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Titre : Limoges illustré : publication bi-mensuelle : artistique, scientifique et littéraire ["puis" annales limousines, revue artistique...]

Éditeur : [s.n.] (Limoges)

Date d'édition : 1903-06-07

Contributeur : Charbonnier, Pierre (Dr). Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32808004b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32808004b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 9226

Description : 07 juin 1903

Description : 1903/06/07 (A5,N87).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Limousin

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5428460n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-878

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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N° 87 — 5e ANNÉE — 15.

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

DIMANCHE 7 JUIN 1903

LIMOGES-ILLUSTRE

SOMMAIRE :

Salon de Peinture : WOLFRAM. — Sépulture : PAUL YRBACH. — M. Charles Martin : E. FUSADE. — L'Orfèvre : EDOUARD MICHAUD. — La Manufacture de Porcelaine de Magnac-Bourg : E. DEZEIRAUD. — La Vision de Saint-Imier (suite et fin) : G. PICQUED. — L'Engrenage (suite) : HENRI MILD. — La Sténographie : E. P... — 3e Exposition Canine de Limoges : COCKER. — Kursaal-Casino : E. SAULNIER. — L'Exposition de Limoges : E. F. — Carmen Duval (suite) : E. DE RAVERLAS. — Palirette : PAUL MARZAN. — Limoges-Revue : E. LEMOVIKE.

ILLUSTRATIONS : M. Martin II, Industriel, Maire de Saint-Victurnien. — La Légende de Saint-Imier. — Exposition de Chiens Français, dessins A. C. Delage. — Exposition Charles Martin.

Nous avons voulu, pour l'ouverture de l'Exposition, à l'heure où la vieille capitale limousine se met eu fête pour saluer ses visiteurs, offrir à nos lecteurs ce numéro supplémentaire, cordial hommage de « Limoges-Illustré » à nos hotes.

LA DIRECTION.

Salon de Peinture

« Mon cher directeur,

» Vous me demandez de vous donner quelques lignes sur l'ouverture du salon de peinture à l'Exposition de Limoges. Je m'exécute avec plaisir, mais n'attendez pas de moi aujourd'hui un article détaillé sur les 450 oeuvres qu'ont su grouper si intelligemment les organisateurs de ce salon que je n'hésite pas à qualifier d'exquis.

» La note impressionniste y règne en grande partie et cela pour le bonheur des artistes, des vrais amateurs et surtout pour l'enseignement du bon public limousin qui, peu habitué à voir de bonnes oeuvres picturales se formera insensiblement le goût dans cette école qui est, à coup sûr, la meilleure, à condition toutefois que les articles qui la pratiquent n'abandonnent pas le côté décoratif, la simplicité des lignes et l'harmonie générale.

» Car à côté des effets de lumière et de la puissance du coloris il y a l'air libre et vivifiant qui circule, qui absorbe et fond les formes individuelles, c'est-à-dire l'harmonie.

» Il ne suffit pas de copier brutalement la nature comme un ouvrier habile : pour faire un tableau, il faut savoir choisir son sujet, qu'il soit heureux de composition, qu'il soit, en un mot, décoratif et y mettre un peu de son âme, de la poésie, en quelque sorte idéaliser la nature afin que oeuvre donne l'émotion. Ici je me permets de faire une citation du célèbre Chardin « qui vous a dit qu'on peignait avec des couleurs ? On se sert de couleurs, on peint avec le sentiment ! »

» C'est ce que je reproche à certains impressionnistes, chez qui l'on devine trop la recette, pas assez le sentiment.

» Néanmoins, je le répète, l'impressionnisme est la bonne école, avec les qualités de composition et d'harmonie. « C'est l'accent de la nature. »

» Je me contenterai de citer à la hâte les noms des artistes qui ont une notoriété ou qui ont fait leurs preuves, me réservant, dans un prochain article, le soin de détailler leurs oeuvres minutieusement.

» Je commence par les dessins pour donner l'honneur d'être cité le premier au grand maître P. Puvis de Chavannes, qui est représenté par une délicieuse étude à la sanguine,

» De M. Luc Olivier-Merson, trois dessins rehaussés d'aquarelles, projets de grands panneaux en cour d'exécution ; un Gavarni, des Daumier, d'exquis Helleu, Henri Pille, Steinlen, Willette, Chéca, Forain, Abel Faivre, Rochegrosse, Job, Jean Glénat, Adler, Lallemand, Jean Tild, Ambroise de Dreux, Mme de Neuville, etc., etc., etc.

» Pour la peinture, une remarquable tête de jeune fille de H. Martin, dans laquelle nous retrouvons toutes les hautes qualités du maître impressionniste ; de Raffaëlli un boulevard de Paris, avec ses saisissants effets de lumière et son grouillement de foule.

» Un Monticelli puissant de facture et de couleur, deux exquis Cheret, je cite au hasard Charlet, Daumier, Adrien Demont, Demont Breton, Chéca, Tattegrain, de Cool, Jeannot, P. Saïn, Rauft, Thomas, Darrien, Abbema, Alluaud, Cottet, Rigollot, Gillot, Fernand Maillaud, Guillaumin, Jean Glénat, Adler, Dambeza, Lewis Brown, Didier, Pouget, Rondel, Muraton, Jamet, Claude, Charrier, Darey, Richer, Madeline, Pujol, Aridas, Bichet, Albert Joseph, Barrias, M. Klein, Matisse, Werts, Pécrus, Rivière, Cesbronn, Lambrette, Brouiliot, Ruclaux, Dambeau, L. Huber, Clary Bardus, Steinheil, Saulès, Hallez, Alfred Smith, Perrière, Delahague, Ch. Agard, Quignon, Marché, Tilliet, Perrault, Boët Auguste, Dusauty, Lucoste, Vigne, Terouanne, Alexandre, Lestrade, Blatter, Charles André, Yoyo, Ismaël Jemss, Jouhaud, Furlaud, Baize,


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Magne, Assezat de Bouteyre, Collinot, Deuilly, Fleury, etc., etc., etc...

» Je ne saurais terminer sans féliciter bien sincèrement MM. les organisateurs, Haviland, E. Alluaud, J. Tixier, E. Malaud, René Fage, de Neuville, Ch. Henry, André Demartial, du brillant salon qu'ils ont su nous donner.

» Avant de quitter l'Exposition, j'ai fait une visite à M. Saulay, l'homme le plus aimable qu'il soit possible de connaître. Aussi j'exprime à l'intelligent directeur tous mes voeux de bonne réussite.

» WOLFRAM. »

Au moment de vous porter ma copie j'apprends que les souscripteurs arrivent en foule à la Société des Amis des Arts, et que ces Messieurs veulent arriver à organiser un salon annuel à Limoges. Bravos, Messieurs ! vous avez toute chance de réussir, car la souscription est en réalité modique vu les grands avantages qu'elle offre.

W...

SÉPULTURES

I

La Pyramide

Si le Destin m'eût fait glorieux Pharaon, Ma sépulture aurait été vaste, splendide, J'aurais dormi sous une immense pyramide, Célébrant à jamais la gloire de mon nom.

Son faîte monterait bien haut dans l'air limpide, Tous les yeux la verraient du lointain horizon; Les ans n'auraient pas plus atteint à mon renom Qu'emporté mon tombeau dans leur course rapide.

