CARACTÈRE DE LA FONTAINE. 27
voyez, notre La Fontaine. C'est lui qui, venant encore à Paris pour solliciter les juges à propos d'unprocès, s'arrête à une lieue de Paris chez un ami, s'y trouve bien parce que cet ami aimait la littérature, et « par le de vers toute la nuit. » Il arriva trop tard ; ne put voir aucun juge. On lui en fit reproche. Il répondit qu'il n'était point fâché de n'avoir trouvé personne ; qu'aussi bien, il n'aimait pas à parler affaires. — Que voulez-vous? Pourquoi lui avait-on parié de vers?
Et pourquoi aussi y a-t-il des auteurs si attachants qu'on en oublie de manger, et où l'on loge? Est-ce sa faute? Il se trouve à Cléry-sur-Loire et va visiter l'église où l'on voit le tombeau de Louis XI. Cela le met en goût de réflexions sur l'histoire, et justement, comme il a toujours des livres dans ses poches, il trouve sur lui un petit Tite-Live (1). Il se met à lire, rentre en ville, pénètre dans un hôtel qui n'est pas celui où il est descendu, va se promener dans le jardin, toujours son livre aux mains. « Il s'en fallut peu, dit-il luimême, que je me commandasse à dîner... Je m'attachai tellement à ma lecture qu'il se passa plus d'une heure... Un valet m'avertit de ma méprise. » — Tout cela c'est la faute de Tite-Live.
Ce sont ces distractions qu'un de ses contempo(1)
contempo(1) historien latin.