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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1927-07-23

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 23 juillet 1927

Description : 1927/07/23 (Numéro 18188).

Description : Note : supplément littéraire pages 3 et 4.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5409540

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 31/03/2008

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Voici donc la stèle de Tresserve inaugurée, en présence du bâtonnier HenriRobert, délégué de l'Académie française. Elle manquera l'endroit où Lamartine [venait revêt les strophes immortelles du !Lac. Mais la présence de Lamartine en Savoie se retrouve encore, proche le lac du Bouirget, au château de Caramagne, où il se fiança à Marie-Anne Birch, à la chapelle du château de Chambéry où il se maria, sur le coteau de Bissy où il rendit visite à Joseph de Maistre. Pourquoi détesta-t-il Joseph de Maistre, lui qui ne détestait personne ? Peut-être pré:voyait-il que l'auteur des Soirées de !Saint-Pétersbourg serait son principal 'rival sur ce coin de terre savoyarde que son génie annexait. Il commence par l'attacher à son mariage d'une façon co'inique. Ne raconte-t-il pas que le comte Joseph de Maistre, qui y représentait son père, refusa, à cause de l'étiquette, de signer au contrat au-dessous du comte d'Andezène, général piémontais, gouverneur de Savoie, qui servait de père à sa fiancée et revint signer seul le lendemain? Or, j'ai vu à Chambéry le contrat de Lamartine. Jamais Joseph de Maistre n'y a signé. C'est le comte Xavier de Vignet, beau-frère du fiancé, qui représentait M. de Lamartine, le père, absent, et c'est Rudolphe-Amédée de Maistre, fils de Joseph, qui a signé sans mandat;

Dans le Cours de littérature, Lamartine a consacré à Joseph de Maistre une page que je veux tirer de l'oubli, parce qu'elle est une caricature assez plaisante et très rare dans son cours. Il raconte qu'au château de 3ervolex il rencontrait souvent la famille de Maistre réunie, puis il entreprend le portrait du grand homme

« J'étais loin de me douter alors que le comte de Maistre, vieillard vert et jovial, plein de la verve campagnarde d'un gentilhomme de donjon d'une vallée de Savoie, rapportait d'émigration tant de gloire littéraire dans ses portefeuilles et qu'il passait, grâce à la distance et au paradoxe, pour un prophète de l'Eglise renouvelée. Il s'en'doutait alors, aussi peu que moi. Bien qu'à soixante ans passés, il avait de lui-mêrep le sentiment modeste d'un provincial qui hésite devant la publicité de Paris, où il aurait à sube- la critique dédaigneuse du Mermire de France et des grandes célébrités académiques de l'Athénée impérial de

» Ma qualité seule de Français et quelques vers éclos de l'ennui, ma première muse, dans ma maison de pêcheur du Chablais, inspirèrent tout de suite à M. de Maistre un certain respect pour moi, malgré ma jeunesse. Il s'écria qu'une étoile de second ordre venait de naître sur notre firmament poétique français et, de ce jour, il me pria avec déférence de reviser les livres qu'il se disposait à publier.

Je fus appelé par le hasard à corrigel les fautes de goût étranger que son style, plus russe et plus savoyard que parisien, pouvait avoir importées de Pétersbourg ou de Chambéry à Paris. C'est ainsi que j'entendis le premier les Soirées rIe Saint-Pétersbourg, magnifique divagation d'un Platon chrétien relégué chez les Scythes. J'en fus frappé comme un enfant docile qui entend, pour la premisère fois, prophétiser devant lui un vieillard divin, dans un style nouveau, avec l'accent de l'inspiré, des maximes qui lui semblent vraies à force d'être hardies, ou des paradoxes qui séduisent l'esprit ou l'élèvent à force de l'étonner. Cependant, l'effet, principal but du comte de Maistre, tout en me faisant crier d'étonnement et d'admiration littéraire, ne produisait pas sur moi, malgré ma jeunesse, la conviction. Mon bon sens me défendait contre ce sublime prestidigitateur de paroles. J'étais comme le spectateur devant ce Cagliostro de la pensée, admirant les tours de force ou d'adresse, incapable de les expliquer, mais sachant néanmoins qu'ils n'étaient que des prestiges et aprlàudissant sans y croire.

» Il y avait sans doute un saint homme dans le comte de Maistre, mais il y avait aussi beaucoup d'orgueil et de gascon. Il prédisait à tout hasard sur toute chosa et il faut bien avouer qus la Providence se complaisait à déjouer toutes ses prophéties. Mais, peu importe il se retournait -avec une prestesse imperturbable et prédisait autre chose. Ses prédictions étaient contradictoires, ainsi qu'on peut le voir dans ses imprécations contre Napoléon quand Napoléon subissait des revers, et dans ses exaltations pour ce Cyrus moderne quand il triomphait du monde.

Je bornai ma modeste critique à quelques- plaisanteries déplacées que je le priai d'effacer pour ni pas faire trop contraster la sainteté du sujet avec le cynisme des images mais, en, général, je n'obtins pas ces corrections ni ces 'bienséances décentes du style. Scandaliser l'esprit des lecteurs de Pari était » pour lui un effet auquel il lui coûtait de renoncer. Ce Bossuet sauvage voulait plaire, par sa sauvagerie même, à une société raffinée il mettait comme JeanJacques Rousseau, son habit d'Arménien dans la rue pour se faire remarquer. Ses invectives grossières contre Voltaire. ses apothéoses du bourreau, sa vertu du sang humain répandu sur la terme à la gloire du Dieu de la Bible étaient-du nombre de ces paradoxes sacrés ^'exprimés avec la crudité d'un fanatique, plus que sentis avec la cruauté d'une âme honnête, faisaient de. lui un terroriste

sacré, un Achab qui riait entre nous de ses fureurs poétiques, mais qui risquait de les inspirer aux faibles d'esprit. Il ne faut jamais qu'un philosophe prêche en riant des passions aux fanatiques. Les âmes bornées prennent au sérieux ces plaisanteries sanguinaires et commettent ou aspirent à commettre des crimes sur l'autorité des esprits supérieurs. » Tout jeune que j'étais, je n'eus pas à me reprocher d'avoir été approbateur ou complaisant de ces férocités de plume, mais je /ne pus en obtenir l'adoucissement « Non, non cela les étonnera bien à Paris, était sa seule réponse. Il leur » faut du nerf en voilà pour eux » Et il riait de son audace. »

C'est assez plaisant, mais 'on retrouve dans ce portrait l'inexactitude habituelle de Lamartine. Joseph de Maistre ne rapportait pas seulement de l'émigration la gloire littéraire dans ses portefeuilles, car il la connaissait déjà. Sa réputation était alors fort étendue et il ne faut rien connaître à son caractère pour imaginer qu'il va confier ses manuscrits à un jeune homme inconnu et lui demander de les reviser. En'outre, sur la langue française, il aurait pu rendre des pomts à Lamartine. Son style n'est ni russe ni savoyard c'est du bon style dru et savoureux de quelqu'un qui sait tous les tours du métier et qui a lu tout ce qu'on peut lire. L'érudition de Joseph d'à Maistre est, en effet, prodigieuse on peut s'en rendre compte rien que par les Soirées de Saint-Pétersbourg. LL, société de Chambéry s'était d'ailleurs toujours piquée de beau langage, comme celle d'Annecy. On parlait bien en Savoie et on le savait. Cette tradition s'y maintenait depuis saint François de Sales et le président Favre, fondateurs de l'Académie fkxrimontane depuis Vaugelas, l'un des premiers grammairiens de la langue française.

Quant aux prophéties de Joseph de Maistre, il n'en changeait pas si aisément que le raconte plaisamment Lamartine. S'il avait vu tout d'abord dans le Premier Consul l'homme qui pourrait arrêter la Révolution et remettre de l'ordre dans la nation française, il ne s'était point trompé. Et quand Napoléon perça sous Bonaparte, il s'en rendit compte l'un des premiers et vit, l'un des premiers encore, les déceptions futures rui s'en suivraient.

De même, sur l'empire russe et sa fragilité, il a parfaitement deviné, pressenti les massacres de l'avenir. Ce Bossuet sauvage voyait loin et voyait bien. A ce Joseph de Maistre peu connu encore aujourd'hui, on lit encore tant de sottises à son sujet- et l'un des plus grands cerveaux du dix-neuvième siècle, Lamartine n'a rien compris.

Henry Bordeaux

de l'Académie française,

LA VlE QUI PASSE

Dempsey sait encaisser

La nouvelle est parvenue hier à Paris que le boxeur américain Jack Dempsey, celui-là qui battit Carpentier et bien d'autres avant d'être à son tour vaincu par son compatriote Gene Tunney, venait de faire, au Yankee Stadium, une rentrée victorieuse en battant par mise hors de combat son rival Sharket, pesant comme lui quatre-vingt-huit kilos, mais âgé seulement de vingt-cinq ans.

Ce combat, qui figurera dans les annales pugilistiques mondiales, s'est poursuivi, violent et féroce, devant quatre-vingt mille personnes, et la recette atteignit, dit-on, plus d'un million de dollars, soit plus de vingt-cinq millions de francs. Dempsey, pour son compte personnel, a touché le quart de la recette. C'est un beau cachet. Le combat fut acharné. Jack Dempsey, qui, riche et glorieux, s'était endormi sur ses !auriers, avait, on s'en souvient, subi, il y a d^ux ans, des poings habiles et puissants de Gene Tunney une défaite retentissante. Jack Dempsey n'avait pas accepté sa défaite. Courageusement et l'on sait combien il faut de volonté pour redevenir, en sports, à peu près ce que l'on fut Dempsey s'était durement entraîné. Il se présenta donc, à trente-deux ans, dans une condition physique aussi bonne que possible et avec la volonté bien arrêtée d'en appeler de sa défaite.

Sharkey se montra extraordinairement agressif et décidé. Peut-être même fut-il plus scientifique que son adversaire. Il mena à jack Dempsey- la vie très dure, et la plupart des six premières reprises furent à son avantage. Dempsey, ébranlé, sanglant, subit une dure épreuve; mais, à la septième reprise, comme Sharkey, les mains basses, semblait protester contre un coup bas, Dempsey l'abattit d'un uppercut du gauche à la mâchoire. Sharkey, au compte de neuf, se releva à demi, mais il roula de nouveau sur le plancher du ring, définitivement hors de combat.

L'étonnante résurrection de l'ex-champion du monde a surpris Jes connaisseurs, car il est rare qu'un champion déchu parvienne à remonter victorieusement entre les cordes d'un ring de boxe.

