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Un laquais effronté m'apporte un rouge-bord D'un auyernat fameux, qui, mêlé de lignage", Se vendait chez Crenet pour vin de l'ermitage, Et qui, rouge et vermeil, mais fade et doucereux, N'avait rien qu'un goût plat et qu'un déboire affreux. A peine ai-je senti cette liqueur traîtresse, Que de ces vins mêlés j'ai reconnu l'adresse. Toutefois avec l'eau que j'y mets à foison J'espérais adoucir la force du poison. Mais, qui l'aurait pensé l pour comble de disgrâce, Par le chaud qu'il faisait nous n'avions point de glace. Point de glace, bon Djeu! dans le fort de l'été 1. Au mois de juinl Pour moi, j'étais si transporté, Que, donnant de fureur tout le festin au diable,, Je me suis vu vingt fois prêt à quitter la table; Et, dût-on m'appeler et fantasque et bourru, J'allais sortir enfin quand le rôt a paru..
Sur un lièvre flanqué de six poulets étiques S'élevaient trois lapins, animaux domestiques, Qui, dès leur tendre enfance élevés dans Paris, Sentaient encor le chou dont ils furent nourris. Autour de cet amas de viandes entassées Régnait un'long cordon d'alouettes pressées, Et sur les bords du plat six pigeons étalés Présentaient pour renfort leurs squelettes brûlés. A côté de ce plat paraissaient deux salades, L'une de pourpier jaune, et l'autre d'herbes fades.
* Deux famcnix vins des environs ^Orléans.