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Titre : Le Foyer : industrie, littérature, théâtre / propriétaire gérant : Lescuyer fils

Éditeur : Lescuyer fils (Paris)

Date d'édition : 1867-05-04

Contributeur : Lemercier de Neuville, Louis (1830-1918). Directeur de publication

Contributeur : Cochinat, Victor (1819-1886). Directeur de publication

Contributeur : Baralle, Alphonse. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776890r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32776890r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 666

Description : 04 mai 1867

Description : 1867/05/04 (A10,N18).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5437070m

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-964

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/09/2008

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PRIME! B^ 1867

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I»-A-:E&IS

CHRONIQUE DE LA SEMAINE

THÉÂTRE-IMPÉRIAL LYRIQUE ROMÉO ET JULIETTE, opéra en cinq actes, paroles de MM. Jules . Barbier et Micbel Carré, musique de Ch. Gounod.

Le Théâtre-Lyrique vient d'obtenir un très grand succès, succès mérité cette fois, et pour les paroliers, pour lesquels nous ne nous sommes pas toujours montré très tendre, et pour le compositeur qui, cette fois, a retrouvé tout entières, ses larges inspirations de Jfaust.

Roméo et Juliette, cette éternelle chanson de l'amour, si vieille et pourtant toujours si jeune, était peut-être le drame de Shakespeare qui pouvait le plus facilement être transformé en grand opéra. De toutes parts la passion déborde, et les situations dramatiques se pressent de telle sorte que, le compositeur n'a qu'à choisir. Par bonheur, M. Charles Gounod a l'habitude d'avoir la

main heureuse, et cette fois encore sa nouvelle partition est un véritable chef-d'oeuvre. ' ,

Nous ne ferons pas l'analyse du livret de MM. Jules Barbier et Michel Carré. Ces messieurs ont suivi pas à pas la vaste conception shakespearienne, élaguant seulement les scènes parasites au point de vue d'une oeuvre musicale, et se préoccupant surtout des situations. Le dénouement seul a été assez largement amputé. La pièce finit après la mort des deux amants de Vérone et coupe toute la fin du drame : nous le regrettons, il y avait là ample matière à un de ces beaux choeurs dont M. Gounod possède si bien le sec-ret.

Roméo et Juliette, arrangé en livret d'opéra, est une bonne oeuvre, et bon nombre de vers pourraient être cités, ce qui est rare en pareille matière; on sent que les arrangeurs ont été influencés, peut-être malgré eux, par la grande oeuvre de Shakespeare. Quant à la part du compositeur, elle est immense et, hâtonsnous de le dire, aussi complète que possible. L'ouverture est d'une forme originale. M. Gounod a adopté le procédé employé par Meyerbeer dans Struensée et dans le Pardon de Ploërmel, c'està-dire qu'il s'est servi alternativement de l'orchestre et des voix. Seulement, cette fois, le rideau se lève pour nous faire assister au prologue du drame qui va se jouer, prologue qui existe dans l'oeuvre shakespearienne et que nous trouvons dans l'excellente traduction de M. François-Victor Hugo :

Deux familles, égales en noblesse,

Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,

Sont entraînées par d'anciennes rancunes à des rixes nouvelles

Où le sang des citoyens souille la main des citoyens.

Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies

A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d'amoureux,

Dont la ruine néfaste et lamentable

Doit ensevelir dans leur tombe l'animosité de leurs parents.

Les terribles péripéties de leur fatal amour

Et les effets de la rage obstinée de ces familles,

Que peut seule apaiser la mort de leurs enfants,

Vont en deux heures être exposés sur notre scène.

Si vous daignez nous écouter patiemment,

Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance.

Ces paroles, ou quelque chose d'approchant, ont été mises en


LE FOYER

musique par M. Gounod, qui les a fait chanter par tous les personnages du drame, groupés d'une façon très artistique. Ce choeur simple et large est très beau et surtout très à effet.

Le choeur d'introduction rappelle un peu, comme facture, celui de la kermesse de Faust. Le motif des jeunes gens est bien coupé, celui des jeunes filles est aussi très original. Puis, vient l'air de Juliette et nn fort gracieux menuet chanté par Capulet, et dont

le refrain:

Allons, jeunes gens, Allons, belles dames,

est une charmante et gracieuse trouvaille.

Nous aimons moins l'air de la Eeine Mab, chanté par Mercutio. La délicieuse fantaisie du poëte n'a. inspiré ni les auteurs ni les compositeurs; tout cela est long et manque de gaieté et surtout de légèreté. Il y avait pourtant là une belle occasion de faire de la poésie ; nous regrettons que M. Gounod n'ait trouvé là qu'une mélodie assez ordinaire et un accompagnement d'orchestre en pizzicati qui n'a rien de bien neuf ni de bien original. Fort heureusement cela est bien vite effacé par le récitatif très réussi de l'entrée de Eoméo et une phrase charmante chantée par Mercutio. L'air est complété par le duo du baiser, une véritable perle musicale qu'on ne saurait se lasser d'entendre. Quant au finale, il est traité de cette façon magistrale qui a placé M. Gounod à la tête de la jeune école française, et on y retrouve avec plaisir le menuet de Capulet très adroitement ramené.

Le second acte, qui se passe dans les jardins de Capulet, débute par une introduction en sourdine; puis, vient après un court récitatif de Roméo, qui amène le grand air du ténor :

Ah! lève-loi, soleil, fais pâlir les étoiles.

Air tout plein de passion et de douce rêverie. Du reste, l'amour plane dans l'air pendant tout cet acte, tout rempli de douce volupté. Le duo qui en est la péroraison est charmant d'un bout à l'autre, mais nous devons surtout les plu3 grands éloges au passage qui amène le finale :

De cet adieu, si douce est la tristesse,

Que je voudrais te dire adieu jusqu'à demain !

passage pendant lequel est ramené à l'orchestre le gracieux motif du duo du baiser du premier acte.

Le troisième acte commence dans la cellule de frère Laurence. Le trio de la bénédiction, bien que rappelant un peu celui des Huguenots, est large et d'un très bon sentiment religieux, mais la scène change bientôt, et le page de Roméo, bravant les valets de Capulet, chante devant le palais même une délicieuse sérénade qui sera bientôt populaire. Le refrain surtout est adorable ; puis vient la grande scène du combat dans laquelle nous avons surtout remarqué le défi de Tybalt et le choeur de la bataille, bruyant et brillant, et qui termine cette troisième partie de la façon la plus complète.

Le quatrième acte est le moins heureux; pourtantnous citerons le duo chanté par Roméo et Juliette, scène adorablement écrite, et pour laquelle; d'ailleurs, le compositeur devait conserver toute son inspiration juvénile ; la phrase

Non ce n'est pas le jour, Ce n'est pas l'alouette,

est d'une poésie qui va à l'âme.