On m'eût ployé dans un linceul de marbre blanc, Par le scribe, couvert d'hiéroglyphes, chantant Dans les siècles sans fin, mes victoires passées.

Et ma chair embaumée eut défié le temps,

Sous la masse, où l'on croit que des mains de Titans,

Ont seules pu rouler les roches entassées !

II

Le Bûcher

J'aurais voulu périr, par le glaive d'Hector, Sous les murs d'Ilion, d'une mort surhumaine, Pour avoir un bûcher de lamier et de chêne, De cèdre parfumé, fleuri de genêt d'or.

Les flammes, dévorant celte fragile chaîne Oui tient l'esprit captif en la prison des corps, Auraient porté mon âme en leurs glorieux essors, Sur des ailes de pourpre à la voûte sereine.

El, phénix immortel fuyant les cendres grises, Elle irait dans les cieux au caprice du vent, Aux jours des souvenirs, quelquefois revenant.

De ses baisersfurtifs envolés dans les brises,

Arrêtés au passage à la bouche des fleurs,

Sur des yeux bien-aimés sécher les derniers pleurs..

III

Le Cercueil

Hélas ! on me clouera dans la hideuse bière, Où la mort loin du jour semble vouloir cacher De nos êtres déchus le lugubre fumier Avant de les éteindre en infime poussière.

Sous un lourd manteau noir il faudra reposer

Sans parfums ni chansons. Pourtant, quelque main chère,

De gerbes superflues ira fleurir ma pierre,

Et les oiseaux viendront quelquefois s'y poser

Un abject fossoyeur, de ma tombe violée, Quelque jour, soulevant la terre amoncelée, Dispersera mes os dépouillés par le ver.

Et les chiens et les loups, qui, la nuit, par la plaine, Affamés, vont cherchant une proie incertaine, S'en disputeront les derniers lambeaux de chair.

Paul YRBACH.

M. Charles MARTIN

En même temps que Limoges-Illustré consacre une notice à la remarquable exposition de l'un de nos fabricants de porcelaine les plus distingués, nous croyons devoir dire ici en quelques lignes ce qu'est l'homme de tête, d'esprit et de coeur qui, le premier parmi nos grands porcelainiers limousins, donna son adhésion à l'oeuvre si réussie de M. Saulay, l'Exposition internationale de Limoges, qui, aujourd'hui, met en fête la laborieuse et industrielle cité dont les superbes productions parent, dans le monde entier, la table modeste de l'ouvrier comme elles ornent le somptueux couvert des opulents.

Parmi ceux de nos compatriotes en vue, redevables à eux-mêmes et à leurs seuls mérites de la situation qu'ils


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occupent et de la considération unanime dont ils jouissent, il n'en est pas, en effet, de plus sympathique et de plus justement estimé que M. Charles Martin, l'honorable industriel dont la remarquable exposition appelle et retient l'attention.

M. Charles Martin débuta comme employé de bureau et de magasin, vers 1869, dans l'une des plus anciennes et des plus honorables de nos fabriques de Limoges.

Un goût inné pour le côté artistique de notre belle industrie limousine et une heureuse prédisposition lui rendirent facile la rapide compréhension des mille détails qu'il faut posséder pour connaître et faire apprécier aux profanes la beauté et les qualités pratiques de la porcelaine ; aussi ne tarda-t-il pas à mettre à profit ces aptitudes particulières.

M. Charles MARTIN

bon renom s'est perpétué chez ses successeurs, l'importante fabrique Martin, qui n'occupe pas moins de 300 ouvriers, dispose de l'outillage le plus moderne et le plus perfectionné.

Plus et mieux que ce matériel pour lequel rien n'est négligé, les aptitudes personnelles de M. Charles Martin et le concours de collaborateurs aussi dévoués qu'intelligents assurent la marche rationnellement progressive d'une manufacture où l'aménité du patron doublée d'une autorité toute paternelle fait de lui l'ami de ses nombreux employés et ouvriers.

Si une visite à la fabrique Martin nous a intéressé par la disposition heureuse de l'installation, la marche toute méthodique du travail et la beauté des objets fabriqués, nous avons été charmé surtout du bon ordre qui y règne, de l'harmonie et de la bonne entente qui président aux rapports entre patrons, directeur, employés et ouvriers.

Le long séjour qu'y font les ouvriers et employés témoigne du reste mieux qu'on ne saurait dire de ces excellents rapports suffisamment et si éloquemment montrés par la façon dont se règlent les conflits entre M. Charles Martin et le personnel dévoué qu'il occupe.

Neuf ouvriers ou employés qui comptent à la maison Martin de vingt-cinq à trente ans de services sont, en ce moment, de la part de leur patron, l'objet d'une demande de distinction que le gouvernement de la République ne manquera pas d'accorder à ces braves et honnêtes vétérans du travail.

M. Charles Martin voyageait pour la maison créée en collaboration avec feu M. Pierre Martin, son frère, dès 1871, après avoir, pendant la durée de la guerre, rempli les fonctions d'officier comptable à l'hôpital militaire, comme engagé volontaire.

Depuis cette époque, en effet, la fabrique Martin s'est fait très honorablement et avantageusement connaître tant en France qu'à l'étranger, où ses produits sont justement appréciés et recherchés.

Le confort et l'élégance des formes et des modèles, l'art et le bon goût qui président à la fabrication soignée comme au décor donnent à ces productions délicates le fini et le cachet indispensables aujourd'hui pour assurer l'écoulement d'une production journalière considérable.

Installée depuis 1882 dans l'ancienne fabrique de ■M. Pailler, fondée vers 1822 par M. Imbert Nivet, dont le

Par ses longs et nombreux voyages, M. Charles Martin a largement contribué à l'heureuse évolution commerciale, grâce à laquelle nos fabricants sont aujourd'hui en rapport direct avec l'étranger qui jusque-là ne traitait guère que par l'entremise de commissionnaires à Paris.

Universellement estimé, la sûreté de son jugement, sa bienveillance et sa bonne grâce, devenues proverbiales parmi nous, lui ont valu autant que son intelligente activité de nombreuses et très diverses fonctions en lesquelles il se multiplie de la façon la plus louable et la plus profitable aux intérêts de ses compatriotes.

Ancien juge au tribunal de commerce, M. Charles Martin a laissé le meilleur souvenir de son passage à cette magistrature consulaire où furent appréciées sa justesse de vue et son équité parfaite.

Maire de la charmante commune de Saint-Victurnien, dont il est le bienfaiteur, président du Comité limousin de la Dotation de la Jeunesse de France, membre du Conseil de perfectionnement du Cercle d'Etudes commerciales auquel il apporte le concours de ses multiples connaissances, membre du Conseil d'hygiène, délégué cantonal, président de la plus ancienne des sociétés musicales de la HauteVienne, les Enfants de Limoges, et président d'honneur du comité des fêtes musicales de l'Exposition, partout, M. Charles Martin compte des amis reconnaissants du bien qu'il fait dans la sphère étendue où rayonne sa sympathique et agissante personnalité.

. E. FUSADE.


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L'ORFÈVRE

A Georges RODENBACH.

Dès l'aube où la fleur s'ouvre humide — avec l'oiseau, Jusqu'au soir qui découpe un nimbe aux chevelures, Autour des saphirs bleus arquant des ciselures, Il avait mis son âme au bout de son ciseau.

