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Titre : La Chine : résumé historique de l'insurrection et des événements qui ont eu lieu dans ce pays, depuis le commencement de la guerre de l'opium jusqu'en 1857 / A. Haussmann,... ; ill. par Charles Mettais ; accompagné d'une nouvelle carte de la Chine par A. H. Dufour

Auteur : Haussmann, Auguste (1815-1874). Auteur du texte

Éditeur : G. Barba (Paris)

Date d'édition : 1864

Contributeur : Mettais, Charles-Joseph (18..-18.. ; peintre). Illustrateur

Contributeur : Dufour, Auguste-Henri (1798-1865). Cartographe

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305817916

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (112 p.) : fig. ; in-4

Format : Nombre total de vues : 118

Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection numérique : France-Chine

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5424149b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O2N-279

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/08/2008

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L'INSURRECTION EN CHINE.

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môme il y aurait exagératiou de moitié, cet exemple peut donner une idée de ce qu'est la corruption administrative en Chine, pays comparativement beaucoup moins riche que la France.

Lorsque le possesseur de l'immense- fortune que nous venons d'énumérer arriva à Pékin, la chaîne au cou, ce fut à grand'peine qu'il parvint à se procurer quelques pièces de monnaie de cuivre pour se nourrir en prison.

Ki-chen, au temps de ses grandeurs, avait eu l'honneur anticipé d'une sorte d'apothéose. Sa statue avait été placée dans un temple de Tinghsï, où elle demeura, malgré la disgrâce de ce demi-dieu déchu, au nombre de celles-des immortels, et où nous la vîmes lors de notre passage dans cette ville en 1845.. Ceux qui persistèrent à la laisser dans la pagode connaissaient bien l'esprit changeant du monarque, et prévoyaient sans doute que le destin- réservait encore de beaux jours au favori un iraoïn-ent- renversé. Il ne tarda pas, en effet, à se voir attaché à la- maison de l'empereur; puis quand l'issue de la guerre eut justifié de la manière la plus éclatante les vues de Ki-chen, qui avait voulu conclure avec les Anglais un traiié beaucoup moins désavantageux pour la Chine que celui imposé plus lard par l'ennemi victorieux , cet homme d'Etat émineiit fut élevé à la dignité de coin - missaire et d'agent politique de l'empereur au Thibet , où notre célèbre voyageur, le père Hue, le rencontra plus tard, et où il parvint, dit-on, à se faire une brillante fortune.

CHAPITRE VI.

Nouvelles hostilités et nouvelle suspension d'armes. — La ville flottante. — Mesure blessante pour les Anglais prise par les autorités chinoises. —Expédition de M. Elliot dans le canal de Héang-eh.in. — Succès d.e la Némésis. — Canton attaqué par l'escadre britannique. — Victoire complète des Anglais.

— Proclamation pacifique de leur plénipotentiaire; — Rott-vel;arrangement bâtard. — Aveuglement de M. Elliot. — Reprise momentanée du commerce.

— Canton, ses rues et sa population. — Dispositions malveillantes à l'égard des étrangers. -—Continuation des préparatifs de guerre, des Chinois. — Confiance obstinée de M. Elliot.

L'armistice accordé aux Chinois par le plénipotentiaire bi'itannitjue ayant expiré le G mars 18H, les Anglais s'emparèrent de File et d'à fort Napier, situés entre Wampou et Canton. Mais il y eut bientôt de nouveaux pourparlers et mie nouvelle suspension d'armes. Sir Gordon Bremer et le général Pfuglr C-ough, récemment arrivés de l'Inde, en profitèrent pour convenir d'un plan d'attaque contre la grande ville, dont leur avant-gardé apercevait déjà le's faubourgs aquatiques. Cependant la cité flottante qui s'élève, au milieu du fleuve, à côté de Canton, a?vait tout à coup-singuïïèramént diminué d'étendue, une grande partie des bâtèanx qui la composent ayant pris la fuite à l'approche des Anglais;