Ce succès de Dempsey a mis une fois de plus en évidence ses qualités d'encaisseur. Il n'est point un scientifique à la manière de Carpentier, mais c'est un formidable batailleur qui parait insensible aux coups et récupère instantanément. Par contre, il frappe aussi dur que quiconque. Par conséquent, il n'est d'autre moyen de triompher de lui que de le battre aux points. C'est ce que fit Tunney, c'est ce qu'allait faire Sharkey au moment où il se laissa surprendre .et frapper d'un coup terrible qui l'envoya au « pays des songes », comme disent poétiquement les gens de la boxe. Tandis que, là-bas, les dollars affluent aux caisses des impresarii, le Comité olympique français n'obtient pas du Sénat les deux millions qu'il demande pour la préparation et l'envoi à Amsterdam, aux Jeux olympiques, des athlètes français amateurs qui, selon la belle formule du serment olympique, vont «lutter.pour la gloire du sport et pour l'amour de leur pays ». En même temps, '611 constate qu'il faudrait bien trouver l'argent aussi pour délivrer du souci de la « matérielle » quotidienne ces grands champions de l'intelligence que sont savants et artistes dont on célébrera-sans doute la gloire désintéressée quand ils ne vivront plus que dans leurs oeuvres. Certes,. Dempsey et consorts seraient bien sots de ne pas profiter de la vogue qui les enrichit et tout ce qu'on dira ne changera rien à l'état actuel des choses. Le dommage est que, tandis qu'outre-Atlantique on trouve aussi de l'argent pour des œuvres et que de richis-

simes empereurs du cnocolat, rois de la canne à sucre ou 'baronnets du chewing-gum mettent une certaine coquetterie à démontrer par dès libéralités imposantes la puissance de leurs dollars, chez nous on organise encore de-ci de-là mais cela tombe de grands combats; mais nous n'avons pas la contre partie dont bénéficie la collectivité américaine.

Chez nous, les Dempsey aux petits poings gagnent des francs papier, mais nos laboratoires manquent de fonds et nos savants vivent comme ne vivrait pas un débardeur du port de NewYork/

Georges Bruni

Le testament

de Ferdinand

Le testament du roi Ferdinand, qui a été ouvert jeudi soir, ainsi que nous l'avons annoncé, ne manquera pas de grandir encore la mémoire de ce souve- rain dans le cœur de tous ses sujets. Il y apparaît plus que jamais, fidèle à sa haute conception des lourds devoirs de sa charge. Il avait déjà donné l'exemple du sacrifice de toutes les attaches de ses origines et de sa race quand il avait immolé le Hohenzollern. Aujourd'hui, il immole définitivement le père, et quel père tendre et afféctionné au souci de la paix intérieure et de la prospérité nationale. C'est le ministre Je la justice qui a procédé à l'ouverture. Les membres de la maison royale et les membres du conseil de régence étaient présents. Le document, qui comprend douze pages, est daté du 9 juillet 1925 et suivi d'un codicille du 11 janvier

Le souverain commence par souligner l'achèvement de l'oeuvre nationale. Il exprime sa reconnaissance au ciel qui lui a accordé la plus chère récompense qu'il pouvait désirer l'union de-tous ses sujets, et qui lui a permis de remplir la loi et le but constant de sa vie en se consacrant aux progrès du peuple roumain.

La partie qui suit contient les plus sages conseils pour l'héritier du trône, la marque de sa eeconnaissance à la Reine et des exhortations à ses enfants d'entourer leur mère du même dévouement. Le souverain dit son espoir qu'après sa mort le peuple conservera le même amour à la reine Marie. Il lui lègue le palais de Centroceni et celui de Pelishor. Il lègue au Prince héritier le domaine de Sinaïa, le château de Peles et tous ses immeubles à Bucarest Ferdinand le:. fait encore divers, ,]&ks à l'Académie, aux associations cultuel-' les nationales et donne à chacun de ses enfants divers domaines.

Il termine

J'appelle la bénédiction de Dieu sur mon peuple bien-aimé. »

Il faut citer le codicille où le père se sacrifie au roi

Dieu a voulu éprouver le pays, moi-même et la reine Marie par la grande douleur que fut la renonciation au trône du prince Carol. Jamais ne disparaîtra la douleur que je ressentis lorsque je fus contraint de prendre acte de la décision de mon premier né, mais je dus malheureusement constater que la mesure prise alors s'imposait. Les intérêts de l'Etat et de la couronne ainsi que le changement résultant de la situation nouvelle de mon fils Carol m'obligent à apporter les modifications suivantes à mon testament j'annule les dispositions relatives aux châteaux, immeubles et domaines légués au prince Carol, parce que la possession de ces biens est absolument nécessaire au futur roi des Roumains. Le prince aura la part réservataire qui lui revient, en argent et en titres d'Etat. Je prie Dieu d'aider mon cher fils Carol dans la nouvelle vie que, seul et contre notre volonté, il s'est choisie et de rendre plus facile pour lui et le pays la conséquence de ce choix.

Enfin, à ce testament était jointe une lettre adressée au nrésident du conseil et qui, dans une volonté suprême de préparer l'avenir du pays et de garantir sa sécurité, montre quels soucis seulement patriotiques animaient Ferdinand Ier mourant. La voici

L'amour que j'ai pour ma patrie ne me permet pas de considérer que mes devoirs cessent avec cette vie et je dois penser à l'avenir. Dieu a voulu que la couronne passe sur la tête de mon petit-fils, enore un enfant. Je demande à tous les bons citoyens de l'aider pour la tranquillité et la paix du pays. La charge en revient d'abord au prince Nicolas et à ses collègues les ré.gents. Je ne peux pas regarder l'avenir sans penser avec tout mon amour de père à mon cher fils Carol. Je lui souhaite une vie' honnête et heureuse dans la nouvelle voie où il s'est engagé contre tous nos efforts. Je ne doute pas que, ainsi que tout bon Roumain aimant sa patrie, il tâche de faciliter les progrès de la Roumanie pendant le règne de son fils et de ses successeurs. En ce qui me concerne et pour ne pas troubler la tranquillité de la Roumanie, je me prive d'une satisfaction personnelle et n'obéis qu'à mon devoir lorsque je lui ai demandé de ne rentrer dans son pays que lorsque les autorités le lui permettront, conformément à l'engagement qu'il a pris. Il faut que mon fils Carol respecte à tous égards cette situation légale créée par sa renonciation au trône, ainsi que le lui dictent d'une façon impérieuse ses devoirs de Roumain, de fils et de père, et qu'il reste fidèle à l'engagement qu'il a conclu de sa propre volonté et sans aucune contrainte.

On ne peut que souhaiter pour la Roumanie amie que la haute pensée du Roi ainsi proclamée reste le flambeau qui la guidera. Le conseil de régence, composé, on le sait, du prince Nicolas, second fils du Roi défunt du patriarche de Roumanie, Mgr Myron Ch'ristea, et dû premier président de la cour de cassation, M. Buzdugan, se conformera certes aux vues royales et le peuplé se souviendra des conseils de celui qui avait consacré à son bonheur, à sa grandeur et à sa prospérité tous les instants de sa vie.

Denys Meulhan

Lire en 2e page

GUYOT.' L'ÉTRANGLEUR

EST CONDAMNÉ A MORT

LES JEUX OLYMPIQUES Un beau geste de M. François Coty M. François Coty vient de mettre la somme de un million à la disposition du comité des Jeux olympiques par la lettre suivante adressée au président, le comte Clary, et que publie le Figaro de ce matin

Monsieur le président,

A mon retour d'Angleterre, j'ai été stupéfait d'apprendre que le Sénat s'était séparé en négligeant de voter les crédits pour la représentation de la France aux Jeux olympiques de 1928 (Amsterdam); J'ai été encore plus peiné quand j'ai connu la décision que vous imposait l'incurie parlementaire. Le défaut de crédits vous met dans l'impossibilité absolue de préparer dès maintenant vos équipes vous renoncez avec douleur à tenir le pavillon de notre pays dans les grandes assises du sport.

Je ne puis souffrir de voir la France en état de carence dans un événement international où l'Allemagne s'efforcera de paraître avec éclat.

En conséquence, je vous avise que je mets immédiatement à votre disposition la somme de un million de francs pour l'accomplissement de votre mission. Le comité me remboursera dès que le Sénat, rentré de vacances, aura réparé sa faute et voté les crédits. Dans le cas où des circonstances exceptionnelles empê cheraient l'intervention prévue des pouvoirs publics, je décharge d'ores et déjà le comité de toute responsabilité envers moi. Veuillez trouver ici, monsieur le' président, l'assurance de mes parfaits sentiments.

Les Échos Souvenirs royalistes.

Le Musée de la Légion d'honneur vient de s'enrichir d'une série de documents très précieux sur la journée du 12 mars 1814, à Bordeaux.

Pour commémorer cette journée qui déclancha le premier mouvement royaliste et fut remplie par l'arrivée, à Bordeaux, du duc d'Angoulême et la proclamation de la restauration, Louis XVIII créa la décoration du Brassard de Bordeaux.

C'est un exemplaire de ce brassard, très rare en son genre, avec pièces, brevets authentiques et surtout la première cocarde., blanche officiellement arborée par le comte de Lynch, maire de èordeux en 1814, que vient d'offrir généreusement au musée le baron de Queyriaux, descendant de François de Queyriaux, lequel, avec son ami Louis de La Rochejaquelein, fut l'animateur de la journée du 12 mars 1814

LES CONCOURS DE ROME

LE JUGEMENT POUR LA PEINTURE L'Académie des beaux-arts a rendu, hier après-midi, son jugement dans le concours de peinture pour le prix de Rome. Ainsi que nous l'avons exposé dans notre rubrique « Beaux-Arts et Curiosité », le sujet imposé était Moïse sauvé des eaux.

Comme l'an dernier, il n'a pas été décerné de premier grand prix.

Le premier second grand prix a été attribué à M. Paul-Robert Bazé, élève de M. Lucien Simon, né à Paris le 28 décembre 1901. Le thème qu'il avait choisi: Mélancolie, nous avait paru, quoique d'une ligne ample et vigoureuse, assez pauvrement traité comme couleur, et nous avions exprimé notre critique dans ce sens. La feuille de valeurs de l'Ecole des beaux-arts de M. Bazé porte les prix Sturler et Duffer, le prix du torse, trois médailles, une mention, etc. Le deuxième second grand prix est décerné à Mlle Madeleine-Jeanne Leroux, née à Paris le 30 juin 1902, élève de M. Ferdinand Humbert. Son tableau, Salomé, a trouvé dans le jury une indulgence justifiée sans doute par le caractère assez ambitieux du sujet. (Prix Chenavard, d'Attainville, Sturler, deux médailles, huit mentions.) Une mention a été attribuée à M. Paul-MarieLéonce Bret, né à Draguignan le 23 mai 1902, élève de MM. Lucien Simon, René Ménard et Goulinet. Xavier d'ORFEUIL.

La bénédiction des automobiles parisiennes.