A lui les diamants très purs, les béryls frêles, Joyaux divins sortis du creuset infini : Il façonnait leur prisme et leur tressait un nid Dont le métal léger fait rêver de dentelles.

Il survit au calice où l'émail incrusté Peint un tandis obscur d'un christ roux visité. Sous l'automnal feston que coud un pampre agile.

— Ton labeur est semblable, ô toi qu'élut sans fin La muse délicate au pied blanc et fragile, Et qui versas la forme en un moule d'or fin.

Edouard MICHAUD.

La Manufacture de Porcelaine

DE MAGNAC-BOURG

La date de fondation de la manufacture de porcelaine de Magnac-Bourg remonte à 1819.

On trouve au registre des délibérations du conseil municipal un procès-verbal dressé le 24 juin 1819 par le maire, M. Avril, et constatant que, dans la nuit du 23 au 24 juin 1819, des voleurs s'étaient introduits dans la fabrique de porcelaine et avaient enlevé un coffre-fort renfermant une somme de 919 francs.

Toutes les recherches que l'on a pu faire à des dates antérieures ont été infructueuses. Il n'y a aucune trace de l'existence de la manufacture avant cette année-là, ni sur les matrices cadastrales, ni sur les registres de l'état civil et des délibérations du conseil.

Les fondateurs sont, sans contredit, les frères Boilleau. Ce nom revient souvent dans les divers registres existant à la mairie ; il figure sur les matrices cadastrales dont l'origine remonte à l'année 1832.

« I. — L'an mil huit cent vingt-quatre, le vingt-cinq novembre, par-devant nous, Jean-Baptiste Avril, maire de la commune de Magnac-Bourg, est comparu M. GauldréeBoilleau (Charles-Théodore-Marie Florent), fabricant de porcelaine, demeurant à Paris, rue Michel-le-Comte, lequel nous a déclaré transférer son domicile au chef-lieu de cette commune, et a signé avec nous la présente déclaration. » Signé au registre : GAULDRÉE-BOILLEAU. AVRIL, maire.

« II. — Nous, maire dé la commune de Magnac-Bourg (Haute-Vienne), certifions que M. Louis-Antoine-Eusèbe Gauldrée-Boilleau, de Lossy, né à Saint-Omer (Pas-deCalais), le 14 août 1778, administrateur de la fabrique de porcelaine, établie au chef-lieu de cette commune, demeurant ordinairement à Paris, s'est présenté cejourd'hui devant nous et nous a déclaré vouloir fixer son domicile au chef-lieu de notre commune. De quoi nous avons dressé acte.

» A la mairie de Magnac-Bourg, le 29 décembre 1831.

» M. de Lossy a signé avec nous.

» Signé : SARRE-FILHOULAUD, maire ; G.-B. de LOSSY. »

Dans le procès-verbal de la séance du conseil municipal en date du 11 mai 1820, on lit :

« Attendu qu'une fabrique de porcelaine est établie dans l'enceinte de la commune de Magnac-Bourg. »

Par délibération du 10 mai 1884, le conseil charge M. le maire de prendre tels moyens qu'il jugera convenable pour obliger M. Boilleau, fabricant de porcelaine, à payer à la commune : 1° Une somme de 600 francs, montant d'une aliénation d'un morceau de terrain qu'il a englobé dans l'établissement de sa fabrique ; 2° une indemnité proportionnée au montant des nombreuses dégradations que la grande quantité de charrois qu'il fait faire pour alimenter sa fabrique ont occasionné aux chemins aboutissant à Magnac.

Du 10 février 1835, nouvelle délibération pour le même objet.

Du 24 juin 1836, délibération où on lit, à propos du chemin public d'Eymoutiers à Saint-Yrieix : « Considérant que ledit chemin rendra des services immenses, soit pour la facilité de l'approvisionnement des matières premières, soit pour l'écoulement des produits des deux manufactures qui y sont établies... »

Dans la délibération du 7 mai 1837, il est encore question des deux manufactures établies à Magnac-Bourg.

Il aurait donc existé deux manufactures vers 1836 et années suivantes. MM. Boilleau en auraient été les directeurs jusque vers 1845 ou 1846, date où ils auraient été remplacés par M. Mousnier.

Dans une délibération du 25 avril 1847, il est question de M. Mousnier, fabricant de porcelaine; en 1848 également. Les matrices cadastrales portent que M. Pierre Mousnier a payé l'impôt de la fabrique à partir de l'année 1845 jusqu'en 1860, date où, selon toute probabilité, la manufacture cesse d'exister et où un M. Ribière, de Condat, créancier sur les immeubles, en devient propriétaire.

Aucune indication ne donne lieu de penser qu'il y ait ait eu d'autres fabricants que MM. Boilleau et Mousnier. Cependant plusieurs personnes âgées, parmi lesquelles deux furent jadis employées à la fabrique, affirment que M. Boilleau aurait eu pour successeur immédiat un M. des Gouttières, puis un M.Thomas. M. Mousnier aurait succédé à M. Thomas. Elles ajoutent que M. Mousnier avait comme associé M. Lefèvre.

Il existait trois fours, dont l'un était beaucoup plus grand


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que les deux autres; il y avait aussi deux moulins à pâte

(à bras).

D'après une note de la matrice cadastrale, un incendie, survenu vers 1834 ou 1835, détruisit en partie la manufacture . En 1832, l'établissement payait l'impôt d'après un revenu de 2,000 francs. A la suite d'une réclamation faite le 14 novembre 1835, une réduction de 1 200 francs était accordée à M. Boilleau. En 1842, nouvel incendie et nouvelle réduction. Cette fois le revenu était réduit à 600 francs.

De ces divers renseignements on peut conclure que la manufacture fut surtout prospère de 1820 à 1840.

On s'approvisionnait de kaolin à Coussac (Marsaguet et Pressac), mais on allait surtout le chercher à Limoges, soit parce que les moyens de communication étaient plus commodes, soit parce que la terre subissait à Limoges certaine préparation qu'on ne pouvait lui donner à Magnac. L'émail venait également par Limoges.

Le bois ne manquait pas alors dans les environs de Magnac et il n'était pas besoin d'en demander ailleurs.

Quant au nombre des ouvriers occupés, il est assez difficile de donner des chiffres précis. Un vieillard de 90 ans, qui fut employé autrefois par M. Boilleau en qualité de roulier pour transporter la porcelaine, affirme qu'en 1833 ou 34 le nombre des personnes (hommes, femmes, enfants) occupées à la manufacture s'élevait à 500. Mais c'est là certainement une exagération. La plupart des gens que l'on a consultés déclarent que le nombre n'avait pas dû dépasser le chiffre de 2 à 300. En dernier lieu, il n'était guère que de 80.

La moitié environ de ces employés était du pays, les autres étaient venus de Limoges, de Paris et même de l'étranger. Il y a encore à Magnac une famille de Polonais, les Smigielski, qui s'est établie ici vers le temps où la manufacture était dans son état le plus florissant.

La porcelaine faite à Magnac était transportée chez Mme Malaud, à Limoges, d'où elle était, paraît-il, expédiée à Paris. E. DEZEIRAUD.

