Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-12-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 décembre 1841 05 décembre 1841
Description : 1841/12/05 (A2,N96). 1841/12/05 (A2,N96).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5434267w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2008
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i0y¥EAU FUFF ELSSLER.
Mon Dieu, c'est une étrange bizarrerie que no-
tre goût pour le merveilleux. Autrefois nous tradui-
sions ce goût parla poésie ; mais, aujourd'hui la
poésie est morte, nous le traduisons par le ridicule,
cette raison dernière de tous les peuples caducs.
Ainsi nous sommes ridicules par amour pour le
merveilleux. Voilà pourquoi les journaux améri-
cains, qui nous connaissent bien, nous adressent
chaque jour de nouvelles épopées sur les triomphes
au Nouveau-Monde, de Mlle. Fanuy Elsslcr. C'est
à fouler aux pieds les choses féeriques des Mille et
Une Nuits.—Ecoutez plutôt ce que nous trouvons
bans une de ces correspondances :
ces sages, ces puritains de l'Amérique, pour Fannv
Lissier, sont choses vraiment curieuses à enregis-
trer. À la fin delà représentation à bénéfice de la
populaire danseuse, représentation qui avait été
pour elle une plantureuse moisson de dollars et de
couronnes, la conversation suivante s'est établie
entre la triomphatrice et le public enivré : « Je suis
■désolée à la pensée de vous quitter pour toujours,
a dit 'Fanny, et d'un aulre cùlé je crains, en pro-
longeant mon séjour, de fatiguer voire patience.
En vérité, je ne sais quel parti prendre. —Restez,
restez, s'écria-t-on de toutes parts. — J'en ai bien
envie; y céderai-je? — Oui! oui! {Âpplaudisse-
mens frénétiques.)—Eh bien ! souvenez-vous que si
vous vous fatiguez de moi, ce sera votre faute?» Le
parterre se lève et propose neuf huzzas qui sont
successivement vociférés. Au spectacle de cette ova-
tion sans pareille.! Mlle Fanny s'est mise à pleu-
rer d'émotion et de reconnaissence. »
Et le p«/^continue sur le même ton d'impudeur.
— L'Amérique devrait bien se moquer de notre
crédulité avec un peu plus de respect.
Depuis quelques jours, les philosophes des Cou-
lisses sont en grande douleur. — Ils ont appris de
leurs courriers que leur excellente amie Mme Stoltz
faisait en ce moment contre eux de la propagande
et du prosélytisme. — Déjà même la maigre, très
maigre, fort maître favorite a enrôlé sous sa ban-
nière une de ses plus jolies compagnes, que nous
avions traitée jusqu'à présent à titre d'alliée. —
Quelle était notre erreur! — La jeune compagne
en question nous déprécie chaque jour au sein de
F Opéra, selon les besoins de sa petite politique de
coulisses.
Aussi assure-t-on que Mme Stoltz est la per-
sonne la mieux informée de l'Académie royale, car
c!le reçoit tous les jours I\'au.
En attendant, l'aimable favorite renonce de
plein grè à ses petites rancunes contre Poullier.
Nous l'en félicitons d'autant plus que le jeune dé-
butant agrandit chaque soir sa renommée si juste-
ment acquise. "Vendredi dernier, dans Guillaume
Tell on lui a lait bisser l'air dé Asile héréditaire an
mi!i.u des bravos les pins enthousiastes.—Parions
que M. l'illet prend ces bravos pour lui ou pour
elle.
Puisque nous sommes à l'Opéra, disons deux
mois d'un phénomène anatomiquequi nous frappe
depuis quelque temps. Ce phénomène est la bouche
de Mlle Elian. —■ Jamais on ne porta d'une façon
plus- étrange cet accident de figure. En général,
Dieu nous place la bouche au dessous du nez ; mais
celle de Mlle Elian est disposée de côté, d'où il ré-
sulte qu'elle a toujours l'air de se prendre pour sa
propre confidente, et de se chanter à l'oreille.
AVIS. — Il a été perdu vendredi dernier une
bouche féminine dans une loge de côté du théâtre
de l'Opéra. Les personnes qui la trouveront sont
priées de la remettre à Mlle Elian.
Voici une nouvelle preuve des capacités puffistes
de la Comédie française : afin de donner à son
spectacle une attrait nécessaire, elle a annoncé sur
son affiche beurre frais les débuts de M. Darisse,
qui n a encore paru, sur aucun théâtre.
