I<j8 J/AUT MODERNE
sa bête à pain. Une seule figure nie gâte ce tableau, celle du mineur mélodramatique, assis, dans le charbon, la têtesurses poings. M. Roll avait évité l'emphase humanitaire où je craignais avec un tel sujet de le voir sombrer, ses gendarmes,- accomplissant tranquillement l'inintelligente tâche qui leur est confiée, étaient excellents ; pourquoi diable faut-il qu'il ait sacrifié aux besoins de la scène, en posant cet inutile charbonnier, sur l'affiche, en vedette, au premier plan ?
Sous cette réserve et, en dépit d'un dessin un peu mou parfois, la Grève de M. Roll est brave. Il a osé peindre, sans cold-cream et sans jus de cerise, de pauvres gens. Il va s'entendre dire qu'il fait de la peinture « canaille » et qu'il manque de goût. Il sera fier, je l'espère, d'être jugé, bêtement, ainsi.
En revanche, M. Bastien-Lepage peut être bien assuré que ces attaques ne s'appliqueront pas à sa peinture. L'éternel modèle qui lui sert à représenter, sous les traits d'une femmme, ses récoltes de Tommes de terre et ses Foins, est, par extraordinaire, cette année, debout. Je sais gré à M. Lepage d'avoir bien voulu, pour, une fois,.varier la pose. Le vêtement de sa Jeanne d'Arc est le même que celui dont il use pour habiller ses fausses paysannes. Ce ne sont pas de vraies nippes de pauvresses, mais bien de gentils haillons fabriqués par