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Titre : La Chine : résumé historique de l'insurrection et des événements qui ont eu lieu dans ce pays, depuis le commencement de la guerre de l'opium jusqu'en 1857 / A. Haussmann,... ; ill. par Charles Mettais ; accompagné d'une nouvelle carte de la Chine par A. H. Dufour

Auteur : Haussmann, Auguste (1815-1874). Auteur du texte

Éditeur : G. Barba (Paris)

Date d'édition : 1864

Contributeur : Mettais, Charles-Joseph (18..-18.. ; peintre). Illustrateur

Contributeur : Dufour, Auguste-Henri (1798-1865). Cartographe

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305817916

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (112 p.) : fig. ; in-4

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Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection numérique : France-Chine

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5424149b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O2N-279

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/08/2008

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L'INSURRECTION EN CHINEi

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» S'il y avait à la tête de tous les districts d'honnêtes fonctionnaires, sachant captiver !a confiance publique , ils parviendraient certainement à dominer les esprits d_e leurs inférieurs et à assurer la sécurité des villes... Combien il serait avantageux pour les honnêtes gens des différentes provinces , qui ont tous quelques biens , de défendre énergiquement les villages où ils sont nés ! Qu'il serait bon que les jeunes gens protégeassent les vieillards et que les riches soutinssent leurs tribus, au lieu de prendre la fuite dans des accès de terreur panique, en abandonnant leurs champs et leurs habitations aux rebelles!

» Nous savons que les bandes de brigands ne sont pas uniquement formées de ces scélérats débauchés qui suivent les rebelles de leur propre mouvement; beaucoup, sans doute , ayant été entraînés de force par les insurgés et obligés de se soumettre à leurs volontés pour conserver, la vie, n'ont pas pu rentrer dans le devoir. Récemment quelques-uns des plus fameux d'entre les rebelles, tels que Siaoutchaou.-toiieï et autres , ont été successivement mis à mort. Les puissances invisibles ont fait disparaître Oueï-ching 1, et tous les principaux insurgés seront, jl faut l'espérer , tués par la main des hommes les uns après les autres: car l'atroce scélératesse des rebelles s'est tellement accrue-, que les esprits célestes et les hommes en sont également indignés. Comment peut-il être permis à ces monstres infernaux de se montrer en plein jour? Après avoir longtemps pratiqué Je crime, il faut assurément qu'ils soient promptement exterminés , afin que l'attente universelle soit satisfaite et tout le pays tranquillisé.

» Ayant reçu mission du ciel de punir les réfractaires et de prendre pitié de la multitude des êtres vivants, nous n'épargnerons pas les millions du trésor public pour sauver le peuple de calamités pareilles au feu et aux inonda lions. Nous venons de charger spécialementquelques grands offic'ers de réunir de toutes parts les hommes bien exercés pour exterminer les rebelles , et nous ne voyons pas ce qui empêche de chasser ce fléau sans qu'il en reste aucune trace. Cependant nous ne saurions oublier ceux d'entre nos sujets qu'on a fait entrer malgré eux au service des insurgés. Refusent-ils d'obéir, ils sont mis à mort par 'es rebelles; obéissent-ils, alors ce sont nos soldats qui les tuent. Pauvres créatures égarées et sans intelligence, qui se sont laissé prendre au piège ! Les anciens disaient : « Coupez la tête aux chefs d'une insurrection, mais ne faites pas de mal à ceux qui sont forcés de les suivre. ». Cherchant à réaliser la bienveillance céleste par notre sollicitude pour la vie des hommes, nous ne saurions nous permettre de faire massacrer indistinctement. C'est pourquoi nous décrétons qu'il sera fait grâce de la peine de mort à quiconque sera entré malgré lui au service des" insurgés et viendra faire sa soumission; quiconque parviendra à garrotter et à livrer quelqu'un des principaux rebelles, ou qui, agissant en notre faveur dans les rangs' énn.emis, tuera un insurgé ou rapportera la tête d'un chef, sera nonseulement gracié pour ses fautes passées, mais encore libéralement récompensé.,... ;