Puisque le triumvirat A. Régnier et compagnie
faisait tant, il aurait bien du ajouter que le jeune
artiste n'avait pas même joué devant la moindre
léte couronnée.—Le Tliéàt -Français rédigerait-
il ses affiches à la foire Saint-Laurent?
Ce n'est pas tout, messieurs les sociétaires ont
commis ces jours-ci une de ces gracieusetés qui
n'appartiennent qu'à eux :
On nous assure que le jour de la première repré-
sentation d'Une Chaîne, Mlle Mars n'a pu obte-
nir une loge. A la bonne heure, l'immortelle ac-
trice comprendra enfin que la société du Théâtre-
Français n'est pas précisément la bonne.
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Ainsi nous sommes ridicules par amour pour le
merveilleux. Voilà pourquoi les journaux améri-
cains, qui nous connaissent bien, nous adressent
chaque jour de nouvelles épopées sur les triomphes
au Nouveau-Monde, de Mlle. Fanuy Elsslcr. C'est
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Une Nuits.—Ecoutez plutôt ce que nous trouvons
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trer. À la fin delà représentation à bénéfice de la
populaire danseuse, représentation qui avait été
pour elle une plantureuse moisson de dollars et de
couronnes, la conversation suivante s'est établie
entre la triomphatrice et le public enivré : « Je suis
■désolée à la pensée de vous quitter pour toujours,
a dit 'Fanny, et d'un aulre cùlé je crains, en pro-
longeant mon séjour, de fatiguer voire patience.
En vérité, je ne sais quel parti prendre. —Restez,
restez, s'écria-t-on de toutes parts. — J'en ai bien
envie; y céderai-je? — Oui! oui! {Âpplaudisse-
mens frénétiques.)—Eh bien ! souvenez-vous que si
vous vous fatiguez de moi, ce sera votre faute?» Le
parterre se lève et propose neuf huzzas qui sont
successivement vociférés. Au spectacle de cette ova-
tion sans pareille.! Mlle Fanny s'est mise à pleu-
rer d'émotion et de reconnaissence. »
Et le p«/^continue sur le même ton d'impudeur.
— L'Amérique devrait bien se moquer de notre
crédulité avec un peu plus de respect.
Depuis quelques jours, les philosophes des Cou-
lisses sont en grande douleur. — Ils ont appris de
leurs courriers que leur excellente amie Mme Stoltz
faisait en ce moment contre eux de la propagande
et du prosélytisme. — Déjà même la maigre, très
maigre, fort maître favorite a enrôlé sous sa ban-
nière une de ses plus jolies compagnes, que nous
avions traitée jusqu'à présent à titre d'alliée. —
Quelle était notre erreur! — La jeune compagne
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F Opéra, selon les besoins de sa petite politique de
coulisses.
Aussi assure-t-on que Mme Stoltz est la per-
sonne la mieux informée de l'Académie royale, car
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En attendant, l'aimable favorite renonce de
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Nous l'en félicitons d'autant plus que le jeune dé-
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que M. l'illet prend ces bravos pour lui ou pour
elle.
Puisque nous sommes à l'Opéra, disons deux
mois d'un phénomène anatomiquequi nous frappe
depuis quelque temps. Ce phénomène est la bouche
de Mlle Elian. —■ Jamais on ne porta d'une façon
plus- étrange cet accident de figure. En général,
Dieu nous place la bouche au dessous du nez ; mais
celle de Mlle Elian est disposée de côté, d'où il ré-
sulte qu'elle a toujours l'air de se prendre pour sa
propre confidente, et de se chanter à l'oreille.
AVIS. — Il a été perdu vendredi dernier une
bouche féminine dans une loge de côté du théâtre
de l'Opéra. Les personnes qui la trouveront sont
priées de la remettre à Mlle Elian.
Voici une nouvelle preuve des capacités puffistes
de la Comédie française : afin de donner à son
spectacle une attrait nécessaire, elle a annoncé sur
son affiche beurre frais les débuts de M. Darisse,
qui n a encore paru, sur aucun théâtre.
Puisque le triumvirat A. Régnier et compagnie
faisait tant, il aurait bien du ajouter que le jeune
artiste n'avait pas même joué devant la moindre
léte couronnée.—Le Tliéàt -Français rédigerait-
il ses affiches à la foire Saint-Laurent?
Ce n'est pas tout, messieurs les sociétaires ont
commis ces jours-ci une de ces gracieusetés qui
n'appartiennent qu'à eux :
On nous assure que le jour de la première repré-
sentation d'Une Chaîne, Mlle Mars n'a pu obte-
nir une loge. A la bonne heure, l'immortelle ac-
trice comprendra enfin que la société du Théâtre-
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