trachurus L., vit en commensalisme dans sou jeune âge avec des Méduses, animaux bien défendus et non comestibles : dans les moments de calme, les jeunes Poissons voguent de concert avec la Méduse, en dehors d'elle, voire à quelques mètres, mais sans jamais s'en éloigner, ni la dépasser ; dès qu'un danger les menace, ils regaguent à toute vitesse leur protectrice, et beaucoup se logent même dans les cavités internes de la Méduse. Bien avant d'être adultes, les Trachurus vivent complètement libres, comme les Bouvières. On peut remarquer que les animaux vivant en commensalisme, notamment les Poissons, sont souvent de jeunes individus, mauvais nageurs et dépourvus de tout moyen de défense; il est curieux de constater que les hôtes ne cherchent pas du tout à se débarrasser des commensaux auxquels ils sont habitués, bien que ceux-ci soient parfois très gênants ; ils sont devenus pour ainsi dire insensibles au contact plus ou moins rude de leurs compagnons.

INDIVIDUS SPÉCIAUX PRÉPOSÉS A LA DÉFENSE DES COLONIES.

Je ne ferai qu'indiquer ici ce paragraphe, qui demanderait de longs développements. Dans les colonies ou sociétés animales, il arrive souvent, par une division du travail, que les fonctions défensives sont attribuées exclusivement à certains individus spécialisés qui sont nourris par le reste de la colonie. Certains Bryozoaires marins, par exemple, présentent des individus très transformés, dépourvus de bouche et de tube digestif, qui ont pour rôle de tuer ou d'écarter les petits animalcules qui pourraient se fixer sur la colonie et l'étouffer : les uns (aviculaires), ont l'aspect d'un bec d'oiseau ou d'une forte pince, aux branches largement ouvertes, qui se ferment vivement au contact d'un corps étranger; les autres (vibraculaires) balaient la surface de leurs compagnons d'un mouvement lent et uniforme.

Parmi les Insectes qui vivent en sociétés, les Fourmis et les Termites ont souvent des soldats, individus à grosse tête, munie de mandibules gigantesques, qui veillent autour du nid et le protègent en cas d'attaque ; ils sont assez spécialisés dans leur rôle pour être incapables de se nourrir eux-mêmes ; chez les Termites, les soldats sont indifféremment mâles ou femelles, tandis que chez les Fourmis, ce sont toujours des femelles transformées.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. — Après cet exposé des moyens de protection, il est une objection qui vient naturellement à l'esprit : puisque la grande majorité des animaux possède un ou plusieurs


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procédés défensifs, comment se fait-il qu'il y en ait un si grand nombre qui succombent sous l'attaque des carnassiers?

Quand on constate expérimentalement que telle particularité ou tel réflexe d'un animal a pour effet de repousser un ennemi naturel de celui-ci, on dit que ce réflexe ou ce caractère organique est un moyen de défense contre cet ennemi: mais il est bien évident qu'il ne sera pas également efficace contre tous les ennemis possibles de l'espèce considérée. Les Grenouilles et les Crapauds avalent sans le moindre inconvénient les Cantharides, malgré leur mort apparente et leur cantharidine, très toxique pour les Insectes, les Lézards et les Mammifères ; les Crapauds et les Moineaux mangent très volontiers les Abeilles, malgré leur aiguillon empoisonné. Tel moyen défensif efficace in vitro contre un assaillant de vigueur et d'appétit modérés devient insuffisant contre un autre plus robuste et plus affamé : en examinant le contenu du tube digestif de Lézards libres, j'y ai trouvé souvent des proies qu'ils refusent presque toujours en captivité, soit parce qu'ils ont moins faim, soit parce que leurs forces soient moindres (par exemple des Coccinelles, Bourdons, Hémiptères à sécrétions puantes, Glomeris, Chenilles poilues, etc.). Enfin, il y a bien des moments dans la vie où le moyen défensif fonctionne mal ou fait défaut; si l'attaque a lieu à ce moment, la proie succombe fatalement ; par exemple, les animaux cuirassés perdent leur armure au moment des mues et on sait, pour les Crabes, par exemple, qu'ils sont détruits en quantite pendant ces périodes ; les sécrétions repoussantes ne se produisent plus quand l'animal est fatigué, mal nourri ou âgé ; les animaux homochromes deviennent très visibles lorsqu'ils quittent leur support habituel, pour une raison ou pour une autre, etc.

Il se fait ainsi une sélection destructive dans deux sens différents : les carnassiers actifs, vigoureux, bons chasseurs, se nourrissent aux dépens des proies que le hasard leur livre, tandis que les faibles meurent de faim et sont éliminés. Les individus dont les moyens de défense sont moins bien développés qu'à l'état normal ou qui changent de territoire et rencontrent des ennemis nouveaux, sont devorés presque fatalement et ne laissent pas de postérité. Ainsi se maintiennent à un degré relatif de perfection les moyens de défense et les armes d'attaque.

Comment les espèces ont-elles acquis les moyens de défense ? Pendant longtemps on a accepté la réponse darwinienne, basée sur l'hypothèse de la sélection constructive : supposons, par exemple, une espèce herbivore colorée en jaune ; de temps en temps, il


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apparaîtra par variation des individus dont le jaune tendra un peu sur le vert; comme ils se confondront mieux que les autres avec leur entourage, ils auront plus de chances de sortir indemnes de la lutte pour la vie ; le caractère utile se transmettra à leur postérité, et s'amplifiant de génération en génération, arrivera à constituer une homochromie parfaite. Môme raisonnement pour les défenses chimiques et mécaniques. Pour ma part, avec Mivart, avec l'école biomécanique moderne, je ne puis accepter cette explication : pour qu'un moyen soit efficace (et encore !), il faut qu'il soit très perfectionné, et il n'y a aucune raison pour que des individus soient sélectionnés parce qu'ils présentent un rudiment d'organe électrique, ou une peau un peu plus dure, ou une teinte se rapprochant de celle de leur support habituel. Il y a trop de hasards dans le struggle for life pour qu'un avantage aussi problématique leur assure la prépondérance.

Voici comment je conçois l'apparition d'un moyen de défense : quand un animal est attaqué par un autre, la surprise ou l'effroi détermine chez lui des réflexes émotifs, qui n'ont aucune utilité pour lui : telle espèce expulse sa salive (Orthoptères sauteurs) ou le contenu de ses glandes cutanées (sueur froide de l'Homme) ou son urine (Couleuvre), ou même son tube digestif (Holothuries) ; telle autre hérisse ses poils (chair de poule), ou au contraire se pelotonne, réduit son volume et reste immobile (Perdrix effrayées par un Oiseau de proie). Que maintenant, le hasard des variations et de l'évolution modifie la sécrétion, jadis inoffensive, en y introduisant un produit chimique désagréable aux ennemis de l'espèce, que les appendices cutanés deviennent durs et aigus, que l'immobilité devienne mort apparente et voilà le réflexe émotif transformé en un moyen de défense plus ou moins efficace.

Explication analogue pour les colorations homochromiques : les conditions multiples qui constituent un cas d'homochromie se retrouvent dissociées chez des espèces voisines, où elles ne peuvent avoir aucune signification utile,étant séparées : par exemple, dans le groupe des chenilles arpenteuses, il en est qui ont la forme de brindilles de bois sans en avoir la couleur ; d'autres qui en ont la couleur sans en avoir la forme ; d'autres enfin qui, tout en n'ayant ni couleur ni forme spéciales, prennent volontiers l'aspect rigide d'une branche et restent longtemps immobiles : qu'une chenille, comme celle de l'Uraperix sembucaria et quelques autres, cumule par hasard ces trois particularités, et voilà créée une ressemblance qui nous étonne par son exacte appropriation, et qui peut avoir un


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effet protecteur. Il n'y a plus lieu de s'étonner qu'il y ait en somme peu d'espèces chez lesquelles les coïncidences aient été assez favorables pour produire ces types extraordinaires comme la Phyllie et le Kallima.

Bien des espèces, d'autre part, présentent une fausse homochromie qui n'aurait que bien peu de chemin à faire pour devenir aussi parfaite que dans les cas précédents. Par exemple, une petite Phalène de nos bois, la Venilia macularia L. (fig. 6), jaune tacheté de

noir, est tout-à-fait invisible lorsqu'on la pose sur une feuille morte, jaunie et tachée ; mais dans la nature, on ne rencontre la Venilia qu'en mai et juin, à une époque où il n'y a guère de feuilles mortes ; et elle se pose indifféremment sur le sol et les plantes vertes où elle est fort visible. Qu'une variété de Venilia devienne strictement automnale etait l'instinct de se poser exclusivement sur les feuilles mortes, son homochromie, jusqu'ici latente et inutile, deviendra aussi surprenante que celle du Kallima. Et cependant la

sélection n'y aura été pour rien.

Je termine ici ce trop long abrégé de ce que l'on interprète comme moyens de défense contre les carnassiers. Bien que le sujet ait été souvent étudié, je crois qu'il y a encore beaucoup à glaner, surtout à soumettre au contrôle de l'expérience bien des hypothèses séduisantes, mais hypothèses toutefois. On a été trop longtemps imbu du dogme de l'utilité, en se figurant que chaque espèce était merveilleusement adaptée à son milieu, de par la toute-puissance de la sélection naturelle, et que la plus petite particularité organique devrait avoir une signification. Il ne semble pas en être ainsi ; il n'y a pas de raison pour que le dessin particulier d'une coquille ou de l'aile d'un Insecte ait une utilité quelconque pour le

Fig. 6. — Exemple de fausse homochromie : Venilia macularia L , posée sur une feuille de Bouleau jaunie et tachée (d'après Plateau). Grandeur naturelle.


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possesseur; l'animal a peut-être beaucoup d'organes inutiles, ou qui fonctionnent tant bien que mal, plutôt mal que bien.

D'autre part, on a trop souvent jugé les moyens de défense à un point de vue humain, sans penser que les animaux peuvent avoir des appréciations et des sensations absolument différentes des nôtres; ce n'est que l'observation critique, l'expérience précise, qui permettront de donner des bases solides à cette partie si intéressante de la Biologie.

SUR LA FAUNE DES VERTÉBRÉS SAUVAGES DE LA NORMANDIE,

PAR

HENRI GADEAU DE KERVILLE.

J'ai l'honneur d'offrir, pour la bibliothèque de notre Société, le quatrième fascicule de ma Faune de la Normandie (1), fascicule contenant la fin des Vertébrés, auxquels j'ai consacré, en tout, 1350 pages environ.

Il n'est pas sans intérêt, je le crois du moins, de résumer ici la richesse de la faune normande, dans l'embranchement des Vertébrés, résumé que j'ai fait aussi bref que possible; les personnes qui désirent avoir des détails étant priées de consulter les quatre fascicules en question.

Aux cinq départements dont l'ensemble est appelé Normandie, soit la Seine Inférieure, l'Eure, le Calvados, l'Orne et la Manche, j'ai cru devoir ajouter, au point de vue faunique, une bande littorale d'une largeur qui, évidemment, est tout à fait conventionnelle. Bien que le petit archipel de Chausey, situé en face de Granville (Manche), soit presque complètement en dehors de cette bande, la logique oblige à le rattacher en entier au département de la Manche.

La Normandie ainsi délimitée, fauniquement parlant, je dois dire que, dans mon ouvrage, je mentionne toutes les espèces et toutes les variétés de Vertébrés sauvages dont la présence, en dehors du concours de l'homme, fut constatée d'une manière certaine dans cette province.

Voici le résumé en question :

Vertébrés : 575 espèces (dont 569 formes typiques et 6 variétés),

(1) In Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 2e semestre 1896. — Tiré à part, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1897 (même pagination).


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plus 12 variétés dont les formes typiques sont au nombre des précédentes, sauf une variété d'oiseau : l'Uria lomvia (L.) var. ringvia Brünn. (Guillemot lumme var. bridée), dont la forme typique n'a pas, à ma connaissance, été observée en Normandie, mais dont je compte ici, comme espèce, la var. Troile (L.) (var. de Troil). Ce total des espèces de Vertébrés sauvages observées en Normandie se décompose de la manière suivante en les cinq classes qui constituent cet embranchement :

Mammifères : 62 espèces et 1 variété de l'une d'elles.

Oiseaux : 322 espèces (dont 318 formes typiques et 4 variétés), plus 10 variétés dont les formes typiques sont au nombre des précédentes, sauf l'Uria lomvia (L.) var. ringvia Brünn. (Guillemot lumme var. bridée), dont la forme typique n'a pas, à ma connaissance, été observée en Normandie, mais dont je compte ici, comme espèce, la var. Troile (L.) (var. de Troïl).

Reptiles : 12 espèces.

Batraciens : 16 espèces (lo formes typiques et une variété).

Poissons : 163 espèces (dont 162 formes typiques et 1 variété), plus une variété dont la forme typique est au nombre des précédentes.

SUR L'ACCOUPLEMENT DES OPHIDIENS A LA FIN DE L'ÉTÉ ET AU COMMENCEMENT DE L'AUTOMNE,

PAR

RAYMOND ROLLINAT.

TROPIDONOTUS VIPERINUS.

Le Tropidonote vipérin est très commun dans le département de l'Indre. Il habite les bords ou les endroits peu éloignés des rivières, des ruisseaux, des mares ou des étangs ; on peut dire qu'on le rencontre partout où il y a de l'eau J'ai trouvé dans le tube digestif de cette espèce des Grenouilles adultes, des larves de Rana viridis et d'Alytes obsletricans, des Tritons palmés adultes et des Poissons de petite taille, jamais de petits Mammifères ou de Lézards.

Ordinairement cette espèce paraît en mars et disparaît en novembre. Elle passe la mauvaise saison, souvent en compagnie nom-


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breuse, dans sa retraite de terre ou de rocher, mais ne s'engourdit jamais complètement.

Ayant disséqué un grand nombre de sujets de cette espèce, eu des femelles captives qui ont pondu dans mes cages, découvert et fait développer les oeufs des femelles ayant pondu à l'état sauvage, je puis décrire sommairement, mais d'une façon exacte, les moeurs et la reproduction de ce Tropidonote, me réservant de faire connaître plus longuement, — dans un travail qui doit faire suite à d'autres travaux que j'ai publiés sur les Reptiles (1) —, la façon de vivre et de se reproduire de cet intéressant Ophidien.

Les oeufs qui doivent être pondus dans le courant de l'année se développent rapidement au printemps et quittent les ovaires en juin; ils s'introduisent alors dans les oviductes, au pavillon ou à l'intérieur desquels ils sont fécondés; là ils sont ensuite revêtus de leur enveloppe fibreuse, chargée de carbonate de chaux, que sécrètent les oviductes devenus épais et très opaques.

C'est vers la fin de juin ou en juillet que la femelle pond de quatre à quinze oeufs à coque d'un blanc mat, parfois très légèrement jaunâtre, souple et parcheminée. On rencontre des oeufs collés les uns aux autres et formant ainsi un petit paquet, mais souvent ils sont libres. En cherchant dans les galeries abandonnées des Taupes, des Mulots et des Campagnols, j'ai bien souvent trouvé la ponte de cette espèce; c'est principalement dans les petites banquettes des routes, à proximité des cours d'eau, dans les endroits bien exposés, ou bien encore dans les talus, que j'ai récolté bon nombre d'oeufs. Le Tropidonote vipérin ne donne qu'une ponte chaque année et, d'ordinaire, vide complètement ses oviductes en une seule fois. Les petits naissent en septembre ou octobre, grandissent lentement et ne sont en état de se reproduire, les femelles surtout, que vers leur quatrième année; les mâles sont plus précoces.

L'oeuf qui vient de quitter l'un des ovaires, laisse à cet organe l'enveloppe qui le contenait. Cette enveloppe, au milieu de laquelle on remarque une fente longitudinale par où s'est échappé l'oeuf, et qui contient un peu de matière blanchâtre ou légèrement jaunâtre, résidu de la formation du vitellus, se rétrécit rapidement, devient brunâtre, se désorganise et se résorbe, mais ne disparaît complètement qu'en janvier ou février suivaut, parfois même plus

(1) R. ROLLINAT, Moeurs et reproduction de l'Orvet fragile. Mémoires de la Société Zoologique de France, 1897. — Idem, Moeurs et reproduction du Lézard des murailles. Rulletin de la Société nationale d'Acclimatation, juillet 1897.


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tard; il est donc très facile de reconnaître, par l'examen des ovaires, et jusqu'en janvier, février ou mars, si une femelle a pondu en juin ou juillet précédent.

De plus, les oviductes des femelles qui ont pondu sont toujours plus épais et un peu plus opaques que ceux des femelles qui n'ont jamais pondu.

Jusqu'à ce jour les erpétologistes ont cru, et je croyais moimême, que cette espèce ne s'accouplait qu'en mars ou avril, selon la précocité des beaux jours.

Le 1er novembre 1896, je fus fort surpris, en examinant au microscope le contenu des oviductes d'une femelle très adulte, de rencontrer une quantité énorme de spermatozoïdes dans la partie postérieure de ces organes, ce qui indiquait qu'un accouplement récent venait de se produire. Désirant continuer mes observations à ce sujet, et les captures à l'extérieur n'étant pas faciles à cette époque de l'année, je priai les terrassiers et carriers des environs de vouloir bien m'apporter les Ophidiens qu'ils mettraient à découvert pendant leurs travaux ; je fis même opérer des fouilles dans les endroits fréquentés par les Reptiles, mais les résultats furent nuls et il me fut impossible de me procurer une seule femelle de Tropidonote pendant la mauvaise saison.

En novembre et décembre 1897, je fus plus heureux. j'eus le plaisir de faire des captures lors des quelques beaux jours de novembre, et des carriers m'apportèrent de nombreux individus des deux sexes. Dans toutes les femelles adultes ayant pondu en juin ou juillet précédent, c'est-à-dire dans celles où les ovaires portaient les vestiges bruns des enveloppes d'où étaient sortis les oeufs de l'année, et dont les oviductes avaient les parois épaisses et opaques, j'ai rencontré une grande quantité de sperme épais extrêmement riche en spermatozoïdes bien vivants. Chez les unes, le sperme était localisé dans la partie postérieure des oviductes, ce qui dénotait un accouplement récent, chez d'autres, les spermatozoïdes étaient remontés assez haut dans les organes, ce qui prouvait que l'accouplement était un peu plus ancien. Enfin, chez les femelles non encore adultes quoique d'assez belle taille, c'està-dire chez celles dont les ovaires ne contenaient aucune trace d'enveloppes et dont les oviductes étaient à parois minces et transparentes, il me fut impossible de trouver le moindre spermatozoïde; cela me laisse supposer que chez les femelles qui s'accouplent pour la première fois, l'accouplement a lieu après la période d'hibernation, en mars ou avril.


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En ce qui concerne les femelles très adultes, l'accouplement a donc lieu avant l'hiver, entre l'epoque de la ponte et celle de l'hibernation, en octobre ou pendant les beaux jours de novembre, car chez celles que j'ai disséquées en août et septembre je n'ai pas, jusqu'ici, rencontré de spermatozoïdes.

On pourrait supposer que des spermatozoïdes provenant d'un accouplement ayant eu lieu en mars ou avril peuvent rester encore en nombre dans les oviductes après la ponte. Le plus souvent il n'en reste aucun. En 1897, j'ai mis en cage trois femelles de Tropidonolus viperinus capturés en juin et qui pondirent les 12, 17 et 31 juillet. Ces femelles, tuées et disséquées les 24 août, 5 novembre et 20 décembre de la même année, portaient des traces brunes d'enveloppes aux ovaires, avaient les oviductes à parois assez épaisses et opaques, mais ne contenaient pas un seul spermatozoïde; il n'en reste donc pas ordinairement dans les oviductes après la ponte. Cependant il m'est arrivé de rencontrer quelques très rares spermatozoïdes dans les oviductes des femelles venant de pondre, mais il sont immobiles, en mauvais état et souvent leur corps est séparé de l'appendice filiforme; ils y sont d'ailleurs, je le répète, extrêmement rares.

J'ai examiné les organes génitaux des mâles pendant chaque mois de l'année. Il résulte de cet examen que les testicules sont en travail pendant presque toute l'année et que la période de repos est en avril et mai ; à cette époque, chez beaucoup de sujets les testicules fournissent moins de spermatozoïdes aux spermiductes que pendant les autres mois. Pendant toute l'année les spermiductes des mâles contiennent une assez grande quantité de sperme extrêmement riche en spermatozoïdes, mais c'est surtout d'août à avril que ces canaux sont gonflés de sperme. Les mâles sont donc en état de s'accoupler aussi bien en octobre et novembre qu'en mars et avril.

CORONELLA LAEVIS

Cette espèce est ovovivipare ; elle est moins commune que la précédente.

Aux vestiges brunâtres des enveloppes des oeufs qui ont quitté les ovaires en mai ou juin et se sont introduits dans les oviductes, aux oviductes boursouflés et congestionnés aux endroits où les oeufs ont séjourné et où se sont développés les embryons, on reconnaît facilement, pendant plusieurs mois, qu'une femelle a fait ses petits en août ou septembre.

Celte Coronelle n'attend pas l'automne pour s'accoupler, cardes


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 63

la fin d'août et septembre j'ai trouvé, dans les oviductes de femelles qui avaient vidé depuis peu leurs organes, une quantité énorme de spermatozoïdes bien vivants, prouvant qu'un accouplement récent venait de se produire.

Sur les mâles de cette espèce, j'ai fait les mêmes observations que sur ceux de l'espèce précédente. S'il y a une légère dépression dans les organes génitaux, c'est aussi fin avril et en mai. En toutes saisons, leurs spermiductes sont gonflés de sperme très riche en spermatozoïdes.

VIPERA ASPIS

Cet Ophidien, très, commun, s'accouple ordinairement en mars ; si ce mois est très froid, l'accouplement à lieu dans les premiers jours d'avril.

Les organes génitaux des mâles sont en état de fonctionner pendant presque toute l'année; en juin et juillet cependant les spermiductes sont un peu moins gonflés de sperme qu'aux autres époques.

Malgré l'état favorable des organes génitaux des mâles, l'accouplement n'a lieu qu'à la fin de l'hiver ou au premier printemps. Je n'ai jamais trouvé de spermatozoïdes dans les oviduetes des femelles, entre l'époque de la naissance des petits, en septembre ordinairement, et la seconde quinzaine de mars. Je n'ai donc aucune preuve que la Vipère aspic s'accouple dès l'automne, quoique plusieurs fois des personnes, que leurs occupations appellent journellement dans les bois, m'aient affirmé avoir rencontré des Vipères accouplées et fixées par le cloaque de la même façon que celles qu'elles rencontraient en mars ou avril.

LES LA MELLICORNES COPROPHAGES DES ILES MASCAREIGNES ET SÉCHELLES

PAR

CHARLES ALLUAUD

L'existence des Coléoptères coprophages étant intimement liée à celle des Mammifères, leur étude présente un intérêt tout particulier au point du vue zoogéographique dans l'examen des faunes insulaires.


64 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898

Par exemple, l'abondance des types spéciaux de Coléoptères coprophages à Madagascar (genres Epilissus, Aulonocnemis, Onthophagus, Oniticellus (1), Aphodius, etc.), prouvent que la grande île est ou a été habitée depuis une époque reculée par des Mammifères indigènes d'une certaine taille et qu'avant l'acclimatation du Boeuf (au sujet de laquelle on n'est pas encore bien fixé) il y avait des Herbivores qui ont dû disparaître à une époque relativement récente. Le fait est déjà prouvé pour deux espèces d'Hippopotame.

Les Mascareignes au contraire, îlots volcaniques, véritables types d'îles océaniques, n'ont jamais dû avoir de Mammifères indigènes et par conséquent les rares Coléoptères vraiment coprophages que nous y rencontrons ont dû être introduits.

Les principales acclimatations de gros Mammifères aux Mascareignes et aux Séchelles, consistent en Boeufs à bosse que l'on exporte de Madagascar et en Cerfs asiatiques qui prospèrent admirablement à l'île Maurice, où leur chasse constitue un sport en grande faveur chez les Mauriciens.

Nous devrons donc chercher l'origine des Coléoptères en question dans les faunes malgache et indo-malaise, tout en considérant qu'il n'est pas absolument établi que les espèces des genres Saprosites, Rhyssemus et Rhyparus dont il sera question plus loin et qu'il est convenu de classer parmi les coprophages, le soient réellement par leurs moeurs.

Au sujet de la rareté de ces Insectes dans les îles qui nous occupent, mes recherches ont pleinement confirmé les observations de Charles Coquerel à la Réunion : « A Bourbon, je n'ai jamais trouvé " comme en France les bouses de vaches renfermant des Aphodius » par milliers ; on ne les rencontre guère qu'en très petit nombre, » presque isolés. Le plus souvent on le prend au vol. » (2)

I. COPRINI Sisyphus Regnardi, nov. sp.

Long. 4 mill. (Agrandissement linéaire de la figure = 4 fois).

Entièrement d'un brun brillant, plus sombre en dessous, tête et prothorax avec un léger reflet métallique.

Tête fortement ponctuée ; yeux visibles en dessus par deux échancrures obliques ; chaperon quadridenté.

(1) Les Oniticellus à faciès d'Onthophagus (comme l'O. giganteus Har ) si abondants à Madagascar, devront peut-être rentrer dans le genre Litongus Reitter.

(2) Cf. Ch. COQUEREL, Faune de Bourbon, in Ann. Soc. Ent. Fr. 1866 p 329


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 65

Thorax atténué en avant, avec les bords sinués avant les angles antérieurs qui sont proéminents ; angles postérieurs largement arrondis. Base entièrement et nettement rebordée. Disque très fortement marqué d'impressions allongées irrégulières et obliques et de gros points enfoncés.

Elytres en demi ovale court, striés ; les stries marquées de points superficiels et chaque point portant un poil blanchâtre court et couché.

Pattes longues; fémurs renflés avant le sommet, les postérieurs formant une véritable massue. Tibias antérieurs tridentés à l'extrémité

l'extrémité côté externe ; tous les tibias avec un éperon au côté interne ; tibias postérieurs tordus. Les pattes postérieures, y compris les tarses filiformes, deux fois plus longues que le corps (au total 8 mill.).

La forme et la longueur des pattes postérieures, et la teinte submétallique de la tête et du pronotum rendent cette espèce fort remarquable, mais son caractère le plus saillant est d'avoir la base du prothorax nettement rebordée.

La découverte à l'île Maurice de ce genre dont on ne connaît encore aucun représentant à Madagascar ni à la Réunion m'a causé une vive surprise et est fort intéressante.

L'unique exemplaire qui m'a servi à faire la description et la figure qui précèdent a été pris devant moi par M. Gabriel Regnard au cours d'une ascension que nous faisions ensemble au « Pouce », montagne la plus élevée de l'île Maurice, le 11 mars 1897.

C'est pour le moment le seul Copride des Mascareignes et je n'en connais pas venant des Séchelles. Je crois qu'il faudra chercher les affinités de cette espèce dans la faune indienne plutôt que dans la faune éthiopienne.

Les Sisyphus, comme les Atheucus ou Scarabées sacrés des anciens, forment, avec des excréments d'animaux, des boules au centre desquelles ils déposent leur oeuf et les roulent au moyen de leurs pattes postérieures et la tête en bas, jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un endroit favorable pour les enfouir.

II. APHODIINI.

1. Aphodius hvidus F. Long. 5 mill.


66 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898

Insecte allongé, jaunâtre avec la partie antérieure du pronotum rembrunie et la suture noire.

Je ne reproduirai pas la longue synonymie de cette espèce européenne et cosmopolite. Je ne l'ai pas trouvée aux îles Séchelles, mais elle en est signalée par Fairmaire; elle ne semble pas rare à l'île Maurice et a été prise à la Réunion par Coquerel.

2. Aphodius nigrita F.

Long. 3-4 mill.

Entièrement couleur de poix. Moins allongé que le précédent.

C'est une espèce de Madagascar déjà signalée de Maurice par Dejean dans son catalogue sous le nom d'A. tenebrosus. Coquerel ne l'a pas rencontrée à la Réunion, mais dans la collection Dejean, aujourd'hui chez M. René Obeithür, il y en a un exemplaire étiqueté « Bourbon ». Je l'ai trouvée à Maurice et aux Séchelles dans l'île La Digue.

3. Saprosites laticeps Fairm. [sub Psammodius].

Long. 3 mill.

Petit insecte allongé, peu convexe, ayant la tête aussi large que le pronotum et entièrement d'un noir de poix. Elylresplus ou moins profondément striés.

J'ai acquis la conviction que le Psammodius (ou mieux Psammobius) laticeps décrit de Ste-Marie-de-Madagascar par Fairmaire doit rentrer dans le genre Saprosites qui existe en Amérique, à Ceylan et à Taïti.

Cette espèce doit être fort commune à Madagascar ; je l'ai prise à Diégo-Suarez et reçue de divers points de la grande île. Aux Séchelles, je l'ai rencoutrée dans l'île La Digue et en ai pris un exemplaire à Curepipe au centre de l'île Maurice.

4. Rhyssemus Goudoti Har.

Long. 3,5 mill.

Entièrement brun de poix. Grosses côtes transversales sur le pronotum.

Espèce de Madagascar retrouvée à Obock et en Egypte ; elle est assez variable et il est probable que la plupart des espèces de ce genre décrites de Madagascar doivent en être synonymes. Elle n'est pas encore signalée des Masca reignes, mais j'en ai pris un exemplaire aux Séchelles dans l'île Mahé. Elle a parfois été confondue avec Rh. germanus L. (asper F.) d'Europe.


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 67

5. Rhyssemus tarsalis Ch. Waterh.

Espèce décrite de l'île Rodrigue. Elle m'est inconnue; c'est probablement encore une variété de la précédente.

6. Rhyparus Desjardinsi Westw.

Long. 5 mill.

Insecte noir, allongé. Fortes côtes sur le pronotum et les élytres; intervalles des côtes des élytres couverts d'une pubescence jaunâtre. Côtés du prothorax sinués.

Cette espèce a été découverte à l'île Maurice par Desjardins et prise à la Réunion par Coquerel dans la « Plaine des Cafres, peu commune sous les pierres, dans les endroits humides ».

Une seconde espèce de ce genre vient tout récemment d'être reçue des Comores et décrite par Fairmaire.

ANTHICIDES ET XYLOPHILIDES [Col.] DE LA RÉGION MALGACHE ET D'AFRIQUE DANS LA COLLECTION DE M. CHARLES ALLUAUD,

PAR

MAURICE PIC.

Les espèces faisant l'objet de cet article proviennent de Madagascar et de l'île Maurice, moins Anthicus posticatus Pic de Djibouti et Xylophilus maculipennis n. sp. du territoire d'Assinie dans l'Afrique occidentale. Pour faciliter l'étude des Xylophilus, tous nouveaux, j'ai dressé des tableaux synoptiques qui serviront à mieux les distinguer entre eux ; ils sont tous décrits sur des exemplaires uniques appartenant à M. Ch. Alluaud.

I. ANTHICIDAE

Leptaleus brevior Frm. Madagascar : Diego-Suarez (Bourgeois, in coll. Alluaud). Anthicus? balteatus Laf. Madagascar : Suberbieville, Antongil. - Andreae Laf. Madagascar : Majunga (Ch. Alluaud 1897). — tobias Mars. Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud 1897). C'est une intéressante localité nouvelle pour cette espèce connue seulement dans l'Asie Centrale. Anthicus posticatus Pic. Djibouti (Ch. Alluaud 1897).


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II. XYLOPHILIDAE

Xylophilus (?Pseudeuglenes) Alluaudi n. sp. Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud 1897).

— (Pseudeuglenes) mauritiensis n. sp. Ile Maurice : Curepipe

Curepipe Alluaud 1897).

— ( ? Ariotus) soarezicus n. sp. Madagascar : Diego-Suarez

(Ch. Alluaud 1893).

— ( ? Euglenes) dilaticornis n. sp. Madagascar : Diego-Suarez

(Ch. Alluaud 1893).

— (Euglenes) maculipennis n. sp. Assinie : côte occidentale

occidentale (Ch. Alluaud 1886).

TABLEAU SYNOPTIQUE

1. Tête tronquée en arrière, non ou à peine plus large que le devant du prothorax, ce dernier dépourvu de fossettes ou impressions basales. Forme élytrale subparallèle 3.

— Tête arquée en arrière, tout-à-fait transversale et bien plus large que le devant du prothorax, ce dernier orné de fossettes ou impressions basales. Forme élytrale subovalaire. (Insectes imitant un peu certains Olotelus avec les antennes courtes bien épaissies à l'extrémité rappelant celles du sous-genre Pseudeuglenes Pic, groupe dans lequel je les range provisoirement) 2.

2. Elytres ornés de fascies ou taches pubescentes grises sur coloration générale foncée. Prothorax et antennes foncés. Long. 2 mill. environ. Ile Maurice Alluaudi n. sp.

— Elytres non ornés de fascies. Elytres roussâtres avec une très large macule noire prolongée sur l'extrémité sans s'étendre sur les côtés. Prothorax et antennes roussâtres. Long. 1,6. mill.

Ile Maurice mauritiensis n. sp.

3. Yeux plus ou moins éloignés sur le front ; derniers articles des antennes, avant le terminal, transverses. Entièrement concolore d'un roux testacé moins les yeux et parfois l'extrémité des antennes noirs 4.

— Yeux très rapprochés en avant, gris. D'un roux testacé avec une tache brune suturale médiane. Tête noire. Derniers articles des antennes avant le terminal en carré long. Long. 2,3 mill.

Assinie maculipennis n. sp.

4. Tête pas plus large que le devant du prothorax. Antennes tout à fait épaissies à l'extrémité, noires sur cette partie avec l'article terminal robuste, relativement long. Long. 2,5 mill.

Madagascar dilaticornis n. sp.


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 69

— Tête un peu plus large que le devant du prothorax. Antennes à peine dilatées à l'extrémité, concolores avec l'article terminal relativement court. Long. 2,5 mill.

Madagascar soarezicus n. sp.

DESCRIPTIONS

Xylophilus ( ? Pseudeuglenes) Alluaudi n. sp. — Petit, subovalaire, noir, vaguement brunâtre sur les élytres qui sont fascies de gris. Pattes testacées avec les cuisses et tibias en partie obscurcis. Tête large, arrondie en arc en arrière, à ponctuation dense et pubescence grisâtre fine; yeux noirs, gros, éloignés, atteignant le bord postérieur de la tête. Antennes noires, courtes, insérées un peu en dedans des yeux, épaissies à l'extrémité : 2e article subcarré, plus gros et égalant à peu près le 3e, les derniers transverses avec le terminal court, un peu tronqué en avant. Prothorax à peine plus long que large, noir avec pubescence grisâtre, bien diminué en avant, marqué d'impressions basales en forme de fossettes bien accentuées; ponctuation forte, rapprochée. Ecusson transversal. Elytres subovalaires, bien arrondis aux épaules, à ponctuation forte, peu rapprochée ; ils sont d'un noir brunàtre et présentent 2 fascies pileuses grisâtres : la 1re sur le milieu, en forme de W, la 2« post-médiane, irrégulière et courte, plus large sur son côté interne. Pattes courtes el grêles, testacées avec les cuisses et les tibias en partie obscurcis. Dessous du corps foncé, pubescent. Q Long. 2 mill. environ.

Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud 1897).

Cette espèce, et surtout la suivante, sont très remarquables par la forme des antennes courtes et élargies à l'extrémité, elles sont bien différentes de dessins et un peu de forme de Pseudeuglenes 5—tomous Thoms. type du sous-genre; provisoirement je les range dans le même sous-genre.

Xylophilus (? Pseudeuglenes) mauritiensis n. sp. — Petit, subovalaire, roussâtre avec la tête et une large tache sur la moitié postérieure des élytres noires Antennes et pattes testacées, ces dernières en partie obscurcies. Tète noire, large et courte, légèrement arrondie en arc en arrière, à ponctuation dense; yeux noirs, gros, éloignés, atteignant le bord postérieur de la tète. Antennes testacées, courtes, insérées un peu en dedans des yeux, épaissies à l'extréBull.

l'extréBull. Zool. de Fr., 1898 XXIII. — 7.


70 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898

mité : 1er et surtout 2eme articles subglobuleux, 3me un peu plus long plus étroit; les derniers transverses avec le terminal court, un peu et obliquement tronqué en avant. Prothorax un peu plus long que large, roussâtre, assez diminué en avant, marqué sur le disque et en arrière d'impressions peu accentuées; ponctuation paraissant dense. Ecusson petit. Elytres subovalaires, arrondis aux épaules, un peu dilatés après le milieu, à ponctuation paraissant dense; ils sont fauves avec le calus huméral rembruni, marqués d'une large tache noire post-médiane n'atteignant pas les côtés, mais prolongée jusqu'à l'extrémité. Pattes courtes et grêles, testacées avec les cuisses et tibias en partie obscurcis. Dessous du corps en partie roussâtre 9. Long. 1,6 mill.

Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud, 1897).

Xylophilus (? Ariotus) soarezicus n. sp. — Peu allongé, parallèle, peu brillant, entièrement testacé, roussâtre, moins les yeux noirâtres ; des soies claires mi-dressées sur le corps. Tête un peu plus large que le prothorax, tronqué en arrière, un peu convexe, à ponctuation forte et écartée, suture de l'épistôme très profonde ; yeux noirâtre, gros, éloignés, à peine échancrés, atteignant presque le bord postérieur de la tète. Antennes testacées, assez courtes, fortes (à 2me article plus gros et un peu plus court que le 3me) progressivement épaissies à l'extrémité avec les derniers articles transverses, le terminal plus gros, court, terminé en pointe courte et éuioussée. Prothorax un peu plus long que large, convexe, un peu diminué en avant, à ponctuation granuleuse rapprochée. Ecusson petit. Elytres un peu allongés, parallèles, légèrement convexes, arrondis aux épaules, un peu atténués à l'extrémité, à ponctuation très forte, rapprochée, garnis de poils grisâtres espacés dessinant de vagues fascies transversales. Pattes assez fortes, peu longues, pileuses. Dessous du corps de la coloration du dessus. Long. 2,3 mill. 1 ex. probablement 5Madagascar

5Madagascar Diego-Suarez (Ch. Alluaud, 1893).

Je range avec doute cette espèce dans le sous-genre américain Ariotus Gasey; par la forme des antennes elle se rapproche un peu des 2 espèces précédentes. Par sa forme générale elle rappelle assez Xylophilus (Emelinus) Ashmendi Gassey $ d'Amérique. Espèce particulière dans la faune africaine par sa coloration jointe à sa forme.

Xylophilus (? Euglenes) dilalicorms n. sp. — Peu allongé, subpa-


SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 71

rallèle, brillant, entièrement testacé roussâtre, moins les yeux, et les derniers articles des antennes noirs ; des soies mi-dressées sur le corps. Tête pas plus large que le prothorax, tronquée en arrière, à ponctuation forte et écartée, suture de l'épistome peu marquée; yeux noirs, assez gros, peu rapprochés en avant sur le front et n'atteignant pas le bord postérieur de la tête. Antennes particulières, roussâtres, rembrunies sur les premiers articles avec les 4 à 5 derniers noirs, progressivement épaissies ; 1er article très long, 2e court subcarré, 3e très long et mince, 4e un peu plus court, les 4-6 allongés, les 5 derniers nettement et de plus en plus élargis avec le terminal long, cylindrique, tronqué au sommet. Prothorax pas plus large que la tête, long, presque droit sur les côtés avec une sorte de dépression transversale médiane, ponctuation forte et écartée. Ecusson petit. Elytres subparallèles, sensiblement atténués vers l'extrémité, à ponctuation très forte, espacée. Pattes antérieures (seules existantes) testacées, assez fortes avec les tibias un peu arqués. Dessous du corps testacé roussâtre, densément couvert d'une pubescence grise. Long. 2,5 mill. 1 ex. probablement c*.

Madagascar : Diego-Suarez (Ch. Alluaud 1893).

Par la structure de ses antennes, cette espèce est tout-à-fait à part; je la range provisoirement dans les Euglenes. Peut-être pourrait-on établir en son honneur une coupe sous-générique nouvelle ; des matériaux d'étude plus complets sont nécessaires pour cela.

Xylophilus (Euglenes) maculipeunis n. sp. — Peu allongé, subparallèle, entièrement testacé moins la tête noire avec une tache suturale rembrunie sur le milieu des élytres ; pubescence assez courte, mi-dressée. Tête forte, noire, tronquée, à peu près de la largeur du prothorax, à ponctuation forte et espacée, yeux gris, très gros, échancrés, rapprochés sur le front, atteignant le bord postérieur de la tête. Antennes testacées, fortes, presque filiformes, à articles subcarrés, insérées dans l'échancrure des yeux, article terminal tout à fait long, terminé en pointe. Prothorax presque carré, droit sur les côtés, un peu déprimé, arrondi aux angles antérieurs avec une vague dépression transversale médiane ; ponctuation forte, espacée. Ecusson petit. Elytres subparallèles, sensiblement atténués vers l'extrémité avec les épaules arrondies, ornés d'une sorte de dépression oblique post-numérale, ponctuation très forte et espacée, les élytres sont d'un testacé plus pâle que le prothorax avec une tache suturale d'un brun noirâtre sur leur milieu Pattes testacées,


72 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898

fortes, avec les cuisses postérieures énormes. Dessous du corps de la couleur du dessus, peu pubescent. cf. Long. 2,5 mill.

Assinie : Côte occidentale d'Afrique (Ch. Alluaud 1886).

A placer près de Euglenes sulcatulus Pic, de Guinée, en diffère par la macule élytrale, l'aspect plus brillant, la ponctuation élytrale forte et écartée, etc.

CORRIGENDA. — L'Authicus dont j'ai parlé (Bull., 1898, p. 67) sous le nom de tobias Mars, après l'étude des types de cette espèce, se trouve être une variété très voisine, mais particulière, que je désignerai sous le nom de mauritiensis. A. tobias var. mauritiensis Pic offre une coloration générale plus foncée que A. tobias Mars, ses épaules sont noirâtres, etc.


