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Titre : La Chine : résumé historique de l'insurrection et des événements qui ont eu lieu dans ce pays, depuis le commencement de la guerre de l'opium jusqu'en 1857 / A. Haussmann,... ; ill. par Charles Mettais ; accompagné d'une nouvelle carte de la Chine par A. H. Dufour

Auteur : Haussmann, Auguste (1815-1874). Auteur du texte

Éditeur : G. Barba (Paris)

Date d'édition : 1864

Contributeur : Mettais, Charles-Joseph (18..-18.. ; peintre). Illustrateur

Contributeur : Dufour, Auguste-Henri (1798-1865). Cartographe

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305817916

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (112 p.) : fig. ; in-4

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Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection numérique : France-Chine

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5424149b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O2N-279

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/08/2008

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L'INSURRECTION EN CHINE.

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une eniclie captivité de onze mois, dont nous allons raconter tout à l'heure îa fin plus cruelle encore.

En mars 1842, le brick anglais, Ami, dont l'équipage se composait de cinquante-sept hommes, quatorze Européens, cinq Chinois, et les autres, Indiens ou Malais, se perdit également près de l'île Formose. Les matelots s'étaient empressés dé débarquer pour chercher du secours. Mais les Chinois, à la vue da navire abandonné, ne songèrent qu'à aller le piller. Les malheureux naufragés, qui s'étaient réfugiés sur quelques jonques mouillées dans une anse, y furent dépouillés par des vpleurs'de tout ce qu'ils portaient sur eux; puis survinrent des mandarins et des soldats qui les firent prisonniers et les conduisirent tout nus au chef-lieu du district, où ils furent comptés, classés et marqués comme des bestiaux. On les mena ensuite dans une ville murée, où on les parqua dans un enclos et où des soldats barbares s'amusèrent à aiguiser leurs sabres ou leurs couteaux devant eux, en leur faisant signe qu'on leur couperait la têle. De leur enclos, ils'passèrcnt dans une prison où on leur donna pour logement deux misérables cellules d'environ trois mètres de long et deux de large chacune; puis, au bout de quelque temps, on les dirigea nus, mal nourris et en les accablant de mauvais traitements, sur la capitale de l'île, où ils furent jetés dans trois cachots différents et soumis aux traitements les plus inhumains.

Enfin, le 13 août 1842, cent quatre-vingt-dix-sept, des malheureux naufragés du Nerbudda et de l'Ami furent conduits à-la. place des exécutions, mis à genoux et décapités en présence .de quelques milliers de Chinois, qui étaient venus se repaître de ce spectacle sanglant. Onze prisonniers seulement, dont six Européens, échappèrent à cet affreux massacre, exécuté-de sang-froid sous les yeux et par les ordres de plusieurs mandarins. If'paraîl que les quelques individus à qui l'on ne coupa point la tête ^étaient tout simplement destinés à être envoyés à Pékin pour y être livrés à un supplice plus .raffiné, sous les yeux de la cour impériale. Mais ils durent leur salut .et leur mise en liberté à la conclusion de la paix.

Informé, comme nous l'avons dit, de l'affreuse hécatombe humaine de Formose, sir Henry Pottinger eut à.Amoï une conférence à ce sujet avec I-liang, vice-roi du Fo-kien et du Tchérkiang', à qui il adressa ensuite, ainsi qu'à Ki-ing, une sorte de mémoire, dans lequel il exposait les faits avec tous leurs détails, en insistant sur ce que les autorités de l'île, et notamment le gouverneur Ta-lcung-ah, avaient prétendu ne faire qu'exécuter les .ordres 4.e ■l',gnipe.reur, en condamnant à mort les malheureux naufragés ,q,ui, ajoutait Son Excellence, étaient des gens à la suite de i'a.rînéc .et des matelofs sans armes, sans défense. Le plénipotentiaire déclarait ensuite .qu'il ne trouvait point de mots pour rendre les seu^in-enls d'horr.e.ur gue lui avait causés celle lamentable affaire, dont j.e.souvenir demeur.erai.t comme une tache dans les. annales de l'empiré,chinois. 11 savait, .disait-il, que l'ordre donné par l'empereur de mettre à mort près de deux cents sujets de Sa Majesté Éri,lann.i.gu.e avait é.té arraché au souverain par les faux rapports 4cs .3Ji.^çrijté§ ,de Formose, qui, pouf obtenir de l'avanccmeni, avaient. faussepieut représenté à Ja cour que les deux navires étaient v.en.u.s :ax'.ee des intentons hostiles. Aussi comptait-il soumettre respectueusement, niais ave.e fermeté, les faits tels qu'ils s'étaient passés, à la connaissance de l'empereur par l'entremise des commissaires .inipéria.u.x, et jde.mafl.der, an. nom de sa souveraine, que les autorités del'ij.e F_oi;n),QS,e, .dont les fa.ux et barbares rapports avaient amené l'horrible éy.é#e,m.ent, fn.sspn.1 dégradées, que l'on confisquai leurs propriétés, et que le produit en fût consacré au soulagement des familles des innocentes victimes. Sans cette juste réparation , Son Excellence ne répondait pas que cette affaire ne devînt la cause d'une nouvelle mésintelligence sérieuse et ne fût le signal d'une reprise d'hostilités entre les deux empires.

