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Le télégraphe nous apportait, il y a huit jours à peine, la nouvelle suivante :
On signale un acte de cruauté inouï commis par les Prussiens à Hauteville sur une ambulance française ; neuf médecins et infirmiers ont été massacrés malgré les insignes dont ils étaient porteurs.
Et comme opposition à toutes ces infamies, nous lisons ce qui suit dans le Courrier de Bretagne :
« M. l'agent consulaire des États-Unis d'Amérique à Lorient, chargé des affaires de la Confédération germanique du Nord, a demandé à M. le sous-préfet d'être autorisé à délivrer des vêtements chauds aux prisonniers allemands internés dans la citadelle de Port-Louis.
» Le gouvernement de Bordeaux consulté a fait cette noble réponse :
» L'abominable conduite des Prussiens sur notre territoire commanderait les plus cruelles représailles à leur égard.
» Faites sentir au consul des États-Unis, en l'autorisant à distribuer des vêtements chauds envoyés d'Allemagne, que la France, même au milieu de ses revers, reste supérieure à ses ennemis, et que la pitié l'emporte sur le mépris que lui inspirent les pratiques d'une race sans foi et sans honneur. »
La Patrie de Bruges, qui a publié plusieurs