Signalons encore le trio et la grande scène du frère Laurence et de Juliette, scène traitée d'une façon très dramatique. —Nous aimons moins la marche nuptiale et surtout l'air de danse qui la suit. Après cela, c'est peut-être la faute des danseuses dû Théâtre-Lyrique. Ne vaudrait-il pas mieux couper tout à fait les

divertissements que d'offrir, sous prétexte de ballets, ce triste échantillon de la chorégraphie française?... L'air de Capulet est d'une bonne couleur et l'accompagnement d'orgue d'un très bon effet. Le cinquième acte ne se compose guère que d'un morceau pour orchestre seul : Le Sommeil de Juliette, et du grand duo de la Mort. Ici nous n'avons que des éloges à adresser, M. Gounod s'est élevé à la hauteur de Shakespeare. C'est grand comme la création même.

Telles sont nos impressions à la suite d'une première audition ; quand nous aurons de nouveau entendu le nouvel opéra, nous examinerons plus en détail cette partition que nous n'hésitons pas dès aujourd'hui à placer sur le même rang que Faust, avec cette différence toutefois que, dans Eoméo Q% Juliette ^&.Go\xnoà, plus maître de lui, s'est montré beaucoup plus scénique et, suivant le conseil de Grétry, a beaucoup plus souvent mis la statue sur le théâtre et laissé le piédestal dans l'orchestre, sa véritable place.

L'interprétation a été de tout point splendide. Jamais Mme Carvalho n'avait compris un rôle comme elle vient de le faire pour Juliette. Elle s'est montrée cette fois aussi parfaite comédienne que cantatrice de premier ordre. Impossible de faire plus et mieux. Il y a dans toute cette création un mélange de candeur et de passion au-dessus de tout éloge. C'est bien là la Juliette rêvée parle poète.Quant à la partie musicale, nous n'avons qu'un mot à dire : admirable ! Aussi le succès n'a-t-il pas manqué, bouquets et rappels ont été prodigués à Mme Carvalho aux applaudissements de la salle tout entière.

Nous serions injuste si nous ne nommions pas, auprès de la cantatrice, son partenaire M. Michot, qui, cette fois, a pris une revanche éclatante de toutes ses défaillances. M. Michot semble avoir retrouvé cette belle voix que nous applaudissions de si bon coeur lors de ses débuts au boulevard du Temple, et de plus, il est tout à coup devenu comédien ; ses gestes sont bons, et le rôle de Roméo est parfaitement composé. Bravo, M. Michot, voilà une véritable création.

M. Troy a très bien joué et chanté le rôle de Capulet; sa grande scène du quatrième acte lui a valu de légitimes applaudissements; citons aussi la façon charmante dont il a détaillé le menuet du premier acte.

M. Cazaux a tiré tout le parti possible du rôle de frère Laurence. Nommons encore M. Puget, très bien placé dans le personnage de Tybalt, et M. Barré, un Mercutio très agréable.

Mlle Daram est très gentille sous les traits du page Stéphano et elle a chanté d'une façon ravissante la sérénade du troisième acte :

Que fais-tu, blanche tourterelle Dans ce nid de vautours ?

Quant à Mme Duclos, elle n'a que quelques vers à chanter, elle a trouvé moyen de se faire remarquer... à son désavantage.

Nous ne terminerons pas sans féliciter M. Carvalho pour la mise en scène de Eoméo et Juliette; décors et costumes sont magnifiques ; il y a aussi au troisième acte un combat parfaitement réglé. Donc, un seul mauvais point pour le ballet. Après cela c'est si peu de chose, que ce n'est pas la peine d'en parler.

ALPHONSE BARALLE.

THÉÂTRES DE PARIS

PORTE-SAINT-MARTIN LA CLOSER1E DES GENÊTS, drame en cinq actes, de FrédéricSoulié.

La Closerie des genêts a parfaitement réussi, et nous ne pouvons que féliciter M. Marc Fournier des reprises heureuses qu'il vient de faire de


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nos anciens drames les plus applaudis. Certains passages ont vieilli; la scène de justice est l'enfance de l'art; mais, somme toute, le drame est encore intéressant. MM.Vannoy, dans Dominique, et Bousquet, dans Pornic, ont eu les honneurs de la soirée avec Mme Vigne, excellente dans le rôle de Léona.

MM. Brindeau(Montéclain), Deshayes (Kérouan) sont suffisants. M. Montai joue un amoureux comme un traître, et Mlle Rousseil, dans Louise, joue faux et sans aucune émotion. Mlle Manvoy est bien jolie.

E. ADAM.

DÉLASSEMENTS COMIQUES.

RÉOUVERTURE.

Aujourd'hui samedi, les Délassements doivent rouvrir d'une façon sérieuse, sous la direction de MM. E. Hugot et Péters, dit Maillot.

Voilà donc enfin un des jeunes enfants de la liberté des théâtres qui va être dirigé par la main habile et expérimentée de deux hommes experts, deux vrais artistes, chacun dans leur genre.

Ils ont commencé par faire un tour de force digne des élèves de M. Paz, en montant, dans l'espace de quatorze jours, (ils ne dorment donc pas ?) un spectacle complètement inédit.

Messieurs les Coiffeurs, pièce en trois actes, de M. E. Hugot... naturellement...

L'auteur du Carnaval des Blanchisseuses pense que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même !

Parmi les dames chargées d'enlever Messieurs les Coiffeurs., nous avons remarqué les noms de Mmes Anna, Fanny-Méry, H. Monnier et Gottin.

On m'a dit le plus grand bien de Mme Cottin.

Fanny-Méry et H. Monnier sont deux... jeunes et belles connaissances que l'on reverra avec plaisir.

- Quant à Anna, une ancienne bien connue et bien appréciée aux premiers Délassements, elle a quitté les Nouveautés où Mme Albine de l'Est, qui ne tient pas plus à ses pensionnaires que le succès ne tient à elle..., n'a pas eu le bon esprit de la fixer.

— Ah ! madame, auriez-vous, par hasard, trouvé Anna par trop forte ?... Elle empêchait peut-être le public de vous voir !

Dans la moins belle moitié... des artistes, nous citerons :

Chambly, quf n'a pas eu l'occasion de faire sa trouée au Palais-Royal.

Ce n'est pas chose facile que de se mettre en évidence au milieu des pensionnaires de MM. Dormeuil et Plunkett.

— Quels jolis farceurs 1... à commencer par Prosper et à finir par Lassouche.

Lomond, Rubel, Auber, trois vieux de la vieille chevronnés par le succès.

Les Baigneuses, de M. Prévost, nous montreront des minois très réussis, et Monlbars, un Sainville appelé à faire sensation.

Le prologue d'ouverture a été composé en deux heures un quart, par Albert Glatigny, le poète improvisateur à la mode.

Peu importe le temps! Nous l'avons lu, et nous pouvons sans crainte prédire un très grand succès... comme il le mérite.

Interprètes : Mmes Cottin, H. Monnier et Marie Dupuis. la charmante fille de Mme Dupuis, la seule artiste qui soit aux Nouveautés.... avec Jeanne !...

Marie Dupuis travaille sérieusement, et elle arrivera.

Pour cela, elle n'a qu'à prendre modèle sur sa mère.

Le chef d'orchestre se nomme Passe-Partout.

Serait-il parent avec l'illustre chef des Invincibles, de Gustave Aimard ?

