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Titre : La kinésithérapie gynécologique : traitement des maladies des femmes par le massage et la gymnastique (système de Brandt) / par H. Stapfer,...

Auteur : Stapfer, Horace (1848-1913). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1899

Sujet : Médecine clinique

Sujet : Pathologie

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb313991292

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 40 p. : fig. ; in-8

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Description : Collection : L'oeuvre médico-chirurgical ; N° 16

Description : Collection : L'oeuvre médico-chirurgical ; N° 16

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5432041b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-TD34-725 (16)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/11/2008

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CONDITIONS DE LA PUBLICATION

La science médicale réalise journellement des progrès incessants; les questions et découvertes vieillissent pour ainsi dire au moment même de leur éclosion. Les trailés de médecine et de chirurgie, quelque rapides que soient leurs différentes éditions, auront toujours grand'peine à se tenir au courant.

C'est pour obvier à ce grave inconvénient, auquel les journaux, à cause de leur devoir de donner les nouvelles médicales de toutes sortes et nullement coordonnées, ne sauraient remédier, que nous avons fondé, avec le concours des savants et des praticiens les plus autorisés, un recueil de Monographies destinées à pouvoir être ajoutées par le lecteur même aux traités de médecine et de chirurgie qu'il possède, les tenant ainsi au courant de toutes les innovations et de toutes les grandes découvertes médicales.

Nous tenant essentiellement sur le terrain pratique, nous essayons de donner à chaque problème une formule complète. La valeur et l'importance des questions sont examinées d'une manière critique de façon à constituer un chapitre entier, digne de figurer dans le meilleur traité médico-chirurgical.

La Médecine proprement dite, la Thérapeutique, la Chirurgie et toutes les spécialités médicales sont représentées dans notre collection. Les Sciences naturelles n'y seront pas non plus négligées. La Zoologie, la Microbiologie avec la sérothérapie et les problèmes de l'immunité, la Chimie biologique et les toxines trouveront une large place dans cette publication.

Chaque question y est traitée, soit par celui dont les travaux l'ont soulevée, soit par l'un des auteurs les plus compétents, et chacun, homme de science, praticien ou simple étudiant, pourra facilement et sans perte de temps y étudier la question qui l'intéresse. On y trouvera réunies la presque totalité des grandes découvertes médicales traitées d'une manière classique. Par sa nature même, par son but, notre publication doit être et sera absolument éclectique. Elle ne dépendra d'aucune école.

Les Monographies n'ont pas de périodicité régulière, Nous publions, aussi souvent qu'il est nécessaire, des fascicules de 30 à 40 pages, dont chacun résume une question à l'ordre du jour, et cela de telle sorte qu'aucune ne puisse être omise au moment opportun.

Les Éditeurs acceptent des souscriptions payables par avance, pour une série de 10 monographies, au

prix de 10 francs pour la France et 12 francs pour l'étranger.

Chaque Monographie est vendue séparément 1 fr. 25.

Toutes les communications relatives à la Direction doivent être adressées sous le couvert du Dr Critzman, 45, avenue Kléber, à Paris.


L'OEUVRE MEDICO-CHIRURGICALV ■--^kirïï&~

- XT° îe -

LA

RIKJÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE

/^V %VlTEMENT DES MALADIES DES FEMMES ^vlVPXR/CÉ MASSAGE ET LA GYMNASTIOUE

\/,)lVVxéy (SYSTEME DE BRANDT)

H. STAPPER

ANCIEN CHEF I» E CLINIQUE OBSTÉTRICALE E T G Y N É C O I. 0 G 1 O U E DE LA FACULTÉ DE P A III S CHARGÉ U E MISSION EN SUÈDE (1891) P O U H L ' É T U D E 1) U S Y S T É M E D E B H A N D T

Les maladies engendrées par l'arythmie des circulations locales forment, en nosologie, une classe bien autrement importante par le nombre des individus atteints, que les maladies d'origine seplique, qui d'ailleurs y aboutissent souvent ou sont entretenues par elles. L'inintelligente généralisation des théories infectieuses leur fait ombre aujourd'hui.

On les guérit ou on les atténue par le massage et une gymnastique spéciale, imaginée par les Suédois, il y a longues années. Ce sera leur éternel honneur, quoiqu'à vrai dire l'incurie des médecins n'ait pas donné à cette conception géniale la base scientifique dont elle était digne.

Vers 1.830, le Suédois Ling créa une méthode thérapeutique dans laquelle les mouvements tiennent lieu de médicaments. Savamment mesurés, entremêlés d'exercices respiratoires lents et profonds, ils facilitent l'assimilation et la désassimilation, favorisent les combustions, l'élimination des poisons, la régression des tissus morbides, en un mol doublent ou triplent la puissance fonctionnelle de l'organisme, en réglant le système nerveux, en rythmant la circulation, non par des effets mécaniques et passagers dont la durée n'excéderait pas celle du traitement, ni même peut-être celle des mouvements exécutés, mais par un phénomène d'ordre réflexe, dont la répétition quotidienne entretient ou même recrée l'innervation vaso-motrice. Ce phénomène qu'ont révélé nos expériences est la clef des effets de la kinésithérapie.

L'OEUVRE MÉDICO-CHIRURGICAL n° 1C (mai 1899). 43


LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [5521

DEFINITION

Kinésithérapie signifie thérapeutique parle mouvement. Quand j'ai composé ce mol \ je m'en suis cru l'inventeur; illusion aujourd'hui disparue. Georgii ou Gcorgi, professeur à l'Institut royal, l'a employé en 1847 dans une publication faite à Paris -. De plus, Daily, qui le premier a introduit chez nous les méthodes orthopédiques suédoises, a imaginé les synonymes cinésie, cinétique, cinésiologie. Lillré a imprimé dans son dictionnaire kinésithérapie. Au point de vue scientifique je liens beaucoup à ce mol. Correctement construit, il exprime l'idée fondamentale du mouvement, hase de la thérapeutique suédoise. Massage et gymnastique se liennent, ne doivent pas être séparés, forment un tout indispensable qui caractérise le système - kinésique. C'est donc un terme synthétique. Pour cette raison je répudie le mot massothérapie, qui n'exprime qu'une partie de ce tout indispensable.

Kinésithérapie est aussi un tonne générique. Nous ne nous occuperons ici que de kinésithérapie gynécologique, mais la méthode Scandinave esl applicable à d'autres affections que les maladies des femmes. La possibilité de faire affluer le sang vers tel ou tel point de l'organisme, ou de l'en soustraire quand des vaso-dilalalions ou cons.lrictions locales se produisent, permet déjà de concevoir l'utilité du massage et de la gymnastique en cas de congestions chroniques cl de stases ou, au contraire, de refroidissement habituel d'une région déterminée. De plus, la. kinésithérapie consistant par excellence dans la mobilisation des tissus, il tombe sous le sens qu'elle rend aux articles non dégénérés l'élasticité elle glissement, qu'elle assouplit les muscles par une combustion plus active et une résorption plus rapide des résidus organiques, qu'elle accroît leur puissance individuelle et rétablit l'équilibre entre les groupes antagonistes. En lin l'existence d'un réflexe dynamogénique signalé par moi, et grâce auquel les fonctions sont décuplées, les sécrétions accrues et modifiées, le sang régénéré, élargit singulièrement, le cadre des affections auxquelles s'appliquent la gymnastique elle massage, surtout le massage du. ventre, qui d'après nos expériences est le point de départ électif de ce réflexe.

Le lecteur conçoit maintenant la valeur synthétique du terme kinésithérapie. C'est un médicament de premier ordre dont on use avec succès dans les affections chroniques des appareil respiratoire, digestif, circulatoire, nerveux, locomoteur. La kinésithérapie est un contrepoison, car en modifiant ce que Cl. Bernard appelait le « milieu intérieur » elle prévient les auto-inloxicalions. Empirique mais grande découverte qui a lentement

i. La kinésithérapie gynécologique. Rapport au ministre cl a l'Académie de médecine. Précis élémentaire de la technique du traitement de Brandt, Paris, Maloine, 1892.

2. Georgi est un des élèves directs de Ling. Il vint à Paris en 1847 pour y répandre la méthode. Il échoua et s'établit à Londres dans la même intention. L'ouvrage, très rare, de Georgi a été résumé dans le supplément au t. IX du Dictionnaire de médecine de Fabre par Durand-Fardel père. Georgi donne l'étymologie du néologisme kinésithérapie dans sa préface, en note. Je crois connaître toute la bibliographie du sujet et n'ai pas trouvé trace du mol avant lui (communication épistolaire du Dr Saquel, de Nantes).


[553] HISTORIQUE ET CRITIQUE 3

rayonné de la Scandinavie vers les autres pays, plus lentement vers la France, où un Suédois, SchenslrOm, a réussi le premier à l'implanter et où Daily, Lagrange, et dernièrement Cautru, Hucliard et d'autres ont travaillé et travaillent à sa vulgarisation scientifique. Quant à la vulgarisation pratique, une véritable émigration Scandinave qui compte quelques compétences issues de l'Institut de Stockholm s'en est chargée, en attendant que les Français le fassent, ce qui arrivera quand l'enseignement officiel se substituera à l'enseignement privé.

SOMMAIRE HISTORIQUE ET CRITIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE LA MÉTHODE KINÉSIQUE »

Le Suédois Th. Brandi est l'inventeur de la kinésithérapie gynécologique, connue dans le monde entier sous le nom de méthode de Brandi. Il est mort en 4895, plus chargé d'ans que de gloire. Les Trissolins officiels du'corps médical suédois n'ouijamais pardonné au grand avenlurier de la science qui le premier osa traiter les maladies des femmes par le mouvement, d'avoir été un aventurier. La kinésithérapie gynécologique n'est pas représentée à l'Institut royal de Stockholm. Lindblom, le meilleur des élèves et des conseillers de Brandi, le seul qui ait enseigné publiquement ses procédés, est mort en 1896, et il arrive aujourd'hui que des Suédois viennent me demander de les initier à la méthode de leur compatriote.

Brandi a-t-il eu des précurseurs ou des compétiteurs dans son pays ou. ailleurs? Oui et non. Oui pour ceux qui ne comprennent pas la génialité de sa découverte et n'y voient que le massage. A ce compte Proeliownick, de Hambourg, qui s'est formé indépendamment de Brandi et au jugement duquel la gymnastique est une inutile superfétation 2, pourrait être considéré comme son rival; mais alors la France où se forma peut-être en Provence le mot massage passé aujourd'hui dans quantité de langues, notamment dans la suédoise, la France, patrie des rebouteux, à la réhabilitation desquels concourt aujourd'hui Lucas-Cbampionnière (massage des fractures), aurait le droit de revendiquer une priorité quelconque. Celte priorité serait encore contestable, car rien ne prouve que le mot massage n'ait pas été emprunté par les langues étrangères au grec ^acrusiv, ou à l'arabe mass, d'où le provençal l'a sans doute tiré. Tous les peuples d'Orient entreraient en ligne, sans excepter les Chinois elles Japonais, qui se mettraient, hors pair en exhibant une vieille estampe représentant le massage du ventre lui-même 3. Non,

1. Le; lecteur devra lire attentivement ee sommaire qui n'est pas une simple bibliographie. 11 sera ainsi au courant des termes et des idées de ce travail. Pour la bibliographie proprement dite, voir mon « Rapport au ministre », ou mieux, mais jusqu'en 1894 seulement, la thèse de madame Peltier Goussakoff, Paris, 1895.

2. Le massage en gynécologie. Trad. française de Ni tôt; Paris, 0. Doin.

». 11 existe en Belgique, à Joninmerlin, près de Tournai, un thaumaturge, nommé Sénépar, qui traite les maladies des femmes par le massage du ventre. Son père, paysan, lui a légué UN SECRET, héritage d'une sage-femme, ■ grand'mère du Sénépar


4 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [So4]

Brandi est sans conteste le père de ce que j'ai appelé kinésithérapie gynécologique, mais son système n'a pas été enfanté comme Minerve sortant armée de pied en cap du cerveau de Jupiter.

Brandi, médecin-gymnaste, élève de Branting et de Georgi, eux-mêmes élèves de Ling, eut dès 1844 l'idée de traiter les maladies des femmes par le système de Ling. Personne n'y avait songé avant lui. Ce système appelé gymnastique consistait en exercices musculaires et en manipulations extérieures (pressions, vibrations, etc.). Aucun terme spécial ne caractérisait l'ensemble de celui-ci. L'équivalent du mol massage n'existait pas en suédois.

Brandt n'avail alors pas d'autre conceplion que la conception géniale de Ling : améliorer l'état général et par contre-coup l'état local. « Du fait, dit-il, que le traitement gymnastique général non seulement rend l'organisme plus fort et procure la santé, mais guérit toute une série de souffrances locales qui ne cèdent à aucune autre thérapeutique, j'avais induit que les affections pelviennes pouvaient, elles aussi, relever d'un pareil traitement. Telle est l'idée première qui m'a guidé K »

Donc, de 1844 à 1861, Brandt traita l'état local par les manipulations extérieures dont j'ai parlé (tapotements légers du sacrum, très douces pressions vibrantes sur l'abdomen), et l'étal général, par des exercices musculaires variés.

A une époque indéterminée, avant 1839 en tout cas, Brandt constata les effets décongestionnants et congestionnants pour le bassin de certains mouvements des membres : première et capitale découverte.

En 1861 deuxième découverte : Brandi ajouta aux manipulations une manoeuvre également extérieure appelée par lui élévation, réservée à l'origine aux prolapsus, employée plus lard pour les déviations utérines, les flueurs blanches, les bémorrbagies et le gigantisme utérin 2. En 1866 troisième découverte : Brandi employa l'index gauche introduit dans le vagin ou le rectum pour soutenir les organes pendant une manipulation toujours extérieure, mais nouvelle, et plus tard instituée en règle pour tous les traitements. Celte manipulation consistait en frictions circulaires avec pression croissante et décroissante.

De ce jour sa méthode de massage fut créée; mais Brandt ignorait à cette

actuel. Elle-même le tenait de ses parents. C'est une EAU SPÉCIALE. Voici comment on opère : introduction dans le vagin, du doigt trempé dans cette eau; effleurage de bas en haut des parois latérales du vagin, à droite et à gauche. Cet effleurage est précédé de deux ou trois frictions extérieures, sur les régions iliaques et les flancs, d'abord légèrement avec une seule main, puis plus fort, les deux mains étant superposées. Pas de gymnastique. On renouvelle l'opération deux ou trois fois par jour. LE

VÉRITABLE SECRET CURATIF ME TARAÎT ÊTRE LE RÉFLEXE DYNAMOGÉNIQUE dans les Cas OÙ la

suggestion n'intervient pas. (Détails communiqués par le Dr Geoffroy Saint-llilaire.)

1. Traitement des maladie des femmes, par Brandt. Traduction française par E. von Sneiderri et H. Stapfer in Traité de kinésithérapie gynécologique, par H. Stapfer. Préface de A. Pinard, in-8. Paris, Maloine, 1897.

2. Les Tsiganes connaissent et pratiquent l'élévation depuis une époque indéterminée. (Communication du Dr Lautmann.) Je me suis expliqué sur la valeur de ces antériorités au point de vue de la compétition.


[555] HISTORIQUE ET CRITIQUE 5

époque le mot massage. En 1874 il adopta ce terme français ënlré dans la langue suédoise pour désigner l'ensemble des manipulations extérieures en usage clans les instituts gymnastiques; mais il vit, malgré ses vives et continuelles protestations, les manoeuvres que cet utile néologisme synthétisait prendre une place prépondérante dans l'esprit des" médecins. Peu à peu massage se substitua à gymnastique. Celle-ci, incomprise, s'effaça, et on appela méthode de Brandi le massage gynécologique. Erreur qui s'est de plus en plus accréditée.