73

Séance du 8 Mars 1898. PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT

Melle Lévy et M. Neveu-Lemaire présentent M. Emile DAVENIÈRE, licencié ès sciences, demeurant 47, rue Monsieur-le-Prince.

M. SCHLUMBERGER annonce que, la Société Géologique de France ayant décidé de transporter son siége à l'Hôtel des Sociétés Savantes, la Société Zoologique se trouve dans la nécessité d'abandonner le local actuel. Une Commission nommée par le Conseil et composée de MM. R. BLANCHARD, DE GUERNE, GUIART et SCHLUMBERGER est en train d'étudier la question.

M. de Guerne présente un travail de M. INGOENITZKY sur les Odonates de la Pologne russe. Renvoyé aux Mémoires.

GORDIENS DU MEXIQUE

PAR

LORENZO CAMERANO

Professeur à l'Universilé de Turin.

Jusqu'à présent on ne connaît qu'une seule espèce de Gordiens appartenant au Mexique. Cette espèce est le Paragordius varius (Leidy (1). Par conséquent, il me paraît très intéressant d'étudier une petite collection de Gordiens de Guanajuald e d'Altoyac (VeraCruz) que le Dr A. Dugès a envoyé au Prof. R. Blanchard, qui, de son côté, a eu l'amabilité de me les envoyer en communication.

CHORDODES DUGESI, nova species.

Altoyec (Vera-Cruz).

Un exemplaire cf. — Longueur 0,m322; largeur maxima 0,m002.

(1) L. CAMERANO, Sur quelques Gordiens nouveaux ou peu connus. Bull Soc. Zool. de France, XVIII, p. 216, 1893. — Monografia dei Gordu. Mem Accad. scienze di Torino, (2), XLVII, p 402, 1897.


74 SÉANCE DU 8 MARS 1898

Le corps s'amincit graduellement vers l'extrémité antérieure et légèrement aussi vers l'extrémité postérieure.

La coloration générale est noire; l'extrémité antérieure est blanchâtre comme la région circumcloacale.

La couche cuticulaire extérieure présente deux sortes d'aréoles : 1° aréoles relativement très grandes (30-37 u. de largeur), de couleur noire, avec un contour irrégulier et une surface bourrelée. Ces aréoles ne sont pas très élevées : dans leur surface supérieure elles sont aplaties ou arrondies. Les aréoles de cette sorte sont très nombreuses, isolées ou rapprochées entre elles, deux à deux. Parmi ces dernières, au milieu de la ligne qui les unit, on voit un pore-canal, très clair. Vers l'extrémité antérieure de l'animal ces aréoles sont beaucoup plus grosses et proéminentes et ressemblent à des petits tubercules noirs, qu'on peut aisément observer, même avec une loupe à faible grossissement.

2° aréoles plus basses, plus claires et beaucoup plus petites, situées entre les aréoles du premier groupe. Elles ont un contour irrégulier, paraissent fissurées et même divisées en plusieurs parties. Entre les aréoles on voit des pores-canaux clairs comme ceux des aréoles accouplées, susdites.

Pour ce qui est du système des aréoles de la couche cuticulaire extérieure, cette espèce ressemble au Chordodes pardalis Gamer. de Madagascar. (Monografia dei Gordii, op. cit. p. 379, tav. I, fig. 12), mais elle en diffère par la dimension relativement beaucoup plus grande des aréoles noires de la première sorte, par leur forme différente, bourrelée, et par les aréoles du deuxième groupe, qui, dans le C. pardalis, sont relativement plus grandes, plus régulières et plus rapprochées entre elles. Le C. Dugesi diffère encore du C. pardalis par la coloration générale.

CHORDODES GRIFFINII, nova species.

Altoyac (Vera-Cruz).

Un exemplaire cf. — Longueur, 0m065. Largeur, 0m0004.

Un exemplaire 9 Longueur, 0m110. Largeur, 0m0006.

La femelle présente une couleur brun-clair; l'extrémité antérieure postérieure est un peu plus claire. Le mâle a une teinte plus foncée que la femelle

La couche cuticulaire extérieure présente deux sortes d'aréoles papillaires. Les aréoles de la première sorte sont légèrement relevées, à contour arrondi et de couleur claire, souvent pourvues de formations réfringentes accouplées. Les aréoles de la deuxième


SÉANCE DU 8 MARS 1898 75

sorte sont plus grosses, plus proéminentes, plus foncées, arrondies à leur base et souvent pourvues d'un prolongement aigu, réfringent. Deux, trois ou quatre de ces aréoles sont parfois très rapprochées entre elles, presque au contact et forment des séries irrégulières. En général, les aréoles papillaires, surtout celles de la première sorte, ne sont pas à contact, mais entre elles on observe un espace relativement grand, dans lequel il y a des granulations réfringentes. Par ci par là on observe aussi quelques prolongements réfringents plus grands. Dans la partie inférieure de l'extrémité postérieure du mâle les prolongements clairs deviennent considérablement longs.

Cette espèce ressemble au Clwrdodes Weberi (Villot). Elle en diffère cependant beaucoup, parce dans le Chordodes Weberi les aréoles papillaires sont égales entre elles, par les dimensions et la proéminence et sont très rapprochées. On peut ajouter aussi que les aréoles pourvues d'un prolongement sont plus foncées que les autres

PARAGORDIUS VARIUS (Leidy).

Camerano, Monogr. dei Gordii (op. citat.), p. 402, tav. III. Goy 33-35-36. Altoyac (Vera-Cruz).

Un exemplaire $. Longueur. 0,105. — Collier noir bien marqué. Coloration générale brun-clair; lobes postérieurs légèrement plus foncés à leur extrémité.

GORDIUS SUBSPIRALIS Diesing.

Camerano. Monogr. dei Gordii. Mem. R. Acad. delle Scienze di Torino, (2), XLVII, p. 407 (1897). Guanajuato (Mexique).

^ Longueur m. 0,160. Largeur maxima m. 0,0005. Coloration générale brun-foncé; collier noir bien marqué, large de un millimètre environ; il n'y a pas de bandes longitudinales brunes; la lame postcloacale est peu développée et noirâtre; les lobes de l'extrémité postérieure sont courts et lisses; si on les regarde de côté, ils paraissent brusquement amincis. Sur toute la surface du corps on remarque de nombreuses petites taches plus claires, à contour arrondi et de grandeur très variable. Ces petites taches sont plus nombreuses vers la région postérieure du corps; on peut les voir môme avec une loupe simple. La couche cuticulaire extérieure n'est pas aréolée et présente un petit nombre de petites formations en croix.

Ç Longueur m. 0,227. Largeur maxima m. 0,0008.

Coloration générale brun clair. Collier noir bien marqué, mais


76

SÉANCE DU 8 MARS 1898

largeur maxima d'un demi-millimètre. Il n'y a pas de bandes brunes longitudinales. L'extrémité postérieure présente un orifice cloacal terminal; elle est dépourvue de contour noir. La couche cuticulaire n'est pas aréolée; elle présente les lignes croisées caractéristiques, qui limitent des espaces en losange peu marqués. On observe par ci par là de très petites et peu nombreuses formations en croix.

Je rapporte ces deux individus au G. subspiralis Diesing, comme déjà j'avais rapporté à cette espèce un exemplaire Ç du Texas, dans une de mes notes précédentes. (Notes from the Leyden Museum, XVII, p. 1). Il parait que cette espèce représente dans l'Amérique septentrionale et centrale le G. Villoti de la région paléarctique.

OUVRAGES REÇUS DEPUIS LE 21 FÉVRIER 1898

1. E. ARRIGONI DEGLI ODDI, Suchetel, Gli Ibridi naturali ira gli Ucelli. Avicula, giornale ornitologico italiano, I, n° 6, 1897.

2. ID., Nota supra un Gennaja Feldeggi Schlegel colto in Calabria. Ibidem, I, n° 6, 1897.

3. ID , Sopra gli Ibridi del tipo ABDS boscas Linné, e Chaulelasmus streperus Linné. Alli del R. Istitulo Veneto di scienze, le ttere ed arti (7), VII, 1896-97.

4. ID., La nidificazione del Milvus migrans Boddaert nel territorio Veronese. Ibidem, 7, IX, 1897-98.

H. ID., Notes on some spécimens of Anatidae in the late count Ninni's collection. Ibis, january, 1898.

6. ID., Nota sopra una varieta di colorito observata in un' Anas bosca Linné. Atti della Societa italiana di scienze naturali, Milano, XXXVII, 1898.

7. ID., Le recenti comparse del Puffinus Kuhli Boie, nel Veneziano. Ibid. XXXVII, 1898.

1. BROLEMANN, Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes de France. Feuille des Jeunes Naturalistes, Paris (3), XXVI, n°s 308-309, 1896.

2. ID , Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes de France, etc. Ibidem, n° 311, 1896.

3. ID., Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes de France. Ibidem, n° 318, 1897.

4. ID., Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes de France. Ibidem, n° 326, 1897.

5. Myriapodes recueillis à l'île Madère par M. A. Fauvel en 1896. Bull, de la Soc. entomolog. de France. Paris, n° 7, 1897.

6. ID., Deux Tulides nouveaux de la région méditerranéenne. Ibidem, n° 10, 1897.


SÉANCE DU 8 MARS 1898 77

7. ID., Iulides d'Algérie. Annules des sciences naturelles, Zoologie, (8), IV, p. 253-276, et pl. 3-4.

DARUTY DE GRANDPRÉ, Vade-mecum du bibliothécaire ou, règles pratiques pour la rédaction des catalogues et le classement des volumes, suivies d'une instruction raisonnée sur le format des livres. In-8°, 64 p , Paris, 1897.

H. FISCHER, Notes sur la faune du Haul-Tonkin. III, Liste des Mollusques recueillis par le Dr A. Billet. Bull, scientif. de la France et de la Belgique, XXVIII, 1898.

CH. JANET, Notice sur les travaux scientifiques de M. Ch. Janet. Lille, in 8°, 94 p., 1896.

J. G. DE MAN, Bericht über die von Hern Schiffscapitan Storm zu Atjet. an der wesllichen Kusten von Malakka, Bornéo und Celebes sowwie in der Javasee gesammelten Decapoden und Somatopoden, n° 6, (fin). Zoologisches Iahrbuch, Iéna, p. 677-708 et pl. 28-38.

1. L. MAGGI, A proposito delle ossa bregmaliche nei fossili. Rend, del R. Isl. Lomb. di scienze e lett., Milano, 2, XXX, 1897.

2. ID., Altri resultati di richerche morfologiche intorno ad ossa craniali, cranio-facciali e fontanelle dell'Uomo e d'altri Mammiferi, communicazione preventiva. Ibidem, XXX, 1897.

3. ID., Altri resultati di richerche morfologiche mtorno ad ossa craniali, cranio-facciali e fontanelle dell'Uomn e d'altri Mammiferi. Belletino scientilico, Pavia, n° 3, p. 87, 1897.

4. ID., les os bregmatiques chez les fossiles. Archives italiennes de Biologie, Turin, XXVII, n° 3, 1897.

G. MINGAUD, liste de quelques Chrysides capturés aux environs de Nîmes. Captures de Castors dans le Rhône et le Gardon pendant l'année 1897. La castoriculture. Bulletin de la Société d'études des se nat. de Nimes, n°4 , 1897.

L. ROULE, L'anatomie comparée des animaux basée sur l'embryologie. Paris, 2 vol in-8° XXVI, 1971 p., et 1202 fig , 1898.

R. SAND, Les laboratoires maritimes de Zoologie. Revue de l'Université de Bruxelles, III, 1897-98.

OrFERT PAR M. CH. E. PORTER :

E. RIGGENBACH, Bothriotoenia ehilensis, nov. spec Actes de la Soc scientif. du Chili, Santiago, VII, n° 2, 1897.


78

Séance du 22 Mars 1898 PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDFNT

M. DAVENIERE. présenté à la dernière séance, est élu Membre de la Société. M. DAUTZENBERG présente un Pleurotomaire du Japon.

M. L. PETIT présente à la Société un jeune Mouton qu'il a reçu en février dernier du département du Pas-de-Calais pour le naturaliser. Il lait remarquer que cet agneau venu à terme a le corps normalement conformé, la tête seule semblant manquer. On ne remarque en effet, à l'extrémité supérieure du cou, que deux oreilles bien développées, réunies par leur base et entre lesquelles se trouve un orifice unique Il prie M. Neveu-Lemaire, à qui il a remis la pièce au laboratoire de Parasitologie de la Faculté de Médecine, de vouloir bien donner à la Société quelques renseignements complémentaires.

SUR LA DÉMONSTRATION DE QUELQUES FAITS INTÉRESSANT L'HÉRÉDITÉ ET LA CONSANGUINITÉ (Résumé)

PAR

A.-L. HERRERA, de Mexico

1. Lors de mes études sur l'Origine des individus et la construction de l'organisme par les conditions internes (1), je me suis vu obligé de dresser les tables suivantes pour faciliter la discussion de certains faits concernant l'hérédité et surtout, pour prouver que les plus petites tares de nutrition ou tares héréditaires, acquièrent un développement intense chez les descendants directs.

b, c, d, p = mâles.

b', c', d', p' = femelles.

1, 2, 3, 13 = valeurs par exemple de l'excès de la taille de b, c, d, p ou b', c', d', p' sur la moyenne, ou encore coefficient de nutrition de leur protoplasma.

(1) Mémoires et Revue de la Société scientifique « Antonio Alzate », janvier, février et mars 1898.


SÉANCE DU 22 MARS 1898

79

2. Les éléments sexuels n'ont pas toujours la même dimension chez une même espèce (GODARD, LATASTE, etc.) (1). Ils peuvent théoriquement varier entre ]T^ eu b 1, et b' 1' (Table II) et ~^. Alors l'hérédité de la taille ne serait point ici un phénomène si mystérieux et nous n'aurions guère besoin de recourir à la théorie de Weismann pour l'expliquer.

3. Bien entendu, j'ai laissé de côté pour le moment les influences perturbatrices, en considérant de préférence, les cas les plus faciles d'hérédité bilatérale égale et directe et de production de deux petits seulement par portée.

TABLEAU I.

cf. .. b, c, d .. p. = 1, 2, 3, 4.. . 15. 9.... b', c', d' .. p',= 1',2',3',4' .. 15'.

C" b. 1 c.2 d. 3 e. 4 f.5 g.6 h. 7 1.8 j.9 k.10 I 11m.12 n.13 0.14 p. 15

QV 1'. 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

c'. 2'. 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

d'. 3'. 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

e'. 4'. 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

f'. 5'. 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

g'. 6'. 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

h'. 7'. 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

r'. 8'. 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

j'. 9'. 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

k'. 10' 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

l'. 11' 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26

m'. 12' 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27

n'. 13' 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28

o'. 14' 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29

p'. 15' 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

EXEMPLES :

d. 3 + 1'. 5' = 8 (o*) + 8' (5) e'. 4'. + p. 15 = 19 (c*) + 19' (£)

p. 15 + b' 1'. = 16 (o*) + 16' (2)

(1) LALLFMAND, Variations des spermatozoides. Ann. Sc. Nat., 1841, (2), XI, p. 30. — C. E. PORTER, Sobre un espermatozoide gigantesco en el sémen humano. Actes de la Soc. scient, du Chili, IV, p. LXXII et p. CVI. LATASTE, Recherches de Zooéthique, 27 avril 1889, p. 642. — BEAUREGARD et GALIPPE, Guide, de micrographie. Paris, 1888, p. 560, etc.


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TABLEAU II. UNIONS CONSANGUINES ENTRE FRÈRE ET SOEUR (ADELPHOGAMIE)

c? b. 1, b. 2, b. 4 b. 32768

$ b'. 1', b'. 2', b'. 4' b' 32768'

b. b. b b. b. b b. b. b.

c* b. 1 b. 2 b 4 b 8 b. 16 b. 32 b. 64

° 128 256 512 1024 2048 4096 8192 16384 32768

çv l'. . . 2

b' 2' 4

b' 4' 8

b' 8'. 16

b' 16' 32

b' 32' 64

b' 64' 128

b' 128'. 256

b' 256'.. 512

b' 512' 1024

b' 1024'.. 2048

b' 2018' 4096

b' 4096' 8192

b' 8192' 16384

b'16384' 32768

b' 32768'


SÉANCE DU 22 MARS 1898 81

Unions de la même femelle avec des mâles de plus en plus vigoureux (1): d'.3' + c.2=5 + 5'; d'.3' + e.4 = 7 + 7'; d'.3' + i.8 = 11 + il'. Unions de la même femelle avec des mâles de moins en moins vigoureux : d'.3' + p. 15 = 18 + 18' ; d'.3' + k.10 = 13 + 13', etc.

Unions égales : p'.15' + p.15 = 30 -L30'; m.12 + m'.12' = 24 + 24'.

Hérédité bilatérale égale : m'12' + m.12 = 24 + 24'.

e' 4 e 4 Hérédité bilatérale croisée : e'.4' + e.4 = 8 + 8' ou —— +\- -^-.

8 8 Hérédité prépondérante : e4 + f'.5'. = (4 + 5') + (4 + 5').

Hérédité homochrone : t = temps : (e4)t + (e'4')t' — (8)t + (8')t'.

Hérédité atavique : p.15 + p'.15' = (k.10 + 0'.14'. + g.6.) + (K'10'. + 0.14 + g'6'.)

Superposition ou, décomposition des caractères : (b, c, d 0. et

b', c', d' 0' seraient les ascendants de p. et p') :

p.15 + p'.15. =(b'1' + b.1.) + (d'.3'. d.3) + (f.5. +f'.5'.) + (g'.6'. + g.6.) = (2 + 2') + (6' + 6) + (9 + 9') + (13' + 13), etc.

Unions consanguines : de b.1. X b'.2; b.2 X b'.2'., etc.

4. Il y aurait donc des unions consanguines très favorables ou très défavorables, la taille s'élevant ou s'abaissant de 32 768 millimètres dans la 16e génération, selon que b.l. et b'1' aurait un millimètre en plus ou en moins, sur la taille moyenne de l'espèce ou de la race !

5. Exemples.

a. L'histoire généalogique des Chevaux de course, célèbres par les prix importants qu'ils ont gagnés, apprend qu'un grand nombre est le résultat d'unions consanguines.

b. Les effets de la consanguinité sont favorables chez les Lapins à poils fauves ou roux (les plus vigoureux) et ils sont défavorables chez les Lapins qui portent du blanc dans la robe (les moins vigou reux) (2).

(1) Il faut se rappeler cependant de la Loi de Galton sur la tendance à revenir à une taille moyenne ou retour vers la médiocrité.

(2) Voir : CORNEVIN, Traité de Zootechnie générale. Paris, 1891, p. 586.


82

SÉANCU DU 22 MARS 1898

NOTE SUR UN JEUNE MOUTON TRIOCÉPHALE

PAR

M. NEVEU-LEMAIRE

Le jeune Mouton présenté par M. L. PETIT appartient au sexe féminin et ne montre d'anomalie qu'au niveau de la tête qui semble absente au premier abord. Après l'avoir examiné rapidement au laboratoire, j'ai assisté au dépouillage de l'animal et j'ai pu constater qu'aucun organe du thorax ou de l'abdomen n'était anormal. Aussi, je ne n'ai conservé que la portion supérieure du cou et la tête, afin de les étudier plus en détail. Je me propose de faire plus tard, à ce sujet, une communication à la Société; pour le moment, je me contenterai de donner quelques explications sur ce cas de tératologie assez rare et intéressant.

Chez cet Agneau, la face n'existe pas, ou plus exactement, n'est représentée que par les oreilles souciées par leur base à la partie supérieure et antérieure du cou. Le crâne doit être de très petit

volume, car il ne se distingue pas du cou terminé en cône à sommet arrondi. En écartant les oreilles, qui pendent appliquées l'une contre l'autre, ou voit à leur point d'union quelques saillies sans forme qui ne permettent pas d'y reconnaître une partie quelconque de la face même très atrophiée; et, inférieurement, caché par le bord des oreilles, un petit orifice quadrangulaire de 8 millimètres de large sur 5 de haut. En introduisant une sonde dans cet orifice,


SÉANCE DU 22 MARS 1898

83

on est arrêté à 5 centimètres environ par un cul-de-sac; mais en explorant avec la sonde le fond de ce cul-de-sac on trouve, non sans quelques difficultés, un orifice étroit qui mène dans un conduit dont on ne peut atteindre le fond. Une dissection ultérieure me permit de constater que le cul-de-sac qui mettait d'abord obstacle à l'introduction de la sonde au-delà de 5 centimètres, était le fond du pharynx, à la partie postérieure duquel se trouvait un petit orifice qui conduisait dans un vaste oesophage, et un autre antérieur recouvert par l'épiglotte et qui aboutissait au larynx et à la trachée. La sonde parvenue à l'un ou l'autre de ces orifices n'était plus arrêtée par aucun obstacle. Il y avait donc communication entre l'orifice unique extérieur d'une part, que l'on pourrait appeler la bouche, et l'oesophage et la trachée de l'autre.

Une dissection plus approfondie me fournira, j'espère, des documents plus précis, mais les quelques caractères que je viens de passer en revue me permettent déjà de ranger le cas qui nous occupe dans la classification tératologique d'Is. Geoffroy-Saint Hilaire. Ce jeune Mouton appartient à la famille des Otocéphalieus, caractérisée par le rapprochement ou la réunion sur la ligne médiane des oreilles dans la région inférieure de la face. Ne possédant ni oeil, ni trompe nasale, rudiment de l'appareil olfactif, il doit être placé dans le genre Triocéphale, dont les caractères sont les suivants : Point d'yeux, point de trompe nasale, les deux oreilles rapprochées ou soudées sur la ligne médiane, les canaux auriculaires confondus formant une pseudo-cavité buccale.

En raison des fêtes de Pâques, la séance du 12 avril n'a pas eu lieu.


84

Séance du 26 Avril 1898 PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT.

MM. R. BLANCHARD et, FILHOL s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le Professeur R. BLANCHARD, élu Membre correspondant de la Société royale des sciences de Liège.

M. MILNE-EDWARDS, directeur du Muséum, adresse le programme des cours, pour l'enseignement des voyageurs :

21 avril Leçon d'ouverture .... M. MILNE-EDWARDS.

23 — L'Homme dans ses rapports

zoologiques M. HAMY.

26 — L'Homme dans ses travaux

et son industrie .... M. VERNEAU.

28 — Mammifères M. E. OUSTALET.

30 — Oiseaux M. E. OUSTALET.

3 mai Reptiles et Poissons. . . . M. L. VAILLANT.

5 — Mollusques M. DE ROCHEBRUNE.

7 — Vers et Zoophytes .... M. E. PERRIER. 10 — Crustacés, Arachnides, Myriapodes M. BOUVIER.

12 — Insectes M. CH. BRONGNIART.

14 — Anatomie comparée. ... M. H. FILHOL.

17 — Plantes phanérogames . . M. E. BUREAU.

21 — Plantes cryptogames . . . M. MOROT.

24 — Plantes vivantes M. Bois.

26 — Géologie M. ST. MEUNIER.

28 — Minéralogie M. LACROIX.

31 — Paléontologie M. BOULE.

2 juin Hygiène des Voyageurs . . M. GRÉHANT.

4 — Météorologie M. H. BECQUEREL.

7 — Détermination du point en

voyage. Notions sommaires de géodésie et de topographie M. BIGOURDAN.

9 — Des divers modes d'impression des clichés photographiques M. DAVANNE.


SÉANCE DU 26 AVRIL 1898 85

11 juin La Photographie dans la construction des cartes et plans M. le commandant JAVARY.

Les leçons commenceront le jeudi 21 avril, à 10 heures du matin, dans l'amphithéâtre de la Galerie de zoologie, et continueront les samedis, mardis et jeudis suivants, à la même heure.

Dans des Conférences pratiques laites dans les laboratoires ou sur le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte ou à la préparation des collections, aux relevés photographiques, à la détermination du point de voyage et à des notions sommaires de Géodésie et de Topographie.

Les jours et heures de ces conférences seront indiqués à la suite des leçons.

En réponse à diverses demandes d'informations, le Comité de Réception du Congrès de Cambridge nous transmet quelques renseignements complémentaires qu'il nous prie de vouloir bien transmettre aux intéressés.

Les congressistes pourront se loger de trois manières différentes :

1° Dans un Collège. Plusieurs Collèges ont en effet placé des chambres (chambre à coucher et petit salon dans chaque cas) à la disposition du Comité, mais ces logements ne peuvent convenir aux dames.

2° Dans un hôtel. Ici, le nombre des chambres disponibles sera relativement restreint. En outre, dans ce cas, le Comité ne retiendra un petit salon ou cabinet de travail, que par ordre exprès.

3° Dans une maison garnie. Le logement se composera toujours d'une chambre à coucher et d'un petit salon.

On pourra commander son premier déjeuner où l'on sera descendu, mais des arrangements particuliers seront faits au sujet du second déjeuner et du dîner des membres qui seront logés dans un collège ou une maison garnie.

Le Comité pense que, selon toutes probabilités, les frais de séjour à Cambridge seront d'environ 12 fr. 50 par jour pour une seule personne, logement, service et repas compris.

Du reste, une circulaire plus détaillée indiquant également le prix des hôtels et le prix du voyage, aller et retour, de tous les points du continent, pour Londres, sera adressée à toute personne qui voudra bien en faire la demande à Messieurs les Secrétaires du Comité de Réception du quatrième Congrès international de Zoologie, the Museums, Cambridge, England.

Bull. Soc. Zool. de Fr. 1898. XXIII — 8


86 SÉANCE DU 26 AVRIL 1898

M. HERRERA nous adresse la communication suivante :

« M. Engelmann a prouvé que les germes sexuels s'attirent en raison inverse du carré des distances (1). Il y a donc là une preuve de plus en laveur de ma théorie sur la fécondation par attraction moléculaire. En outre, j'ai pu constater que l'expérience réussit parfaitement bien avec des gouttes d'huile de lin glissant sur une assiette dont la surface a été humectée avec l'acide acétique. »

M. Ch. JANET fait une rectification au résumé d'une communication qu'il a faite à la séance du 14 décembre dernier. Cette communication doit être résumée comme suit : «Après avoir rappelé quel est le rôle de petits muscles de structure ordinaire pour la mise en position des ailes et le rôle de grands muscles de structure particulière qui servent à produire les vibrations du vol, M. Janet montre quelles sont les relations de ces muscles avec les pièces du squelette du corselet. »

M. Janet présente à la Société de beaux échantillons de Myrmecocystus melligerus du Mexique, qui viennent de lui être remis par M. Douvillé. Il profite de la circonstance pour rappeler en quelques mots la façon dont les ouvrières à gros abdomen dilaté se comportent dans les colonies.

M. P. MARCHAL fait une communication sur le cycle évolutif de l'Encyrtus fuscicollis, Hyménoptère parasite à l'état larvaire dans le corps des chenilles de l'Hyponomeute du Fusain.

(1) GALLARDO, La Carioquinesis. Anales de la Sociedad Cientifica Argentina, 1897.


SÉANCE DU 26 AVRIL 1898

87

L'HOMOCHROMIE DE LA VENILIA MACULARIA L.

PAR

F. PLATEAU,

Professeur à l'Université de Gand.

J'ai vu avec étonnement que M. Cuénot, dans son intéressante conférence sur Les moyens de défense des animaux (1), considère la ressemblance protectrice de la Venilia macularia, petite Phalène jaune tachetée de noir se dissimulant en se posant sur les feuilles de Bouleau jaunies et tachées, comme un cas de fausse homochromie; « On ne rencontre, dit-il, la Venilia qu'en mai et juin, à une époque où il n'y a pas de feuilles mortes (2) ».

M. Cuénot commet ici une erreur : à la date de l'apparition de la Venilia, des masses de feuilles jaunes pointillées de noir existent de tous côtés dans les taillis de Bouleaux et de jeunes Peupliers, tombées ou séchées sur le" arbres. C'est précisément cette particularité et le fait que j'aurais observé personnellement le Lépidoptère s'appliquant sur les feuilles maculées qui m'ont conduit à signaler ce cas curieux dans l'article publié autrefois dans le Naturaliste sous le titre : La ressemblance protectrice chez les Lépidoptères européens (3).

Je suis, comme M. Cuénot, persuadé que beaucoup de cas de mimétisme ou de ressemblance protectrice, demandent soit de nouvelles observations sur le vivant, soit des vérifications expérimentales, mais j'ai été trop frappé par la netteté de celui offert par la Venilia pour mettre sa valeur en doute.

(1) Bulletin de la Société zoologique de France, XXIII, p 37, 1898

(2) Id., p. 57.

(3) le Naturaliste, 1er novembre 1891.


88 SÉANCE DU 26 AVRIL 1898

NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES HOLOTHURIES PROVENANT DES DRAGAGES DU YACHT PRINCESSE ALICE

PAR

EDGARD HÉROUARD.

Parmi les Elasipodes recueillis par S. A. le prince de Monaco, par 38°54' N., 23°27' 0. et 4 360 m. de profondeur, une nouvelle espèce de Deima, représentée par cinq exemplaires, a été ramenée en compagnie de divers Pseudostichopus, Scotoanassa et Elpidiineae.

On ne connaissait encore clans l'Atlantique qu'une seule espèce de ce genre, la Deima Blakei, décrite par Theel, du golfe du Mexique.

Notre nouvelle espèce que nous appellerons Deima atlanticum (n. sp.) ne se rapproche cependant pas de cette dernière par ses caractères, mais du Deima fastosum (Theel) trouvée par le Challenger dans le Pacifique.

Deima atlanticum présente 105 mill. de longueur sur 54 mill.de largeur, il est plus large que le D. fastosum, mais le nombre et la disposition de ses papilles dorsales et de ses tubes ambulacraires ventraux sont identiques à ceux de cette dernière espèce, tandis que leur longueur y est plus grande. Les plaques calcaires donnent à l'extérieur du corps une apparence craquelée; ces plaques qui représentent les corpuscules profonds sont ovalaires, formées de deux réseaux superposés et réunis, en différents points, par des treillis de soutien, tandis que, sur leur bord, ils se rapprochent et deviennent coalescents.

Les corpuscules superficiels (fig. 1) sont présents et constitués par l'x fondamental, les extrémités des branches sont pourvues

Fig. 1.

Fig. 2.


SÉANCE DU 26 AVRIL 1898 89

d'une bifurcation de 1er et même de 2e ordre. Les branches de l'x présentent souvent des longueurs inégales et des malformations, des atrophies qui en altèrent la forme essentielle.

La face interne des téguments présente aussi des corpuscules calcaires de la forme qui vient d'être décrite et, dans les organes génitaux, on rencontre de ces formations, mais, plus complexes. Au-dessous de l'anneau aquifère le tube digestif présente une couleur brune sur une région de 14 mill. étranglée en son milieu, et la région qui vient ensuite est dilatée et de couleur jaune; avant d'atteindre le cloaque (15 mill.) le tube digestif se rétrécit brusquement pour se continuer en un canal étroit jusqu'au cloaque qui, lui, est extrêmement réduit.

Le canal madréporique recourbé en forme de V est contenu dans le mésentère dorsal (fig. 2).

Les glandes génitales (gl) situées de chaque côté du mésentère débouchent à la face dorsale du corps par un large conduit (c.gtx), courant au-dessous de l'angle du V formé par le canal madréporique (s).

Le D. atlanlicum est la 5e espèce connue du genre Deima.


90 SÉANCE DU 26 AVRIL 1898

NOTE SUR MUTILLA MAURA L. ET M. MACULATA CYRILLE, DE L'ÎLE DE CHYPRE

PAR

EMILE DESCHAMPS.

Il me paraît ici intéressant de faire connaître une propriété que passent pour avoir, dans l'île de Chypre, ces deux espèces de Mutilles, répandues d'ailleurs dans toute l'Europe. Il est vrai que l'on connaît peu les moeurs de ces parasites d'autres Hyménoptères, principalement des Mellifères. La connaissance de cette nouvelle propriété déterminera peut-être, de la part de spécialistes, des observations qui concourront à une connaissance plus approfondie des détails de l'existence de ces Insectes.

On ne peut résider longtemps dans l'île grecque, aujourd'hui occupée par les Anglais, sans entendre parler des Sphalangis, la terreur qu'ils inspirent, les rendant populaires dans tous les districts, dans les villes comme dans les campagnes. Le Sphalangi est la Mutilla maura ou la M. maculata, au moins pour la plupart de ceux qui me l'ont désigné, car dans certaines régions, on donne aussi ce nom, ainsi qu'on le verra, à d'autres Insectes ou à un Arachnide, ce qui n'a rien qui doive étonner.

Suivant les Chypriotes, la piqûre du Sphalangi est infailliblement mortelle comme la morsure du Cobra à Ceylan, ou du Serpent à sonnette au Brésil, si on n'a recours aux empiriques indigènes dont le plus connu est un moine du couvent du Machéras, en résidence à Nicosie. Les médecins anglais, au dire de tous, resteraient impuissants avec leurs remèdes d'Occident. Dans le début de l'occupation, en 1878, beaucoup de soldats anglais seraient morts, dit-on, de la piqûre de cet Insecte, sur le chemin du Trôodos, l'Olympe des anciens, où on le rencontre abondamment

Au début de mon arrivée dans l'île j'en entendis parler, et, évidemment, j'eus de suite le désir de connaître cet étrange petit animal auquel un renom si terrible était attaché, d'autant que j'apprenais qu'il était, dans certaines régions, répandu à foison. Mais là se présenta la première difficulté. Une personne de Nicosie m'affirma qu'ayant demandé à des paysans de lui apporter des Sphalangis, ceux-ci lui avaient présenté toute une série d'animaux qui formaient, ensemble, la gamme presque complète de la classe des


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Insectes; il y avait même, dans le nombre, une petite Araignée noire à laquelle on donnait le même nom qu'à la grosse Tarentule noire très abondante. A moi-même, dans un village, on me montra par la suite, une Abeille, comme devant être un Sphalangi.

J'en étais donc arrivé à conclure que l'histoire du Sphalangi n'était qu'une légende, à moins qu'il ne fût un Insecte quelconque communiquant l'infection charbonneuse.

Cette supposition était basée sur ce fait que le Charbon est commun à Chypre, les animaux morts étant abandonnés au premierendroit venu et les bêtes domestiques en étant souvent attaquées. Les effets de l'infection septicémique sont assez terribles pour frapper les esprits d'une population ignorante et la faire attribuer à l'Insecte même, simple véhicule du mal.

Ce qui corroborait encore cette opinion, que je n'ai pas abandonnée entièrement, c'est que les effets du mal déterminé par l'Insecte sont assez similaires avec ceux du Charbon : bouton, tuméfaction au point touché, cercle très noir en ce point, enflure considérable se communiquant à tout le corps qui se ballonne.

Par la suite j'arrivai à identifier enfin le fameux Sphalangi assez souvent pour être parfaitement certain que ce nom était donné aux deux Mutilles : M. maura et M. maculat a. Ce que je recueillis des moeurs de cet Hyménoptère est de peu d'importance ; il naît ailé et devient rapidement aptère ; on le trouve en mai surtout, sous les pierres, sur la terre nue, se mouvant lentement. Je l'ai, pour mon compte, toujours trouvé sous les pierres. C'est l'été surtout, pendant les mois les plus chauds, qu'il est le plus à craindre. L'hiver il s'enterre, je puis certifier qu'on l'a rencontré jusqu'à cinq pieds de profondeur dans les interstices, les crevasses du sol. Dans les lieux humides, il n'est point à craindre, sa piqûre ne donnant lieu, dans ces conditions, qu'à une légère inflammation sans offrir de danger. Le chef du village de Kythroea, l'ancienne Cythère, auprès de qui je m'enquérais, me répondit : « Ici ils ne sont pas à craindre, il y trop d'eau ». Il ne se souvenait que de deux cas de blessures faites par cet animal, et aucun d'eux n'avait eu de suites fâcheuses.

A Nicosie, capitale de l'île, un de mes premiers soins fut d'aller visiter le moine du Macharas, qui y dirige un petit couvent, succursale de celui de la montagne. C'est un grand vieillard qui se mit très aimablement à ma disposition.

Malheureusement, suivant lui, on ne connaissait pas les Mutilles dans tous les villages et c'est de là que viennent tant d'erreurs et tant d'accidents mortels. Je lui montre ceux que j'ai recueillis : il


92 SÉANCE DU 26 AVRIL 1898

reconnaît que c'est bien là le vrai Sphalangi. Pour le traitement, il se fait un peu tirer l'oreille ; il semble flairer un concurrent! Enfin j'apprends qu'après que le sujet a été blessé, on doit attendre quelque temps avant de commencer la cure, mais ne pas dépasser le sixième jour, car ce serait trop tard. Le traitement dure de vingt jours à un mois, jusqu'à complet rétablissement. C'est au moyen d'herbes, de lui connues, qu'il annule l'effet du poison, et c'est avec des remèdes ordinaires qu'il traite les incisions en croix qu'il fait avec son bistouri à l'endroit blessé. Il reçoit, bon an mal an, un quarantaine de malades à son monastère; et il prétend les sauver tous quand ils n'ont pas trop tardé à se présenter. Il ajoute que nombreux sont ceux qui, dans les villages, meurent de ce mal, pour n'être pas venus se confier à ses soins. Comme région où l'Insecte est le plus abondant, il me cita Dali, emplacement de l'ancienne Idalium, et, chose curieuse, Kythroea, dont il n'aurait pas dû parler puisque d'après les indigènes mêmes, il ne présente, à cet endroit, aucun danger. D'autre part, j'ai aussi souvent entendu citer les environs de la montagne de Kansara, Le Candaire des Français, un des châteaux-forts inexpugnables que les Lusignans et les Bysantins avaient élevés pour se défendre des pirates. Mon moine me confirma enfin que les mois de juin, juillet et août, les plus chauds, sont aussi les plus dangereux pour les blessés.

Quant à l'ensemble de la médication, aux herbes qu'il emploie aux autres substances qu'il y mêle, cela constitue son secret qu'il tient d'un autre moine du même couvent et qu'il repassera, avant de mourir, à un confrère du monastère. Il est muet à ce sujet, et il n'y a pas à insister.

Maintenant jusqu'à quel point ces deux Mutilles, répandues partout en Europe, sont-elles coupables des méfaits que les Chypriotes leur attribuent? Il serait difficile de le dire pour le moment. Il m'a cependant paru intéressant de faire connaître les faits qui précèdent pour appeler l'attention des Entomologistes sur ces deux Hyménoptères.


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Séance du 10 Mai 1898. PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT

M. le Secrétaire général donne lecture de la liste des personnes déléguées par le Ministère de l'Instruction publique et par l'Université de Paris, pour représenter la France au Congrès international de Zoologie de Cambridge.

Délégation du Ministère : MM. MILNE-EDWARDS, Président; TH. BARROIS, professeur à l'Université de Lille; BIGOT, professeur à l'Université de Caen ; R. BLANCHARD, professeur à l'Université de Paris; CAULLERY, maître de conférences à l'Université de Lyon; Y. DELAGE, professeur à l'Université de Paris: FILHOL, membre de l'Institut, professeur au Muséum de Paris; GIROD, professeur à l'Université de Clermont-Ferrand ; de GUERNE, secrétaire général de la Société nationale d'Acclimatation de France; JOUBIN, professeur à l'Université de Rennes; LAMBERT, professeur agrégé à l'Université de Nancy ; LORTET, doyen de la Faculté de médecine de Lyon; Ed. PERRIER, membre de l'Institut, professeur au Muséum de Paris; ROULE, professeur à l'Université de Toulouse; SCHLUMBERGER, trésorier de la Société Zoologique de France et L. VAILLANT, professeur au Muséum de Paris

Délégation de l'Université de Paris : MM. MILNE-EDWARDS et R. BLANCHARD.

La Société décide également de déléguer au Congrès les Membres suivants : MM. R. BLANCHARD, CERTES, CUÉNOT, DAUTZENBERG, Y. DELAGE, FILHOL, J. GUIART, HÉROUARD, Ch. JANET, JOUBIN, KOEHLER et ROULE.

M. FOSTER, Président du quatrième Congrès international de Physiologie, annonce à la Société Zoologique de France que ce Congrès aura lieu cette année à Cambridge, du 23 au 26 août, c'està-dire à la même époque que le Congrès de Zoologie.

Peuvent être admis comme Membres : 1° les professeurs, agrégés et assistants de Physiologie et de sciences similaires; — 2° les membres de Sociétés de physiologie ou de sciences similaires; — 3° les personnes proposées par leur Comité national.

Chaque Membre versera la somme de 12 fr. 50 comme participation aux frais; il recevra eu échange une carie de Membre du Congrès.

Les séances seront consacrées spécialement à des démonstraBull.

démonstraBull. Zool. de Fr. 1898. XXIII. — 9.


94 SÉANCE DU 10 MAI 1898

tions expérimentales, et une Exposition d'appareils de Physiologie aura lieu durant le Congrès.

Pour tous renseignements, s'adresser à M. Léon FRÉDÉRICQ, secrétaire, 18, rue de Pitteurs, Liège.

M. L. PETIT signale l'arrivée des Hirondelles, le 12 avril dernier, dans la forêt de Fontainebleau, et celle des Martinets le 25 avril à Paris. L'arrivée des Hirondelles a été constatée également le 8 avril à Pau par M. CERTES et le 10 avril à Tours par M. DAUTZENBERG.

Au nom de S. A. S. le Prince de Monaco, M. J. RICHARD offre à la Société le douzième fascicule des Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert Ier, Prince souverain de Monaco. Ce fascicule, accompagné de 10 planches, se rapporte aux Échinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht l'Hirondelle ; ce sujet a été traité par notre collègue le professeur Koehler, de l'Université de Lyon. Dans un appendice, M. J. Bonnier décrit le Pionodesmotes phormosomae, Copépode parasite extrêmement remarquable, qui habite des galles déterminées par lui à la face interne du test de Phormosoma uranus.

M. le Président adresse à S. A. le Prince de Monaco les remerciements de la Société.

A PROPOS D'UN OEUF NAIN DE LINOTTE VULGAIRE

PAR

XAVIER RASPAIL

Sous cette dénomination d'oeuf nain, j'entends parler de tout oeuf de dimension exigué ne contenant pas de vitellus comme en pondent fréquemment les Poules.