M. Drouville, ex-directeur d'Orléans, a été choisi par MM. Hugot-Péters pour régisseur général.

Vous le voyez, chers lecteurs, ici pas un homme.... tous des artistes ! !

JULIEN DESCHAMPS.

THÉÂTRE DÉJAZET

LES PRÉS SAINT-GERVAIS (reprise), A QUOI EXPOSE L'EXPOSITION (première représentation).

Le Théâtre Déjazet vient de renouveler complètement son affiche. Aux Vacances de l'amour vient de succéder la rentrée de la marraine bienfaisante du théâtre dans un de ses meilleurs rôles. Inutile de raconter l'accueil qui a été fait à la célèbre artiste; bouquets, couronnes, rappels,rien n'a manqué. En vojlà pour tout le temps de l'Exposition, avec les recettes au maximum. La pièce de M. V. Sardou a été revue avec plaisir, et nous serions bien surpris si elle ne trouvait en ce moment un très bon regain de succès. MM. Tourtois, Legrenay, Mmes Antony et Thévenin se font remarquer à côté de l'éminente comédienne. N'oublions pas non plus Mme Boisgontier, toujours si amusante, si en dehors dans le rôle de Mme Nicole.

A quoi expose l'Exposition, nouvelle folie vaudeville de M. Amédée de Jallais, termine très gaîment ce spectacle. C'est une de ces pochades qui se peuvent à peine raconter, mais qui ont le privilège de dérider la salle tout entière. Un bourgeois, M. Pantruchon, a imaginé de créer, pendant l'Exposition, une table d'hôte à prix fixe; seulement, grâce à un système à lui, le dîner de trois francs reviendra au consommateur à vingt francs et plus. La maison est bientôt envahie par un essaim de jolies filles de tous pays qui pourraient bien envoyer Pantruchon dans une maison d'aliénés, quand, pour comble de disgrâce, s'introduit chez lui un sauvage de la plus belle apparence. Or, cet être peu civilisé et quelque peu anthropophage, veut dîner de Pantruchon lui-même, elle malheureux gargotier, par occasion, pourrait passer un très mauvais quart-d'heure, si sa nièce Lucie ne s'offrait pour être mangée à la place de son oncle. Le sauvage, on le devine, est un faux sauvage; c'est un amoureux qui n'a pas trouvé d'autre moyen de se faire agréer comme mari. Tout cela est d'une folie impossible, mais on rit et on est désarmé. Ajoutons, pour être juste, que bonne part de succès est due à Oscar, très amusant dans Pantruchon ; à Daubray, d'un comique achevé, dont le rôle d'Atesbrade, et enfin, à Mmes Lemonier, Leroux, Blanc, Gérard, etc., etc., toutes plus gentilles les unes que les autres dans leurs costumes de toutes les nations.

ALPHONSE BAR ALLE.

THÉÂTRE LAFAYETTE.

UN COEUR D'ARTISTE, drame-vaudeville en trois actes, de M. Francis

Tourte.

LA GRÈVE DES BLANCHISSEUSES, vaudeville en un acte, de

M.Jouhaud.

Le succès semble avoir élu domicile au Théâtre Lafayette. Je ne dis pas cela pour les pièces do M. Francis Tourte, — il s'en faut, — mais le drame de M. Ducange, Il y a seize ans, a fourni une bonne carrière. Il est vrai de dire que Mme et M. Desmont y ont été pour beaucoup.

Voir le drame de M. Francis Touste après celui de M. Ducange, c'est lire « Rocambole » après « Notre-Dame de Paris. » M. Francis Tourte ferait bien, je crois, de brûler tout son encens à Mercure, et de n'en pas distraire pour Melpomène. — Le public du moins y gagnerait ; et comme nous préférons de beaucoup des reprises intelligentes à ces pièces prétentieuses, bourrées de mots aussi creux qu'inutiles et ramassés dans tous les vieux mélodrames.

A un premier acte passable succède un second complètement faux. Du vaudeville on passe sans transition à la grosse pochade, pour arriver à un troisième acte qui n'est qu'une scène de carnaval. ■ Et pourtant l'interprétation a été bonne.

Gobert a joué avec naturel et chaleur, le rôle de Sastule.

Gothi a fait une bonne création de son rôle de Petit crevé.

Que dire de M. Charelli? comme chanteur, il possède une voix qu'il pourrait certainement cultiver, mais comme comédien... quel automate.

Mlle Léontine a été charmante dans le rôle de Juliette. Elle a de la naïveté, du coeur, un jeu très sympathique.

Nos compliments à Mlle Nelly ainsi qu'à Mme Diane.

La Grève des blanchisseuses est, je n'ose pas dire, un joyeux à-propos, la mienne ne s'étant pas encore refusée à me blanchir mes faux-cols, mais un joyeux vaudeville qu'a signé M. Jouhaud.

11 y a de la ga:eté, de l'entrain, qu'augmente encore le joyeux escadron féminin dans lequel nous avons surtout remarqué Mmes Demasthe, Nelly, Dervilliers.

Au moment de terminer, nous apprenons une bonne nouvelle que nous


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LE FOYER

nous empressons d'annoncer : Mme Ismenio répète en ce moment une

pièce en trois actes. Tant mieux pour le Théâtre Lafayette, tant mieux

pour le public.

HERVÉ JOUET.

ESQUISSES LITTÉRAIRES

IV

"William. Shakespeare

FRANÇOIS-VICTOR HUGO, TRADUCTEUR

II (suite).

« Goethe, prosterné devant Shakespeare, avoue pourtant que l'action d'Hamlet se complique d'incidents parasites qui nuisent à l'unité dramatique, et il propose d'élaguer : la guerre de Fortinbras avec le Danemark, l'ambassade que reçoit Claudius, l'expédition de Fortinbras en Pologne et son retour au dernier acte, l'arrivée d'Horatio de Wittemberg, le désir d'Hamlet d'y aller, le voyage de Laerte en France, le départ d'Hamlet pour l'Angleterre, les pirates qui le prennent, la mort des deux courtisans, etc., etc.

« On suit le conseil de Goethe, on coupe tous les détails qui font «longueur, » on arrache les broussailles où l'action s'accroche, on bouche les trous où elle tombe, on rase les obstacles de terrain qui la font dévier, on éventre en droite ligne ce fourré de scènes et de personnages où elle perd sa route, où elle tâtonne, où elle va et vient sans jamais arriver.