En 1876, un Suédois, Norstrôm, tenta d'acclimater en France une sorte de massage gynécologique 1. IL OMETTAIT LA GYMNASTIQUE.

En 1884 Brandi publia son traité suédois 2, qui est exclusivement son oeuvre.

En 1886, Scliullze et Profanler invitèrent Brandi à exercer sous leurs yeux à Iéna. Ce fut, pour sa méthode, le baptême ofticiel. L'Allemagne s'est honorée en l'accucillaut la première; mais si d'importantes publications se répandirent il n'y eut ni travail critique, ni étude physiologique.

La méthode tronquée n'acquit aucune valeur scientifique. L'empirique même déchut d'abord par NÉGLIGENCE DE LA GYMNASTIQUE, ensuite parce que le massage lui-même s'écartait souvent des principes du maître suédois. Chacun le pratiquait à sa guise. On finit par le mêler à d'autres traitements gynécologiques répudiés par Brandt. La seule constatation originale qu'on puisse relever à l'actif des médecins est que le massage abdominal facilite le diagnostic; mais Theilabcr, qui signala le fait, n'approfondit nullement la question.

En 1889, le Dr Goldspiegel-SosnoAvka donna en français une description sommaire des manoeuvres de Brandt, en OMETTANT LA GYMNASTIQUE.

En 1890, Brandt publia un Traité des maladies des femmes en allemand 3. C'est son Gymnastiken suédois, mis au point par Lindblom, c'est-à-dire débarrassé de tout ce qui pouvait, par l'étrangelé des idées, par l'ignorance des doctrines médicales en cours, nuire à la vulgarisation de l'oeuvre. En 1891, Jentzer et Bourcart RESTITUÈRENT à la méthode le nom de gymnastique gynécologique *.

En 1892, Stapfer la qualifia Kinésithérapie ggnécologique 3, et après un an de recherches cliniques lui accorda sans hésiter une valeur scientifique suffisante pour provoquer la revision de la science gynécologique et même de la médecine générale. Puis il se mit à l'oeuvre avec ses élèves dans le petit service que lui confia le Professeur Pinard à Baudelocque. En 1893, Stapfer, d'abord préoccupé de formuler les indications que ni

1. Traitement des maladies des femmes au moyen du massage. Les nombreuses publications de Norstrôm s'étendent jusqu'en 1893. Péan, dans le service duquel il pratiqua, s'exprimait à ce sujet en ces termes : « de tous les traitements gynécologiques médicaux, le massage est le plus remarquable ».

2. Gymnastiken, Stockholm, trad. allemande, de Rcich (1SS8); française, de Stas d'Anvers (1891).

3. 1™ édition, Berlin, 1890: 2° édition, Berlin, 1893, Fischer. i. Genève et Paris, 1891, G. Carré.

o. Paris, Maloine, 1892.


6 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [556]

Brandt ni ses imitateurs n'avaient précisées, et frappé par le fait des résultats au moins palliatifs du traitement appliqué à toute affection gynécologique, admit Y unité des lésions locales atteintes par le massage abdominal. Ces lésions sont secondaires et sont perceptibles au loucher, au palper et à la malaxation sous forme (Yoedèmes. Quelles que soient l'origine et la nature des maladies du bas-ventre, toutes engendrent des altérations dont voici le cycle : troubles circulatoires, oedèmes (CELLULITE), dystrophie des tissus, sclérose.

Stapfer pense qu'en pathologie génitale la cellulite chronique ou subaiguë, rarement aiguë, domine la. scène. Pour une bonne synthèse gynécologique et la simplification de la nomenclature de cette science, il supprimerait volontiers les mots para- et périmétrile et les remplacerait par celui de cellulite. De même beaucoup de prétendues oophorosalpingites ne sont que de volumineuses cellulites. La cellulite allère à la longue les ligaments, détermine leur contracture, leur rétraction, modifie loute la trame conjonctive du pelvis, entraîne le déplacement, l'immobilisation a bsolue ou relative des organes génitaux. Stapfer donne à ce dernier phénomène le nom de pseudo-fixation, qu'il croit plus fréquente que la fixation réelle par néo-membrane ou soudure. Il n'admet pas, en effet,-la quasi-constance de la péritonite, comme le voulaient Bernutz et Goupil. La séreuse, là où elle n'adhère point aux organes, forme avec le tissu conjonctif lâche sous-jacent une sorte de synoviale des viscères. L'inflammation localisée, chronique de la séreuse proprement dite est rare, celle du tissu conjonctif, fréquente; aussi les pseudo-fixations (Stapfer) sont beaucoup plus nombreuses que les soudures. La cellulite peut aboutir à la sclérose.

. En somme, Stapfer, à cause des résultats obtenus parle massage, assimile les affections génitales aux affections articulaires. De même qu'il y a parenté anatomique (mobilité, glissement, attaches ') entre les articulations proprement dites et celles des viscères, il y a parenté pathologique entre les affections génitales cl les affections articulaires, depuis la simple entorse jusqu'à la luxation ou la fracture, en passant par l'arthrite. Les lésions du voisinage, surtout celles des tissus conjonclifs, et les lésions secondaires — atrophies, dystrophies, contractures, relâchements, ptôses, déviations — prennent le pas sur les lésions primitives, métrite ou métro-salpingite, disparues ou méconnaissables. Celles-ci, pour Stapfer, ont une acuité très passagère, si même elles en ont une, et ne tirent leur importance que de l'affection qu'elles déterminent, véritable arthrite dont l'origine peut être soit infectieuse (blennorrhagiquc, puerpérale), soit rhumatismale, soit Iraumatique et d'où résultent les hypertrophies, les atrophies, les déviations, sorte de luxations ou subluxations qu'entraîne la déformation ligamentaire ■— relâchement ou, au contraire, contraction et rétraction; d'ordinaire déséquilibre antagoniste (relâchement d'un côté, rétraction de l'autre).

1. Le Br Maximin Gilles a fait ressortir celle analogie dans une brochure récente : Élude synthétique des articulations viscérales, Marseille, 1898.


[557] HISTORIQUE ET CRITIQUE 7

Le meilleur mode de traitement de ces divers processus morbides est le massage, parce que les troubles circulatoires cause des oedèmes et de la persistante cellulite dominent la scène de ces diverses lésions trophiques, et les engendrent perpétuellement comme les tètes sans cesse renaissantes de l'Hydre.

Les petites lésions et les grandes douleurs si fréquentes chez certains malades, dont elles ruinent à la longue la santé, sont bien connues des médecins et plus encore des chirurgiens, qui, obsédés, accordent de guerre lasse d'empiriques ablations d'organes.

Stapfer les explique par une forme particulière d'oedèmes formant de petites indurations du tissu conjonclif qui étreignent les extrémités des nerfs ou tiraillent leurs iilets. Il a décrit d'après les Suédois une variété abdominale de ces indurations. Ce sont des nodosités siégeant dans le pannicule. Il les appelle pour cette raison panniculite.

En 189o, Stapfer a donné la clef des merveilles du traitement deBrandt, en démontrant expérimentalement l'existence d'un réllexe dynamogénique dont le point de départ électif est abdominal. Dès l'origine de ses études sur la Kinésithérapie, Stapfer avait été frappé de l'amélioration extraordinaire et presque immédiate de l'état général dans la pluralité des cas, amélioration qui prenait le pas sur celle de l'état local, encore stationnais ou peu modifié à une époque où les malades étaient déjà transformées. Ce changement à vue expliquait comment la méthode de Brandi avait été qualifiée de miraculeuse; mais le miracle s'était tant de fois reproduit qu'il se métamorphosait en loi naturelle; d'autant plus que de véritables néophytes, des élèves qui avaient seulement vu manoeuvrer Brandi pendant quelques semaines au plus, le reproduisaient aussi bien que le maître suédois. Tandis qu'en bien des cas les modifications de l'état local exigeaient une patience à toute épreuve, une main géante, un doigté de virtuose, celles de l'état général étaient rapidement obtenues même par des ignorants et des incapables.

Stapfer fit cette constatation clinique. 11 remarqua de plus que le massage abdominal sulïisait pour produire ces effets extraordinaires. La gymnaslique était accessoire. Quelques frictions circulaires, un simple tripotage du ventre sans brutalité, par des mains novices, et le prétendu prodige s'accomplissait. Il en conclut que le massage des plexus alidomino-pelviens mettait en jeu un réllexe puissant et s'adjoignit son élève Romano (de Bucharesl) et Comte, préparateur au Collège de France, pour des recherches physiologiques qu'il a consignées dans la thèse inaugurale de Romano '.

A la Société de Biologie 2, Stapfer, en communiquant les résultats de ses expériences, ajouta au sujet des syncopes quelques considérations absolument nouvelles auxquelles il avait été incidemment conduit. Elles intéressent la médecine générale autant que la gynécologie et l'obstétrique.

1. Le réflexe dynamogénique cardio-vasculaire du massage abdominal; Paris, J.-lî. Baillière, 1893. Le sujet sera traité au chapitre phvsiologie.

2. 13 déc. 1803.


8 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [558]

C'est devant la Société obstétricale de France que Slapfer a insisté l sur le parti que les accoucheurs pouvaient tirer du traitement kinésique, soit pour l'arrêt des hémorrhagïes chez les femmes enceintes, parturientes, accouchées et nourrices 2, soit pour faire disparaître les malaises et prévenir les auto-intoxications. La Kinésithérapie fait éliminer les toxines, elle favorise la conception et facilite la grossesse.

L'avant-dernier travail sorti de. la clinique Baudelocquc est la thèse du Dr Geoffroy Saint-Hilaire sur les oedèmes abdomino-pelviens 3, la panniculite exceptée. Le dernier est la thèse de Bloch*.

Geoffroy Saint-Hilaire, se fondant sur l'examen histologiqne, qualifie les oedèmes durs de présclérose. Il a reproduit sur le cadavre les oedèmes mous. Leur photographie (flg. XVII) est saisissante par la démonstration qu'elle donne de l'impossibilité en un grand nombre de cas de faire le diagnostic sans massage. Les oedèmes masquent la forme et trompent sur le volume des organes génitaux, môme quand on les voit, à plus forte raison quand on les palpe. Il faut les dissiper en joignant le massage à la palpation. La méthode de Brandt est donc un procédé de diagnostic 5.

Ce n'est pas, comme le voulait ïheilaber 6, un avantage dû au simple assouplissement des parois abdominales, mais à la fonte de l'oedème, « qui déforme les organes, les pénètre, les cimente, les immobilise, les rend indistincts et méconnaissables. Cette infiltration des tissus augmente parfois d'un tiers le volume des utérus rôtroversés, quadruple, quintuple, sextuple le volume des trompes et des ovaires peu ou même point lésés, épaissit et indure les ligaments, fait confondre les rétractions avec les soudures et les brides des adhérences vraies. Il en résulte que les plus grosses erreurs sur l'existence réelle, le volume, le siège, la nature des lésions, sont commises par des doigts très exercés. On attribue à l'utérus ce qui appartient aux annexes, et aux annexes ce qui appartient à l'utérus. Il arrive aussi qu'à quelques jours, parfois à quelques heures de distance, deux médecins ou le même médecin posent un diagnostic différent, parce que, selon le moment du mois, l'infiltration augmente ou diminue dans des proportions notables » 7.

« Le massage est un procédé d'une valeur diagnostique, inappréciable. Aucun moyen, aucun procédé, aucune méthode, et je n'en excepte ni le toucher bi-manuel simple, ni le toucher bi-manuel avec anesthésie, ne donne actuellement et ne peut donner ce qu'on obtient avec le palper-massage pratiqué méthodiquement 8. ».

En 1897, Slapfer découvre et signale à la Société obstétricale de France, deux nouveaux signes de probabilité de la grossesse : 1" la souplesse du

1. Sessions de 1893, 1895, 1896, 1897 et 1899.

2. Thèse du Dr Guillarmou, Paris, 1898.

3. Paris, 1898.

4. Paris, Garré, 1899.

0. Communication au congrès de Rome, 1S94, de Bordeaux, 1895, de Genève, 1896. Leçon professée à la clinique Baudelocque, 1898 : COMMENT ON TONDE UNE MÉTHODE.

6. Th. Brandt s Méthode Mùnch., in rned. Woeh., 1888.

1. Traité de kinésithérapie gynécologique, p. Si, Slapfer. Paris, Maloine. 8. Loc. cit., p. vi. Préface Pinard.


[359] • PHYSIOLOGIE 9

cul-de-sac péi'ilonéal antérieur ou pubio-vésico-ulérin, lorsqu'on exerce la manoeuvre décrite par Brandi sous le nom de pression redressante; 2° le maintien en anléposition forte des utérus gravides rétrodéviés dès la première réduction, tandis que les utérus non gravides rétrodéviés ne se maintiennent qu'à la longue, quand ils se maintiennent.

Les observations du service de Baudelocque, à dater de 1892, sont résumées dans le■« Fonctionnement » annuel de cet hôpital depuis 1897. Elles comprennent actuellement à peu près 300 cas. Aucun accident n'a été signaléLa kinésithérapie gynécologique réalise l'aphorisme : primo no nocere.

PHYSIOLOGIE

Sur son lit de mort un fils d'Esculape a dit : « Ayez le ventre libre et les pieds chauds. Là est toute la médecine. » Sous cette boutade de moribond sceptique se cache une observation vraie, à condition de prendre l'expression liberté du ventre dans le sens de circulation rythmée et non de simple débarras fécal.

Quand la circulation abdomino-pelvienne est régulière, les fonctions hépatiques, rénales, intestinales, menstruelles sont assurées, et par contrecoup celles de l'organisme entier, à commencer par le coeur et les poumons, pour s'étendre jusqu'aux extrémités. La réceptivité morbide est réduite au minimum.

Par contre prenez — puisqu'il s'agit ici de physiologie normale ou pathologique féminine — une femme génitalemenl et chroniquement atteinte—je dis une entre mille; elles se ressemblent toutes, malgré les nécessaires variantes. Qu'observez-vous? Des extrémités habituellement froides, une nutrition incomplète des tissus se révélant par l'obésité ou la maigreur, des congestions fugaces de la face, du pharynx, des poumons, une tendance aux lipothymies, de la constipation ou de la diarrhée, soit persistante, soit alterne, des crises gastriques, hépatiques et rénales, un ventre dont le volume se modifie périodiquement deux fois par mois, des modifications psychiques également bi-mcnsuelles, des éruptions encore périodiques, véritables auto-inloxicalions, une moindre résistance à la fatigue, des troubles locomoteurs parfois poussés jusqu'à l'infirmité, et tout cela sans lésions génitales étendues ou graves. Cela est si vrai que la gestation même, cet état physiologique entre tous, devient sub-pathologique ou pathologique dès que l'intégrité de la circulation abdomino-pelvienne fait défaut. Celte intégrité assure les fonctions du foie et du rein chargés d'éliminer les.déchels foetaux ou maternels, et soulage le ventricule gauche dont l'hypertrophie (Larcher) compensatrice entre en lutte avec les barrages circulatoires abdomino-pelviens.

Toute la physiologie de la gymnastique suédoise et du massage du ventre est contenue dans ces vérités, dont j'ai fait une loi '.

I. « Comment on fonde une méthode. » Leçon professée à l'hôpital Baudelocque, 1S9S.


10 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [500]

« LA CIRCULATION LOCALE ABDOMINALE TIENT SOUS SA DÉPENDANCE L'INTÉGRITÉ DE LA CIRCULATION GÉNÉRALE. »

Cette loi a pour corollaire la vérité clinique suivante :

« EN REFAISANT LA CIRCULATION ABDOMINALE, ON REPAIT LA CIRCULATION GÉNÉRALE. »

C'est par la kinésithérapie qu'on refait la circulation abdominale. Nous devons donc étudier les effets locaux et généraux du massage et de la gymnastique ; étude basée sur l'expérimentation animale et sur l'observation des malades.

