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N'a jamais d'un moment différé tes plaisirs ; Si pour te prodiguer mes plus tendres caresses, Je n'ai point eiigé ni serments ni promesses : Si toi seul à mon lit enfin eus toujours part, Diffère au moins d'un jour ce funeste départ. >
En achevant ces mots, cette amante enflammée, Sur un placet voisin tombe demi-pâmée. Son époux s'en émeut, et son coeur éperdu Entre deux passions demeure suspendu ; Mais enfin rappelant son audace première :
< Ma femme, lui dit-il d'une voix douce et fièrc. Je ne reux point nier les solides bienfaits Dont ton âme prodigue a comblé mes souhaits Et le Rhin de ses flots ira grossir la Loire, Avant que tes faveurs sortent de ma mémoire. Mais ne présume pas qu'en te donnant ma foi, L'hymen m'ait pour jamais asservi sous ta loi. Si le ciel en mes mains eut mis ma destinée, Nous aurions fui tous deux le joug de l'bymtnée Et sans nous opposer ces devoirs prétendus, Nous goûterions encor des plaisirs défendus. Cesse donc à mes yeux d'étaler un vain litre ; Ne m'ôte pas l'honneur d'élever un pupitre; Et toi-même, donnant un frein à tes désirs, Raffermis ma vertu qu'ébranlent tes soupirs. Que te dirai-je enfin? c'est le ciel qui m'appelle. Une église, un prélat m'engage en sa querelle. Il faut partir : j'y cours. Dissipe tes douleurs, Et ne me troubles plus par tes indignes pleurs. •
Il la quitte à ces mots. Son amante effarée Demeure le teint pâle et la vue égarée : La force l'abandonne, et sa bouche trois fois