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Titre : La Chine : résumé historique de l'insurrection et des événements qui ont eu lieu dans ce pays, depuis le commencement de la guerre de l'opium jusqu'en 1857 / A. Haussmann,... ; ill. par Charles Mettais ; accompagné d'une nouvelle carte de la Chine par A. H. Dufour

Auteur : Haussmann, Auguste (1815-1874). Auteur du texte

Éditeur : G. Barba (Paris)

Date d'édition : 1864

Contributeur : Mettais, Charles-Joseph (18..-18.. ; peintre). Illustrateur

Contributeur : Dufour, Auguste-Henri (1798-1865). Cartographe

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305817916

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (112 p.) : fig. ; in-4

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Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection : Le Panthéon populaire, chefs-d'oeuvre illustrés ; T. 36e

Description : Collection numérique : France-Chine

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5424149b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O2N-279

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/08/2008

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ÏOG

L'INSURRECTION EN CHINE.

à la France, dès que son autorité serait rétablie dans ses Etals, tous les matériaux nécessaires pour la construction de quatorze vaisseaux de ligue. Il cédait à perpétuité à Sa Majesté Très-Chrétienne le port et le territoire de Touranc avec ses dépendances et les îles environ! liantes. Dans le cas où le roi de France se déterminerait h faire la guerre dans l'Inde, le général en chef des troupes françaises était autorisé à. faire une levée de quatorze mille soldats cochinchinois qui devaient lui obéir. Gia-long promettait, en outre, de fournir aux Français un secours d'au moins soixante mille hommes de troupes de terre, s'ils venaient à être attaqués sur le sol de la Cochinchine.

Que d'avantages pour les deux parties contractantes dans ce traité qui offrait à la France, avec un bel établissement dans l'extrême Orient, la facilité de porter de là les coups les plus redoutables à sa grande rivale d'alors, à l'Angleterre, dans ses possessions de l'Inde!

Monseigneur d'Adran, nommé évêque de Cochinchine et ambassadeur de France dans ce pays, prit passage à bord de la frégate la Méduse, qui "fit voile pour Pondichéry, point désigné pour la concentration de l'escadre expéditionnaire, dont devaient faire partie toutes les forces de terre et de mer que pourraient fournir les stations navales et les garnisons de l'île Bourbon, de l'île de France et de l'Inde française. Mais il survint de grands retards dans l'armement de l'expédition , et bientôt la révolution de 17S9 fit complètement oublier le traité conclu avec le prétendant Gia-long.

Cependant l'évêque d'Adran et quelques officiers français, mus par le généreux désir d'aider ce prince à remonter sur le trône, se rendirent auprès de lui à Saï-gong. Après plusieurs années de luttes et d'efforts, Gia-long parvint, en effet, à rétablir son autorité dans les Etats de ses ancêtres.

L'évêque d'Adran n'avait pas peu contribué à son triomphe par ses sages conseils. Aussi ce missionnaire , devenu ministre du monarque, fut-il chargé de présider à tous les plans d'administration intérieure. Grâce à ses talents et au concours actif des Français qui l'avaient accompagné, et dont plusieurs devinrent mandarins, une quantité d'améliorations s'effectuèrent en peu d'années en Cochinchine. Monseigneur d'Adran mourut en iS17, et ce triste événement fut suivi d'autres malheurs. Gia-long, obsédé par de funestes conseils, désigna comme son successeur, à l'exclusion de l'héritier présomptif de la couronne , son second fils Ming-man qui , monté sur le trône en 1819, arrêta les utiles réformes entreprises par son père et prit à l'égard des chrétiens des mesures violentes qui obligèrent deux Français, MM. Chaigneau et Vannier, investis des plus hautes fonctions sous le règne précédent, à quitter le pays. A partir de cette époque, l'influence française s'est évanouie en Cochinchine , et aucune tentative sérieuse n'a été faite pour l'y rétablir.