c Maintenant elle arrive ! Dès que le spectre lui a mis l'épée aux mains, elle va droit devant elle ; elle ne butte plus à chaque pas ; elle ne s'égare plus du nord au sud ; elle n'est plus séparée de son dénouement par des scènes inextricables. Hamlet n'est plus celui qui, ayant un devoir en Danemark, se laisse embarquer pour l'Angleterre, celui qui est ramené malgré lui par le hasard d'un pirate, celui qui s'arrête sur les chemins à voir dénier les armées, celui qui a cette longue hésitation pendant laquelle Laerte fait des voyages et Fortinbras des conquêtes. « C'est-à-dire qu'Hamlet n'est plus Hamlet. » Ainsi parle Auguste Vacquerie, et nous applaudissons à ces réflexions si sages, si justes, si énergiquement vraies, et nous ajoutons : Si les admirateurs de Shakespeare font de telles demandes et de telles coupures ; s'ils profanent ainsi le chef-d'oeuvre du poète, que feront donc ses ennemis et ses détracteurs ? Ils iront plus loin, ils supprimeront la scène des comédiens et les conseils d'Hamlet aux acteurs ; ils couperont à droite, ils couperont à gauche, et d'amputations en amputations, ils parviendront, comme Ducis, à tellement changer et corriger qu'il ne restera à! Hamlet que lé nom, et que de drame qu'il était, le chef-d'oeuvre type sera devenu tragédie banale autant qu'absurde, honnie des gens de bien et de toute individualité littéraire ayant encore au coeur un peu de foi et de croyance dans les grandes choses du passé, et de plus méprisée même par ceux-là pour qui l'école classique est un temple interdit aux profanes et qui ne pardonneront jamais, même au bon classique Ducis, d'y avoir introduit le géant romantique même en le mutilant, même en lui coupant la tête ! Car il y a une telle force, il bouillonne une telle sève dans l'oeuvre shakespearienne, que malgré ses blessures et malgré ses bourreaux, elle palpite et vit presque encore sous sa nouvelle forme. Ce n'est plus Hamlet, et pourtant, en dépit des trois unités dans lesquelles on a enfermé sa fougue, il existe encore et resplendit de tout l'éclat de sa puissance, éblouissant ceux-là mêmes qui le nient et ne veulent pas le voir !

Pour traduire un drame comme Hamlet, il faut l'admirer; l'admiration est la seule manière de bien comprendre une pareille oeuvre. De là, la force de M. F. Hugo ; de là, la faiblesse de la version Letourneur et de toutes celles auxquelles elle a

servi de type. Letourneur n'osait pas admirer franchement; il le dit lui-même dans la notice qu'il a publiée en tête de ses traducr tions. » La tragédie de Shakspeare (il n'osait même pas l'appeler un drame ou mieux encore une tragique histoire, titre adopté par le vieux "Will lui-même). La tragédie de Shakespeare est d'un genre tout à fait singulier, et, malgré la grande variété des compositions du poète, celle-ci se distingue de toutes autres par une physionomie particulière. Pour la bien juger, il faudrait entrer dans de longs détails. Nous nous bornerons à indiquer à nos lecteurs ce qu'en ont dit Voltaire et Marmontel. 'Sans doute, il faut se garder de prendre leurs jugements à la lettre ; ils ont parlé à!Hamlet avec légèreté et même avec injustice ; ils n'ont pas assez songé que, four juger Shakespeare, il faut tacher de se faire Anglais et de se dépouiller des idées littéraires dont nous sommes nourris.

Alphonse BARALLE.

{La mite au prochain numéro)

Cafés-Concerts cle 3?aris

BATACLAN.— On a profité, dans cet établissement, de la tolérance, j'allais écrire liberté, accordée aux cafés-concerts pour conserver le géant... et un géant fort ordinaire encore, un tout petit géant auprès d'un vrai, que nous connaissons et qui, sans bottes à talons, mesure deux mètres quarante-cinq centimètres; en le maquillant un peu, en lui posant sur la tête un chapeau de tambour-major, il pourrait mesurer un mètre cinquante de plus ! Voilà qui serait attrayant ; un géant de quatre mètres Voilà qui devrait faire le bonheur des dilettantes et surtout du Directeur du concert Bataclan.

Ajoutez au géant l'indien Siolgnal, et vous conviendrez avez nous que M. Paris à bien mérité de 1'... art, qu'il reçoive donc nos félicitations ce à sujet...

Maintenant arrivons aux artistes.

L'intrépide Bonnaire est toujours... intrépide; ses exercices sont vraiment merveilleux et produisent le plus grand effet.

Mathieu détaille avec beaucoup d'esprit et de finesse : les Conseils à ma fille; il joue avec L. Bertrand une petite opérette intitulée : la Barbe de Bétassons, il a de bons moments... mais en général il est un peu forcé...

L. Bertrand est faible, bien faible dans ladite opérette ; et ce n'est certes pas dans : Faut soigner ça, qu'il nous montrera les qualités que nous lui avons connues quand il était au théâtre.

Deparvillers est charmant, plein de naturel; il joue très bien un petit duo intitulé : Monseigneur le portier ! Mlle Heuzet lui donne très gentiment la réplique.

M. Firmin possède une belle voix et chante juste. ■

M. E. Michelle chante toujours : Tu vas me payer ça.

Mlle'Dufrény fait un effet énorme: elle paraît, on l'applaudit; elle chante, on l'applaudit ; elle sort, on l'applaudit et on la redemande; comment en serait-il autrement, elle a tout pour réussir : une voix puissante, bien timbrée et dont elle sait parfaitement se servir; ajoutez à cela qu'elle est jeune, jolie, gracieuse, vous vous expliquerez ses triomphes.

Rose-Marie est aussi l'objet d'ovations méritées; elle détaille ses chansons d'une façon remarquable; sa diction est nette et sa voix sympathique; en somme, c'est une des meilleures chanteuses comiques des concerts parisiens.

Amélie chante avec entrain et chic ! sa voix un peu criarde n'est cependant pas désagréable; elle dit gentiment : Jeanne la marseillaise.

Mlle Heuzet, déjà nommée à propos de Monseigneur le portier, mérite des compliments pour la façon dont elle interprète : Comme il V fait, •fait li !

MM. et Mlle Pisarello, Allemany, Elvira, sont d'excellents danseurs.

ALHAMBRA.. — Mme Goosz vient de terminer ses représentations; sa soirée d'adieu a été tris brillante, le public qui était venu en foule l'a chaleureusement applaudie et rappelée ; elle a chanté avec ce brio que vous lui connaissez : la Cuisinière bourgeoise, Y'audition de Mlle Brail-


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latoutcrin et un duo, M. et Mme Kokuardès... trois succès! Tout en joignant nos applaudissements à ceux du public, nous lui donnerons un petit conseil : que Mme Goosz s'observe, elle tourne un peu au pantin... A chaque instant on est tenté de croire qu'elle joue les Marionnettes ; cela peut être amusant, une fois par hasard, mais à la longue cela devient fatigant.

Victorine est l'idole du public, chaque morceau qu'elle chante est pour elle un succès 5 elle vient d'ajouter a son répertoire deux créations dans lesquelles elle s'est fait chaudement applaudir : Ça s' pourrait bien de MM. Baduel et A. Batifort, et : /' vas te V dire de A. Philibert et Wachs. Nathalie a fait aussi deux créations assez heureuses : la Noce à Lucile et la Reine du battoir.

Mlle Solanges vient de débuter avec beaucoup de succès dans Charles VI, l'Africaine, le Prophète et les Dragons de Villars; cette jeune artiste possède une voix magnifique et très sympathique, elle chante avec beaucoup de goût et de sentiment; elle connaît, quoique jeune, toutes les ficelles du métier, qu'elle n'en abuse pas. La tâche de Mlle Solanges était rude, elle arrivait après Mme Dommergue, une chanteuse d'un grand mérite, excellente musicienne et dont la voix est d'une fraîcheur et d'une pureté rares; Mlle Solanges est assurément moins bonne musicienne; elle chante moins bien que Mme Dommergue, et cependant elle a plus de succès que cette dernière qui en avait beaucoup ; cela tient à sa voix qui est beaucoup plus forte et plus sonore.

