L'OUEST AMÉRICAIN
Loli li'ouvcrail peut-être des mois pour peindre la grande, l'infinie tristesse de l'Ouest américain....
Nous y entrons ce soir par un clair de lune radieux qui argenté la prairie, et tout de suite la sensation de la pleine mer nous prend. Le cercle d'horizon, sous la bruine lumineuse, se devine aussi rigoureux, aussi mathématique que le perçoit le regard du matelot dans la hune : ce petit, scintillement, là-bas, c'est le l'anal d'un navire, qui, tout à l'heure, croisera notre sillage. Sous les roues du wagon, il doit y avoir d'in-» sondables abîmes, des forêts d'algues, des monstres marins; et ce frisson nous vient qu'on éprouve sur l'océan à contempler par-dessus les bastingages l'eau, bouillonnante assiégeant de toutes parts la paroi frelc.... Au jour levant l'illusion se dissipe; la plaine apparaît, mamelonnée, boursouflée et ça et là des arbustes se dressent au-dessus des herbes. Voici une ferme entourée de grands espaces cultivés, La regu-