LA VlSION DE SAINT-IMIER

(Suite)

Une foule nombreuse se presse à une porte. Mêlés à ce peuple de fidèles, Imier et Bertefried pénètrent dans un monument. Il leur suffit de peu d'instants pour se rendre compte du lieu où ils se trouvent ; ils sont dans une église, mais combien elle est différente des autres églises qu'ils connaissent.

heur pensée leur fait revoir les églises ordinaires dans lesquelles ils ont pénétré. La plupart ont été bâties avec des débris de monuments romains, rejoints tant bien que mal. Leur charpente est en bois. Toutes rappellent la basilique romaine, avec son long rectangle et son hémicycle.

Cette comparaison leur fait goûter la beauté et l'élégance de l'église dans laquelle la foule les a entraînés. Ils admirent la hardiesse de cette architecture qu'ils ne soupçonnaient pas. Les piliers et les arcs sont tout, les murs ne sont qu'un remplissage. Ce qui les surprend, c'est la sveltesse des piliers. Les voûtes ont une élévation qui leur est inconnue.

Au milieu de l'église se trouve une nef centrale flanquée de bas côtés, et cette nef monte avec une majesté gracieuse, elle paraît à peine soutenue par les piliers amincis. Tout autour de la nef principale et attenant aux bas côtés une suite de chapelles latérales et très belles.

Le costume des personnes qui entourent Imier et Bertefried est aussi bien dissemblable de ceux qu'ils ont vu porter jusqu'à ce jour.

Leurs contemporains ont généralement un manteau gris ou bleu retenu sur l'épaule droite par une fibule, les jambes emmaillotées dans des bas par dessus lesquels s'entrecroisent les courroies de la chaussure de cuir doré.

Les hommes et les femmes qui se pressent autour d'eux sont vêtus tout différemment. Ils doivent être d'un haut rang à considérer la richesse de leurs vêtements et les bijoux étincelants dont ils se parent.

Les hommes ont de courtes jaquettes découvrant les reins, avec de longues manches tombant jusqu'à terre, avec des épaules qui doivent être fausses, parce qu'elles sont trop grosses. Les jambes sont enfermées dans des maillots collants et de couleur différente pour chaque jambe. Quelle chaussure bizarre ! Les souliers ont au moins deux pieds et se terminent par des pointes immenses rattachées aux genoux.

Les femmes ont la tête surmontée d'une sorte de bonnet excessivement haut, se terminant par une ou deux cornes, et d'où tombent de longs voiles flottant sur les épaules. Elles portent des corsages décolletés et découpés d'ouvertures, des robes à longues traînes, une profusion de bracelets, colliers, rivières de diamants.

Quel luxe ! Heureusement que la cérémonie religieuse commence et arrache Imier et son compagnon à leurs peu religieuses remarques.

Comment se fait-il qu'ils ne sont plus à leur première


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place? Est-ce une poussée de la foule? Ils ne peuvent se l'expliquer.

Un rayon de lumière venant de l'extérieur tombe sur la ligure d'Imier et le gène. Il lève la tête et s'aperçoit que les murs de la nef sont percés, sur les côtés, de larges fenêtres ornées de dentelures et dans lesquelles est enchâssée une matière qui laisse pénétrer la lumière.

Mais Imier frémit et serre le bras de son compagnon : Regarde !

Que voient-ils sur cette matière brillante ? Eux-mêmes. Ici c'est leur ermitage. Ils se reconnaissent bien dans les personnages, ce sont leurs traits et leurs costumes. C'est leur vie, la scène de tout à l'heure que l'on décrit, Bertefried jetant sa hache de découragement, le réveil, la course à travers les bois...

Un vent impétueux souffle, l'église oscille. La nuit se fait, Imier et Bertefried tombent à genoux, implorent le Seigneur, et dans les ténèbres retentit une voix puissante et surhumaine dont les échos répètent les paroles :

« Oh ! hommes de peu de foi ! Comment avez-vous pu douter de moi ? »

La lune sort des nuages et répand de nouveau ses calmes rayons.

Imier et Bertefried sont à genoux dans la forêt silencieuse.

Auprès d'eux une source abondante fait couler paisiblement ses eaux jaillissantes.

Imier et son compagnon se prosternent et remercient à nouveau le Seigneur de son inépuisable bonté.

G. PlCQUED.

L'ENGRENAGE

(Suite)

IV. — Dans la Fournaise

L'effervescence se calma cependant un peu. Mais désormais Liberge fut obligé d'assister à tous les enterrements civils et d'y prononcer des allocutions. Il se prodigua dans les réunions de sociétés, prenant la parole, discutant et pérorant.

Autant il était aimé des ouvriers, autant il était détesté par les riches bourgeois.

La Foi l'attaquait sans relache. Elle le représentait comme un ambitieux sans convictions. Elle opposait sa richesse à ses théories. Il était le satellite de Satan. Lorsqu'il passait dans la rue à côté de vieilles demoiselles, il les voyait s'écarter précipitamment et faire le signe de la croix.

Ces polémiques qui l'avaient autrefois tant surexcité, le laissaient indifférent et froid.

L'habitude l'avait blasé.

Discuter ses convictions, les mettre en doute le faisait sourire de pitié. Oui, il était convaincu et bien convaincu. Sans doute ses idées étaient dissemblables de celles qu'il avait autrefois, mais par contre n'était-il pas passé par des situations qu'il n'avait pas soupçonnées? N'avait-il pas appris à connaître des théories qu'il blâmait jadis, sans les avoir étudiées ? L'esprit de l' nomme ne peut-il donc pas se modifier par l'étude et par les chocs de la vie. Ce qu'il savait surtout, c'est qu'au fond du coeur il avait une haine farouche, terrible, irraisonnée.

Le conseiller général de Sainte-Oie-la-Grande vint à mourir subitement. Il était plutôt conservateur.

Il commença à se murmurer qu'un M. Leguret, de Vessies-les-Lanternes, petite ville voisine, allait se présenter avec une étiquette plus rose que celle de l'ancien conseiller général. Mais cette modification cachait une manoeuvre, M. Leguret était en réalité le candidat de la réaction, c'était l'ami intime du curé de Vessies-les-Lanternes. Il était reçu dans toute la haute société de Vessies.

Les démocrates déserteraient-ils ainsi la lutte ? Un seul homme était capable de les mener à la victoire.

C'est ce qu'exposa Ecrivassier, entouré d'un comité. Liberge hésitait un peu. Mais Mme Liberge, héroïque comme une femme antique, s'écria : « Nous ne pouvons être représentés par un curé. »

Aussitôt l'Emancipation commença une campagne contre le Curé.

Ce malheureux nom de Leguret était torturé de façon les plus diverses.

Il y eut même plusieurs batailles, parce que des camarades d'atelier avaient par dérision donné ce nom à un des leurs.

Dans la rue on criait aux chiens pour les chasser : « hussu Leguret! » A ce flot d'encre, la Foi répondit de sa meilleure plume. Ce fut une belle lutte. Il n'y manqua qu'un Homère pour la chanter.

Liberge commença sa tournée électorale, faisant des réunions partout. Il en perdait l'appétit, absorbant des masses de petits verres et de bouteilles de vin. Il maigrissait, devenait nerveux et irascible.

(A suivre). Henri MILD.