A. —.MASSAGE

Effets locaux. — Lorsqu'on masse sans violence, à travers la peau, les viscères d'un animal, par frictions circulaires brèves, entrecoupées de pauses, on détermine une vaso-conslriclion abdominale pendant le massage.

Pendant les pauses, une vaso-dilatation très ample se produit. La pression, qui s'était élevée au moment des massages, revient à la normale ou s'abaisse momentanément.

Après le massage, vaso-constriction et vaso-dilatation se succèdent avec une énergie très grande! Le pouls s'accélère assez souvent, pas toujours. Le fait dominant est l'ampleur et le rythme de la circulation.

Lorsqu'on masse avec violence, et continuité, à travers la peau, les viscères d'un petit animal, ou sans violence, mais directement (à nu) ceux d'un gros animal laparotomisé, on détermine d'abord une vaso-conslriclion avec élévation de pression, excessives toutes deux, phénomènes très fugaces auxquels succède une vaso-dilatation persistante avec diminution de la pression. Il y a parésie des vaisseaux. Chaque fois qu'on masse, la pression s'élève de nouveau, mais de moins en moins, au fur et à mesure que la parésie se transforme en paralysie.

Par conséquent les phénomènes locaux excito-moteurs que le massage entraîne dépendent de l'excitation brève et intermittente des nerfs splanchniques.

Voilà ce que j'ai vu.

Après avoir fait mes expériences, je me suis enquis de celle des autres :

Pour Kleen \ qui s'est occupé incidemment du massage du ventre, « la pression augmente par une excitation directe ou réflexe des splanchniques dont la conséquence est la constriction des vaisseaux mésenlériques ».

Pour Colombo 2, « le massage énergique de la région abdominale détermine comme RÉSULTAT FINAL une forte dilatation de tous les vaisseaux profonds viscéraux et une légère constriction des vaisseaux périphériques. On a par conséquent une diminution de la pression, car la dilatation des vaisseaux profonds est prépondérante. Si le massage sur l'abdomen est doux,

1. Handbock massage, Stockholm, Nord in cl Josephson.

2. Société clinique des praticiens, Compte rendu.


[i>6l] PHYSIOLOGIE 11

léger, on obtient une action inverse de la précédente, c'est-à-dire une vasoconstriction profonde et une élévation de pression '. »

Voyons maintenant ce qu'on observe localement quand on pratique le massage abdominal non plus sur les animaux, mais sur la femme malade. J'entends par là toutes les femmes dont la circulation abdomino-pclvienne est défectueuse, ce qui, pour le dire en passant, constitue l'indication générale de la kinésithérapie abdominale.

Un massage viscéral, léger, péri-utérin, et surtout, quand on le peut (utérus antéversé, parois abdominales souples), un effleurage utérin (massage léger par excellence) arrêtent la grande majorité des mélrorrhagies chroniques. Les règles des malades en cours de traitement sont diminuées et retardées. Des massages trop forts ou prolongés ou mal pratiqués ont en général un résultat inverse.

On réussit rarement à arrêter, assez souvent à modérer les hémorrhagies quand l'utérus est scléreux, fibromateux. Parfois, échec absolu.

Le massage léger et ambiant supprime les pesanteurs, fait résorber les oedèmes. Il diminue le volume de l'utérus, du foie, du rein congestionnés, et de l'ensemble des viscères.

Le massage est anti-phlogistique et analgésique. Il favorise la phagocytose suivant toute apparence.

Le massage rend aux ligaments non dégénérés leurs propriétés élastiques, et aux libres musculaires contracturôes leur souplesse.

La concordance entre ces divers phénomènes et l'expérimentation physiologique saule aux yeux. Si un massage léger réussit à arrêter les hémorrhagies, c'est par les effets vaso-constricteurs. S'il échoue quand les tissus sont scléreux, c'est que les parois vasculaires dégénérées ont perdu la conIractilité. Si un massage fort ou prolongé augmente les hémorrhagies, c'es qu'il accroît l'inertie vasculaire.

Si le massage l'ait disparaître les oedèmes, c'est que les oedèmes sont une infiltration des tissus déterminée moins par la compression que par les troubles vaso-moteurs. Le massage fait rentrer dans la circulation lympha1.

lympha1. joins à ces deux citations, celle des expériences de Slrikcr (Vienne), qui n'ont pas été publiées et dont je dois la toute récente communication à un auditeur de ses cours, le Dr Lautmann. Striker faisait devant ses élèves les démonstrations suivantes :

a. L'excitation (électrique, Striker ne s'occupait pas de massage) des splanchniques provoque 1" des contractions générales, 2" la constriction des vaisseaux mésentériques. Les organes deviennent anémiques. Le rein sécrète moins. La pression sanguine monte graduellement, les vaisseaux se contractant graduellement.

b. La section des splanchniques ne peut abaissera 0 la pression parce qu'au-dessous du point d'émergence de ces nerfs il y a des rami communicantes qui sont des vasoconstricteurs (hypothèse de Ludwig).

c. La destruction radicale de la moelle détermine la chute complète de la pression. L'animal meurt par hémorragie dans les vaisseaux abdominaux.

(Je cite cette expérience parce qu'elle intéresse mes recherches sur la syncope. Le lecteur les trouvera plus loin.)

d. La section des deux splanchniques provoque la diminution de la sécrétion urinaire par abaissement de la pression sanguine. La section d'un seul augmente du côté de la section la sécrétion par hypérémie consécutive du rein. (Je cite celte expérience parce qu'elle intéresse la découverte de Cautru et lluchard dont il sera question plus loin pouvoir [diurétique du massage abdominal].)


12 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [562]

tique la sérosité épanchée (oedèmes mous) cl facilite la résorption des oedèmes durs. Quant aux pouvoirs anliphlogistique et analgésique, à la phagocytose favorisée, au retour à la tonicité des ligaments et des muscles, n'est-ce pas la nécessaire conséquence de la vitalité récupérée grâce à la liberté et à l'activité du torrent circulatoire?

Restitutio ad integrum ou tendance à la restitutio ad integrum de l'innervation vaso-motrice abdominale, Ici est le résultat du massage qui excite

méthodiquement les splanchniques et par eux la circulation abdomino-pelvienne.

Effets généraux.— Je les résume en cette loi : LE MASSAGE DU VENTRE RETENTIT SUlt LE COEUR ET SUR TOUT L'ARBRE CIRCULATOIRE.

Lorsqu'après avoir mis à nu le coeur d'un animal (grenouille, lapin, chien), on pratique le massage du ventre par frictions circulaires, légères en (.recoupées de pauses, on voit pendant le massage le coeur diminuer de volume (contraclion) avec soulèvement de la pointe (lig. I). Pendant les pauses, le coeur se dilate amplement (fig. II). Chez les petits animaux il peut même devenir plus rouge qu'il n'était et le nombre des pulsations s'accroître pendant un laps de temps court, mais très appréciable. Nous l'avons, Romauo et moi, constaté plus de cent fois; vous pourrez répétera volonté la même opération. Nous avons ressuscité des ventricules morts en apparence, à condition que l'oreillette [ullimum moriens) eût encore de faibles battements. Le résultat est constant, sauf chez un petit nombre de batraciens dont le coeur présente par idiosyncrasie, avec la même constance, les phénomènes inverses (inhibition cardiaque dès qu'on touche le ventre, — Goltz, Brovn-Séquard).

Si vous observez au microscope la circulation des capillaires de la membrane intcrdigitale d'une grenouille, vous verrez les vaisseaux se contracter EN MÊME TEMPS QUE LE coEun, pendant les massages du ventre (I, 2, lig. III), et se dilater largement EN MÊME TEMPS QUE LE COEUR, avec accélération fougueuse du courant, pendant les pauses (3, fig. III). Contrôlons à l'aide des instruments ce que l'oeil nous a fait voir :


[503] PHYSIOLOGIE 13

ITabord la vaso-constriclion périphérique pendramassage, suivie de vaso„

vaso„ pendant les pauses

! __^ _^ avec renforcement du cou/""

cou/"" *~ ^^^N^ t$ V ranl sanguin. La figure IV

" J*V 1 M JT \ m°noee les modifications cirW^^Â

cirW^^Â i —r. culaloires digitales chez la

E F~C^ ^^^fcj» tjÊ\ -J M femme. Ce graphique repro"W

repro"W *fP M } duil exactement le phéno.

phéno. ~ Jwlb % fi mène constaté au microscope

■'— iBlr lll i 1 SUI 'a Paltc ^es grenouilles

^~~— ISisIr " ^''''JiÊ " V ^' avant' ^' Pcn(lant, CD

! _ ^K^l^-^'iÉr I après le massage).

j ^•r\ "^^"■■■■v^'^k . J Passons aux modifications

r~~ "~ / A "\ 1' cardiaques et reprenons les

j| lj0iÈjki\ \ animaux, car il faut mettre

~ l ^ "^»- J | ic coeur ànu, la cardiographie

- L 4-^=^ E I f ri (i à travers les parois thoraci"

thoraci" - 11 II ~ ~| ques étant sujette à caution.

La contraction du coeur esldécelée suiia ligure V, 4, par rabaissement des crochets. On se servait de la pince cardiographique qui mesure l'amplitude ventriculaire. Le coeur est saisi entre deux petites cuillers de métal. Plus la systole s'accentue, plus les crochets du tracé s'effacent.

La contraction du coeur esldécelée sur le graphique VIpar la brusque élévation dés crochets (ligne A). On se servait d'un tambour inscripleur. Ce n'est plus l'amplitude ventriculairc qu'on obtenait, mais la

1, 2, pondant le massage; 3, pendant les pauses et après massage.


LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE

[504]

propulsion du coeur, véritable érection de cet organe qui se produit au moment des systoles chez les animaux dont le volume n'excède pas celui du lapin. Le même graphique donne l'élévation correspondante de la pression carotMîteoeïie (figae R).

La contraction du coeur est déeeïêe sur le graphique VII par la diminution brusque de hauteur des crochets (ligne B) correspondant à l'élévation

de la pression carotidienne (ligne A). On se servait de la sonde intra-cardiaque à ampoules conjuguées de F. Franck. C'est donc l'amplitude ventriculaire qu'on obtenait comme dans le graphique V.

La démonstration est-elle assez évidente? LA CONTRACTION DU COEUR ET DES

VAISSEAUX SOUS L'INFLUENCE DU MASSAGE ABDOMINAL NE FAIT AUCUN DOUTE. L'aSSeï'-

tion de physiologiste allemand Goltz se trouve contredite. Goltz a écrit ' : « Je ne connais pas d'expérience réussissant à coup sûr au moyen de laquelle on puisse obtenir par voie réllexe une accélération immédiate de l'aclivilé du coeur ». ..

Lemassageléger du ventre constitue cette expérience inconnue. Il éveille un RÉFLEXE DYNAMOGÉNIQUE que le physiologiste allemand n'avait pas vu. "

Je dis : RÉFLEXE. Les expériences résumées et iigurées plus haut corroborent cette assertion. Il me suffira d'en joindre une autre entre toutes celles qui m'ont péremptoirement prouvé que le phénomène n'était pas d'ordre mécanique. Le massage léger, direct, du paquet viscéral d'une chienne laparotomisée a élevé le manomètre de 89 millimètres avant toute parésie des vaisseaux mésentériques. A mesure que les vaisseaux se parésiaient au contact de l'air, le manomètre s'élevait moins haut pendant le massage. La pression est tombée à 6 et 10 millimètres quand la paralysie a

•1. Paralysie réflexe du coeur consécutive à l'irritation des nerfs sensibles, Archives de Virchow, vol. XXVI. Berlin, 1863.

FiK. IV


[565] PHYSIOLOGIE la

été presque généralisée par seclion des splanchniques. Elle serait tombée à 0 si la section pouvait être complète; à ce moment en déprimant fortement les viscères, on obtenait par compression directe des gros vaisseaux de très petites élévations réflexes; mais pour alimenter réellement le coeur, il fallait lever le train postérieur de l'animal. Procédé purement mécanique. Je dis : DYNAMOGÉNIQUE, car l'excitation quotidienne des plexus abdominoFig.

abdominoFig.

pelviens, c'est-à-dire du paquet viscéral, point de dépari électif du réllexe, rééduque peu à peu les centres nerveux d'où dépend le rythme circulatoire.

Fii». VII.

c'est-à-dire la juste alternance de la vaso-conslriclion et de la vaso-dilalalion non seulement dans le ventre, mais dans tout l'organisme. Or quelles sont les conséquences de cette juste alternance, de celle fougue circulatoire? Refaire le coeur central et les coeurs périphériques. Le massage du venlre est donc une sorte de fontaine de Jouvence. Nos malades le prouvent. Tous les gynécologues savent à quel point les affections abdomino-pelviennes retentissent sur l'état général. Les exceptions à cet égard ne font que confirmer la règle et si certaines malades sont atteintes, sans même s'en douter, de volumineuses tumeurs, c'est que ces tumeurs par leur


16 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNECOLOGIQUE [»06]

situation el leurs attaches ne gênent pas plus la circulation, que ne la gêne l'utérus gravide à condition qu'il soit.élastiquement suspendu. Les irrégularités et l'arythmie du cours du sang dans la cavité splanehnique ne retentissent ■ pas seulement sur les organes qu'elle renferme Elles ont leur contre-coup sur l'organisme entier et engendrent : dyspepsies, gastralgies, hypersécrétions, pyrosis, crises du l'oie et du rein simulant les. coliques hépatiques et néphrétiques, troubles oculaires, conjoncliviles, altérations passagères de la respiration, toux fugaces et persistantes, accidents hyslériformes, syncopes, lipothymies, névralgies dites sine matériel, névroses, modifications psychiques, auto-intoxications moliminaires (Slapfcr) '.

Eli bien! la kinésithérapie gynécologique, c'est-à-dire le massage du ventre aidé de la gymnastique, sa succédanée, atténue ou supprime cette morbidité réelle ou imminente. Nos malades récupèrent promplcment leurs forces; les globules rouges augmentent. L'obésité par ralentissement de nutrition et les oedèmes disparaissent. Les vaso-dilalations et vaso-conslrictions erratiques s'amendent ou se dissipent. Toutes les fonctions se réveillent.

Ai-je donc tort de dire : « réllexe dynamogénique » et d'avoir formulé celle

loi : EN REFAISANT LA CIRCULATION LOCALE ABDOMINALE, ON REFAIT LA CIRCULATION GÉNÉRALE?

Ainsi le massage du ventre n'est pas seulement un agent local et mécanique. C'est d'abord et avant tout, un agent général et.rMexe. Il n'ouvre les barrages des courants veineux abdominaux que par:1e:'coup:de.fouet donné au torrent circulatoire, grâce à l'excitation des nerfs cardiaques accélérateurs et vaso-constricteurs. Pendant le massage du ventre le coeur et les vaisseaux jusqu'à l'extrême périphérie se conlraclenl et la pression s'élève. Pendant les pauses, ou après le massage, le coeur et les vaisseaux jusqu'à l'extrême périphérie se dilatent et la pression décroissante tend à revenir au degré normal. Les stases abdominales sont supprimées par le phénomène réllexe de la systole et de la diastole cardio-vasculaire accrues et non par la simple évacuation mécanique des vaisseaux engorgés.

Huchard et Cautru, qui ont signalé lespremiers en France le pouvoir diurétique du massage abdominal chez les cardiaques, ont apporté à la théorie du réflexe dynamogénique une pierre angulaire.

