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Titre : La Gerbe : revue mensuelle : arts, sciences, littérature, philosophie, commerce, industrie / directeur-gérant : Albert Gavy-Bélédin
Éditeur : [s.n.] (Nantes)
Date d'édition : 1918-12-01
Contributeur : Gavy-Bélédin, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32782092g
Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32782092g/date
Type : texte
Type : publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2213
Description : 01 décembre 1918
Description : 1918/12/01 (A1,N03)-1918/12/31.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG44
Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54155097
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-81925
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/07/2008
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Mais cette âme divine, tel un germe puissant, de croître et de s'élargir, étendra ses branches enlacées, et, sous ces ailes d'ombre, les pensées mauvaises, bientôt étouffées, dépériront.
Satan, rénové, changera d'esprit, comme un serpent fait peau neuve.
Et nous verrons au jour de gloire apparaître, au sein même de Jésus, l'Ange du Mal transfiguré.
Cigarettes
La lune, une ombre de pipe à la bouche, vue à travers la fumée d'un nuage, veut vraiment arrondir les volutes de nuées fines qui lui glissent des lèvres.
Et pourtant la lune est ronde.
Et puisqu'elle tourne ; tantôt de face et tantôt de profil, pourquoi ne la voit-on jamais de dos ?
• *
« Moi qui ne me suis point vendue, et qui, retournant » aux âges d'or où la monnaie n'avait pas cours, n'ai jamais » fait qu'échanger ma marchandise, voyez à quelle lâcheté » cette longue guerre me réduit : Avant, — je ne sais s'il » faut dire autrefois ou naguère — notre doux repos, à mon » ami et moi, c'était, après l'amour, de fumer d'un souffle » égal devant, la. même coupe de cloisonné, où déjà, antici» pant la mort, nous mêlions nos cendres volages...
» Depuis que le cruel n'est plus qu'un casque bleu à l'ho» rizon, il faut, hélas ! pour me mal consoler, fumer la » ration double — sa cigarette blonde et mon brun « capo» rai ».
» Mais ce soulagement même est défendu, car l'odieuse » buraliste, une régie incapable et nécessiteuse...
» Et ce soir je reçois — honte à la courtisan© ! — l'amant » qui, de sa poche, me payera d'un portefeuille à quinze » sous et de vingt rouleaux dorés. »
« Vite, j'en allume deux à la fois, pour effacer, grisée de » cercles gris, le dégoût de ses affreux baisers sous des » bouffées de douces-aimères. »