LA STENOGRAPHIE

Nous donnerons dans notre prochain numéro un article spécial de notre distingué collaborateur, M. C. Quéré, sur le concours de sténographie, avec un compte rendu des grandes assises sténo-dactylographiques de Limoges.

Disons pour aujourd'hui combien a été intéressante cette grande manifestation, toute à l'honneur de l'Association sténographique du Limousin. E. P...


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3e Exposition Canine de Limoges

La troisième exposition canine, qui tient ses assises dans l'enceinte de l'Exposition, est en tous points réussie.

Plus de quatre cent cinquante types divers, dont beaucoup très remarquables, ont été présentés.

Nous laissons à notre excellent ami et dévoué collaborateur

collaborateur le soin de nous en donner, avec sa compétence bien connue, un compte rendu humoristique en sa sincérité.

Chiens Français

Le prix d'honneur des chiens d'arrêt français est enlevé par Job, un chien Dupuy, qui fait honneur à l'élevage du Poitou ; nous lui aurions voulu voir un peu moins de

mouchetures... Il a les qualités nécessaires pour être utile à la chasse, des membres qui ne ressemblent pas à ceux d'une levrette ; il est léger et puissant à la fois, il n'est pas grêle. — La classe des Dupuy était d'une telle qualité que nous avons été très hésitants... Pyrame, à M. Mapataud, de Limoges, auquel nous avons donné le premier prix ex-aequo avec Dick, a beaucoup d'avenir ; nous avons regretté de le voir malade... Dick, à M. VeyretLaugerias, est bien dans le type et représente très bien la race Dupuy.

Sultan est un beau chien (deuxième prix, à M. Yves de Latour) qui, malgré des lèvres trop descendues, un fouet trop fort, un sternum fuyant et des coudes un peu en dehors, mérite bien son deuxième prix.

Caïd, à M. Boutaud-Lacombe,

a l'oreille large, la tête trop forte, les paupières inférieures retombantes; il ne vaut pas mieux qu'une mention...

A M. Blanchet, chiennes Dupuy.

Diane de Traugouet est une chienne un peu grêle de membres, Le garrot un peu trop relevé, sa poitrine pourrait être

plus descendue, le reste est bon et la tête surtout. Love partage avec elle le Ier prix. Cette chienne de M. Labrune est très bonne, mais son crâne pourrait être plus elliptique et allongé...


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Le 2e prix, Caille, à M. Martin, est bonne, sauf les membres un peu légers et ses coudes en dehors. Flore, à M. Broussaud, est une chienne dont la tête, sauf sa légère cassure, est parfaite, sa couleur cependant aurait gagné à être plus foncée... 3e prix, Mimi de Tranzault, à M. Blanchet, a de mauvaises pattes aux doigts mal rassemblés, point serrés, le fouet gros et attaché bas...

Game-de-Billy, à M. de Puybaudet, manque d'encolure et son fouet est légèrement cassé au bout, c'est cependant une bonne chienne.

Epagneuls Français

Trois beaux chiens dans cette classe : le chien Rip à M. H. Tricaud et Tri m m à M. Laville sont bien de vrais épagneuls français de l'ancien type, ils se partagent le premier prix ; l'un est plus distingué, l'autre plus puissant. Voilà des étalons à recommander.

Le troisième prix, Stop, à M. Fabre est bien Limousin dans le type, mais il est moins en poil. Une chienne, Pont-Audemer, à M. Berry, n'est pas réussie.

Griffons Boulets et Barbets

Bien de satisfaisant, pas un vrai boulet et pas un vrai barbet; le 3e prix, Djo, à M. Raynaud, est un griffon quelconque... le reste est inférieur...

Korthals (mâles)

Un chien très bon, Porthos de Montjean, à M. Huchedé, enlève facilement le 1er prix... Nous avons été très embarrassés pour classer les trois suivants qui, à notre avis, manquaient tous les trois de poils. Ménélik et Rex, 2e prix ex-aequo, sont cependant de beaux animaux.

Le 3e prix, Seeker, à M. Darlut, est aussi un chien manquant de poil, surtout en tête... N..., à M. Laclautre, est un chien trop jeune et trop poilu...

Chiennes

Princesse Nadine, Ier prix, est la plus belle chienne Korthals; elle est, à notre humble avis, supérieure à Porthos, son compagnon de chenil...

Le 2e prix, Polka, est bonne aussi, mais manque un peu de distinction... M. Huchedé est un éleveur qui mérite des éloges...

Mirette d'Amiens, à M. Choquet, est une chienne très convenable, mais qui manque de poil, surtout en tête.

Capucine de Merlimont, à M. Barqui, mal à poil, en a, malgré cela, beaucoup à certains endroits, elle est en pleine mue, c'est regrettable.

Nous avons regretté l'absence de Drake d'Amiens qui eut certainement donné du fil à retordre à Porthos.

Croisements divers. —Bouci-Boula... la boîte à l'encre, refugium peccatorum. Quelle salade!!! Enfin tous les goûts sont dans la nature et n'en discutons pas... ils sont si bons ces chiens croisés et souvent leurs propriétaires les ont fait descendre des croisées par les fenêtres.

Malgré cela quelques sujets ne présentent pas mal comme Cham, 1er prix à M. Deshayes et Rapp, à M. Baqué.

COCKER.

Kursaal-Casino

Les débuts du Casino ont eu lieu le jour de Pentecote. La presse quotidienne a donné son impression, et le nombreux public qui assistait aux diverses représentations a pu apprécier les efforts de la direction et la valeur des artistes qu'on avait présentés aux spectateurs limousins.

Nous ne voulons point revenir sur des faits qui sont connus de tous, mais qu'il nous soit permis en passant de remarquer combien on a admiré l'élégant et artistique théâtre que la direction de l'Exposition avait su organiser dans le kiosque à musique du champ de Juillet.

L'orchestre est d'une homogénéité parfaite. Il est vraiment remarquable et fait honneur à celui qui l'a composé, le distingué maestro Ganaye.

Est-il nécessaire d'insister sur le succès obtenu par Mmes Jernon, Miranda, Sauny et Pompon, par MM. Yvonnec, Ransard, Fornox et les Hollens ? Assurément non, tout le monde a pu, par lui-même, le constater.

S'il était inutile de s'attarder à des événements déjà vieux, il nous a paru intéressant de donner à nos lecteurs des renseignements inédits.

M. Vitors, directeur des fêtes, a bien voulu se laisser interviewer, et il nous a fourni des indications précieuses. Elles peuvent se résumer ainsi :

M. Vitors revient de Paris, où il a passé plusieurs jours à la recherche d'artistes, et il rentre avec des engagements, des projets et nombre de propositions.

La direction a maintenant pris contact avec la population limousine; elle a pu voir ce qui plaisait à nos habitants et dans quelle limite elle pouvait se mouvoir. Elle a toujours eu le souci de l'art, et tout ce qu'elle fera restera artistique. Elle ne laissera à aucun prix descendre le niveau de son spectacle. Elle a tenu ce qu'elle a promis et elle se maintiendra jusqu'au bout. Bien au contraire, elle s'efforcera de s'élever le plus possible.

Mais ses tentatives, son désir du beau et du grand doivent être secondés par le public limousin, qui, du reste, a, jusqu'à présent, bien répondu à son attente.