Aussi longtemps que de nombreux sujets de guerres et de haines nationales existèrent entre l'Angleterre et la France, cette dernière puissance put songera exploiter, dans un but hostile à la GrandeBretagne, l'alliance de nations populeuses placées, comme la Chine et la Cochinchine, sur les flancs de l'Inde anglaise. Aujourd'hui de pareilles pensées n'existent plus.

Mais si nos visées et nos aspirations ne sont plus les mêmes qu'autrefois dans ces contrées lointaines, notre rôle civilisateur, notre influence religieuse et politique doivent y être maintenus, et il importe de ne rien négliger de ce qui peut y développer ces influences.

L'ouverture complète delà Chine, déterminée par l'intervention : armée de l'Europe , aurait pour corollaire indispensable l'ouverture du Japon. On a fait grand bruit, il y a quelques années, du traité par lequel le commodore américain Perry est parvenu a ouvrir aux Etals-Unis les ports japonais de fla-ko-dadi et de Simoda. Nous craignons fort que les résultats de ce traité ne soient le sujet d'une pénible déception pour ceux qui les rêvaient brillants. Les ports ouverts sont de pauvres villages sans commerce, dont la population ne s'élève qu'à quelques milliers d'âmes. Ce sont tout au plus des points propres au ravitaillement de la marine. Mais quant à y établir des centres d'affaires comme à Canton ou à Chang-hai, il n'y faut point songer. Pour entrer sérieusement en relations avec le Japon, c'est l'ouverture complète du pays qu'il faut obtenir comme en Chine.

Quelle merveilleuse transformation de l'extrême Orient, que celle dont serait suivi le renversement des'barrières qui ont tenu jusqu'ici ces vastes contrées isolées du'reste du monde ! Que de misères disparaîtraient au souffle bienfaisant de la civilisation! Que d'utiles échanges les races si différentes de l'Asie orientale et de la vieille Europe opéreraient entre elles, dans l'ordre matériel comme dans l'ordre moral ! Comme la science de l'Occident répandrait la vie dans ces régions presque primitives encore ! Que de trésors secrets enfouis dans le sein de la terre verraient tout à coup le jour! Que de richesses végétales et minérales inconnues se trouveraient bientôt versées dans la consommation de l'univers, et aussi que d'éléments de bien-être nos arts, notre mécanique, notre vapeur, feraient surgir, eu quelques années, aux yeux émerveillés de ces pauvres et naïves populations qui nous appellent encore barbares et auxquelles «es prétendus barbares ouvriraient, comme par enchantement, de vastes perspectives de prospérité ! Puisse cette heureuse métamorphose se réaliser de nos jours! Ce sera l'honneur et'la gloire de àotre siècle.

PO.ST-SCRIPTUM.-.

Octobre 1857.

Les événements importants qui ont marqué, à Canton, la fin de l'année 1S5G et une partie de 1857 nous obligent à ajouter quelques lignes à notre résumé historique.

Tout le monde a entendu parler de l'affaire, de la lorcha VArrow, qui a fait entrer la question chinoise dans une phase nouvelle : celte lorcha, petit navire marchand appartenant à un Chinois de Hongkong, avait été louée plus ou moins régulièrement à des Anglais; son capitaine, son pavillon, ses papiers étaient anglais; mais elle était montée par un équipage chinois. Elle fut envahie, le 8 octobre 1856, sur la rivière de Canton , par des agents du gouverneur de celte ville, chargés d'arrêter quelques-uns de ses matelots accusés d'actes de piraterie. Douze de ces hommes furent emmenés prisonniers.

