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fécondes en expédients, et dont la ruse, le disputant à la séduction, opéraient insidieusement, et rendaient tout fictif, capital, dividendes, matériel, bénéfices, etc., etc., sauf l'argent des actionnaires qui disparaissait dans une spéculation idéale, sans objet, sans base et sans fonds? Mais ce moyen ingénieux de faire une rapide fortune aux dépens de la crédulité publique, a été suffisamment flétri sous le nom d'industrialisme moderne.
Nous le demandons sérieusement, ne sont-ce pas là des exemples éclatants du crime et du délit porlésjusqu'à leurs dernières limites? A quoi faut-il donc attribuer la cause de tout ce désordre moral? Au désordre moral lui-même, suite inévitable d'une révolution, et au milieu duquel s'agite et tourbillonne encore no tic société.
Quel était, dans une pareille anarchie, le devoir du législateur? D'étudier le mal moral et de lui apporter le plus prompt remède.
Toutefois, nous devons être justes envers le gouvernement; il a compris, lui aussi, combien celte révolution morale était désastreuse, et, afin de la dominer, il a mis tout en oeuvre pour lui faire changer de direction. Mais îa plupart de ses moyens sont restés, ou insuffisants, ou incomplets. Ainsi, pour arrêter l'accroissement effrayant des crimes et des délits, il a augmenté le nombre des juges, il a formé une surveillance et une police spéciales. C'est toujours, comme on voit, le système de répression à la suite des faits accomplis; c'est opposer des obstacles au cours impétueux d'un fleuve, au lier de l'arrêter h sa source; et encore, quels obstacles!
Il existe dans la capitale, sur les bords de la Seine, en face du Palais-de-Justice, et non loin du repaire des malfaiteurs, un hôtel fameux qu'on appelle la Préfecture de police. Il a été créé, dans cet hôtel, un service de surveillance qu'il faut bien connaître, afin de mieux l'apprécier; ce service spécial porte le nom de police secrète.
Depuis bien des années, les divers gouvernements qui se sont succédés, en France, ont attaché une giande impôt-