Si la direction ne veut pas, en se montrant trop sévère dans sa censure, enlever au Casino son caractère particulier, elle ne permettra pas cependant que, sans couleur de tolérance, le spectacle sorte des limites du convenable.

Rien ne sera négligé pour essayer d'avoir des artistes de renom.

M. Vaunel, chanteur comique de l'Eldorado, —dont le succès à Paris, sur la scène et dans les salons mondains, est si grand, qu'on peut à peine l'avoir, — devrait se faire entendre prochainement.

Viendrait ensuite Plessis, l'homme aux transformations presque magiques, Plessis qu'on n'a pas vu à Limoges depuis des années, depuis la direction Garemin.

Il serait aussi question de Carion, acteur humoristique, caricaturiste, dont le genre froid et américain est absolument exhilarant.


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Ce serait ensuite Fregolina qui trouve le moyen de remplir à elle seule dix-sept rôles.

On jouerait des revues locales.

Bref, M. Vitors s'est assuré de beaucoup de concours et ses programmes sont fixés pour longtemps.

Enfin... et ici M. Vitors a bien soin de spécifier qu'il s'agit de simples projets... la direction a reçu une proposition.

A l'aide de groupes animés, de tableaux vivants composés par une véritable troupe de jolies femmes, on donnerait des visions d'arts, reproduction intégrale des tableaux vivant avec leurs tonalités et leur aspect artistique.

Tels sont les projets de M. Vitors. Au public limousin de les rendre réalisables.

Au cours de notre entretien, M. Vitors nous est apparu comme admirablement documenté sur les moyens d'attirer les spectateurs. Doué d'une énergie froide, d'une intelligence rapide, prompte et perspicace, il sait étudier l'âme humaine et connaît l'art de la séduire.

Dimanche 7 juin aura lieu à l'Exposition un concert-festival qui sera une véritable manifestation artistique.

En plus de l'orchestre de l'Exposition et des principaux artistes chanteurs, les sociétés chorales et instrumentales de Limoges se feront entendre à ce festival.

On nous parle même d'un ensemble de trois ou quatre société, c'est-à-dire de 150 musiciens.

E. SAULNIER.

L'EXPOSITION DE LIMOGES

Ainsi que nous le disions dans une précédente causerie le salon d'honneur nous présente gracieusement disposés,

les intéressants produits de nos fabriques de porcelaine, de

nos ateliers de peinture céramique en même temps qu'une

exposition fort réussie et non moins intéressante de nos

maîtres émailleurs.

Procédant par ordre et réservant une étude spéciale à Exposition rétrospective de la porcelaine, comme aussi

les émaux feront l'objet d'un travail à part, nous examinerons

examinerons d'un coup d'oeil forcément rapide, les porcelaines remarquables exposées par la maison Charles Martin et Neveu, la première installée et à plusieurs titres la première aussi devant fixer notre attention.

Disons tout d'abord que trois fabriques de porcelaine seulement ont directement exposé les produits de leur

fabrication et adressons à ces trois honorables maisons notre meilleur compliment pour l'excellent exemple que MM. Charles Martin, Battiot et Théodore Haviland n'ont pas hésité à donner à leurs collègues, dont l'abstention tout au moins regrettable n'aura pas privé l'Exposition de Limoges, d'une indispensable exposition des porcelaines limousines.


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MM. Charles Martin et Neveu exposent, face à l'entrée principale, une collection merveilleuse en son discret arrangement. Relativement à l'importance de leur fabrication, ces messieurs se sont bornés à un nombre restreint d'objets, mais tous du plus réel intérêt artistique.

C'est d'abord une cheminée tout en porcelaine, avec appliques au décor le mieux assorti qui se puisse désirer, et sa garniture riche et somptueuse, dans sa simplicité si élégante : pendule, vases, potiches, tableaux-appliques, c'est la porcelaine et la porcelaine toujours en ses applications les plus belles et les plus heureuses.

Un tête-à-tête Louis XV, à incrustations, avec envolée d'hirondelles se détachant dans le trait et des branches d'aubépine, le tout gracieux à ravir.

Puis les services bleu de four et la gravure sur blanc et sur bleu que la maison innova dès son début, en 1871, et qui sont restés une de ses plus intéressantes spécialités.

Les couleurs sous émail si réussies, la grande valeur des objets exposés et l'ensemble magnifique qu'ils présentent méritent qu'on les examine avec attention. L'intérêt que présente, du reste, cette exposition retiendra de longs moments le visiteur émerveillé par la délicatesse d'un art aussi fin, où se devine le goût raffiné et le tact parfait d'une direction intelligente, en même temps que ressort de façon non moins évidente l'habileté d'exécution dénotant les aptitudes d'un personnel expert en les multiples et compliqués travaux de l'art céramique.

Ces multiples considérations nous commandaient d'examiner d'abord l'intéressante exposition de MM. Ch. Martin et Neveu et d'en donner une plus complète analyse.

Une insuffisante compétence et l'espace restreint dont nous disposons nous privant de ce plaisir, ne manquons pas de nous conformer aux lois de la plus élémentaire impartialité en affirmant une fois de plus l'intérêt si vif qu'elle présente à tant de titres. E. F.

Carmen Duval

Par E. DE RAVERLAS

RECLUSE (suite)

Voici le contenu de cette seconde lettre que Juanita, sur les recommandations que Carmen lui avait faite antérieurement, avait écrite à l'aide d'une encre « sympathique » :

« Cet atterrissage, retardé dans lequel j'avais vu un méchant présage, ne tardait pas être confirmé, comme tu vas le voir, chère Carmen.

» A peine de retour à l'hôtel, l' « Espagnole » me faisait appeler, et, comme tu le penses, m'interrogeait avec un empressement où se devinait autant de curiosité que de contentement.

» Les questions furent nombreuses et mes réponses telles que le commandait la situation.

Au cours de ce long entretien, elle ne fit jamais aucune réflexion sur ton compte ni sur les renseignements que je lui donnais, se contentant de me poser des questions d'une concision à croire qu'elle les avait longuement mûries.

» — Nous ne doutions pas, me dit-elle, lorsqu'elle eut terminé son interrogatoire — car c'en était un — que vous ne vous acquitteriez de votre mission à notre satisfaction, à celle de dona Carmen; aussi vous sachant aussi attachée à sa personne que dévouée, nous réservons-nous celle de l'aller chercher lorsqu'elle nous reviendra.

» Ah ! la perfide, l'hypocrite créature, comme je la hais ! S'est-elle doutée que je lisais ses sentiments dans ses yeux ?... Je regretterais beaucoup que ceux qu'elle m'inspire m'empêchent, dans mon indignation, de me souvenir de la suite de notre conversation que je tiens à te reproduire aussi exactement que possible.

» — En attendant ce retour, continua-t-elle, vous partirez incessamment pour Val-Réal, où le soin d'élever le petit-fils que Dieu vient de nous donner, vous a été réservé...

» Il me faut te dire ici que, peu après notre départ, Mme Armand s'est très heureusement délivrée d'un beau garçon qui, m'a-t-on dit, s'appelle Juan. Toute la famille s'est réjouie de cet événement. Te voilà donc une dignité de plus, chère maîtresse aimée. Malgré la tristesse des jours que nous traversons, permets-moi de te féliciter et de souhaiter tout bas à ce premier neveu, tous les nobles sentiments qui parent si bien le coeur et l'esprit de la bonne tante que fait de toi la naissance de ce chérubin.