En temps ordinaire, plus de quatre-vingt mille embarcations, réilfermant environ trois cent mille, créatures humaines^, remplissentFIte Tcho-kiang depuis sou embouchure jusqu'à; Canton.. Biais c'est-- d'àSS: le voisinage de ce chef-lieu qu'elles commencent, a affluer a» point de former une véritable ville. Ici vous rencontrez'd'ïnïmenses chantiers flottants; là vous apercevez des halles- aux poissons et aux légumes qui se balancent sur l'eau. Plus loin sont, alignées de- longues files de jonques de guerre-, dinït là. proue est ornée- de peintures fantastiques; et à l'avant desquelles sont figurés deux énormes yeux de poisson, emblèmes de vigilance chers aux navigateurs chinois. Puis viennent les jonques marchandes avec leurs voiles en nattes pliées en éventail, puis les bateaux de la douane et les bateaux de canards, entourés de centaines de ces paisibles volatiles.

La ville flottante a ses rues, ses carrefours , ses places publiques , où l'on cause, où l'on rit, où l'on crie, où l'on se querelle comme dans nos cités les plus populeuses. Rien de plus curieux pour l'étranger que le parfait alignement et la régularité de ces quartiers qui ont envahi la rivière; rien de plus original que leurs, moeurs. Tous les plaisirs ettous les vices de l'humanité s'y trouvent représentés à côté de ses plus hideuses misères. Ici de longues rangées de bateaux de jeu aux devantures élégamment sculptées vous invitent à venir tenter la fortune; ailleurs sont disposés avec une remarquable symétrie ces célèbres et mystérieux bateaux de fleurs, ces palais enchantés, habitations des nymphes.du fleuve, restaurants, salles de concerts, salles de spectacle tout à la fois, où le voluptueux Cantonnais va fumer sa pipe d'opium et chercher mille autres, plaisirs faciles; embarcations séductrices, qui se reconnaissent à leur, air de fête-, à. leurs portes dorées, aux inscriptions et aux figures allégoriques qui les décorent. Non loin de ces bateaux où règne un luxe tout oriental et où l'on entend vaguement bourdonner toutesles. joies de ce inonde, on aperçoit les bateaux de mendiants et de lépreux, isolés, sales, misérables, laissant parfois.échapper. quelques gémissements, auxquels le Chinois, insouciant et égoïste comme la plupart des enfants de l'Asie, ne prêtequ'une oreille distraite.

Ces quartiers aquatiques, d'ordinaire si bruyants et si animés, avaient pris un. aspect, sombre et sinistre au bruit lointain du canon des Anglais.

Cependant le commerce venait de recommencer tout à coup à

Wampou, par ordre du gouvernement chinois, entre les indigènes et les négociants étrangers non sujets de Sa Majesté Britannique. Malgré son humeur accommodante, M. Elliot ne put consentir à admettre une semblable distinction. Après avoir établi le blocus hermétique de la rivière, ce qui n'était que le prélude de ses vengeances, il procéda à l'exécution d'un plan hardi et ingénieux, consistant à tomber à l'improviste sur Canton avec la Némésis, en débouchant par le canal intérieur qui mène directement de Macao à cette ville, et qui sépare l'île de H'éang-chan, dont il porte le nom, du continent clii. nois, canal qu'aucun navire, aucun bateau européen n'avait encore parcouru dans toute son étendue. Le 1 '■', mars donc, M. Elliot partit de Macao à bord du steamer en question et s'engagea hardiment dans le canal, ayant pour pilote un pauvre Chinois qu'il venait de faire saisir sur un bateau pêcheur, pour l'utiliser en cette qualité. Au bout de quelques heures de navigation, il éprouva la désagréable surprise derencontrer sur son chemin dès fortifications élevées au bord de l'eau. Débarquer les hommes des canots servant d'escorte à la Némésis fut l'affaire d'un instant, et ces marins se rendirent maîtres sans difficulté des forts ennemis. Biais bientôt les bas-fonds présentèrent des obstacles plus sérieux aux progrès du steamer, qui, tout en touchant à chaque instant, se dégageait merveilleusement de la vase et se frayait une route à travers des barrages de pieux. Cependant, arrivée à Ouéï-choung, point situé à quelques kilomètres de la jonction du canal et de la rivière de Canton, la brave Némésis se vit dans l'impossibilité absolue de pousser plus loin dans cette direction. Force lui fut de prendre par un embranchement du canal qui se réunit au Tcho-kiang entre Canton et Wampou, tandis que M. Elliot aurait voulu déboucher par la gauche de l'île d'Honan, qui fait face au sud à Canton, dont elle est considérée comme un des faubourgs et dont elle est séparée par le fleuve.

