SON AMOUR POUR LES PETITS ET LES FAIBLES. 99
Ils n'ont devant les yeux que des objets d'horreur,
De mépris d'eux et de leurs temples, D'avarice qui va jusques à la fureur. Rien ne suffit aux gens qui nous viennent de Rome :
La terre et le travail de l'homme Font pour les assouvir des efforts superflus.
Retirez-les : on ne veut plus
Cultiver pour eux les campagnes. Nous quittons les cités, nous fuyons aux montagnes ;
Nous laissons nos chères compagnes ; Nous ne conversons plus qu'avec des ours affreux, Découragés de mettre au jour des malheureux, Et de peupler pour Rome un pays qu'elle opprime.
Quant à nos enfants déjà nés, Nous souhaitons de voir leurs jours bientôt bornés : Vos préteurs au malheur nous font joindre le crime. Retirez-les ; ils ne nous apprendront
Que la mollesse et que le vice ;
Les Germains comme eux deviendront
Gens de rapine et d'avarice. C'est tout ce que j'ai vu dans Rome à mon abord.
N'a-t-on point de présent à faire, Point de pourpre à donner? c'est en vain qu'on espère Quelque refuge aux lois ; encor leur ministère A-t-il mille longueurs. Ce discours, un peu fort,
Doit commencer à vous déplaire.
Je finis. Punissez de mort
Une plainte un peu trop sincère. » A ces mots, il se couche ; et chacun étonné Admire le grand coeur, le bon sens, l'éloquence