Quelques mois après cette notification , sir Henry Pottinger reçut, au sujet de la plainte portée par lui, une communication émanant du conseil .privé de l'empereur et portant qu'il avait été rendu compte de sa demande; que les faux rapports signales par lui avaient excité l'indignation'de Sa Majesté, qui avait ordonné à I-liang de faire une enquête à Formose; que si Ta-toung-ah avait réellement voué à la mort des étrangers en détresse. Sa Majesté le ferait venir chargé de chaînes à Pékin et le punirait sévèrement.

Quels qu'aient été le résultat de l'enquête et l'apparente satisfaction donnée par le gouvernement chinois à celui de la Grande-Bretagne, nous retrouvons, quelques années plus tard, Ta-loung-ah investi des plus hautes fondions de l'empire, ce qui tendrait à faire croire que le massacre barbare dont il était l'auteur n'avait pas trop déplu à Pékin.

Mais retournons à Canton, dont nous avons laissé le digne gouverneur, le vénérable I-li-pou , cherchant à rétablir la bonne harmonie entre ses administrés et les Anglais. Ce fut l'une des dernières pensées de ce haut fonctionnaire, qui, pendant la guerre, s'était toujours efforcé d'arrêter l'effusion du sang, de faire prévaloir les principes de l'humanité et de préparer la paix. Accablé du poids des années, fatigué des mille vicissitudes du sort qui, du. pinacle des grandeurs l'avait fait descendre, pour ainsi dire, au rang d'esclave, puis l'avait relevé promptement à celui de com.inissa.ire impérial, de gouverneur et de vice-roi des deux Kouang, il mourut le- S mars 1843 et eut pour

successeur Ki-ing, qui arriva à la'fin de mai à Canton , dont le gouverneur intérimaire avait reçu, peu de temps après la mortd'1-li-po.u, une communication importante de sir Henri Pottinger. Cette communication fait honneur au plénipotentiaire britannique. 1.1 se disait informé de la reprise de la contrebande de l'opium , favorisée par la connivence des employés de la douan.e, et se déclarait impuissant à l'empêcher, tout en la condamnant et en engageant le gouverneur à y mettre obstacle.