Une autre débutante, Mme Mary Nelson, a assez bien réussi; ses morceaux de débuts sont : le Premier qu' entrera l' s'ral N'y a rien de charmant comme un conscrit et une nouveauté : le Guide de l'étranger dans Paris, avec laquelle elle a fait beaucoup d'effet; il y a dans cette chanson un dernier couplet d'un effet énorme !

Mlle Blanche est une toute jeune fille qui commence et paraît remplie de bon vouloir; elle a la voix bien faible et puis elle a bien peur • du courage, Mademoiselle, de la persévérance et du travail, avec cela on arrive.

Arbault a fait, en même temps que Mme Goosz, ses adieux au public, et, comme elle, il a été chaleureusement applaudi, et c'était mérité. Ar■ bault est un artiste véritable, un peu paresseux, peut-être ; nous ne lui avons jamais entendu chanter une nouveauté ; il n'a pas fait une seule création pendant son séjour à l'Alhambra ; sont-ce les chansonnettes qui lui ont manqué, nous ne le croyons pas, car il y avait avec lui Collé et Philibert qui lui en auraient volontiers confié une ou deux; ses plus grands succès ont été : le Chiffonnier la loque, la Fête du pays ; J' viens d'hériter; Ma Lispeth; Brabançon-îe-Trombone.

Philibert a toujours beaucoup de bravos quand il chante Ma première semaine ;/' sais pas trop comment vous dire ça; le Grand voyage; le Violonneux; il vient de créer une chanson de genre, qui a été fort goûtée du public, elle a pour titre : C'est plus fort que moi.

Magnien est chanteur sérieux comme on n'en trouve pas beaucoup malheureusement, il a une voix fraîche, étendue, dont il sait bien se servir une diction très nette ; il ne chante pas seulement, il joue ses morceaux : le Vin bleu ; France et goléette, une création, musique de Dommergue; Ma mie Jeannette me trompait, une autre création ; paroles de A. Philibert, musique de Wachs, et Mon petit neveu, sont les chansons avec lesquelles il est le plus applaudi.

Un début très heureux aussi, c'est celui de M. Vignise, chanteur montagnard, une basse chantante très rare; belle voix très étendue, bien travaillée et dont il est bien maître. Il a chanté d'une façon très remarquable : l'air de la Calomnie du Barbier de Séville; celui du Siège de Corinthe; mais son plus grand triomphe a été : La mort du Christ, une oeuvre de maître, qu'il interprète on ne peut mieux.

En somme, si l'Alhambra a fait des pertes sérieuses en laissant échap. per Mmes Dommergue, Goosz et M. Arbault, il a fait de bonnes acquisitions, qui combleront un peu le vide fait par les fugitifs.

P. SCHAFF.

ALCAZAR D'HIVER, rue du Faubourg-Poissonnière. — Les soirées sont, comme toujours, variées et amusantes. A l'exception de deux ou trois artistes un peu faibles, le reste du personnel est véritablement hors ligne.

La véritable étoile de M. Joubert, à tous les points de vue, est certainement la charmante Marie Bosy. Elle a enlevé hier au soir le grand air d'Eléonore, dans le Trouvère, d'une façon splendide. Les cafés-concerts doivent s'estimer heureux quand ils possèdent de pareilles perles.

Mme Pitard, jeune et jolie brune, possède une fort belle voix de forte

chanteuse. Un peu plus de souplesse et de méthode et cette nouvelle artiste obtiendra certainement des succès unanimes et mérités.

Mme Noble nous a chanté deux bluettes avec son talent ordinaire. Nous avons fait comme toujours, nous l'avons applaudie.

Suzanne Lagier s'est fait entendre deux fois. Elle a, dit-on, 150 fr. par soirée... (?)... C'est cher !

Miss Burken chante en anglais ou en allemand sur des airs anté-diluviens. Je me reconnais incompétent. L'oreille est peu flattée. Quanta la diction, les nombreux étrangers de l'Exposition seront peut-être plus heu- * reux que moi, s'ils comprennent.

Kadoudjah, l'Africaine, nous a fait entendre un air hispano-arabe qui doit contenir probablement l'histoire de ses amours avec Mohamed-benFassa, l'heureux officier de turcos. Voir pour plus amples renseignements le touchant épisode fantaisiste de Léon Cladel dans le Masque du 2b avril. Vous y verrez « la femme à l'oeil doux et farouche, (?) à la voix de métal,, etc., etc., » portrait complet, rien n'y manque.

Plessis, depuis quelques jours seulement à l'Alcazar, est appelé à occuper d'ici peu la première place parmi nos chanteurs comiques. Plessis est un grand et beau garçon, élégant dans sa tenue et brun comme un méridional. Sa voix, sans être d'une force extrême, porte bien juste et commande là sympathie. Plessis possède le grand moyen d'essuyer une larme, qu'il a provoquée, par un fou-rire insensé, irrésistible. Nous ne vous souhaitons pas bonne chance, cher monsieur, vous n'en avez plus besoin.

Pauli continue à être très amusant dans le Garçon charcutier.

Leter a chanté, avec la belle voix que vous lui connaissez. Ne jouons pas avec le coeur, de Darcier.

Nous n'avons plus rien à ajouter à la gloire et au succès d'Albert Glatigny. Il est impossible de faire voltiger plus gracieusement l'esprit et la poésie de l'improvisation à travers les rimes insensées et saugrenues que lui jette un public souvent très mêlé.

Il n'y a plus rien à dire non plus au sujet des frères Price. Tout le monde les connaît et les revoit avec plaisir. Un gros monsieur, qui se trouvait à mes côtés, s'est écrié à plusieurs reprises : « — Mâtinl... c'est épatanll » — L'exclamation est peut-être un peu risquée... mais bah! elle peut passer à une époque où M. Louis Veuillot se fâche parce ,qu'on le représente avec des ailes et une couronne ou cerceau... Pauvre Lune, va!... Mais chut!!!

Nous finirons par une bonne nouvelle : Mme Chrêtienno, l'artiste aimée de -l'Eldorado, est entrée à l'Alcazar et va prochainement continuer sa petite cueillette de lauriers.

Salut et bonne chance à la nouvelle pensionnaire de M. Joubert. Suzanne Lagier quitte, dit-on, la salle du Faubourg-Poissonnière.

BARDI.

Correspondance

LYON. — Eldorado. — Mon cher monsieur Baralle, pardonnez-moi si depuis quelque temps j'ai un peu négligé ma correspondance. — Je romps aujourd'hui le silence pour vous parler des adieux de Mme Busseuil-Goudesone. Ces adieux au public lyonnais ont eu lieu mardi dernier devant une salle comble et un succès sans rival : fleurs, bouquets, palmes et couronnes d'or, rien n'y manquait ; c'était tout simplement superbe. Nous ne nous rappelons pas avoir vu à Lyon d'adieux aussi remarquables ; il est vrai que Mme Busseuil était l'enfant gâtée du public lyonnais, et que c'est une artiste. Aussi tous ont-ils tenu à fêter la diva qui leur avait fait passer tant d'agréables soirées en chantant ses refrains populaires.