Demain, sur la route nationale de Paris à Brest, les automobilistes confiants en la protection de saint Christophe inaugureront une randonnée pèlerinage. Sous la forme moderne d'un défilé et d'une bénédiction des torpédos, des limousines et des voiturettes fleuries, ce sera une très ancienne tradition qui revivra à Houdan, sous le ciel léger de l'Ile-de-France. Saint Christophe, en effet, y fut honoré dès le quinzième siècle et une vieille chronique locale a conservé la description pittoresque des pèlerinages organisés au cours du quinzième siècle, notamment lors de la peste de Mantes, en 1583.

Une fête sportive, un concert, des réjouissances foraines figurent au programme et, le matin, à l'issue de la grand'messe, tous 'les capots rangés devant l'église offriront au signe de la croix leurs miroitements de métal. Vive la casse

Est-il vrai que, dans'certains hôtels fréquentées par Mes touristes, la direction fasse figurer sur les notes, en dehors des 10 0/0 pour le service, un supplément de 2 0/0. pour la casse ?

Nous nous refusons il. croire que ce nouveau truc soit réel mais, s'il l'était, il -ne faudrait pas s'étonner de voir, dans ces hôtels, les convives s'amuser à faire un véritable massacre de vaisselle à chaque repas.

Ce serait, au moins, une manière d'en avoir pour leur argent.

Le Coq

DERNIERS COURS DES CHANGES --Livré, 124 02' (sans changement). Dollar, (sans changement). Belga, 355 50 0-25). Lire, 139 30 0 20). Franc

COTY.

suisse, 492 25 (+ 0 25). Peseta espagnole, 437 25 (- 0 25). Florin hollandais, 1023 50 (- 0 25).

TEMPÉRATURE

Probabilités pour la journée du 23 juillet Région parisienne ciel très nuageux avec éclaircies quelques averse s; vent d'ouest à nord-ouest modéré; quelques coups de vent. Température en baisse.

AUJOURD'HUI

14 heures. Courses au Tremblay et à Vittel. Le déjeuner du M Catelan Les manifestations humaines ne varient guère leurs interprétations symboliques. On trouve toujours des repas mêlés, avec l'éloquence d'un rite, aux événements de l'histoire et au rythme de la vie publique. Ainsi cite-t-on, au hasard après le banquet des dieux de l'Olympe celui des Girondins, ceux dont mourut la monarchie de Juillet, ceux qui dirent du restaurant Durand un centre du boulangisme.

Mais, hier, le déjeuner offert à M. Poincaré, dans les salons du Pré Catelan, par les membres du cabinet qu'il constitua il y a un an jour pour jour, ne fut le prétexte que d'une commémoration paisible parmi la verdure. Après le conseil des ministres, le chef du gouvernement quitta seul l'Elysée. Ses collègues, fait.unique, s'attardaient un instant encore pour délibérer de choses mystérieuses, sous l'oeil complice de M. Doumergue.

M. Bairthou révélait alors au conseil une somptueuse surprise qu'il avait ménagée à M. Poincaré. MM. Tardieu et Bokanowski, qui s'étaient spécialement consacrés à la composition du menu, en dévoilaient les délices. Ce menu, le voici, et chacun en appréciera la saveur antique, fidélité louable aux humanités.

Cantaloup frappé) au malvoisie

Suprêmes de barbue à la Demidolf Gigot d'agneau à la-grecque

Gelinottes et cailles en bellevue

Cœurs de romaines .Misicaa

Sorbets et spooms au vin de Samos Fruits

Le gouvernement .au grand complet était rassemblé à une heure de l'aprèsmidi, au bois de Boulogne, au restaurant du Pré Catelan. Le président du conseil, ainsi que ses collaborateurs, se retrouvaient là, convives d'union sacrée et de franc .rétabli, dans, les salons du premier étage..La table .était (jêcogée de rosés, comme dans des poésies d'Horace, cette différence près que les fleurs n'avaient point été apportées par des esclaves. M. Poincaré présidait, naturellement, ayant en face de lui M. Louis Barthou, garde des sceaux à sa droite M. Aristide Briand, ministre des affaires étrangères, et à sa gauche M. Georges Michel, directeur adjoint du cabinet du président de la République, représentant M. Gaston Doumergue. Tout l'exécutif, comme on voit.

Au cours du déjeuner, qui fut infiniment cordial et dont toute conversation politique avait été délibérément bannie, M. Louis Barthou, en sa qualité de viceprésident du conseil, se leva et remit à M. Poincaré, au nom de ses collègues, en souvenir de l'anniversaire célébré, un exemplaire rarissime du premier roman de notre éminent confrère M. Robert de Flers, de l'Académie française Ilsée, princesse de Tripoli, édition sur Chine comportant les suites des illustrations de Mucha, dans une très belle reliure mosaïquée de Charles Meunier. Aucun toast ne fut prononcé. M. Louis Barthou, en offrant le livre au priésident du conseil, se borna à lire la dédicace qui l'accompagne et qu'il a écrite sur la page de garde

A Raymond Poincaré.

notre président, notre chef, notre ami, En admiration, en gratitude,

en dévouement.

22 juillet 1927.

Suivaient, dans l'ordre protocolaire, les signatures des membres du gouvernement.

M. Poincaré remerciant d'un geste ému, dit seulement combien il était touché de l'attention de ses collègues et du concours qu'ils ont unanimement apporté à l'œuvre nationale poursuivie. Ce fut tout.

A travers les jardins d'Académie retrouvés, on avait, pour un moment, oublié la politique, même celle d'Aristote, et,

Dans ces prés fleuris

Qu'arrose la Seine,

les ministres de la République n'avaient eu souvenir que du banquet platonicien. Seulement, au lieu d'une victoire poétique, Agathon célébrait une victoire financière.

Intérim

fia Conseil des Ministres Le conseil des ministres s'est réuni hier matin à l'Elysée, sous la présidence de M. Gaston Doumergue.

1VI. Raymond Poincaré a rendu compte à ses collègues de son voyage à Bruxelles. M. Aristide Briand, ministre des affaires étrangères, a mis le conseil au courant de la situation extérieure.

Les membres du, gouvernement ont re-/ houvelé pour six mois la mission de M. Varenne, comme gouverneur général de l'Indochine.

L'Exposition Coloniale

Sur la proposition de M. Léon Perrier, ministre des colonies, le conseil a décidé de nommer le maréchal Lyautey com- missaire général de l'Exposition coloniale, et M. Morain, ancien préfet de police, commissaire général adjoint. Un deuxième commissaire général adjoint, pris dans les cadres de l'administration coloniale, sera prochainement désigné.

Le reste de la séance a été consacré à l'expédition des affaires courantes.

PETITE FEUILLE

Hier, soleflnité d'Histoire et d'Art à Malmaison

Le musée national de. Malmaison, que M. Bourguignon administre avec une si diligente autorité, a consacré la plus importante partie de son exposition annuelle, pour 1927, aux œuvres des Lepaute et des Henry Lepaute, horlogers royaux et impé. riaux, et à de nouveaux enrichissements, de l'époque napoléonienne.

Hier a eu lieu la cérémonie d'inauguration. Le ministre de l'instruction pumique et des beaux-arts présidait, assisté des chefs adjoints de son cabinet, de M. Paul Léon, directeur des Beaux-Arts de M., Henri Verne, directeur des musées nationaux, et de plusieurs personnalités du monde artistique et littéraire.

L'intérêt de l'exposition réside d'abord dans l'ouverture de deux nouvelles salles au public la salle d'histoire et le reliquaire de Sainte-Hélène. Puis un merveilleux ensemble attire l'attention. On y peut admirer les œuvres sorties des mains des Lepaute Jean-André, horloger de Louis XV, Jean-Baptiste, horloger de Louis XVI, et Jean-Joseph, horloger de Napoléon Ier. Cette exposition spéciale d'art décoratif forme en même temps, grâce aux documents et souvenirs de famille exposés (portraits, lettres, traités d'horlog.erie) une précieuse. contribution à l'histoire des grandes familles (véritables dynasties) d'artisans français aux dix-huitième qt dix-neuvième siècles.

Ln outre, le ministre et les personnes qui l'accompagnaient contemplèrent, guidés par M. Bourguignon, les nouvelles collections dont Malmaison a accru ses galeries récemment et dont, pour la plupart, nous avons déjà.parlé à nos lecteurs le baptistère du roi de Rome, sa bercelohnette, celle de la fille du prince Eugène, la table des maréchaux, le baudrier donné par Napoléon au maréchal Lannes, le bureau du comte Daru, des manteaux rh cour de l'impératrice Joséphine.

A l'issue de sa visite, M. Herriot remit à M. Tuclt, le généreux bienfaiteur américain, donateur de Bois-Préau, la plaque de grand-officier de la Légion d'honneur. Cette cérémonie s'est déroulée an château de Vert-Mont, résidence de M. Tuck, auquel Je ministre adressa, ainsi qu'à M. Bourguignon, les félications méritées du gouvernement.

Jean Berthollin

Arrestation de M. Sémard M. Pierre Sémard, secrétaire général du parti communiste, qui avait quitté la prison de la Santé en même temps que MM Léon Daudet et Delest, dans les conditions que nous avons rapportées,, avait été invité à se constituer prisonnier.

Comme il n'avait pas déféré à cette invitation, des inspecteurs des renseignements généraux de la préfecture de police avaient été chargés de le rechercher. Ils l'ont arrêté hier après-midi, à deux heures, près de la maison de la rue Grange-aux-Belles.

On arrête également le secrétaire adjoint du parti communiste

Les inspecteurs de la police judiciaire ont appréhendé hier, rue Lafayette, aux abords de l'immeuble occupé par la C.G. T.U., M. Bernard, secrétaire adjoint du parti communiste.

LA POLITIQUE

D'UNION NATIONALE Une lettre de M. Franklin-Bouillon PAR M. GAETAN SANVOISIN

La période de calme politique et de vacances parlementaires dans laquelle nous. nous trouvons ne nous a pas permis de recueillir, dans les milieux intéressés, les échos de la lettre ouverte que M. Franlclin-Bouillon vient d'adresser, par la voie de notre confrère le Journal, à M. Maurice Sarraut. Néanmoins, tant dans les entourages gouvernementaux que parmi les éléments des fractions modérées, nous avons pu constater que le sens de cette manifestation était considéré comme. louable du point de vue de l'intérêt général. Mais, ajoutaient certains, elle peut être estimée, dans une certaine mesure, inopportune et sans portée. Faite dans un but d'action électorale,- n'est-ce pas s'y être livré prématurément qu'avoir choisi le moment où, par l'absence des députés et des sénateurs, la vie des partis est suspendue ? »

A ces objections, M. Franklin-Bouil-i Ion répondrait sans doute qu'il s'est surtout soucié de ne pas laisser trop longtemps sans suite et sans réponse le discours prononcé à Belfort par M. Tardieu et ceux que M. Maurice Sarraut prononça récemment, l'un, .au comité exécutif du parti rad;ca1 e-. radical-socialiste, l'autre à Toul3ase.

