La Renaissance Physique
Le rôle du coeur et des poumons dans
les courses de vitesse chez les
cyclistes et les pédestrians
Nous avons assisté, au mois d'octobre dernier, à une conférence fort intéressante faite par le docteur Bayard, bien connu par ses publications relatives aux sports, à l'occasion de ses cours de Gymnastique et de R({ééucalion respiratoire qu'il {ait à son domicile, 87,boulevard de Courcelles.
Nous nous faisons un plaisir de résumer, la partie qui concerne le cyclisme, certains d'intéresser nos jeunes lecteurs qui se préparent par un entraînement méthodique à la pratique du sport cycliste.
Lorsque l'homme s'adonne à un exercice quelconque tant soit peu violent, il est obligé d'amener ses organes à une adaptation spéciale au travail qu'il veut produire. Il commence par doser l'exercice, c'est-à-dire cherche à en mesurer l'intensité pour obtenir l'effet utile.
L'exercice, vous le savez,- est aussi utile à l'homme qui veut conserver sa santé que le "sommeil, le boire et le manger. Le mouvement, c'est la vie. Mais de même qu'un repos prolongé -au lit serait mauvais, de même qu'un excès répété de boisson ou de
nourriture intoxique et délabre l'organisme, de même le sport pratiqué d'une façon inconsidérée amène infailliblement l'épuisement nerveux, l'hyperthrophie du coeur, et des troubles respiratoires.
L'entraînement est cette adaptation de i "organisme à un travail donné, c'est une habitude à la fatigue, au travail, à l'effort plus grand obtenu par l'application d'un régime, d'une méthode.
Malheureusement l'entraînement est en général mal compris et trop souvent vous laites fausse route en croyant arriver par la pratique raisonnée et prolongée du sport où vous voulez exceller. Prenons la course à pied, ou la course cycliste, par exemple. Les deux méthodes d'entraînement sont identiques.. Quel est votre-but? Donner à vos muscles des cuisses et des jambes des aptitudes spéciales qui les rendront plus forts et plus résistants, capables d'obéir plus vite à l'impulsion que demande le cerveau. Et votre coeur, et vos poumons ? Y avez-vous pensé ? Avez-vous songé à leur - donner ces aptitudes spéciales qui leur permettront d équilibrer les conditions physiques différentes où vous allez placer votre organisme ? Savez-vous que le travail du coeur et du poumon est autrement important que le travail des jambes ? C'est toujours par là que pêche le coureur, parce qu'il n'a pas suffisamment adapté, et éduqué ses organes respiratoires à ses nouvelles fonctions.
Dans la course de vitesse, par suite d'un mécanisme réflexe un peu complexe des nerfs moteurs^ le coeur reçoit une excitation. Cette excitation s'augmentant de plus en plus amène une accélération de ses battements. Lui aussi fournit un travail de vitesse qui rapidement l'épuisé, et exagère les imperfections de son fonctionnement s'il est mal adapté, c'est-à-dire insuffisamment entraîné à cet effort, où rend plus apparentes ses avaries quand il en existe.
Le nombre des respirations est normalement- de 16 à la minute. A mesure qu'augmente l'effort musculaire, les respirations s'accélèrent, et le rythme en est profondément troublé. L'inspiration et surtout l'expiration sont courtes et saccadées. La quantité d'air absorbé est notoirement insuffi-