Cautru dit : « Le massage régularise la pression sanguine; il amène la décongestion veineuse de tous les organes du ventre... il détermine en outre une excitation des centres nerveux abdominaux, d'où phénomène de dilatation et de conslriction des vaisseaux.... un réflexe cutané local se produit

1. Phénomènes infectieux qui se montrent périodiquement chez certaines malades au moment des molimens, c'est-à-dire à l'approche du xv" et du xx" jour de la période intercalaire en comptant du début des dernières règles : éruptions d'acné, de furoncles, d'herpès, hypersécrétions biliaires, etc., fièvre avec ascension thermique sans purulence, subfébricité caractérisée par des malaises vespéraux, anémie, chlorose, difficultés de la locomotion pouvant aller jusqu'à l'impotence et les phénomènes que j'ai décrits sous le nom de vaso-dilatations et. vaso-conslriclions erratiques et qui atteignent tous les organes, créant d'abord l'apparente morbidité, à la longue la morbidité réelle.


[567] PHYSIOLOGIE 17

par le massage au niveau de la région rénale, et un réflexe central amène au niveau du rein des phénomènes de vaso-constriction et de vaso-dilatalion aboutissant à la diurèse ».

Cela ressemble beaucoup à mes idées, sans citation de Fauteur ni de ses expériences. Piatot, qui, dans sa thèse \ a bien voulu imprimer mon nom, et indiquer le titre de la thèse de Romano, s'exprime ainsi au chapitre kinésithérapie, mot dont l'origine n'est pas indiquée, comme s'il s'agissait d'un terme scientifique banal : « La sécrétion urinaire devient abondante au moment où la pression artérielle commence à baisser et parce que la vitesse du sang est considérablement accrue dans les vaisseaux du rein, et elle est accrue en raison même de la vaso-conslrictionpre'a/aMe de ces mêmes vaisseaux ». Décidément nous sommes à l'unisson. Cette vitesse du sang accrue, celle conslriction préalable sont décrites, figurées et prouvées dans un gros livre intitulé Kinésithérapie gynécologique.

Huchard dit dans sa communication à l'Académie (12 juillet -1898) : « Le massage abdominal semble donc agir sur la diurèse par le même mécanisme que la digitale, puisque l'augmentation des urines coïncide, par l'emploi de ces deux moyens, avec la vaso-dilalalion et la diminution de la tension artérielle succédant promptement à un état de vaso-constriction et d'hypertension artérielles. Donc l'augmentation de la diurèse est liée surtout à l'accroissement de la, vitesse du sang dans le rein. »

Huchard ajoute : « Faut-il admettre avec Stapfer et Romano une action secondaire sur le coeur et la circulation générale par une sorte de réflexe dynamogénique dont les expériences sur les animaux et l'observation sur l'homme, ont démontré la réalité? La chose est possible et même probable, et Stapfer a judicieusement fait remarquer que la circulation locale abdominale tient sous sa dépendance l'intégrité de la circulation générale. » • Huchard, qui d'après Cautru (communication épistolaire) était d'abord disposé à ne voir dans le massage qu'un agent local et mécanique ouvrant le barrage des courants veineux, se rallie donc à la théorie du réflexe local et même général. Il enseigne à ses élèves que « la médecine a une nouvelle digitale, la digitale des doigts ». Il peut ajouter sans risque d'erreur : « Nous avons un nouveau tonique cardio-vasculaire, le massage abdominal » (Stapfer). C'est le corollaire même de sa pittoresque expression. Le massage ne peut pas agir sur le rein autrement que sur les autres viscères de la grande cavité splanchnique. Il refait la circulation locale abdominale en refaisant la circulation générale, et il refait la circulation générale en refaisant l'abdominale. Cela n'a rien d'étonnant si l'on songe que le ventre est le principal laboratoire du corps animal, une fabrique de poisons et de contrepoisons, un lieu de drainage. C'est, en ce sens, le premier des centres vitaux.

La répercussion du massage abdominal sur le coeur peut être saisie sur. le fait par les cliniciens sans qu'ils aient recours à l'expérimentation physiologique. Voici comment :

■1. Traitement des maladies du coeur par VltygUvettles agents physiques (Steinheil), 189S.-

/,v /A


18 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [568]

Tous les médecins ont vu employer ou onl employé au cours d'opérations la flagellation-du creux épigastrique pour faire disparaître les syncopes. Ce procédé, préconisé, je crois, par Verncuil en France, est un mode de massage. Je ne sais s'il réussit dans le cas de syncope par chloroformisation. J'en doute même et je dirai pourquoi tout à l'heure; mais je sais que la friction circulaire exercée sur l'estomac à travers la peau, et mieux une brève et légère malaxalion du paquet viscéral rappelle à eux bon nombre de syncopés, et fait éprouver aux demi-syncopés une sensation instantanée de bien-être.

Dans quels cas le massage réussit-il? Par quel mécanisme? C'est ce que j'ai incidemment découvert pendant mes recherches sur le réflexe dynamogénique. J'ai rendu compte de cette découverte à la Société de biologie ', à la Société obstétricale de France -, et dans les Annales de gynécologie 3.

Je vais résumer ici mes idées, mes expériences, et donner ainsi une nouvelle preuve de la répercussion du massage abdominal sur le coeur.

• On considère à tort les syncopes et les lipothymies comme la conséquence de l'arrêt ou d'une tendance à l'arrêt du coeur en diastole (inhibition). Il y a, au contraire, deux formes de syncope dans lesquelles l'état du coeur diffère du tout au tout. Dans la première variété le coeur tend à .s'arrêter ou s'arrête en diastole. C'est la variété classique, la cardiodilatation, l'inhibition. Dans la seconde variété le coeur tend à s'arrêter ou s'arrête en systole. C'est une cardio-constriction qui peut aboutir à une sorte de tétanisalion. Tandis que dans la première variété le coeur est gorgé de sang et distendu, dans la seconde il est olighémié, puis anémié, et se rétracte.

La syncope par olighémié est beaucoup plus fréquente que la syncope par inhibition; cent expériences m'autorisent à dire que celte dernière est le fait d'une prédisposition de l'animal ou d'un état pathologique. C'est la syncope par olighémié ou cardio-constriction que le massage fait disparaître. Il échoue et je le suppose dangereux dans les cas d'inhibition.

• Le mécanisme de la syncope par cardio-constriction ou spasme cardiaque est le suivant : une vaso-dilatation brusque d'un département ou de la totalité de la circulation abdominale produit sur l'organisme le même effet que les pertes de sang rapides et abondantes. Quand le phénomène est intense, on peut le qualifier i'hémorrhagie intramusculaire. Le sang est drainé vers les vaisseaux de l'abdomen frappés de parésie. Le reste de l'organisme en est plus ou moins privé. Le cerveau comme dans les hémorrhagies extravasculaires s'anémie; la respiration s'arrête, le pouls file en queue de rai, devient imperceptible. Le coeur olighémié diminue de volume et se rétracte d'autant plus qu'il reçoit moins de sang. Voilà ce que j'ai appelé variété systolqiue de la syncope. Elle a naturellement des degrés divers, depuis le spasme transitoire essentiellement bénin jusqu'à la cardio-rétraction per1.

per1. des mouvements du coeur et de la circulation du ventre. Séance du 1.3 décembre 189.:i. — 2. Session de 189G. — 3. 1890.


[o69] PHYSIOLOGIE îy

mancnte qui cause la morl. Cela dépend de l'abondance de l'hémorrhagie intra-vasculaire ou vaso-dilalalion abdominale qui a entraîné la systole du reste de l'arbre circulatoire ou cardio-vaso-conslriclion.

Tel est le mécanisme des syncopes de la grossesse, de la délivrance, de la ménopause, sans soustraction sanguine, et des syncopes par indigestion, cboc, collapsus, ell'ort, émotion, contusion -violente du ventre sans eccbymoses (coups de poing des boxeurs sur l'estomac, coup de tète des rôdeurs de barrière, vent du boulet, etc.), c'est-à-dire d'un grand nombre, sinon du plus grand nombre des syncopes '.

C'est celle variété commune delà syncope que le massage du ventre supprime instantanément, à condition que la circulation abdominale soit parésiée et non paralysée.

Il fait contracter les vaisseaux mésentériques et envoie au coeur le sang qui lui manque. Il l'alimente, et le cerveau est de nouveau irrigué.

Goltz avait vu et décrit avant moi le phénomène de l'oligbémie et de l'anémie cardiaques par l'élargissement des vaisseaux du ventre 2.

J'ai dit plus haut (en note), d'après une communication orale du Dr Laulmann, que le professeur Stricker de Vienne reproduisait dans ses cours le phénomène d'olighémie cardiaque par vaso-dilalalion abdominale et définissait celle-ci, comme je l'ai fait, du nom d' « hémorrhagie inlra-vasculaire ». Ni Stricker ni Gollz n'ont vu la syncope par cardio-constriclion pas plus que le réflexe dynamogénique qui excite le coeur et l'alimente. Stricker d'ailleurs ne le recherchait pas. Quant à Goltz, il l'a nié et ne pouvait le voir; ses procédés étaient trop violents. Il tapotait ses petits animaux avec une -spatule et paralysait la circulation abdominale. Cette paralysie supprime, ou, si elle est incomplète, atténue tellement le réflexe qu'il ne saurait être remarqué lorsqu'on ne le connaît pas. C'est à peine si le volume du coeur augmente un peu à chaque massage. La nuance est presque imperceptible. Elle existe cependant, puisque j'ai ranimé les coeurs sans battements d'animaux en voie de dessiccation; mais ce n'est plus l'ampleur cardiaque avec coloration plus rouge et battements accélérés que produit le réflexe méthodiquement excité par le massage.léger et bref de vaisseaux mésentériques en pleine vitalité.

Pour terminer celte étude physiologique sur les ell'els du massage abdomino-pelvien, je me crois autorisé de par l'expérimentation et la clinique, à affirmer qu'ils sont tous d'ordre réllexe, même les ell'ets d'assouplissement de l'appareil suspenseur uléro-annexiel. C'est une aussi grande erreur de croire que lesdils effets sont purement mécaniques que de croire qu'il est nécessaire de masser avec force pour agir. S'il est évident que ni les

•1. Je relève dans un travail de M. Pitres le fait suivant, que je. livre aux méditations du leeteur : « Je frappe à coups redoublés sur Pépigastre de Paule C... (hystérique) et, loin d'être incommodée, elle rit de ces violences qui feraient probablement tomber en syncope un homme vigoureux et bien portant. »

L'anesthésie épigastrique, ajoute M. Pitres, entraine chez les hystériques la perte d'un réflexe bien connu des médecins légistes, par ce fait qu'il peut entrainer la mort subite.

2. Archives de Virchow, 1S03 : Influence du système nerveux central sur la circulation. — 1804 : Tonicité des vaisseaux et son importance au point de vue de la circulation.


20 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [570]

pansements, ni l'électricité, ni l'hydrothérapie, ni les cures médicinales n'agissent comme deux mains qui palpent, saisissent, malaxent, étirent les ligaments, cependant, c'est en irriguant l'appareil suspenseur par une circulation active et régulière qu'on lui rend la souplesse plutôt qu'en allongeant les ligaments durcis. Quand la sclérose les a envahis, on a beau les travailler, on ne leur rend pas la tonicité.

B. — GYMNASTIQUE

Effets locaux et généraux. — Les exercices gynmastiques de Brandi sont les succédanés du massage du ventre. Ils exercent, par l'attitude et par le mouvement, une action sur la circulation locale abdominale et sur la circulation générale. Ils décongestionnent ou congestionnent. Les premiers sont actifs, les seconds tantôt actifs, tantôt passifs.

La contraction des muscles postérieurs, notamment celle des groupes dorso-lombaires etpelvi-trochantériens, dans une attitude telle que la paroi abdominale aussi peu tendue que possible ne soit nullement comprimée, cl obéisse aux mouvements respiratoires diaphragmaliques, arrête les hémorrhagies utérines.

Des mouvements qui arrêtent le sang! Quelle contradiction avec notre enseignement classique! Des exercices musculaires hémostatiques! Voilà qui choque nos plus anciens préjugés. Le repos n'est-il pas nécessaire à toute femme qui perd chroniquemenl du sang? Cependant le simple interrogatoire, si négligé, des femmes intelligentes, nous apprend que celles qui sont vigoureuses voient leurs règles augmenter pendant la nuit, ou dans la station debout prolongée, et diminuer au contraire par certains exercices musculaires comme une marche continue, régulière et modérée, ou même par la danse et le patinage suspendus avant tonte fatigue. Cette observation donne déjà quelque crédit à l'invraisemblable prétention de la gymnastique à l'hémostase ; mais voici qui- est plus invraisemblable encore et pourtant réel : trois ou quatre mouvements de tel ou tel groupe musculaire répétés deux ou trois fois et même une seule fois par jour produisent un effet hémostatique durable.

Quand une fille ou une femme tjiri perdent du sang exécutent correctement quatre ou cinq mouvements d'abduction fémorale, siège soulevé, avec résistance alternatiye du médecin et de la malade de façon à faire travailler les masses fessiéres et les masses dorsales, on constate, si celle perle se fait par suintement et non par rupture ou section vasculaire, que l'écoulement diminue ou s'arrête dans la majorité des cas, premier l'ait qui attire l'attention. On constate ensuite que le succès absolu ou relalif ou l'échec dépendent de l'exécution plus ou moins correcte, d'une juste mesure dans les exercices gradués suivant les forces de la malade, de son étal général, de son genre de vie, des complications uléro-annexiellcs, second fait dont l'analyse exige des observations très multipliées. On constate enfin qu'un petit nombre de malades accuse pendant celte gymnastique d'abduction fémorale, siège soulevé, une sensation de plénitude lhoraciquc,: et des


[571] PHYSIOLOGIE 21

bouffées de chaleur. Effet imputable en partie à la déclivité et alors MÉCANIQUE; mais ce n'est pas tout. L'index placé sur l'utérine d'une métrorrhagique en cours de traitement perçoit : 1° avant l'abduction fémorale : des pulsations amples mais molles, tumultueuses. Grandes ondes se mêlant les unes aux autres; 2° pendant l'abduction fémorale : des pulsations serrées, précipitées, difficilement saisissables; 3° après-l'abduction fémorale retour graduel aux pulsations amples mais nettes, rythmées! Que conclure de ces faits? La sensation de plénitude et les bouffées prouvent qu'il y a une dérivation circulatoire vers les parties supérieures du corps, et cela justifie la conception de Brandi, qui appelait dérivalive sa gymnastique décongestionnante. On peut invoquer encore en faveur de la dérivation la loi d'afflux du sang dans les muscles en travail (x o), en particulier pour l'hémostase utérine due à la contraction des pelvi-trochantériens. La fessière, s'alimentant à l'hypogastrique comme l'utérine, détournerait au profit de ses branches une partie du Ilot de l'utérine. De même la contraction des masses dorso-lombaircs détournant à son profit une partie du contenu de l'aorte, soulagerait ainsi la circulation abdominale. Cette hypothèse est-elle fondée? Quoi qu'il en soil, la dérivation, EFFET MÉCANIQUE, ne suffit pas. En effet, l'hémostase utérine est rarement instantanée; elle est, en règle, graduelle, et ce qu'il y a de plus extraordinaire dans ce phénomène, c'est — je le répète — que trois ou quatre mouvements musculaires exécutés même une seule fois par jour finissent par entraîner l'hémostase complète et persistante. J'admets en outre un EFFET RÉFLEXE à cause de la modification des pulsations utérines, indice d'une vaso-constriction pendant les exercices. - Les bémorrhagies chroniques de la femme sont toutes entretenues par des troubles vaso-moteurs, par une parésie des plexus abdomino-pelviens, qui enlraîne l'engorgement. En favorisant chaque jour, pendant quelques instants, par des altitudes qui suppriment toute compression abdominale, et par des mouvements accélérateurs, le cours du sang dans les territoires vasculaires voisins, on facilite plus ou moins l'évacuation du territoire abdomino-pelvien par l'excitation RÉFLEXE des vaisseaux de ce territoire.