Curtius a jugé comme ii convenait les paroles du ministre des travaux publics et celles du sénateur de l'Aude. L'appel,- nuancé de complaisance à gauche, que M. Tardieu lança en vue de la constitution d'un grand parti républicain national, n'a pas tardé à éveiller dans la riposte c'est le mot de M. Maurice Sarraut cette implacabl.e logique de sympathie révolutionnaire que le régime impose à tous les siens.

Contre cet état d'esprit, contre ce dogme, contre cette mystique, M. Franklin-Bouillon voudrait se dresser. Courageusement, par la lettre ouverte dont 3n va. lire le passage le plus suggestif, le député de Seine-et-Oise dénonce le péril communiste et le danger permanent que les radicaux font courir à la nation en s'.alliant à ceu:: qui font le lit des émissaires de Moscou.

Dans les groupes inféodés à la rue de Valois, M. Firanklin-Bouillon fait figure i'enfant terrible, presque d'enfant pro-


(ligue. Au vrai, il est un isolé. Mais c'est un isolé plein d'énergie et d'entrain. Je ne l'ai pour ma part, jamais vu si « raisonnable » que dans la contradiction et il ne nous déplaît pas dé trouver en lui. si éloigné qu'il "bit de nos principes de gouvernement et de nos théories sociales, un de ces jacobins de métal purement français avec lesquels, en définitive, on peut toujours s'entendra sur le mot « patrie

Mais nous craignons fort que M. Franklin-Boüillon se leurre. Un vaste plan d'organisation électorale disciplinée selon une formule nouvelle réjoindra fatalement, tôt ou tard, le cadre des ,vieux partis et le jeu de leurs alliances naturelles. Vouloir, au nom du fait nouveau qui s'est appelé la guerre^ reviser la formule « Pas d'ennemis à gauche » ne nous semble que l'espoir vain d'un démocrate chez lequel la voix de la conservation nationale parle plus haut que celle de l'influence démagogique, mais ne parvient pas à l'étouffer.

L'élection, symptomatique de l'Aube, que nous connaissons bien pour y avoir été mêlé de près, ne peut constituer qu'un fait épisodiquë, dépourvu d'influence capitale, et comment songer que puissent y discerner une leçon les augures d'arrondissement hypnotisés par leurs intérêts misérables.

« Soyons des unionistes 1 dit M. Franklin-Bouillon, et il ajoute, en terminant Retomber dans les fautes d'hier, c'est provoquer une crise de régime. Les leçons du passé, l'évidence du présent, imposent à la France la trêve des partis, l'union. »

Mais se souvenir, relier le présent à l'avenir par l'expérience du passé, n'estce pas autant de vertus interdites à un système politique sans mémoire et pour lequel le jeu des urnes remplace les lois de la durée ?

Gaëtan Sanvoisin

Voici le passage essentiel de la. lettre {le M. Franklin-Bouillon

Comment soutenir que le devoir nous oblige à nous lier à ceux qui seront chaque jour un peu plus les prisonniers de l'internationale communiste de Moscou ?*

On nous interdirait d'entrer en conversation avec les partis qui votent le budget et assurent la vie de la nation. On nous ordonnerait de faire alliance sans a1lcune garantie avec ceux qui le refusent ceux qui refusent les crédits de défense nationale, qui, en 1926, nous eussent fait perdre notamment lé Maroc et notre domaine africain si les modérés ne nous avaient pas apporté leurs voix avec ceux qui, hier encore, par surenchère électorale, ont repoussé le service d'un an et les lois militaires, imprégnées cependant de l'esprit du meilleur de leurs chefs.

Ma conscience m'oblige à vous dire qu'une telle politique serait la fin du parti radical-socialiste et pourrait être la fin de la République.

Ai-je besoin d'ajouter que l'alliance obligatoire ou exclusive avec les socialistes c'est naturellement la mort de l'Union nationale, dont ils sont les pires ennemis ? Or, vous avez proclamé avec moi, et c'est notre honneur, que sans l'Union nationale le pays était perdu. Est-ce donc moins vrai aujourd'hui qu'il y a un an ?

L'œuvre financière est à peine ébauchée, elle demeure infiniment précaire et peut s'aggraver d'une crise économique. Qu'en adviendra-t-il si demain les partis de gouvernement comme^le -nôtre, excluant les partis modérés, s'associent aux partis de La situation extérieure reste aussi trouble que jamais. Malgré notre volonté unanime de paix, cette paix est encore à la merci du moindre conflit local et le monde recèle plus de conflits « en puissance » aujourd'hui qu'en 1914. La Russie communiste, notamment, attise partout les haines et pousse à la guerre aux colonies comme en Europe. Qu'adviendra-t-il de 'a France si l'étranger voit renaître nos luttes fratricides de partis au lieu de sous trou,ver unis comme en 1914 ?

L'heure est venue pour chacun de nous de proclamer sa foi, de se battre pour elle, de tomber pour elle si nécessaire.

LAMÊRIQUE^LATINE ARGENTINE

V* Mme de Gaiaaza Pas vient de s'installer dans aa villa louée à M. Soriano, à Biarritz.

A' M- et Mme (le Canas, M. Justo del Carril, M. et Mme de Oliveira César, M. Cosme de La Torriente, ancien président de la S. D. N. et Mme de La Torriente font un séjour à Biarritz.

Le premier secrétaire de la légation de l'Argentine, Mme Luis Bemberg et leurs enfants arriveront mardi prochain à Bordeaux, sur le Massilia, venant de BuenosAires.. Une délégation composée du lieutenant-colonel Teofilo Albornoz, des capitaines Tenreiro Braco et Julio Cayetano Chechi, du lieutenant Exel A'lberto Rolff, partira mercredi pour un voyage d'études et des achats d'armements en Allemagne, Autriche et Tchéclovaquie.

Buenos-Aires, 22 juillet.

le ministre deg affaires étrangères, M. Galdardo, Mme Dalmira Cantilo et leur fille s'embarqueront pour l'Europe le 11 août prochain. M. Gallardo assistera comme représentant du gouvernement argentin à l'inauguration du monument érigé à Belgrano dont la cérémonie aura lieu à Gênes le 12 octobre.

La Chambre des députés a réélu son bureau président, 'M. Sisini, radical al.veariste vice-président, M. Arce, conservateur deuxième vice-président, M. Gonzales Iradain, socialiste. La Chambre étudie diverses affaires sur la législation du pétrole.

Le major Eduardo Olivero, qui réalisa l'année dernière, avec M. Bernardo Duggan le raid New- York-Buenos-Aires, a modifié son projet de vol Gênes-Buenos-Aires. Il ira d'Italie à New-York, puis BuenosAires, et finalement en Italie.

L'Union provinciale de Salta, réunie en Convention, a proclamé à,l'unanimité M. Manuel Radon Alvarado, député natiomal, comme candidat au poste de gouverneur de la province.

On annonce la mort de Mme Elena çasco de Arditi Roeha, sœur du préfet de Buenos-Aiies.

Le Sénat a approuvé le traité des limites avec la Bolivie.

Blé 12 lin 15 35 maïs, 6 47 boeufs pour frigorifique 0311/0334 pour la consommation (La Nation.) COLOMBIE

A 1'oçcasion de leur fête nationaie. le ministre de Colombie et Mme Vasquez Cobo ont donné une brillante réception. S. Exc. Mgr Maglione, nonce apostolique, doyen du corps diplomatique, de ^nrobreux ambassadeurs et ministres plénipotentiaires, la colonie colombienne et des personnalités parisiennes étaient présents.

Le gouvernement français s'était fait représenter.

Franco

LES MONDANITÉS

LES COURS

LL. MM. le Roi dé Portugal et la Reine Victoria sont de passage à Paris.

LL. MM. le Roi et la Reine d'Angleterre ont offert, hier, au palais de Buckingham, une garden party pour fêter le retour de LL. AA. RR. le Duc et la Duchesse d'York de leur voyage dans les dominions britanniques, et aussi pour marquer le départ de S. A. R. le Prince de Galles pour le Canada.

Parmi les invités de marque se trouvaient: S. M. le Roi d'Egypte, le président de la République de Liberia, plusieurs princes hindous et de nombreuses personnalités britanniques ét étrangères au nombre de près de dix mille. S. M. le Roi des Belges vient de recevoir en audience de congé le major Mac Donald, attaché militaire des Etats-Unis.

S. M. le Roi Fouad quittera Londres mardi prochain. Selon la Tribuna, il se rendrait directement à Rome, où il arriverait le 2 août. Le souverain sera reçu à Bordonecchia par le marquis di Paterno, ministre d'Italie au Caire, au nom du gouvernement italien l'amiral Morena et le comte Macchi di Cellere, représentants de la cour italienne.

S. M. le Roi Victor-Emmanuel et le gouverneur de Rome attendront le souverain en gare de Rome.

Le souverain. d'Egypte recevra M. Mussolini au Quirinal. De nombreuses réceptions auront lieu pendant son séjour en Italie.

Après son séjour en Italie, S. M. Fouad ler reviendrait à Paris, puis il ferait un séjour dans le midi de la France, où il serait rejoint par S. M. la Reine d'Egypte.

S. A. R. la Princesse Giovanna de Savoie est arrivée à Assise, venant de San Rossore. La Princesse fera à Assise un assez court séjour.

LES AMBASSADES

Le général Dumont, attaché militaire à l'ambassade de France à Washington, et Mme Dumont avaient convié à déjeuner, avant-hier, en leur résidence de Neuilly: la vicomtesse de Salignac-Fénelon, l'attaché militaire adjoint et Mrs Barton K. Yount, le major et Mrs R. Bur- leson, miss Micheline Resco, M. M. Guillelmon, M. M. Moreau, miss Maud Dumont, M. R. Du- mont, etc.

DANS LE MOKQ'3 OFFICIEL Le Président de la République a, ,quitté Paris, hier après-midi, pour se rendre au château de Rambouillet, où il va passer la période des grandes vacances.

De Budapest on annonce que le prince Louis Windischgraetz a subi, avant-hier, une intervention chirurgicale qui a réussi. Le prince souffre de longue date d'une maladie de nerfs. PETIT CARNET

La duchesse de Crussol a heureusement mis au monde un fils Emmanuel.

M. Jean Boncenne et Mme, née de Pindray d'Ambelle, sont heureux de faire part de la naissance de leur fille Chantal.

Mme Achille Fould, femme du député des Hautes-Pyrénées, a heureusement mis au monde un fils.

Mme Guy Tarbé de Saint-Hardouin, née Marthe de Rosière, a mis heureusement au monde un fils: Jean.

'Le comte et la comtesse Odet de Jumilhac viennent d'arriver au château de Germancy (Nièvre).

Sont au Scribe-: le comte Alfred Piper, M. William Havilànd, M. Edmond Willems, M. Walter Pollock. Parmi les personnalités parties: le marquis de La Gandara, sir William Bulma, M. Erich Thgart, M. Edmond Mode, M. Frank Colson. Mme Paul Droz part pour un voyage de plusieurs mois en Amérique.