» En réfléchissant aux malheurs de mes sujets, dont quelquesuns n'ont pas le niGyen de se procurer de quoi vivre, j'ai examiné à plusieurs reprises ma conduite et prononcé des paroles de blâme contre moi-même, inais inutilement; Rempli de crainte, je supplie donc iunnWemp'it J.'uuguste Ciel de me pardonner mes fautes et de sauver . moiV'pau'vre peuple,'One'les grands officiers de la cour et des différentes prov'x-ces;.a<7ec.les magistrats des districts, déploient leurs bons sentiments" et cherchent à délivrer le pays de ses calamités ! Il faut aussi que .tes;,lettrés et les gens du peuple de chaque localité unissent leurs efforts: contre l'ennemi commun et se hâtent d'exterminer ces monstres rebelles. Ils jouiront ainsi d'une paix et d'une prospérité perpétuelles sous la gracieuse.protection.du Ciel; tandis que Nous, ainsi que lés fonctionnaires et toute la nation,' nous serons pénétrés de respect et de reconnaissance. Le moment actuel étant celui où ont lieu les grands sacrifices, nous avons exprimé nos vues, nos sentiments, et nous renouvelons nos injonctions. Que le bureau des rites et cérémonies, que les grands officiers de chaque province fassent imprimer ce décret sur papier jaune et le publient de manière que tout le monde, de près comme de loin, soit informé de nos intentions ! Respectez ceci. »

Le bruit ne tarda pas à se répandre que celte proclamation avait clé suivie de plusieurs arrêts de mort prononcés contre des généraux et des hauts fonctionnaires de l'empire. Su, Saï-chang-ah, Lu-kienying. vice-roi de Nankin; Ching-lin-tsaï, gouverneur du Hou-kouang; Chiing-fcï, gouverneur duKiang-si, et Tsiang-ouan-king, gouverneur duGnan-ouai, auraient été condamnés à la peine capitale pour avoir trompé l'empereur par de faux rapports. Les Cantonnais applaudirent à l'arrêt de Su. leur ancien tyran.

La chute de Nankin frappa de consternation les hautes classes de ^empire, lettrés, fonctionnaires, hommes riches, qui, sans professer An grand dévouement pour la dynastie mandchoue, y tenaient dans un intérêt de conservation particulier. On se souvenait que l'avénement de la dynastie chinoise des Ming, qui avait succédé à la dynastie mongole des Yuen, avait été marqué par près d'un quart de siècle de guerre civile; que la substitution de la dynastie tartare des Tsing à celle des Ming avait, à son tour, causé trente ans de

troubles et de révoltes. C'étaient là, aux yeux de la partie éclairée de la nation, des précédents terribles pour l'insurrection dont Taïping-houang était le chef.

. Cependant le gouvernement tartare, qui avait pendant tant d'années affiché un si superbe mépris à l'égard des puissances.européennes, devenait de plus en plus pressant dans ses demandes de secours, | qu'il faisait parvenir à leurs représentants depuis les succès décisifs ' des rebelles. Malgré l'accueil glacial qu'avait reçu de presque tous' les consuls la réquisition du sous-préfet de Chang-haï relative b l'assistance des bâtiments de guerre étrangers, le vice-gouverneur du Kiang-sou, Yang-ouan-ting, publia, au moment de la piise de Nankin, une note qui s'adressait à ces mêmes consuls, ainsi qu'aux ministres plénipotentiaires des pays de l'Occident.

. « ...J'ai envoyé dernièrement, y disait-il, à l'intendant du circuit des ordres qui lui prescrivaient d'aviser aux moyens d'emprunter un certain nombre de navires étrangers et de les envoyer en toute hâte à Nankin pour arrêter les progrès de l'ennemi. Mais depuis lors, les rapports dudit intendant m'ont fait connaître que les bâtiments à vapeur des nations étrangères se trouvaient tous à Canton et à Hongkong; qu'il n'y avait qu'un seul navire anglais à Chang-hai, et qu'il résultait des conseils tenus par les consuls des divers pays que ce bâtiment serait insuffisant pour arrêter .'es rebelles; mais que le commissaire de la nation anglaise était attendu à Chang-haï vers le milieu de Ja deuxième lune avec quelques navires de guerre, et qu'on pouvait aussi compter pour la même époque sur l'arrivée des bâtiments de guerre des autres nations.