Le réveil graduel de la tonicité des vaisseaux ainsi excités indirectement chaque jour, supprime la congestion, très aisément, s'il n'y a nulle altération des parois vasculaires et des tissus ambiants, très difficilement si la chronicité depuis longtemps installée a modifié parois et tissus, si les veines sont variqueuses et si la suspension élastique de l'utérus et des annexes l'ait défaut.

Si donc la gymnastique décongestionnante a des ell'els MÉCANIQUES de dérivation, elle en a d'aulres RÉFLEXES, d'excitation des centres vasoconstricteurs. Elle doit à ces derniers son véritable pouvoir curalif. Elle rééduque graduellement le système nerveux. C'est par une petite — presque homéopathique — mais quotidienne excitation des centres vasomoteurs que j'explique la persistance des ell'els hémostatiques abdominaux de la gymnastique des membres, et je cite à l'appui de ma théorie ces paroles d'un savant fort, compétent sur la question des vaso-moteurs. « La répétition d'une irritation, a dit François Franck, laisse en quelque


22 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [572^

sorte sa trace dans les centres nerveux qui continuent, malgré la suppression des excitations provocatrices, à déterminer la reproduction des effets que ces excitations avaient causés; il se crée là une sorte d'habitude des centres qui ont subi une série de sollicitations et en conservent l'impression : c'est en réduction le phénomène de l'éducation et de l'habitude i. » - Mais je n'ai parlé que de la gymnastique décongestionnante et à côté d'elle il y a la gymnastique congestionnante. Voilà qui semble contradictoire et fait pour ruiner ma théorie de l'action réllexe des mouvements musculaires, à moins d'admettre deux actions réflexes antagonistes, l'une vaso-constrictive abdominale pour les mouvements musculaires qui décongestionnent le pelvis, l'autre vaso-dilatatrice pour les mouvements musculaires qui le congestionnent. Non; il n'y a pas antagonisme, il n'y a pas deux actions réflexes différentes, il n'y en a qu'une, vaso-constrictive aussi bien pour les mouvements congestionnants que pour les décongestionnants. Cependant la gymnastique congestionnante congestionne; mais, mécaniquement, par Vattitude.

C'est par la tension de la paroi abdominale comprimant les viscères, ou par un obstacle momentané à la circulation périphérique (circumduclion fémorale passive), et surtout par Y effort dans une attitude épuisante, que la gymnastique congestionnante engorge les vaisseaux abdomino-pelviens. Le mouvement en lui-même a, quand il est actif, une action vaso-constrictive, qui annihile presque celle de l'attitude, dès que la malade habituée, exécute les exercices sans peine. J'appuie cette théorie sur les deux faits cliniques suivants : 1° les effets hémorrhagiques de la gymnastique congestionnante sont moins constants que les effets hémostatiques de la décongestionnante; 2° un exercice décongestionnant devient congestionnant dès qu'il entraîne la t'aligne.

A côte de la gymnastique congestionnante et décongestionnante se placent deux autres variétés d'exercices. Ce sont :

1° Les exercices respiratoires par lesquels ou termine et quelquefois on commence les séances de Kinésithérapie. Ils activent les combustions, agrandissent le champ pulmonaire, expulsent l'air résidual, procurent une sensation de détente, de repos, apprennent aux femmes la respiration diaphragmatique et, par la mise en jeu de ce muscle, entretiennent l'élasticité des appareils suspenseurs.viscéraux et des vaisseaux abdomino-pelviens. A cet égard, l'effet physiologique de cette variété d'exercice rentre, dans la catégorie suivante.

2° Les exercices tonifiants du plancher et des parois antëro-latérales et postérieures de la grande cavité splanchnique. Je les qualifierai volontiers do GYMNASTIQUE ORTHOPÉDIQUE VISCÉRALE, car rendre l'énergie aux parois de ladite cavité, c'est fortifier les ligaments viscéraux. Chaque mouvement du tronc retentit sur eux. C'est à ce point que j'utilise le redressement avec résistance, du tronc latéralement infléchi pour diagnostiquer les lésions

1. Bulletin de l'Académie de médecine, 21 juil. 1800, p. 63. Hypertension et hypotension artérielles.


[573] TRAITEMENT 23

droites ou gauches du système suspenscur uléro-annexiel. Quand les muscles abdominaux et dorsaux sont insuffisants, les reins se creusent, le ventre bombe et les attaches péritonéales s'allongent. Que de filles et de femmes déclarent ne pouvoir se passer de corset, non par coquetterie mais parce qu'il les soutient ! Privées de muscles sacro-lombairés et abdominaux, tuteurs naturels de la colonne vertébrale et des viscères, elles ne peuvent se passer d'un tuteur artificiel, bien inférieur, car il ne prévient ni les dévialions, ni les dilatations, ni les ptôses. Il les favorise au contraire. La plus élastique des ceintures ne vaut pas une bonne sangle musculaire. M. Glénard lui-même n'y contredirait pas.

TRAITEMENT

Règles générales. — Le traitement des affections chroniques est quotidien, dimanche excepté. Certaines métro- ou ménorrhagiques exécuteront la gymnastique, même le dimanche, au moins dans les débuts. Les malades vont chez le médecin, sauf impotence absolue. Elles viennent à pied, posément. Si la course est trop longue, pas de véhicule secouant. Les tramways^ les bateaux sont le meilleur mode de transport. La malade ne doit pas attendre chez le médecin. Evitez tout ce qui peut l'énerver. Elle dégrafe et dénoue ses vêtements de façon que la respiration soit absolument libre et le ventre facilement explorable. Elle exécute un exercice gymnastique, sans effort llioraco-abdominal quand la décongeslion est indiquée; trois à quatre mouvemements, pas plus. Puis elle s'étend sur une chaise longue, cuisses fléchies sur le bassin, jambes fléchies sur les cuisses, tronc un peu relevé. Le médecin s'assied à gauche, et introduit dans le vagin ou dans le rectum l'index gauche, en passant l'avanl-bras sons la cuisse de la malade. La main qui louche est ouverte (position de Brandt, de Lisfranc, d'Aran) et non pas fermée suivant la mode classique. Alors commence le massage exécuté avec la main droite libre. Il est entrecoupé de pauses et dure deux, trois, quatre, cinq minutes au plus dans la majorité des cas. Après le massage, la malade exécute un ou deux exercices gymnastiques. Elle rajuste ses vêtements et s'en va. Chaque séance prend dix minutes au plus pour la plupart des malades, surtout au début, non compris le temps du dégrafage et du rajustement. Aucun meuble spécial n'est nécessaire, aucun instrument, sauf pour des cas exceptionnels, le vibraleur mécanique. La durée du traitement des affections chroniques est de trois mois en moyenne.

Autant que possible la malade ne doit pas souffrir pendant la séance, mais ce n'est pas toujours possible. Jamais elle ne doit souffrir immédiatement après, mais au contraire, éprouver une sensation relative ou absolue de bien-être et de légèreté. C'est avec le bon sommeil la condition sine quû non du succès. Les douleurs ou malaises reparaissent régulièrement pendant un certain temps, trois ou quatre heures après les séances, et de plus s'accentuent périodiquement au moment des molimens. Les femmes


24 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE C574^!

malades ont deux molimens par mois ; l'un commence à la fin des règles pour se terminer vers le quinzième jour. C'est le molimcn intercalaire. L'autre commence vers le vingtième jour. Il aboutit aux règles. Les meilleurs jours pour les malades réglées tous les vingl-huit jours coïncident a peu près avec les 14e, 13°, 26e et 27e, en comptant du début de la menstruation. C'est aussi à ce moment, surtout à la veille de l'écoulement sanguin, que les progrès locaux sont constatés. Alors aussi s'éclairent d'une vive lumière diagnostic et pronostic.

Les vieilles lésions chroniques exigent un premier traitement non interrompu de trois mois au moins. Second traitement après interruption. Les malades retournent à la Kinésithérapie comme à une cure. Ces cures sont de plus en plus espacées et de moins en moins longues. En bien des circonstances les progrès ne cessent pas avec la cure. Ils continuent et s'accentuent. Les opérations nuisent, d'ordinaire, au traitemenl.

Tant vaut Vouvrage, tant vaut l'ouvrier; est un proverbe applicable à la Kinésithérapie; pas autant qu'on pourrait croire cependant, car à cause du réflexe dynamogénique le massage et la gymnastique sont bons en euxmêmes avant de l'être suivant la main qui les pratique, à condition que l'opérateur soit patient, jamais brusque et dose intelligemment les agents physiques qui lui servent de médicament. Plutôt trop peu que trop, est un axiome de Brandt, toujours utile aux jeunes praticiens, et souvent aux anciens.

A. — MASSAGE »

Les voies par lesquelles on opère sont la vagino-abdominale, la rectoabdominale, la vagino-recto-abdominale.

Les principales manoeuvres sont la friction circulaire, la vibration, la pression, la malaxation, Yeffleurage, l'élévation.

\° FRICTION CIRCULAIRE. — L'index gauche étant dans la position de Brandt, exécutez avec la pulpe des quatre doigts de la main libre des frictions en cercle en déprimant légèrement les viscères, en évitant les points douloureux, et en déplaçant la main fréquemment. Ne frottez pas la peau; faites rouler les viscères sous vos doigts.

2° VIBRATION. — On l'exécute avec la paume de la main posée à plat sur le bas-ventre.

Dans tous les traitements, les vibrations alternent avec les frictions circulaires. Cette alternance et les déplacements de la main qui exerce la friction produisent une série de pauses pendant lesquelles lavaso-dilatalion succède à la vaso-constriction. (Voyez Physiologie.)

La vibration mécanique (vibrateur de Liedbeck, de Gaiffe, etc., etc.) est vantée par Bourcari. Brandt, qui la connaissait, ne s'en servait jamais. J'ai renoncé à la vibration abdominale. J'emploie avec succès contre les spasmes du plancher la vibration périnéale (tampon sur l'anus ou intraanal) et j'étudie les effets de la même vibration périnéale pour provoquer

J. L'auteur a fait représenter les mouvements qu'on fait exécuter aux malades, avec des figures d'hommes; cela rend la démonstration plus aisée à comprendre. .


[575] TRAITEMENT 25

les règles. La vibration manuelle est une sorte de pierre de toucbe des ncuraslbéniques chez lesquelles le traitement ne sera pas ou sera très difficilement praticable. Elles ne supportent pas ce mode de massage, le plus calmant, le plus analgésique de tous.

3° PRESSION. — La friction circulaire est accompagnée d'une pression légère, car il faut que les viscères soient déprimés ; mais la pression proprement dite constitue surtout le premier temps de l'opération dite élévation; .cl la manoeuvre par laquelle on redresse l'utérus en déprimant la paroi antérieure du vagin. (Voyez Pression redressante, in Traité de Kinésithérapie.)

•4° MALAXATION. — S'emploie exclusivement contre la panniculite (voyez cette indication). C'est une manipulation extérieure pratiquée avec les deux mains qui saisissent le pannicule adipeux et y font des plis qu'on malaxe entre les pouces et les quatre autres doigts en étirant la peau.

5° EFFLEURAGE. ■— Se pratique par le rectum, sur les parois pelviennes, le périnée et les ligaments de Douglas, avec la pulpe de l'index gauche qui effleure les tissus sans plus de force qu'on n'en déploie pour écrire sur la buée d'une vitre (Brandi).

6° ÉLÉVATION. — C'est une opération qui a pour but la décongestion, la mobilisation de l'utérus (hémorrbagie,

(hémorrbagie, et sa / f^777=s,=:î>\

réduction définitive quand il \J^ Sfn 1 \>

eslprolabé ou rélrodévié.Ellc ^S>/T*kt"~ 4 \_

consiste à plonger les deux fti^S 4 r*A>

mains ouvertes dans le cul-de- ^BSÊm 7 s\ î

sac pubio-vésico-utérin, à Ira- ^^BU[/ , 1

vers les parois abdominales fHQTA^^âs&f \ \

souples cl lâches, sans exercer /^^^^'^-^^^M^M^^^^S. \ t, aucune pression sur le corps ^fej^^ ^^^*ÊÊàuïuW8Êïifa V "^

utérin, mais seulement sur le j0fît_saiLJ^''.''~. 'Z^^fLS"2lJ^r^^'^f'^\ fond du cul-de-sac et la paroi É|||||j||||||||||||||lï|j|H

antérieure du vagin, de façon : W B H Bjjf |1| 1

1° à faire reculer et remonter gagL ^^r-p^a^T ^m^-. f^DI

le col dans la concavité sa- HL. Fi„, Yin_ ■-> flL

crée ; 2° à antéverser le fonds ; 3° à soulever légèrement l'organe avec une douce vibration.

Le médecin peut praliquer seul l'opéra lion en cas de grossesse quand l'utérus, déjà volumineux, est facilement saisissable et n'a aucune tendance à se renverser en arrière. Dans les autres cas un aide est indispensable.

La femme étanl dans l'allilude de la dissection périnéale cl absolument passive, l'aide se place devant elle sur la chaise longue, ou à deux genoux ou sur un seul genou, l'autre pied.posant par terre.

Le médecin met l'index gauche sur la face antérieure du col. De la main droite en pronation, il creuse doucement le cul-de-sac pubio-vésico-utérin jusqu'à ce que ses doigts rencontrent l'index qui touche.

L'aide plonge alors ses deux mains ouvertes, en supination, dans le fossé creusé par le médecin, et sans violence, avec souplesse, douceur el élastlFig.

élastlFig.


26 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [576]

cité il fait reculer le col par une simple pression sur le fond du cul-de-sac, puis soulève le corps qu'il tient dans ses mains. L'une et l'autre manoeuvre s'accompagnent d'une vibration légère et se répètent trois fois, en pénétrant chaque fois un peu plus profondément (iig. VIII).

B. — GYMNASTIQUE

Elle exige une attention soutenue de la part du médecin et de la malade. Poco ma buono comme pour le massage. Je ne décrirai ici que trois sortes de gymnastique et seulement les exercices essentiels. Ces trois sortes sont : 1° la décongestionnante pelvienne ; 2° la congestionnante pelvienne ; 3° la respiratoire. Celle que j'ai qualifiée plus haut d'orthopédique viscérale, ne peut trouver place dans cet opuscule, si condensé qu'il soit.

1° Gymnastique décongestionnante. — a. FLEXION ET EXTENSION DES BRAS. — Attitude de la malade. — Assise sur un tabouret, tête droite, colonne vertébrale dans l'extension, tronc penché en avant, bras tendus en liant et en avant, saisissant I '

les poignets du médecin soit à pleine main, soit entre le médius et l'index; genoux écartés et fixés saisissant entre eux un angle de la chaise longue sur lequel ils s'appuient sans force, pieds en avant.

Attitude du médecin. — Debout sur la chaise longue en face de la malade, un pied devant l'autre, coudes au corps, avant-bras un peu fléchis sur les bras, il saisit le carpe de la malade entre l'index et le médius, le métacarpe entre le pouce, l'annulaire et l'auriculaire, puis il tire légèrement sur les


[377] TRAITEMENT 27

bras pour constater leur souplesse et leur élasticité et augmenter au besoin l'inclinaison en avant du tronc tic la malade.

