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de Lens. Le Cardinal Mazarin l'appela à la Cour à la fuite de cette célèbre journée, & ce Ministre lui renouvela la promesse qu'il lui avoit donnée, de lui faire obtenir le bâton de Maréchal de France. Le Prince de Condé le présentant au Roi, lui dit: SIRE, voilà l'homme auquel est dû le gain de la bataille de Lens. Mais il ne servit jamais le Roi plus essentiellement que l'année suivante en 1649, lorsque M. le Maréchal de. Turenne, manquant de fidélité au Roi dans la guerre de la Fronde, emmenoit à Paris, pour soutenir le Parlement, l'Armée qu'il commandoit en Allemagne; il tâcha d'entraîner dans fa désertion le Général D'ERLACH. L'Alface, dit Voltaire, eut été perdue pour LOUIS XIV; mais il fut inébranlable. Il employa au contraire avec tant de succès son crédit en cette Armée, qu'il fit rétrograder & repasser le Rhin à toutes les troupes ; de sorte qu'il ne resta d'autre parti à prendre à M. de Turenne, que de se sauver en grande hâte par la Hesse en Hollande. Le Roi lui donna, le 16 Janvier, le commandement en chef de cette Armée, ainsi que celui de toutes les places conquises en Allemagne par M. de Turenne. Il eut ordre ensuite de porter cette Armée en Picardie, pour intimider Paris, & de s'en servir après contre les Espagnols; mais à peine fut-il arrivé fur les frontières de cette Province, que ses troupes, mécontentes de ce qu'elles étoient mal payées, furent fur le point de se révolter. Son Régiment de Cavalerie, auquel il mettoit fa plus grande confiance, déserta tout entier, & reprit le chemin du Rhin. Ces revers altérèrent fa santé au point qu'il fut obligé de demander la permission de quitter l'Armée le 28 Juin, & de se retirer dans son Gouvernement de Brisach, où il mourut le 26 Janvier 1650, âgé de 55 ans. Le Cardinal Mazarin lui avoit fait expédier trois jours auparavant le Brevet de Maréchal de France. Il avoit été nommé, le 13 Mai 1649, Chef des Plénipotentiaires pour l'exécution de la paix de Munster. Le Roi perdit en lui un brave Officier, & aussi fidèle qu'aucun des Sujets de Sa Majesté. Son corps fut transporté de Brisach, & inhumé dans l'Eglise de fa Terre de Castelen, où l'on voit son épitaphe en latin. Le Maréchal JEANLOUIS D'ERLACH avoit épousé MARGUERITE, Baronne D'ERLACH, fille unique D'ULRICH, & de Sufanne de Lustrach, dont il a été parlé au degré IX, branche précédente; il laissa:
Un fils, mort jeune ;
Et trois filles, mariées en Allemagne aux Barons de Jaubadel, de Doringenberg, & de Stein.
Les armes de cette Maison sont : de gueules, au pal d'argent, chargé d'un chevron desable. Devise : Nasci, laborare, mori.
* ERMENONVILLE, dans le Valois, Diocèse de Senlis : Terre & Seigneurie qui fut acquise en 1600, par DOMINIQUE DE VIC, dit le Capitaine Sarred, en faveur duquel elle fut érigée en Vicomté, par Lettres du mois de Février 1603, registrées au Parlement le 13 Mars suivant. Il est dit dans ces Lettres que le Roi HENRI IV, voulant récompenser la valeur de ce brave Officier, permet que lui, MERRY, son frère, qui fut Garde des Sceaux de France en 1621, & leur postérité, ajoutent à leurs armes un petit Ecusson d'azur, chargé d'une fleur-de-lis d'or. GENEVIÈVE-EUGÉNIE DE VIC, Dame d'Ermenonville, a porté cette Terre à son mari, ClaudeCharles de Vielz-Châtel, Seigneur de Montalan. Voyez VIC.
ERNAULT, Ecuyer, Sieur de Chantores, en Normandie, Election de Bayeux: d'argent, à la croix ancrée de fable.
ERNAUT, Ecuyer, Sieur de Roquencourt, ou Rocancourt, en Normandie, Election de Caen : d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois roses d'argent, 2 & 1.
ERNECOURT (D'), en Champagne. Le premier de cette famille noble dont on peut donner une filiation suivie, & de laquelle il est parlé dans les Tablettes Généalogiques, part. VIII, p. 271, est
I. JEAN D'ERNECOURT, Seigneur de Remicourt & de Vaux-la-Grande, marié, suivant le Nobiliaire de Champagne, à Guyotte de Treverey, dont :
II. THIERRY D'ERNECOURT, Seigneur des mêmes lieux, marié, par contrat du 11 Août 1535, à Meline de Fleury, fille d'Antoine, & de Didotte de Sampigny, laquelle fut assistée de Nicolas, & de Simon de Fleury, ses frères. De ce mariage vinrent :
1. SIMON, qui fuit;
2. CATHERINE, morte en 1559, femme de Joseph Chevalier, Seigneur de Malpierre ;
3. Et ANTOINETTE, femme de François du Puis, Seigneur de Dagonville.