MARIAGES

Le mariage de Mlle Françoise de Villoutreys de Brignac, fille du vicomte François de Villoutreys de Brignac et de la vicomtesse, née de Renouard de Sainte-Croix, avec le vicomte de Moucheron, fils du comte de Moucheron, ancien officier de cavalerie, et de la comtesse de Moucheron, née Boussenot du Clos, a été célébré le mercredi 20 juillet, en l'église SaintFrançois-Xavier, au milieu d'une assistance élégante.

La bénédiction nuptiale a été donnée aux jeunes époux par Mgr de Moucheron, prélat de Sa Sainteté, oncle du marié, qui a prononcé une éloquente allocution rappelant le passé des deux familles et a transmis au jeune couple la bénédiction que le Souverain Pontife daignait leur adresser.

Les témoins du marié étaïent: le comte Jacques de Moucheron et le comte de Merlemont, ses oncles; ceux de la mariée le comte Georges de Villoutreys de Brignac, conseiller général'de Maine-et-Loire, son oncle, et la vicomtesse de Soussay, sa tante.

La quête fut faite par Mlle Bernadette de Moucheron, accompagnée par M. Harry de Villoutreys Mlle de Soussay et M. Gilles de Mou-'cheron, Mlle Geneviève de Villoutreys et le baron Antoine dé Rochefort, et Mlle de Vilmarest avec M. Roger de Soussay.

A la sortie de l'église, le cortège était ainsi composé:

Vicomte de Moucheron et vicomtesse de Moucheron, M. Armand de Villoutreys et Mlle Viviane de Bertier de Sauvigny, M. Harry de Villoutreys et Mlle B. de Moucheron, M. Gilles de Moucheron et Mlle de Soussay, baron Antoine de Rochefort et Mlle G. de Villoutreys, M. Roger de Soussay et Mlle de Vilmarest, comte de Moucheron et vicomtesse François de Villoutreys, vicomte François de Villoutreys et comtesse de Moucheron, comte Georges de Villoutreys et comtesse de Moucheron, née des Courtils de Merlemont; comte Jacques de Moucheron et vicomtesse de Soussay, comte X. de Quatrebarbes et comtesse Jacques de Moucheron, comte de Merlemont et comtesse Georges de Villoutreys, baron Jacques de Vilmarest et comtesse René de Moucheron, marquis de Vesins et comtesse de Merlemont, née Bouthillier-Chavigny comte Arnaud de Bertier de Sauvigny et Mme Boussenot du Clos, vicomte Bonabes de Rougé et comtesse Arnaud de Bertier de Sauvigny, vicomte François de Rougé et marquise de Vesins, comte d'Andigné et comtesse de Merlemont, M. Melchior de Moucheron et baronne Jacques de Vilmarest.

Après la cérémonie, la vicomtesse François de Villoutreys a reçu les parents et amis des deux familles dans ses salons de la rue de Varenne, où l'on a pu admirer la corbeille, l'argenterie et les nombreux cadeaux offerts aux jeunes mariés.

Dans la corbeille: bracelet diamants, bague perle et diamants, boucles d'oreilles diamants, baronne de Montbrun; plaque de corsage diamants en souvenir de Mme Boussenot du Clos, broche perles et diamants; en souvenir de la comtesse de Merlemont, née Virieu, bague émeraude et diamant vicomtesse François de Villoutreys, collier de perles trois rangs; en souvenir de la comtesse Henri de Villoutreys, bracelet-montre diamants et saphirs en souvenir du général comte de Sainte-Croix, montre ornée de brillants, bague saphir; en souvenir de Mme Boussenot du Clos et de Mme Serre-Renoult, plats d'argent, légumiers, argenterie complète; baronne de Montbrun, service à dessert en vermeil, manteau de loutre vicomte et vicomtesse François de Villoutreys, couverts de table et dessert, petit thé argent; vicomte et vicomtesse de Soussay, grand thé argent.

Parmi les autres donateurs et assistants à la cérémonie et à la réception: comtesse de Moucheron, née des Courtils de Merlemont; comte et comtesse Georges de Villoutreys, comte fit comtesse Jacques de Moucheron, comte et com-

tesse René de Moucheron, marquise d'Eyragues, vicomtesse. Armand de Rougé, comtesse de Merlemont, comte et comtesse Xavier de Quatrebarbes, comte et comtesse de Merlemont, marquis et marquise de Vesins, comte et comtesse de Vesins, duchesse de La Trémoïlle, duchesse de Rohan, duchesse de La Mothe-Houdancourt, marquis et marquise de Montault, comte et comtesse H. de Gontaut, duchesse de Caylus, marquis et marquise d'Andigné, prince et princesse de Faucigny-Lucinge, prince et princesse de Robech, vicomte et vicomtesse Jean de LévisMirepoix, vicomte et vicomtesse Olivier de Rougé, comte et comtesse Pierre de Durfort, duc et duchesse de Sabran-Pontevès, prince et princesse de Broglie, comte et comtesse Antonin de Mun, baron et baronne de Cholet, M. Roger et Mlle Annette de Soussay, comte et comtesse d'Andigné, comte et comtesse Robert-Jean de Vogüé, duc de Montmorency, marquis et marquise de Maillé, marquis et marquise de PontoiPontcarré, marquis et marquise de Saint-Seine, etc., etc. • Mgr de La Villerabel, évêque d'Annecy, a béni, jeudi, en l'église Saint-Pierre de Chaillot, le mariage de Mlle de Panevinon de Marsat avec le comte Fernand de Méhérenc de Saint-Pierre. Les témoins étaient, pour la mariée: là marquise d'Aubigny et le comte Roger de Beauregard, ses cousins germains; pour le marié le vicomte Roger de Méhérenc de Saint-Pierre, son frère, et Mme de Boisfleury, sa tante. Mlle Yolande de Beauregard, au bras de M. Armand de Balloy, et Mlle de Quinsonas, qu'accompagnait le vicomte de Palmaërt, assuraient le service d'honneur.

La charmante mariée portait une très belle robe de crêpe satin avec long manteau de cour recouvert de point d'Angleterre ancien et un voile de même dentelle retenu par 'un diadème. Après la cérémonie, la comtesse de Panevinon de Marsat a reçu les parents et amis des deux familles en son hôtel de la rue de Lubeck. Nous rappelons que le mariage de Mlle Jacqueline de Vérgès avec le lieutenant de vaisseau Pierre Bénech sera célébré après-demain lundi 25 juillet, à midi, en l'église Saint-Pierre de Chaillot.

Le 4 août prochain sera béni, en l'église de Treize-Vents (Vendée), le mariage de Mlle Thérèse René-Bazin, petite-fille de M. René Bazin, l'éminent académicien, et de Mme René Bazin, née Bricàrd, et fille de M. Nicolas RenéBazin et de Mme, née Gain, avec M. Jacques Feidel, fils de M. Feidel, directeur d'assurance général.

NECROLOGIE

Nous, apprenons la mort de M. A. Mérignhac, professeur de droit international à la Faculté de droit de Toulouse, associé de l'Institut de droit international.

Les obsèques de M. Ernest De/oison, maire de Neuilly, chevalier de la Légion d'honneur, décédé à Cabourg, ont été célébrées hier. A neuf heures, le cercueil a été déposé dans le vestibule de l'hôtel de ville de Neuilly, où la population a été autorisée à défiler. Le curé de Saint-Jean-Baptiste de Neuilly, le chanoine Heymann, est venu procéder à la levée du corps. Le cortège s'est mis en marche pour l'église précédé et escorté par des élégations des agents de police, des écoles de garçons et de filles, de l'école maternelle, des hospices et des divers services de la ville.

De belles couronnes, adressées par la préfecture de la Seine, la municipalité, la ville de Neuilly, etc., étaient portées sur des brancards ou avaient été placées sur un char funèbre spécial. Un huissier de la mairie portait sur un coussin l'écharpe du maire et sa croix de la Légion d'honneur.

Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Villeneuye,, adjoint au maire; Blaùd, Defaveie, Meugé, Picard et Sallier.

A l'église, la levée du corps été faite à nquT veau par le curé, qui a également donné l'absoute.

Le deuil était représenté par Mme Ernest Deloison, M. Deloison, son fils, et par les autres membres de la famille.

LL. AA. RR. le Duc et la Duchesse de Vendôme étaient représentés par le baron Tristan Lambert et Mme de Teincey.

M. Jouhannaud, secrétaire général de la pré-lecture, représentait le préfet de la Seine. Le président du conseil municipal était présent et le préfet de police représenté.

Une affluence considérable a accompagné le corps jusqu'au cimetière de Neuilly ancien, où M. Villeneuve a prononcé quelques paroles d'adieu au nom de la ville de Neuilly et de la municipalité.

Nous avons le regret d'apprendre la mort de Mme Charles Weisweiller, née Fould, décédée dans sa quatre-vingt-cinquième année, 43, avenue du Bois-de-Boulogne.

Valfdeury

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La deuxième conférence de M. Fougères, membre de l'Institut, ancien directeur de l'Ecole d'Athènes, sur les grands sanctuaires grecs visités au cours de la prochaine croisière de la Revue générale des Sciences, aura lieu r.ercredi prochain. Les. personnes désireuses d'y assister devront demander des cartes soit au secrétariat, 28, avenue de Tourville, ou aux bureaux de Voyages Duchemin, 20, rue de Grammont Exprinter, 26, avenue de l'Opéra; Branger, 5, rue Cambon.

Nous rappelons que tous les Abonnés du GAULOIS ont droit annuellement une prime photoôrapbiqua i § Deux Cartes-Album (genre pointe sèche) en deux poses d'apris nature de la Maison WALÉRY î bta ras da Londres PARIS (H«) Pour utiliser cette prime, no* Abonné» ï devront réclamer un Boa 4 itou guichet» 8, ma Drouot, t;

§ Tool Bon non utilisé avant le la tictmttt est considéré comme nul

fil '»̃«.̃ Mtitt.ra La Vie Religieuse La mort du chanoine Polack

Nous avons annnoncé hier ta mort de M. Je chanoine Polack, curé de la paraisse Notre-Dame.des-Champs:

Prêtre des plus distingués, intelligent, cultivé, parfois caustique, il laissera à tous eux qui l'ont connu Je souvent de sa conversation et de son esprit.

Il était ardemment dévoué à sa vaste paroisse, l'une des plus homogènes et des plus solidement chrétiennes de Paris, « la pnroisse bretonne ». Il aimait à en faire l'éloge, ne séparant pas dans son cœur ses nombreux fidèles et ses collaborateurs excellents. C'est dans son cher Notre-Dame des Champs, où vit le souvenir des grandes pénitentes du*XVI° siècle, et où la foi des Parisiens s'égale aujourd'hui à celle des déracinés de l'Armorique, qu'il avait reçu, il y a cinq ans,.le camail de chanoine, et qu'il vient de mourir, à 70 ans. Sa mémoire y sera pieusement gardée. Jacques Galédon

Guyot l'étrangleur

est condamné à mort DERNIÈRE AUDIENCE LES PLAIDDIRIES. LE VERDICT

Melùn, Z2 juillet.