» Moi, vice-gouverneur, j'ai donc préparé une communication pour le commissaire impérial de la nation anglaise, le requérant d'emmener les navires qui l'auront accompagné et de voler en toute hâte vers Nankin, afin d'aider à exterminer .'es rebelles. Si le commissaire de la nation américaine et ceux de Portugal, de France, de Danemark ètde Hambourg arrivaient aussi à Chang-haï, j'espère qu'ils enverraient des messages et qu'ils expédieraient leurs navires de guerre, leurs vapeurs, leurs bâtiments marchands et une flotte combinée, pour entourer et exterminer l'ennemi... Point de retard! Injonction spéciale. ».

. Cette nouvelle communication, fi ridicule par le ton d'autorité qu'elle emprunte encore au vieux préjugé dynastique chinois, qui ne veut voir dans les puissances européennes que des nations vassales du Céleste Empire, cette nouvelle coinmuuica;;on, disons-nous, demeura sans effets sur les représentants de l'Occident, qui n'avaient pas à intervenir dans les affaires de la Chine, à moins d'y être forcés par des motifs bien graves.

.. Le vice-gouverneur, de qui émanait la-réquisition que nous venons de citer, s'était enfui de Nankin avant l'arrivée des rebelles, sous prétexte d'aller défendre Tching-kiang-fou. Mais à peine eut-il appris que l'ennemi était maître de Nankin et se préparait à attaquer Tching-kiang-fou, que de cette ville il se réfugia à Kiang-yin, situé à treize lieues plus loin. ' '

Le 30 mars, de grand matin, la flotte des insurgés quitta Nankin pour descendre le Yang-lzé-kiang et se diriger vers Tching-kiangfou. Quelques embarcations de Macao, louées par lés mandarins, firent mine un instant de vouloir barrer le passage aux rebelles, qui les dispersèrent promptement. Tout le reste de-la flotte impériale prit la fuite à la vue seule de la flotte ennemie", dont la force numérique frappa de terreur ses adversaires.

Les insurgés s'emparèrent sans coup férir de cette rameuse forteresse de Tching-kiang-fou, qui, onze ans auparavant, avait opposé une si énergique résistance aux Anglais. Sa garnison, qui ne se composait, à la vérité, que de 400 Mandchoux, s'enfuit sans tirer un coup de canon, tant le sort des malheureux Tartares'de Nankin avait épouvanté tous leurs compatriotes.'Les familles mandchoues, au nombre de 20,000 individus,.évacuèrent la place; quelques centaines de fuyards furent massacrés? Les rebelles victorieux se mirent sans perdre de temps à fortifier Tching-kiang-fou, qu'une distance de quinze à seize^lieues seulement sépare de Nankin, où Taï-ping-houang était resté avec le gros de ses forces. •

Le 1er avril 1853 ils se rendirent maîtres de Koua-tchaou et de la* grande ville de Yang-tchaou-fou, l'une des plus riches de la Chine. Cette place importante, située sur la rive gauche du Yang-tzé-kiang, n'opposa pas plus de résistance que Tching-kiang-fou; une batterie de canons, qui bordait le fleuve sur une étendue d'une demi-lieue, fut également prise sans coup férir.

Cependant peu de jours après ces graves événements, le vice-gouverneur Yang-ouan-ting annonça c^ns une proclamation que le fameux général Hiang-young, élevé à la dignité de commissaire impérial, s'avançait avec Ki-chen vers Nankin pour reprendre cette ville, Il se disposait lui-même à attaquer l'ennemi dticôté de Kiang-yin;. tout en déclarant que, dans son opinion, l'assistance de bâtiments".à vapeur de guerre était indispensable pour combattre les rebelles avec succès. C'était cette considération, ajoutait-il, qui lui avait fait prescrire à l'intendant du circuit de Chang-haï d'employer tous les moyens pour obtenir que les navires à vapeur des diverses nations en station près de ce port fussent dirigés sur Tching-kiang-fou, afin d'y exterminer les insurgés.

; l C'est le nom du prince du Nord, dont on a, en effet, annoncé la mort,