Les Oiseaux vivant à l'état de liberté, en produisent aussi, mais beaucoup plus rarement. A la vérité, le Dr Paul Leverkühn, ornithologiste distingué, aujourd'hui directeur des missions et bibliothèques scientifiques du prince de Bulgarie, m'écrivait il y a quelques années, qu'il possédait une importante collection d'oeufs nains de Passereaux. Mais cette collection doit représenter les récoltes faites par de nombreux explorateurs, si j'en juge d'après les rares exemplaires que j'ai pu trouver moi-même depuis l'époque, déjà


SÉANCE DU 10 MAI 1898 95

lointaine, où j'ai commencé mes recherches sur la nidification des Oiseaux, et encore, en ce qui concerne les Passereaux, se réduisentils au modeste chiffre de quatre fournis par les espèces suivantes : Pic Epeiche, Pie, Geai et Linotte vulgaire. C'est peu trouvera t-on, et cependant, je puis dire que le nombre de nids qui m'ont passé sous les yeux est considérable.

Parmi les oeufs nains de Poules et d'autres Oiseaux de basse-cour et de volière, il eu est qui renferment au centre de l'albumine un petit corps de forme irrégulière, souvent allongée, provenant soit d'un germe avarié sur lequel s'est déposée plus ou moins de matière vitelline, soit de débris ovariens, tombés dans le pavillon de l'oviducte; dans ce cas, la formation de cet oeuf dans le trajet de ce canal, suit une marche analogue à celle de l'oeuf normal; il constitue ce que l'on a appelé avec assez de raison, une monstruosité en moins ou par défaut.

Mais telle n'est pas l'origine des oeufs nains que j'envisage ici, qui ne contiennent absolument que de l'albumine et dont celui que j'ai trouvé dans un nid de Linotte vulgaire (Cannabina linota G.-R. Gray ex. Gm.) présente un intérêt tout particulier par les déductions qu'il permet d'en tirer.

On sait que vulgairement ces produits anormaux ont été appelés oeufs-de-coq; or, en dépit de cette absurdité d'attribuer au mâle la faculté d'accomplir une fonction dévolue au sexe contraire, plusieurs savants, dans le doute où ils étaient eux-mêmes et ne pouvant trouver une meilleure explication, allèrent jusqu'à eu examiner la possibilité. Vauquelin avança que « pour en former entièrement un dans le corps d'un coq, il suffirait qu'une certaine quantité de glaire ou d'albumen rassemblée dans le cloaque, y séjournât quelque temps et que les urines, en y arrivant, la recouvrissent de carbonate de chaux dont elles sont toujours saturées ». Mais ce chimiste se garda bien d'expliquer comment, avec les matières albumineuses et calcaires dont il découvrait la présence au milieu des excréments contenus dans le cloaque, il pouvait se former de toutes pièces, dans cette cavité, un véritable oeuf au point de vue bien entendu de la forme extérieure.

Pour 0. des Murs, cette croyance aux oeufs de coq avait dû s'établir sur une simple erreur de sexe et il cite à l'appui de cette supposition, le fait suivant dont il fut témoin dans une ferme. Un jour qu'on allait tuer un soi disant jeune coq, qui venait de pondre un de ces oeufs nains, on reconnut qu'on avait affaire à une jeune Poule de l'année imitant le chant du mâle. Il est évident que. si


96 SÉANCE DU 10 MAI 1898

cette jeune Poule chantait comme un Coq, on pouvait se tromper sur son véritable sexe. Mais, chantait-elle réellement comme un coq et était-on garanti sur ce point contre toute erreur? Il est permis d'en douter.

0. des Murs se rangea à l'opinion de Buffon, qui considérait ces oeufs nains sans vilellus comme le premier produit d'une Poule trop jeune ou le dernier effort d'une Poule épuisée par sa fécondité même.

Or, ces deux hypothèses ne sont vraies ni l'une ni l'autre et notre oeuf nain de Linotte permet d'en faire la preuve.

Ce petit oeuf, véritable miniature dans son genre, a une forme ovalaire régulière; sa coquille, dont le grain est moins fin que celui des oeufs ordinaires de la Linotte dont la forme est ovée, ne porte aucune tache; la coloration bleu pâle en est seulement un peu plus accusée Les diamètres sont """^ , tandis que, pour les cinq oeufs que contenait le nid, la moyenne est de ° °^ ; mais ces chiffres ne sauraient donner une idée de la différence qui existe entre cet oeuf nain et les oeufs normaux. Placé près de ces derniers, il paraît si petit, à première vue, qu'on lui donnerait à peine le tiers de leur volume.

C'est le 4 juillet 1893 que je trouvai le nid de Linotte complètement terminé et le lendemain, à ma tournée du matin, il contenait un oeuf, plus l'oeuf-nain en question, tous les deux ayant été certainement pondus à peu de distance l'un de l'autre.

Par là, on a déjà la preuve que la première hypothèse émise par Buffon et adoptée par la plupart des ornithologistes, est dénuée de fondement, puisque, au mois de juillet, la femelle Linotte en était à sa troisième ponte. La seconde hypothèse, qui attribuait cette monstruosité en moins, au dernier effort d'une femelle épuisée, n'a pas plus de valeur; elle se trouve victorieusement réfutée par ce fait qu'après la production de cet oeuf nain, les quatre autres oeufs complétant la ponte ont été pondus sans interruption et sans modification dans la forme aussi bien que dans la coloration.

Il reste donc à rechercher l'origine de l'oeuf nain sans vitellus et, pour arriver à la déterminer, il suffit d'examiner les phénomènes qui s'opèrent dans le tube ovarien après que l'oeuf expulsé du calice et saisi par le pavillon de l'oviducte, s'est engagé dans la première portion de ce canal.

L'oeuf— de même que tout autre corps provenant accidentellement de l'ovaire — a pour effet de provoquer par sa présence dans le tube musculeux, d'abord un véritable mouvement péristaltique


SÉANCE DU 10 MAI 1898 97

qui le pousse eu avant en lui donnant une impulsion rotative sur son axe; en second lieu, une sécrétion abondante d'albumine dont il s'enveloppe successivement et régulièrement grâce à ce mouvement de rotation qui lui est imprimé pendant le cours de son cheminement jusqu'à un point rétréci de l'oviducte appelé l'isthme. Là s'arrête la production de l'albumine et commence une nouvelle sécrétion qui consiste en filaments déliés qui se tissent en membrane et enveloppent l'oeuf à mesure qu'il parcourt cette portion de l'oviducte; lorsqu'il est parvenu à l'extrémité de celui-ci, c'est sur le feuillet externe de cette membrane, dite coquillière, que se déposent la couche calcaire formant la coquille, puis la couche épidermoïde qui contient la matière colorante des oeufs du plus grand nombre des Oiseaux.

Ceci n'est que la théorie très élémentaire de la composition de l'oeuf chez les Oiseaux, mais elle suffit pour ma démonstration.

Plusieurs auteurs disent que l'oeuf en arrivant dans le tube ovarien y trouve une grande quantité d'albumine et s'en enveloppe, semblant admettre, par là, la permanence de l'albumine dans la première portion de l'oviducte; ce qui ne saurait être. La muqueuse, en effet, ne sécrète cette matière qu'au moment où l'oeuf se trouve en contact avec elle et cette sécrétion cesse successivement à mesure qu'il avance. S'il en était autrement, des masses d'albumine seraient entraînées à sa suite par les contractions mêmes du tube musculeux.

Mais il peut arriver que, sous l'influence d'une excitation quelconque, la muqueuse exsude, soit avant, soit après le passage d'un oeuf, une certaine quantité d'albumine qui, prenant la forme ovoïde par l'impulsion rotative qu'elle reçoit, jouera le rôle d'un oeuf ordinaire. Arrivée dans la partie rétrécie, cette petite masse appellera autour d'elle la formation de la membrane coquillière sur laquelle à son tour, se déposeront la couche calcaire et la matière colorante comme sur l'oeuf normal.

Notre oeuf nain a exactement cette composition. Si nous l'examinons, en effet, en procédant de l'extérieur à l'intérieur, nous trouvons bien : d'abord, la couche épidermoïde, la coquille, la membrane à double feuillet, enfin l'albumine et uniquement l'albumine.

Ces oeufs nains ne contiennent donc rien de l'ovaire; ils ne sont qu'un produit accidentel émanant directement de l'oviducte. C'est ce que je voulais démontrer.


98

Séance du 24 Mai 1898 PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT.

M. le Président fait part à la Société du décès de M. Maurice NOUALHIER, Membre de la Société depuis 1895. M. Noualhier a légué sa riche collection d'Hémiptères au Muséum d'histoire naturelle et sa bibliothèque à la Société entomologique de France.

M. le Président souhaite la bienvenue à M. le Capitaine CHAVES, Directeur de l'Observatoire météorologique de Ponta-Delgada (Açores) ; à M. le professeur Wm. TRELEASE, Directeur du Missouri Botanical Garden à Saint-Louis (Missouri) ; à M. LENNIER, Directeur du Muséum d'histoire naturelle du Hâvre et à M. le comte De DALMAS, présents à la séances.

M. le Secrétaire Général donne lecture d'une lettre de M. Edm. PERRIER, président du 2me Congrès international de pêches maritimes Ce Congrès doit se tenir à Dieppe du 1er au 5 septembre 1898. En réponse à cette lettre, MM. de GUERNE, LENNIER et SECQUES sont délégués pour représenter la Société Zoologique de France au Congrès de Dieppe.

M. le Capitaine CHAVES rend compte à la Société de la mission dont il a été chargé par le gouvernement Portugais, sur l'initiative de S. A. S. le prince de Monaco, près des différents gouvernements de l'Europe en vue de l'installation aux Açores d'un Observatoire météorologique international. Il montre l'importance des Açores au point de vue météorologique et magnétique, traite de la propagation des espèces dans ces îles et expose les raisons qui rendent probable la non existence de l'ancienne Atlantide qui, d'après beaucoup d'auteurs, aurait existé sur l'emplacement des îles Açores. Il termine en se mettant à la disposition des Membres de la Société pour leur adresser tous les matériaux zoologiques dont ils pourront avoir besoin.

M. DAUTZENEERG fait une communication sur l'origine de la faune abyssale du Tanganyika.

M. BRUMPT rend compte d'un travail sur le Phascolion strombi, Géphyrien vivant caché dans différentes coquilles de Mollusques.

M. CERTES traite de la coloration des tissus vivants et de quelques déformations pathologiques des Infusoires par les matières colorantes .


SÉANCE DU 24 MAI 1898 99

M. J. RICHARD, au nom de Son Al tesse Albert Ier, Prince de Monaco, invite les Membres de la Société à se rendre au Havre vers le 15 juin pour visiter le nouveau yacht Princesse Alice. Une excursion au Havre, avec billets de chemin de fer à prix réduit, sera organisée par la Société pour cette époque.

LA FAUSSE HOMOCHROMIE DE VENILIA MACULARIA L. A PROPOS D'UNE NOTE DE M. PLATEAU.

PAR

L. CUÉNOT

Chargé de cours à l'Université de Nancy.

Dans ma conférence sur les moyens de défense (1), j'avais cité la Venilia macularia L., petite Phalène jaune tachetée de noir, comme exemple de fausse homochromie, c'est à-dire comme exemple d'animal qui pourrait trouver dans la nature des substratums sur lesquels il serait parfaitement dissimulé (feuilles mortes), et qui cependant ne profite pas de cette coïncidence. M. Plateau (2), qui a vu la Venilia posée effectivement sur des feuilles mortes de Bouleaux et de Peupliers, d'un jaune maculé de noir, considère au contraire cette espèce comme présentant une véritable homochromie, comparable aux cas classiques du Kallima et de la chenille d'Urapteryx, et il me reproche mon interprétation (3).

Je n'ai jamais douté de l'affirmation de mon illustre contradicteur, et la meilleure preuve, c'est que j'ai reproduit d'après lui la figure de Venilia posée sur une feuille morte de Bouleau, où elle est à peu près invisible. Mais dans les forêts de Lorraine, il n'y a pour ainsi dire pas de Bouleaux et de Peupliers, et en mai et juin, mois où on rencontre la Venilia, il n'y a réellement pas de feuilles mortes visibles dans les bois; depuis 1891, date à laquelle M. Plateau a publié son intéressant article sur la Ressemblance protectrice, j'ai cherché exprès la Venilia, soit pour me rendre compte par moimême de son homochromie, soit pour la montrer à mes élèves, et

(1) L. CUÉNOT, Les Moyens de défense chez les animaux, Bull. Soc. Zool. de France, XXIII, 1898, p. 37.

(2) F. PLATEAU, la ressemblance protectrice chez les Lépidoptères européens. Le Naturaliste, XIII, 1891, p. 251.

(3) ID., l'homochromie de la Venilia macularia L. Bull. Soc. Zool. de France, XXIII, 1898, p. 87.


100 SÉANCE DU 24 MAI 1898

les très nombreux individus que j'ai vus étaient tous posés sur des surfaces plates, assez larges pour qu'ils puissent étaler leurs ailes (feuilles vertes, sol, etc.), mais sans la moindre préoccupation d'homochromie. Je suis donc en droit de penser que dans les localités où je l'ai observée, l'espèce en question n'a pas besoin pour se maintenir du moyen de défense homochromique, que si elle se pose sur des feuilles mortes, comme l'a vu M. Plateau, c'est un accident local, et non une règle, qu'il n'y a pas entre ses moeurs et sa couleur la corrélation nécessaire pour créer un déguisement utile, en d'autres termes, qu'elle présente une homochromie inutile, latente ou fausse, comme on voudra l'appeler, mais qui n'a que bien peu de chemin à faire pour devenir parfaite.

OUVRAGES REÇUS DEPUIS LE 8 MARS 1898

J V BARBOZA DU BOCAGE, Sur une nouvelle espèce de Cynonycteris Angola. Journal de sciencias mathem. phys. c natur. (2), V, n° 19, Lisboa. 1898.

R. BLANCHARD, Notes sur la faune du Haut-Tonkin. — IV, Nouveau type d'Hirudinée (Torix mirus). Bulletin scientif. de la France et de la Belgique, XXVIII, 1898.

E. BUCQUOY PH. DAUTZENCERG et G. DOLLFUS, Les Mollusques marins du Roussillon, II, fascicule 12 (Pelecypoda), p. 621 689, pl. 89-95, Paris 1898.

H DUCHAUSSOY, Le grand Pingouin du Musée d'histoire naturelle d'Amiens. Mém. de la Soc. Linnéenne du nord de la France, IX, 1892-98.

J. J. GERASSIMOV, Ueber die Copulation der zweikernigen Zellen bei Spirogyra. Bulletin de la Soc. Impér. des Natural. de Moscou, n° 3, 1897.

CH. JANET, Etudes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles, n° 14 ; Rapports des animaux myrmécophiles avec les Fourmis, in-8°, 98 p., Limoges, 1897.

P. MEUNIER, Les types ancestraux des Insectes. Bull, de la Société scient, de Bruxelles, octobre 1897.

K. MÔBIUS, Nachwort zur Thierwell Ostafrikas, in-4°, 6 p. Berlin, 1898.

G. RADDE et KAWRAISKY, Die Lachse des Kaukasus, n° 2, in-8°, 79 p. et 55 pl , Tiflis, 1897.

A. HASSALL, Check list of the animal parasites of Geese (Anser domesticus) U. S. Department of agriculture. Bureau of animal industry. Circular n° 14, 1897.

ID.. Check list of animal parasites of Pigeons (Columba livia domestica). Ibidem.

CH. WARDELL-STILES, The country slaughterhouse as a factor in the spread of disease. Yearbook of the Departement of Agriculture for 1896.

ID., Address to medical graduates. The medical news, sept. 18°6.

ID., Some of the dangers arising from slaughterhouses with suggestions for meeting them. Maryland médical journal déc. 1897.

OrFERT PAR S. A. LE PRINCE DE MONACO :

H. KOELHER, Echinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht l'Hirondelle. Golfe de Gascogne, Açores, Terre-Neuve, in-8°, 78 p. et 10 pl Monaco

1898


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OBSERVATIONS SUR DIVERS CÉPHALOPODES.

(Quatrième note). GRIMALDITEUTHIS RICHARDI,

PAR

L. JOUBIN,

Professeur à l'Université de Rennes.

Parmi les Céphalopodes, aussi nombreux qu'intéressants, capturés pendant les récentes campagnes de la Princesse Alice et dont S. A. S. le Prince de Monaco a bien voulu me confier l'étude, se trouve un animal nouveau fort curieux sous plus d'un rapport. Sans attendre la publication, cependant prochaine, du second volume sur les Céphalopodes qui doit prendre place dans la magnifique collection que publie le Prince ALBERT, je crois utile, dans cette note préliminaire, d'énumérer les caractères particulièrement intéressants qui m'ont amené à établir un genre et une espèce nouveaux pour ce Céphalopode.

Cet animal a été capturé par M. le Dr Richard à la surface de la mer le 17 août 1896 à la Station 750, par 23°39' longitude Ouest et 38°55' de latitude Nord. C'est donc un pélagique de haute mer et probablement de surface.

J'ai donné à ce Céphalopode le nom générique de Grimalditeuthis en l'honneur de S. A. S. le Prince de Monaco et le nom spécifique de Richardi en souvenir de la capture qui en a été faite, à bord de la Princesse-A lice, par le Dr J. RICHARD.

Je dois, au sujet de cette dénomination, adresser à M. le Dr G. PFEFFER, du Muséum d'histoire naturelle de Hambourg, si connu par ses beaux travaux sur les Céphalopodes, mes sincères remerciements. Lui ayant demandé son opinion au sujet de cet intéressant animal, il me répondit qu'il en possédait un analogue, mais en mauvais état; plus tard, il m'écrivit que d'autres travaux retardaient la publication de son mémoire et qu'il me priait de ne pas m'en préoccuper pour la continuation de mes recherches.

Aussitôt après sa capture, l'animal fut plongé dans une solution de formol à deux pour cent, il y a conservé sa transparence et ses couleurs naturelles sans se déformer. Plus tard, craignant que l'action prolongée du formol ne nuise, à la longue, à la bonne conservation des tissus, j'ai plongé l'animal dans l'alcool à 70° ; mais


102 SÉANCE DU 24 MAI 1898

je n'ai pas eu à me louer de ce changement ; les membranes se sont ramollies, la transparence a en grande partie disparu, et de nombreux plis ont rendu ce Céphalopode fort différent de ce qu'il était dans le formol. A part la séparation qui s'est faite, au moment de la capture, de l'appendice caudal, lequel a été soigneusement conservé, l'échantillon était absolument intact, sans déchirure et sans déformation ; les plus petits détails y sont admirablement conservés et la description peut être considérée comme ayant été faite sur l'animal vivant.

Ce qui frappe tout d'abord, quand on observe ce Céphalopode, c'est son extraordinaire transparence. A travers la tête, on aperçoit nettement le cerveau et la plupart des nerfs qui en partent, les ganglions optiques, l'oesophage et les gros vaisseaux. A travers les bras, on distingue le nerf flexueux qui en parcourt l'axe en donnant une branche à chaque ventouse. Les nerfs sont d'ailleurs devenus encore plus visibles après la mise en alcool.

La nageoire caudale est si transparente, que, n'étaient ses chromatophores bruns, on ne la verrait pas dans l'eau. Je l'ai photographiée sur un fond mi-parti-noir et blanc, reposant sur une petite étiquette imprimée; on lit presque aussi clairement ce qui est écrit sur l'étiquette dans la partie que recouvre la nageoire que dans celle qui est à côté (flg. 1). La masse des viscères rend la partie centrale du corps moins transparente.

Un autre fait très intéressant que je désire mettre immédiatement en évidence, est l'absence de tentacules. Ce Céphalopode est par tous ses caractères fondamentaux un Décapode oegopsidé, voisin des Chiroteuthis, ainsi que je le montrerai plus loin ; il devrait donc avoir dix bras. Or il n'en a que huit. La première supposition que l'on peut faire est qu'il a perdu ses tentacules au moment de sa capture et que l'on doit en retrouver la base parmi les autres bras au-dessus de l'oeil. Mais là les tissus cutanés se continuent nettement et sans aucune solution ou cicatrice superficielle d'aucun genre entre les bras de troisième et de quatrième paires. Mais on aperçoit sous la peau, à une petite profondeur, un nerf qui se termine brusquement par un renflement peu accentué juste au point où devrait être le tentacule. Je considère cela comme un renflement cicatriciel du nerf tentaculaire ; il a sûrement fallu un longtemps pour que ce fait se produise et cela me fait supposer que la perte des tentacules a eu lieu pendant le jeune âge. On doit alors se demander si c'est là un fait accidentel ou normal, ou si l'on se trouve en présence d'un échantillon monstrueux. Je crois que cette


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dernière hypothèse peut être rejetée, car l'animal, parfaitement bien constitué par ailleurs, ne présente aucune trace de difformité. Je ne serais pas éloigné de croire que c'est là une disposition normale; ces animaux perdraient leurs tentacules, probablement atrophiés, dans le jeune âge. J'ai quelque raison de penser que cette particularité, au premier abord accidentelle, constatée chez d'autres

d'autres en particulier chez Chiroteuthis Bomplandi, par Vérany, est la règle générale dans ce genre. Cette dernière espèce est très voisine de celle qui nous occupe en ce moment et me paraît destinée à être enlevée du genre Chiroteuthis pour être transférée dans ce nouveau genre Grimalditeuthis.

DESCRIPTION DE L'ANIMAL. — Le corps a l'aspect général d'un Calmar portant au bout de sa nageoire un appendice foliacé qui constitue une seconde nageoire derrière la première.

Le corps, transparent, a la forme d'un cornet assez aigu, à ouverture évasée, légèrement renflé vers le milieu ; il se termine progressivement en une pointe qui fait saillie sous la première nageoire

Fig. 1.


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pour arriver enfin à constituer le pédoncule auquel est appendue la seconde (fig. 2).

Le bord de l'ouverture palléale est beaucoup plus élevé dorsalement que ventralement. Du côté du dos il forme un grand angle saillant appliqué sur le cou, il y adhère par une longue crête verticale

verticale médiane, qui, jouant le rôle de bouton, entre dans une cavité correspondante du cou. Il n'y a donc pas continuité entre la peau du dos et celle de la nuque.

Du côté du ventre, le bord palléal s'abaisse sous le siphon et forme une grande échancrure à angles peu marqués. Sous ces angles le bord palléal adhère par une soudure ovale, solide, au bord du siphon. On ne peut détruire l'adhérence sans déchirer les tissus.

A travers la peau de la ligne médiane dorsale on distingue la plume sur la structure de laquelle je reviendrai tout à l'heure.

Le cou est assez long, bien développé en largeur et passe insensiblement à la tête qui n'est pas beaucoup plus large que lui. Du côté du ventre on peut y noter la présence de deux ligaments membraneux symétriques qui fixent le siphon. Sur la ligne médiane dorsale du cou se voit la boutonnière adhésive dorsale. Cet organe a une structure tout à fait spéciale. Il est transparent, encastré entre les bords postérieurs des deux clapets Matéraux du siphon qui, par conséquent,

conséquent, le tour presque complet du cou. La boutonnière est assez peu solide et, sous ce rapport, ne ressemble guère aux puissants cartilages de certains Céphalopodes. Celui-ci est mou, a l'aspect de gelée vitreuse et ne doit pas opposer une bien forte résistance aux tractions. Cette boutonnière consiste eu une surface

Fig. 2. — Grimalditeuthis Richardi Joubin.


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ovale, légèrement concave, dont les bords relevés forment une saillie assez prononcée entre les clapets du siphon. C'est là que s'applique la crête palléale, peu saillante, dont le sommet de la plume forme le squelette. Une mince couche épithéliale recouvre cette portion de la plume et laisse saillantes les deux fines crêtes parallèles qui pénètrent dans la rainure correspondante de la boutonnière.

La tète est peu saillante ; elle est un peu plus large que le cou et que le pédoncule commun des bras qui la surmonte. Les yeux ne font pas une très notable saillie sur ses côtés. Elle est légèrement aplatie dorso-ventralement et assez transparente pour que l'on puisse voir le cerveau et les nerfs qui en partent à travers la peau et le cartilage crânien.

Toute cette masse céphalique présente à un haut degré l'aspect vacuolaire que l'on observe en d'autres points du corps, mais moins nettement; cela ressemble à de la mousse de savon dont les bulles seraient remplies d'un liquide parfaitement incolore et transparent.

La peau qui recouvre la tête est molle et porte de grands chromatophores, groupés çà et là en amas plus denses, parmi lesquels je puis citer surtout une barre transversale qui réunit les deux yeux. Ces derniers organes se voient par transparence comme deux grosses taches noires ovales, qui rendent encore plus apparentes deux amas de chromatophores foncés dorsaux qui les surmontent. Les cristallins font une légère saillie hors de la tête dont ils débordent légèrement la ligne de contour. Il n'y a pas de sinus lacrymal, mais l'oeil est libre dans une cavité orbitaire très développée, surtout en haut. Le bord supérieur de l'orbite est constitué par un bourrelet ou sourcil épais, tandis que le bord iuférieur est mince et membraneux. Une bande de chromatophores serrés monte du bord supérieur de l'orbite vers le troisième bras, tandis qu'une autre symétrique descend du milieu du bord inférieur vers le sommet du clapet correspondant du siphon. Ces deux bandes sont formées de chromatophores situés à des profondeurs variées de la peau. Le cristallin est entouré par une membrane iridiforme circulaire, de couleur foncée. L'ensemble de l'oeil qui, dans le formol, avait un aspect vert irisé, l'a presque complètement perdu dans l'alcool.

Sur la ligne qui joint l'oeil au clapet correspondant du siphon, mais plus près de ce dernier organe, on voit un petit bouton en forme de massue, de trois à quatre millimètres de long; on distingue nettement un nerf qui provient de la région profonde de la


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peau et pénètre dans le pédoncule ; c'est l'organe olfactif. Il porte plusieurs gros chromatophores.

Le bulbe buccal est médiocrement développé, à peine enfoncé eutre la base des bras où il fait par conséquent une saillie très prononcée. Il est maintenu en place par des lames membraneuses transparentes verticales. Il repose sur une sorte de pédoncule court, étroit, limité par une rainure circulaire profonde que coupent les membranes verticales d'attache. L'ensemble de ces caractères le fait ressembler à un bouton de fleur de Mauve près de s'ouvrir.

Les membranes bulbaires sont réparties de la manière suivante: entre les bras ventraux une paire se fixe sur la face interne de chacun d'eux ; elles sont donc très voisines l'une de l'autre. Une autre s'attache sur le bord ventral du troisième bras; une autre sur le bord dorsal du second; enfin sur la ligne médiane dorsale on voit une seule membrane qui se bifurque un peu au-delà du bulbe et dont chaque moitié vient s'attacher sur la face dorsale des deux bras de la première paire.

Ces minces membranes laissent voir par transparence, dans leur épaisseur, un nerf flexueux qui monte du fond de la rainure, se coude au milieu de son parcours, suit la crête membraneuse sur la face libre du bulbe buccal, et finit par aboutir dans une des dents qui marquent le bord de la lèvre.

Le bulbe a la forme d'un double cône tronqué. L'orifice supérieur peut se dilater en déplissant la lèvre dentelée qui le limite; celle-ci doit aussi pouvoir s'allonger grâce à l'élasticité de ses tissus ; on trouve quelque chose d'analogue chez les Chiroteuthis.

Le cône inférieur repose sur le pédoncule bulbaire et se soude par sa grande base avec la membrane labiale supérieure; il est fixé dans la rainure qui l'entoure par les lames verticales d'attache.

La surface de la membrane supérieure est plissée longitudinalement de stries parallèles aux crêtes. Si on écarte cette membrane on voit, par l'orifice, la lèvre proprement dite; elle est circulaire, charnue, et limitée en dedans par un cercle de petites papilles coniques disposées sur deux ou trois rangs. Par l'orifice on distingue la pointe des mandibules cornées, noires, qui paraissent être excessivement réduites.

Tout ce bulbe est très petit par rapport à la grande dimension de l'animal, et sa partie principale est formée par la lèvre supérieure conique Je ne connais guère d'autre Céphalopode ayant un appareil masticateur d'un volume relativement aussi restreint.


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Il est encore à noter que ce bulbe porte des chromatophores sur sa face dorsale seulement; il n'y en a aucun sur toute sa moitié ventrale. Ils sont disposés en files longitudinales, et s'enfoncent jusque dans la rainure péribulbaire. Les lames de soutien n'en présentent qu'un très petit nombre, et seulement sur leur face dorsale. Ils sont petits, de couleur uniforme et très foncée.

Le siphon, extrêmement développé, remonte jusqu'au niveau du bord supérieur des yeux; sa base est presque aussi large que le cou, contre lequel elle s'applique et ses deux grands clapets latéraux vont rejoindre les bords du bouton adhésif dorsal. L'ensemble de l'organe fait le tour presque complet du cou.

Le siphon renferme une valvule bien développée, longue d'un centimètre environ, large de cinq a six millimètres.

L'adhérence du siphon au manteau, ainsi que je l'ai dit, est complète; les surfaces soudées ont environ un centimètre de long et sont ovales. De plus deux brides membraneuses attachent la face dorsale du siphon à la base de la tète et du cou. On voit par transparence pénétrer dans chacune d'elles un nerf que l'on peut suivre jusqu'à son point d'émergence a la face inférieure du cerveau.

La paroi du siphon ainsi que des valves latérales est mince, peu musculaire, à demi transparente et pourvue d'un petit nombre de chromatophores disséminés sur sa face ventrale. Sur les valves on n'en voit guère que sur leur face supérieure en contact avec le cou. L'orifice de sortie du siphon est large, en forme de fente transversale. Sous sa base on distingue le tubercule anal, petit, dont l'orifice est muni de deux minuscules appendices latéraux en forme de spatule. Je n'ai pas pu contrôler si le siphon contient un organe de Verrill ; il eut fallu trop endommager l'échantillon pour le voir.

Les bras sont à peu près de la même taille, sauf cependant ceux de la quatrième paire qui paraissent un peu plus petits; mais comme ils ont tous les deux perdu leur pointe il est probable que la différence avec les autres est minime. Ils sont arrondis et vont en s'atténuant régulièrement jusqu'à leur extrémité libre qui porte un organe spécial. Ils sont dépourvus de toute espèce de membrane ou crête natatoire.

Ces bras, très transparents comme le reste du corps, laissent apercevoir le nerf axial qui les parcourt et vient se terminer dans le bouton ovale, noir, eu forme de massue qui les surmonte. La face bombée externe est toute couverte de petits chromatophores bruns; au contraire, les deux faces latérales des bras en sont presque complètement dépourvues; on les retrouve sur la face


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buccale parmi les ventouses ; là ils sont de deux sortes : les uns petits, irrégulièrement disséminés, les autres gros, transversaux, et dont on voit un seul sur la base du pédoncule de chaque ventouse du côté tourné vers la bouche.

Sur chacune des trois paires dorsales de bras j'ai compté 84 ventouses; les deux bras ventraux étant incomplets je ne puis donner un chiffre exact mais il me semble qu'il y en avait un peu moins et qu'elles y sont moins régulièrement disposées que sur les autres bras, où elles alternent avec une parfaite régularité.

Le renflement terminal noirâtre est long d'environ 3 millimètres, en forme de massue, dépourvu de ventouses, sauf une minuscule près de la base. Sur des coupes, on voit qu'il est coustitué par le bout du nerf brachial qui en occupe l'axe entouré d'un étui de tissu conjonctif lacunaire; vient ensuite une zone épaisse de chromatophores sur plusieurs rangées, et un épiderme mince recouvre le tout. Quelques chromatophores profonds entourent la gaine du nerf.

Le nerf brachial est légèrement flexueux et de l'angle de chaque ondulation part un nerf que l'on voit se diriger vers une ventouse.

Les ventouses sont petites, de couleur jaune et de forme ovale. Elles sont plantées chacune sur un grêle pédoncule filiforme porté lui-même sur une sorte de piédestal. Celui-ci consiste en une papille translucide, courte, surmontée de quatre cornes; trois sont transparentes, coniques et recourbées ; la quatrième est précisément le pédoncule grêle qui supporte la ventouse. Toutes ces parties sont très transparentes et présentent à un haut degré l'aspect de mousse de savon qui a été déjà signalé.

Les ventouses, très obliques, ont une ouverture circulaire dirigée vers la bouche. Le pédoncule s'insère sur leur base, dans une fossette, à 90° du plan de l'orifice. Le cercle corné s'élargit dans sa partie opposée à la bouche et se rétrécit au contraire beaucoup dans sa partie située sous l'orifice de la ventouse. Celui-ci est garni, en haut, de six petites dents cornées brunes, dont trois obliquent vers la droite et les trois autres vers la gauche, laissant entre elles une sorte d'échancrure médiane. Le cadre dentaire corné n'occupe pas la surface même de l'orifice ; il est lui-même recouvert par un bourrelet membraneux transparent ; une sorte de voile mince ferme la moitié inférieure de l'orifice de la ventouse ; il correspond à la partie du cercle corné dépourvue de dents.

Les nageoires fournissent un des caractères les plus intéressants de ce Céphalopode. Il y en a deux superposées ; l'une arrondie,


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appliquée contre la partie étroite du corps, qui fait une saillie sur l'axe de sa face ventrale ; l'autre terminale, à pans coupés, attachée à l'extrémité pointue du corps. Elle y est attachée par un court pédoncule ; toute sa longueur est parcourue par la plume.

La première nageoire est très grande par rapport à la taille de l'animal. Elle est formée de deux moitiés demi-circulaires séparées par le dos de l'animal; mais la peau du dos et celle de la nageoire se continuent si directement qu'il n'y a pas d'interruption d'une moitié à l'autre. En haut seulement, de chaque côté du corps, à son point d'insertion supérieur, le bord libre décrit une petite courbe rentrante; à part cela, le contour est régulièrement arrondi sans aucun angle saillant. Sur la face ventrale, le corps fait saillie sous forme d'un cylindre au travers duquel on distingue la plume ; il dépasse le bord inférieur du corps de la nageoire pour former le pédoncule de suspension de la seconde nageoire. Les chromatophores, grands et nombreux sur le milieu de la face dorsale, se raréfient en approchant des bords qui eu sont presque dépourvus. Du côté ventral, le maximum de densité des chromatopnores se trouve de chaque côté du corps cylindrique saillant ; les bords en manquent presque complètement et le corps n'en porte qu'un très petit nombre.

La seconde nageoire est plus mince que la première, plus transparente, et à bords découpés ; elle se termine en pointe. Elle présente assez bien la forme d'une feuille dont le contour offre sept angles saillants et une échancrure supérieure pour l'insertion du pédoncule.

Le corps se termine en pointe sur la faceventrale de cette nageoire et la plume qui s'y continue forme la saillie terminale extrême.

La transparence parfaite de cette nageoire laisse distinguer sa structure alvéolaire; de fines cloisons limitent des alvéoles polygonales qui ressemblent à des rayons de cire d'abeilles; elles deviennent de plus en plus petites à mesure qu'elles s'approchent du bord libre; les plus grosses avoisinent la plume. Cet appendice supplémentaire est des plus remarquables et correspond probablement à ceux de Doratopsis vermicularis, où, d'ailleurs, ils sont rudimentaires et irréguliers.

La face dorsale est couverte de chromatophores qui manquent sur la face ventrale; mais par transparence on voit nettement ceux du dos.

La plume qui occupe tout l'axe dorsal forme le squelette de la boutonnière dorsale supérieure et descend jusqu'à l'extrême pointe

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898 XXIII - 10


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de la nageoire postérieure. Elle est, sur toute sa longueur, si masquée par les chromatophores qu'on en peut voir les détails par transparence; ne voulant pas, en l'extrayant, détériorer l'échantillon, je ne puis en donner une description précise. Sur des fragments détachés on peut constater que la plume, dans son dernier quart, est tubulaire, à section triangulaire, dont l'angle dorsal et les deux ventraux sont pourvus d'une légère crête saillante. La partie la plus large de ce tube me parait correspondre à la nageoire ronde supérieure.

Il reste maintenant à indiquer les mesures principales de l'échantillon en millimètres.

Longueur totale 420

» de la tête 33

» du siphon au-dessus de l'orifice palléal 47

» du 1er bras (dorsal) 115

» du 2e 115

» du 3e 120

» du 4e (ventral-incomplet) 85

" du corps, y compris les deux nageoires (dos). . . 225

» » » (ventre). . . 210

« de la première nageoire 70

» de la deuxième 73

Distance du cristallin à l'orifice palléal (ventre) 45

» » » (dos) 38

" » à la naissance des bras 23

Diamètre de la tête 33

" du cou 23

« de l'ouverture palléale 48

» du corps 44

» de la première nageoire 100

» de la nageoire caudale 65

Longueur de la plume (incomplète). . . 220

Diamètre de la naissance des bras .... 28

Nombre de ventouses du premier bras (dorsal) 84

» du deuxième 83

» du troisième 84

» du quatrième ?

Ces mesures ne doivent pas être considérées comme absolues, car le corps est si mou et si élastique que les moindres tractions amènent des plis ou des allongements.


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Des caractères anatomiques qui viennent d'être exposés il faut maintenant essayer de déduire la place que l'on peut assigner au genre Grimalditeuthis dans la série des Décapodes Oegopsidés.

Sans aucun doute il appartient à la famille des Taonoteuthidae, dont il présente tous les caractères fondamentaux, en tenant compte toutefois que, contrairement à la règle générale, le manteau et le siphon sont soudés.

Ce genre appartient aussi à la sous-famille des Chiroteuthidae dont il présente la transparence gélatineuse; il se rapproche surtout du genre Chiroteuthis dont, entre autres caractères, il a la plume tubulaire. Mais il en diffère par ses boutons adhésifs du siphon complètement soudés au manteau.

Je propose, pour préciser la position de ce genre, de diviser les Taonoteuthidae selon le tableau (page 112). Il va sans dire que ce tableau dichotomique n'a pas la prétention de donner une idée complète des caractères de chaque genre; il est seulement destine à mettre en relief ceux qui, par leur importance ou par la facilité de leur constatation, permettent d'arriver rapidement à reconnaître les relations des genres entre eux. Ainsi, par exemple, j'ai divisé les Taonoteuthidae en sections selon qu'ils présentent ou non des organes lumineux ; je crois que cette division est utile et naturelle car, d'abord, on peut constater facilement la présence de ces organes superficiels sans aucune dissection ni difficulté, et ensuite parce que ces appareils ne se rencontrent que chez des animaux qui ont d'autres caractères permettant de les réunir en un groupe parfaitement naturel.

Dans ce tableau, les deux genres Entomopsis et Doratopsis correspondent à l'ancienne famille de Pfeffer, les Hyaloteuthidae.

DIAGNOSES

Grimalditeuthis, nov. gen.

Corps allongé transparent ; manteau présentant une longue boutonnière linéaire dorsale, soudé au siphon par deux surfaces ovales palléales ventrales. Valvule dans le siphon. Tète peu saillante. Yeux sans sinus lacrymal. Nageoire suivie d'un appendice terminal. Plume tubulaire étroite. Ventouses des bras à petits crochets. Tentacules inconnus ; pas de membranes natatoires brachiales.

Grimalditeuthis Richardi, nova species.

Caractères du genre et de plus : Bras à peu près égaux. Ventouses



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ovales à orifice dirigé vers la bouche, portées sur un petit pédoncule filiforme occupant l'un des quatre angles d'une sorte de piédestal dont les trois autres s'élèveut en forme de cornes recourbées. Deux nageoires superposées dont la première est ovale et la seconde, terminale, à pans coupés, ressemble à une feuille transparente. Angle dorsal du manteau fortement saillant. Organe olfactif en massue, à pédoncule grêle. Au bout de chaque bras une petite massue ovoïde noirâtre. Animal pélagique. Océan Atlantique.

Parasite. — J'ai trouvé sur ce Céphalopode, en deux ou trois points des bras éloignés les uns des autres, ainsi que sur quelques ventouses, des filaments jaunâtres, flexueux, ramifiés, sous-épidermiques. J'ai cru tout d'abord que c'étaient des spermatophores qui s'étaient ainsi fixés là. Mais la présence de ces petits corps sur les ventouses, dans l'épaisseur de la membrane qui recouvre le cercle corné, m'a bientôt fait renoncer à cette interprétation.

A un fort grossissement on y reconnaît des tubes à parois minces et transparentes, renflés çà et là en massue et entièrement remplis de corpuscules ovoïdes, très régulièrement striés de fines lignes spirales. Ils ressemblent assez à de petits cocons de Vers à soie. Ils renferment un noyau dans un contenu granuleux.

Je suppose que c'est là un parasite, peut-être même un Sporozoaire; mais n'ayant rien vu de l'évolution ni de la structure intime de cet être, je ne veux hasarder aucune supposition plus précise.


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Séance du 14 Juin 1898 PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT

M. R. BLANCHARD se fait excuser.

M. le Gap. CHAVES assiste à la séance.

M. le Président adresse les plus vives félicitations de la Société à M. THÉZÉE, nommé professeur d'histoire naturelle à l'Ecole de médecine d'Angers. Il félicite également M. Xavier RASPAIL, à qui la Société protectrice des animaux vient de décerner une médaille d'argent pour ses nombreux travaux ornithologiques et ses publications en faveur de la protection des Oiseaux utiles à l'agriculture.

M. DE GUERNE présente à la Société un des Tinamous (Rhyncotus rufescens) récemment importés de La Plata par les soins de la Société nationale d'Acclimatation de France. Il décrit les moeurs de cet animal que l'on essaie d'acclimater dans les chasses françaises.

M. E. PETIT adresse à la Société un cas d'albinisme chez le Martinpêcheur. Cet Oiseau, de sexe mâle, a été pris dans les environs de Paris. Il possède la plus grande partie de ses rémiges entièrement blanches, ainsi que les plumes du dessous de l'aîle et du ventre. Les ongles sont également blancs, de même que la pointe du bec remarquablement court.