Mouvement. — l 01' temps. — La malade fléchit élastiquement les bras en portant les coudes dès le début du mouvement aussi en dehors que pos.sible. Pas de crispation des mains. Le médecin résiste en inclinant son buste un peu en ar||w^^^pB^E|^^^^^^^®

ar||w^^^pB^E|^^^^^^^® pied devant 1 "auIre HlBlIl^S^Lr^^^^'^^^^^^^ comme dans la ma relie

WÊÊw^^^tsi^^m (f,g'-IX)-

ixtf^ ■§§' îffl|l(i/%É^o^HIP^\-^^^PlemPs- ~~ Le médecin Wk\ \Êm 1/ ^^gW"^ i -i tire les bras en l'air sans

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•^/l\\ IHil llîi 1 tlQini]lllIIIIMIIIIIl!lyMlliill^Br^^^^iniBill^ résistei' ^a malade que si ^%X1ffll P^^^^/ jjP' jfii c^c CX(^cutc correctement le K^^^^mÉ&'ém^/^W^^^ mouvement et si elle [n'est "^J^^^PF^ X ^T(^r^ pas trop faible (iig.lX).

""' •*^t^fif^"'"" ' Inspiration pendant le

Fi„ XIt. deuxième temps, expiration

pendant le premier (fig.IX). b. ABDUCTION DES CUISSES.

Attitude de la malade. —• Étendue, tête et épaules soutenues par des oreillers, bassin fortement soulevé, jambes fléchies, pieds joints.

Attitude du médecin. — Debout aux pieds de la malade. Il applique la paume de ses mains sur la face externe des genoux de la femme. Mouvement. — 1er temps. La malade écarte les genoux. Le médecin


28 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [578]

résiste (Iig. XI)— 2: temps. Le médecin rapproche les genoux de la malade

qui résiste (fig. XII). Pas de secousse. Pas de roideur. Pas d'effort général.

2° Gymnastique congestionnante. — a. GIRCUJIDUCTION FÉMORALE PASSIVE.

Attitude de la malade. — Commodément assise.

— Attitude du médecin. — Debout devant la malade. Il lient entre ses genoux le genou gauche ou droit de la malade qu'il immobilise de celle façon. Le médecin saisit d'une main le pied du membre qui doil manoeuvrer. L'autre lient le jarret. Le membre est donc en llexion ; la cuisse sur le bassin, la jambe sur la cuisse, qui de plus est en abduction (iig. XIII). Mouvement. — Passivité isoluc delà malade. Faites iciïre au genou un cercle ssi grand que possible ; dedans en dehors. En idans à peine langent à ligne médiane, en haut ngenl à l'abdomen, auquel cuisse imprime à ce nioent une légère secousse ; en ihors, abduction maxima. b. — FLEXION ET EXTESSION JN DES MEMBRES INFÉRIEURS RTANT LE POIDS DU CORPS. — titude de la, malade. — iboul sur un seul pied isant à plat. La pointe de ulre pied pose surl'extréilé d'un tabouret. Mettez liant d'écart que possible lire le tabouret et le membre li porte le corps. Tôle en extension. Reins cambrés. Bras étendus au-dessus de la Léte et un peu en arrière (fig. XIV).

Attitude du médecin. — Debout sur l'extrémité du tabouret, tenant entre ses pieds la pointe du pied de la malade. Il saisit les mains de celle-ci.


[819]

Mouvement.—1" temps. La malade se dresse sur la pointe du pied qui pose sur le sol (fig. XV).

2° temps. — La malade fléchit lentement, genou en dehors, le membre qui pose sur le sol (fig. XVI). .

3° temps. — La malade se relevant étend lentement, genou en dehors, le membre qui pose sur le sol et se retrouve dans l'attitude du premier temps (fig. XV).

4° temps. — La malade pose le talon à terre et se retrouve dans l'attitude primitive (fig. XIV).

3° Gymnastique respiratoire.— Attitude de la malade. — Assise et passive.

Attitude du médecin. — Debout derrière la malade et lui fournissant un point d'appui. Il saisit les aisselles ou les bras par-dessous ou pardessus.

Mouvement. — Les épaules et les bras sont enlevés en haut et en arrière. En même temps la malade inspire profondément. Puis le médecin laisse descendre les épaules. L'expiration est simultanée.

Au début des traitements, cet exercice cause du vertige à certaines nerveuses.


30 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [580]

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS.

Le traitement kinésique est coulre-indiqué absolument par les épanchements sanguins récents, par le pus collecté en poche fluctuante et close, parles accidents péritonitiques aigus généralisés; et relativement parles accidents péritonitiques aigus localisés, par la grossesse extra-utérine et les affections malignes; par les tumeurs bénignes liquides cl solides non résolubles et non évacuables, et par l'hypcresthésie de certains neurasthéniques que la moindre excitation met en état de crise avec douleurs, insomnie, etc. Le massage est donc indiqué à peu de chose près par toutes les affections subaiguës ou chroniques du bas-ventre, comme moyen de traitement préventif, curatif ou palliatif, mais il l'est d'abord comme moyen de diagnostic, et le chapitre des indications doit s'ouvrir par une démonstration de l'utilité de la méthode à ce point de vue.

Du palper-massage ou masso-diagnostic. — Tout récemment un de mes assistants me priait d'examiner une consultante dont le col utérin était si volumineux et si déformé que ce médecin croyait à un néoplasme. Je réduisis sans violence par le procédé du massage le corps qui était rélroflécbi, et instantanément le col désinllltré reprit.son volume et sa forme normale.

Dans ce cas le massage a éclairé le diagnostic instantanément. Une séance a suffi. D'ordinaire il n'en est pas ainsi. Plusieurs séances sont nécessaires, et quelquefois une véritable ébauche de traitement; mais qu'importe? En général le diagnostic ne presse pas dans les affections génitales, et même quand il presse — chose rare — le médecin incertain doit, sauf urgence par accidents graves, pratiquer le massage et le continuer si les symptômes alarmants s'amendent, au moins jusqu'à diagnostic. Exemple : J'ai été appelé auprès d'une femme enceinte qui semblait atteinte d'appendicite concomitante. Douleur extrêmement vive de la fosse iliaque droite s'exagérant à la pression au point dit de Mac-Burney. Empâtement volumineux de toute la région. Menace d'avortemenl quelques semaines auparavant, à la suite d'une crise analogue niais accompagnée de symptômes moins alarmants. Pouls un peu accéléré. Pas d'élévation de température au moment de ma visite. Je partageai à priori l'opinion du médecin; mais je conseillai le massage pratiqué suivant la méthode que je préconise. Dès la première séance, soulagement. À la huitième ou dixième, l'empâtement diffus avait disparu. Le point de Mac-Burney persistait, mais on percevait un-corps dur. Il s'isola, se mobilisa. C'était un rein flottant que trois mois plus tard après l'accouchement je fis réduire chaque jour.

Inutile de multiplier ici ces faits intéressants. J'en ai cité plusieurs dans mon livre, où j'ai imprimé ceci en grosses lettres : Hors les cas rares où le diagnostic est fait d'emblée et où la gravité des accidents commande l'intervention immédiate, on ne doit jamais conseiller un traitement, ni surtout une opération, sans avoir éclairé la situation par le massage. Il constitue, malgré


[581] INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS 31

sa lenteur, le meilleur procédé de diagnostic génital, parce que, outre les avantages du chloroforme [suppression des contractures pariétales, de la défense involontaire), il possède celui de dissiper les oedèmes, les infiltrations , plastiques, de dissoudre les adhérences molles qui agglutinent les organes rendus méconnaissables, de mettre en garde le praticien contre ce que j'ai appelé l'aspect protéique des lésions génitales, de ne pas exposer les grossesses latentes, et de constituer déjà un traitement en favorisant la circulation, et, par elle, les combustions interstitielles. La fig.XVH, empruntée à la thèse de Geoffroy Saint-Hilaire, est la photographie

photographie génitaux oedématiés. L'oeil les dislingue avec peine. A plus forte raison le doigt. Sur celte ligure l'infiltration est au maximum; celte infiltration peut diminuer de moitié ou disparaître spontanément du jour au lendemain. Le massage la dissipe.

L'aspect protéique des lésions génitales consiste dans ces variations de volume, de consistance, de situation que présentent deux fois par mois, sous l'influence des molimens menstruel et intercalaire (Stapfer), c'est-à-dire des congestions périodiques, les organes génitaux lésés. Ces variations sont telles, ai-jedit dans mon traité, qu'à peu de jours, parfois à peu d'heures de distance, deux médecins ou le même médecin posent un diagnostic diffélrig.

diffélrig. — 1, Tissu conjonctif de la fosse iliaque; 2, Ligament large; 3, Trompe; 4, Ovaire et tissu péri-ovarien oedématié; o; Ligament de Douglas déformé par l'infiltration ; 0, Rectum; 1, Utérus antéversé fortement; S, Paroi vésicalo; 9, Cul-de-sac de Douglas; 9, Méso-salpinx distendu laissant la trompe se prolaber.


32 LÀ KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [582]

rcnl, parce que, selon le moment du mois, l'infiltration augmente ou diminue dans des proportions notables. Mêmes erreurs de pronostic; tel médecin qui a constaté une tumeur pour laquelle il n'a pas trouvé l'intervention urgente, juge quinze jours plus tard, d'après une augmentation de volume subite, cette intervention indispensable et pressante.

La supériorité du palper-massage ou masso-diagnostic ne lient donc pas seulement à l'emploi du massage en palpant, mais à l'exploration quotidienne que commande cette méthode.

La conception que je me suis faite du cycle des affections gynécologiques, l'importance que prennent à mes yeux les troubles vaso-moteurs, par moi nommés générateurs ou accumulateurs de la misère gynécologique, le rôle capital que j'accorde aux altérations du tissu conjonctif m'ont appris à modifier la nomenclature usuelle dans l'énoncé des diagnostics. On abuse véritablement des termes métrite, salpingite, pelvi-péritonile qui résument toute la science gynécologique pour beaucoup de médecins. On a fait de la métrite trente-six catégories dont l'enlilé morbide est douteuse. Toute tumeur siégeant à droite ou à gauche de l'utérus est qualifiée salpingite ou oophorile. Toute crise douloureuse paroxystique passe pour de la pelvi-périlonite. Si la métrite ou la métro-salpingo-oophorite sont l'origine des affections génitales les plus communes, elles n'ont de valeur que par les lésions chroniques et les troubles de fonction qu'elles entraînent. Ce qui importe c'est de constater et de savoir traiter ces lésions et troubles de fonctions secondaires. Aussi j'enseigne à mes élèves non pas à résumer en un mol des états toujours plus ou moins complexes, mais à écrire ou à dessiner au jour le jour ce qu'ils voient du bout de leursdoigts. J'appelle cela diagnostic topographique graduel, el cette méthode ne doit pas être mauvaise, car quelques médecins l'ont adoptée depuis la publication de mon livre.

Les- lésions et les troubles de fonctions de l'appareil uléro-annexiel sur viennent pendant la vie génitale et disparaissent le plus souvent avec elle. C'est dans cetle période que le traitement kinésique, régulateur de la circulation trouve ses plus fréquentes indications. Je commencerai donc cellesci par la puberté et finirai parla ménopause.

ACCIDENTS DE LA PUBERTÉ ET DE LA PÉRIODE QUI SUIT L'APPARITION DES RÈGLES

Bien des femmes doivent une vie de souffrances ou d'infirmités à l'incurie et à l'ignorance des médecins en ce qui concerne les accidents de la puberté. Consultés à leur sujet, ou bien ils n'y attachent aucune importance et disent : « Laissez faire la nature, elle arrangera les choses », ou bien ils commettent erreurs de diagnostic sur erreurs de traitement et causent ainsi les plus graves préjudices.

J'ai rendu la santé intégrale ou partielle à plus d'une malade de ce genre. N'hésitez donc pas à soigner les jeunes vierges.


[583] INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS 33

Le traitement des accidents de la puberté et de la période où s'installe la fonction menstruelle varie suivant la nature des accidents. Le principal est d'établir la menstruation quand elle fait défaut, de l'augmenter quand elle est insuffisante, de la diminuer quand elle est trop abondante et de la régulariser. A cette fin on se sert soit de la gymnastique seule, soit de la gymnastique et du massage.

A. Gymnastique. — Congestionnante ou mixte pour les aménorrhéiques. Décongestionnante pour les méno- et métrorrhagiques et pour la plupart des dysménorrliéiques.

B. Massage. — Vibration périnéale mécanique, pour PROVOQUER L'ÉCOULEMENT MENSTRUEL. Soyez certains que l'utérus n'est pas gravide. Le massage de telle ou telle région est indiqué si l'absence ou le trouble des fonctions menstruelles entraîne des désordres locaux extra-génitaux, tels que I'IMPOTENCE. Faites rouler les masses musculaires passives entre vos mains. La dysménorrhée par immobilisation annexielle ou utérine, et les troubles généraux lels que l'anémie et la débilité causées par des PERTES SANGUINES TROP FRÉQUENTES, ou au contraire par leur INSUFFISANCE et leur RARETÉ, commandent le massage gynécologique. Il suffit de remuer la circulation abdomino-pclviennc et d'exciter le réllexe dynamogénique. Cela ne suffit plus dans le cas de MÉTRITE OU MÉTRO-SALPINGITE avec OEDÈMES PÉRI-ANNEXIELS, DISLOCATIONS et FIXATIONS. On saisit alors et on masse individuellement les organes dont la consistance, le volume, la situation doivent être modifiés, et dont la libération est nécessaire. Pour les vierges on emploie de préférence le loucher rectal. Le point d'appui que l'index introduit dans cette cavité fournit à la main qui masse, vaut le point d'appui vaginal dans la majorité des cas et on perçoit aussi facilement la mobilisation.

STÉRILITÉ

La stérilité indique la Kinésithérapie lorsqu'elle est atlribuableà un état inflammatoire (MÉTRITE, MÉTRO-SALPINGITE) actuel ou antérieur, entraînant des

TROUBLES DE FONCTION, l'OEDÉME CHRONIQUE, la DÉVIATION. Ct la FIXATION UTÉRINE

ou ANNEXIELLE. Brandi traitait aussi la PUBESCENCE DES ORGANES.

Gymnastique elmassage.— Décongestionnants, sauf dans le dernier cas.

GROSSESSE

La grossesse pathologique ou subpathologique indique la Kinésithérapie lorsque les accidents sont imputables aux troubles circulatoires abdominopclviens. Les principaux sont :

1° LES DIFFICULTÉS DE LA LOCOMOTION; 2° LES PESANTEURS; 3° LES IIÉMORRHAGIES DES TROIS PREMIERS MOIS; 4° LES DOULEURS ABDOM1NO-LOMBAIRES ET LOMBAIRES; 8° LES SYNCOPES PAR CARRIO-CONSTRICTION ; 6° LES AUTO-INTOXICATIONS.

Gymnastique. — Décongestionnante.

Massage. —Léger, péri- cl supra-utérin; élévation.

45


34 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [S8iJ

On conjure ainsi bon nombre d'avorlcmcnts. Ma statistique prouve que les malades devenues enceintes au cours du traitement sont moins exposées à l'avortement si elles le continuent pendant le premier stade de la grossesse, sans interruption ou par intermittence et alors au moment des molimens, que si elles l'abandonnent. Les rapports conjugaux sont désastreux. La kinésithérapie des femmes grosses facilite la marche et les mouvements, supprime les congestions, atténue les malaises, dissipe les oedèmes. Les procédés kinésiques réduisent sans le moindre effort les utérus déviés. On active les combustions maternelles et foetales. On soulage le coeur. Pour dissiper momentanément les syncopes que j'ai décrites sous le nom de spasme cardiaque, les frictions épigastriques et surtout la malaxaliou du paquet viscéral suffisent.

DÉLIVRANCE

Le massage seul est indiqué. Son but est de prévenir les HÉMORRHAGIES, extra- et intra-vasculaires, et les SYNCOPES par cardio-constriction ou spasmes cardiaques (voy. Physiologie).

