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Titre : [Les Châtiments, par Victor Hugo.]

Auteur : Hugo, Victor (1802-1885). Auteur du texte

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11938242w

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30625351r

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : In-16, IV-250 p.

Format : Nombre total de vues : 256

Description : [Les châtiments (français)]

Description : Collection numérique : France-Brésil

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54269526

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-YE-1043

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/06/2009

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— 78 —

Ce peuple en larmes, triste, et que la faim déchire, Doit être satisfait, puisqu'il vous entend rire Et qu'il vous voit danser.

Qu'importe ! Allons, emplis ton coffre, emplis ta poche. Chantez, le verre en main, Troplong, Sibour, Baroche !

Ce tableau nous manquait. Regorgez, quand la faim tient le peuple en sa serre, Et faites, au-dessus de l'immense misère,

Un immense banquet!

IV

Ils marchent sur toi, peuple ! ô barricade sombre, Si haute hier, dressant dans les assauts sans nombre

Ton front de sang lavé, Sous la roue emportée, étincelante et folle, De leur coupé joyeux qui rayonne et qui vole,

Tu redeviens pavé !

A César ton argent, peuple ; à toi la famine. N'es-tu pas le chien vil qu'on bat et qui chemine

Derrière son seigneur ? A lui la pourpre ; à toi la hotte et les guenilles. Peuple, à lui la beauté de ces femmes, tes filles,

A toi leur déshonneur.

V

Ah ! Quelqu'un parlera. La muse, c'est l'histoire. Quelqu'un élèvera la voix dans la nuit noire,

Riez, bourreaux bouffons ! Quelqu'un te vengera, pauvre France abattue, Ma mère ! et l'on verra la parole qui tue

Sortir des cieux profonds.

Ces gueux, pires brigands que ceux des vieilles races, Rongeant le pauvre peuple avec leurs dents voraces,

Sans pitié, sans merci, Vils, n'ayant pas de coeur, mais ayant deux visages, Disent : — Bah ! le poète ! Il est dans les nuages ! —

Soit. Le tonnerre aussi.

Jersey, janvier 1853