CONCLUSION.
LA DERNIÈRE PENSÉE DU POÈTE.
La jeunesse est le temps des rêves qu'on fait pour soi, la vieillesse est le temps des rêves qu'on fait pour les autres. Si nous cherchons à nous figurer ce que rêvait, en ces jours d'automne où l'âme se recueille, le poète des petits et le consolateur des humbles, nous le trouverons sans peine, après ce que nous avons lu de lui ensemble. Un âge d'or sans oisiveté et sans piège, un âge d'or non créé pour l'homme, comme une épreuve, mais fait par l'homme, et mérité par lui, parce qu'il le fait tous les jours ; un monde où les petits sont heureux parce qu'ils sont devenus sages, prudents, laborieux, économes, charitables, et se soutenant les uns les autres ; un monde où l'on travaille librement et volontairement par goût du travail luimême et de la dignité qu'il comporte ; un monde où l'on s'épargne, où l'on s'entr'aide; un monde où l'on s'aime ; un monde de concorde, de paix,