M. le Secrétaire général adjoint annonce que l'excursion du Hâvre, annoncée dans la précédente séance aura lieu le dimanche 19 juin courant. On partira par l'express de 8 h. 10 du matin pour rentrer le soir même à Paris.

Excursion du Hâvre.

Le dimanche 19 juin 1898, un certain nombre de Membres de la Société Zoologique de France se rendaient au Hâvre pour visiter le nouveau yacht Princesse-Alice et assister au banquet que S. A. ALBERT Ier, Prince de Monaco, offrait aux membres de l'Académie des Sciences et à ses nombreux collaborateurs.

Parmi ceux de nos collègues qui ont assisté au banquet, nous citerons : MM. R. BLANCHARD, CHAVES, DAUTZENBERG, A. DOLLFUS, FILHOL, H. GERVAIS, HÉROUARD, LENNIER, MILNE-EDWARDS, RÉGNARD, RICHARD, Ch. RICHET et VAILLANT. De nombreux toasts furent portés en l'honneur du Prince et de la campagne scientifique qu'il entre-


SÉANCE DU 14 JUIN 1898 115

prend cette année au Spitzberg. Puis eut lieu la visite du yacht sous la conduite de S. A. ALBERT Ier. MM. DOMET de VORGES, H. FISCHER. GUIART, Melle LEVY, MM. NEVEU, LEMAIRE, PENNETIER et SECQUES étaient venus se joindre aux convives.

Le nouveau navire vient d'être construit à Birkenhead (Angleterre) dans les chantiers de MM. LAIRD. Il est exclusivement aménagé en vue de recherches de zoologie marine et réalise, dans ce genre, l'idéal. Il est long de 73 m. 15, large de 10 m. 40, d'un tonnage de 1380 tonnes et d'un tirant d'eau moyen de 4 mètres: sa vitesse peut atteindre 12 noeuds ; il est actionne par deux chaudières d'une puissance totale de 1000 chevaux. Ses soutes peuvent contenir 245 tonnes de charbon ; avec une consommation de 13 tonnes par 24 heures, à pleine marche, il peut donc tenir la mer pendant 19 jours. Son prix atteindra, dit-on, presque 2 millions de francs.

Nous ne dirons rien des appartements, des salons, de la salle à manger et des installations extra-scientifiques, qui sont pourtant dignes de remarque; tout cela est d'un confort exquis. La partie scientifique mériterait une description détaillée, avec plans et dessins ; sa construction et son agencement font le plus grand honneur au prince, qui a étudié, discuté et vérifié chaque détail, ainsi qu'à son savant collaborateur, M. J. RICHARD, dont la parfaite connaissance des choses de la mer et l'ingéniosité sont bien connues.

Cette partie scientifique occupe une tranche spéciale du bateau, indépendante de tout le reste et placée immédiatement en avant des machines. Elle occupe trois étages :

Sur le pont, la chambre de sonde avec toute sa curieuse instrumentation; puis une grande pièce qui est une sorte d'arsenal : au plafond et sur les parois sont accrochés ou suspendus une foule d'instruments, harpons pour la chasse des Cétacés, mortiers pour ies lancer, appareils pour prélever des échantillons du sol sousmarin ou des échantillons d'eau à toute profondeur, thermomètres pour les grands fonds, chaluts, appareils pour la pêche pélagique ou bathypélagique, etc. Un bon nombre de ces appareils, construits d'après les plans du prince ou perfectionnés par lui ou par M. J. Richard, sont d'une rare ingéniosité. C'est encore dans cette vaste cabine que doivent être introduits et disséqués les grands animaux que leur taille ou leur odeur ne permet pas de descendre dans l'entrepont.

A l'avant du pont se voient encore deux grandes bobines sur lesquelles sont enroulées 12000 mètres de câble d'acier ayant jusqu'à 14 millimètres de diamètre et pouvant résister à une trac-


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tion de 7 tonnes. Ces bobines sont mues chacune par un dynamo de la force de quatre chevaux. Leur câble est destiné aux chaluts et aux nasses, qu'on peut ainsi lancer jusqu'aux plus grandes profondeurs, opération longue et laborieuse, puisqu'elle exige un jour entier; ce câble est viré par des treuils à vapeur.

A l'eutrepont se trouve un laboratoire communiquant par une trappe avec celui du pont. Il est long de 6 mètres, large de 5 mètres, éclaire par quatre hublots et une claire-voie et huit fortes lampes électriques. Il est pourvu de quatre tables à roulis et d'une grande table fixe, d'un évier avec prises d'eau de mer et d'eau douce, de nombreuses armoires pour la bibliothèque, la verrerie, les appareils et les produits chimiques. Un cabinet photographique y est annexé, ainsi que quatre cabines pour les travailleurs.

Le troisième étage est représenté par une vaste cale où sont emmagasinées des réserves de toutes sortes.

Le Prince de Monaco a déjà commencé sa nouvelle croisière, en compagnie de notre collègue, M. J. Richard. Il emmène également M. J. BUCHANAN, qui était physicien sur le Challenger, et qui se propose d'étudier la structure des glaces ; M. BRANDT, de Kiel, qui va continuer ses recherches sur le plankton; M. BARADUC, médecin; M. LOVATELLI, peintre; M. NEUVILLE, préparateur du professeur FILHOL, au Muséum.

De Kiel, où il se trouve actuellement (29 juin), il doit partir, le 3 juillet, pour Bergen, Tromso, le Spitzberg et les régions subpolaires. Il ne poursuit point la conquête chimérique du pôle, mais se propose d'explorer les grands fonds au point de vue de la faune, de la géologie et de la physique. L'expédition hollandaise du Willem Barents, celle plus récente et mieux outillée des Norvégiens, ont déjà fait connaître une foule de faits intéressant ces régions désolées. On peut être certain que la Princesse-Alice, fidèle au passé de l' Hirondelle et du yacht du même nom qu'elle remplace, va multiplier les découvertes précieuses, grâce à son organisation grandiose, à l'habileté et à l'énergie du prince et des savants qui l'accompagnent.

Nous remercions également M. LENNIER qui, après la visite de la Princesse-Alice, conviait tous les membres présents à venir visiter le Musée d'histoire naturelle du Hâvre, dont nous n'avons plus à faire l'éloge, après les paroles de M. le prof. Filhol à notre dernier banquet. Il possède en effet des richesses locales remarquables et la collection des dessins de Péron et Lesueur pourrait, à elle seule, suffire à sa juste renommée.


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Séance du 28 Juin 1898. PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT

M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. le Dr Ribemont-Dessaignes, professeur agrégé à la Faculté de médecine, élu Membre de l'Académie de médecine.

À la demande des personnes présentes, M. le prof. VAILLANT décrit l'installation du nouveau yacht Princesse-Alice.

M. BAVAY donne quelques renseignements sur les prétendus Serpents de mer dont la présence a été signalée récemment sur les côtes du Tonkin.

Le prochain Congrès de l'Association Française pour l'avancement des Sciences se réunissant à Nantes du 4 au 11 août 1898, M. le baron J. DE GUERNE, Président de la 10e Section (Zoologie. Anatomie et Physiologie), sollicite les Membres de la Société Zoologique à participer au Congrès.

Toute liberté est laissée dans le choix des communications, toutefois on appelle particulièrement l'attention des Congressistes sur les questions suivantes : domestication de l'Éléphant d'Afrique ; introduction et acclimatation des Salmonides des États-Unis dans les eaux françaises; question des Sardines. Les adhésions devront être adressées au Secrétariat de l'Association, 28, rue Serpente.

CONSERVATION DES MATÉRIAUX INCLUS DANS LA PARAFFINE ET INALTÉRABILITÉ DE L'ALBUMINE DE MEYER

PAR

CH. JANET

On hésite parfois à utiliser, pour des coupes en série, des matériaux inclus dans la paraffine depuis un temps un peu long. L'expérience démontre, cependant, que les tissus qui ont été inclus dans de bonnes conditions se conservent, pour ainsi dire, indéfiniment dans ce milieu. Voici une série de coupes que je viens de pratiquer dans le corselet d'une Myrmica qui était enrobée

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 11.


118 SÉANCE DU 28 JUIN 1898

dans la paraffine depuis huit années. L'inclusion ayant été faite dans une paraffine un peu trop molle j'ai, au moment du débitage, remplacé la paraffine extérieure à l'objet par une paraffine plus dure, qui, suffisamment résistante pour maintenir l'extérieur de la chitine, a réduit à peu de chose les dislocations qui se sont produites pendant l'opération.

La préparation, n'ayant pas été colorée in toto avant l'inclusion, a été colorée sur la lame, par l'hématoxyline, après l'exécution des coupes. On voit que les tissus n'avaient pas perdu leur affinité pour cette matière colorante.

Dans une publication parue il y a quelques années, il est dit que l'albumine de Meyer ne possède plus, au bout d'une année environ, les propriétés adhésives, si remarquables, que l'on met à contribution pour le collage des coupes. La préparation que vous avez sous les yeux montre que cela n'est pas exact, car les coupes ont été très solidement collées avec de l'albumine de Meyer préparée depuis plus de cinq années, et que la présence d'un très petit morceau de camphre et d'un très petit fragment de thymol avait efficacement protégée contre toute altération.

SUR LE PROTOPLASMA SYNTHÉTIQUE ET LA FORCE VITALE (1)

PAR

ALFONSO L. HERRERA,

Professeur à Mexico.

On trouvera sous cette enveloppe une petite quantité de protoplasma synthétique, artificiel, que j'ai fait avec quelques-uns des composants du Fuligo septica : pepsine (préparée par Mc Kesson), peptone, fibrine acétique, acide oléïque, savon, sucre, extrait de bile, carbonate de soude (en quantité considérable), carbonates de chaux et d'ammoniaque, lactate de chaux, phosphates de chaux et de magnésie, sulfates de chaux et de fer, chlorure de sodium, savon (Analyse de Reincke). Ce produit, vu au microscope, après addition d'eau, sans trituration préalable, montre un grand nombre de courants de diffusion. Ces granulations cheminent en divers sens,

(1) Extrait de l'ouvrage : L'origine des individus et la construction de l'organisme par les conditions internes.


SÉANCE DU 28 JUIN 1898 119

avec une vitesse variable. On observe ici la reproduction fidèle du mouvement intérieur du protoplasma décrit par Van Tieghem. Mais aussitôt l'équilibre des liquides réalisé, les courants de diffusion disparaissent, leur durée ne dépassant pas une ou deux minutes. Si on y ajoute maintenant un liquide plus ou moins volatil (pétrole, alcali volatil, etc.), les courants sont plus intenses encore et ils ont des changements de direction précédés d'un instant de repos. La durée est de quelques heures. Nul doute que le dégagement des vapeurs soit la cause mécanique des courants et du déplacement des granulations, parce que chaque molécule qui se dégage est animée d'une certaine vitesse et elle heurte en passant les molécules liquides et les granulations. Si le dégagement est intermittent, si les courants d'air le favorisent, si enfin il y a rupture soudaine de la couche superficielle par les vapeurs accumulées, l'on observe aussitôt un ébranlement particulier et parfois un changement de direction dans les courants de granulations.

Mais quelle sera donc la cause des courants du protoplasma naturel? L'acide carbonique, le produit de tous les actes considérés naguère comme vitaux! En effet, ses molécules, toujours en état d'équilibre instable au sein des dissolutions, heurtent, en se dégageant, les molécules liquides ou solides du protoplasma. Prenez donc le protoplosma artificiel (qui renferme une certaine quantité de carbonates) et, après ramollissement par l'eau, ajoutez-y de l'acide tartrique solide et quelques gouttes d'eau : observez au microscope. L'eau chargée d'acide carbonique peut substituer le mélange d'acide et de carbonate, ou bien vous pouvez mettre le protoplasma sur une feuille verte, fraîche (Se rappeler que Mexico est situé à 2268 mètres au-dessus de l'Océan et tout naturellement l'acide carbonique se dégage ici avec une vitesse singulière et les courants ont aussi une vivacité très considérable). Il est presque certain que, dans des conditions favorables de température et de mobilité, le mouvement intérieur sera suivi du mouvement extérieur : j'ai vu une seule fois, en observant une goutte mise sur l'huile, la production d'un pseudopode avec la zone claire périphérique. « On voit, disent Vogt et Yung, l'endosarc des Amides, se porter par un courant plus ou moins rapide vers le point où pousse le pseudopode, et à mesure que celui-ci s'allonge, le courant intérieur, accusé par le mouvement des granulations, avance vers la périphérie. » J'ai vu que le courant latéral s'étant trouvé en conflit avec un grand courant axial, s'est retourné ou renversé pour produire le pseudopode. Donc, par ce qui touche la prétendue force vitale, il est


120 SÉANCE DU 28 JUIN 1898

extrêmement probable que, au moins chez les êtres intérieurs, le mouvement est dû à l'action mécanique des molécules gazeuses qui se dégagent au sein du protoplasma. Ranvier dit que « les prolongements des leucocytes en expérience se produisent du côté où l'oxygène arrive » pour produire l'acide carbonique. Se rappeler aussi les expériences de Brown-Séquard et de Cl. Bernard. D'ailleurs, la vie est impossible sans la respiration.

D'autre part, une goutte (ovule) de protoplasma synthétique, attire énergiquement une autre goutte plus petite (spermatozoïde) : voilà certes une preuve nouvelle de ma théorie sur la fécondation par les attractions moléculaires (1).

Enfin, pour moi, le protoplasma est un suc digestif libre (Protistes, etc.) ou emprisonné (cellule). Il a des pepsines, du glycogène, etc, et je ne vois rien d'extraordinaire à ce que les Amibes soient capables de se rouler mécaniquement sur les algues, pour les dissoudre et profiter des principes assimilables (Se rappeler les digestions artificielles).

Il faudrait maintenant former un protoplasma capable de respirer (avec la fibrine humide peut-être). Mais le problème de la vie s'est, si je ne me trompe, quelque peu simplifié. Notez, en effet, je vous prie, l'action du souffle ou bien des attouchements ou ébranlements portés sur le protoplasma synthétique avec une épingle. Parfois les courants y produisent une striation superficielle, et il est très probable que l'oxygène est capable de produire ces courants (2).

ADDENDA. — A l'intérieur d'une grande goutte de protoplasma synthétique, s'est formé, avec l'acide tartrique, un nucléus de granulations agglomérées, par suite de l'action des courants et des attractions moléculaires.

(1) Voir Bull Soc. Zool. France. 1898, p. 86.

(2) Ces expériences ont été faites, à Mexico, devant la Société A lzate.


121

Séance du 12 Juillet 1898 PRÉSIDENCE DE M. DAUTZENBERG, ANCIEN PRESIDENT

M. R. BLANCHARD s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le Dr G. ROCHE, inspecteur général des pêches maritimes, nommé Chevalier de la Légion d'honneur.

M. le Secrétaire général-adjoint annonce que le yacht PrincesseAlice, après un arrêt de quelques jours à Kiehl, vient d'arriver à Bergen le 7 juillet. Le Prince de Monaco et ses collaborateurs se proposent de faire une rapide visite de l'Exposition, après quoi le navire partira pour le Spitzberg.

MOUVEMENTS DU PROTOPLASME PAR DÉGAGEMENT D'ACIDE CARBONIQUE

PAR

ALFONSO L. HERRERA.

Il est certain que le dégagement de CO 2 a pour cause l'oxydation des graisses ou des sucres, favorisée par un état de division particulier. Les graisses sont très répandues dans l'organisme. Elles existent dans presque tous les liquides, dans tous les tissus; elles accompagnent toutes les substances protéiques et histogénétiques.

Le spermatozoïde a de la lécithine et de la graisse, par contre, le disque germinatif consiste principalement en albuminoïdes. Par son développement l'embryon s'enrichit en graisse. « Les matières grasses semblent jouer un rôle considérable dans les phénomènes du fractionnement du vilellus et dans la formation des cellules histogéniques (1). » Enfin, on a observé l'augmentation des oxydations physiologiques sous l'influence de la spermine.

La question a sans doute un intérêt considérable : peut-être l'acide carbonique a-t-il un rôle mécanique important dans les processus cellulaires? L'expérience suivante est pour moi très

(1) MILNE-EDWARDS, Phys et 4 nat., VIII, p. 392.


122 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898

•démonstrative : Dans une coupe à moitié pleine d'eau on verse de l'huile de lin et de grands morceaux de fibrine de boeuf gonflée par l'acide acétique. Au bout de dix jours, on observe la production d'une pellicule intermédiaire entre l'huile et l'eau, à la surface de laquelle il y a un grand nombre de mamelons. Ils sont susceptibles de croissance. Si l'on met un peu plus tard un morceau de fibrine, de telle sorte qu'il repose légèrement sur la pellicule, on voit sortir, sur certains points de la surface, des ampoules réticulées, dont le volume augmente lentement. Le microscope montre un grand nombre de vésicules qui, par soudure et par pression mutuelle, forment un tissu polygonal. Pour moi, la fibrine humide respire et les gaz produits provoquent dans ces conditions la croissance du tissu.

NOTE SUR LES ISOPODES TERRESTRES DU SÉNÉGAL

PAR

ADRIEN DOLLFUS.

La faune isopodique du Sénégal est intermédiaire entre celle de la Mauritanie et des archipels atlantiques et celle du golfe de Guinée. Si on y trouve encore des espèces européennes telles que Philoscia couchi Kinahan et Tylos armadillo Latreille, on y voit aussi apparaître le genre Mesarmadillo, qui paraît être très répandu dans les pays tropicaux et dont nous avons signalé plusieurs espèces du golfe de Guinée (1). M. Chevreux a récolté à Rufisque le Rhyscotus turgifrons BL. de l'Amérique et de l'Afrique tropicales.

Les espèces du Sénégal, du reste peu nombreuses, que nous avons pu examiner jusqu'à présent, proviennent des récoltes faites par MM. Thibeaudeau, Blondel, Dr Nodier, commandant Dorr, Ed. Chevreux et Maindron.

Mesarmadillo senegalensis, n. sp.

Corps ovale-oblong, lisse, très finement ponctué. Cephalon : prosépistome presque plan; appliqué et ne dépassant pas la ligne frontale, muni de part et d'autre, en avant des yeux, d'un processus

(1) A. Dollrus. Voyage de M. Ch. Alluaud dans le territoire d'Assmie: Crustaces isopodes terrestres. Ann. Soc enlom. France, décembre 1892.


SÉANCE DU 12 JUILLET 1898

123

(tubercule antennaire) peu développé, obtusément triangulaire. Antennes courtes, à trois premiers articles très courts; fouet finement poilu, premier article plus court que le second. Antennules en forme de rame courte, non articulée. Pereion : premier segment à peu près deux fois plus long que le suivant, sans relief tuberculeux ; coxopodite distinct sur toute la longueur de la face

supérieure et formant un bourrelet tout le long du côté de ce segment; il est à peine divergent postérieurement et forme en dessous un fort repli dentiforme. Deuxième segment à coxopodite visible seulement en dessous et formant un repli assez large. Un petit repli indique en dessous le coxopodite du troisième segment. Pleon : les processus latéraux des segments sont bien développés

I. Mesarmadillo senegalensis, nova species. — a, cephalon et premier segment pereial ; b, cinquième segment pleonal, pleotelson et uropodes ; c, cephalon vu en dessous (epistome) ; d, segments pereiaux I à III, vus en dessous (coxopodites) ; e, uropodes vu en dessous ; f, premier pléopode chez le o".


124

SÉANCE DU 12 JUILLET 1898

et peu larges, ceux du cinquième segment un peu convergents; exopodite des premiers pléopodes, chez le mâle, obliquement triangulaire, à sommet obtus; endopodite très allongé, se terminant par un renflement poilu et un petit processus du côté interne. Pleotelson aussi long que large, triangulaire, à côtés incurvés et terminé par une pointe arrondie. Uropodes à base plus longue que large; endopodite droit, atteignant presque l'extrémité du pleotelson; exopodile apical, très petit. Couleur : fond blanchâtre, avec une tache brun foncé de chaque côté des segments pereiaux ; la partie médiane est brune et de part et d'autre se trouvent des linéoles claires sur fond brun; pleon brun avec taches et bords marginaux clairs; uropodes rouges. Dimensions : longueur, 12 millimètres; largeur, 4,5 millimètres.

Dakar (Blondel). Dakar, jardin public, détritus humides (Dr Nodier); phare Mamelle, près Dakar (Blondel); Rufisque (Chevreux); oasis de Sebikotou (Chevreux).

Porcellio Nodieri, n. sp.

Corps allongé, peu large, couvert de granulations assez fortes sur la tête et la partie médiane du pereion. Cephalon : lobes frontaux

frontaux développés, de longueur à peu près égale; les lobes latéraux sont obliques, presque quadrangulaires, à angle interne arrondi ; le lobe médian est triangulaire arrondi. Prosépistome un

II. Porcellio Nodieri, nova species — a, cephalon et premier segment pereial : b, cinquième segment pleonal, pleotelson et uropodes; c, cephalon vu en dessous (epistome) ; d, premier pleopode.


SÉANCE DU 12 JUILLET 1898 125

peu convexe, avec un tubercule peu distinct. Yeux moyens, environ dix-huit ocelles. Antennes courtes, à tige sillonnée ; fouet des articles subégaux (le premier un peu plus court que le second). Pereion : bord postérieur du premier segment médiocrement sinueux. Pleon, telson : Pleopodes de la première paire, chez le mâle, à exopodite court et tronqué, arrondi du côté interne. Pleotelson un peu plus long que large, plan, à pointe assez allongée, subaiguë; uropodes à base n'atteignant pas tout à fait l'extrémité du pleotelson; endopodite dépassant à peine la pointe, exopodite lancéolé. Couleur : brun foncé, avec linéoles claires ; pleotelson et uropodes clairs, sauf le sommet de l'exopodite, qui est brun foncé ; les deux premiers articles des antennes sont clairs. Dimensions : longueur, 8 millimètres; largeur, 2,8 millimètres.

Dakar, dans le tronc pourri d'un Baobab. Un exemplaire mâle (Dr Nodier).

PORCELLIO LAEVIS Latreille.

Dakar (Blondel).

METOPONORTHUS PRUINOSUS Brandt.

Dakar, détritus de jardins (Commandant Dorr et Dr Nodier) ; id., tronc pourri d'un Baobab (Dr Nodier); Rufisque (Ed. Chevreux); cercle de Podor (Maindron, Muséum de Paris).

RHYSCOTUS TURGIFRONS Budde-Lund.

Rufisque (Ed. Chevreux).

Cette espèce, découverte dans l'Amérique tropicale, se retrouve en Afrique jusqu'au golfe de Guinée.

? LEPTOTRICHUS SQUAMATUS Budde-Lund.

Dakar (Ed. Chevreux).

(Morphologiquement conformes à la description que donne Budde-Lund de cette espèce, découverte à Landana et Chinchoxo, les exemplaires recueillis par M. Chevreux au Sénégal sont blanchâtres au lieu d'être grisâtres).

PHILOSCIA COUCHI Kinatan.

Dakar, niveau des pleines mers, exemplaires jeunes (Ed. Chevreux).


126 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898

LIGIA EXOTICA ROUX.

Saint-Louis (Thibeaudeau) : Dakar (Blondel) ; Dakar (Chevreux). LIGIA GRACILIPES Budde-Lund.

Dakar (Ed. Chevreux).

(Très voisine de L. italica, de la Méditerranée, cette petite espèce, caractérisée surtout par l'extrême longueur des uropodes, qui dépasse celle du corps, avait été découverte à Landana).

TYLOS ARMADILLO Latreille.

Dakar, derrière l'ambulance, aux pleines mers de syzygies (Chevreux) ; Rufisque, dans le sable au bord de la mer (Chevreux).


127

Séance du 26 Juillet 1898 PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT.

MM. R. BLANCHARD et J. GUIART s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président présente les félicitations de la Société Zoologique de France à M. le prof. FILHOL, président de la Société, qui vient d'être nommé Officier de la Légion d'honneur à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle Galerie d'anatomie comparée du Muséum de Paris.

M. Neveu-Lemaire, au nom de l'auteur, offre à la Société un mémoire de M. le prof. R. BLANCHARD sur les Myriapodes pseudoparasites de l'Homme. Ce travail est paru dans le dernier fascicule des Archives de Parasitologie.

M. Ch. JANET appelle l'attention sur une observation qui lui est communiquée par le docteur Robert, de Lyon. Cet entomologiste, qui a fait d'abondantes récoltes de Coléoptères myrmécophiles dans les nids de Fourmis de sa région, a remarqué que, soit en plaine, soit en montagne haute ou basse, les nids en dôme de la F. rufa ne donnent presque rien pendant l'été, tandis qu'en automne les nids de la plaine fournissent souvent des récoltes abondantes.

M. Robert se demande si la raison de ce fait est que les Coléoptères myrmécophiles s'enfoncent plus profondément dans le nid pendant l'été, ou si elle est en rapport avec l'époque des éclosions.

L'époque des éclosions peut, en effet, très bien expliquer le fait qui nous occupe ici, dans le cas d'espèces à vie courte ; mais il est indubitable que certains myrmécophiles ont une vie assez longue.

M. Janet a démontré (1) par des élevages faits dans des nids artificiels que le Claviger teslaceus, arrivé à l'état d'imago, peut vivre pendant plus de quatre années.

Avec une vie aussi longue, l'époque des éclosions ne peut plus avoir, sur le nombre des exemplaires vivant à un moment donné, une influence aussi considérable que pour une espèce à vie courte.

Il est possible que certaines espèces myrmécophiles capables, à certains moments de l'année, de vivre hors des fourmilières, soient attirées à nouveau, aux premiers froids de l'automne, par la température relativement élevée qu'elles trouvent dans les nids.

(1) Ch. JANET. Etudes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles. Note 14, p. 45.


128 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898

SUR LA MANIÈRE

DE PRODUIRE CERTAINS MOUVEMENTS AMIBOÏDES

PAR UN DÉGAGEMENT D'ACIDE CARBONIQUE

PAR

ALFONSO L. HERRERA.

La méthode la plus simple consiste à mélanger avec le bicarbonate de soude en poudre une petite quantité d'encre d'imprimerie française, dont les propriétés physiques se prêtent à merveille aux expériences. Ensuite on verse une goutte du produit qui devra avoir la consistance du protoplasma (c'est-à-dire d'un sirop très épais) sur un porte-objet dont la surface aura été préalablement humectée avec une solution faible d'acide tartrique, lequel détermine le dégagement de l'acide carbonique. On devra ajouter, s'il y a besoin, de nouvelles quantités de la solution acide, en ayant soin de couvrir la goutte avec le couvre-objet, surtout au cas où les mouvements seront très faibles. Le dégagement de l'acide carbonique devra être uniforme et presque imperceptible, les grandes bulles s'opposent toujours à l'observation. D'une part, l'altitude de Mexico (2260m) et, d'autre part, la qualité de l'encre d'imprimerie, peuvent avoir influencé les résultats que j'ai pu obtenir. Les encres d'imprimerie généralement en usage en France sont composées d'huile cuite et de noir de fumée, mais l'on ajoute aussi diverses substances, telles que le baume de copahu, l'indigo et le bleu de Prusse, le savon de résine, etc. D'ailleurs les mouvements, les vacuoles, les palpitations, le nombre et la longueur des pseudopodes varient assez suivant la consistance, les quantités relatives de bicarbonate et d'acide, la température, etc. Si l'on ajoute à la fois les poudres de bicarbonate de soude et d'acide tartrique et que l'on dépose la masse sur le verre humide, il y a locomotion et l'illusion d'un être vivant y est complète. J'espère que dans l'avenir on trouvera quelques substances qui, ajoutées à mon protoplasma synthétique ou même à celui de Bütschli, lui donneront la propriété d'adhérer aux surfaces polies et de cheminer au moyen des pseudopodes, toujours par l'action de l'acide carbonique.

J'ai obtenu avec l'encre une Amibe très semblable à celle que représentent Vogt et Yung à la page 57 du Traité d'Anatomie comparée pratique J'ai observé des vacuoles extrêmement variables


SÉANCE DU 26 JUILLET 1898 129

quant à leur nombre et à leur volume. On les voit se former, par l'action du gaz, à des endroits indéterminés, grossir successivement, confluer souvent ensemble ou aussi se diviser. Quelquefois elles deviennent énormes et atteignent alors la surface, soulevant celle ci en une mince pellicule. Parvenue à ce développement, la vacuole se vide subitement. On n'aperçoit jamais d'ouverture par laquelle elle épancherait son contenu au dehors. Cette description est la même que donnent MM. Vogt et Yung. Il y a aussi émission de pseudopodes semblables à des hernies, lobés ou ramifiés, et qui se confondent souvent les uns avec les autres, confluent en masse et se séparent de nouveau ou rentrent dans la masse d'encre.

Voici quelques faits pouvant s'expliquer par le dégagement d'acide carbonique.

Selon Allen et Pepys, Prout, Hervier, Saint-Lager, Scharling, Boussingault, etc., il y a diminution de l'acide carbonique exhalé pendant le sommeil (59 centigrammes au lieu de 94 chez un oiseau, par exemple), ce qui expliquerait la contraction des cellules nerveuses, phénomène qui s'observe aussi à la suite de la fatigue ou par l'action des excitations de diverse nature (1). J'ai dit que selon Luciani, il y a aussi contraction des Amibes par les secousses, les courants électriques et les autres causes du dégagement intense de l'acide carbonique, ou encore dans le cas où il n'y a pas production suffisante de ce gaz.

Il faut rapprocher de ma théorie une étude de Cloes sur l'action favorable de la lumière sur l'oxydation des graisses (ce qui expliquerait l'inflence de cet agent sur les Amibes). Les rayons les plus réfrangibles sont bien ceux qui activent surtout la réaction, ce qui expliquerait aussi les expériences de Yung, qui prouvent le développement plus rapide sous les rayons les plus réfrangibles du spectre solaire.

Enfin, les vacuoles contractiles sont dues aux explosions de l'acide carbonique.

Si on examine un Infusoire de grande taille, on ne tarde pas à apercevoir que la vésicule contractile est entourée d'autres petites vacuoles allongées qui se dilatent au moment où la vésicule se contracte (2). Elles s'observent aussi sur les pellicules d'encre d'imprimerie, ainsi que les mouvements de dilatation lente et de

(1) M. M. DUVAL, L'amoeboisme du système nerveux et la théorie du, sommeil. — R. ODIER, L'amoeboisme des cellules nerveuses. Revue scientifique, 1898, vol. IX, p. 324 et 697.

(2) PELLETAN, Le Microscope, p. 606.


130 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898

contraction subite, comme sous l'action d'un sphincter. Chez un grand nombre d'Infusoires, on remarque deux, trois vésicules contractiles et même davantage (1). Le nombre des vésicules de l'encre est aussi de deux, trois ou plus, suivant l'intensité du dégagement gazeux. Les Radiolariés constituent un groupe formé d'êtres dans lesquels ou constate toujours la présence d'une vésicule contractile qui fait souvent hernie au dehors (2). J'ai vu dans les pellicules d'encre des vésicules périphériques, contractiles, tout à fait analogues à celle de l'Actinophrys sol. La contraction rapide des vacuoles, très facile à voir dans les Protocoecus, Chlamydomonas, etc., se produit, d'après G. Busch, toutes les quarante secondes et est suivie d'une diastole lente. C'est-à-dire qu'il y a là une explosion d'acide carbonique, dont la périodicité est en rapport avec les résistances et l'énergie du dégagement. C'est au moins ce que j'ai été à même de vérifier avec les pellicules d'encre.

Je dirai en passant que les Amibes et les leucocytes restent adhérents au porte-objet et leur locomotion se fait de la même manière que dans les disques de cire blanche imprégnée de bicarbonate de soude, qui glissent sur un verre humecté avec la solution d'acide tartrique, à savoir : par la poussée de bulles imperceptibles qui se sont accumulées à la face inférieure de la masse. Calculez maintenant les dimensions possibles des bulles de gaz carbonique qui se dégagent lentement d'un leucocyte de 5 à 12 p. de diamètre !

OBSERVATIONS DE M. PIEPERS SUR DES CHENILLES MYRMÉCOÏDES

PAR

CH. JANET.

Dans la Note récente (3) où j'ai étudié les rapports qui existent entre les Fourmis et cette nombreuse catégorie d'animaux qui sont qualifiés du nom de myrmécophiles, j'ai omis, en parlant des Lépidoptères, de signaler l'existence de chenilles myrmécoïdes. M. C. Piepers m'apprend, à ce sujet, que les individus jeunes et semi-adultes de la chenille du Stauropus sikkimensis Moore, Bombyx

(1) IBID., p 607.

(2) IBID., p. 629.

(3) Etudes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles, Note 14.


SÉANCE DU 26 JUILLET 1898 131

de la famille des Notodontidae ressemblent, d'une façon remarquable, à des Fourmis. Cette espèce tire son nom spécifique de « Sikkim », nom d'une contrée du Nord de l'Inde anglaise, mais elle est, aussi, commune à Java, où M. C. Piepers l'a observée. Les pattes antérieures de la chenille, surtout la deuxième et la troisième paires, sont très allongées. Tant que l'animal est encore jeune et que sa taille ne dépasse pas celle de plusieurs grandes espèces de Fourmis qui habitent la même île, il lait vibrer presque continuellement ses longues pattes, ce qui suffit déjà à le faire ressembler à ces grandes Fourmis qui ont, elles aussi, l'habitude de remuer continuellement leurs pattes, également très longues. Cette ressemblance est si frappante que M. Piepers a souvent entendu les indigènes la faire remarquer. Elle s'augmente encore par le fait que la tête de la chenille ressemble à celle d'une grosse Fourmi. Mais, fait remarquable, lorsque ces chenilles ont grandi au point qu'il n'est plus possible de les confondre avec des Fourmis, elles cessent aussi d'agiter leurs pattes.

Tous les individus que M. Piepers a eus entre les mains lui ont été apportés par des chasseurs indigènes et se trouvaient sur des feuilles variées, car c'est une chenille polyphage comme l'est aussi l'espèce européenne, le Stauropus fagi L. qui, d'ailleurs, lui ressemble beaucoup. M. Piepers ajoute qu'il ne connaît pas d'observations relatives à cette espèce européenne. Il serait intéressant de savoir si ses jeunes chenilles font aussi remuer leurs longues pattes de cette manière, ou si cette habitude leur fait défaut, car en Europe, il n'y a pas de Fourmis faisant vibrer leurs pattes à la façon des Fourmis de Java mentionnées ci-dessus.

VOYAGE DE M. GASTON BUCHET AUX ILES CANARIES ET SUR LES COTES MÉRIDIONALES DU MAROC

(1896-1897) ISOPODES TERRESTRES

PAR

ADRIEN DOLLFUS

Les récoltes d'Isopodes terrestres que M. G. Buchet a faites en 1896 et en 1897 aux îles Canaries et aux environs de Mogador (Maroc) nous permettent de constater l'étroite parenté de la faune isopodique


132 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898

du Maroc méridional avec celle des îles Canaries orientales et de l'Algérie occidentale.

Dans notre étude sur les Isopodes terrestres du voyage de M. Ch. Alluaud aux Canaries (1), nous avons déjà fait ressortir le caractère particulier de la faune des Isopodes dans la partie E. de l'Archipel : îles de Lanzarote, Fuerteventura, Canaria. Porcellio spinipes, qui rappelle P. albinus du Sahara, et qu'on y trouve en abondance, a été depuis cette époque rencontrée au cap Blanc par M. le comte de Dalmas (2). M. Buchet l'a retrouvé près de Mogador. Il y a recueilli aussi en très grande quantité et dans plusieurs localités, Porcellio variabilis Lucas, espèce très commune en Algérie, assez variable comme taille et comme coloration, et dont nous avions décrit par erreur sous le nom de Porcellio Alluaudi (3) un bon nombre d'exemplaires provenant des Canaries orientales. Enfin, Metoponorthus sexfasciatus BL. et Armadillidium vulgare Latr. paraissent aussi communs sur la côte marocaine que dans les îles, mais ces deux dernières espèces s'étendent bien plus loin et sont aussi bien européennes que nord-africaines. Une seule espèce, Porcellio Hoffmannseggi, déjà signalée au Nord du Maroc et trouvée près de Mogador, par M Buchet, ne paraît pas appartenir à la faune Canarienne. Elle est par contre répandue en Andalousie et dans l'Algérie occidentale.

CANARIES

ARMADILLIDIUM VULGARE Latreille.

Ténérifïe : forêt de las Mercedes ; La Palma : Baranco del Rio, B. de las Nieves et B. de la Madera, près Santa-Cruz de la Palma.

PORCELLIO CANARIENSIS Dollfus. La Palma : Baranco de la Madera, près Santa-Cruz.

PORCELLIO LAEVIS Latreille. Gomera : San Sébastian, près de la lagune de la plage.

(1) A. DOLLFUS, Voyage de M. Ch. Alluaud aux îles Canaries : Isopodes terrestres. Mém Soc. Zool. France, 1893, p. 46.

(2) Les Isopodes terrestres du Nord de l'Afrique, du Cap Blanc à Tripoli. Mém. Soc. Zool. France, 1896, p. 523.


SÉANCE DU 26 JUILLET 1898

133

PORCELLIO LAEVISSIMUS, nova species.

Corps convexe, assez large, très lisse. — Cephalon : lobes frontaux bien développés, les latéraux étroits, obliques, le médian triangulaire obtus. Prosépistome un peu convexe, mais dépourvu de tubercule médian. Yeux assez grands. Fouets des antennes à articles subégaux. — Pereion : premier segment à bord postérieur sinueux de chaque côté; les premiers segments sont munis sur les parties latérales d'une minuscule granulation perliforme. — Pleon : processus latéraux assez larges. — Pleolelson : triangulaire avec une faible dépression centrale, prolongé en pointe subaiguë ; uropodes à base atteignant presque l'extrémité du pleotelson, endopodite la dépassant un peu, exopodite étroitement lancéolé. —

Couleur : gris, avec des linéoles claires de part et d'autre de la ligne médiane et une tache claire de chaque côté des segments pereiaux. — Dimensions : longueur, 14 millimètres; largeur, 6,5 millimètres.

Cette espèce diffère du Porcellio loevis, avec lequel il paraît avoir des affinités, par sa lévite complète, l'absence de tubercule sur le prosépistome, la forme des lobes frontaux et la sinuosité plus accentuée du bord postérieur du premier segment pereial; les taches claires sont aussi bien plus accusées que dans P. loevis. Je n'ai vu que deux Ç, et n'ai pu constater, par conséquent, la forme

Bull, Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 12

Porcellio laevissimus, nova species. — A, cephalon et premier segment pereial ; B, cephalon vu en dessous (epistome) ; C, cinquième segment pleonal, pleotelson et uropodes.


134 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898

des pléopodes de la première paire chez le cf, caractère si important pour la spécification des Porcellio. La Palma : Baranco de Quintero, près Santa-Cruz (deux ?).

METOPONORTHUS PRUINOSUS Brandt.

La Palma : Marzo.

METOPONORTHUS SEXFASCIATUS Budde-Lund.

La Palma : Barancos de la Madera et del Rio, près Santa-Cruz ; Marzo.

METOPONORTHUS STRICTICAUDA Dollfus.

La Palma : Baranco de Quintero, près Santa-Cruz.

MAROC

ARMADILLIDIUM VULGARE Latreille.

De Zawitmoulaihassam à Taiandud.

PORCELLIO HOFFMANNSEGGI Brandt.

Rive gauche de l'Oued Ida ou Guert, à cinq heures de Diabet, près Mogador. Un cf, une Ç appartenant à la variété ex colore d'un gris noirâtre uniforme.

PORCELLIO VARIABILIS Lucas.

Mogador. — Cap Sim, près Mogador. — Oued-Sidi-Hamadsec'h, près Diabet. — Heri, Harhar, Borajanna et Bihi, rive gauche de l'Oued Ida ou Guert, à cinq heures de Diabet, près Harsa Sultan et forêt d'Arganiers, rive gauche de l'Oued Ida. Oued Melha, Sidi M'bork, à trois heures de Mogador. — De Zawitmoulaihassam à Taiandud. cf ?.

Cette espèce, de grandeur et de couleur variables, est bien la même que celle d'Algérie et on doit y rapporter aussi le Porcellio Alluaudi Dollfus, des îles Canaries orientales.

PORCELLIO SPINIPES Dollfus.

Oued Melha Sidi M'bork, à trois heures de Mogador.

Quatre exemplaires, dont un cf, plus petits (jeunes?) que les


CONGRÈS DE CAMBRIDGE 135

exemplaires recueillis par M. Alluaud aux Canaries; ils ne dépassent pas 10 millimètres de long sur 5 de large ; la pigmentation est plus forte et forme des marbrures et une ligne foncée médiane, de chaque côté de laquelle se trouve une tache claire bien délimitée, bords clairs. Est-ce une variété de cette espèce qui, aux Canaries même, présente une variabilité de couleur assez grande? Il me paraît, en tous les cas, impossible, en l'absence d'autres caractères morphologiques différents, de la considérer comme une espèce distincte.

METOPONORTHUS SEXFASCIATUS Budde-Lund. Du Diabet au cap Sim, près Mogador.

QUATRIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE tenu à Cambridge (Angleterre) en août 1898

COMPTE-RENDU SOMMAIRE

PAR

LE Dr JULES GUIART

L'importance d'un Congrès tient beaucoup plus à la qualité et la quantité de ses membres qu'à celle des communications que l'on y fait. Ce qu'il faut y voir, c'est une réunion de savants venus pour discuter en commun certaines questions d'intérêt général, venus aussi pour mieux se connaître. Que de solides amitiés sont nées de la sorte, entre gens qui ne se connaissaient auparavant que de nom ! Les zoologistes apprécient certainement de tels avantages, si l'on en juge par l'empressement avec lequel ils sont venus à Cambridge !

Le Congrès de Leyde comptait 250 membres : cette fois, ce sont 380 membres (sur 440 inscrits) qui se sont trouvés réunis à Cambridge. C'est donc un succès sérieux et la Société Zoologique de France, à qui revient l'honneur d'avoir pris l'initiative du premier Congrès international de zoologie, doit donc se réjouir de voir son oeuvre prospérer de la sorte et rencontrer un accueil si favorable près des zoologistes du monde entier.