Massage.— Dès que l'enfant est expulsé, déprimez la paroi épigastrique au-dessus, c'est-à-dire plus haut que le fond de l'utérus, exercez sur la face postérieure de cet organe de légères frictions circulaires intermittentes et malaxez de même façonle paquet viscéral. J'ai donné plus haut une interprétation scientifique nouvelle des succès de ces procédés dont le premier était employé par les vieilles matrones, pour exciter la fibre utérine; mais usez-en avec méthode, comme je l'indique. Ne pétrissez pas.

SUITES DE COUCHES La SUBINVOLUTION, les HÉMORRHAGIES, la MÉTRITE, la MÉTRO-SALPINGITE, COllséquence

COllséquence ordinaire des suites de couches et de l'avortement, indiquent la Kinésithérapie.

Gymnastique. — Décongestionnante.

Massage. — Voyez le paragraphe suivant.

Le défaut d'hygiène et surtout la reprise prématurée des rapports conjugaux (choc traumatique, infection), beaucoup plus que la scepticémic des accouchées, aujourd'hui à peu près disparue dans les hôpitaux bien tenus, sont la cause de la plupart des inflammations utéro-annexielles.

Je pense qu'en règle les accouchées de nos services hospitaliers devraient être soumises au traitement kinésique, à leur sortie, pendant quelques semaines. Elles y trouveraient un préservatif et le très prompt relèvement de leurs forces. Avec cela et la suppression de quelques usages administratifs, contraires à l'hygiène la plus élémentaire, on diminuerait certainement le nombre des affections gynécologiques.

Pour les accouchées de la ville, le bénéfice ne serait pas le même à cause du repos prolongé qu'elles peuvent s'accorder; mais je traite systématiquement les suites d'accouchement et d'avortement par la gymnastique seule ou


[58b] INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS 35

par le massage et la gymnastique si /'INVOLUÏION est LENTE OU si les HÉMORRHAGIES s'installent.

Je modère ou arrête chez les accouchées par la gymnastique les LOCHIES SANGUINES qui, faisant recrudescence ou réapparition suivant la règle le dixième jour et le vingtième (molimens), ont tendance à s'installer malgré les injections chaudes. Y arrête de même, par la gymnastique, ou je préviens les RÈGLES DES NOURRICES.

METRITES. — MÉTRO-SALPINGITES. — OOPHORITES

Gymnastique. — Décongestionnante le plus souvent.

Massage. —• Décongestionnant dans la pluralité des cas. Exécutez dès que vous pourrez les frictions circulaires sur la face postérieure de l'utérus, la face antérieure reposant sur le doigt qui touche. L'isthme et le col, le fond et les cornes ensuite, puis les flancs. L'organe diminue rapidement de A'olume quand les tissus ne sont pas dégénérés. Les trompes saisissables, isolées des oedèmes ambiants par fonte de ces oedèmes sous l'influence du traitement, doivent être massées des cornes au pavillon.

Les cols érodés ou même ulcérés, même justiciables de l'opération de Schroeder, se cicatrisent tantôt très vite, tantôt lentement et quelquefois avec aggravation momentanée de l'ulcère dans les premières séances; mais la disparition de ce dernier est définitive parce que le traitement guérit la métrile, principe de l'ulcère, et non pas seulement l'ulcère comme les pansements locaux.

Les écoulements utérins et salpingiens de mucus, de muco-pus et les écoulements aqueux sont d'autant plus difficiles à modifier que la lésion primitive est plus ancienne, siège plus haut dans le canal génital et que les organes sont plus difficiles à saisir. Les vieilles leucorrhées des arthritiques sont rebelles lors même que l'état général a été nettement modifié par le traitement.

Je me suis expliqué (page 32) sur la valeur nosologique du terme métrite et métro-salpingite. Ces lésions primitives se compliquent plus ou moins vite, d'étals morbides divers, pour le traitement desquels le lecteur doit glaner dans tous les paragraphes de cet opuscule.

OEDEMES PELVIENS (CELLULITE)

Ce sont les infiltrations du tissu cellulaire du paramètre et les altérations chroniques que la permanence des étals congestifs détermine par l'obstacle aux fonctions normales des tissus. Ceux-ci sont follement modifiés à la longue qu'ils perdent toutes leurs propriétés.

Il y a : 1° LES OEDÈMES SÉREUX, conséquence de simples troubles de fonction. Ils s'observent chez les femmes dont les organes génitaux sonl indemnes. A plus forte raison chez celles qui présentent des altérations utéroannexielles. Les femmes enceintes y sont sujettes.


36 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [S86]

2° LES OEDÈMES FIBRO-PLASTIQUES (CELLULITE), qui accompagnent ou suivent les affections de l'ovaire, de la trompe cl de l'utérus. Ce n'est plus la conséquence d'un simple trouble fonctionnel. Ces oedèmes dépendent d'un processus intlammatoire subaigu qui les engendre, et ils persistent après que toute trace inflammatoire a disparu, créant ainsi le facteur principal de la chronicité gynécologique, puisque, outre l'infiltration, il y a hyperplasie canjonctive. C'est une tumeur (exsudât des Allemands). Nous donnons au mot fibro-plastique le sens qu'on lui donnait autrefois et non pas celui de sarcome. (Geoffroy Saint-Hilaire.)

La cellulite ne suppure que par exception. C'est une affection subaiguë dont les poussées souvent confondues avec la pelvi-périlonite sont en relation directe avec les troubles vaso-moteurs périodiques qui se manifestent chez les femmes dont la circulalion abdomino-pelvienne n'est pas normale, du 8° au 15e et du 20° au 27e jour, en comptant du début des menstrues.

La péri-salpingite, la péri-oophorile, lapéri-paramélrile ne sont pas autre chose que la cellulite. Il y a des oedèmes 1res tenaces qui sont entretenus par des varices ambiantes.

Gymnastique. •— Décongestionnante.

Massage. — Frictions circulaires, vibrations manuelles, eflleurage des parois pelviennes. Ayez soin de ne jamais attaquer d'emblée la tumeur. Tournez autour, non seulement à travers la paroi abdominale, mais par le rectum en effleurant de bas en haut les parois pelviennes, quelquefois par le vagin, car il y a des oedèmes mous qui forment un coussinet élastique inlra-pariétal vaginal et des oedèmes durs qu'on perçoit dans la même paroi comme des plastrons. Partout où il y a du lissu conjonctif l'oedème ou infiltration peut exister.

Lorsque la cellulite pelvienne date de loin, la guérison est affaire de temps et de patience. Ne comptez ni les semaines ni les mois. Le résulfat sera excellent.

Lorsque les oedèmes sont récents la guérison est rapide. Je ne me laisse pas arrêter par les POUSSÉES AIGUËS à moins d'accidents pelvi-périlonitiques très nets. Dans ce cas j'emploie la glace et je reprends le massage dès que les vomissements cessent et que la sensibilité est suffisamment atlénuée. A plus forte raison, je ne me laisse pas arrêter par les POUSSÉES SUBAIGUËS, même avec subfébricilé ou fébricité, ni par ce soupçon de purulence pour lequel nous n'avons pas de critérium'"clinique et que les pièces analomopathologiques après opération démentent si souvent ou réduisent à de 1res petits foyers disséminés dans une tumeur oedémateuse dure comme une racine de chou. J'en ai probablement fait résorber plus d'un; mais ayez la main légère.

Voici quelle est la marche des traitements en général : amélioration de l'état général et delà locomotion; mobilisation, changement de consistance de la tumeur. Fonte des oedèmes périphériques. Persistance plus ou moins longue du noyau central qui finit par disparaître. Les annexes distinctes émergent de la masse. L'utérus, primitivement soudé à la tumeur, se libère. Enli:i il ne resle que des ligaments raides auxquels vous rendrez


[587] INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS 37

une souplesse absolue ou relative. N'abandonnez pas trop vite voire malade, car ses ligaments raides deviendront une cause de déviation et de fixation.

Certains malades présentent des phénomènes pelviens douloureux nullement en rapport avec la gravité ou l'étendue des lésions perçues. EXTRÊME SENSIBILITÉ nu RECTUM ET DES PAROIS PELVIENNES, des attaches coccyanalcs du releveur (il est bien possible que la coccygodynie n'ait pas d'autre cause), du SPHINCTER CONTRACTURE sans bémorrhoïdes ni fissures, de la base des ligaments larges et des ligaments utéro-sacrés, INDURATION ET CONTRACTURE de ces mêmes ligaments, quelquefois élévation de température, SENSATION DE POIDS qui fait croire à un prolapsus, à l'entôroptose, et ordonner des pessaires et des ceintures au moins inutiles, quelquefois TÉNESME DU SPHINCTER VÉSICAL, quelquefois VAGINISME, tels sont les principaux signes de cette affection qui me semble parente de ce que j'ai décrit sous le nom de panniculite (voyez le paragraphe suivant). Je suppose, comme je l'ai dit plus haut, que les extrémités nerveuses sont comprimées par de petits noyaux. En tout cas les phénomènes douloureux sont en relation avec les troubles vaso-moteurs périodiques. Ils augmentent du 8° au 15e et du 20° au 23° jour. Sous l'influence des molimens le noyau augmente sans doute ou s'indure et la compression est'plus forte.

J'emploie la gymnastique décongestionnante et le massage abdominal (friction circulaire) contre les accidents pelviens douloureux que je viens de résumer. Je mobilise les organes tiraillés par les ligaments indurés que j'assouplis peu à peu. L'eflleurage des parois pelviennes par le rectum est indiqué lorsque celui-ci est douloureux, et c'est seulement par cette voie qu'on peut atteindre les ligaments utéro-sacrés où la douleur se confine en dernier lieu, alors que le plancher pelvien et l'intestin ont déjà recouvré l'insensibilité et la souplesse.

Il faut éviter l'eflleurage des parois pelviennes chez les femmes qui ont de la redite et qui expulsent des peaux blanches (entérite pseudo-membraneuse).

Dans certains cas la contracture du plancher est telle que le doigt serré dans les sphincters comme dans un anneau de fer ne peut manoeuvrer. On essaiera alors de la vibration mécanique exlra-analc (tampon sur l'anus) ou inlra-reclale qui supprime promptemonl les contractures. Le doigt pénètre ensuite aisément. Mais sachez que d'après mes expériences récentes quatre ou cinq séances de vibrations provoquent les règles. Choisissez donc le moment et abstenez-vous de la vibration chez les ménorrhagiques ou coutre-balancez-en l'effet par la gymnastique décongestionnante. Contre le ténesme vésical, Brandi employait la vibration digitale exécutée avec la pulpe de l'index de la main gauche dont le poignet est saisi par la main droite. Ce procédé m'a donné de bons résultais. Les belles recherches de Kciffer (Bruxelles) sur la vascularisalion du col vésical et l'influence que les vaso-conslriclions ou dilalalions exercent sur cel organe expliquent les bons résultats du massage et confirment mes idées.


38 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE ;:;88]

NODOSITÉS DU TISSU CONJONCTIF SOUS-CUTANÉ (PANNICULITE)

Vous observerez surtout chez des rhumatisants d'habitude un peu obèses, des indurations diffuses ou localisées sous forme de noyaux pâteux ou de grains durs dans le pannicule sous-cutané abdominal, inguinal, fémoral, cenïco-dorsal, etc., ou dans les muscles sous-jacents qui se contractent ou se contracturent. J'ai d'abord décrit cette affection d'après les Suédois sous le nom de cellulite. Puis, à cause de la confusion à laquelle ce mot prête, je l'ai appelée panniculite. C'est la cause ordinaire et encore non décrite des névralgies de Beau et Valleix.

Gymnastique. — Mixte ou décongestionnante.

Massage. — Malaxalion de la peau.

Le procédé est douloureux pendant qu'on l'exécute, mais c'est le seul qui guérisse. Ne pratiquez pas la malaxation chez les hémorrhagiques à moins qu'une gymnastique décongestionnante compensatrice n'agisse sur elles 1res efficacement.

DÉVIATIONS ET FIXATIONS

J'assimile les DISLOCATIONS utôro-annexiclles aux LUXATIONS. Je les divise en TBAUMATIQUES et PATHOLOGIQUES. Les unes et les autres relèvent par [excellence du traitement. Les secondes ont pour cause l'altération des attaches, due à un état inflammatoire antérieur. Tantôt l'appareil génital conserve une mobilité absolue; il est réductible d'emblée par le massage et cette réduction est complète. Tantôt il est iixé soit définitivement, soit momentanément. Les fixations qui se font par soudure ou néo-membranes sont la conséquence des pelvipériloniles; mais la cellulite chronique est l'origine la plus commune des déviations et fixations. L'article utérin est malade. La cellulite cause des déviations et fixations n'est pas une théorie; mais un fiait qu'il ne faut pas chercher dans nos traités de gynécologie. C'est en massant qu'on apprend cela. Tenui lupum auribus. J'en ai cité un remarquable exemple dans la thèse de Bloch. Vous en trouverez dans mon traité, dans mes statistiques, etc., etc.

Les adhérences proprement dites sont aussi rares que la pelvi-péritonite. Les PSEUDO-ADHÉRENCES (Stapfer) sont aussi fréquentes que la cellulite. Je suis persuadé que mes idées seront un jour monnaie courante de la gynécologie; mais il faut que les gynécologues pratiquent le massage pour en apprécier la justesse, et ce ne sera pas tant que régnera le prurigo se candi.

La Kinésithérapie, traitement de choix, vous conduira quelquefois à la restitutio ad integrum (guérison analomique), presque toujours à la disparition radicale des phénomènes morbides (guérison symptomatique), et à la mobilisation relative ou absolue des organes génitaux.

Gymnastique. — Décongestionnante le plus souvent. Prière mahométane après mobilisation.


[S89] INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS 39

Massage. — Frictions circulaires, ambiantes, jusqu'à mobilisation. Attendez que l'organe se redresse pour ainsi dire de lui-même. Étudiez dans mon traité les divers procédés kinésiques de redressement qui seuls n'offrent aucun danger. Soyez très sobres d'étirements sur les adhérences vraies, sur les ligaments rétractés, sur les ovaires fixés et surtout sur les trompes. On a écrit que le massage rompait les adhérences. C'est faux. Il dissout les adhérences très jeunes. Il allonge les autres et surtout il dissipe la cellulite, cause ordinaire des déviations et de la PSEUDO-FIXATION.

RELACHEMENT. PROLAPSUS. PTOSES

Les relâchements se traitent comme les rétractions et les contractures, par le massage et la gymnastique; mais celle-ci varie et le massage se complique de l'opération spéciale décrite plus haut sous le nom d'élévation. C'est un étirement comme pour les contractures, mais un étircment bref, excitateur, tandis que l'étirement des ligaments rétractés ou en état de spasme est prolongé, continu, quoique contenu.

En cas de descente utérine avec ou sans cyslo-rectocèle, si l'élasticité des tissus existe et d'autres conditions ignorées, car la physiologie pathologique des prolapsus est encore dans l'enfance, la Kinésithérapie donne d'excellents résultats. J'ai, malgré les échecs, un nombre suffisant de succès pour déclarer qu'on ne doit jamais avoir recours à l'opération sans essai préalable du traitement kinésique.

Ce traitement consiste avant tout en massage de l'utérus fprolabé, par friction circulaire. On réduit ainsi son volume; on dissipe les oedèmes, on relève l'état général; on réveille la tonicité de l'appareil suspenseur et si le prolapsus persiste (car je l'ai vu très atténué par le simple massage) on fait disparaître les infirmités qu'il engendre. Au massage on joindra l'élévation dont les effets sont en général rapides quand elle réussit. L'état de grossesse aide puissamment parce que l'assouplissement du cul-de-sac pubio-vésicoutérin facilite l'opération. On terminera la séance par la gymnastique des abducteurs fémoraux pour les femmes enceintes. Pour celles qui ne le sont pas et dont le périnée est relâché, on fera précéder cet exercice par celui des adducteurs fémoraux qui n'est pas figuré dans ce travail. L'attitude est la même que pour le mouvement d'abduction (fig. XI et XII). La résistance s'opère en sens inverse.