Mme Busseuil, pour satisfaire le public, a dû chanter huit chansons de son répertoire : « la Servante d'auberge ; — Philibert l'éternel ; — A Chaillot ; — La terrible Savoyarde ; — L'Amour, etc., elc. »

Nous avons remarqué un charmant rondeau fait exprès pour la circonstance, qui a été très applaudi et redemandé une deuxième fois dans la soirée. Ce rondeau a été composé par M. Arthur Lamy, l'heureux auteur de la Somnambule.

Mme Busseuil emporte toutes nos sympathies, et nous serons on ne peut plus heureux de la voir revenir parmi nous, car on ne se lasse jamais du vrai talent.

Nota. — Nous avons vu tomber de la loge du directeur deux couronnes d'or superbes, dont une était extraordinaire par sa grandeur ; serait-il pos-


LE FOYER

sible que la direction eût fait un pareil sacrifice, a Qu'en pensez-vous ? »

j'en doute ; et moi qui connais M. Surian, directeur, — Je me l'demande!

l'demande!

A vous. — LANGLOIS.

TOULOUSE. — Cher confrère, depuis quelques jours, nous avons à notre Pré-Catelan un artiste de beaucoup de mérite, et qui obtient chaque soir les applaudissements unanimes de toute la salle ; cette artiste est Mme Busseuil-Goudesone.

Elle a donné sa première représentation samedi dernier avec un très grand succès. Le lendemain, il ne s'agissait que d'elle dans la ville. Au cercle, au café, chacun se demandait : Avez-vous entendu Mme Busseuil chanter : « A Chaillot. »

Mme Busseuil nous a chanté : o La Somnambule extra-lucide, — A Chaillot, — et la Petite curieuse, » trois chansons, trois types différents, toutes trois dites avec beaucoup de verve, d'esprit et d'entrain.

Que votre journal me serve donc pour lui adresser mes compliments sincères, ainsi que ceux de tous nos abonnés dont je suis l'interprète. Je finis en disant que Aime Busseuil-Goudesone est, à notre avis, non-seulement une artiste hors ligne, mais une femme d'esprit et une diseuse dont la rivale serait difficile à trouver. Nos compliments à Mme Daubèze, directrice du Pré-Catelan, qui a fait de grands sacrifices pour engager cette artiste, et espérons qu'elle saura nous la conserver longtemps.

Agréez, etc., Ch. DOUBLEMARD.

P. S. — Vous recevrez pour votre prochain numéro un compte rendu sur toute la troupe.

MONTPELLIER, 30 avril. —Malgré les représentations de Debureau et celles de Mme Judith, qui a joué avec grand talent Maison neuve et la Fiammina, le théâtre reste désert. Cela tient aux splendides soirées de printemps qui font préférer la promenade au théâtre, où la chaleur commence déjà à se faire par trop sentir.

Demain mercredi, première représentation de la troupe arabe dite des Beni'ZOug-zoug, et jeudi, au bénéfice de Mme Bressy, jeune premier rôle, la première des Idées de Mme Aubray.

Casino. — Marguerite Baudin, appelée à Lyon par un engagement, n'a pu donner ici que quelques représentations. On l'a fort applaudie dans la Sultane favorite, et surtout dans Amour et bon vin. Mais, de l'avis de tous ceux qui l'ont connue, il est un fait avéré, c'est que si Marguerite n'a rien perdu, elle n'a aussi rien gagné depuis son avant-dernière apparition chez nous. On a trouvé qu'elle ne chantait plus avec le même feu, avec la même énergie, on disait qu'elle cherchait à retenir sa voix, etc.

Marguerite a été remplacée par Mlle Blanche Gandon, une mignonne jeune fille aux allures piquantes qui n'a pas obtenu tout le succès qu'elle était en droit d'attendre d'un public appréciateur comme le nôtre. Ses toilettes excentriques, son chignon impossible et disgracieux ne plaisent pas ici. Du reste, Mme Gandon n'a paru que deux jours; mais, dès qu'elle sera remise d'une légère indisposition qui la force à garder la chambre, elle prendra sa revanche, je me plais aie croire. Alors seulement, je vous donnerai une appréciation plus étendue sur cette jeune chanteuse qui est réservée à un bel avenir.

Une jeune et jolie chanteuse, chez qui toutes les qualités se trouvent réunies, c'est Mlle Julienne, qui a obtenu du premier coup toutes les sympathies du public.

Figurez-vous une grande et jolie femme, à la taille svelte et élancée, à la démarche coquette et gracieuse, une poétique création de Werther; des yeux grands et expressifs, un front très découvert,—signe d'intelligence, — une bouche délicieuse, des dents plus blanches que le lait, un profil gracieux et une oreille, véritable chef-d'oeuvre de petitesse et de perfection. A ces diverses qualités de la femme, ajoutez une excellente diction un jeu correct, une habitude de la scène, qui ne s'acquiert ordinairement qu'avec le temps, mais que cette jeune artiste possède à fond ; un répertoire grandement fourni en nouveautés, des toilettes aussi riches que variées, aussi variées qne de bon goût, et vous aurez par à peu près une esquisse de Mlle Julienne.

Je ne vous surprendrai pas en vous disant que fleurs, bouquets couronnes, applaudissements et rappels viennent chaque soir remercier la jeune chanteuse du plaisir qu'elle procure.

Mlle Eugénie Lebourg, la plus ancienne des pensionnaires du Casino devrait, ce nous semble, varier un peu son répertoire. Du reste, elle est toujours applaudie.

Mme Fanny Bouchez est une artiste élevée à bonne école, qui a une voix très sympathique dont elle se sert délicieusement.

Mlle Marie Ribat a de jolies toilettes, un répertoire assez varié, de la chaleur et du brio. Nous l'engageons à ne plus chanier la Déesse du boeuf gras, qui n'est pas du tout dans ses moyens. Nos compliments pour sa danse échevelée et pas du tout... morale.

Mme Léonie a débuté hier. C'est une jeune et belle fille, une commançante inexpérimentée qui doit beaucoup travailler pour parvenir.

DIAVOUNO.

LE HAVRE. —Deux artistes fort goûtés du public, MM. Gilland, ténor, et Fussy, baryton, ont terminé la semaine dernière leur engagement. C'est au bruit de sympathiques bravos qu'ils se sont retirés. Ils avaient l'un et l'autre, par leurs bons services, justifié le témoignage des regrets occasionnés par leur départ.

Samedi dernier, MM. Léonard, ténor, et Ytrac, baryton, engagés pour les remplacer, se produisaient devant notre public.