La plupart des congressistes, arrivés à Cambridge dans la journée du lundi 22 août, se trouvaient réunis le soir même dans la grande


136 CONGRÈS DE CAMBRIDGE

salle du Guildhall, où le Maire et Mme Ginn offraient une réception en l'honneur des membres du Congrès de zoologie et du Congrès de physiologie. Six cents personnes environ assistaient à la fête. Après que le Maire, puis le Vice-Chancelier de l'Université eurent souhaité la bienvenue aux personnes présentes, des chanteurs se firent entendre, mais nous devons à la vérité de dire qu'ils furent peu écoutés, tant était grand le plaisir que chacun avait de rencontrer de vieux amis, des collègues estimés ou des camarades des précédents Congrès. En somme, bonne soirée, faisant bien augurer de la session qui allait s'ouvrir.

Parmi les membres de la Société Zoologique de France, présents à Cambridge, nous citerons : M. Milne-Edwards, R. Blanchard, Delage, Filhol, de Guerne, Joubin, Schlumberger et Vaillant, délégués du Gouvernement ; MM. Certes, Cuénot, Dautzenberg, J. Guiart et Ch. Janet, délégués de la Société Zoologique de France ; MM. Bouvier, Brusina, Cosmovici, A. Dollfus, H. Field, Gadeau de Kerville, von Gralf, van Kempen, Möbius, E. Olivier, Pruvot, Railliet, Simon, Spengel, W. Stiles et Vejdovsky, membres de la Société. Parmi les dames : Mme et Mlle R. Blanchard, Mmes Certes, Delage, Dollfus, Simon et Mlle Vaillant.

Au nombre des Français ne faisant pas partie de notre Société, nous avons remarqué : MM. Bouin, Caullery, Fauvel, Marey, Mesnil et de Pousargues.

Nous citerons ensuite au nombre des savants venus d'Allemagne, M. E. Haeckel, M. et Mme R. Hertwig, M. Möbius, M. et Mme L. Plate, MM. F. E. Schultze et Spengel ; d'Autriche, M. von Graff ; de Bohême, M. Vejdovsky ; de Belgique, M. Pelseneer ; de Croatie, M. Brusina ; des Etats-Unis, MM. Marsh et W. Stiles ; de Hollande, MM. van Bemmelen, Hoek, M. et Mme Horst, M. et Mme Hubrecht, MM. Jentink et Piepers ; de Hongrie, M. et Mme Apathy ; d'Italie, MM. Carruccio et A. Dohrn ; du Japon, M. Mitsukuri ; de Norvège, M. R. Collett ; de Roumanie, M. Cosmovici ; de Russie, M. Salensky, M. et Mme Sheviakov ; de Suisse, MM. Blanc, Field et Zschokke. Nous ne parlerons pas des zoologistes anglais, qui étaient tous présents.

I. — SÉANCES GÉNÉRALES

Le mardi 23 août, à 10 heures du matin, a lieu la séance d'inauguration, sous la présidence de sir John LUBBOCK. Autour du Président, ont pris place sur l'estrade, le Vice-Chancelier de l'Université et les délégués des différents pays.


CONGRÈS DE CAMBRIDGE 137

Lecture est donnée d'une lettre par laquelle sir W. FLOWER, président désigné par le Congrès de Leyde, exprime le regret que l'état de sa santé ne lui ait pas permis de présider le Congrès actuel.

Le Président déclare ensuite la session ouverte et prononce un remarquable discours. Il souhaite que le nombre des zoologistes s'accroisse dans l'avenir, car, si nos collections augmentent, les travailleurs manquent pour les décrire. Les jeunes gens ont le tort de croire que le champ de la découverte est bien près d'être épuisé; en réalité, l'Océan commence à peine à nous dévoiler ses mystères, l'histoire de nos espèces les plus communes est souvent inconnue, beaucoup de problèmes de l'anatomie et de la physiologie comparées restent encore à résoudre et les applications de la zoologie à la médecine ménagent des découvertes d'une grande importance pratique. En fait, nous ne sommes encore que sur le seuil du Temple de la Science.

Le VICE-CHANCELIER, au nom des Membres de l'Université, remercie le Quatrième Congrès international de Zoologie d'avoir choisi la ville de Cambridge comme centre de ses délibérations. Puis MM. MILNEEDWARDS, SCHULTZE, HUBRECHT, MARSH, SALENSKY et MITSUKURI, présidents des délégations française, allemande, hollandaise, américaine, russe et japonaise, adressent leurs remerciements aux organisateurs du Congrès de Cambridge. M. le professeur NEWTON, président du comité de réception, rappelle alors le nom des grands Zoologistes qui ont illustré Cambridge, après quoi on procède à l'élection des vice-présidents et des secrétaires, pour les sections du Congrès.

M. le prof. R. BLANCHARD lit son rapport sur les prix institués en 1892 par le Congrès de Moscou. Les conclusions du rapport étant adoptées à l'unanimité, M. E. de POUSARGUES, préparateur au Muséum d'histoire naturelle de Paris et auteur d'une Etude sur les Ruminants de l'Asie centrale, est proclamé lauréat du prix de S. M. l'Empereur Alexandre III, et M. le Dr HECHT, préparateur de zoologie à l'Université de Nancy, est proclamé lauréat du prix de S. M. l'Empereur Nicolas II pour un travail intitulé : Contribution à l'étude des Nudibranches.

Ce dernier travail est paru en 1896 dans les Mémoires de la Société Zoologique de France et nous avons le plaisir d'annoncer à nos collègues que le travail de M. de Pousargues sera publié dans les Mémoires de 1898.

M. le Dr W. STILES fait ensuite l'exposé des décisions prises par la commission internationale de la Nomenclature zoologique. Sur


138 CONGRÈS DE CAMBRIDGE

la proposition de M. SCLATER, membre de la commission, le rapport est renvoyé au prochain Congrès, pour permettre de nouvelles additions aux règles de la nomenclature.

M. le Dr HOCK rappelle que le Congrès de Leyde avait résolu de saisir la Commission postale internationale d'une demande tendant à autoriser la circulation des spécimens zoologiques aux mêmes conditions que les échantillons commerciaux. Ce voeu a été accueilli favorablement par la Commission et les échantillons zoologiqucs ou commerciaux seront dorénavant taxés au même prix.

Le mercredi matin, 24 août, nouvelle séance générale, sous la présidence de M. le prof. F. E. SCHULTZE. M. le prof. Yves DELAGE ouvre la discussion sur la position des Eponges dans le règne animal.

Le point en litige, dit-il, est de savoir si les Eponges doivent être regardées comme un phylum entièrement distinct ou si elles doivent être rattachées aux Coelentérés. La raison principale qui empêche l'orateur d'admettre cette dernière opinion tient à ce que les larves d'Épongés présentent deux types cellulaires distincts : les cellules à collerettes munies de flagelles et histologiquement de nature ectodermique ; les cellules vitellines histologiquement endodermiques. Or, contrairement à ce qui se passe pour le reste du règne animal, c'est l'ectoderme qui s'invagine dans l'endoderme. Il en conclut que les Eponges se développent d'abord comme les autres Métazoaires, mais se séparent des Coelentérés au stade correspondant à la blastula.

M. MINCHIN, d'Oxford, qui lui succède, reprend l'historique de la question et conclut que toutes les probabilités sont en faveur de la descendance indépendante des Eponges du groupe des Choanoflagellés.

M. le prof. HÀCKEL monte alors à la tribune pour soutenir sa théorie. Les Coelentérés doivent comprendre, suivant lui, les Cnédaires, les Eponges et les Platodes. Tous sont alors caractérisés par ce fait qu'ils ont un simple canal gastro-vasculaire, se développant aux dépens de deux feuillets primitifs et sont dépourvus de vaisseaux sanguins et de coelôme.

M. le Dr VOSMAER, d'Utrecht, est au contraire d'avis que, dans l'état actuel de nos connaissances, tout ce qu'on peut faire est de confesser son ignorance sur la place possible des Eponges.

Telle n'est pas toutefois l'opinion de M. SAVILLE-KENT, qui déclare que les Eponges descendent des Choanoflagellés et développe ses idées personnelles sur ce sujet.

Enfin, pour M. le prof. SCHULTZE, qui est le dernier orateur, les


CONGRÈS DE CAMBRIDGE 139

Métazoaires doivent être divisés en deux groupes : ceux dont les éléments sont disposés radiairement (et parmi eux il place les Eponges) et ceux qui présentent une disposition bilatérale.

Le lendemain jeudi, 25 août, séance générale sous la présidence de M. le prof. HUBRECHT, pour discuter l'origine des Mammifères.

M. le prof. SEELEY, de Londres, montre tout d'abord les relations des Reptiles avec les Mammifères. De ce que certains Reptiles fossiles possèdent quelques pièces du squelette absolument identiques aux pièces correspondantes chez les Oiseaux, on réunit aujourd'hui Reptiles et Oiseaux sous la dénomination de Sauropsidiens. Mais de même certains Reptiles éteints possédaient des os qui ne peuvent être distingués de ceux des Mammifères, à tel point qu'on les rangea d'abord parmi ceux-ci. Ces Reptiles (Anomodontes) et ces Mammifères furent alors réunis en un nouveau groupe, qui reçut le nom de Théropsidiens. L'orateur montre les différences de structure entre les Anomodontes et les Mammifères primitifs ; il en conclut que les Anomodontes ne sont pas les ancêtres des Mammifères, mais un groupe collatéral et indépendant, et que leurs ancêtres communs restent encore à découvrir.

M. le prof. OSBORN, de New-York, est du même avis que le prof. Seeley en ce qui concerne les Anomodontes ; il n'est plus d'accord avec lui au sujet des ancêtres communs des Anomodontes et des Mammifères. En effet, le prof. Hubrecht a montré que l'oeuf des Mammifères est, par ses caractères, plus amphibien que celui des Reptiles, d'où il résulte que les Mammifères peuvent être descendus de Reptiles ayant gardé certains caractères amphibiens.

M. le prof. MARSH pense que, dans l'état actuel de la science, on ne sait encore rien de la descendance des Mammifères. Il pense toutefois que leurs ancêtres ne sont pas les Anomodontes, mais des animaux plus primitifs.

M. SEDGWICK place les ancêtres de tous les groupes existants dans la période précambrienne, mais toute trace en aurait été perdue.

Le prof HUBRECHT, fermant la discussion, prédit que, dans l'avenir, la lutte se localisera à la question de savoir si les Mammifères descendent d'ancêtres ovipares.

Le vendredi 26 août, M. le prof. HACKEL, d'Iéna, fait une conférence sur l'état de nos connaissances sur la descendance de l'Homme; la séance est présidée par Sir John LUBBOCK.

L'origine monopbylétique de tous les Mammifères, depuis les Monotrêmes jusqu'à l'Homme, est un fait aujourd'hui positivement


140 CONGRES DE CAMBRIDGE

établi. Tous les Mammifères vivants et éteints, que nous connaissons, sont descendus d'une seule forme ancestrale commune, qui vivait dans la période triasique ou permienne, et cette forme est elle-même dérivée de quelque Reptile permien ou peut-être carbonifère, dérivant lui-même d'un Amphibien carbonifère. Celui-ci descendrait des Poissons dévoniens qui dérivaient eux-mêmes des Vertébrés primitifs. La manière dont ceux-ci sont descendus des Invertébrés est beaucoup plus obscure. Mais le fait important, c'est que l'Homme est un Primate (Linné) et que tous les Primates (Lémuriens, Singes et Hommes) descendent d'une souche commune (Huxley). La Zoologie peut être fière d'avoir prouvé ce fait, basé sur les théories de Lamarck (1809) et de Darwin (1859). L'immense progrès qui en est résulté sera une des plus grandes conquêtes du XIXe siècle.

Après une discussion entre l'orateur et le rév. STEBBING sur la durée des temps géologiques, M. le prof. MAREY, de Paris, monte à la tribune pour montrer la nécessité du concours de la physiologie et de l'anatomie comparées pour la connaissance de la locomotion animale.

Le samedi matin, à neuf heures et demie, dernière réunion générale du Congrès. Au nom des délégués allemands, M. le professeur MÔBIUS invite le Congrès à siéger en Allemagne en 1901. La proposition est adoptée sans discussion.

Le président sir John LUBBOCK propose de voter des remerciements à l'Université et aux Collèges de Cambridge pour leur cordiale hospitalité, ainsi qu'au Maire et au Conseil municipal. Cette proposition est volée à l'unanimité. M. le prof. A. NEWTON remercie au nom de l'Université et le Maire de Cambridge,au nom de la municipalité.

M. le prof. Y. DELAGE remercie ensuite le Congrès au nom de la Société Zoologique de France et fait voter des remerciements au Président et aux Secrétaires.

Sur la proposition du prof. J. BELL, un comité composé de MM. EVANS, MARK, PELSENEER et SCHOLTZE est nommé, dans le but d'établir les règles de la terminologie.

Le Congrès s'ajourne alors et les membres se donnent rendezvous à Londres, où des réceptions doivent avoir lieu durant les jours suivants.

II. — SÉANCES DES SECTIONS

A. — ZOOLOGIE GÉNÉRALE : Séance du 23 août, sous la présidence de M. le prof. SPENGEL. — Communications de M. le prof.


CONGRÈS DE CAMBRIDGE 141

MITSUKURI sur les matériaux zoologiques du Japon ; de M. le prof. SALENSKY sur l'hétéroblastie ; de M. J. STANLEY GARDNER sur la construction des atolls.

Séance du 24 août, sous la présidence de M. le prof. MILNE-EDWARDS. — Communications de M. le prof. HAECKEL sur la classification phylogénétique ; de M. le prof. von GRAFF sur le tégument, le système nerveux et les organes des sens des Planaires terrestres ; de M. G. C. BOURNE sur la structure et la formation du squelette calcaire chez les Anthozoaires.

Séance du 26 août, sous la présidence de sir JOHN LUBBOCK, Président du Congrès. — Communications de sir H. MAXWELL sur la législation récente concernant la protection des Oiseaux en Grande-Bretagne; de M. le prof. MAC BRIDE sur l'origine des Echinodermes ; de M. J. A. HARVIE BROWN sur la loi des couleurs.

B. — VERTÉBRÉS : Séance du 23 août, sous la présidence de M. le Dr JENTINK. — Communications de M. le prof. MILNE-EDWARDS sur les animaux éteints de Madagascar ; de M. le prof. MARSH sur la valeur des spécimens types et l'importance de leur conservation ; de M. le Dr WOLTERSTORFF sur les Urodèles de l'Ancien Monde ; de M. GRAHAM KERR sur le développement du Lepidosiren (avec projections).

Séance du 24 août, sous la présidence de Sir JOHN LUBBOCH, Président du Congrès. — Communications de MM. HEYMANS et Van der STRICHT sur le système nerveux de l'Amphioxus ; de M. le prof. EWART sur les Hybrides du Cheval et du Zèbre (avec projections) ; de MM. KANTHACK et DURHAM sur une affection parasitaire des Mammifères ; de M. W. SA VILLE-KENT sur la locomotion bipède chez certains Lézards (avec démonstration).

Séance du 25 août, sous la présidence de M. SAVILLE-KENT. — Communication de M. le prof. MAC INTOSH sur des expériences scientifiques, faites de 1886 à 1897, pour montrer les effets du Trawling dans les eaux écossaises.

Séance du 26 août, sous la présidence de M. le prof. HÀCKEL. — Communications de M. le prof. HUBRECHT sur les processus hématopoiétiques dans le placenta ; de M. le prof, OSBORN sur un Hyracoïde fossile du Pliocène inférieur ; de M. le prof. VAILLANT sur la structure spéciale des épines chez les Apogonini et quelques autres Poissons acanthoptérygiens ; de M. le prof. SALENSKY sur le développement de l'ichthyopterygium ; de M. E de POUSARGUES sur le Rhinopithecus Bieti ; de M. le prof. MILNE-EDWARDS sur les AEpyornis et les Oiseaux éteints de Madagascar ; de M. le prof. CARRUCCIO sur


142 CONGRÈS DE CAMBRIDGE

les Vertébrés de la nouvelle Collection régionale romaine ; de M. H. NITSCHE sur la ramure du Cerf et les cornes des Ruminants en général.

C. — INVERTÉBRÉS (à l'exception des Arthropodes) : Séance du 23 août, sous la présidence de M. le Dr BOAS. — Communications de M. le Dr PLATE sur l'anatomie comparée des Chitons et sur un nouveau parasite intracellulaire (avec démonstration) ; de M. E. S. GOODRICH sur un nouveau type de néphridie chez Glycera ; de M. C. ROUSSELET sur les Rotifères.

Séance du 24 août, sous la présidence de M. H. BLANC. — Communications de M. PELSENEER sur l'utilité de l'uniformité d'orientation zoologique et sur la condensation embryogénique chez un Nudibranche ; de M. le prof. VEDJOVSKY sur la fertilisation de l'oeuf de Rhynchelmis, et sur un nouvel organe des sens tégumentaire chez les Rhynchobdellides ; de M. le prof. HICKSON sur les Méduses de Millepora.

Séance du 26 août, sous la présidence de M. le Dr W. STILES. — Communications de M. le Dr ZSCHOKKE sur les Entozoaires des Mammifères aplacentaires ; de MM. CAULLERY et MESNIL sur les formes épitoques des Annélides et en particulier des Cirratuliens, sur les Monstnllidae, Copépodes parasites des Annélides, et sur Metshnikovella, parasite des Grégarines ; de M. E. L. MARK sur un nouveau type d'Actinie; de M. F. W. HARMER sur la distribution dans le temps et dans l'espace de Fusus antiquus et des espèces voisines ; de M. MALARD sur les relations à établir entre les différents laboratoires maritimes pour l'étude de certaines questions de biologie générale des êtres marins ; de M. le prof. W. SHEVIAKOV sur un nouveau mode de coloration des cils, flagella et autres organes locomoteurs des Protozoaires (avec démonstration) ; de M. P. FAUVEL sur les stades post-larvaires des Arénicoles.

D. — ARTHROPODES : Séance du 23 août, sous la présidence de M. le Dr SHARP. — Communications de M. C. E. PIEPERS sur l'évolution de la coloration chez les Lépidoptères ; de M. BORDAGE sur la relation qui existe entre la couleur du milieu et la couleur des Chrysalides de certains Lépidoptères ; de M. le Dr SHARP sur quelques points de la classification des Insectes.

Séance du 24 août, sous la présidence de Lord WALSINGHAM. — Communications de M. A. DOLLFUS sur la distribution géographique des Isopodes dans le nord de l'Afrique; de M. Ch. JANET sur la constitution morphologique de la tête de l'Insecte arrivé à l'état d'imago ; de M. E. OLIVIER sur les affinités des Coléoptères Lampyrides des Antilles ; de M. le prof. BOUVIER sur les caractères du Peripatus.


CONGRÈS DE CAMBRIDGE 143

III. — EXPOSITION ZOOLOGIQUE ET DÉMONSTRATIONS

Le Comité d'organisation avait eu l'heureuse idée d'installer dans le laboratoire de zoologie une sorte de musée où les congressistes pouvaient exposer les pièces et les préparations anatomiques ayant servi de base à leurs travaux. C'était là le complément indispensable des réunions de sections, et j'avoue que pour ma part, lorsque j'avais entendu une communication m'intéressant plus particulièrement, il m'était infiniment agréable de monter au musée constater de visu les observations de l'auteur. La mémoire oculaire est généralement plus sûre que la mémoire auditive et pour se rappeler un fait important, il n'est rien de tel que de l'observer soi-même. C'est ce qui explique sans doute le succès de cette exposition dont nous allons citer brièvement les principales attractions. Avaient exposé :

MM. APATHY : cellules et fibres nerveuses (coupes). ASSRETON : segmentation de l'oeuf du Mouton. BATESON : exposition de Papillons et tableau de la distribution

des variétés de Pararge egeria. BUDGETT : développement de la Phyllomedusa hypochondrialis

(Batracien anoure sud-américain). CAULLERY et MESNIL : Metshnikovella (parasite des Grégarines). DURHAM : parasites de la Tsetse. H. H. FIELD : exposition bibliographique. S. GARDNER : Madréporaires des îles Fidji. GILSON : nouveaux Nématodes des îles Fidji. HAECKEL : collection des Radiolaires. HARMER : Cephalodiscus (coupes) ; Tubulipora plamosa et Crisia

(échantillons et coupes). HEYMONS : développement de Scolopendra et de Grillotalpa. HAVILAND : collection de Termites. HICKSON : Millepora et Méduses de Millepora. HUBRECHT : processus hématopoiétique dans le placenta des

Mammifères (coupes). GRAHAM KEER : développement du Lepidosiren depuis l'oeuf

jusqu'à l'âge de 18 mois (32 préparations) ; adultes et squelette. LISTER : Foraminifères. MAC BRIDE : développements d'Asterina gibbosa, d'Amphiura

squamota et de l'Amphioxus (coupes).


144 CONGRES DE CAMBRIDGE

PLATE : parasites intracellulaires de la cavité palléale du Chiton (coupes).

ROUSSELET : collection de Rotifères.

SEDGWICK : Peripatus capensis et son développement.

SWAINSON : larves de Diptères.

VEDJOVSKY : fécondation (préparations microscopiques).

WILLEY : Nautiles et oeufs de Nautile ; Peripatus Novae-Britanniae (coupes); Asymmetron caudatum (Amphyioxus de Nouvelle-Calédonie); Ptychodera de Grande-Bretagne.

IV. — RÉCEPTIONS, FÊTES ET EXCURSIONS

Après la vieille et pittoresque cité de Leyde, la ville de Cambridge était tout indiquée comme siège du quatrième Congrès international de Zoologie. Ici nous sommes transportés en plein moyen-âge et tous ceux qui ont pu loger dans un collège conserveront de leur séjour un souvenir inoubliable. Pour ceux qui n'ont pas vécu, quelques jours au moins, de cette vie de l'Etudiant ou du Fellow anglais, il est presque impossible de s'en faire une idée.

Les collèges sont de simples pensions où l'étudiant loge et prend ses repas ; les cours ont lieu à l'Université. L'étudiant français se refuserait à ce régime, mais peu importe la liberté à l'étudiant anglais pourvu qu'il ait ses après-midi libres pour les sports athlétiques. Quant au Fellow, c'est une sorte de moine laïque, un ancien étudiant qui a cultivé autre chose que le cricket ou le foot-ball et à qui les collèges reconnaissants délivrent durant sept ans une pension annuelle, lui permettant de travailler sans avoir à s'occuper d'assurer son existence journalière et ne lui demandant rien en échange, sinon de contribuer dans la mesure du possible à assurer la gloire de l'Université dont il dépend.

Ces collèges, dont certains possèdent des revenus colossaux, sont ici en grand nombre. Leur fondation remonte du XIIe au XVIe siècle et leur architecture originale est en général fort bien conservée. Aussi, lorsqu'on arrive dans une vieille ville universitaire anglaise, à Oxford ou à Cambridge, reste-t-on tout d'abord étonné de l'aspect moyen-àgeux de tout ce qui vous environne. Cette impression tient surtout à l'abondance et à l'architecture des collèges, ainsi qu'au costume pittoresque des Membres de l'Université; elle s'accentue encore, pour peu que l'on assiste à une cérémonie de graduation avec discours latin ou à quelque réception officielle.

Le mardi 25 août, les congressistes sont conviés par le Dr MANN


CONGRES DE CAMBRIDGE 145

à un récital d'orgue dans la splendide chapelle de King's Collège. Il nous suffira de dire que nos yeux et nos oreilles furent charmés tout à la fois, car nous nous trouvions dans un des chefs-d'oeuvre du gothique anglais. La chapelle, véritable dentelle de pierre, date du XVe siècle, et le buffet d'orgue, splendide spécimen de l'art italien, est un don d'Anne de Boleyn, femme de Henri VIII

Le même soir une réception est donnée par le VICE-CHANCELIER de l'Université dans le parc de Downing Collège éclairé a giorno par des guirlandes de lampes électriques.

Le lendemain soir, 24 août, conversazione au Fitzwilliam Museum splendidement illuminé ; les invités peuvent à loisir admirer les belles collections de tableaux, de statues et d'antiquités égyptiennes, grecques et romaines.

Dans l'après-midi du 25 août, au Sénat de l'Université, a lieu la remise des degrés honoraires aux personnages marquants des Congrès de Zoologie et de Physiologie. Les Zoologistes promus docteurs honoraires au cours de cette curieuse cérémonie sont : MM. DOHRN, HAECKEL, HOBRECHT, MAREY et MILNE-EDWARDS. Nous croyons intéressant de reproduire ici le texte latin de la présentation de M. MILNE-EDWARDS au Vice-Chancelier par l'Orateur public de l'Université :

« Gallorum e gente insigni, non vicinitatis tantum vinculis nobiscum conjuncta, ad litora nostra advectum salutamus, patris doctrina multiplici ornati filium, quem ipsum Lalium conventuum non modo praesidem primum sed etiam auctorem principem atque adeo patrem nominaverim. Avium in scienlia diu versatus, etiam ex ipsis saxis avium formas latentes quam sollerter elicuit ; rerum naturae museo maximo inter Parisienses praepositus, navium bene nominatarum auxilio, etiam Oceani ipsius e profundo rerum naturae veritatem quam feliciter extraxit. Quid non potuit rerum naturae, quid non potuit veritatis amor?

» Merses profundo, pulchrior evenit ».

On se rend ensuite au Jardin botanique de l'Université pour une garden party.

Le vendredi soir, 26 août, nous sommes conviés à Trinity Collège pour assister au banquet de clôture du Congrès. Ce banquet, par souscription, réunit environ 225 personnes. Les règlements du Collège s'opposant à l'admission des dames, celles-ci ne sont admises dans la tribune du Hall qu'au moment des toasts, qui furent nombreux.


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Ici se termine la partie des fêtes et réceptions offertes aux congressistes à Cambridge.

Alors commencent les réceptions de Londres. Le samedi, vers midi, les membres du Congrès prennent le train pour Londres, où ils sont attendus au jardin de la Société zoologique. Des tentes et des buffets ont été dressés et les invités sont reçus par M. le Dr SCLATER, secrétaire de la Société, et par M. BEDDARD. Si une pluie torrentielle vient gâter la réunion, elle ne peut empêcher cependant les visiteurs de parcourir les merveilles zoologiques de ce jardin. Nous n'entreprendrons pas de les décrire ici ; toutefois, nous croyons être agréable à nos collègues en leur signalant au nombre des principales curiosités actuelles :

Parmi les Mammifères : Cercopithecus Thoesti, Pithecia chiropotes, Rhinoceros lasiotis, Tragelaphus Selousi, Strepsiceros imberbis et Babirussa alfurus.

Parmi les Oiseaux : Psephotus chrysopterygius, Chunga Burmeisteri, Aptenodytes Forsteri, Aptéryx Haasti, Struthio molybdophanes, S. australis et Casuarius Philipi.

Parmi les Reptiles, Batraciens et Poissons : Macroclemmys Temmincki, Python reliculalus, Dasypeltis scabra, Naia bungarus, Amphiuma means, Ceratodus Forsteri, plus une splendide exposition de 65 Tortues géantes, réunies par M. W. ROTHSCHILD, et appartenant aux espèces suivantes : Testudo Daudini, T. elephantina, T. gigantea, T. inepta, T. vicina et T. ephippium.

Le soir, un grand nombre de congressistes se rendent à l'invitation de Sir John LUBBOCK. La réception a lieu dans le grand hall du Muséum, d'histoire naturelle de South Kensington, qui se prête merveilleusement à de pareilles fêtes.

Le musée étant ouvert le lendemain dimanche, on s'y donne rendez-vous pour visiter en détail ces magnifiques collections d'histoire naturelle dont l'Angleterre a lieu d'être fière. MM.WOODWARD, SHARPE et RIDEWOOD, qui nous en ont fait les honneurs, ont droit à tous nos remerciements.

Nous devons également remercier le Président et le Comité du « Royal Sucieties' Club » qui, le même soir, offraient une réception aux Membres du Congrès et leur accordaient le titre de Membre honoraire jusqu'à la fin du mois.

La visite à South Kensington devait être tout naturellement complétée par une excursion à Tring, pour visiter les magnifiques collections de M. Walter ROTHSCHILD. Un train spécial conduit les


CONGRÈS DE CAMBRIDGE 147

invités, au nombre de 160 environ, jusqu'à Tring ; des voitures les attendent à la gare pour les transporter au château. Ou admire le musée, où M. W. Rothschild accueille avec tant de bonne grâce les travailleurs. On parcourt le parc, où sont de nombreux Kanguroos et Casoars ; puis on se rend à la ferme où le luncheon est servi. MM. JENTINK et VAILLANT se font les interprètes de tous en remerciant notre hôte de sa cordiale et magnifique réception. Puis on reprend à regret le train spécial qui nous ramène à Londres.

Le lendemain mardi, 50 congressistes environ se rendent à l'abbaye de Woburn, où le duc de Bedford les a conviés à venir voir les Cerfs et autres animaux qui vivent en liberté dans le parc. Le luncheon est servi à l'abbaye, après quoi on reprend la visite du parc. Tous nos remerciements au duc de BEDFORD et à M. LYDEKKER, qui fut un guide charmant et de beaucoup d'intérêt.

Nous ne parlerons pas des excursions au laboratoire de la « Marine biological Association » et à celui de Port-Erin, car quelques congressistes seulement s'y rendirent.

En terminant cette trop courte notice, nous croyons exprimer le sentiment de tous en remerciant la ville de Cambridge, sa municipalité et ses Collèges du charmant accueil que nous avons reçu. Nous adressons en particulier de bien sincères félicitations au distingué Président, Sir John LUBBOCK, qui a su diriger les débats avec une telle autorité ; au Secrétaire, M. J. BELL, dont la bonne humeur et l'amabilité ont pu être appréciées de chacun de nous ; au Comité de réception tout entier, et en particulier à MM. SHIPLEY et HARMER, dont nous avons dû si souvent mettre à l'épreuve l'inaltérable obligeance.


148

Séance du 25 Octobre 1898. PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT

M. le prof. R. BLANCHARD s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le prof. R. BLANCHARD, nommé Commandeur de l'ordre de Danilo Ier.

Le Congrès des Sociétés savantes se tiendra à Toulouse en 1899. Parmi les questions mises à l'ordre du jour, nous extrayons les suivantes :

Répartition des Salmonidés dans le bassin de la Garonne.

Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs français.

Faune et flore des eaux souterraines.

Recherches sur les méthodes microphotographiques; applications notamment aux études histologiques et médicales.

A la suite du décès de M. CROSSE, la propriété du Journal de Conchyliologie, vient de passer entre les mains de M. Henri FISCHER, qui vient de s'adjoindre comme co-directeurs MM. DAUTZENBERG et G. DOLLFUS.

Les nouveaux directeurs espèrent que leurs collègues de la Société zoologique de France voudront bien les aider à assurer la prospérité de leur recueil en leur adressant des travaux et en faisant connaître le Journal de Conchyliologie à toutes les personnes qui peuvent s'y intéresser. MM. Fischer, Dautzenberg et G. Dollfus ont toujours été pour nos publications de dévoués collaborateurs et la Société zoologique de France est heureuse de pouvoir leur adresser ses meilleurs souhaits.

M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT. — J'ai reçu récemment une planche au lavis très bien exécutée et dont la reproduction par la phototypie se trouvait toute indiquée. Malheureusement, l'auteur avait souillé tout le fond de la planche par des écritures nombreuses. Elle fut envoyée néanmoins à la phototypie, mais on dut gouacher le fond du cliché, travail assez difficile dans les conditions particulières, d'où augmentation des frais pour la Société. Pour éviter des dépenses inutiles du fait des publications, je prie donc les auteurs de ne rien écrire sur les dessins originaux, de faire ces derniers sur papier ou bristol bien blanc et d'écrire toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figures, etc.) sur le


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 149

papier calque recouvrant le dessin. Dans ces conditions, rien n'empêchera la reproduction directe des planches ou dessins dans tous les cas où il sera possible d'y recourir.

Je me permets aussi d'attirer l'attention des auteurs sur les résultats particulièrement satisfaisants obtenus par l'emploi du crayon Wolff et de l'encre de Chine. Je demande donc que l'on veuille bien renoncer le plus possible au crayon à la mine de plomb, tout au moins pour les dessins qui doivent être reproduits directement par la zincographie. Ces recommandations n'ont d'autre but que de réduire les dépenses de la Société tout en assurant le maximum de perfection dans la reproduction des dessins.

M. JOUBIN fait une communication sur le genre Cucioteuthis et sur un nouvel organe des sens observé chez les Céphalopodes.

OBSERVATIONS SUR DIVERS CÉPHALOPODES

Cinquième note : SUR LE GENRE CUCIOTEUTHIS

PAR

M. L. JOUBIN,

Professeur à l'Université de Rennes.

J'ai déjà eu l'honneur de parler à la Société zoologique de France de divers Céphalopodes intéressants capturés par S. A. S. le Prince de Monaco au cours des campagnes de son yacht la Princesse-A lice.

J'ai l'intention de présenter aujourd'hui quelques observations au sujet de deux représentants d'un genre à peu près inconnu, qui ne comprend actuellement qu'une espèce : Cucioteuthis unguiculata. L'un des animaux que je rattache à cette espèce a été capturé à la surface de la mer où des Oiseaux étaient en train de le déchiqueter ; l'autre a été trouvé dans l'estomac d'un Cachalot capturé aux Açores en 1895.

J'ai déjà parlé ici de ce Cachalot ; je tiens à faire remarquer encore une fois que ce Cétacé avait collectionné dans son estomac toute une série de Céphalopodes les uns à peu près inconnus, les autres absolument nouveaux, d'autres enfin très rares et qui se sont trouvés là dans un état parfait de conservation.

On pourrait presque dire qu'il n'y avait pas un seul Céphalopode commun.

Bull. Soc. Zool. de Fr.. 1898. XXIII. — 13


150 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

J'ai rencontré là une quantité d'animaux du plus grand intérêt dont l'étude m'a permis de combler quelques lacunes regrettables et d'élucider divers points contestés.

Il est certain que ce Cétacé se nourrit principalement de Céphalopodes pélagiques vivant à une certaine profondeur, et qui, à en juger par leurs puissantes nageoires, doivent être d'excellents nageurs. Les filets pélagiques de surface ne les atteignent pas ; ils sont assez forts et assez agiles pour éviter promptemeut les chaluts ou en sortir si par hasard ils s'y sont laissés prendre. Il en résulte que les très rares exemplaires que nous possédons sont ceux qui, blessés par des Cétacés, sont venus mourir à la surface, ou bien ceux qui, ayant été avalés par quelqu'un de ces animaux ont été retrouvés daus leur estomac, plus ou moins digérés.

CUCIOTEUTHIS Steenstrup 1882. Cucioteuthis unguiculatus (Molina) Steenstrup.

1782. Sepia unguiculata Molina. Saggio Stor. nat. Chili, p. 199.

1818. Onychoteuthis Molinm Lichtenstein. Sepien mit Krallen, p.l3.

1835. Enoploteuthis Molinse d'Orbigny. Ceph. Acet., p. 339. 1861. » » Harting.Verh. k. Akad. Weten. IX, pl.III,

1881. Enoploteuthis Cookii Owen. Tr. Zool. Soc, XI.

1882. Cucioteuthis unguiculatus Steenstrup. Notas teuthologicae, III,

p. 153.

A. Campagne de 1895. Dans l'estomac d'un Cachalot. Stn. 588.

18 juillet.

B. Campagne de 1897. 29 juin. Stn. 793. Pris à la surface.

Les deux échantillons dont on va lire la description sont incomplets et en mauvais état. L'un, trouvé avec beaucoup d'autres Céphalopodes dans l'estomac d'un Cachalot, est réduit à la couronne brachiale. L'autre est plus complet, car, outre la couronne, fort mutilée du reste, on trouve le corps entier qui y tenait encore, au moment de la capture, par un lambeau de peau. Mais il y manque la tète entière, le cou presque entier et le siphon.

On verra pour quelles raisons je crois pouvoir dire que ces deux échantillons appartiennent à la même espèce, laquelle, jusqu'à présent, n'est connue que par des fragments de bras, quelques ventouses, un bulbe buccal, décrits par Harting et Owen. Les anciens auteurs ont donné des descriptions fort vagues de Céphalopodes que Steenstrup et Hoyle ont cru pouvoir, dans leur biblio-


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 151

graphie, assimiler au genre Cucioteulkis. C'est pour rappeler leur opinion que j'ai cité leurs ouvrages, mais je ne la partage pas.

Quoi qu'il en soit, je crois qu'il n'est pas sans intérêt de faire connaître dans sa forme presque complète un animal de grande taille dont les rares et minimes fragments décrits jusqu'à ce jour ne pouvaient donner aucune idée. Le genre quasi-problématique Cucioteuthis devient ainsi une réalité.

D'autre part, j'ai créé le genre Lepidoteulhis pour le corps d'un énorme Céphalopode couvert d'écaillés. On m'a objecté que probablement la couronne de tentacules que je rapportais au genre Cucioteuthis appartenait au corps sans tête de Lepidoteuthis.

Je me refusais à faire cette assimilation ne trouvant pas que cette couronne s'adaptât exactement au corps de Lepidoteuthis ; ce n'était pas non plus la même peau, ni la même consistance de tissus, ni la même teinte; en un mot les deux parties n'allaient pas ensemble. La découverte du 2me échantillon, complet ou à peu près, de Cucioteuthis, est venue me donner raison. La tète de Cucioteuthis ne doit pas s'adapter au corps de Lepidoteuthis ; Cucioteuthis en est absolument différent, et constitue un genre parfaitement distinct, de même que Lepidoteulhis forme un genre, jusqu'ici sans tête connue, nettement caractérisé par la forme et le revêtement écailleux de son corps.

Avant de discuter les raisons qui me font rapporter ces deux échantillons au genre Cucioteuthis et de les comparer aux fragments publiés par Harting et Owen, je dois donner la description de chacun des deux échantillons séparément. Il y aura à voir ensuite si réellement ils appartiennent tous les deux à la même espèce.

Echantillon A. — Une couronne de bras sans tentacules, recueillie dans l'estomac d'un Cachalot, capturé aux Açores, le 18 juillet 1895, station 588. — Ce fragment devait appartenir à un gros Céphalopode, remarquable par la puissance de sa musculature.

Les huit bras qui composent à peu près tout ce qui reste de l'animal sont relativement courts et proportionnellement très épais. Bien qu'incomplets, il est probable que leur extrémité déliée manque seulement et ce qui reste peut suffire à indiquer la forme générale de ces organes. Chaque bras est très épais à sa base, davantage encore au milieu, puis va en diminuant rapidement, ce qui donne à plusieurs d'entre eux la forme d'un cigare.

Les huit bras sont portés sur un socle charnu et solide, formé de l'entrecroisement de leurs musculatures respectives. Les formes en sont massives et la tête qui portait cet ensemble devait être très


152 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

puissante; on peut d'ailleurs se rendre compte de l'importance de son diamètre, d'après les lambeaux de peau des orbites restés adhérents à la couronne tentaculaire.

La section des bras perpendiculairement à leur axe a sensiblement la forme d'un trapèze. La face interne, qui vient aboutir à la bouche centrale, est étroite et porte les ventouses à crochets en deux rangs alternants; elle est limitée par une arête assez nette de chaque côté. Les deux surfaces latérales, en contact par conséquent avec les deux bras voisins, sont lisses, elles divergent assez rapidement et se terminent à la face externe, à surface cylindrique, opposée à la face cupulifère.

La face interne et la moitié adjacente de chacune des faces latérales sont de couleur gris-blanchâtre. Au contraire, la face externe et les deux moitiés adjacentes sont d'un gris bleuté ardoisé.

L'action corrosive des liquides digestifs de l'estomac du Cachalot n'a pas fait entièrement disparaître des crêtes natatoires occupant l'arête externe des bras. Ce qui en reste de plus net apparaît sur le 2e et sur le 3e bras.

Les deux bras ventraux étaient séparés par un très profond sillon.

Sur plusieurs bras on distingue des cicatrices rondes, comme enlevées à l'emporte-pièce ; elles doivent avoir été produites par les ventouses d'autres gros Céphalopodes qui s'y sont violemment attachés et ont emporté les rondelles de peau au moment où elles ont lâché prise.

J'ai mesuré les longueurs des bras en partant du bec corné; j'ai pensé que cette méthode serait plus sûre que celle que l'on emploie habituellement, car l'arrachage de la tête ne permet guère de distinguer nettement la limite externe des bras. D'autre part les bras sont reliés à la bouche par une membrane mince qui, déchirée en certains points, intacte ailleurs, ne permet pas d'apprécier les dimensions dans les mêmes conditions pour tous les bras.

Ces bras, comme je l'ai dit, sont incomplets, il manque, approximativement, de 10 à 15 centimètres à chacun d'eux.

1er bras (dorsal). ... 37 centimètres.

2e » » .... 33 »

3e » » . . . . 34 »

4e » (ventral) ... 34 »

Les tentacules manquent absolument, leur base a été arrachée dès l'insertion.


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 153

Mesurés à 15 centimètres environ de la bouche, ces bras ont comme pourtour :

1er bras (dorsal). ... 14 centimètres.

2e » » .... 17 »

3e » » .... 15 »

4e » » . . . . 13 »

La racine du tentacule m'a paru avoir de 2 à 3 cent, de diamètre.

Il ne faut pas oublier que ces dimensions ont dû être plus considérables sur le vivant, le séjour dans l'estomac du Cachalot, puis ensuite pendant plusieurs années dans l'alcool, ont sans aucun doute occasionné des rétractions considérables.

Entre les bras, les membranes palmaires sont peu développées ; elles sont cependant mieux marquées entre les bras ventraux.