L'affluence est de plus en plus considérable. On s'écrase littéralement. Les journalistes sont obligés de se battre pour arriver à leurs places et les On entend les derniers témoins cités par la défense.

M. Monjean, ancien notaire, fait l'éloge de M. Guyot, de Louan il apporte à l'accusé un témoignage de sympathie très net ?t qui n'est peut-être pas sans courage.

Aussitôt après, la parole est donnée à Me Edmond Bloch pour sa plaidoirie, au nom de Mme Beulaguet, mère de la victime.

LA PARTIE CIVILE

Après avoir rappelé les circonstances de la découverte eu cadavre de la victime et (rappelé le témoignage, de M. Habrant, l'avocat de la partie civile résume en quelques mots les dépositions des médecins experts.

« I1 est indiscutable que Marie-Louise a été tuée au pied de la meule. » Malgré l'évidence, Guyot s'en tient à un système de défense insoutenable, à une version contredite avec une certitude confirmée par les faits.

C'est alors la discussion la plus mi. nutieuse de l'explication du crime fournie par l'accusé.

Examinant ensuite l'attitude de l'accusé après le crime, MI Edmond Bloch y trouve la manifestation d'un sangfroid cynique. Même lors de la reconstitution du crime, il n'eut pas la moindre défaillance, la plus légère émotion. Au cours de cette scène pénible, sous l'deil du juge d'instruction; sous l'oeil des gendarmes, pas un muscle de sa figure n'a bougé, pas le moindre réflexe de douleur ou de simple émotion.

L'avocat de la partie civile commente maintenant la lettre parvenue au procu. reur de la République de Meaux, deux jours après le crime. Elle était signée « Un chauffeur débrouillard. » Et le signataùre s'accusait d'être l'auteur du. crime. Il en donnait, comme on pense, une version qui exonérait Guyot. Me Edinond Bloch. Cette lettre est écrite dans le style le plus grossier, le plus bassement ordurier, le plus cynique. Elle est l'expression fidèle de l'âme de Guyot de même au.ssi, les termes indignes avec lesquels il a parlé de sa .victime, après la crime.

Ici, un portrait de Marie-Louise dont on ne saurait dire s'il est plastique, mais qui est certainement agréable. M" Edmond Bloch. Pourquoi Guyot a.t-il tué ? Je ne le sais pas. Je n'ai pas à le chercher. Mais plusieurs hypothèses sont permises. étant donné la situation morale et matérielle dans laquelle Guyot se trouvait le 13 août.

Celle qui paraît avoir la préférence de J'avoeatëide.! la partie civile, c'est l'hypothèse id'un (projet -de -mariage de Guyot avec son ancienne belle-sœur, mariage qui devait lui permettre de refaire sa situation. Or, M° Bloch croit trouver pendant les mois qui ont précedé le crime les présomptions que Guyot avait fait à Malou des promesses de mariage. Malou était devenue ainsi un obstacle que la mort seule pouvait lever. Je vous demande justioe, déclare Me Edmond Bloch dans une brève péroraison, au nom de la mère. Guyot est un monstre. Il ne mérite aucune pitié. Une question subsidiaire. Violents tumultes

M" Maurice Garçon dépose alors des conclusions par lesquelles il demande à la cour de poser ;iu iury la question subsidiaire de coups et blessures. M. l'avocat général Miihac s'oppose à leur admission.

Il résulte des débats, dit-il, que Guyot a assassiné.

L'audience est suspendue au milieu d'une vive agitation et la cour sa retire pour délibérer.

C'est alors un indescriptible tumulte, bientôt accru lorsque M le conseiller Sugier s'aperçoit que le ministère public ayant demandé ie rejet des conclusions, l'accusé n'a pas été invité à répondre.

L'instant d'après, pour réparer cette omission qui peut être un cas de cassation, la cour rentré en séance. M" Garçon appuie ses conclusions de quelques brèves paroles. Le rite judiciaire ayant été ainsi satisfait, la cour se retire alors de nouveau pour délibérer.

Elle revient au hout de quelques mi.nutes et décide le rejet des conclusions, attendu que les débats n'ont pas modifié les éléments de l'accusation, tels qu'ils résultent de l'instiruction.

LE RÉQUISITOIRE

M. le substitut Milhac, dans un exorde simple mais loyal, demande aux jurés de ne, pas s'arrêter dans leur détermination à ce qu'ils pourraient avoir lu ou entendu avant l'audience.

Moi-même, dit-il, qu'un hasard a commis la tâche de requérir, je ne retiendrai rien qui n'ait été discuté au cours de ces audiences.

Le ministère public examine la mort tragique des deux épouses de Guyot. Il s'attache à relever les singularités des deux suicides, avec des interrogations suggestives qûi ne vont pas au delà d'une suggestion de soupçons.

Pour le représentant du ministère public, la préméditation n'est pas douteuse. Guyot avait réglé par avance tous les actes du crime. S'il a menti dans le récit qu'il a fait, c'est qu'il a eu souci de masquer la préméditation. Mais son mensonge s'est effondré devant les constatations des médecins et les témoigna- ges portés à l'audience.

Le mobile du crime ? Il faut le chercher surtout dans le projet de remariage de Guyot.

L'heure du châtiment a sonné pour Guyot. C'est le glas d'une existence vide et malfaisante

M. le substitut Milhac explique ensuite le jeu des questions qui seront posées aux jurés. Retenons seulement de cet exposé que si Guyot est déclaré non coupable d'assassinat, mais seulement de meurtre avec la circonstance aâgra-

vante d'incendie volontaire, c'est encore la mort.

M. Milhac termine'.

Guyot est un assassin. Vous avez joué votre dernière carte sur la tête de MarieLouise Beulaguet. Vous avez perdu, l-'heure de payer est venue.

LA DÉFENSE

Dès* ses premières paroles, Me Maurice Garçon proteste contre ce qu'il appelle « l'atmosphère de soupçon qui a passé dans le réquisitoire du ministère public » relativement à la mort des deux femmes de Guyot.

Il n'y a rien contre Guyot dans ces deux morts, dit-il, et c'est une chose abominable d'avoir éveiLlé ici ces fantômes. Le défenseur parlera à son tour de Mlle Beulaguet. Mais qui s'étonnera qu'il la représente sous des traits tout différents de ceux qui avaient séduit l'avocat de la partie civile et le ministère public, après avoir promis de n'en parler que fort peu ? M0 Garçon en parle assez pour que Malou apparaisse comme une jeune femme capricieuse et facile.

M° Maurice Garçon. Ah le bon pay-, san qu'était Guyot. A l'heure où le franc baissait sinistrement, lui, confiant dans la terre, confiant dans la vraie richesse du pays, il spéculait à la Bourse du commerce sur la hausse du blé. Et c'est là qu'il consommait sa ruine l'heureuse explication pour ce jury de la Brie dans lequel domine l'élément paysan (Exclamations.) Voici que s'amorce maintenant l'explication du drame. Les scènes étaient fréquentes, oui, et les lettres de tendresses que l'on a retrouvées ne les rendent pas invraisemblables. Une, scène, c'est un orage qui passe. Marie-Louise aimait-elle boire ?

Je ne dis pas qu'elle s'enivrait, déclare l'avocat, mais elle avait souvent cette petite pointe d'alcool qui procure l'énervement.

Et le défenseur tire argument d'un petit carnet de dépenses tenu par Malou et sur lequel revient assez fréquemment la mention apéritif.

II ne reste plus qu'à faire le récit de la journée du 13 août on est préparé à la querelle qui doit déchaîner le drame. C'est un récit bousculé, avec l'allure rapide d'une discussion, présenté dans la forme dialogues.

Ce que Guyot a fait après le crime? Ça n'a pas d'importance La crime était alors accompli. Guyot est affolé? Oui, affolé. Il jette une allumette enflammée et il s'enfuit. Celui-là un incendiaire ? Non

Enfin, un dernier effort pour apitoyer les jurés, une émouvante péroraison. Les applaudissements éclatent. Guyot pleure. A-t-il quelque chose à ajouter? Je jure, déclare-t-il, que je n'ai pas voulu donner la mort.

Et le président donne lecture aux jurés des questions auxquelles ils auront à répondre. Il est 17 h. 25.

VERDICT IMPITOYABLE

A 18 h. 55, le. iury, après une délibération qui a duré exactement 1 heure 10 minutes, revient dans la sallo d'audience ayant répondu « oui » aux quatre questions qui lui étaient posées. C'est la peine de mort.

M0 Maurice 'Garçon ̃ qui' ;èst"ëxtrêmement ému et atterré par ce verdict, qu'il qualifie de terrible, se lève alors et déclare qu'à l'instant même un de ses collaborateurs vient de recevoir un coup de téléphone d'une dame, Mme Vallenveux, demeurant à Paris, 110, rue de Provence. Cette dame a déclaré par té- léphone qu'elle vient de lire les journaux et qu'elle croit devoir apporter son témoignage.

LA PEINE DE MORT

Quoi qu'il en soit, la cour se retire pour délibérer, après que le président a demandé à Guyot s'il avait quelque chose à dire sur l'application de la peine

Malgré l'évidence, Guyot s'en tient à un système de défense insoutenable, à une version contredite avec une certitude confirmée par les faits.

Non répond l'accusé avec fermeté, quoiqu'il ait les yeux rougis de pleurs. La cour fait bientôt sa rentrée et prononce contre Guyot la peme de mort. En entendant lecture de l'article ü Tout condamné à mort aura la tête tranchée Guyot ne bronche pas. Il demeure impassible, la tête appuyée sur sa main droite. Il ne bronche pas davantage lorsque le président ordonne que l'exécution aura lieu sur une place publique de Melun.

Mme Beulaguet, mère de la victime, qui demandait 100,000 francs de dommages et intérêts, s en voit octroyer 50,000.

Intérim

A travers la Presse Le parti de l'étranger

Dans le Figaro d'hier M. François Coty, sous le titre qu'on vient de lire, démontre avec la dernière évidence que dans le Parlement français s'est constitué un a Parti de l'étranger » et il analyse les différentes étapes par lesquelles s'est opérée cette œuvre de trahison Première étape destruction de deux à trois millions de mâles adultes, les plus sains, les plus robustes, les plus capables de maintenir la vraie France. On se rappelle que, pendant la grande guerre, les victimes furent désignées par un métèque de Const.antinople, doublement ennemi.