La ptôse rénale est améliorée par le traitement kinésique quand le rein n'est pas altéré. On le refoule doucement en haut, sans le comprimer, avec la pulpe des doigts de la main gauche appliquée au-dessous de son extrémité inférieure. C'est une élévation accompagnée de vibration. On diminue ainsi la congestion et on réduit le volume de l'organe.


40 LA KINÉSITHÉRAPIE GYNÉCOLOGIQUE [S90]

TUMEURS

Les tumeurs résolubles sont toutes justiciables du traitement kinésique. Ce sont les oedèmes et infiltrations plastiques. Nous les avons étudiées.

Les tumeurs non résolubles doivent être divisées en deux catégories : 1° celles qui sont expulsables ou évacuables par les voies naturelles, c'està-dire les polypes utérins et les kystes tubaires qui se vident spontanément de temps à autre par l'utérus et le vagin; 2° celles qui ne sont ni expulsables ni évacuables par les voies naturelles : myomes, libro-myomes, papillomes, kystes ovariens et parovariens.

N'attendez nullement de la kinésithérapie la g'uérison des tumeurs de cette seconde catégorie, mais comptez sur elle pour favoriser l'indispensable intervention chirurgicale, par la mobilisation des organes, par l'excellence de l'état général que le réllexe dynamogénique relèvera, par la suppression ou l'atténuation des hémorrbagies.

ACCIDENTS DE LA MENOPAUSE NATURELLE OU ARTIFICIELLE

Ils sont imputables au déséquilibre de l'innervation .vaso-motrice, qui entraîne les accidents variés décrits par moi sous le nom de vaso-constrictions et vaso-dilatations erratiques. Par conséquent la Kinésithérapie constitue leur traitement par excellence.

La gymnastique sera suivant les cas : congestionnante, décongestionnante, mixte.

Le massage gynécologique rend parfois les plus grands services chez les malades qui ont subi la castration partielle ou totale et sont impotentes. Il peut faire disparaître les troubles circulatoires qui ont persisté-eu-sc sont aggravés après l'opération. /'\\^2' W-\

Coulommiers. — Imp. PAUL BRODARD.


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à l'Université de Lyon, et Maurice DOYON, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon. 5 vol. gr. in-8° avec nombreuses figures noires et en couleurs. En souscription 50 fr.

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Code pratique des honoraires médiCaUX. ouvrage indispensable aux médecins, chirurgiens, sagesfemmes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, étudiants, par le D 1' Ch. FLOQUET, médecin en chef du Palais de justice et du Tribunal de commerce, membre de la Société de médecine légale de France, licencié en droit, avec une préface de M. le professeur BROUARDEL, doyen de la Faculté de médecine de Paris. 2 vol. in-18 jésus de 746 pages. 10 fr.

Les défenses naturelles de l'organisme 5 leçons professées au Collège de France, par A. CHARRIN, professeur remplaçant au Collège de France, directeur du laboratoire de médecine expérimentale (Hautes-Études), ancien vice-président de la Société de Biologie, médecin des hôpitaux, i volume in-8" 6 fr.

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maladies tréqUenteS» Quatrième édition, revue et considérablement augmentée, suivie de quelques principes de Déontologie médicale et précédée de quelques règles pour l'examen des malades, par le Dr J. GRASSET, professeur de clinique médicale à l'Université de Montpellier, correspondant de l'Académie de médecine. 1 volume in-16, reliure souple, peau pleine 4 fr. 50

Traité des maladies chirurgicales d'origine Congénitale, parle D'E. KIRMISSON, professeur agrégé à la Faculté de médecine, chirurgien de l'Hôpital Trousseau, membre de la Société de Chirurgie, i vol. grand in-8° avec 3u figures dans le texte et 2 planches en couleurs 15 fr.

Traité d'Ophtalmoscopie, par Etienne ROLLET,

professeur agrégé à la Faculté de médecine, chirurgien des hôpitaux de Lyon, i vol. in-8° avec 5o photographies en couleurs et 76 figures dans le texte, cartonné toile, tranches rouges. 9 fr.


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DUCLAUX (E.), membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne et à l'Institut agronomique, Directeur de l'Institut Pasteur.

Traité de Microbiologie. I. Microbiologie' générale, i vol.

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PANAS (Ph.), professeur de clinique ophtalmologique à la Faculté de médecine de Paris, chirurgien de l'Hôtel-Dieu, membre de. l'Académie de médecine. Leçons de clinique ophtalmologique professées à l'Hôtel-Dieu, recueillies et publiées par le D 1' A. CASTAN, de Béziers. 1 vol. in-8° avec figures dans le texte 5 fr.

PONGET (A.), professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de médecine de Lyon, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, et L. BERARD, chef de clinique à la Faculté de médecine de Lyon, ancien interne des hôpitaux.

Traité clinique de l'actinomycose humaine, des pseudo-actinomycoses et de la botryomycose. 1 vol. in-8°, avec 45 figures dans le texte et 4 planches hors texte en couleurs. ... 12 fr.

LAVERAN (A.), membre de l'Académie de médecine, membre correspondant de l'Institut de France et de l'Académie de médecine de StPécersbourg.

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Éléments de Physiologie humaine, traduit de l'anglais par le D' HERZEN, professeur de physiologie à l'Université de Lausanne. 1 vol. in-8", avec 3II figures dans le texte .... 14 fr.


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Traité

de Gynécologie

CLINIQUE ET OPÉRATOIRE Par le Dr Samuel POZZI

Professeur agrégé à la Faculté de médecine, Chirurgien de l'hôpital Broca, Membre de l'Académie de médecine

TROISIÈME ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE

i vol. in-8° de XXII-1270 pages, avec 628 fig\ dans le texte. Relié toile. . 30 fr.

Je n'ai pas à faire l'éloge de ce traité qui, traduit en allemand, en anglais, en espagnol, en italien et eu russe, a l'ait connaître la gynécologie française au monde entier; La troisième édition aura, tout le succès des deux premières, si rapidement épuisées, parce que, comme ses. soeurs aînées, elle a le mérite de contenir et de mettre au point les découvertes les plus récentes, sans rien négliger des acquisitions antérieures de la science gynécologique. •

L'ordonnance générale du traité n'est pas changée, mais de nombreuses additions et

des figures multiples sont venues l'enrichir. La thérapeutique chirurgicale des opérations pelviennes, en particulier, a été complètement revisée, et M. Pozzi, tout en restant laparotomiste convaincu, reconnaît à l'hystérectomie vaginale la large place qui lui est due.... Au point de vue thérapeutique, je mentionnerai, comme nouvelles, les pages relatives aux différents procédés d'hystéropexie vaginale recommandés ces derniers temps, celles qui sont consacrées au traitement chirurgical du prolapsus et de péri-, néorrhaphie dont l'auteur donne un nouveau procédé, enfin, et surtout,- un petit chapitre relatif à la chirurgie conservatrice des ovaires (résection, ignipuncture). — L'anatomie pathologique et la bactériologie tiennent une grande place; de nombreuses figures originales inédites viennent très heureusement compléter des descriptions qui seraient un peu ardues à la simple lecture.

E. BONNAIRE ("presse médicale, 2 janvier 1897).

Précis d'Obstétrique

PAR MM.

A. RIBEMONT.DESSAIGNES

Agrégé de la Faculté de médecine,

Accoucheur de l'hôpital Beaujon

Membre de l'Académie de médecine

G. LEPAGE

Professeur agrégé à la Faculté de médecine

de Paris,

Accoucheur de l'hôpital de la Pilié

QUATRIÈME EDITION .AVEC 590 FIGURES DANS LE TEXTE DONT 437 DESSINÉES PAR M. RIBEMONT-DESSAIGNES

1 vol. grand in-8° de xxiv-1405 pages, relié toile 30 fr.

Le Précis d'Obstétrique de MM. Ribemont-Dessaignes et Lepage est un bel et bon ouvrage, appelé à rendre de grands services aux praticiens par son plan et son exécution qui sont parfaits. Tenant le milieu entre les Manuels qui tentent les étudiants, mais ne leur apprennent pas grand'chose, et les traités magistraux qu'ils n'ont guère le temps ni les moyens d'aborder, cet ouvrage nous paraît réaliser parfaitement le but des auteurs, d'être un livre d'enseignement proprement dit. Et cet enseignement, c'est, dans ses grandes lignes, celui de M. Tarnier et de M. Pinard.

{Revue scientifique.)

Cet ouvrage est appelé à rendre de grands services, non seulement à l'étudiant qui prépare ses examens, mais aussi au praticien,'abandonné qu'il est, kt plupart du temps, au milieu des multiples difficultés de la clinique, et avec une instruction pratique souvent insuffisante....

... Ce précis est donc le résumé très complet et très clair de l'art des accouchements; il est pratique pour le clinicien et l'étudiant, en même temps qu'intéressant pour le savant, et les auteurs seront récompensés de leur travail considérable par le succès qui les attend.

(Revue de chirurgie.)


RÉCENTES PUBLICATIONS MÉDICALES 7

BIBLIOTHÈQUE

d'Hygiène thérapeutique

DIRIGÉE PAR

lie Pvoîesseap PROUST

.Membre de l'Académie de médecine, Médecin de l'Hôtel-Dieu, Inspecteur général des Services sanitaires.

Chaque ouvrage forme un volume in-16, cartonné toile, tranches rouges et est vendu séparément : 4 fr.

Chacun des volumes de cette collection n'est consacré qu'à une seule maladie ou à un seul groupe de maladies. Grâce à leur format, ils sont d'un maniement commode. D'un autre côté, en accordant un volume spécial à chacun des grands sujets d'hygiène thérapeutique, il a été facile de donner à leur développement toute l'étendue nécessaire.

L'hygiène thérapeutique s'appuie directement sur la pathogénie; elle doit en être la conclusion logique et naturelle. La genèse des maladies sera donc étudiée tout d'abord. On se préoccupera moins d'être absolument complet que d'être clair. On ne cherchera pas à tracer un historique savant, à faire preuve de brillante érudition, à encombrer le texte de citations bibliographiques. On s'efforcera de n'exposer que les données importantes de pathogénie et d'hygiène thérapeutique et à les mettre en lumière.

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L'Hygiène du Goutteux, par le Professeur, PROUST et A. MATHIEU,

médecin de l'hôpital Andral. L'Hygiène de l'Obèse, par le Professeur PROUST et A. MATHIEU,

médecin de l'hôpital Andral. L'Hygiène des Asthmatiques, par E. BRISSAUD, professeur agrégé,

médecin de l'hôpital Saint-Antoine. L'Hygiène du Syphilitique, par H. BOURGES,, préparateur au laboratoire d'hygiène de la Faculté de médecine. Hygiène et thérapeutique thermales, par G. DELFAU, ancien

interne des hôpitaux de Paris. Les Cures thermales, par G. DELFAU, ancien interne des hôpitaux

de Paris. L'Hygiène du Neurasthénique, par le Professeur PROUST et

G. BALLET, professeur agrégé, médecin des hôpitaux de Paris. L'Hygiène des Albuminuriques, par le D 1' SPRINGER, ancien interne

des hôpitaux de Paris, chef du laboratoire.de la Faculté de médecine à

l'hôpital de la Charité. L'Hygiène des Tuberculeux, par le D'CIIUQUET, ancien interne des

hôpitaux de Paris, médecin consultant à Cannes, avec une préface du

D 1' DAREMBERG, correspondant de l'Académie de médecine. Hygiène et thérapeutique des maladies de la bouche, par le

Dr CRUET, ■ dentiste des hôpitaux de Paris, avec une préface du

Pr LANNELONGUE, membre de l'Institut.

VOLUMES A PUBLIER :

L'Hygiène du Diabétique, par le professeur PROUST et A.MATHIEU, médecin de l'hôpital Andral. (Sous presse.)

L'Hygiène des Maladies du Coeur, par le Dr VAQUEZ, médecin des hôpitai|||de Paris. (Soios presse.)

L'Hygiène des Maladies de la Peau, par le D 1' TIUBIERGE, médecin de l'hôpital de la Pitié.

L'Hygiène des.Dyspeptiques, par le D' LINOSSIER.


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Traité des

Maladies de l'Enfance

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE MM. J. GRANCHER

PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MEDECINE DE PARIS MEMBRE DE L'ACADEMIE DE MÉDECINE, MÉDECIN DE L'iIOPITAL DES ENFANTS-MALADES

J. COMBY A.-B. MARFAN

MÉDECIN DE L'iIOPITAL DES ENFANTS-MALADES AGRÉGÉ, MÉDECIN DES HOPITAUX

5 forts volumes grand in-8, avec figures dans le texte 90 francs

TOME r1.— i vol. grand in-8° de 8)6 patres avec ligures dans le texte 18 fr.

Préface. — Physiologie et hygiène de l'enfance. — Considérations thérapeutiques sur les maladies de l'enfance. —Maladies infectieuses. TOME II- — i vol. grand in-8" de 818 pages avec ligures dans le texte 18 fr.

Maladies générales de la nutrition. — Maladie sdu tube digestif. TOME III. — i vol. grand in-8" de 960 pages avec ligures dans le texte 20 fr.

Abdomen et annexes. — Maladies de l'appareil circulatoire. — Nez, larynx et annexes. TOME IV — 1 vol. grand in-8" de 880 pages avec ligures dans le texte 18 fr.

Maladies des bronches, du poumon, des plèvres. — Maladies du système nerveux. TOME V. — 1 vol. grand in-8°de 890 pages avec ligures dans le texte 18 fr.

Organes des sens. — Maladies de la peau. — Maladies du foetus et du nouveau-né.

— Maladies chirurgicales des os; articulations, etc. — Table alphabétique des matières des cinq volumes.

Traité de

Thérapeutique Chirurgicale

PAR

Emile FORGUE

Professeur de clinique chirurgicale

à la Faculté de médecine de Montpellier

Membre correspondant de la Société de chirurgie

Chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Eloi

Médecin-major hors cadre

Paul RECLUS

Professeur agrégé

à la Faculté de médecine de Paris

Chirurgien de l'hôpital Laënnec

Secrélaire général de la Société de chirurj

Membre de l'Académie de médecine

DEUXIEME ÉDITION ENTIÈREMENT REFONDUE

AVEC 472 FIGURES DANS LE TEXTE

. 2 volumes grand in-8° de 2116 pages ...... 34 fr.

C'est un livre nouveau plutôt qu'une édition nouvelle que viennent de faire paraître MM. FORGUE et RECLUS. Nombreux sont en effet les chapitres inédits dans cet ouvrage, et il n'est pour ainsi dire pas de page où quelque addition n'ait été apportée. Nous retrouvons partout les qualités dominantes qui nous avaient déjà frappé lors de la première édition, c'est-à-dire la clarté dé l'exposition, la simplicité du plan, et mrtout la sage discussion des interventions chirurgicales. Les auteurs ont en effet comblé une lacune dans la bibliographie chirurgicale en donnant un livre qui soit à la fois une oeuvre de médecine opératoire clinique' et en même temps un traité des indications, et l'on comprend facilement que le succès d'un pareil travail ait obligé les auteurs à en publier rapidement une deuxième édition. Dans celle-ci on peut se rendre compte en quelque sorte des progrès, des modifications, qui sont survenues depuis ces dernières années dans la thérapeutique chirurgicale...

(I.yon-mèdical, i3 février i,",(/i.)

39005. —Imprimerie LAIIURE, rue de Fleuras, 9, à Paris.