Les ventouses étaient toutes profondément détériorées ou même complètement enlevées; deux seulement présentaient encore adhérent leur cercle corné garni d'un crochet. Ce qui restait de ces ventouses a permis de constater que la partie principale était un disque charnu, épais, dans les grandes ventouses, de 3 à 5mm, formé de fibres musculaires verticales juxtaposées. Un grêle pédicule, quoique très solide et de consistance fibreuse, long de 2 ou 3mm au plus, s'insère sur le bord même du disque charnu le plus voisin de la bouche. Les plus grands disques avaient 15 ou 16mm de diamètre. Ils étaient surmontés d'une sorte de toiture conique, assez élevée, percée d'un orifice en forme de fente, tourné vers la bouche, par lequel sortait la pointe d'un crochet.

C'est le deuxième bras qui m'a paru avoir porté les plus grosses ventouses ; c'est aussi lui qui est le plus robuste. Les plus grandes ventouses occupaient les places de 18 à 28 ; plus près de la bouche elles étaient plus petites, et elles diminuaient de l'autre côté jusqu'à la pointe du bras. Les plus petites que j'ai pu observer ont de 5 à 6mm de diamètre, mais il est probable qu'il y en avait de plus petites encore à la pointe effilée du bras.

Entre les ventouses on distingue des tubercules mousses assez bas, alternant avec les pédicules et contribuant à former la crête limitant la face interne cupulifère.

A cause de la détérioration des bras il est impossible de dire si leur pointe était occupée par des ventouses ou par des crochets.

Comme je l'ai dit, deux ventouses seulement avaient encore leur crochet adhérent; mais cela a suffi à déterminer la provenance de 35 à 40 autres recueillis dans l'estomac du Cachalot parmi une foule d'autres débris. Ces crochets étaieul de tailles variées. Ils se


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composent d'un anneau corné, de couleur jaune, sur le bord duquel se dresse une grande pointe aiguë, courbée vers l'orifice de l'anneau, et extrêmement dure. Le bord du cercle est lisse et ne présente aucune autre dentelure.

Ces divers crochets ont tous été plus ou moins déformés, au moins dans leur base annulaire, par le suc gastrique du Cétacé. On pourrait croire que ces objets solides résistent mieux que les parties molles; il n'en est rien; et ce sont ces parties cornées qui sont les premières attaquées.

Voici les dimensions d'un des plus grands crochets recueillis. Diamètre externe de l'anneau .... 20mm

» interne » .... 7 Hauteur de la pointe 12

J'ai trouvé un crochet de forme différente et beaucoup plus grand que les autres.

Je suppose qu'il devait appartenir à quelque grande ventouse du tentacule. Bien que très déformé par le suc gastrique du Cachalot qui a produit la foute et la torsion d'une grande partie de la pointe, il mesure encore :

Diamètre externe de l'anneau. . . . 32mm

» interne » .... 19

Longueur du crochet (incomplet). . . 24

L'orifice de l'anneau est légèrement ovale. Ce crochet intact devait être extraordinairement puissant et devait reposer sur une énorme ventouse.

Les bases des bras sont reliées par une mince membrane, très développée, de contour hexagonal, qui recouvre comme d'un voile la profonde fosse où repose le bulbe buccal.

Cette membrane s'attache au pourtour de la lèvre papilleuse buccale, et s'avance horizontalement sur les racines des bras. Elle s'y arrête brusquement à un cadre hexagonal, formé par des arêtes rectilignes charnues assez saillantes, et dont les angles sont occupés par de longues et minces languettes. Sur la ligne médiane ventrale, entre les deux bras ventraux, la languette triangulaire et étroite, mesure environ 3em. Au point où elle s'insère sur la crête, celle-ci renferme une sorte de nodosité cartilagineuse.

Dans l'angle médian dorsal, on voit une languette analogue, de 4em environ, à base plus étroite que la ventrale, et portée par une nodosité cartilagineuse rudimentaire.

Quatre autres languettes, de forme analogue, occupent les autres angles. Celles qui correspondent à la 3e paire de bras sont au niveau


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 155

du bord ventral, et celles qui correspondent à la 2e paire, sont au niveau du bord dorsal de ces bras.

La lèvre, directement en contact avec les mandibules, est charnue, saillante, recouverte en dedans par de gros tubercules irréguliers et courts. La fente buccale est très allongée dans le plan antéropostérieur.

Un sillon profond sépare cette lèvre de la membrane hexagonale ; il s'atténue sur la ligne médiane ventrale ; sa paroi externe est assez solide et vient s'insérer sur le bord de la lèvre bulbaire.

Deux papilles plus distinctes et plus saillantes que les autres se trouvent à l'angle dorsal de l'ouverture buccale.

Il est presque impossible de rien dire de la tête, dont il ne reste que des morceaux de cartilage et de muscles, avec quelques lambeaux de peau. Les paupières cutanées qui entouraient l'oeil d'un cercle résistant ont seules persisté. Celui-ci devait être énorme.

Je n'ai pas voulu extraire le bulbe buccal pour ne pas achever de détériorer la pièce. Je ne peux donc rien dire des mandibules, qui sont de forte taille.

Echantillon B. — Cet échantillon a été recueilli à la surface de la mer. Il venait d'être tué par quelque Marsouin ou Dauphin dont on trouve la trace des dents sur la peau. Il est probable que le Cétacé avait saisi le Céphalopode en travers, par le milieu du corps, et qu'il lui a ainsi enlevé presque toute la tête et les viscères, ainsi que la plupart des bras de l'animal, qui se débattait. Des Oiseaux étaient en train de déchiqueter à la surface le cadavre flottant de l'animal, et de nombreux lambeaux manquant sur divers points marquent la trace de leurs coups de bec. De tout cela il résulte que ce Céphalopode était en piteux état. Mais cependant un fait important a pu être constaté. Au moment où on l'a recueilli, la couronne tentaculaire était encore adhérente au corps par un lambeau de peau. C'est grâce à ce simple détail que l'on connaît maintenant la forme du corps du genre Cucioteuthis et que l'on peut affirmer que le corps de Lepidoleuthis ne s'adapte réellement pas à la couronne brachiale trouvée dans l'estomac du même Cachalot.

C'est d'après cet échantillon que j'ai fait la reconstitution de l'animal que représente la figure ci-jointe.

Les bras sont tous mutilés; les uns complètement arrachés, les autres épointés. Ce qui reste de la couronne brachiale comprend ce qui suit :

A droite : 1er bras (dorsal). Un fragment de 4cm, portant deux ventouses.


156

SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

2e bras. C'est le plus complet de ce qui reste; un fragment long de 24cm environ, manque de bout; à en juger par l'épaisseur, il doit en manquer environ 10cm. C'est un bras charnu, puissant, ayant environ 11cm de périphérie à 10cm de la base. Il possède une crête

natatoire assez charnue a environ la moitié de sa hauteur. Il porte encore 22 ventouses intactes.

3e bras. Il en reste environ 15 à 16cm, il est un peu plus épais que le précédent, il porte encore 16 ventouses ; on voit un commencement de crête natatoire vers sa face dorsale.

4e bras (ventral). Il n'a plus que 11cm; il porte encore 8 ventouses et a 10cm de périphérie.

A gauche : 1er bras (dorsal). Il en reste environ 23cm; on y voit 13 ventouses, les plus grosses manquent.

2e bras. Réduit à un moignon de 3 ou 4cm, ne porte plus que 2 ventouses.

3e bras manque complètement.

4e bras. Il n'en reste plus qu'un rudiment insignifiant.

Il n'y a pas trace de tentacules.

Les ventouses sont coniques, percées d'une fente latérale par le sommet de laquelle sort la pointe du crochet, dirigée vers la bouche. La base de la ventouse est ronde, charnue, portée sur un petit pédoncule exentrique tout-à-fait pareil à celui qui a été décrit pour le premier échantillon. Le crochet est également de même forme, et il est inutile de revenir sur la description qui a déjà été donnée.

Fig. 1. — Reconstitution de Cucioteulhis unguiculata d'après les deux échantillons. Les lignes en pointillé représentent les parties qui n'ont pas été retrouvées.


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La couleur de ces bras est d'un rouge violacé, plus clair que sur le corps.

Au centre du bras, on aperçoit la bouche s'ouvrant au milieu d'une lèvre charnue, couverte de grosses papilles déchiquetées. Autour de cette lèvre s'étend une membrane qui paraît avoir été tout-à-fait semblable à celle du premier échantillon; mais elle est en lambeaux. On peut cependant y reconnaître les languettes qui occupent les angles de l'hexagone qui la limitent. Elles m'ont paru identiques à celles de l'autre individu, mais il est difficile, vu le mauvais état de la pièce, de préciser les détails.

Le corps de l'animal comprend le sac viscéral et la nageoire. La forme générale est très spéciale et diffère beaucoup de ce que l'on voit dans les autres Céphalopodes à crochets, les Onychoteuthidae. Si l'on regarde le corps par le dos, on ne voit absolument que la nageoire; elle est tellement grande que de toute part elle le masque. Du côté du ventre le sac viscéral est appliqué contre la nageoire sur laquelle il fait saillie. Il n'y est adhérent que par une surface assez étroite, de sorte que l'on peut dire que la nageoire est l'organe principal, sur lequel est posé, comme un accessoire, le sac viscéral.

L'ensemble rappelle par son contour une Raie bouclée dont on aurait supprimé la queue. L'aspect strié et l'épaisseur des nageoires charnues complètent la ressemblance.

La hauteur totale du corps est, sur la face ventrale, de 31 à 32cm, sur la face dorsale de 38cm. Sa contraction, due au séjour dans l'alcool, est assez importante, puisque j'ai pu recueillir les fragments de la plume, qui, bien qu'incomplète, mesure encore 40cm.

L'ouverture du sac mesure environ 13cm. L'envergure des nageoires est de 38cm; elles sont donc aussi hautes que larges.

La pointe dorsale du sac s'articulait à la tête par une longue et large surface cartilagineuse, malheureusement en trop mauvais état pour que je puisse en donner une figure exacte. De même sur le bord ventral du manteau on trouve la trace de deux crêtes adhésives. L'une surtout est assez bien conservée ; elle est droite, ou très légèrement arquée, peu saillante, et no présente rien de remarquable; sa longueur est de 3 à 4cm.

L'ensemble de la nageoire et du sac viscéral est d'un violet très foncé; l'animal semble avoir eu cette couleur uniforme sur toute sa surface.

Le corps ou sac viscéral a la forme d'un cornet régulier, relativement court, terminé en arrière par une pointe mousse. Son ouver-


158 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

ture supérieure est large, légèrement évasée, sou bord ventral un peu sinueux. Le bord dorsal beaucoup plus élevé que le ventral porte la crête adhésive en dedans et la nageoire en dehors. Cette portion est cartilagineuse.

La nageoire est énorme ; elle occupe toute la hauteur du corps et son diamètre en dépasse la longueur. Elle forme une pointe intérieurement, contournant le sac viscéral. Ses angles latéraux sont arrondis ; les bords sont minces, tandis que la partie centrale est très épaisse. La musculature est remarquablement développée. Les paquets de muscles, non interrompus sur le dos, passent d'une nageoire à l'autre. Ils sont disposés par faisceaux parallèles, horizontaux, que l'on voit très bien à travers la peau ; c'est ce qui contribue le plus à donner à cette nageoire l'aspect de celle d'une Raie. Sur le milieu du dos l'épaisseur de la musculature est de plus d'un centimètre et demi.

La plume est mince, peu solide, très transparente. Elle est formée d'un axe renflé dorsalement, ce qui détermine une gouttière ventrale. Il est flanqué, de chaque côté, d'une lame mince de 1 à 2 centimètres de large, qui augmente de largeur insensiblement du haut vers le milieu du corps et diminue de même jusqu'à la pointe. Je n'ai pas vu de cornet terminal.

Parmi les débris de viscères contenus dans le sac, j'ai trouvé les restes d'un ovaire et de deux grosses glandes nidamentaires blanches, ovales, fendues en deux par un sillon.

En nous basant sur les faits constatés chez ces deux échantillons de Céphalopodes, il est facile de montrer que certainement ils appartiennent à la même espèce. L'un d'eux, réduit à la couronne tentaculaire, est beaucoup plus grand, et le second, à peu près complet, doit, malgré sa grande taille, être considéré comme un individu non arrivé à sa dimension définitive. Nous ne pouvons, dans ces deux échantillons, comparer que la couronne brachiale, puisque le plus considérable est réduit à ce fragment.

En prenant point par point les divers organes qui composent ces couronnes, nous arrivons à établir leur identité spécifique. Les ventouses dans tous leurs détails : forme arrondie de la base, pédoncule excentrique et court, fente allongée, cercle corné et crochet, sont absolument semblables dans les deux cas. La lèvre buccale et la membrane hexagonale sont aussi parfaitement semblables ; les languettes des angles paraissent aussi se ressembler beaucoup ; je ne puis l'affirmer absolument parce que dans l'un des échantillons elles étaient très détériorées.


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 159

La puissante musculature des bras, leur forme courte et trapue, le rapport de leur périphérie à leur longueur, la façon dont ils se groupent autour de la bouche, les membranes palmaires rudimentaires qui les unissent, tout cela prouve la complète ressemblance des deux échantillons.

Je regarde donc comme parfaitement sûre l'assimilation spécifique des deux Céphalopodes.

Il faut maintenant se demander à quel genre ils appartiennent. Comme je l'ai dit plus haut, je ne crois pas qu'il soit possible d'assimiler cette espèce aux Céphalopodes signalés par Molina et Lichtenstein. Je ne puis suivre Hoyle et Steenstrup dans cette voie. C'est cependant par suite de cette opinion que ce Céphalopode porte le nom spécifique de unguiculatus, que je dois nécessairement suivre.

D'Orbigny nomma ensuite Enoploteuthis Molinae un fragment de bras de Céphalopode à crochets communiqué par Owen.

Or ce fragment doit être celui que Owen a figuré en 1881 ; le bout de bras est accompagné d'un bulbe buccal et de quelques autres minimes débris.

Harting décrit en 1861 un fragment de bras et le bulbe buccal d'un Céphalopode qui est évidemment le même individu que celui dont parle d'Orbigny et qui sera décrit ensuite par Owen.

Le fragment de bras est très gros, très musculeux, et se rapproche beaucoup de ce que j'ai observé. Il y a identité entre la structure des ventouses et des crochets et ceux que j'ai observés dans mes deux échantillons. Il en est de même des détails de la lèvre buccale.

Voici, extrait du mémoire de Harting, le passage relatif à la dénomination de ce Cépnalopode :

«... L'absence totale aux bras de cupules ordinaires à cercle corné denticulé, toutes étant remplacées par des crochets, suffit pour le rapporter au genre Enoploteuthis de d'Orbigny, qui se distingue par ce caractère des vrais Enoploteuthis. On peut admettre encore avec une certaine vraisemblance que l'espèce est la même dont on conserve des fragments au Musée huntérien, mais dont je ne connais que la seule figure des parties intérieures de la bouche publiée par M. Owen (article Cephalopoda de la Cyclopedia of Anatomy and Physiology). Cette figure répond assez bien à l'objet dont j'ai donné la description, mais elle ne suffit pas à elle seule pour établir l'identité.

» De Férussac croit que cette espèce est la même que la Sepia unguiculata de Molina. Aussi M. Owen la désigne t-il sous le nom


160 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

d'Enoploteuthis unguiculata. Je crois cependant que d'Orbigny a raison en changeant ce nom spécifique qui est applicable à plus d'une espèce en celui d'Enoploteuthis Molinae. »

Remarquons que le changement de nom spécifique proposé n'est pas valable, et puisque la Sepia unguiculata de Molina appartient, selon cet auteur, à la même espèce, elle doit être nommée Enoploteuthis unguiculata.

Owen a décrit en 1881 les débris du gros Céphalopode du Musée huntérien, dont il a déjà été question et les nomma Enoploteuthis Cooki.

Owen a observé un fragment de bras, un bulbe buccal comprenant la langue, le bec et la lèvre; un coeur ; la pointe extrême du corps avec un minime fragment de nageoire de chaque côté.

Le bras, le bulbe buccal et les ventouses à crochet se rapportent sans aucun doute à la même espèce décrite par Harting et aux deux individus que j'ai examinés. Quant au bout de queue dessiné par Owen sur un fragment desséché, il est impossible de dire s'il appartient au même Céphalopode dont il avait les fragments sus-énoncés dans l'alcool. D'ailleurs, ce fragment est si réduit qu'il est chimérique d'essayer de reconstituer l'ensemble de la nageoire en se basant sur sa forme. Je ne puis dire si dans mon individu entier l'extrémité du corps est semblable à celle que décrit Owen, car cette partie a été spécialement déchiquetée par les Oiseaux.

Owen n'a donc vu, de tout le corps, que ce fragment desséché ; il s'est basé là-dessus pour tenter une reconstitution de l'animal qui est absolument fantaisiste. Si l'on examine en effet la figure 1 de sa planche 33 et qu'on la compare au dessin que je donne de l'échantillon recueilli par la Princesse-Alice, on constatera de suite qu'il n'y a aucun rapport entre les deux Céphalopodes. La forme grêle et en cornet de la figure donnée par Owen ne s'explique pas avec une puissance de musculature des bras comme celle qu'il avait pu constater; il fallait une nageoire en rapport de puissance et un corps trapu et solide pour porter une pareille couronne brachiale.

Enfin Steenstrup, en 1882, a discuté la valeur de ces divers fragments et a reconnu la nécessité de les réunir dans un genre nouveau qu'il a nommé Cucioteuthis, voisin d'ailleurs d'Enoploteuthis. Il a conservé l'ancien nom spécifique unguiculata de Molina. Comme je l'ai dit, il n'y a pour moi aucun rapprochement à faire entre les deux types.

On peut donc, en résumé, considérer les documents sur lesquels est basée l'espèce en question comme constitués par une série de


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 161

fragments ; les plus anciens ne sont pas ceux de Molina et Lichtenstein, mais les fragments de bras, bulbe, oeil et appendice caudal, communiqués par Owen, qui les avait trouvés au Musée huntérien, à d'Orbigny ; ces fragments ont été ensuite dessinés par Owen luimême. Ensuite les débris d'un bras, le bulbe buccal et un oeil, décrits par Harting et provenant du Musée zoologique d'Amsterdam. Enfin les deux individus que j'ai décrits ici, l'un, comprenant toute la couronne brachiale, sauf les tentacules, l'autre, comprenant à peu près tout l'animal auquel il ne manque que la portion centrale de la tête, le siphon et les tentacules.

D'après ce qui vient d'être décrit, on peut considérer Cucioteuthis unguiculata comme un Céphalopode connu maintenant, au moins dans ses grandes lignes, mais dont les desiderata les plus importants sont encore les tentacules et le siphon.

NOTE SUR LES MOLLUSQUES DU CANAL DE SUEZ

PAR

M. BAVAY,

L'année dernière (séance du 26 octobre), je vous ai signalé l'entrée dans le canal de Suez du Murex tribulus L., Mollusque de l'océan indien, en route pour la Méditerranée, en vous faisant remarquer que déjà M. Dautzenberg avait annoncé l'arrivée sur les côtes de Tunisie d'un Pélécypode de la mer Rouge, Meleagrina radiata Deshayes. Je vous signalais l'intérêt qu'il pourrait y avoir à surveiller et à étudier le passage des animaux marins d'une mer à l'autre. Aujourd'hui, grâce au concours de M. Tillier, chef du transit du Canal, je puis vous communiquer toute une liste de Mollusques marins engagés dans cet étroit passage et allant les uns du nord au sud, c'est-à-dire de la Méditerranée vers la mer Rouge, les autres, plus nombreux, du sud au nord, c'est-à-dire de la mer Rouge vers la Méditerranée. Quelques-uns sont assez avancés dans leur voyage, d'autres le commencent à peine.

Disons d'abord rapidement quelles sont les circonstances qui favorisent le passage d'une mer à l'autre et celles qui peuvent contrarier ces échanges entre les deux faunes.

En été, c'est-à-dire de juillet à janvier, le niveau de la Méditer-


162 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

ranée est eu moyenne de 0m40 plus élevé que celui de la Mer Rouge et le courant général du Canal porte du nord au sud; en hiver, c'est à-dire de janvier à juillet, c'est la mer Rouge qui est de 0m30 plus élevée que la Méditerranée, et le courant va du sud au nord.

En outre, les marées de la Méditerranée se font sentir jusqu'au fond du lac Mensaleh ; mais comme ces marées sont elles-mêmes très faibles, leur influence est aussi très restreinte. Les marées de la mer Rouge se font sentir jusqu'à l'entrée des lacs amers avec une certaine force de courant, qui ne dépasse jamais cependant cinq kilomètres à l'heure.

Remarquons que c'est pendant la saison où la majorité des larves viennent à éclore, c'est-à-dire dans les premiers mois de l'année, que les courants portent dans le Canal du sud au nord et qu'il doit en résulter un avantage pour la propagation dans ce sens des animaux qui nous occupent.

Jadis un fort volume d'eau douce venait se déverser dans le lac Timsah et détruisait au point d'arrivée un bon nombre d'organismes marins. Il créait ainsi un obstacle réel au passage des animaux marins et surtout des Mollusques d'une mer à l'autre. Aujourd'hui cet apport d'eau douce n'existe plus, le canal qui le produisait ayant été conduit jusqu'à Port-Said. Maintenant c'est une cause contraire qui vient gêner, nous ne savons pas au juste dans quelle mesure, le passage des espèces. Le fond des lacs amers est formé sur une immense surface d'une couche de sels qui, se dissolvant dans l'eau déjà fortement salée venue de la mer Rouge, amène cette eau à un degré de salure très fort, 75 kilogrammes par mètre cube. Tandis que la salure de la Méditerranée est à Port-Said de 35 kilog. par mètre cube en dehors de la période de crue du Nil, de 24 kilog. pendant cette période; la moyenne peu variable de salure de la mer Rouge est de 45 kilog. ; enfin les eaux du Canal, en dehors des lacs amers, tiennent en été 51 kilog. et en hiver 40 kilog. On comprend donc que le passage à travers les eaux lourdes des lacs amers puisse être difficile pour un grand nombre d'animaux, et pour les Mollusques en particulier. Ces renseignements sur les courants et sur la salure des eaux, je les dois, tout comme les Mollusques qui font l'objet de cette note, à l'obligeance de M. Tillier.

Quatre stations échelonnées le long du Canal ont été jusqu'à présent explorées par lui à ce point de vue des Mollusques. Ce sont : n° 1, lac Mensaleh ; n° 2, lac Timsah ; n° 3, grand lac Amer ; n° 4, petit lac Amer. Le résultat des recherches peut être résumé dans le tableau ci-contre où la lettre M indique les espèces de la Méditerranée et la lettre R celles de la mer Rouge.


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

163

Mollusques marins recueillis dans le Canal de Suez (1896-97)

STATIONS 12 3 4

Murex tribulus L. R X X X

Fusus marmoralus Phi. R X

Odostemia spec. R X

» spec. R X

Cerithium variegatum Quoy. R. ...... . X

Cerithidea conica Blul. R. . X X

Patella lusitanica G m. M X

Pholas (Dactylina) Dactylus. M.. . X X

Solen marginatus Pennant. M ..... . . . X

Mactra Olorina Philippi. R . X X

Psammobia Ruppelliana Reeve. R . X X

» Weinkaufîi Crosse. R (1) X

Tellina (Melis) coxa Jousseaume . R ..... . X

Circe pectinata Lmk. R. . . X X

Tapes decussatus L. M . . . . .... . . X

Venus (Anaitis) Roemeriana Issel. R . . . . . X

Dosmia erythroea Roemer. R. . . X

Cardium edule L. M . . X X X

» papyraceum Chemnitz. R X

» tenuicostatum Lmk. R.. . ..... X

Lucina Fischeriana Issel. R X

Mytilus exustus Lmk. R . . XX

Meleagrina radiata Deshayes. R X X

Pinna stuchburyi Reeve. R X

Ostrea steutina Payraudeau. M . . X

(1) Cette espèce a été décrite par Crosse comme provenant d'Alger, mais cette provenance est certainement erronée, l'espèce est bien érythreenne.

Ce tableau renferme 25 espèces, dont six seulement, soit un peu moins d'un quart, sont de la Méditerranée. Sur ces six espèces méditerranéennes, une, le Solen marginatus, n'est encore signalée que dans le lac Mensaleh, dans sa partie sud il est vrai. Il eu est de même de l'Ostrea stentina; le Cardium edule est rendu au petit lac Amer aussi bien que Patella lusitanica. Des dix-neuf espèces de la mer Rouge, une, la Meteagrina radiata, est rendue sur les côtes de Tunisie; cinq autres, Cerithidea conica, Mactra olorina, Psammobia


164 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

Ruppelliana, Circe pectinata et Cardium tenuicostatum sont rendus au lac Mensaleh.

Il serait évidemment nécessaire, pour compléter cette étude, de connaître les résultats de quelques dragages effectués en dedans et en dehors des jetées de Port-Saïd, ainsi que dans la rade de Suez ; nous espérons toujours, grâce au concours de M. Tillier, pouvoir vous faire connaître ces résultats l'année prochaine.

DESCRIPTION D'UNE OPHIURE LITTORALE NOUVELLE DE L'OCÉAN INDIEN (OPHIOTHRIX INNOCENS)

PAR

R. KOEHLER, Professeur à l'Université de Lyon

Dans un travail publié récemment (1), j'ai décrit les Ophiures littorales recueillies par 1'Investigator dans l'océan Indien. L'objet de la présente note est la description d'une Ophiothrix dont il n'a pas été fait mention dans ce mémoire et que je considère comme nouvelle. Je propose de lui appliquer le nom d'Ophiothrix innocens.

OPHIOTHRIX INNOCENS sp. nov.

Le diamètre du disque est de 6 millimètres; les bras sont cassés à 40 millimètres du disque.

Le disque est subpentagonal. La face dorsale est couverte de cylindres très courts, peu serrés, larges, ordinairement terminés par trois spinules courtes, épaisses et coniques, plus espacées sur les boucliers radiaux que sur les espaces interradiaux, où ils sont plus serrés et plus fins. Le contour des boucliers radiaux est assez nettement indiqué. Ces boucliers sont grands, plus longs que le demi-rayon du disque ; ils sont contigus en dehors sur une faible partie de leur longueur et séparés en dedans par un espace triangulaire. Vers le bord du disque, les cylindres commencent à s'allonger et sur la face ventrale ils deviennent de petits piquants cylindriques terminés par deux ou trois spinules très courtes.

(1) R KOEULER, Echinodermes recueillis par l'Investigator dans l'océan Indien. - Deuxième Mémoire : Les Ophiures littorales Bulletin scientifique de la France et de la Belgique. T. XXXI.


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 165

Les boucliers buccaux sont losangiques, beaucoup plus larges que longs, avec les angles arrondis. Les plaques adorales sont assez grandes, deux fois plus longues que larges, plus épaisses en dehors qu'en dedans. Les papilles dentaires, grosses et fortes, sont disposées sur trois rangs.

Les plaques brachiales dorsales sont grandes, quadrangulaires, non carénées, avec le bord distal large et convexe, le bord distal étroit et concave et les côtés latéraux divergents. Leur surface est très finement chagrinée, mais en outre elle présente de très petits granules, peu nombreux et irrégulièrement distribués. Vers la base des bras, ces granules sont un peu plus gros que sur le reste de la longueur et leur surface se montre un peu irrégulière.

La première plaque brachiale ventrale est carrée; les suivantes sont rectangulaires, un peu plus longues que larges, avec un bord distal arrondi et plus grand, un bord proximal plus étroit et un peu concave et des côtés latéraux légèrement excavés par les pores tentaculaires.

Les plaques latérales offrent d'abord neuf, et, ensuite, huit piquants : les deux premiers sont très courts et le troisième égale l'article ; la longueur augmente jusqu'au sixième qui est égal à deux articles ; les septième et huitième piquants sont plus courts. Ces piquants ont l'extrémité obtuse et ils sont garnis de fortes dents aiguës et coniques sur toute leur longueur.

Les écailles tentaculaires sont petites, courtes et spiniformes.

Couleur générale : rose.

Je ne puis rapprocher l'Oph. innocens que de l'Oph. parasitica Millier et Troschel ; elle se distingue facilement de cette dernière espèce par ses bras non carénés sur la face dorsale et par l'absence d'une saillie tuberculitorme sur le bord distal des plaques dorsales. Le rapport entre la longueur des bras et le rayon du disque est beaucoup plus grand chez l'Oph. innocens que chez l'Oph. parasitica.

L'échantillon unique qui m'a servi à établir cette espèce a été recueilli par l'[nvestigator au sud de Ceylan, par 6°1' lat. N. et 81°16' long. E. (1), à une profondeur de 34 brasses.

(1) Méridien de Greenwich.

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 14.


166 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

COPÉPODES ET CLADOCÈRES DE L'ILE BORKUM

PAR

J. RICHARD.

Il y a deux ans M. le professeur O. Schneider, de Dresde, a bien voulu me commuuiquer les Copépodes et Cladocères non marins qu'il a recueillis à l'île Borkum. Il en a publié récemment la liste, que je lui en avais dressée, dans son intéressant mémoire sur l'ensemble de la faune de cette île (1). Je crois utile de reproduire ici cette liste, parce qu'il y a lieu d'y ajouter quelques observations.

Borkum est une île qui forme la partie la plus nord-ouest de l'Allemagne, à l'embouchure de l'Ems. Elle a environ 30 kilomètres carrés de surface. La plage, très étroite dans l'ouest, très large et plate dans le nord et dans le sud, est formée de sable fin. L'île est entourée en grande partie par des dunes qui atteignent jusqu'à 18 mètres de hauteur ; entre ces dernières se trouvent des mares d'eau douces et d'eau saumâtre (2).

COPÉPODES

1. Cyclops strenuus, Fischer. — Espèce commune partout.

2. — viridis, Jurine. — Id.

3. — vernalis, Fischer. — Espèce beaucoup plus rare que les précédentes. Certains exemplaires ont été récoltés dans les fossés d'eau saumâtre, ce qui a été rarement signalé, bien que cette espèce soit connue dans un lac salé situé près de Halle.

4. Cyclops bicuspidatus, Claus.

5. — — — var. odessana, Schemnk. — Variété fréquente dans l'eau saumâtre, ce qui est ici le cas.

6. Cyclops serrulatus, Fischer. — Espèce cosmopolite.

7. — phaleratus, Koch. — Assez nombreux exemplaires recueillis au printemps, par le Prof. Schneider, dans la partie orientale de l'île et en un seul point.

8. Canthocamptus staphylinus, Jurine. — Espèce très répandue. 9. — minutus, Claus. — Forme également assez

commune.

10. — crassus, Sars. — Cette espèce est très rare.

(1) O. SCHNEIDER, Die Tierwelt der Nordsee- Insel Borkum, unter Berucksichtigung der von den ubrigen ostfriesischen Insetn bekannten Arten, Abh. nat. Ver. Bremen, vol. XVI, p 160, 1898.

(2) Renseignements pris dans le mémoire ci-dessus.


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 167

Elle a été citée pour la première fois en Allemagne par O. Schmeil, près de Halle, près de Kiel, aux environs de Göttingue et dans le grand lac de Plön (1).

11. Canthocamptus pygmaeus Sars. — Comme la précédente, cette espèce est très rare. Elle a été signalée déjà en Allemagne par O. Schmeil (1) (près Possneck en Thuringe) et avant lui par Poppe en 1889 (dans plusieurs étangs du nord-ouest de l'Allemagne), sous le nom de C. Borcherdingi, d'après l'identification faite par Schmeil. C. Borcherdingi serait, d'après cet auteur, tout au plus une variété de C. pygmaeus. Je ne puis que confirmer cette opinion.

CLADOCÈRES

1. Daphnia magna, Straus. — Dans de l'eau légèrement saumâtre.

2. Daphnia longispina (var. ?). — Détermination de Koelbel, d'après une communication du Prof. Schneider. Je n'ai pas vu d'exemplaires de cette espèce dont il existe tant de variétés.

3. Daphnia curvirostris, Eylm. ; var. insulana, Moniez. — Dans des eaux plus ou moins saumâtres. Cette forme se présente en certains points avec des caractères intermédiaires à insulana et à Whitmani.

4. Ceriodaphnia reticulata, Jurine (var.). — Variété munie de 10 dents grêles aux griffes terminales du postabdomen. Fornix très développée, triangulaire. Réticulation très marquée.

5. Ceriodaphnia quadrangula, O. F. Müller.

6. — laticaudata, P. E. Müller.

7. Simocephalus vetulus, O. F. Müller. — Espèce cosmopolite.

8. — exspinosus, Koch. — Dans l'eau douce et dans l'eau légèrement saumâtre.

9. Scapholeberis mucronata, O. F. Müller. — Variété à front lisse et à épines postérieures courtes.

10. Moina rectirostris, Jurine. — Les rares exemplaires que j'ai observés avaient été pris dans des eaux légèrement saumâtres, soit avec D. magna, soit avec D. curvirostris insulana.

11. Moina sp. — Indication de Kölbel d'après une communication du prof. Schneider. Je n'ai pas vu les exemplaires en question, qui se rapportent probablement à l'espèce précédente.

12. Alona affinis, Leydig.

(1) O. SCHMEIL, Deutschlands Susswasser-Copepoden. II. Harpaclicidee. Bibl. zool. Leuckart u. Chun, 1893.


168 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898

13. Alona tenuicaudis, Sars. — Forme assez rare.

14. — guttata, Sars. — En très petit nombre.

15. Pleuroxus aduncus, Jurine.

16. — excisus, Fischer.

17. Chydorus sphaericus, O. F. Müller. — Espèce cosmopolite.

A la suite de la liste précédente je crois intéressant de donner un aperçu sur les associations de quelques espèces.

I. — Eau légèrement saumâtre.

D. curvirostris insutana Ç TC (1) c? AC. Moina rectirostris TR. Simocephalus exspinosus TR. Alona affinis TR.

II. — Cyclops viridis AC.

— bicuspidatus AC.

— serrulatus AC.

D. curvirostris insulana R. Ceriodaphnia laticaudata TR. Chydorus sphaericus R.

III. — Eau légèrement saumâtre :

Daphnia magna Ç TC çf AR. Moina rectirostris R.

IV. — Simocephalus vetulus TC.

Scapholeberis mucronata R. Chydorus sphaericus R. Canthocamptus minutus R.

— crassus R.

— pygmaeus R.

Cette dernière association est particulièrement remarquable, car il est rare de trouver ensemble 3 espèces de Canthocamptus.

(1) C = commun ; R = rare ; A = assez ; T = tres.


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Séance du 8 Novembre 1898. PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT

M. GAUDIN, de Cayenne, assiste à la séance.

M. GUIART donne communication d'un travail sur Francesco Redi, paru dans le troisième fascicule des Archives de parasitologie.

M. R. BLANCHARD communique un nouveau cas de pseudo-parasitisme d'un Géophilide dans le tube digestif d'une fillette de 13 ans. Trois exemplaires, rendus vivants par l'anus, ont été recueillis par M. le Dr H. Fockeu et déterminés par M. H.-W. Brôlemann. Ce sont trois mâles adultes de Stigmatogaster subterraneus (Leach, 1817).

M. BRUMPT présente à la Société une famille de Muscardins de France (Muscardinus avellanarius) trouvée par lui à Gouvieux (Oise). D'après M. X. Raspail, l'introduction de cet animal dans la contrée serait de date récente.

M. Brumpt annonce son prochain départ pour Oran et se met à la disposition de nos collègues pour toutes les recherches zoologiques qu'on voudra bien lui indiquer.

DESCRIPTION D'UN GENRE NOUVEAU ET DE SEPT COLÉOPTÈRES EXOTIQUES

PAR

M. MAURICE PIC.

1° Genre nouveau. [Pour MeziumEchiriatum Peringuay]. M. Peringuay a décrit de Cape Town (1) comme Mezium, une très curieuse espèce, que j'ai reçue dernièrement de M. A. Raffray, ce qui me permet d'établir à son profit une coupe générique nouvelle sous le nom de Meziomorphum.

Le genre Meziomorphum, par la structure de son prothorax, se rapproche très vaguement du genre Mezium Curtis, mais ce prothorax est très transversal, non revêtu de pubescence dense et particulièrement sculpté, enfin la forme des élytres est bien différente, ceux-ci étant anguleux vers les épaules, très peu en forme d'am(1)

d'am(1) South. Ai. 1886, p. 113.


170 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898

poule en dessous, nettement ponctuées en dessus. Dans ses contours Meziomorphum rappelle un peu le genre Thorictus Germ.

Chez M. Echinatum Peringuay le prothorax jaunâtre est boursouflé, profondément creusé au milieu avec une profonde fossette médiane et orné de dépressions latérales et de sillons sur sa partie antérieure; vu de profil il est élevé au-dessus des élytres. Les antennes et les pattes sont pubescentes de jaune et ces dernières sont ornées extérieurement de quelques longs poils raides en forme d'épines. Les élytres roussâtres sont ornés de lignes longitudinales de fines épines et présentent quelques côtes plus ou moins saillantes.

2° Cinq Ptinus L., du. Brésil.

Les Ptinus décrits ici, recueillis de septembre à novembre 1897, à Jatahy, dans la province de Goyas, m'ont été cédés par M. H. Donckier. Les trois premières espèces sont voisines entre elles par la structure de leur prothorax dépourvu d'oreillettes et se rapprochent par là de maculithorax Pic et du groupe européen Gynopterus Muls. et Rey. ; les deux dernières possèdent des oreillettes pileuses et doivent se placer dans le voisinage de tomentosus Boield.

Ptinus semibrunneus. — Court et assez large, presque parallèle, noir avec les pattes et la majeure partie du milieu des élytres d'un brun roux ; soies dressées longues et claires. Tête noire, avec les yeux, pas plus large que le prothorax, garnie en avant de pubescence blanche ; antennes longues, épaisses, foncées. Prothorax noir, un peu plus long que large, élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci se dilatant un peu surles côtés, avec un faible et court sillon-longitudinal médian, très peu diminué en avant, assez étranglé devant la base, puis un peu élargi ensuite sur les côtés en arrière. Ecusson foncé, presque en triangle. Elytres courts et bien plus larges que le prothorax, droits en avant (avec les épaules obliquement diminuées antérieurement et saillantes), courtement atténués à l'extrémité, peu convexes mais déprimés légèrement vers l'écusson; ils sont en majeure partie d'un brun roux et ne présentent en coloration noire qu'une bordure externe antérieure et une tache scutellaire diminuée en arrière et prolongée un peu après le milieu; stries pontuées, fines sur le disque avec des intervalles assez larges, plus fortes avec les intervalles plus étroits sur les côtés. Pattes assez robustes, d'un brun roussâtre. — Longueur, 2 m m. 2.

Espèce particulière dans le genre par sa coloration ; élytres moins courts que chez maculithorax Pic avec le prothorax dépourvu de


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 171

pubescence blanche sur la base, la ponctuation élytrale moins forte, etc.

Ptinus Theresae. — Peu allongé, presque parallèle, noir orné de dessins blancs avec les pattes roussâtres ; soies dressées longues et claires. Tête noire, avec les yeux pas plus large que le prothorax, garnie en avant de pubescence blanche; antennes foncées, assez épaisses, à premiers articles n'étant pas plus larges que longs, les derniers un peu plus élargis. Prothorax un peu plus long que large, élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci se dilatant un peu sur les côtés, peu étranglé devant la base et droit ensuite sur les côtés, la base légèrement ornée de pubescence blanche fine. Ecusson large, pubescent de blanc. Elytres bien plus larges que le prothorax, peu longs, droits en avant et sur les côtés antérieurs (avec les épaules arrondies et saillantes), un peu atténués à l'extrémité, peu convexes mais légèrement déprimés vers l'écusson; ils sont d'un noir brillant et présentent sur chacun une fascie sinueuse interrompue, située en dessous des épaules, et deux taches obliquement disposées, l'interne près de la suture et au-dessus de l'externe, la fascie et les taches faites d'une pubescence écailleuse blanche ; stries ponctuées modérément fortes sur le disque avec les intervalles larges, plus fortes sur les côtés. Pattes assez robustes, roussâtres. — Longueur 2 mm. 6.

Un peu moins large que l'espèce précédente et très caractérisé par ses dessins élytraux. Dédié à Madame Thérèse Pic, qui veut bien m'aider à l'occasion dans mes travaux entomologiques.

Ptinus Donckieri. — Peu allongé, subparallèle, entièrement d'un noir métallique brillant, sans taches, avec les pattes en partie rembrunies ; soies dressées longues et claires. Tête, avec les yeux, un peu plus large que le prothorax, garnie en avant de pubescence blanche; antennes foncées, assez grêles, à articles nettement plus longs que larges. Prothorax à peine plus long que large, élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci à peine dilatée sur les côtés, assez étranglé devant la base et ensuite un peu élargi sur les côtés en arrière. Ecusson noir, presque triangulaire. Elytres bien plus larges que le prothorax, peu long, droits en avant (avec les épaules arrondies et saillantes) et sur les côtés antérieurs, un peu dilatés après le milieu puis obliquement diminués vers l'extrémité qui est légèrement explanée ; ils sont d'un noir métallique, dépourvus de dessins et présentent des stries ponctuées fortes et des intervalles peu larges. Pattes peu épaisses, foncées, en partie roussâtres. — Longueur, 2 mm. 5.


172 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898

Voisin de l'espèce précédente, mais forme élytrale différente ; surtout caractérisé par l'absence de dessins blancs, ce qui lui donne, avec la forme de son prothorax, un aspect à part dans le genre. Dédié à M. Donckier, bien connu dans le monde entomologique.