M. Léonard s'est fait connaître à ses auditeurs par l'air de la Dame blanche, * Ah ! quel plaisir d'être soldat, » qui est tout à fait dans ses moyens et qui lui a valu un franc succès. L'impression laissée par cet artiste, dans le quatrième acte de la Juive, lui a été moins favorable. Sa voix, quoique suffisamment étendue, manque un peu d'ampleur pour ces morceaux du grand répertoire, et elle aurait besoin d'être plus assise. Depuis, M. Léonard a chanté la cavatine d'Anne de Boylen, l'air de Kénil~ ivorth et la cavatine de Jérusalem, que son prédécesseur, M. Gilland, disait d'une façon très remarquable. Sans produire le même effet que ce dernier, M. Léonard a cependant réussi à se faire chaudement applaudir, et nous pensons qu'il est appelé à tenir très convenablement son emploi.

M. Ytrac, jeune chanteur, extrêmement bien doué sous tous les rapports, s'est posé en maître par le bel air o d'Iago, » d'Othello, quidi'avait jamais été aussi bien chanté à l'Alcazar depuis le départ d'Alberti. Les airs du Trouvère, de la Favorite, la cavatine de Dom Sébastien, quelques romances bien choisies, Tu n'aimes plus, Vendue, ont complété l'oeuvre si brillamment ébauchée, et M. Ytrac a, dès son début, pris pleinement possession des bonnes grâces du public.

La voix de cet artiste est d'un timbre agréable, bien posée, l'émission est facile et la méthode correcte. M. Ytrac, qui a obtenu un prix de chant au Conservatoire, est d'ailleurs l'élève d'un des premiers professeurs de notre époque. Avec un peu plus de rondeur dans le médium et de gravité dans le registre du bas, ce serait un chanteur d'élite. Au reste, M. Ytrac est fort jeune, et ces qualités complémentaires, il peut certainement les acquérir par l'étude.

Mardi, la direction présentait une forte chanteuse pour compléter son trio d'artistes lyriques pouvant aborder le grand répertoire. Mlle Juliette, qui vient pour tenir cet emploi, a de la tenue, une remarquable aisance en scène; sa voix, brillante dans les notes élevées, est un peu sourde dans les notes graves. La musique de Verdi, extrêmement accentuée, rend cette légère imperfection plus sensible, et c'est précisément dans l'air du Trouvère, « La nuit est calme et sereine, » et dans le duo du Miserere, que Mlle Juliette s'est fait entendre pendant cette première soirée, qui lui a cependant été très favorable, car le public l'a applaudie et bruyamment rappelée à plusieurs reprises. Le beau trio du même opéra, chanté par MM. Ytrac, Léonard et Mlle Juliette, a eu quelques faiblesses. Mais ne soyons pas trop exigeants, car peu de théâtres de province peuvent offrir à leurs spectateurs un ensemble supérieur.

RlOUVElEfêT DES ARTISTES LYRIQUES

M. Virgnise et Mlle Fernande sont engagés à l'Alambra.

M. Bromet est engagé à l'Alcazar du Havre.

Mlle Marguerite Werbeck est engagée à l'Alcazar de Marseille.

M. Henri Voury est engagé à Niort.

Mlle Berthe est engagée à Mpurmelon-le-Grand.

M. Demery est engagé à Nantes.

M. Bargeron est engagé à l'Eldorado de Rouen.

M. Chazot est engagé au Casino de Saint-Étienne.

Mlle Clémence Sasse est engagée à Varsovie.

Café des Ambassadeurs, (Champs-Elysées).

Direction : M. Doudin.

Artistes : — MM. Vandenesse, Marcel, Roux, Danneval, Andrieux, Arbat.

Mmes Colombat, Rosita, Duprasny, Saint-Louis, Rosalia Lopez, Anna Gabriel, Amélie Darcemont, Julia, Marcelle, Hellena, Ventura.

Orchestre composé de vingt-cinq musiciens, dirigé par Javelot, chefd'orchestre.

RAMÉ


LE FOYER

L'ILLUSTRATEUR DES DAMES.

Les journaux de modes de M. Charles Vincent, qui jouissent d'une si grande et si légitime popularité, viennent d'être admis à l'Exposition de 1867.

A leur tête figure l'Illustrateur des Dames, qui publie deux éditions de luxe : la première à 22 fr. par an ; la seconde à 14 fr. par an pour les départements.

La deuxième édition a, comme la première, 52 numéros par an, un tous les dimanches; seulement, au lieu de 64 gravures et annexes coloriées — car pour donner plus de place à la partie littéraire, les dessins de travaux à l'aiguille sont maintenant publiés en annexes — la 2e édition n'a pour annexes que 12 grandes planches de patrons et 12 planches de travaux à l'aiguille.

M. Charles Vincent a transporté ses bureaux au centre de l'élégance parisienne, sur la route de l'Exposition universelle, rue du faubourg Saint-Honoré, 3., entre la Madeleine et la place de la Concorde.

HOHVS11ES DIVERSES

L'Opéra a inauguré samedi les représentations offertes aux étrangers et aux exposants ; le coup-d'oeil de la salle était extraordinaire ; la composition des loges présentait un spectacle singulier; on's'apercevait que les nouveaux hôtes de l'illustre maison lyrique n'avaient pas encore pris les habitudes de la fashion ; il y avait peu de femmes décolletées, et bon nombre d'hommes étaient en redingotes ; on entendait au foyer des conversations dans toutes les langues : c'était une tour de Babel au petit pied. L'exécution de Y Africaine, cette sublime et dernière pensée du maître, a été magnifique. Mlle Battu s'est vaillamment tirée du rôle écrasant de Selika ; Villaret a été très beau dans le rôle de Vasco de Gama.

Cette idée de M. Perrin de mettre sa salle entière à la disposition du public a été f rt goûtée, et nous avons la conviction qui ces brillantes représentations dans lesquelles tout le répertoire doit être passé en revue, vont devenir des soirées à la mode.

— Mlle Nilsson est engagée à l'Opéra à partir du mois de novembre prochain. Nous croyons qu'elle aura de grands succès sur cette scène, mais nous eussions préféré, dans son intérêt, la voir entrer au ThéâtreItalien, où son genre de talent et la nature de sa voix auraient trouvé l'occasion de se produire avec plus d'éclat et peut-être moins d'effort. Ce n'est pas, il est vrai, la faute de l'éminente artiste si, du Théâtre-Lyrique elle n'a pas immédiatemeut passée au Théâtre Italien; c'est M. Bagier qui est seul coupable, car il y a plus de trois mois que des tiers désintéressés lui ont offert Mlle Nilsson à des conditions très raisonnables. M. Perrin a été plus habile, où, si l'on veut, plus heureux, et nous l'en félicitons. On dit que Mlle Nilsson créera, dans VHamlet, d'Ambroise Thomas, le rôle d'Ophélia. Ce sera une bonne fortune tout à la fois pour le compositeur, pour le directeur de l'Opéra et pour l'artiste.

Quant au chiffre des appointements de Mlle Nilsson, plusieurs journaux s'en sont occupés comme d'une affaire qui les aurait directement intéressés. Nous serons plus discret, et nous dirons que ce point, tout à fait étranger à l'art, ne nous regarde nullement. Nous souhaitons que Mlle Nilsson reçoive un traitement aussi élevé qu'elle peut le désirer ; mais ce que nous souhaitons encore davantage, c'est qu'elle plaise autant au public de l'Opéra qu'elle a plu jusqu'à présent à celui du Théâtre-Lyrique.