» Bien que surprise par ce qui avait été décidé à mon insu, je répliquai doucement aussitôt : Je comprends, Madame, que désormais on puisse se passer de nos services, puisque la personne à laquelle, comme vous le dites si bien, j'étais profondément attachée, n'a plus à les réclamer. Mais ce que vous ignorez sans doute, c'est que je suis affranchie depuis bientôt trois ans ; que par conséquent, je suis libre de ma personne. Je m'en rapporte à la parole de M. Duval pour confirmer ce que j'avance.

» — Serait-ce parce que vous avez du sang d'un sultan de Guinée que n'a pu blanchir un père mort à notre service, que vous vous prévaudriez d'un affranchissement auquel je me refuse de croire, remarquait-elle d'une voix ironique et méchante autant que véhémente ; l'opulente splendeur de vos illustres ancêtres — elle accentuait chaque mot — aurait-elle mérité la commisération de votre maître?...

» — Madame, lui ai-je répondu les yeux pleins de larmes, tant j'étais touchée par ce propos injurieux, le sang, quoi qu'il soit la cause de mon infortune, n'avait alors rien à voir à mon affranchissement, car le sang ne fait pas le coeur, mais le coeur fait la créature... Pour être à vos yeux d'une autre essence que vous, je n'en ai pas moins les sentiments qui rehaussent tout être pensant : la reconnaissance, la dignité et la foi que m'ont inspirées des personnes dont les nobles vertus, les exemples, l'ineffable bonté ont nourri mon âme dès l'enfance... Si mon sang est l'oeuvre de la nature, mon coeur — combien au-des-


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sous cependant de ses modèles! — est celle de deux nobles créatures qui ont bien voulu condescendre jusqu'à moi pour m'élever beaucoup vers elles ; de deux âmes vertueuses qui m'ont attachée à elles par des liens bien plus forts que ceux de la servitude.

» Pour ajouter à tant de bienfaits, dont je serai éternellement reconnaissante, lors de l'anniversaire de sa dixhuitième année, dona Carmen m'offrit, comme souvenir, mon affranchissement qui était le premier acte de sa majorité. Croyant que rien ne serait capable de nous séparer jamais — vous n'étiez pas Mme Duval à cette époque, Madame — et pour lui montrer qu'il n'était pas nécessaire d'être liée à sa personne pour lui rester toujours fidèlement attachée, je déchirai le parchemin écrit de sa main. Mais le temps a marché depuis lors, Madame ; cependant je veux croire, pour ancienne que soit ma libération, qu'elle n'en est pas moins restée dans l'esprit de M. Duval. Aussi, je le répète, m'en rapportai-je à lui du soin de décider de mon sort.

» Congédiée sur ces dernières paroles, je me retirai dans ma chambre, où je pleurai de longues heures.

» Tu le vois, ma chère Carmen, nos rêves étaient de pures chimères.

» Ah ! que n'as-tu voulu m'écouter et me laisser agir ! Je serais sous ce ciel si hospitalier de France, où je pourrais travailler à ta libération. Nos plans eussent-ils échoué, tu n'aurais rien eu à perdre de plus, et je n'en eusse pas été plus malheureuse, puisque je ne risquais que la liberté dont je n'en dois pas connaître les bienfaits. M. Duval, gagné par l' " Espagnole » qui ne peut me pardonner mon respectueux attachement à ta personne, M. Duval, dis-je, m'a annoncé, quelques jours plus tard, n'avoir souvenir de mon affranchissement et ne devoir me l'accorder.

» Ainsi, chère Carmen, comme je le pressentai après cet entretien, on ne s'est pas assez vengé en t'exilant, il faut que ma misérable personne soit frappée, parce qu'on me sait reconnaissante et estimée.

» Oh! que l'injustice est chose cruelle!

» Je partirai donc pour Val-Réal dès que l'envoyé qui doit me prendre sous sa « garde » sera rendu. C'est te dire que j'aurai quitté Rio dans quelques jours.

» Sacho, ce brave ami que j'ai refusé d'épouser pour rester auprès de toi, et qui n'aurait pas mieux demandé que de te servir si tu t'étais mariée, était venu m'attendre à mon arrivée et me tint compagnie jusqu'à l'hôtel. Il s'est tout de suite enquis de ma chère dona et m'a longuement entretenu de projets irréalisables à cette heure. Ne pouvant me voir comme il voudrait, il m'écrit chaque jour. Il me conseille de fuir Val-Réal par les moyens qu'il m'indique lorsqu'il aura l'argent nécessaire à notre fuite, à notre existence les premiers temps. De la Plata, nous gagnerions la France où nous nous mettrions l'un et l'autre à tes services et de la manière qui pourrait te plaire.

" Que ferai-je, pauvre esclave? Je n'en sais rien encore, laissant à Dieu le soin de décider de l'avenir. Ton désir, cependant, me disposerait à abandonner les devoirs qui me tiendront soumise aux enfants de la sainte dona que nous pleurons encore, et dont je vénérerai toujours pieusement

la mémoire. Tu le vois, douce Carmen, je n'oublie pas que je suis la chose des tiens; mais avant tout, je t'appartiens toute, et tu n'as qu'à parler.

» J'attends à te lire bien impatiemment. Ce me sera un plaisir d'autant plus grand que je l'aurai longuement attendu, espéré. Je comprends cependant que, quelle que soit la diligence que tu mettes à me répondre, il se passera pour moi bien de longues et tristes semaines, avant qu'il me soit donné de presser sur mon coeur ce papier qui m'apportera l'assurance que tu es eu bonne santé, que tu en prends soin et espère des jours meilleurs.

» Tes lettres, adressées comme il est convenu, seront retirées de la poste par Sacho qui est valet de chambre chez le secrétaire d'Etat de la Marine. Il possède l'amitié d'une personne sûre, qui me les portera elle-même à Val-Réal.

» Je confie à ma lettre mes meilleurs encouragements à l'espérance, mes voeux de santé et des millions de baisers. » Ton humble et fidèle servante,

» JUANITA. »

Cette lettre d'une âme généreuse et dévouée, d'une malheureuse déclassée qui, comme elle l'avouait avec une sincérité non exempte de fierté, devait le meilleur d'ellemême à la sollicitude de ses maîtres ; cette lettre, disonsnous, avait fait verser d'abondantes larmes à Carmen. Elle en resta sous la pénible impression le reste de la journée.

Le soir venu, enfermée dans sa chambre, elle s'assit à sa table tout encombrée de livres, de cahiers, s'y accouda la tête dans les mains, et resta dans cette attitude, pensive.

Laissons, si vous le voulez bien, ami lecteur, réfléchir tranquillement la chère jeune fille, et permettez-nous, pendant ce temps, de vous fournir certaines explications qui ont leur place ici, et feront disparaître de votre esprit l'anomalie qu'a dû y faire naître la question d'asservissement dont il vient d'être parlé.