Ptinus goyasensis. — Large, foncé, orné de dessins compliqués, en partie d'un gris jaunâtre, eu partie orangés avec les pattes en majeure partie foncées et irrégulièrement pubescentes; soies dressées de deux tailles, les unes courtes, peu redressées et ordinairement claires, les autres plus longues, plus droites et plus ou moins foncées. Tête assez longue mais peu large, très inclinée en avant; antennes assez fortes, un peu diminuées à l'extrémité, claires avec les premiers articles foncés, le premier très gros, les derniers plus longs que larges. Prothorax un peu plus long que large, orné sur son milieu de 4 oreillettes pileuses saillantes, séparées par des sillons profonds, atténué en arrière des oreillettes latérales, fortement étranglé en avant de la base et ensuite un peu élargi sur les côtés en arrière; les oreillettes en arrière et le milieu devant l'étranglement sont ornés de poils orangés. Ecusson petit, revêtu d'une pubescence blanchâtre. Elytres très larges et courts, bien plus larges que le prothorax, droits en avant (avec les épaules arrondies, peu saillantes) et sur les côtés antérieurs, courtement atténués vers l'extrémité qui est légèrement explanée, légèrement déprimés en dessus surtout antérieurement; ils sont foncés et ornés de dessins compliqués qui couvrent la majeure partie des élytres en laissant sur leur milieu une grande tache brillante, n'atteignant pas la suture et diminuée en arrière. Le dessin élytral est ainsi composé : 1° suture et extrémité plus ou moins garnies de poils orangés; 2° une bande blanchâtre arquée en dedans, située près de l'extrémité, remontant assez haut sur la suture, celle-ci émettant une courte ligne en arrière et suivie postérieurement de quelques macules irrégulières de même duvet; 3° une sorte de fascie, faite de poils variés, anguleuse en arrière sur son milieu ; tout le devant de cette fascie est orné de taches variables plus ou moins rapprochées de duvet varié. Stries ponctuées peu marquées sur le disque avec les intervalles larges, plus fortes sur les côtés. Pattes foncées, en partie roussâtres, avec les cuisses variablement annelées de pubescence grise ou jaunâtre. — Longueur 3 mm. environ.

A placer près de tomentosus Boild ; diffère à première vue de cette espèce par les poils orangés de la suture et la disposition postérieure des dessins des élytres.

Ptinus vittatus. — Assez large, foncé, orné de dessius compliqués,


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 173

en partie blanc, en partie d'un jaune orangé avec les pattes et les antennes rembrunies; soies dressées de deux tailles, les unes courtes et claires, peu redressées, les autres plus longues, plus droites et plus ou moins foncées. Tête petite, pas plus large que le prothorax, plus ou moins pubescente; antennes brunâtres, peu fortes, atténuées à l'extrémité avec le premier article gros. Prothorax très élargi et subglobuleux en avant, à base élargie après l'étranglement qui est bien marqué, avec 4 oreillettes pileuses, modérément saillantes, les 2 médianes séparées par un sillon très marqué, cet organe orné de taches blanches sur les côtés et en arrière. Ecusson large, à pubescence grisâtre. Elytres fonces, larges et assez courts, droits en avant (avec les épaules arrondies peu saillantes, celles-ci parfois rembrunies) et sur les côtés antérieurs, obliquement atténués vers l'extrémité qui est faiblement explanée et plus ou moins roussâtre, légèrement déprimé en dessus, surtout vers l'écusson; ils sont ornés des dessins suivants sur chaque élytre : 1° une tache préscutellaire, parfois étendue sur les épaules, et une étroite bordure suturale, celle-ci n'atteignant pas l'extrémité, faites d'une pubescence jaune orangée ; 2° des macules variables près de l'extrémité ou sur la suture, parfois réunies, et 3° 3 fascies différentes blanches, la première après les épaules, presque droite ou un peu arquée en avant par côté, la deuxième sur le milieu, courte, oblique partant de la suture, la troisième avant l'extrémité suboblique et arquée en arrière. Stries ponctuées bien marquées, avec les intervalles peu étroits. Pattes brunâtres, peu longues, pubescentes de grisâtre.— Longueur, 2 mm. 3 à 2 mm. 5.

Diffère de l'espèce précédente par les oreillettes latérales du prothorax moins marquées, le dessin élytral, etc.

3° Deux Bruchidse ou Mylabridoe du Soudan et des Indes.

Caryopemon luteonotatus.— Noir, revêtu d'une très fine pubescence couchée, jaune sale à l'état frais, plus ou moins glabre à l'état épilé, et orné de dessins à pubescence épaisse d'un gris jaunâtre ou jaune sale. Tête longue, carénée sur le front; antennes noires, fortement serriformes et dilatées sur le milieu. Prothorax progressivement diminué en avant, sinué sur la base avec le lobe médian très large et en arc de cercle, les angles postérieurs saillants en arrière, orné d'une dépression longitudinale irrégulière sur le disque et de chaque côté d'une large et irrégulière impression; il offre une ponctuation très forte et plus ou moins écartée et il est noir, orné d'une bande médiane étroite située sur le milieu du disque et de deux latérales plus courtes, une de chaque côté,


174 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898

(ces bandes sont parfois en partie oblitérées) faites d'une pubescence jaune sale ou d'un gris jaunâtre; bords latéraux garais de même duvet, plus largement en avant. Ecusson petit, allongé, foncé. Elytres foncés, un peu dilatés, arrondis aux épaules, bien atténués à l'extrémité, légèrement tronqués sur cette partie, très déprimés sur leur partie médiane antérieure, finement striés et ornés des dessins (faits d'une pubescence épaisse d'un gris jaunâtre ou jaune sale) suivants : 1° une sorte d' L renversé sur le milieu de la base près de l'écusson et longeant la moitié antérieure de la suture sans l'atteindre ; 2° derrière cet L, deux macules, la dernière placée un peu en dehors et plus petite; 3° deux macules sur le milieu des élytres, longitudinalement disposées, la première en dessous des épaules et plus en dehors, la deuxième vers le milieu ; 4° deux autres macules allongées près du bord externe, la première plus grande située un peu au-dessous de la médiane antérieure, la deuxième en dessous de la deuxième-médiane. Pygidium foncé sur sa partie médiane. Dessous du corps très pubescent à l'état frais. Pattes antérieures petites, pubescentes. Fémurs postérieurs très épaissis, noirs postérieurement et annelés de gris blanc sur cette partie, ornés en dessous de 3 ou 4 dents longues et d'un appendice subpectiné; tibias postérieurs fortement arqués. — Longueur, 6-7 mm.

Indes, collection Pic. Reçu du Dr Staudinger et de M. H. Donckier. Bien différent des C. 4-guttatus Chevr. et hieroglyphicus Jekel par ses dessins et la majeure partie du dessus du corps glabre ou peu pubescent, au lieu d'être revêtu d'une épaisse pubescence interrompue par quelques dessins glabres ou peu pubescents.

Caryoborus longipennis. — En ovale très allongé, à coloration uniforme d'un testacé roussâtre revêtu d'une pubescence cendrée peu serrée. Tête à peine carénée ayaut les yeux noirs, très grands. Antennes testacées, courtes, n'atteignant pas le milieu du corps, relativement minces, à articles peu dilatés et dentés au sommet. Prothorax plus large que long, assez diminué en avant, presque droit sur les côtés en arrière, sinué sur la base avec le lobe médian large et subarrondi, les angles postérieurs presque droits. Ecusson petit, subtriangulaire, revêtu d'une pubescence cendrée dense. Elytres tout à fait longs, en ovale allongé (avec les épaules élevées et arrondies), séparément subarrondis à l'extrémité, à peine convexes, ayant des stries assez marquées avec les intervalles finement ponctuées. Dessous du corps de la coloration du dessin, pubescent. Pygidium non saillant, très pubescent. Pattes d'un testacé roussâ-


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tre, les 4 antérieures simples, les postérieures à cuisses très renflées munies en arrière d'une suite de petites dents avec les tibias postérieurs très arqués. — Longueur, 5 mm. S.

Haut-Soudan, collection Pic. Provenant de la collection Hénon. A placer près de C. pallidus Oliv. dont il se distinguera facilement, ainsi que des espèces voisines, par ses élytres très longs.

OUVRAGES REÇUS DEPUIS LE 24 MAI 1898

1. C. BERG, Descriptiones Hydrometridarum novarum Reipublicae Argentinae. Comunicaciones del Museo nacional de Buenos Aires. I, p. 3-6, 1898.

2. ID., Observations sur l'AEglea laevis (Latr.) Leach. Ibidem, p. 7-8, 1898.

3. ID., Comunicaciones ictiologicas. Ibidem, p. 9-13, 1898.

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5. ID., Lobodon carcinophagus (H. J.) Gr. en el Rio de la Plata. Ibidem, p. 15, 1898.

6. ID., Substitucion de nombres genericos. Ibidem, p. 16-19, 1898.

7. ID., Dolicbotis salinicola Burin, est bona species. Ibidem, p. 23 24, 1898.

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6. ID., Isopodes terrestres des Indes néerlandaises recueillis par MM. Max


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177

Séance du 22 Novembre 1898 PRÉSIDENCE DE M. CH WARDELL STILES.

M. Ch. JANET s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Secrétaire général porte à la connaissance de la Société la liste des candidats présentés par le Conseil pour le Bureau et le renouvellement des Membres sortants.

Dans sa dernière séance, le Conseil a décidé également que la Société participerait à l'Exposition de 1900. On exposera la collection des publications et si possible un certain nombre de spécimens des planches parues dans les Mémoires.

M. le Secrétaire général fait l'importante communication suivante :

Il est à peu près constant que les savants américains avec lesquels j'ai l'honneur d'être en relation me fassent parvenir leurs tirés à part par l'intermédiaire de la Smithsonian Institution, c'est-à-dire par le Service des échanges internationaux. Bien plus, les publications des savants mexicains et canadiens suivent presque toujours la même voie. Il est donc admis en Amérique que le service des échanges internationaux soit libéralement ouvert non seulement aux Sociétés savantes, mais aussi aux particuliers, vraisemblablement, pourvu qu'ils occupent dans l'Enseignement une situation officielle. Je n'ai pas besoin de faire ressortir combien une mesure aussi libérale facilite les relations entre les savants des divers pays pour le plus grand bien de leurs études et de la science. La publication d'un mémoire scientifique est presque toujours onéreuse pour son auteur et, comme aux frais considérables qu'entraînent l'impression et la gravure viennent encore s'ajouter des droits de poste très élevés, il en résulte que beaucoup d'auteurs hésitent à distribuer leurs travaux à des collègues qui auraient cependant le plus grand intérêt à les connaître. Je me suis donc adressé à M. le Ministre de l'Instruction publique, par une lettre datée du 10 novembre, et lui ai signalé cet état de choses, très préjudiciable aux intérêts de la science. Je lui ai demandé, en conséquence, de vouloir bien étendre aux auteurs de travaux scientifiques accomplis dans les établissements de l'Etat (Facultés, Musées, Laboratoires, etc.) la faveur dont jouissent actuellement toutes les Sociétés savantes, c'est-à-dire la possibilité de distribuer leurs publications par la voie du Service des échanges internationaux.

Par une lettre en date du 14 novembre, M. le Ministre de l'Ins-


178 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898

truction publique me faisait savoir que son Administration se chargerait « de la transmission eu franchise de tous les ouvrages que les Sociétés savantes, les établissements scientifiques et les professeurs français désirent offrir à des établissements ou à des savants étrangers ». Il suffit que les donateurs se conforment, en ce qui concerne ces envois, aux prescriptions contenues dans Le règlement relatif à l'échange des publications entre les Sociétés savantes.

Le règlement, modifié suivant l'esprit de la précédente décision ministérielle, est le suivant :

Adresser directement au Ministre toutes les publications et annoncer leurs envois par une seule lettre d'avis contenant la liste générale des destinataires, afin qu'il soit possible de vérifier le nombre des exemplaires transmis et de reconnaître quels sont les exemplaires qui manquent, si l'envoi n'est pas parvenu complet.

Chaque destinataire doit être classé, dans cette liste, sous un numéro d'ordre, qui est reproduit sur la bande de l'exemplaire qui lui est destiné.

La bande de chaque exemplaire doit être en papier très fort, maintenue par une ficelle croisée.

Si le nombre total des exemplaires d'un même volume ou d'une même brochure est trop considérable pour être envoyé en un seul paquet, il peut être divisé en plusieurs paquets, dont les envois doivent être successifs (chaque paquet remis à la poste ne doit pas peser plus de 5 kilos). Néanmoins ces envois successifs devront être annoncés par une seule lettre d'avis collective, contenant la liste générale des destinataires, le nombre des paquets et la date de chaque envoi.

Tous les envois seront adressés à M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, à Paris (Service des Echanges internationaux) .

Tous nos collègues comprendront certainement toute l'importance de cette innovation qui va réduire d'une façon très appréciable les dépenses que chacun de nous doit s'imposer lors de la publication d'un mémoire scientifique.

M. le prof. WARDELL STILES fait une communication sur les Oxyures et les Uncinaires parasites du Phoque.


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898 179

DESCRIPTION D'UN COLÉOPTÈRE LONGICORNE DU TURKESTAN

PAR

M. PIC.

Aganpanthia latior. — Large, noir, revêtu d'une pubescence grisâtre presque continue sur les élytres, avec une bordure latérale de poils serrés d'un gris jaunâtre. Tête petite, ornée sur le vertex d'une ligne de poils serrés d'un gris jaunâtre qui se prolonge sur tout le milieu du prothorax; ce dernier un peu élargi en arrière et orné sur chaque côté d'une autre ligne pubescente. Antennes noires, à 3e article et suivants largement pubescents de gris à la base et couleur foncière vaguement fauve, le 3e article et les suivants non ornés d'une brosse de poils foncés sur leur extrémité. Ecusson assez large, arrondi en arc au sommet, déprimé au milieu, orné d'une pubescence dense d'un gris jaunâtre. Elytres relativement courts, tout à fait larges aux épaules, bien atténués à l'extrémité, ornés de poils mi-dressés, plus courts postérieurement; ils sont revêtus d'une pubescence grisâtre (passant peut-être au jaune à l'état frais) presque continue, mélangée de points forts, irréguliers et possédant une bordure latérale faite de poils serrés d'un gris jaunâtre. Dessous du corps pubescent de grisâtre. Pattes foncées, revêtues d'une pubescence fine, grisâtre, avec quelques longs poils dressés. Longueur 21 mm. Turkestan (collection Pic).

Voisin de lateralis Ganglb. mais ayant une forme élytrale plus courte et plus élargie aux épaules avec le 3e article dépourvu d'une brosse de poils à son extrémité.

NOTE SUR DEUX ÉLATÉRIDES DU CHILI APPARTENANT A LA TRIBU DES LUDIIDES.

PAR

ED. FLEUTIAUX.

La place du Deromecus parallelus de Solier est restée douteuse. Les spécialistes se le sont renvoyé mutuellement ; Candèze le rejette et Bonvouloir n'en veut pas.

Il constitue évidemment une de ces formes aberrantes assez nom-


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breuses qui relient étroitement les Elatérides et les Eucnémides en s'opposant à leur séparation comme familles distinctes.

En ce qui concerne cette espèce, je me range à l'avis de Bonvouloir.

L'épistome, pour être complet, surtout dans la nouvelle espèce décrite plus loin (Protelater Germaini) et dans celles de NouvelleZélande qui ont servi au Dr D. Sharp à l'établissement du genre, ne suffit pas pour le placer parmi les Eucnémides, comme l'a fait Candèze. Etant donnée cette opinion, quant à l'espèce de Solier, on ne s'explique pas qu'il en ait eu une toute différente, relativement à celles de Sharp.

Tout en accordant une grande importance à l'épistome, il faut reconnaître qu'il n'est pas l'apanage exclusif des Eucnémides, et qu'on le retrouve à des degrés variables chez les Throscides, les Rhipicérides, les Dascyllides (Brachypsectra), chez certains Parnides et Anobiides. Bonvouloir a trouvé que chez le Deromecus parallelus il est situé sur un plan inférieur à la courbure normale du front, ce qui suffit à lui enlever le véritable cachet qu'il revêt chez les Eucnémides.

Candèze avant lui, je l'ai dit tout à l'heure, a pensé que ce caractère devait primer tous les autres.

Je suis surpris que ni l'un ni l'autre n'ait observé le mode d'insertion des antennes qui joue un rôle si important dans la classification. Elles prennent bien naissance dans l'échancrure basale de l'épistome, comme cela a lieu chez les Eucnémides, mais contre les yeux, comme chez les Elatérides.

On voit, il est vrai, quelquefois chez les Eucnémides, les antennes insérées près des yeux, mais seulement lorsque la largeur de l'épistome à la base ne laisse entre lui et l'oeil que juste la place nécessaire; les antennes n'en sont pas moins toujours logées dans le fond de l'échancrure de la base de l'épistome.

Chez les Protelater qui nous occupent, le labre est apparent et libre, caractère particulier aux Elatérides proprement dits. Je sais bien qu'il est également distinct chez quelques Eucnémides du groupe de la fin, mais c'est toujours à l'état rudimentaire. C'est dans ce même groupe que la largeur de la base de l'épistome rapproche forcément les antennes des yeux.

Le prosternum prolongé en mentonnière a été invoqué par Bonvouloir pour exclure le Deromecus parallelus des Eucnémides. Cependant il est ainsi conformé dans le genre Cerophytum, accepté par lui et considéré par presque tout le monde comme appartenant à cette famille, ou formant une subfamille équivalente (Leconte et


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Horn). Lacordaire, lui, à l'exemple de Latreille, l'a érigé en famille distincte qu'il repousse jusques après les Cébrionides et avant les Rhipicérides.

Par contre, il est tronqué en avant chez certains Elatérides comme il l'est chez presque tous les Eucnémides et les Cébrionides.

Le prosternum, terminé en arrière par une pointe plus ou moins longue, logée dans une cavité ou une échancrure mésosternale, caractère propre à tous les Buprestides, Eucnémides, Throcéides, Cébrionides, se retrouve aussi chez Monommides, Byrrhides et très souvent chez les Dascyllides.

Nous venons de voir que, malgré son prosternum à mentonnière, le genre Cerophytum est un Eucnémide, je pourrais ajouter malgré aussi ses hanches postérieures enfouies, quand elles sont relevées en lame, de manière à cacher plus ou moins les cuisses, chez tous les autres Eucnémides; chez les Elatérides, sauf dans le genre Pachyelater récemment décrit par M. Lesne; et chez les Throscides, Rhipicérides, Dascyllides, Anobiides.

On remarque tour à tour la présence et l'absence de sillons antennaires aussi bien chez les Eucnémides que chez les Elatérides.

Tout ceci prouve qu'il n'y a pas de classification absolument rigoureuse possible et que souvent l'auteur est embarrassé par les exceptions. Il est amené ainsi, par une sorte de compromis, à placer clans les plateaux de la balance, les caractères différents avec des coefficients qui représentent la valeur qu'il leur donne.

Sans sortir des familles dont il vient d'être question, je citerai encore quelques anomalies remarquables :

Le nombre des articles des antennes, qui semble devoir être une base sérieuse de classification, n'est pas non plus immuable. Il est normalement de onze chez les Elatérides, pour ne parler que d'eux, à l'exception toutefois du genre Hemirhipus et du Tetrigus (Nycterilampus) velutinus Fleutiaux qui en ont douze, et du Pachyelater qui n'en a que huit.

Ainsi le nombre des articles des tarses, qui a servi à une classification généralement admise, n'est pas non plus d'une observation exacte; n'a-t-on pas laissé des genres hétéromères parmi les pentamères?

Les pattes fouisseuses chez les Dicronychus, Pachyelater, Physodactylus, et chez les Cébrionides sont une exception due au genre de vie.

Les tarses, dans les genres Hemiops et Plectrosternus ressemblent beaucoup à ceux des Rhipicérides et des Dascyllides ; ceux de

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. - 15.


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quelques Eucnémides (Galba, Pterolarsus, Thylacosternus, Soleniscus) ont une certaine analogie avec ceux des Lissomus.

Les Cébrionides, malgré leurs 6 segments abdominaux, sont considérés par Leconte et Horn comme formant une sous-famille des Elatérides, au même titre que les Eucnémides, Cérophytides, Pérothopides.

Mais tous ces points de ressemblance ne sont rien à côté de certaines formes au sujet desquelles on a bien de la peine à se mettre d'accord; l'Hypocephalus, par exemple, pour ne citer que lui, a déjà été l'objet de bien des propositions.

Mais revenons au Deromecus parallelus, dont je m'éloigne. Définitivement, je le placerai dans le genre Protelater de Sharp, avec une autre espèce nouvelle, également chilienne, que M. Germain m'a envoyée dernièrement et à qui je suis heureux de la dédier. Jusqu'à présent, ce genre ne contenait que des espèces de la NouvelleZélande. Candèze, dans son dernier catalogue, l'a classé près des Betarmon, bien qu'il ne considère pas ce genre comme Ludiide.

Lacordaire comprend comme Ludiides, tous les Elatérides à front sans carène continue; mais n'a pas à parler du genre Betarmon fondé plus tard par Kiesenwetter aux dépens des Agriotes (carène marginale du pronotum se dirigeant au-dessous de l'oeil).

Jacquelin Duval conçoit d'une façon différente cette subdivision; il y admet cependant les Betarmon et aussi les Corymbites. — Leconte et Horn (Classif. Col. N. Am.) restreignent les Ludiides à deux genres; ils en séparent les Corymbites, et avec eux les Betarmon. Il convient de faire remarquer que ces derniers auteurs n'ont étudié que des faunes locales relativement assez restreintes, et que par conséquent ils n'ont pas eu à tenir compte des mêmes raisons que Lacordaire pour établir leurs groupements. Tandis que celui-ci a donné une grande importance à la carène frontale, suivant qu'elle est entière ou interrompue, ceux-là ont pensé devoir baser leur classification surtout d'après la forme des hanches postérieures, brusquement ou graduellement rétrécies en dehors. Encore ne paraissent-ils pas toujours d'accord sur l'interprétation de ces expressions.

Enfin Sharp décrit le genre Protelater à la suite les Elater et avant le genre Neocharis qui appartient, je crois, aux Eucnémides. Il constate le rapport étroit de son nouveau genre avec eux et les Throscides, quant à la conformation de la tête, et déclare qu'elle est un obstacle à la séparation de ces familles.

Cette opinion vient à l'appui de l'avis exprimé par Schiödte, qui


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groupe ensemble les Elatérides, les Eucnémides et Throscides; de la classification de Kiesenwetter qui réunit les Throscides aux Eucnémides, tout en laissant à part les Elatérides; de celle de Leconte et Horn, en ce qui touche les Eucnémides par rapport aux Elatérides. Les auteurs américains, d'un autre côté, séparent les Throscides en se basant sur des caractères ayant plus de valeur à leurs yeux que la conformation de la tête : l'immobilité relative du thorax, la place des cavités des hanches antérieures et les antennes quelquefois terminées en massue.

Bonvouloir, dans sa monographie des Throscides, repousse l'opinion émise par Kiesenwetter, de réunir les Throscides aux Eucnémides. Il se trouve en cela d'accord avec la classification proposée, beaucoup plus tard, par Leconte et Horn. Quelques années après, dans sa monographie des Eucnémides, il énumère une foule de raisons pour lesquelles il tient à les séparer des Elatérides en famille distincte. Là ce n'est plus la communion d'idées avec les Américains, relativement à ces deux autres familles.

Les Protelater du Chili, décrits plus loin, ne diffèrent de ceux de Nouvelle-Zélande que par la forme des ongles, des tarses qui sont courts, fortement épaissis à la base et unidentés chez les seconds, tandis qu'ils sont tout à tait simples chez les premiers.

PROTELATER (Deromecus) PARALLELUS Sol.

GAY, Hist. Chil., V. 1851, p. 15.

6 1/2 à 7 mill. Corps allongé, parallèle, assez convexe ; d'un noir peu brillant, couvert d'une pubescence grise peu serrée, obscure en dessus, orné sur les élytres de taches jaunâtres quelquefois effacées et remplacées par la pubescence blanche serrée qui les couvre. Tête prolongée en avant à la façon des Silesis et continuée en épistome en dessous, grossièrement ponctuée. Antennes noires, dentées à partir du quatrième article chez le mâle, cylindriques chez la femelle, dépassant la base du prothorax; troisième article pas plus long que large, un peu plus court que le deuxième; quatrième presque deux fois plus long que les deux précédents réunis; suivants un peu plus courts, subégaux. Pronotum noir avec les angles postérieurs quelquefois jaunâtres, beaucoup plus long que large, convexe en avant, sillonné au milieu dans toute sa longueur, grossièrement ponctué, marqué de deux impressions en avant et déprimé latéralement de chaque côté ; angles postérieurs longs et divergents. Ecusson cordiforme assez allongé, enfoncé en avant, presque lisse. Elytres noirs parallèles, ornés de taches jaunes recou-


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vertes d'une pubescence blanche serrée; trois petites disposées en triangle au premier tiers et une bande sinueuse assez large, placée transversalement au dernier tiers et n'atteignant pas la suture ; quelquefois ce dessin est nul et indiqué seulement par la pubescence blanche; profondément striés-ponctués. Dessous du corps noir; ponctuation assez forte et serrée sur le propectus, fine sur les autres parties. Mentonnière du prosternum assez abaissée; saillie longue, déprimée, brusquement effilée au-delà des hanches; sutures sillonnées en avant. Hanches postérieures subparallèles. Pattes d'un brun plus ou moins clair. Tarses à troisième et quatrième articles munis d'un lobe membraneux. Ongles courts et simples.

Chili.

Cette espèce offre une certaine ressemblance avec le Protelater guttatus Sharp, à cause des taches, mais elle est plus grande, d'un aspect moins brillant, l'épistome est graduellement rétréci en avant et tronqué, le pronotum un peu moins long, moins convexe, profondément sillonné au milieu.

PROTELATER GERMAINI n. sp.

10 mill. Corps allongé, atténué en arrière, d'un noir brillant avec deux grandes taches rouges à la base des élytres, couvert d'une pubescence grise très clairsemée. Tête plane à ponctuation nette et peu serrée; front impressionné. Carènes sus-antennaires saillantes. Epistome étroit à la base, très élargi au-delà, échancré en avant et découvrant le labre. Antennes noires, dépassant la base du prothorax, dentées à partir du quatrième article; deuxième très petit; troisième un peu plus long; quatrième presque aussi long que lesdeux précédents réunis; suivants subégaux. Pronotum plus long que large, sub-parallèle, sinué sur les côtés, rétréci tout à fait en avant, assez convexe, sillonné au milieu dans toute sa longueur; marqué d'une tache jaune aux angles antérieurs; ponctuation très écartée, surtout en arrière; angles postérieurs très divergents et recourbés en dedans au sommet. Ecusson noir, subcordiforme, plan, incliné, presque lisse. Elytres atténués graduellement en arrière, noirs avec une large tache rouge à l'épaule n'atteignant pas la suture, ponctués en stries, la rangée suturale enfoncée, les extérieures moins marquées, sauf la dernière. Dessous du corps d'un noir brillant avec la même pubescence grise ; ponctuation fine. Mentonnière du prosternum abaissée ; saillie effilée, déprimée au


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sommet; sutures faiblement sillonnées en avant. Hanches postérieures étroites parallèles. Pattes noires. Troisième et quatrième articles des tarses munis de lamelles membraneuses. Ongles assez longs et simples.

Chili. — Forêts qui avoisinent les sources thermales du Chillan (Germain).

Cette espèce, par sa coloration, rappelle certains Cardiorhinus noirs à taches numérales rouges.

UN CAS D'ALBINISME PARTIEL CHEZ L'ECUREUIL

PAR

L. PETIT

Il y a quelques années, j'ai eu l'honueur de présenter à la Société, à titre de curiosité, un cas d'albinisme complet chez un écureuil tué dans les Pyrénées. Le cas d'albinisme partiel que je présente

aujourd'hui me semble non moins curieux. L'écureuil moitié brun et moitié blanc, dont je donne ci-contre deux reproductions photographiques, a été tué aux environs de Paris, dans les bois de Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne).


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Séance du 13 Décembre 1898 PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. JOUBIN.

M. JANET s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. VERDUN, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lille, assiste à la séance.

MM. Joanin et Secques présentent M. A. BRISSEMORET, chef de laboratoire à la Faculté de Médecine de Paris, 58, rue La Fontaine, Paris.

MM. de Dalmas et de Guerne présentent M. J. VERSLUYS, Doctr ès-sciences, 80, Middellaan, Plantage à Amsterdam (Hollande).

MM. Oustalet et Dr Marmottan présentent M. Louis TERNIER, avocat, 13, rue de l'Ancienne-Comédie, Paris, et à Honfleur (Calvados).

MM. Joubin et R. Blanchard présentent M. BONDOUY, préparateur à la Faculté des sciences, Rennes (Ille-et-Vilaine).

Mlle SZCZAWINSKA fait une communication sur la structure des cellules nerveuses chez les Sélaciens.

M. le Comte de DALMAS annonce son prochain départ pour les îles Bahamas, où il se propose de faire de nouvelles recherches zoologiques.

SUR LA NON-EXISTENCE DES SERPENTS VENIMEUX TERRESTRES A LA NOUVELLE-CALÉDONIE

PAR

LE DOCTEUR ED. TROUESSART.

Dans le travail que M. J. PALACKY vient de publier dans les Mémoires de la Société (XI, 1898, p. 121), sur la Distribution géographique, des Ophidiens, l'auteur me cite, « d'après M. VAILLANT», comme autorité pour l'existence d'un Neelaps neocaledonicus à la Nouvelle-Calédonie.

C'est dans mon livre intitulé : La Géographie zoologique (1890, p. 141), que j'ai indiqué, sous le nom de Neelaps caledonicus (et non neocaledonicus), cette prétendue espèce. J'avais emprunté ce renseignement à M. C. K. HOFFMANN, le rédacteur des Reptiles dans le


SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1898 187

grand ouvrage de BRONN : Klassen und Ordnungen des Thierreichs. Comme j'abordais, à cette époque, pour la première fois l'étude de la distribution des Ophidiens, j'avais accepté sans discussion l'assertion d'un naturaliste que j'étais en droit de considérer comme un spécialiste.

Bientôt après cependant, notre collègue M. BAVAY, si compétent en herpétologie, et qui a pu étudier par lui-même la faune de la Nouvelle-Calédonie, me signalait cette assertion comme une erreur. « Il n'existe pas de Serpents venimeux terrestres dans cette île », affirmait M. Bavay. En môme temps, M. le professeur VAILLANT appelait également mon attention sur ce point, en me demandant « où se trouvait décrit ce prétendu Neelaps néo-calédonien » ? Ainsi mis en demeure, il me fut facile de remonter à la source de l'erreur.

C'est dans le chapitre, d'ailleurs très soigné, que M. C. K. HOFFMANN consacre à la distribution géographique des Ophidiens, et qui est accompagné de tableaux synoptiques montrant la distribution des familles et des genres, que se trouve l'indication suivante : « Neelaps caledoniens Günther, Annals and Magazine Nat. Hist., XI, 1863, p. 24 » (HOFFMANN, BRONN'S Klass, u. Ordn., Reptilia, III, p. 1788).

Or, si l'on se reporte à la description originale de Günther, on trouve tout autre chose. L'espèce décrite par Günther à la page indiquée s'appelle Neelaps calonotus et provient de Baranquilla (Nouvelle Grenade), c'est-à-dire de la région néo-tropicale, patrie ordinaire des Serpents du genreElaps.

Il est dès lors évident qu'en recopiant ses notes manuscrites, M. Hoffmann aura lu « caledonicus » pour « calonotus » et « Nouvelle Calédonie » pour « Nouvelle Grenade ». On voit que cette erreur, très regrettable, n'est fondée que sur un lapsus calami.

J'ai déjà signalé cette rectification à M. le professeur VAILLANT. Il est fâcheux que M. J. Palacky n'en ait pas eu connaissance avant de mettre le bon à tirer sur la fin de son mémoire.

J'ajoute qu'outre le Typhlops angusticeps Peters, signalé par M. PALACKY, il existerait à la Nouvelle-Calédonie une autre espèce de Serpent du groupe des Opisthoglyphes ; c'est l'Anoplodipsas viridis Peters (M.-B. Akad. Berlin, 1869, p. 442), qui ne m'est d'ailleurs connu que par cette description.


188

Séance du 27 Décembre 1898. PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT

M. Ch. JANET s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président annonce le décès de M. le Dr E. BELTRÉMIEUX, président de la Société des Sciences naturelles de la Charente-Inférieure.

MM. BONDOUY, BRISSEMORET. VERSLUYS et TERNIER, présentés à la précédente séance, sont élus Membres de la Société.

M. L. PETIT fait une communication sur l'Ornithologie congolaise.

M. SECQUES prie les Membres de la Société de vouloir bien lui transmettre des renseignements sur l'élevage et l'importation en France de l'Ecrevisse de Russie (Astacus leplodactylus).

M. le prof. Filhol se trouvant dans l'impossibilité de rester plus longtemps à la séance, M. DAUTZENBERG le remplace au fauteuil de la Présidence.

M. le prof. KOVALEVSKY, de Saint-Pétersbourg, Membre correspondant de l'Institut, est proclamé Membre honoraire de la Société.

L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour l'élection du Bureau et du tiers sortant du Conseil. MM. MOREAU, L. PETIT et de VORGES sont nommés scrutateurs. Sur 123 votants, sont élus:

Président : M. Ch. JANET .... par 122 voix.

Vice-Présidents :

M. le prof. Y. DELAGE. . . 122 » M. le Dr TROUESSART. ... 121 »

Secrétaire général : M. le prof. R. BLANCHARD . 123 »

Secrétaire général adjoint : M. le Dr GUIART 122 »

Secrétaires :

M. NEVEU-LEMAIRE .... 122 » M. RICHARD 122 »

trésorier : M. SCHLUMBERGER. ... 122 »

Archiviste-bibliothécaire : M. SECQUES. 122 »

Membres du Conseil :

M. BROLEMAN 121 »

M. CERTES 122 »

M. MARCHAL 122 »

M. OUSTALET 122 »

Une place se trouvant vacante dans le Conseil par suite de la nomination de M. Trouessart en qualité de Vice-Président, M. G. DOLLFUS est proclamé Membre du Conseil.


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 189

CIRRHIPEDES NOUVEAUX

PROVENANT DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES

DE S. A. S. LE PRINCE DE MONACO

PAR

CARL W. S. AURIVILLIUS

La collection des Cirrhipèdes, provenant des campagnes de l' Hirondelle (1885-1888) et de la Princesse-Alice (1891-1897), dont S. A. S. le Prince de Monaco a daigné me confier l'étude, contient 43 Lepadidae et Balanidae, dont presque la moitié sont nouveaux pour la science. Parmi ceux-ci se trouvent des espèces très intéressantes au point de vue morphologique et systématique; d'autres, déjà connues, contribuent pour une part importante à la connaissauce du développement des Lepadidés des grandes profondeurs de la mer. Sauf quelques espèces de la surface ou des couches d'eau superficielles, l'ensemble de la collection témoigne d'une richesse de formes imprévue jusqu'ici pour les abîmes de l'Atlantique nord.

Pour le moment je me borne à donner un aperçu des espèces nouvelles dans l'espoir de donner par la suite un mémoire détaillé, accompagné de figures et concernant la collection tout entière. Ce mémoire formera un fascicule de l'importante publication consacrée par le Prince aux résultats de ses campagnes scientifiques.

SCALPELLUM DEBILE, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 12, ex parte membranaceis. Carina arcuata, umbone ab apice paullulo remoto, postice plana, marginibus carinatis. Lateralia formam Voraebentia, umbone ad angulum segmentorum sito (Hactenus : Sculpellum marginatum Hoek, sed :) Cutis non spinosa. Margo basalis scutorum fere rectus. Segmentum tergale scutorum gracillimum a segmento occludenti minus divergeas, segmentum carinale tergorum non attingens. Segmentum occludens tergorum cum segmento occludenti scutorum arcum aequum exiguum-nec angulum-formans. Segmentum carinale tergorum infra non vel vix dilatatum. Pars praeumbonalis carinae dimidiam partem spatii inter unbonem carinae et apices tergorum interjecti efficiens. Segmenta lateralium duo fere aeque lata, segmentum scutale interdum furcillatum. Umbo carinolateralium


190 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898

extra carinain vix exstans, segmentis magis divergentibus. Inframediana basi dilatata. Rostrum triangulare.

Pedunculus seriebus circa 9 alternantibus squamarum circa 9 confertorum instructus. Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 32mm. Latitudo maxima d° d° 17mm.

Longitudo pedunculi exemplaris maximi, 11mm. Habit. — Stn. 650 (1), prof. 4400m. 1 ex. — Stn. 652, prof. 4261m. 1 ex. — Stn. 749, prof. 5005m. 1 ex.

SCALPELLUM RIGIDDM, n. Sp.

Diag. Capitulum valvulis 13 rigidis, tenuissime striatis, cute pubescenti teetis. Carina arcuata, postice plana marginibus carinatis, lateribus distinctis. Subcarina et rostram desunt. Lateralia minima, triangularia (Hactenus = Scalpellum vitreum Hoek, sed) : Margines occludentes scutorum tergorumque vix arcum formantes. Terga fere regulariter triangularia, marginibus rectis, carina mediana absente, apice acute exstante (non recurvato). Carina superne fortius curvata. Margo rostralis rostrolateralium marginem scutalem fere aequans.

Pedunculus pubescens seriebus circiter octo alternantibus squa marum circ. 10 instructus.

Magnit. Longitudo capituli, 29mm.

Latitudo maxima capituli, 14mm. Longitudo pedunculi, 7mm.

Habit. — Stn. 161, prof. 1267m. In F lustra abyssicola Sars, exemplaria nonnulla pusilla (verisimiliter ad hanc speciem referenda). — Stn, 527, prof. 4020m. 1 ex. — Stn. 650, prof. 4400m. 1 ex. — Stn. 652, prof. 4261m. 14 ex. — St. 753, prof. 4360m. 1 ex.

SCALPELLUM SORDIDUM, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14 rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata. Subcarina deest. Rostrum superficie ovali, sub cute occulta, rostrolateralibus latera tegentibus. Umbones carinolateralium extra carinam valde exstantes. Lateralia triangularia. (Hactenus — Scalpellum velutinum Hoek, sed : ) Carina magis erecta, terga in medio scutis multo latiora, apices scutorum retro curvati.

Pedunculus pubescens seriebus solum sex alternantibus squamarum 5 validarum exstantium instructus.

(I) Voir la liste détaillée des localités à la fin de la note.


SÉANCE DU 27 DÉCEMBBE 1898 191

Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 34mm.

Latitudo capituli maxima id. id. 20mm.

Longitudo pedunculi 17mm.

Hab. Stn. 161, prof. 1267m. 1 ex. — Stn. 515, prof. 2028m. 3 ex.

SCALPELLUM MAMILLATUM, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14 rigidis. Carina arcuata. Subcarina deest. Rostrum minutissimum a rostrolateralibus pone occultum. Inframediana umbone terminali prominulo. (Hactenus, sicut forma lateralium, scutorum, rostrolateralium,inframedianorum et carinolateralium, = Scalpellum truncatum Hock, sed :) Terga triangularia, margine occludenti cum margine occludenti scutorum arcum aequum (nec angulum) formante. Carina aequaliter arcuata. Pedunculus seriebus decem squamarum alternantium circ. 12-13 confertarum, inaequalium, exstantium instructus.

Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 20mm Latitudo maxima capituli » 11mm5

Longitudo pedunculi » 7mm.

Hab. Stn. 527, prof. 4020m. 1 ex. — Stn. 652, prof. 4261m. 1 ex.

SCALPELLUM ANCEPS, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis. Habitu Scapelli abyssicolae Hoek, nempe carina arcuata, plana, marginibus vix carinatis, subcarina deest; inframedia oblongo-quadrangularia, in medio constricta ; sed : Rostrum minutissimum, cuneiforme. Scuta prope marginem tergalem distincte sinuata, umbone lateralium sinum occupante. Lateralibus sicut in Scapello distincto Hoek, sexagonis.

Pedunculus brevis, vix pubescens, seriebus octo squamarum alternantium circ. 5 instructus.

Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 15mm. Latituda maxima capituli » » 7mm.

Longituda pedunculi 4mm

Habit. Stn. 652, prof. 4261m. 2 ex.

SCALPELLUM MOLLE, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulus 14 rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata, lateribus leviter couvexis. Subcarina deest. Rostrum verisimiliter sub cute occultum (rostrum exemplaris unici rostrolateralibus corrosis denudatum). Umbo carinolateralium à basi remotus. Lateralia triangularia. (Hactenus = Scalpcllum moluccanum Hoek, sed :) Scutorum tergorumque margines occludentes inter se angulum non formantes. Margo superior rostrolateralium


192 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898

horizontalis. Carinolateralium margines posteriores basi non contingentes, vix arcuati.

Pedunculus valde pubescens seriebus octo alternantibus squamarum circ. 9 instructus. Magnit. Longitudo capituli, 28mm.

Latitudo maxima capituli, 17mm. Longitudo pedunculi, 12mm. Habit. Stn. 527, prof. 4020m. 1 ex.

SCALPELLUM ERECTUM, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14 rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata postice plana. Subcarina deest. Rostrum superficie paene triangulari, sub cute occulta, rostrolateralibus latera tegentibus. Umbones carinolateralium extra carinam valde exstantes. Lateralia triangularia. (Hactenus = Scalpellum velutinum Hoek, sed : ) Terga erecta margine occludenti marginem scuto-lateralem fere oequante. Carinae pars superior magis erecta. Carinolateralia altiora.

Pedunculus pubescens seriebus circ, novem alternantibus squamarum 6-12 instructus.

Magnit. Longitudo capituli, 20mm.

Latitudo maxima capituli, 11mm. Longitudo pedunculi, 8mm.

Habit. Stn. 227, prof. 1135m. 1 ex. — Stn. 578, prof. 1165m. 1 ex.

SCALPELLUM GRIMALDII (1), n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 13, validis, nudis ; primariis (scit. scutis, tergis et carina), longioribus, trigono-pyramidalibus ; secundariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus, rostrolateralibus et rostro) brevibus, incurvatis, basin illarum seriebus tribus cingentibus; omnibus reticulatostriatis. Apices scutorum tergorumque prominentes, apex carinae — saltem apud seniores— inter terga incurvatus vix latens. (Hactenus = Scalpellum gemma Aur., sed :) Scuta longitudinem tergorum fere aequantia. Terga apice non retroflexo, fere in medio carinata. Carina erecta, basin scutorum infra attingens. Subcarina tertiam modo partem rostri aequans. Lateralia inasqualia, lata.

Pedunculus brevis, subconicus squamis validis, imbricatis, appressis, rotundalis.