L'arrivée de Ki-ing à Canton marque le commencement d'une phase intéressante de l'histoire de la Chine, le début de rapports diplomatiques suivis et sérieux entre ce pays et le monde occident»]. Nul fonctionnaire chinois, si ce n'est peut-être Ki-chen, n'étaitplu» propre que le nouveau gouverneur général de Canton, à faire entrer le Céleste Empire en relations amicales avec l'Europe. Homme d'Etat essentiellement pratique, lin, intelligent, habile, sachant se plier aux. circonstances, il était étranger aux préventions de ses compatriotes à: l'égard des nations occidentales, dont il admirait la civilisation. , Petil-lils , à ce qu'il paraît, d'un frère de l'empereur Young-ching ou de Kien-loung, ce qui lui donnait le droit de porter la ceinture rouge, comme allié à la famille impériale, il avait rempli, dès 1823, les fonctions de .deuxième sous-secrétaire d'Etat au ministère des finances. Vers is3,0,'nous le trouvons à la tête du ministère des rites et comm.audant ,de ra.rni.efi,de B.elun, cumulant ainsi les fonctions civiles et mjJjfcjjLr.es les plus impo.rlajjie.s- il est nommé haut commissaire impérial ,en l 830 et .d.égi;adéd£ flsiix rangs la même année, vicissitude fréquente dans la carrière des honjm.es'd'Etat chinois. Plus tard, ou l'abaisse encore d'un degré, et de chef du ministère des rites il redevient sous-secrétaire , pour avoir manqué, porte sa sentence, à la dignjlé de ses fonctions. Il ne tarda pas à être envoyé, toujours en disgrâce , exercer un commandement à .îehoi , puis en 184 0 à Moukdéjù, .dans la Mantpho.urie. L'année 1842 le trouve dans le Kiangnan. Nous l'avons vu, vers le milieu de la même année, jouer un rôle important dans la conclusion du traité de Nankin. En 1843 , à son arrivée à Canton, il cumulait les titres de membre de la famille impériale, de gouverneur général pu vice-roi des provinces de Kouangloung et du Kouangrsr, de principal membre du ministère de la guerre, de vice-gardien de l'héritier présomptif du trône, dgjninisire d'Etat, de conimissaire .extraordinaire de la dynastie Ta-tsîng et de surintendant des cinq ports néc.emuiejit ouverts, où il remplissait, à l'égard des puissances .occidentales, les fonctions de ministre des affaires étrangères. 1860 j.e reXrouv.e à Pékin , '.ministre de la Galerie de l'ahune des'lettres, général de la bannière blanche, trésorier en .chef de la famille impériale .et surintendant du ministèrcMc la guerre. La niorldé l'empereur iaoJ^ouarjg a lieu la même année, et le grand homme 4'Etat tombe .en jd.eiue disgrâce dès les premiers mois ,d.u nouveau règne. Mais n'anf.i.cjp.ons .p'as sur les événements et revenons h -Gaiilton, où Kjri.ng, dis Je,s pr.e.inj.çrs jours de son arrivée en 1J343, s.e met en rapport savec plusieurs .officiers et fonctionnaires supérieurs anglais, .en'epnip.ag.yié desquels il n'hésite pas à se cendre ,à jîong-kong .'à ppxÀ de'ia coryèlte à vapeur l'ilkbar, afin d'y procéder avec sir JaLenry£oltiu.gerà l'échange des ratifications du traité de Nankin, qui a lieu le 2£*Iu.jn.

Dans une proclamation relative au nouveau tarif à établir, Ki-ing annonce, en juillet, que les avantages accordés dans les cinq ports aux Anglais le seront également aux autres nations de l'Occident. Les Anglais avaient loyalement insisté sur ce point.

Le G septembre IS43, ,MY de Rally-Menton , consul de France à Canton, accompagné du capitaine de vaisseau Fornier-Dupïan, commandant la corvette l'Alcmène, et de ses officiers, présente ses lettres de créance à Ki-ing dans ia maison de campagne du mandarin Pantclié-tchen , Elisée près de Canton. L'entrevue est des pins-cordiales.

Le S octobre, un supplément au traité de Nankin, relatif à des détails commerciaux, est signé à Bocca-Tigris par sir Henri Pottinger et par Ki-ing.

L'année 1S44- s'annonce par une reprise active dai^s le commerce de Canton. Les habitants de cette ville et de ses environs cessent de se livrer à des manifestations hostiles à l'égard des étrangers. Les Chinois commencent même à s'habituer à la vue des EuropéennesUn ministre plénipotentiaire des Etats-Unis d'Amérique, M.CaiehÇushing, arrive, le 24 février, à Macao ', à bord de la frégate Brandi/wiue.

Le 16 mars, M. Lefèvrë de Bécourt, consul de France, vient prendre la place de M. de Rally-Menton, en Chine, et le 7 mai M. Davis, ancien membre de l'ambassade de lord Amherst, succède à sir Henri Pottinger comme gouverneur de Hong-kong . comme ministre plénipotentiaire britannique et comme surintendant du commerce anglais.

Les souvenirs de la guerre s'effaçaient , des hommes nouveaux arrivaient de toutes parts pour faire profiler les diverses puissances maritimes occidentales de l'ouverture partielle de la Chine, pour

1 Les ministres plénipotentiaires d'Europe et d'Amérique en Chine ont choisi la ville de Jlacao pour leur résidence, parée qu'ils y trouvent beaucoup plus de facilités pour leur installation que dans lus villes chinoises, et qu'ils y sont sur un pietl plus dig-ne vis-à-vis des autorités cautonuaiscs qu'ils ne le seraient à Canton même,