La France qui s'honore justement d'avoir, la première, proclamé l'abolition du servage ; qui, pendant la Révolution, luttant pour l'émancipation des idées et des peuples, mit au service de l'humanité, en plus que des héros qu'elle enfanta et qui mouraient pour sa gloire et la liberté, des hommes de coeur et de génie qui lui donnèrent des lois quasidivines, capables de dompter le despotisme, de briser tous les contrats antisociaux, et d'en empêcher à tout jamais le retour.

Depuis la proclamation de l'immortelle Déclaration des Droits de l'Homme, c'est-à-dire depuis plus d'un siècle, la loi s'oppose formellement en France à ce qu'un contrat — une ou deux exceptions à part — lie un travailleur quelconque pour une durée déterminée. Ce régime des engagements basés sur l'agrément réciproque de l'employeur et de l'employé laissant à l'un et à l'autre toute leur liberté d'action, n'est malheureusement pas d'une application universelle.

L'Amérique qui eut à supporter, durant trois siècles, le joug des Anglais, des Espagnols et des Portugais, ne s'est pas complètement dépouillée de son tempéramment tout imprégné de cet esprit de domination néfaste sous lequel elle avait gémi.

(A suivre.)


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Où il était né, le pauvre enfant, nul ne le savait dans ce hameau d'Ile-de-France, où les murs de fermes embroussaillés de lierre ressemblaient de loin à d'immenses oiseaux blancs immobiles dans le feuillage. Les maisons se groupaient sur le plateau, carrées, massives, cachant dans leurs flancs les récoltes des années précédentes, les boeufs de labour et les socs luisants des charrues. Dans les cours longues et aérées, des troupeaux de poules et de canards, les barges de foin et les fagots branchus donnaient aux propriétés closes un air d'aisance appétissante et rustique ; et, campé comme une forteresse, le village restait isolé, gardant jalousement au-dessus de la campagne balayée par le vent le charme de ses vergers en pente et de ses jardins pleins de roses.

Palirette habitait le plus misérable logis du bourg, vieille masure où se blottissaient près du manteau de la cheminée délabrée trois ou quatre petits bonshommes entre 5 et 10 ans, au teint bruni, aux yeux noirs, aux dents blanches. Tandis que ses frères d'adoption, bronzés par le soleil, exposaient aux regards leurs minois effrontés de moricauds en maraude, lui, l'enfant trouvé, restait pâle et presque blanc, avec quelque chose de frêle et délicat, d'aminci et un peu souffrant qui le distinguait des autres plus massifs, avec des épaules plus larges et des torses plus trapus. De là lui venait son nom de Palirette qui s'harmonisait avec son apparence chétive et son regard attristé. Un besoin de tendresses inconnues le tourmentait. Vainement, il avait voulu se faire un ami du chien de garde, un labré efflanqué, aux yeux clairs et méchants, aux oreilles coupées court qui lui donnaient un air sournois et fantasque; vainement, il se privait pour lui de pain ou de soupe, l'animal lui restait hostile, grognant sourdement en se ligapant à grands coups de ses pattes liquifandées et nerveuses, et Palirette restait seul avec au fond du coeur l'amer fardeau que les âmes trop sensibles dont la seule joie est d'aimer et d'être aimé.

Il allait avoir dix ans aux premiers muguets lorsqu'il rencontra dans l'unique rue du village une petite fille blanche et rose qui, doucement, lui souriait, et il lui sembla que son coeur venait de lui échapper, pris pour toujours parce sourire. Marguerite, c'était son nom, habitait un vaste clos entouré de sureaux et de troênes.

Dès l'entrée, un grand pré reposait la vue, ombragé par un cognassier centenaire aux branches torses et des massifs de châtaigniers. Derrière la maison, près du verger, deux étangs apportaient dans ce milieu de nature vivant largement au grand air, le calme des eaux qui recèlent sous leur impassibilité apparente toute une vie frémissante et cachée.

(A suivre) Paul MARZAN.

Limoges-Revue

LA FETE DE L'INSTITUTION TURGOT

La fête annuelle offerte par les élèves de l'institution Turgot à leurs familles n'est pas seulement attendue avec impatience par les élèves eux-mêmes appelés à y prendre part. Les parents qui y sont conviés ont gardé des précédentes soirées un tel souvenir, une si douce et charmante impression, que pour eux aussi l'année qui s'écoule entre chacune d'elles semble bien longue.

Ce 29 mai, ainsi que l'an dernier, la belle salle du Cercle Saint-Aurélien était comble, et comme elle ne peut contenir plus de onze à douze cents personnes, nombre de spectateurs avaient dû rester dans les jardins du Cercle. S'ils étaient privés du charmant coup d'oeil de la salle à laquelle les gracieuses toilettes des dames et des demoiselles donnaient l'aspect d'un parterre fleuri, les attardés bénéficiaient en quelque sorte d'une audition en plein air par une nuit ravissante.

Très exactement à l'heure indiquée et alors que déjà la vaste salle était comble, offrant elle-même ce ravissant spectacle que nous ne saurions décrire, les jeunes artistes entraient en scène, et du commencement à la fin exécutaient à merveille un fort beau programme. C'a été d'abord un choeur à demi-voix, Le Cor, dit avec sûreté et précision, ainsi que le choeur de la deuxième partie, Le Loup et l'Agneau, qui font le plus grand honneur aux maîtres.

MM. Hédin, Lapoulle, Quertaut, Lallet, Giraud, Leblanc, Belot, Mazaudais, Thomas, Combellas, Boutin, Peytonreau, Valegeas, Desproges, ont recueilli d'unanimes applaudissements.

L'éloge des maîtres Coiffe, A. Colombier et M. Colombier n'est plus à faire. Mentionnons aussi avec plaisir le tact avec lequel était tenu le piano d'accompagnement par MM. Tharaud et Huguenot.

Nous avons eu la surprise très agréable d'applaudir une ravissante Méditation, pour violon, violoncelle et piano, de notre excellent collaborateur, M. Paul Ruben.

Encore une fois, félicitons M. Duris pour les moments si agréables dont nous lui sommes redevables. Comme noblesse, succès oblige.

Mlle Trillaud, l'excellente professeur de violon, vient de donner à la salle Antignac un concert très réussi, où ont été chaleureusement applaudies ses jeunes et gracieuses élèves.

Nos sincères condoléances à M. Alengry, l'honorable inspecteur d'Académie, à l'occasion de la mort de son frère, M. Alengry, officier de marine en retraite.

Ainsi que nous le disions dans notre dernier numéro, les fêtes régionales de gymnastiques, bien que contrariées par le temps, ont été réussies en tous points.

La fête de Magnac Bourg a été réussie au possible ; mentionnons le brillant succès de la Fanfare de Limoges et de la Fanfare de SaintYrieix.

II nous revient que la kermesse de charité à la salle Antignac a été très productive.

Le Salon de peinture de l'Exposition, auquel un rédacteur spécial va commencer pour les lecteurs de Limoges-Illustré une critique d'art, s'ouvre plus complet et plus brillant qu'on n'osait l'espérer.

Très remarquées nos sociétés musicales aux fêtes de gymnastiques. La Lyre, sous l'habile direction de M. Delage, a été fort applaudie.

Succès aussi pour la Fanfare de Limoges, la fanfare de la Bourse du travail et l'Union musicale.

E. LEMOVIKE.

Droits de reproduction et traduction réservés.

Le Gérant : E. FUSADE

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