— On dit que c'est M. Faure qui sera chargé du rôle d'Hamlet. Ce rôle avait été écrit pour un ténor, Biais M. Ambroise Thomas s'est décidé à le récrire pour la voix de baryton.

— M. Garnier, architecte du nouvel Opéra, est de retour d'un voyage qu'il a fait dans le nord de l'Italie et à Vienne, afin de visiter plusfeurs des plus grands et des plus beaux théâtres, notamment l'Opéra de Vienne, qui vient d'être terminé.

— On annonce le mariage de M. Villaret, ténor de l'Opéra, avec Mlle Godfrend, pensionnaire du même théâtre.

— M. Saint-Georges vient de terminer un opéra en cinq actes dont la musique sera faite probablement par M. Aimé Maillard.

— On répète depuis quelques jours les Huguenots à l'Opéra, avec une distribution nouvelle.

M. Castelmary jouera Nevers, et Mlle Mauduit est chargée du rôle de Valentine. Un débutant, M. Gaspard, remplira le rôle de Saint-Bris.

' — M. Perrin vient de décider qu'avant Hamlet, de M. Ambroise Thomas, on jouerait à l'Opéra un grand opéra nouveau en cinq actes de M. Gewaert.

— D'après le Soleil, il y aurait des pourparlers pour l'Opéra entre M. Perrin et l'excellent ténor Nicolini, — français d'origine, comme on le sait. Mais M. Bagier a avec Nicolini un traité de plusieurs années encore. Il faudrait donc qu'il consentît à ce que son pensionnaire Nicolini revînt à la patrie musicale de Nicolas.

— La reprise de Y Etoile du Nord, à l'Opéra-Comique, est remise à lundi. Mme Cabel s'est trouvée subitement enrouée samedi, et a été remplacée hier dans Mignon par Mlle Cico qui a chanté déjà, du reste, le rôle de Philine avec un succès très grand et très justifié. Mignon restera donc sur l'affiche et sera jouée la semaine prochaine concurremment avec le chef-d'oeuvre de Meyerbeer.

— Le Vaudeville, à l'occasion de l'Exposition universelle, alterne son spectacle; à partir de samedi prochain, il donnera Maison neuve, la comédie de M. Sardou, les dimanches, mardis, jeudis et samedis, et les Souvenirs, la comédie de M. Belot, les lundis, mercredis et vendredis.

— M. Cogniard, directeur des Variétés, vient de renouveler pour six ans l'engagement de Couder, l'excellent général Boum de la Grande-Duchesse de Gé'rolstein.

— M. Paul Boisselot, secrétaire du Gymnase, retourne à Bruxelles. Il a contracté avec M. Delvil, directeur des Galeries-Saint-Hubert, un engagement qui l'attache à ce théâtre en la double qualité d'artiste et de régisseur général.

— L'emploi de secrétaire est supprimé au Gymnase. M. Montigny a réparti les fonctions administratives entre M. Hérold, chargé de la direction de la scène, et M. Derval, chargé de la régie et des relations extérieures. Derval continuera néanmoins à faire partie de l'excellente troupe du Gymnase.

— Au Théâtre-Déjazet, on répète le Vicomte Létorières, que Mlle Déjazet fera succédera la reprise des Prés Saint-Gervais, annoncée pour ce soir.

— Brasseur fera définitivement sa rentrée au Palais-Royal le Ier juillet prochain. Il doit faire une tournée pendant le mois de mai dans les principales villes du Midi et passera le mois de juin à Bordeaux, où il a contracté un brillant engagement avec M. Lambert, directeur du ThéâtreFrançais.

— La pièce de MM. Eugène Nus et Alphonse Brot passera, dit-on, irrévocablement samedi prochain 4 mai, miss Adah Menken jouant pour la dernière fois le jeudi 2. On ferait relâche le vendredi 3, pour jouer le lendemain, le Testament d'Elisabeth, drame en S actes et 8 tableaux!

Voici la distribution de cette pièce :

Le capitaine Fankes MM. Lacressonnière

William Seymour Charles Lemaître

Boby Alexandre

Bulton Latouche

Lord Glenmohr Manuel

Jacques 1" Charly

Lennox Julian

Wolfang Reykers

Le ministre Brémont

Brigg Colleuille

Un brigadier Mallet

Spencer Thierry

Un officier Henri Armand

Sir Weston Chevalier

Arabella Stuart Mmes Juliette Clarence

La reine Elisabeth Duguéret

Clary Verdier

Mme Barker Adorcy

Nelly Carlin

Charlotte Dumas

Lucy V. Magny

— On répète très activement au petit théâtre des Nouveautés la pièce d'exposition de MM. Roger de Beauvoir fils et Ferdinand Langlé. Mlle Eudoxie Laurent est engagée spécialement pour jouer le rôle de Paris.

Mme Albine de l'Est, l'intelligente directrice de cette bonbonnière, fait monter cette revue à grands frais de mise en scène. La première représentation est fixée au b mai.

— M. Félix Savard vient de faire recevoir aux Folies-Dramatiques un joli vaudeville intitulé : Un crime dans une valise.

Nous souhaitons à cette nouvelle pièce de M. Savard, le succès archicentenaire de son Monsieur s'amuse, que les habitués des Folies-Marigny n'ont pas oublié et qui pourrait bien être repris un de ces jours.

— Le théâtre des Délassements-Comiques rouvre aujourd'hui ses portes sous la direction de MM. Maillot et Hugot. La troupe nouvelle, qui débute ce soir, est composée avec beaucoup d'intelligence et sera, nous n'en doutons pas, un grand élément de succès. — Les pièces reçues pour alimenter ce charmant théâtre prouvent l'habileté des directeurs ; outre le spectacle d'ouverture, on nous promet successivement :■ 1° une pièce d'exposition, par Al. Flan, intitulée : les Exposants et les exposés, dix tableaux ; 2° une pièce en quatre actes de Dunan-Mousseux et Alvarez, intitulée : les Araignées de Mme Merlebleu ; 3° un acte de M. Alexis Bouvier, Hercule aux pieds d'Omphale; 4° un acte de Milher, Un beaubrin d'fille, pour Péters, et enfin, quatre actes de F. Langlé : Il faut aimer, chanter et rire. Voilà du pain sur la planche pour la nouvelle direction jusqu'à la saison prochaine.

N'oublions pas de rappeler à nos lecteurs que MM. Peters, Maillot et Hugot ont aussi la direction du théâtre de Dijon. — Nous faisons les voeux les plus sincères pour la réussite complète de cette nouvelle entreprise théâtrale qui débute sous les plus heureux auspices.

— M. de Besselièvre vient d'engager Lumbye, le célèbre chef d'orchestre de Copenhague, qui, chaque soir, alternant avec le maestro Eug. Prévost, fera entendre ses oeuvres et en dirigera lui-même l'exécution. Lumbye est aussi célèbre à l'étranger que Gungl et Strauss, de Vienne. La deuxième partie du concert, à partir du 8 mai, sera consacrée aux oeuvres de Lumbye.

Le Rédacteur en chef : ALPHONSE BARALLE