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Vous, où vous cachez-vous ? et dans quel hideux repaire? 0 Dieu 1 l'ombre où l'on sent tous les crimes passer S'y fait autour de vous plus noire, et la vipère S'y glisse et vient vous y baiser.
Là vous pouvez, dragons qui rampez sous les presses, Vous vautrer dans la fange où vous jettent vos goûts. Le sort qui dans vos coeurs mit toutes les bassesses Doit faire en vos taudis passer tous les égoûts.
Bateleurs de l'autel, voilà quels sont vos rôles. Et quand un galant homme à de tels compagnons Fait cet immense honneur de leur dire : mes drôles, Je suis votre homme : dégainons !
— Un duel! nous! des chrétiens! jamais — et ces
[crapules Font des signes de croix et jurent par les saints. — Lâches gueux, leur terreur se déguise en scrupules, Et ces empoisonneurs ont peur d'être assassins.
Bien, écoutez : la trique est là, fraîche coupée. Ou vous fera cogner le pavé du menton ; Car, sachez-le, coquins, on n'esquive l'épée Que pour rencontrer le bâton.
Vous conquîtes la Seine et le Rhin et le Tage. L'esprit humain rogné subit votre compas. Sur les publicains juifs vous avez l'avantage, Maudits! Judas est mort, Tartuffe ne meurt pas.
tago n'est qu'un fat près do votre Basile.
La Bible en vos greniers pourrit mangée aux vers.
Le jour où le mensonge aurait besoin d'asile,
Vos coeurs sont là, tout grands ouverts.
Vous insultez le juste abreuvé d'amertumes. Tous les vices, quittant veste, cape et manteau, Vont se masquer chez vous et trouvent des costumes. On entre Lacenaire, on sort Contrafatto.