— 112 —
Du rouge qu'on TOUS voit on s'étonne, on murmure; Mais a-t-on, dira-t-il, sujet de s'étonner? Est-ce qu'à faire peur on veut vous condamner ? Aux usages reçus il faut qu'on s'accommode : Une femme surtout doit tribut à la mode. L'orgueil brille, dit-on, sur vos poirfpeux habits; L'oeil à peine soutient l'éclat de vos rubis; Dieu veut-il qu'on étale un luxe si profane? Oui, lorsqu'à l'étaler notre rang nous condamne. Mais ce grand jeu chez vous comment l'autoriser ? Le jeu fut de tout temps permis pour s'amuser ; On ne peut pas toujours travailler, prier, lire,. Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire. Le plus grand jeu, joué dans cette intention, Peut même devenir une bonne action. Tout est sanctifié par une âme pieuse. Vous êtes, poursuit-on, avide, ambitieuse; Sans cesse vous brûlez de voir tous vos parents Engloutir à la cour charges, dignités, rangs. Votre bon naturel en cela pour eux brille ; Dieu ne nous défend point d'aimer notre famille. D'ailleurs tous vos parents sont sages, vertueux : Il est bon d'empêcher ces emplois fastueux D'être donnés peut-être à des âmes mondaines Eprises du néant des 'vanités humaines. Laissez là, croyez-moi, gronder les indévots, Et sur votre salut demeurez en repos.
. Sur tous ces peints douteux c'est ainsi qu'il prononce. Alors, croyant d'un ange entendre la réponse, Sa dévote s'incline, et, calmant son esprit,