Deuxième étape introduction en France des éléments dangereux en grandies masses naturalisations à raison de cent mille têtes par .an, sans garanties morales, sans examen médical. Nous prenons le rebut des autres pays, qui se défendent contre les contagions physiques et contre les contagions anarchistes. Sous prétexte de régénérer le peuple qu'on a saigné à blanc, on lui infuse un sang vicié. Un de nos confrères décrivait l'autre jour ces pays du nord de la France où, plus que la langue française, on entend parler maintenant l'allemand, la yiddish, lé polonais, le serbe, le tchèque, le bulgare, l'espagnol et l'arabe où pullulent les colporteurs juifs importés de Hongrie, de Roumanie, de Russie soviétique, exerçant des métiers fictifs, vivant de ressources mystérieuses, et chargés de besognes redoutables.

Troisième étape camouflage des intrus par falsification générale et légale de leurs états civils. On a implanté, on va implanter à raison de cent mille par an, des gens dont on ne veut pas ou dont on ne peut pas avouer les origines, les

antécédents, les noms trop suggestifs. Les Français ne devraient-ils pas, au cobtraire, avoir tous les moyens de se renseigner sur les nouveaux frères qu'on introduit dans la maison, et de juger s'ils sont dignes de s'agréger à la famille français© ?

Parallèlement à ces opérations sur la structure ethnique du pays, s'accomplissent des opérations complémentaires sur les choses (destruction systématique des monuments qui évoquent la grandeur française), et dans le domaine des idées (corruption systématique de la morale, du jugement, du goût français).

La discussion sur le régime électoral a été l'occasion d'une autre manœuvre qui devrait éclairer nos compatriotes.

On a fait voter par la Chambre que l,es étrangers non naturalisés compteraient comme les Français authentiques et comme les néo-Français ou pseudo-Français pour déterminer le nombre des mandats légis- o latifs.

Donc, en France, désormais, un étranger vaut un Français. L'étranger, qui n'a pas le droit de voter, pèse dans l'arithmétique électorale autant que le Français qui s'abstient ou que Je Français qui vote avec la minorité.

Il y a parmi nous trois millions d'étrangers dans certains départements, cent, deux cent, trois cent mille étrangers d'un seul bloc. Ces agglomérations vont serovir de prétexte à l'accroissement de la cohue parlementaire, que tout le monde voudrait diminuer.

Nous verrons des députés qui n'auraient pas eu de siège si leur arrondissement n'était pas envahi par l'étranger, mais qui auront un siège à cause des envahisseurs. Elus en apparence par une poignée de citoyens français, ils seront en réalité les déput.és de l'invasion.

Cette quatrième étape, que la majorité parlementaire a franchie sous la cravaclie des internationalistes, rapproche encore le Parti de l'étranger du but que ses maîtres lui assignent la dissolution de la nation française.

M. François Coty note les contradictions du gouvernement, se déclarant un. jour désarmé par l'insuffisance des lois et annonçant le lendemain qu'il n'en demanderait pas de nouvelles.

Et il conclut ainsi

« A qui doit appartenir la France ? Nous disons à la race qui l'a faite, au peuple français. Voilà tout. Rien de plus honnête, de plus légitime. »

Petites Informations Amitié Franco-Américaine

Du paquebot Caronia qui doit arriver au Havre demain dimanche débarqueront quarante-cinq étudiants des EtatsUnis qui viennent en France pour une période d'études d'un an sous la direction de l'Université de Delaware dont les cours existent en France depuis 1923. Cette période d'études est agrémentée d'excursions et de voyages dans toute la France et permet à ces étudiants, logés individuellement dans des familles françaises, d'apprendre à connaître davantage la vie familiale et la vie publique en France.

FAITS DIVERS la'assassinaf de la jeune Carmen Junka Kures a comparu à nouveau, isderf après-midi, devant '1\1. Bossu,' juge d'instruction, assisté de M0 Henry Canet. Invité à s'expliquer sur l'assassinat de la jeune Carmen Burniaux, elle a déclaré Je ne répondrai pas parce que je suis certaine d'avoir tort et qu'on ne me croira pas.

Puis, elle a avoué qu'elle avait émis un chèque sans provisom pour payer une chambre à coucher qu'elle avait achetée. Le juge a communiqué au Parquet le dossier visant Junka, Kures en Ce qui concerne l'interdiction de séjour et l'expulsion dont elle a été l'objet.

Elle comparaîtra, dans quinze jours, devant le tribunal correctionnel.

bes cambrioleurs ne chôment paé Des malfaiteurs ont pénétré par effractin, la nuit dernière, dans un appartement,. 83, avenue Malakoff, occupé par Mme de Campo.

Cette dernière, .qui est actuellement en villégiature, a été prévenue immédiatement. On attend son retour pour être fixé sur le montant du vol.

Side-car famponné par une auto Côte de, Picardie, à Versailles, un side.car appartenant à M. Duvernois, demeu- rant à Paris, rue de l'Ecluse et dans-lequel avaient pris placè Mlle Joséphine Bourbigot, 81, boulevard de Clich- et M Charles Roche, carrossier, 133, rue Marc.det, a été tamponné par une automobile que conduisit Mr Cochet, de Gennevi.Uiers. Dans le choc, Mlle Bourbiwt fut grièvement blessée et dut être transportée à l'hôpital de Versailles où elle succomba peu après. M. Roche, blessé aux-jambes, après avoir reçu des soins à l'hôpital, a pu regagner son domicile.

A. Magne

EN PROVINCE

'Disparition d'un collier de perles Ccaeia., A Cabourg, une parisienne en villégiature avait placé un collier d'une valeur de 60.000 francs sous son traversin et était partie faire des courses. Lorsqu'elle revint son lit était fait mais le eollier aussi.

La femme de chambre a déclaré n'avoir rien vu mais avoir secoué les draps par la fenêtre. Le collier s.?ra sans doute tombé sur la voie publique. (flânas.)

Les accidents de la circulation Perpignan. Cette nuit, M. Louis Llop, âge de quarante-sept ans, entrepreneur de spectacles cinématographiques, venait de donner une représentation et regagnait son domicile à Latour-de-rrance en automobile, en compagnie de sa'femme, Mme Marie Llop, âgée de quarante-sept ans, d'une jeune fille, Mlle Dolorès Vila, âgée de dix-sept ans et de M. Emmanuel Garés. L'automobile traversait un faubourg de Perpignan lorsque, par suite de l'éclatement d'un pneu d'une roue avant, la voiture fit une embardée et alla heurter Je pylône d'une ligne atérienne de tramways électriques, où elle s'écrasa.

Mme Llop qui eut la tête coincée entre le pylône et le dossier de la voiture fut t"éo sur le coup. Son mari n'a reçu que des blessures insignifiantes, mais les deux autrès voyageurs, assez sérieusement atteints, ont dû être hospitalisés.

Nous rappelons à nos Abonnés rue toute demande de changement d'adresse doit être accompagnée de la somme de 1 franc en timbres-poste pour frais de réimpression


Un livre du plus haut intérêt et de la plus grande valeur va paraître, cette semaine, chez Marcelle Lesage, consacré à la légion .étrangère. Il est du commandant Pechkoff, grand blessé de la guerre, blessé de mouveau durant la campagne riffaine, dans laquelle il a joué un rôle actif et glorieux. Ce livre rend'justice à la légion étrangère, arme magnifique et calomniée, confondue trop souvent est volontairement parfois avec les bataillons d'Afrique. En lisant le volume du commandant Pechkoff, on se iconvainora que la légion n'est pas un refuge de criminels, comme l'insinuent ses détracteurs, mais une troupe d'élite, composée d'hommes qui viennent dépensier sur aes confins du désert et sous le drapeau français ce trop-plein de force et d'énergie que notre société ne sait plus employer, dans le cadre restreint de la démocratie. L'été de 1925 me trouva à l'hôpital militaire de Rabat, où j'attendais la guérison d'une blessure au pied gauche reçue en combattant les Riffains.

J'eus le loisir de songer et d'évoquer les années de mon service au Maroc dans la légion étrangère.

Je pansai alors uue j'avais un devoir vis-à-vis de ces hommes dont le sort avait été. le mien pendant plusieurs années et dont je venais de quitter les ranges. Je dois un hommage à ces obscurs soldats de fortune, à ces travailleurs nomades qui, sous la torride chaleur d'Afrique, accomplissent des besognes innombrables et dures. ils auraient le droit de dire, comme les Romains « Nous marchons et la route nous suit », car, là où il n'existait que des pistes à peine tracées dans la montagne, ils ont établi, entre deux combats, les chemins qui ou,yrent à l'indigène son propre pays. Touijours guerriers, mais tour à tour mineurs, terrassiers, maçons, charpentiers, ils sont les pionniers dont le travail et tes sacrifices ont permis à d'autres hommes de vivre heureux et paisibles dans cette lointaine contrée. C'est à l'abri des postes qu'ils ont construits et où ils veillent que la civilisation s'est développée au Maroc.

Ils sont simples et ils sont modestes, «dans la légion étrangère. Ils ne demandent pas qu'on récompense leurs services. Ils ne cherchent pas la gloire. Mais leur enthousiasme, leurs efforts magnifiques, le grand coeur 'qu'ils mettant dans tout ce qu'ils dont ne peuvent rester sans témoignage de la part de ceux qui les font vus à l'oeuvre. Les légionnaires ne pensent pas qu'ils sacrifient leur vie en héros. Ils ne se prennent pas pour des martyrs. Ils vont de l'avant et, s'ils meu- rent, ils meurent avec joie.

Les tombes où gisent les corps de ces héros obscurs sont perdues au milieu du désert ou^en pleine montagne.. Parfois, les noms ont disparu 'des croix de bois. (La soleil et lé vent les ont emportés. Personne ne saura aüels étaient les hommes qui gisent là et personne ne se penchera sur ces tombes.

Je n'oublierai jamais un légionnaire (le ma compagnie, pas une personnalité extraordinaire, pas une figure marquante, simplement un homme parmi des milliers d'autres. C'était un grand et gras Allemand, peut-être un Autrichien. Je ne sais au juste. Il s'appelait iHerman. Je le vis gisant sur le bord du chemin qui menait aux positions assié-

EJiTHETIEflS

1 MTTÉÈtfllRES Pierre Lhande LE CHRIST DANS LA BANLIEUE. Pion, éditeur.

Voici un livre capital. Il faut l'emporter avec soi, loin de Paris, le lire et -1© méditer dans la solitude. Il est troublant comme un roman de Francis Carco. Il est ehaltant comme 7a vie de Bayard. Il ,est aussi moderne qu'un récit de MacOirlan et l'intérêt en est éternel, comme l'émotion qui se dégage de la vie des saints. Son auteur est un Père Jésuite, doué d'un véritable talent d'écrivain et d'un zèle apostolique plus magni,fique encore. C'est l'histoire d'une des plus grandes fautes, d'une des défaillances les plus graves de la société contemporaine, et celle de quelques héros dont l'âme sublime se voue au 1 achat de cette coupable erreuflv L'enjeu de la partie tragique à laquelle nous assistons n'est rien moins l'existence même de la civilisation, c'est-à-dire de tout ce qui nous est nécessaire ou utile pour vivre, de l'ensemble des conditions auxquelles nous a façonnés l'histoire et sans lesquelles la vie cours paraîtr'ait impossible.