Pour juger équitable ment la conduite du gouverneur Yé en celte circonstance, il est bon de savoir que, dans le traité additionnel dont fut suivi celui de Nankin, il avait élé stipulé, sur la demande des plénipotentiaires du Céleste Empire, qu'aucune jonque chinoise ne serait reçue dans le port de Hong-kong si elle ne venait de l'un des cinq ports ouverts par le récent traité, et si elle n'était munie d'un permis délivré par les mandarins de ce port. Ceux-ci ne devaient probablement être autorisés à en délivrer que très-peu ou point du tout, afin d'empêcher l'accroissement de la population chinoise de Hong-kong. Cette stipulation fut enfreinte par les Anglais. Le gouverneur de la colonie, M. Bowring, autorisa les Chinois à posséder, sous certaines conditions , des navires et des bateaux assimilés à des bâtiments anglais. Le vice-roi Yé protesta contre un règlement en vertu duquel des Cantonnais, ses administrés, pouvaient désormais jouir des avantages réservés aux Européens, tout en conservant la liberté de mouvements acquise aux indigènes, ce qui leur permettait, suivant leur intérêt du moment, soit de se mettre sous la protection des lois de l'empire, soit d'invoquer celle des étrangers, et de se soustraire, en certaines circonstances, à l'autorité de leurs juges et chefs naturels, les mandarins. On voit, d'après cela, que les procédés un peu violents auxquels Yé eut recours dans l'affaire de la lorcha if étaient pas sans motifs.

Ces procédés donnèrent lieu à des réclamations de la part du con:

con: d'Angleterre, réclamations qui paraissent avoir été accueillies

d'une façon assez dédaigneuse par les mandarins. Les douze matelots

prisonniers fur-ent cependant élargis, mais Y'é refusa de faire des

excuses.

Les autorités britanniques, n'ayant pas obtenu toute la satisfaction demandée par elles, se décidèrent alors à employer la force. Le contre-amiral Seymour quitta Hong-kong à la tête d'une petite division navale pour fondre sur les forts du Bocca-Tigris, qui n'opposèrent pas plus de résistance en 185G qu'en 18'iO, i S 41 et IS47, et qui furent promptement réduits. Les défenses du fleuve plus voisines de Canton éprouvèrent le même sort, et les forts de cette ville situés sur le Tcho-kiang ne tardèrent pas à tomber aussi au pouvoir des Anglais, qui se mirent à canonner le quartier muré, la cité tariarc, où se trouvent la plupart des édifices publics, le palais du vice-roi, la préfecture, les tribunaux. Le lendemain de l'ouverture du bombardement, les troupes britanniques montèrent à l'assaut, cl pénétrèrent par une brèche dans la cité, où elles ne firent pas un long séjour. Les Chinois, conduits par un jeune el brave mandarin, ayant exécuté avec vigueur un retour offensif, obligèrent les Anglais à rétrograder. Les perles de ces derniers s'élevèrent à une quinzaine d'hommes mis hors de combat.

Les autorités britanniques en Chine reconnurent alors, mais un peu tard, qu'elles avaient trop compté sur leurs forces et sur la faiblesse de l'ennemi. Il devint évident que la rupture et la brusque entrée en campagne avaient eu lieu avec une déplorable légèreté, et qu'avant d'en venir là il eût été nécessaire de s'assurer l'appui de forces militaires suffisantes.

Les Anglais furent plus heureux sur la rivière que dans la ville : ils coulèrent et détruisirent un grand nombre de jonques.

En voyant la guerre étrangère succéder ainsi tout à coup à la guerre civile dans la province soumise à son administration, le viceroi Yé s'empressa de mettre à prix les lêtcs des rebelles de l'Occident. et de publier la proclamation suivante :

« Les bandits qui existaient antérieurement à l'intérieur ayant été détruits par nos officiers et nos soldats, les marchands indigènes et étrangers ont pu vaquer en paix à leurs transactions. Que pouvait-on désirer de mieux?

» 11 y a quelques jours, nous avons appris que les autorités anglaises ont subitement amené leurs vaisseaux de guerre pour les faire entrer dans la rivière, pour tirer sur les forts et blesser les soldais, ce qui est excessivement pervers et déraisonnable. Heureusement nos officiers et nos soldats dans les forts n'ont pas résisté, et par là ils ont évité toute infraction au traité.

» Ayant fait une enquête, nous avons appris que pendant quelque temps plusieurs lorcb?s, q"ui font le commerce sur Ja rivière de Can-