Dans cette petite expédition de trois jours, la. Némésis avait détruit cent canons, neuf jonques, plusieurs constructions et magasins, sans avoir eu plus de trois hommes blessés. Elle s'empressa d'aller rallier ; le reste de l'escadre, qui était toujours mouillée près de Wampou.

Le jour même où la Némésis avait quitté Macao, le capitaine Her! bert, avec la Modeste, l'Etourrteau, le Madagascar et plusieurs chn; loupes, s'était engagé dans un Ganal qui contourne le sud de l'île i d?Honan, et s'était emparé du fort dit de Macao, qui s'élève sur les : bords du canal de Héang-ehan, près de sa jonction avec la rivière. M. Elliot expédia, le 17 mars, la Némésis vers Canton, pour y ■ porter une lettre avec pavillon parlementaire. Mais ce steamer fut i aecueïlîi à coups de caaon, ce qui détermina le plénipotentiaire à ' ordonner, pour le lendemain, une attaque en règle contre la ville. Lé gros des forces britanniques qui opérèrent dans cette journée aîvait été placé dans 'le canal ou embranchement du fleuve qui coule ; au sud: de l'île d'Honan. Ce canal, auquel vient se réunir celui ' d'ÏÏ'éarâjfclian , rejoint la rivière au sud-ouest des factoreries, situées dit.eôMopposé duTcko-kiangy On y avait postécinqbâtiments légers, s à voiïes, les steamers la Némésis, le Madagascar, et une flottille de ; quarante canots et chaloupés, fournis par tousles navires de l'escadre, et répartis en trois divisions, sous les ordres du capitaine Bourchier. l'Hyacinthe et une quatrième division de bateaux, confiés au capitaine Belcher, avaient été placés à l'entrée du canal de Fa-ti, situé à l'ouest de celui de Héang-chan, afin de couper la retraite aux Chinois. Yers midi le principal corps d'attaque reçut l;crdre de se porter en .avant, les steamers en tête, les trois divisions de bateaux du capitaine Bourchier rangées en trois colonnes parallèles et formant l'arrière - garde. La Némésis ouvrit le feu et se mit à battre "en brèche un fort situé sur la côte de l'île d'Honan, un peu plus loin que celui de Macao, mais aussi du côté du canal . fort qui avait accueilli, le jour précédent, son pavillon parlementaire à coups de canon. Le Madagascar et la corvette la Modeste s'étant joints à elle, le feu des Chinois futpromptement éteint, et le fort tomba au pouvoir d'une poignée de soldats anglais qu'on avait débarqués.

Un peu en amont de cette position, l'ennemi avait barré le canal au moyen de radeaux. \J Etourneau- et VAlgérine surent se frayer un passage à travers cet obstacle; mais ils l'avaient à peine franchi, qu'une-, petite batterie formée de sacs à terre et quelques jonques leur envoyèrent des boulets. Les navires l'Hébé et la Louise, le steamer la Némésis et une-partie de la flottille de chaloupes, qui venaient d'arriver, prirent part à ^affaire, et la batterie fut enlevée, tandis que les jonques chinoises se retiraient à la débandade.

Après avoir doublé la pointe occidentale de l'île d'Honan, lès Anglais rencontrèrent un autre fort-appelé le fort Rouge, dont ils firent taire le canon, mais, dont ils ne prirent- pas possession. Arrivés dans la rivière, la Némésis et les canots se mirent à don: ner la chasse à un assez grand nombre de jonques de guerre, de bateaux de passagers et de bateaux pêcheurs qui s'y trouvaient réunis, ainsi qu'à l'entrée des nombreux bras du Tcho-kiang. La flottille chinoise en désordre se relira vers l'ouest, en remontant la rivière. - Mais:tout à coup.le capitaine Belcher, débouchant brusquement du : canal de Fa-ti, où il se trouvait posté avec sa division de réserve, i vint couper la, retraite-aux Chinois encoulant-et-eu- abîmant un.nombre considérable de leurs embarcations-, donfr quelques-unes: seulement parvinrent à s'échapper par des embranchements du fleuve.