(1) A nomine principis serenissimi Albert I de Monaco appellatum.


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 193

Magnit. Longitudo capituli, 30mm.

Latitudo maxima, 25mm.

Longitudo pedunculi, 10mm. Habit. Stn. 584, prof, 845m, 1 ex. — Stn. 602, prof. 1230m. 2 ex.

SCALPELLUM CALYCULUS, n. Sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14, validis nudis; primariis (scit. scutis, tergis et carina) longioribus, trigono-pyramidalibus; secundariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus, rostrolateralibus, rostro et subrostro), brevibus, apicibus incurvatis, basin illarum seriebus tribus cingentibus ; omnibus plus minusve distincte reticulato striatis. Apices scutorum, tergorum et (apud juniores) carinae prominentes (apex carinae seniorum vix inter terga latens). Pedunculus verticillis cire. 18 confertis squamarum rigidarum, exstantium, alternantium instructus (Hactenus = Scapellum gemma Aur., sed :). Terga apice erecto, sicut scuta fere in medio carinata. Carina (proesertim in junioribus) erecta, basin scutorum infra (vix) attingens. Subcarina subrostrum longitudine et latitudine fere aequans, rostro minor. Lateralia inaequalia, lata.

Magnit. Longitudo capituli exeraplaris maximi 17mm. Latitudo capituli maxima (inter apices

subcarina et rostri ) exemplaris maximi 15mm. Longitudo pedunculi 8mm.

Habit. Stn. 584; prof. 845m. 3 ex. — Stn. 838, prof. 880m. I ex.

SCALPELLUM FALCATUM, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute brunnea tectis; primariis (scit. scutis, tergis et carina) longioribus, trigono-pyramidalibus ; secundariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus, rostrolateralibus, rostro et subrostro) brevibus, apicibus (rostri subrostrique exceptis) incurvatis, basin illarum seriebus tribus cingentibus; omnibus plus minusve distincte reticulato-striatis. Apices scutorum tergorumque prominentes. (Hactenus = Scalpellum gemma Aur. et Scalpellum calyculus n. sp. — vide supra —, sed : ) Carina fortiter curvata apice inter terga latente. Terga et scuta non erecta, sed prona, haec in medio carinata. Rostrum et subrostrum exstantia, illum subcarinam longitudine fere aequans. Lateralia inaequalia. lata.

Pedunculus longior, paene cylindricus, verticillis confertis squamarum instructus; squamis minutis, in parte inferiori conicis, in parte superiori rotundatis, sat appressis.


194 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898

Magnit. Longitudo capituli, 10mm.

Latitudo maxima capituli (inter apices rostri et subcarinae), 7mm5.

Longitudo pedunculi, 7mm.

Habit. Stn. 234, prof. 454m. 1 ex.

SCALPELLUM INCISUM, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata. Subcarina deest. Rostrum superficie minuta triangulari (lateribus rostrolateralium verisimiliter occulta). Umbo carinolateralium paene ad basin situs. (Hactenus : Scalpellum antarcticum Hoek, sed : ) Scuta margine laterali distincte, sed leviter sinuato. Inframediana gracillime triangularia. Carinolateralia margine interiori — lateralia versus — fere recto, contra carinam angulura acutiorem quam apud S. antarcticum formantia. Pedunculus pubescens seriebus octo squamarum circ. 5 latarum, exstantium, confertarum instructus.

Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 13mm.

Latitudo » » » 7mm.

Longitudo pedunculi 3mm.

Habit. Stn. 616, prof. 1022m. 3 ex.

SCALPELLUM PUSILLUM, n. sp.

Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata. Subcarina deest. Forma carinae, carinolateralium, inframedianorum, lateralium et scutorum sicut in Scalpello minuto Hoek, sed terga magis prona, rostrolateralium bumiliora ; rostrum minutum superficie triangulari.

Pedunculus pubescens seriebus circ. 7-8 squamarum alternantium confertarum instructus.

Magnit. Longitudo capituli, 3mm5. Latitudo maxima, 2mm. Longitudo pedunculi, 2mm.

Hab. Stn. 161, prof, 1267m, 3 ex. — Stn. 188, prof. 2000m, 2 ex. (verisimiliter ad banc speciem referenda).

POECILASMA UNGUICULUS, n. sp.

Diagn.Valvulae 5 (tergis proesentibus). Terga infra acute (vel non abrupte) desinentia. Scuta non divisa (Hactenus = P. crassum Gray, sed :). Scuta angulato-ovalia costis binis radiantibus, margine basali oblique acclivi. Carina a scuto paullulo remota, parti inferiori non incurvata. Terga parva, carina vix latiora, supra apices scutorum non porrecta.


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 195

Pedunculus brevis, obconicus (cfr. P. fissum vel P. eburneum !) Habit. Stn. 838, prof. 880m. 2 ex.

VERRUCA RECTA, H. sp.

Diagn. Testa sat depressa. Scutum mobile subtus impressione musculi instructum ; crista articularis inferior superiori latior. (Hactenus = V. laevigata Sow., sed : ) Crista superior scuti vix conspicua! Crista articularis superior tergi mobilis apice rotundato, media ceteris nonnihil brevior, ab interiori parte non conspicua, inferior non expansa. Margo articularis operculi (h. e. scuti et tergi mobilis) plane rectus. Superficies testa lineis solum incrementi — non costis longitudinalibus — instructa.

Magnit. Dimetiens rnaxima textae 8mm.

Latitudo maxima (= basis) operculi, 4mm5 Altitudo maxima. 3mm.

Habit. Stn. 227, prof. 1135m, 2 ex.— Stn. 242, prof.861m.— Stn. 553. prof. 1385m,2 ex.— Stn.602, prof. 1230m, 1 ex.— Stn. 616, prof. 1022m, 3 ex. — Stn. 618, prof. 1143m. Ex. nonnulla.

VERRUCA COSTATA, n. sp.

Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costa longitudinali una margini tergali proxima instructum. Apex carinae non acute prominens. (Hactenus = V. incerta Hoek, sed : ) Tergum mobile fere rhombicum costis articularibus 5, quarum secunda (= superiori proxima) minima, instructum. Scutum mobile costis (vel cristis) articularibus 4, quarum ceteris paullo latior. Scutum tergumque immobilia infra margines articulares inter se angulum oblusum formantes, costis binis instructa; tergum scuto altius. Carina valvulas ceteras superat. Valvulae omnes striis incrementi distinctis latis, valvulae testae insuper costis longitudinalibus plus minusve distinctis instructae. Magnit. Dimetiens maxima testae, 5mm.

Altitudo maxima » 3mm5.

Latitudo " operculi, 4mm.

Altitudo " » 3m.

Habit. Stn. 198, prof. 800m. — Stn. 198. 2 ex. in Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 227, prof. 1135m. 1 ex. — Stn. 234, prof. 454m. 2ex. in Turbo peloritanus Canbr. et in Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 503, prof. 748-1262m. Ex. non nulla. — Stn. 587, prof. 793m. 1 ex. in Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 616, prof. 1022m. 2 ex.


196 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898

VERRUCA AEQUALIS, n. sp.

Diagn. Testa non depressa. Scutumi mobile Costa longitudinali una margini tergali proxima instructum. Apex carinae non exstans, (Hactenus = V. incerta Hoek, sed:) Tergum mobile, fere rbombicum, costis articularibus 3, quarum media longitudinem superioris fere oequans, instructum. Scutum mobile costis articularibus solum 2 (costa longitudinali harum una). Scutum tergumque immobilia infra margines articulares, inter se angulum obtusum formantes, costa singula instructa, in scuto a margine magis quam in tergo remota; tergum scuto non altius. Rostrum altitudine carinam fere oequans. Valvula omnes striis incrementi distinctis latis — nec costis longitudinalibus — instructa.

Magnit. Dimetiens maxima testae, 5,5mm. Altitudo » » 3,5mm.

Latitudo » operculi, 3,5mm.

Altitudo » » 2,5mm.

Habit. — Stn. 227, prof. 1135m. 1 ex. — Stn. 553, prof. 1385m. 1 ex. — Stn. 616, prof. 1022m. 2 ex.

VERRUCA INERMIS, n. sp.

Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costa longitudinali una margini tergali proxima instructum. Apex carinae non acute prominens (Hactenus = V. incerta Hoek, sed : ). Tergum mobile inaequaliter rhombicum costis 3, quarum media brevis in incisuram desinens. Scutum mobile costis articularibus 2 (costa longitudinali excepta) gracillimis, parum conspicuis praeditum. Scutum tergumque immobilis infra margines articulares, inter se angulum obtusissimum formantes, costis (vel potius sulcis) 2 tenuissimis inter se approximatis sed a marginibus articularibus valde divergentibus spatio lato triangulari interjecto. Tergum immobile scuto non altius. Garina valvulas ceteras altitudine superans. Valvulae omnes striis incrementi distinctis latis — non costis longitudinalibus — instructae.

Magnit. Dimetiens maxima testae 6mm.

Altitudo » « (= carinae) 4mm.

Latitudo » operculi 5mm.

Altitudo " " 3mm.

Habit. Stn. 616, prof. 1022m. 2 ex.

VERRUCA CRENATA, n. sp. Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costa longitudinali


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 197

una margini tergali proxima instructum. Apex carinae non acute prominens. (Hactenus = V. incerta Hoek, sed :). Tergum inaequaliter quadrangulare, costis ut videtur 3, quarum duae duplices, instructum. Scutum mobile costis articularibus 2 (costa longitudinali excepta) gracilibus proeditum. Scutum tergumque immobilia infra margines articulares, inter se angulum obtusum formantes, costis 3-4 paullos curvatis, ab apicibus radiantibus instructa. Tergum immobile scuto altius. Carina valvulas ceteras altitudine superans. Valvula omnes striis incrementi creberrimis ornatae. Magnit. Dimetiens maxima testae, 2mm.

Altitudo » » 2mm5.

Latitudo » operculi 2mm5.

Altitudo » " 2mm.

Habit. Stn. 584, prof. 845m. Ex. nonnulla.

VERRUCA CORNUTA, n. sp.

Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costis longitudinalibus 3, quarum exterae minus exsculptae (Obs. non nisi in Verruca nexa Darw. costae très scuti mobilis adsunt).Tergum mobile oblique quadrangulare costis tribus, incisuris duabus marginis inter se separatis, media superiori paullo longiore instructum. Scutum mobile costis articularibus 2, quarum superior inferiori circiter dimidio longior. Scutum tergumque immobilia infra margines articulares inter se lineam fere rectam formantes costis a singulo apice radiantibus 4-5, crebris. Tergum immobile scuto altius apice retroflexo. Carina valvulas ceteras altitudine superans. Rostrum apice libere exstante.

Magnit. Dimetiens maxima testae, 3mm5. Altitudo » » 3mm.

Latitudo » operculi, 3mm.

Altitudo » » 3mm.

Habit. Stn. 234, prof. 454m. 2 ex. — Stn. 587, prof. 793m. 3 ex. — Stn. 597m, prof. 523m. 3 ex.

VERRUCA SCULPTA, n. sp.

Diagn.Testa non depressa. Scutum mobile costa longitudinali una margini tergali proximainstructum. Apex carinae non acute prominens (Hactenus = V. incerta Hoek, sed:). Tergum inaequaliter quadrangulare costis 3, quarum superior ut media aequales inferiori breviores. Scutum mobile costis articularibus 2, quarum superior gracillima fere occulta, inferiori dimidio brevior. Scutum

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 16


198

SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898

tergumque immobilia infra margines articulares lineam fere rectam (autleviter curvatam) inter se formantes, costis 5-6 ab apicibus radiantibus instructa. Tergum immobile scuto non altius. Carina valvulas ceteras paullo superat. Valvulae testae minus distincte longitudinaliter costatae.Valvulae omnes striisincrementi distinctis sat crebris.

Magnit. Dimetiens maxima basis testae 10mm.

Altitudo » testae 7mm5.

Latitudo » operculi 7mm5.

Altitudo « » 4mm5.

Habit. Stn. 234, prof. 454m. 1 ex.

2 r r, PROFON»

PROFON» , LONSIT. 0. DEUR

DATE LATIT.N (PARIS) DEUR

EN METRES

161 2 août 1887 46°04'40" 49°02'30" 1267 Près Terre-Neuve.

188 17-18 juillet 1888. 38'59' 30 41'12" 2000 Acores

198 25 — - 38°26'25" 30 59'10" 800

227 15 août - . 38°23' 30°46'52" 1135 —

234 19 — — . 39°01'40" 30°15'40" 434 —

242 22 — — . 38°48'30" 30°19' 861 —

503 29 août 1894. . . 47°10' 8°08' 1262-748 Au large de Brest515

Brest515 juin 1895. . . 38°21' 12°02' 2028 Côte de Portugal.

527 25 — — . . 38°09' 25°36' 4020 Açores

553 3juillet— . . . 37°42'40" 27°25,30" 1385 —

578 14 - . 38°26' 28°51' 1165 —

584 16 — —, 38°31' 20°09'30" 845 —

597 23 — - . . 38°27' 30°23'40" 523 —

602 24 — - . . 38°38'30" 30°33'20" 1230 —

616 1 août — . . 38°47'40" 30°37'20" 1022 —

618 1 - — . . 38°52'45" 30°26'15" 1143 —

650 22 juin 1896 . .. 36°54' 23°06'30" 4400

652 23 — — . . 36°55' 24°43' 4261 Entre le Portugal

749 16-17 août 1896. 38°34' 23°27' 5003 et les Açores.

753 18-19 — — 39°50' 20°18' 4360

838 22 juillet 1897. 37°35' 27°44' 880 Açores.


199

ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX

DÉCRITS DANS LE BULLETIN DE 1898

ECHINODERMES

Pages Pages

Deima atlanticum Ilérouard. . . 88 Ophiothrix unnocens Koehlor . 164

GORDIENS Chordodes Dugesi Camerano. . . 73 Chordodes Griffmi Cam... 73

CÉPHALOPODES GrimaIditeuthis Richardi Joubin . 101

CIRRHIPEDES

Scalpellum débile Aurivillius . . 189

— rigidum A. . . . 190

— sordidum A 190

— mamillatum A. . 191

— anceps A. .... . 191

— molle A. ..... . 191

— erectum A 192

— Grimaldii A. . . . 192

— Calyculus A. . . . 193

— falcatum A. . . . 193

Scalpellum incisum A. . . . . 194

— pusillum A . . 194

Poecilasma unguiculus A. . . 194

Verruca recta A 195

— costata A 195

— oequalis A 196

— inermis A 196

— crenala A 196

— cornuta A. . . . 197

— sculpta A 197

ISOPODES

Mesarmadillo senegalensis A. Dollfus 122

Porcellio Nodieri A. D 124

— laevissimus A. D. . . 133


200

INSECTES

Pages

Sisyphus Regnardi Alluaud ... 64 Xylophilus ( Pseudeuglenes) Alluaudi

Alluaudi 69

Xylophilus (? Pseudeuglenes) mauritiensis,

mauritiensis, 69

Xylophilus (? Ariotus) soarezicus

Pic 70

Xylophilus (? Euglenes) dilaticornis

dilaticornis 70

Xylophilus (Euglenes) macuhpennis

macuhpennis 71

Pages

Meziornorphum (n.g.) échinatum

Peringuay 169

Ptinus sennbrunneus Pic. . . . 170

— Theresae Pic 171

— Donckieri Pic 171

— goyasensis Pic. ..... 172

— vittatus Pic 172

Caryopemon luteonotatus Pic. . 173

Caryoborus longipennis Pic . . 174

Aganpanthia latior Pic 179

Protelaler Germaini Fleutiaux . 184


201

TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS

Pages

CH. ALLUAUD. = Les Lamellicornes coprophages des îles Mascareignes et

Séchelles 63

C. AURIVILLIUS. — Cirrhipèdes nouveaux provenant des campagnes scientifiques de S. A. S. le Prince de Monaco 189

BAVAY. — Note sur les Mollusques du canal de Suez 161

L. CAMERANO. - Gordiens du Mexique 73

L. CUÉNOT. - Les Moyens de défense chez les animaux 37

— - La fausse homochromie de Venilia macularia L., à propos

d'une note de M. Plateau 99

E. DESCHAMPS. - Note sur Mutilla mura L. et M. macutata Cyrille, de l'île

de Chypre 90

A. DOLLFUS. - Note sur les Isopodes terrestres du Sénégal 122

— — Voyage de M. G. Buchet aux îles Canaries et sur les côtes méridionales du Maroc (1896-97). Isopodes terrestres 131

ED. FLEUTIAUX. — Note sur deux Elatérides du Chili appartenant à la tribu

des Ludiides 179

H. GADEAU DE KERVILLE. -- Sur la faune des Vertébrés sauvages de la

Normandie 58

J. GUIART. — Compte-rendu sommaire du quatrième Congrès international

de zoologie, tenu à Cambridge (Angleterre) en août 1898 .... 135

E. HÉROUARD. — Note préliminaire sur les Holothuries provenant des dragages

dragages yacht Princesse-Alice 88

A. L. HERRERA. — Sur la démonstration de quelques faits intéressant l'hérédité et la consanguinité 78

— — Sur le protoplasma synthétique et la force vitale. . . . 118

— — Mouvements du protoplasme par dégagement d'acide carbonique 121

— — Sur la manière de produire certains mouvements amiboïdes par un dégagement d'acide carbonique 128


202

Pages

CH. JANET. — Conservation des matériaux inclus dans la paraffine et inaltérabilité de l'albumine de Meyer 117

— — Observations de M. Piepers sur les Chenilles myrmécoldes. 130 L. JOUBIN. — Observations sur divers Céphalopodes (Quatrième note). Grimalditeuthis

Grimalditeuthis . . 101

— — Observations sur divers Céphalopodes. Cinquième note : sur

le genre Cucioteuthis 149

R. KOEHLER — Description d'une Ophiure littorale nouvelle de l'Océan indien:

Ophiothrix innocens. . . 164

M. NEVEU-LEMAIRE. — Note sur un jeune Mouton triocéphale 82

L. PETIT. — Un cas d'albinisme partiel chez l'Ecureuil. 185

M. PIC. -- Authicides et Xylophilides de la région malgache et d'Afrique dans

la collection de M. Ch. Alluaud . 67

— — Description d'un genre nouveau et de sept Coléoptères exotiques . 169

— — Déscription d'un Coléoptère longicorne du Turkestan. ...... 179

F. PLATEAU. — L'homochromie de la Venilia macularia L 87

X. RASPAIL. — A propos d'un oeuf nain de Linotte vulgaire 94

J. RICHARD. — Copépodes et Cladocères de l'île Borkum 166

R. ROLLINAT. — Sur l'accouplement des Ophidiens à la fin de l'été et au -

commencement de l'automne . . 59

ED. TROUESSART. — Sur la non existence des Serpents venimeux terrestres

a la Nouvelle-Calédonie 186


203

TABLE

PAR ORDRE DES MATIÈRES

Pages

liste des Membres . . . v

Liste géographique des Membres XXI

Liste des Membres décédés . . XXVI

Bureau et Conseil XXVII

Liste des Présidents depuis la fondation de la Société .... . . XXVIII

Séance du 11 janvier 1898. . ... 1

— 25 — 16

— 8 février 17

— 21 — (cinquième Assemblée générale annuelle) .... 19

— 8 mars 73

22 - 78

— 26 avril 84

10 mai 93

— 24 — . ... . 98

— 14 juin .... . . 1 14

Excursion du Havre . . . . 114

Séance du 28 juin. . . . . . . 117

— 12 juillet ... 121

— 26 - . 127

Congrès de Cambridge 135

Séance du 25 octobre . . . 148

— 8 novembre. 169

— 22 - 177

— 13 décembre. 186

_ 27 — 188

Espèces et genres nouveaux décrits dans le Bulletin de 1898 199

Table des matières par ordre alphabétique d'auteurs 201

Table des matières 203

Le Secrétaire général adjoint, Dr J. GUIABT.

Le Secrétaire général, Gerant,

Prof. R. BLANCHARD.



Indice décimal : 590.6

TOME XXIII.

Nos 3 4.

BULLETIN

DE LA

SOCIETE ZOOLOGIQUE

DE FRANGE

(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE)

POUR L'ANNÉE 1898

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 7, rue des Grands-Augustins, 7

Mars-Avril 1898

Le Bulletin paraît tous les mois.

Le Secrétaire général adjoint, Dr J. GUIART.

Le Secrétaire général, Gérant, PRor. R. BLANCHARD.


SOMMAIRE

Séance du 8 Mars 1898, page 73.- LORENZO CAMERANO, Gordiens du Mexique, page 73. — Ouvrages reçus depuis le 21 Février 1898, page 76.

Séance du 22 Mars 1898, page 78. — A.-L. HERRERA, Sur la démonstration de quelques faits intéressant l'hérédité et la consanguinité (Résumé), page78. NEVEU-LEMAIRE, Note sur un jeune Mouton triocéphale, page 82.

Séance du 26 Avril 1898, page 84.— F. PLATEAU, L'homochromie de la Venilia macularia L., page 87. — ED. HÉROUARD, Note préliminaire sur les Holothuries provenant des dragages du yacht Princesse-Alice, page 88. — É. DESCHAMPS, Note sur Mutilla maura L. et M. maculata Cyrille, de l'île de Chypre, page 90.

Les séances de la Société sont publiques Elles auront lieu aux dates suivantes pendant l'année 1898 :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Octobre Novemb. Décemb. 11 8 8 12 10 14 12 8 13

25 21 22 26 24 28 26 25 22 27

La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les auteurs ont le droit d'en faire faire à leurs frais ; la demande doit en être faite sur le manuscrit :

1° Tarif des tirés à part sur papier de bois identique à celui qui a été en usage du 1er janvier 1889 au 31 décembre 1894 :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 4f50 5f85 7f20 8f10 10f60 12f83 14f83

Trois quarts de feuille 4 » 5 » 6 10 7 » 9 » 10 60 1215

Une demi-feuille 3 15 4 » 5 " 5 60 7 20 8 10 9 »

Un quart de feuille 2 70 3 60 4 25 4 75 5 60 6 30 8 85

Un huitième de feuille 2 » 2 70 3 15 3 60 4 05 4 50 5 »

Plusieurs feuilles...La feuille 4 » 5 40 6 30 7 20 9 » 1170 14 »

2° Tarif des tirés à part sur papier de chiffon marqué S Z F :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 6f30 8f20 10f10 11f35 14f73 17f40 20f75

Trois quarts de feuille 5 40 7 » 3 80 9 80 12 60 14 75 17 »

Une demi-feuille.. 4 50 5 75 7 » 7 90 10 10 11 35 12 60

Un quart de feuille 3 85 5 10 6 10 6 75 7 90 8 83 9 85

Un huitième de feuille 2 90 3 85 4 43 5 10 5 75 6 35 7 »

Plusieurs feuilles...La feuille 6 10 | 7 83 | 9 60 10 83 | 14 15 16 85 20 15

Tarif des insertions sur la couverture du Bulletin ou sur les feuilles annexes :

1 n° 5 nos 10 nos

Une page entière .... 181 » 80f » 150f »

Une de mi-page 10 » 45 " 85 "

Un quartr de page 6 " 24 » 45 »

Un huitième de page .... 3 50 15


Indice décimal : 590.6

TOME XXIII.

Nos 5 et 6.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANGE

(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE

POUR L'ANNÉE 1898

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE 7, rue des Grands-Augustins, 7

Mai-Juin 1898

Le Bulletin paraît tous les mois.

Le Secrétaire général adjoint, Dr J. GUIART.

Le Secrétaire général, Gérant. PROF. R. BLANCHARD


SOMMAIRE

Séance du 10 Mai 1898, page 93. — X. RASPAIL. A propos d'un oeuf nain de Linotte vulgaire, page 94.

Séance du 24 Mai 1898, page 98. — L. CUENOT, La fausse homochromie de Veniha macularia L., a propos d'une note de M. Plateau, page 99. — Ouvrages reçus depuis le 8 Mars 1898, page 100. — L. JOUBIN, Observations sur divers Céphalopodes (Quatrième note). Grimalditeuthis Richardi, page 101.

Séance du 14 Juin 1898, page 114.

Les séances de la Société sont publiques Elles auront lieu aux dates suivantes pendant l'année 1898 :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Octobre Novemb. Décemb. II 8 8 12 10 14 12 8 13

25 21 22 26 24 28 26 25 22 27

La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les auteurs ont le droit d'en faire faire à leurs frais ; la demande doit en être faite sur le manuscrit :

1° Tarif des tirés à part sur papier de bois identique à celui qui a été en usage du 1er janvier 1889 au 31 décembre 1894 :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200 ex. 250ex.

Une feuille entière . 4f50 5f85 7f20 8f10 10f60 12f83 14f85

Trois quarts de feuille .... 4 » 5 » 6 10 7 » 9 » 10 60 1215

Une demi-feuille 3 15 4 » 5 » 5 60 7 20 8 10 9 "

Un quart de feuille 2 70 3 60 4 25 4 75 5 60 6 30 8 85

Un huitième de feuille... 2 » 2 70 3 15 3 60 4 05 4 50 5 »

Plusieurs feuilles...La feuille 4 » 5 40 6 30 7 20 9 » 11 70 14 »

2° Tarif des tirés à part sur papier de chiffon marqué S Z F :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 6f30 8f20 10f10 11f35 14f75 17f40 20f75

Trois quarts de feuille 5 40 7 » 8 80 9 80 12 60 14 75 17 »

Une demi-feuille.. ..... 4 50 5 75 7 » 7 90 10 10 11 35 12 60

Un quart de feuille......... 3 85 5 10 6 10 6 75 7 90 8 85 9 85

Un huitième de feuille .. .. 2 90 3 85 4 45 5 10 5 75 6 35 7 »

Plusieurs feuilles.. La feuille 6 10 7 85 9 60 10 85 14 15 16 85 20 15

Tarif des insertions sur la couverture du Bulletin

ou sur les feuilles annexes :

1 n° 5 nos 10 nos

Une page entière........ 18f » 80f » 150f »

Une demi-page 10 " 45 » 85 »

Un quart de page 6 " 24 " 45 "

Un huitième de page 3 50 15 »


Indice décimal : 590.6

TOME XXIII.

Nos 7 et 8.

BULLETIN

DE LA

SOCIETE ZOOLOGIQUE

DE FRANGE

(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE)

POUR L'ANNÉE 1898

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE

7, rue des Grands-Augustins, 7

Juin-Juillet 1898 Le Bulletin paraît tous les mois.

Le Secrétaire général adjoint, Dr J, GUIART.

Le Secrétaire général, Gérant, PROF. R. BLANCHARD


SOMMAIRE

Séance du 28 Juin 1898, page 117. — C. JANET, Conservation des matériaux inclus dans la paraffine et inaltérabilité de l'albumine de Meyer, page 117. — A. L. HERRERA, Sur le protoplasma synthétique et la force vitale, page 118.

Séance du 12 Juillet 1898, page 121. — A L. HERRERA, Mouvement du protoplasme par dégagement d'acide carbonique, page 121. — A. DOLLFUS, Note sur les lsopodes terrestres du Sénégal, page 122.

Séance du 26 Juillet 1898, page 127. — A. L. HERRERA, Sur la manière de produire certains mouvements amiboïques par un dégagement d'acide carbonique, page 128.— C. JANET, Observations de M. Piepers sur des Chenilles myrmécoides, page 130. — A. DOLLFUS, Voyage de M Gaston Buchet aux îles Canaries et sur les côtes méridionales du Maroc (1896-4897). lsopodes terrestres, page 131. — J. GUIART, Quatrième Congrès international de Zoologie tenu à Cambridge (Angleterre) en Août 1898. Compte rendu sommaire, page 135.

Séance du 25 Octobre 1898, page 148.

AVIS AUX AUTEURS

Dans l'intérêt des publications de la Société et pour assurer le maximum de perfection dans la reproduction des planches et figures, tout en supprimant des dépenses inutiles, nous prions nos Collègues de vouloir bien se conformer aux règles suivantes :

1° Dessiner sur papier ou sur bristol bien blanc.

2° Ne rien écrire sur les dessins originaux.

3° Toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figures, etc.) seront placées sur le papier calque recouvrant la planche ou le dessin.

4° Abandonner le plus possible le crayon à la mine de plomb pour le crayon Wolf ou l'encre de Chine.

Les séances de la Société sont publiques Elles auront lieu aux dates suivantes pendant l'année 1898 :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Octobre Novemb. Décemb. II 8 8 12 10 14 12 8 13

25 21 22 26 24 28 26 25 22 27

La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les auteurs ont le droit d'en faire faire à leurs frais; la demande doit en être faite sur le manuscrit : 1° Tarif des tirés à part sur papier de bois identique à celui qui a été en usage du 1er janvier 1889 au 31 décembre 1894 :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 4f50 5f85 7f20 8f10 10f60 12f85 14f85

Trois quarts de feuille..... 4 » 5 » 610 7 » 9 » 10 60 1215

Une demi-feuille 3 15 4 » 5 » 5 60 7 20 8 10 9 »

Un quart de feuille 2 70 3 60 4 25 4 75 5 60 6 30 8 85

Un huitième de feuille 2 » 2 70 3 15 3 60 4 05 4 50 5 »

Plusieurs feuilles...La feuille 4 » 5 40 6 30 7 20 9 » 1170 14 »

2° Tarif des tirés à part sur papier de chiffon marqué S Z F :

25ex. 50ex. 75ex 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 6f30 8f20 10f10 11f35 14f75 17f40 20f75

Trois quarts de feuille 5 40 7 » 3 80 9 80 12 60 14 75 17 »

Une demi-feuille.. 4 50 5 75 7 » 7 90 10 10 11 35 12 60

Un quart de feuille 3 85 5 10 6 10 6 75 7 90 8 85 9 85

Un huitième de feuille .... 2 90 3 85 4 45 3 10 5 75 6 35 7 »

Plusieurs feuilles.. La feuille 6 10 7 83 9 60 10 85 14 15 16 85 20 15

Tarif des insertions sur la couverture du Bulletin ou sur les feuilles annexes :

1 n° 5 nos 10 nos

Une page entière . . ... 18f " 80f " 150f "

Une demi page 10 » 45 » 85 »

Un quart de page .. . 6 » 24 " 45 »

Un huitième de page 3 50 15


Indice décimal : 590.6

TOME XXIII.

Nos 9 et 10.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANGE

(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE)

POUR L'ANNÉE 1898

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 7, rue des Grands-Augustins, 7

Octobre-Novembre 1898

Le Bulletin paraît tous les mois.

Le Secrétaire général adjoint, Dr J. GUIART.

Le Secrétaire général, Gérant, PROF. R. BLANCHARD.


SOMMAIRE

Séance du 25 Octobre 1898, page 148. — L. JOUBIN, Observations sur divers Céphalopodes. Cinquième note : Sur le genre Cucioteuthis, page 149. — M. BAVAY, Note sur les Mollusques du canal de Suez, page 161. — R. KOEHLER, Description d'une Ophiure littorale nouvelle de l'océan Indien (Ophiothrix innocens), page 164. — J. RICHARD, Copépodes et Cladocères de l'île Borkum, page 166.

Séance du 8 Novembre 1898, page 169. — M. Pic, Description, d'un genre nouveau et de sept Coléoptères exotiques, page 169. — Ouvrages reçus depuis le 24 Mai 1898, page 175.

Séance du 22 Novembre 1898, page 177. — M. Pic. Description d'un Coleoptère longicorne du Turkestan page 179. — E. FLEUTIAUX, Note sur deux Élaterides du Chi li appartenant à la tribu des Ludiides, page 179.

AVIS AUX AUTEURS

Dans l'intérêt des publications de la Société et pour assurer le maximum de perfection dans la reproduction des planches et figures, tout en supprimant des dépenses inutiles, nous prions nos Collègues de vouloir bien se conformer aux règles suivantes :

1° Dessiner sur papier ou sur bristol bien blanc.

2° Ne rien écrire sur les dessins originaux.

3° Toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figures, etc.) seront placées sur le papier calque recouvrant la planche ou le dessin.

4° Abandonner le plus possible le crayon à la mine de plomb pour le crayon Wolf ou l'encre de Chine.

Les séances de la Société sont publiques Elles auront lieu aux dates suivantes pendant l'année 1898 :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Octobre Novemb. Décemb.

II 8 8 12 10 14 12 8 13

25 21 22 26 24 28 26 25 22 27

La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les auteurs ont le droit d'en faire faire à leurs frais ; la demande doit en être faite sur le manuscrit : 1° Tarif des tirés à part sur papier de bois identique à celui qui a été en usage du 1er janvier 1889 au 31 décembre 1894 :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière . 4f50 5f85 7f20 8f10 10f60 12f85 14f85

Trois quarts de feuille 4 » 5 » 6 10 7 » 9 » 10 60 1215

Une demi-feuille 3 15 4 » 5 » 5 60 7 20 8 10 9 »

Un quart de feuille........ 2 70 3 60 4 25 4 75 5 60 6 30 8 85

Un huitième de feuille 2 » 2 70 3 15 3 60 4 05 4 50 5 »

Plusieurs feuilles...La feuille 4 » 5 40 6 30 7 20 9 » 1170 14 »

2° Tarif des tirés à part sur papier de chiffon marqué S Z F :

25ex. 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 6f30 8f20 10f10 11f35 14f73 17f40 20f75

Trois quarts de feuille 5 40 7 » 8 80 9 80 12 60 14 75 17 »

Une demi-feuille 4 50 5 75 7 » 7 90 10 10 11 35 12 60

Un quart de feuille 3 80 5 10 6 10 6 75 7 90 8 85 9 85

Un huitième de feuille 2 90 3 85 4 45 5 10 5 75 6 35 7 »

Plusieurs feuilles...La feuille 6 10 7 85 9 60 10 85 14 15 16 85 20 15

Tarif des insertions sur la couverture du Bulletin ou sur les feuilles annexes :

1 n° 5 nos 10 nos

Une page entière 18f » 80f » 150f »

Une demi-page 10 " 45 " 85 "

Un quart de page..... 6 » 24 » . 45 »

Un huitième de page ......... 350 15 »


Indice décimal : 590 6

TOME XXIII

N° 11 et dernier.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANGE

(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE)

POUR L'ANNÉE 1898

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE

7, rue des Grands-Augustins, 7

Décembre 1898

Le Bulletin paraît tous les mois.

Le Secrétaire général adjoint, Dr J. GUIART.

Le Secrétaire général, Gérant, PROF. R. BLANCHARD.


SOMMAIRE

Séance du 22 Novembre 1898 (Fin). — L. PETIT, Un cas d'albinisme partiel chez l'Ecureuil, page 185.

Séance du 13 Décembre 1898, page 186. — En. TROUESSART. Sur la non-existence des Serpents venimeux terrestres à la Nouvelle-Calédonie, page 186.

Séance du 27 Décembre 1898, page 188. — CARL W. S AURIVILLIUS, Cirrhipèdes nouveaux provenant des campagnes scientifiques de S. A. S. le Prince de Monaco, page 189.

Table des matières pour 1898.

AVIS AUX AUTEURS

Dans l'intérêt des publications de la Société et pour assurer le maximum de perfection dans la reproduction des planches et figures, tout en supprimant des dépenses mutiles, nous prions nos Collègues de vouloir bien se conformer aux règles suivantes :

1 Dessiner sur papier ou sur bristol bien blanc.

2° Ne rien écrire sur les dessins originaux.

3 Toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figures, etc.) seront placées sur le papier calque recouvrant la plancha ou le dessin.

4° Abandonner le plus possible le crayon à la mine de plomb pour le crayon Wolf ou l'encre de Chine.

Les séances de la Société sont publiques Elles auront lieu aux dates suivantes pendant l'année 1898 :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Octobre Novemb. Décemb.

II 8 8 12 10 14 12 8 13

25 21 22 26 24 28 26 25 22 27

La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les auteurs ont le droit d'en faire faire à leurs frais; la demande doit en être faite sur le manuscrit :

1° Tarif des tirés à part sur papier de bois identique à celui qui a

été en usage du 1er janvier 1889 au 31 décembre 1894 :

25ex 50ex. 75ex. 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 4f50 5f85 7f20 8fl0 10f60 12f85 14f85

Trois quarts de feuille.. ... 4 » 5 » 6 10 7 » 9 » 10 60 1215

Une demi-feuille 3 15 4 » 5 » 5 60 7 20 8 10 9 »

Un quart de feuille.. ...... 2 70 3 60 4 25 4 75 5 60 6 30 8 85

Un huitième de feuille 2 » 2 70 3 15 3 60 4 05 4 50 5 »

Plusieurs feuilles...La feuille 4 » 5 40 6 30 7 20 9 » 1170 14 »

2° Tarif des tirés à part sur papier de chiffon marqué S Z F :

25ex. 50es. 75ex 100ex. 150ex. 200ex. 250ex.

Une feuille entière 6f30 8f20 10f10 1 1f35 14f75 17f40 20f75

Trois quarts de feuille 5 40 7 » 8 80 9 80 12 60 14 75 17 "

Une demi-feuille.. 4 50 5 75 7 » 7 90 10 10 11 35 12 60

Un quart de feuille... 3 85 5 10 6 10 6 75 7 90 8 85 9 85

Un huitième de feuille .... 2 90 3 85 4 45 5 10 5 75 6 35 7 »

Plusieurs feuilles.. La feuille 6 10 7 85 9 60 10 85 14 15 16 85 20 15

Tarif des insertions sur la couverture du Bulletin ou sur les feuilles annexes :

1 n° 5 nos 10 nos

Une page entière........ 18f » 80f 150f »

Une demi-page ..... 10 » 45 » 85 "

Un quart de page 6 " 24 » 45 »

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Georges CARRÉ et C. NAUD, Editeurs 3, rue Racine, PARIS.

ARCHIVES HE PARASITOLOGIE

Paraissant tous les trois mois

SOUS LA DIRECTION DE

RAPHAËL BLANCHARD

PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE

RÉDACTION : 15, rue de l'École-de-Médecine, PARIS Secrétaire de la Rédaction : M. le Dr JULES GUIART

ABONNEMENT =

PARIS ET DÉPARTEMENTS : 30 fr. — UNION POSTALE : 32 fr.

Les Archives de Parasitologie publient des mémoires originaux écrits dans l'une ou l'autre des cinq langues suivantes : français, allemand, anglais, espagnol et italien. Les auteurs de mémoires en langues étrangères doivent, autant que possible, fournir un texte écrit a la machine, afin de réduire les corrections au minimum.

Ce texte doit être conforme aux règles suivantes :

1° On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique ou botanique adoptées par les Congres internationaux de zoologie et de botanique ;

2° On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour les indications bibliographiques, des abréviations adoptées par ces mômes Congrès ou par le Zoological Record de Londres ;

3° Les noms géographiques ou les noms propres empruntés à des langues qui n'ont pas l'alphabet latin seront transcrits conformement aux règles internationales adoptées par les Congres de zoologie ;

4° Tout nom d'être vivant, animal ou plante, commencera par une première lettre capitale ;

5° Tout nom scientifique latin sera imprimé en italiques (souligné une fois sur le manuscrit).

MM. les Auteurs d'articles insères aux Archives sont instamment priés de renvoyer a M. le Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de huit jours, les épreuves corrigées avec le manuscrit ou l'épreuve précédente.

Ils recevront gratis 50 tirés a part de leur article. Ils sont invités à faire connaître sans délai s'ils désirent en recevoir un plus grand nombre (50 au maximum), a leurs frais et conformément au tarif. Ce tarif ne vise que l'impression typographique ; il ne concerne point les planches, dont lu prix peut varier considérablement. Toutefois, il importe de dire que, pour les exemplaires d'auteurs, les planche seront comptées strictement au prix de revient.

400 I U M IMPRIME RIE I h Unir 1 1 I Kl -.



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Ce texte doit être conforme aux régies suivantes :

1° On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique ou botanique adoptées par les Congrès internationaux de zoologie et de botanique ;

2° On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour les indications bibliographiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congres ou par le Zoological Record de Londres ;

3° Les noms géographiques ou les noms propres empruntés a des langues qui n'ont pas l'alphabet latin seront transcrits conformément aux règles Internationales adoptées par les Congres de zoologie ;

4° Tout nom d'être vivant, animal ou plante, commencera par une première lettre capitale ;

5° Tout nom scientifique latin sera imprimé en italiques (souligné une fois sur le manuscrit).

MM. les Auteurs d'articles insérés aux Archives sont instamment priés de renvoyer a M. le Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de huit ours, les épreuves corrigées avec le manuscrit ou l'épreuve précédente.

Ils recevront gratis 50 tires a part de leur article. Ils sont invités à faire connaître sans délai s'ils désirent en recevoir un plus grand nombre (50 au maximum), a leurs frais cl conformément au tarif. Ce tarif ne vise que l'impression typographique , il ne concerne point les planches, dont le prix peut varier considérable-' ment. Toutefois, il importe de dire que, pour les exemplaires d'auteurs, les planches seront comptées strictement au prix de revient.

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Ce texte doit être conforme aux règles suivantes :

1° On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique ou botanique adoptées par les Congres internationaux de zoologie et de botanique;

2° On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour les indications bibliographiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congres ou par le Zoological Record de Londres ;

3° Les noms géographiques ou les noms propres empruntés a des langues qui n'ont pas l'alphabet latin seront transcrits conformément aux règles internationales adoptées par les Congres de zoologie ;

4° Tout nom d'être vivant, animal ou plante, commencera par une première lettre capitale ;

5° Tout nom scientifique latin sera imprimé en italiques (souligné une fois sur le manuscrit).

MM. les Auteurs d'articles insères aux Archives sont instamment priés de renvoyer a M. le Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de huit jours, les épreuves corrigées avec le manuscrit ou l'épreuve précédente.

Ils recevront gratis 50 tires a part de leur article. Ils sont invites a faire connaître sans délai s'ils désirent en recevoir un plus grand nombre 130 au maximum), a leurs irais et conformément au tarif. Ce tarif ne vise que l'impression typographique ; il ne concerne point les planches, dont le prix peut varier considérablement. Toutefois, il importe de dire que, pour les exemplaires d'auteurs, les planches seront comptées strictement au prix de revient

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