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mark et, en 1866, le Hanovre, l'électorat de Hesse, le grand duché de Nassau, la ville libre de Francfort n'ont-ils pas eu le même sort. Il y a un mois à peine le grand duché de Luxembourg a failli y passer à son tour, et dans un discours violemment applaudi, un Allemand bien connu, M. Von Siebel, a développé les motifs qui pourraient amener son gouvernement à s'annexer la Belgique.
La lecture des journaux d'outre-Rhin nous a d'ailleurs édifié complétement à ce sujet (1), aussi pouvons-nous affirmer que le chauvinisme français, dont M. E. Leclercq s'est moqué si agréablement dans un volume de 219 pages, n'est que le faible écho d'une effervescence passagère auprès de la rage chauvine et calculée de toutes les feuilles allemandes.
Pour nous, enfin, la cause de l'Allemagne est jugée; si un jour notre ciel politique devient sombre, nous savons, au moins, de quel côté viendra la tempête.
(I) Il y a quoique jours, un journal de Berlin, l'Industrie Zeitung, a publié un long article pour démontrer « que la » Hollande et la Belgique sont ce qu'elle appelle les frontières » naturelles du nouvel empire mussien, et que les riches res» sources de ces deux pays atteindront aculement leur veri» table developpement lorsqu'elles seront exploitées par le » pays auquel elle revien ent de droit.