On a dit que la civilisation n'est sentie qua lorsqu'elle fléchit. Le Père Lhande nous montre un des fléchissements les plus redoutables qu'elle ait subis en notre époque et dans notre pays. Mais il nous fait voir à la fois les conditions du relè° vement et les prémisses mêmes de ce relèvement. Comme aime à dire M. Bourget, il y a dans ce livre une pathologie et une thérapeutique.

Les romans de M. Francis Carco ont exercé une prise si forts sur notre imagination et sur notre sensibilité parce qu'ils nous onb plus ou moins révélé l'existence, autour de notre société raffinée, policée, cultivée, d'un peuple ses instincts, plus voisin de l'être primitif de l'homme des cavernes que d'un Parisien façonné au monde d'aujourd'hui ou que d'un bourgeois du vingtième siècle attentif aux convenances et soumis aux règles de la civilité. Le lecteur de Jésus-la-Caille, de L'Equipe, de L'Homme traqué ou des Innocents a frémi un instant de se sentir mystérieusement encerclé par cette humanité retombée à je ne sais quelle bizarre sauvagerie et se comportant dans les rues de Montmartre ou de Belleville comme un Indien Sioux sur le sentier de la guerre. Il y a dans tous ces livres une odeur de fauve qui vous prend à la gorge et qu'on n'oublie pas. M. Carco nous a fait sentir bien plus réellement que Zola là bête humaine ».

gées. Les hommes s'élançaient à l'attaque. Je m'arrêtai auprès de lui. Il avait été touché deux fois. Son ventre était presque ouvert et ses intestins s'échappaient. Plongeant ses yeux dans, les miens, il dit

Etes-vous eontent de moi ?

Et Babin, le vieux clairon A notre départ pour le Riff, Babin ne fut pas déclaré « bon pour la campagne ». Mais, monsieur le major, vous n'y pensez pas. Vous plaisantez. Que voulez-vous dire? Moi tc inapte », parce que je suis vieux?. Est-ce pour cela? Ou parce que j'ai été blessé trois fois ? Ou parce que j'ai eu la diarrhée pendant ces deux dernières semaines ?. Non, réellement, pourquoi ?.

» Je vous demande pardon, monsieur le major, mais qu'est-ce qu'il y a ? Je ne peux pas rester ici pendant que tout le monde s'en va. Pourquoi ? Je suis un vieux de la vieille.

» Le plus vieux de toute la légion. Clairon des plus fameux officiers de la légion, dans les meilleures compagnies de la légion, depuis dix-sepi ans.. Je resterais ici à la caserne. ici dans le désert avec un tas de fainéants qui devraient rougir de s'appeler légionnaires. Oh non, monsieur le major, vous ne pouvez pas me faire cela. Faire cela au vieux Babin. »

• La docteur était fatigué et irrité et l'infirmier, jeune Autrichien, qui l'aidait, n'écoutait point Babin. Peut-être même ne pouvaient-ils pas comprendre pourquoi ce vieil homme insistait tant pour être mis sur la liste des « aptes pour la campagne du Maroc ». Il le congédia et appela le suivant.

Le vieux clairon resta un moment, vit que personne ne s'occupait de lui et, debout, rageur

Dieu, bon Dieu, dit-il, la légion. « Aptes », « inaptes ». Sacrebleu 1. Je vais me plaindre

Il mit son képi, rassembla, salua et, tournant sur ses talons réglementairement, il gagna la porte.

Les jeunes légionnaires se moquèrent da lui. Il s'arrêta et, les regardant, grommela

Un tas de'blancs-becs et de jouvenceaux. Un tas de moukères et de vieilles femmes. C'est ça, les légionnaiIl se précipita au bureau, se présenta au sergent-major et demanda à me voir. Assis dans une pièce voisine, j'avais entendu et je lui dis d'entrer.

Babin entra, la poitrine en avant Il était court, avec de larges épaules son visage, brûlé par le soleil, était coupé de rides et de cicatrices longues et larges. Quelle carte, géograph ique,, sa figure 1 Quelle histoire écrite sur son visage Queue infinité ./d'ayentures Rassemblant ses > -talons, db saluait resta au garde-à-vous.

Repos, dis-je qu'y a-t-il ?

Oh I s'exclama-'c-il, il y a quelque chose qui ne va pas, monsieur ils déclarent que je suis inapte pour la campagne, que je ne peux pas partir avec vous, moi, le clairon L..

Le clairon était suspendu à sa ceinture par une cordelière tricolore.

Moi, le clairon, contmua-t-il, rester avec ce tas de fainéants, de bons à rien 1

C'est dans la milieu où se recrutent les héros de M. Francis Carco que le Père Lhande nous conduit c'est la pathétique indigence de ces âmes de parias qu'il nous expose.

Sortez avec lui de Paris par une de ces portes qui n'ouvrent ni sur le bois de Boulogne ni sur le bois de Vincennes, et tout de suite vous vous trouverez dans une sorte de brousse qui rappelle aux Africains les alentours du vieux Dakar ou les ports en construction de la côte occidentale. D'un moutonnement de cahutes sordides, pressées les unes contre les autres, émergent quelques arbres étiques. Dans ces gourbis faits à la diable, avec un ramassis de boîtes et de bidons aplatis, de vieilles tfiles ondulées, de volets cloués et qui se couvrent, par on ne sait quel phénomène de mimétisme, de la grisaille des terrains vagues, vit mystérieusement une population hétéroclite, toujours sur le qui-vive, dans la crainte de la police et dans la peur du voisin. Tous ces outlaws se savent également capables des plus mauvais coups. Ils se cachent. Ils se,, terrent. C'est, dit le Père Lhande, le royaume du silence. Les enfants eux-mêmes, qui pullulent, rient, se vautrent errent, rapinent, mais se taisent. On n'entend pas- le bruit de leurs ébats. Seulement, s'il vous arrive de guetter par l'interstice des planches ou de vous hausser par-dessus les clôtures, vous les apercevez dans les cours parmi les débris de ferrailles, les tas d'ordures, les amas de caisses. S'ils vous ont aperçu, ils viennent en curieux sur le chemin sans timidité, comme sans déférence. Il en sort de partout, de dessous les voitures de derrière les meules. Ils passent leurs têtes curieuses entre les claies des palissades. Ils sont d'une malpropreté tranquille, avec des recherches d'élégance imprévue. Une grande fille de seize ans, le visage tout crasseux, porte une chaîne d'or. Un marmot à moitié nu est coiffé d'une magnifique casquette écarlate de piqueur. Toute la défroque des boites à ordures retrouve là une dernière splendeur. La population adulte est plus difficile à saisir. « Le soir, écrit le Père Lhande, quand on peut espéner que les poubelles sont déjà sur le trottoir, hommes et femmes désertent la zone. Une invasion d'êtres déguenillés, sordides, filtrant par les grandes etles petites portes, le long des remparts, pénétra dans Paris. » C'est, toute la nuit, une quête minutieuse, une indicible exploration de toutes les ordures ménagères, de tous les détritus de la grande cité. Dès l'aube a lieu le triage de la récolte, la remise des « stocks » aux entrepôts de « gros ». Le jour, ces gens dorment ou se blottissent dans leur bauge, à la manière des grands animaux, habitués à chasser la nuit et à se réfugier aux premiers rayons de soleil sous les halliers.

Pas plus de vie spirituelle, pas plus de vie morale chez les uns que chez les autres. Pas plus de sociabilité. Les mêmes promiscuités.: Leg mêmes aocoujgle-

Il y a quelque chose qui ne va plus à la légion. Pourquoi, iadis, ne demandait-on jamais au légionnaire s'il était trop malade pour marcher ou non? Il marchait ou il crevait. Il était blessé. Oui. Il tombait malade pendant une campagne. Il tombait mort de fatigue. Oui, mais quand il était mort seulement, on le relevait de son service. Mais il gagnait bien sa mort, le légionnaire. » Maintenant, il y a des « aptes », des « inaptes » pour faire la campagne. Ils sont trop faibles. trop malades, les ché- ris. Je mourrais plutôt que de vivre pour voir une telle honte. »

Le vieil homme tremblait il serrait les dents et grommelait.

Je me levai de mon fauteuil

Venez ici, mon vieux, plus près de moi. Venez ici. Vous me connaissez, n'est-ce pas ? Je vous dis « Vous viendrez avec moi. »

Depuis ce jour, on vit fréquemment Babin au poste téléphonique. Il voulait être le premier à apprendre que les ordres étaient arrivés. Il voulait être le premier à sonner l'alerte, le rassemblement général, le grand appel pour partir dans l'inconnu.

Zinovi Pechkoff

Petites Plages Petites vies, petits bonheurs, petites bourses, petites plages, il sied, à cette époque opportune, de vous célébrer; Presque toujours, les habitués des petites plages sont gens de petites villes. L'hiver durant, dans les proches sous-préfectures, ces dames que réunissaient, en leurs salons, les œuvres de bienfaisance n'ont cessé de célébrer les mérites de Vernouville à l'heure de la camomille « Venez donc, chère amie on est entre soi, vous verrez, et comme chez soi. Il n'y a pas besoin de s'habiller. Du reste, s'il faut s'habiller et faire du tralala, ce n'est plus un repos, n'est-ce pas ? Et puis, Vernouville est si commode pour les provisions 1 » ces favorables propos, les maris les ont confirmés chez la buraliste et au Cn fé de l'Aigle d'or. Chacun est décidé on ne se quittera pas nul fonctionnaire, nul rentier ne manquera à l'appel. Vernouville, le temps des vacances, sera sous-préfecture.

Sitôt arrivés, les uns et les autres se sentent à l'aise. Sans doute la plage minuscule, vaseuse et caillouteuse, est presque impraticable, et il n'y a non plus aucun arbre, ni une promenade possible dans les environs. Mais les cabines sagement alignées, mais les villas bien en ordre le long, tout le long de la digue, comme jouets de Nuremberg sortis de leurs boîtes, mais la digue elle-même, où déambuler et reprendre la discussion politique interrompue la veille, sur le cours, tant de sagesse enfin et d'équilibre dans l'économie de ce plan prévu, n'est-ce pas justement ce qu'il faut pour nie pas se sentir trop dépaysé loin de 'la. sous-préfecture, et '.pour ne pas changer habitudes,» ce qui importe d'abord, n'est-il pas vrai ? Et l'on n'y change rien, en effet. Les chaussures troquées contre d.es espadrilles et le faux col enlevé, ces messieurs, en alpaga, ont tôt fait de choisir A la Pêche miraculeuse au lieu du Café d.e l'Aigle d'or, et de s'y retrouver deux fois le jour, afin de discuter des in:té Têts de la France et de jouer à la manille aux enchères, cependant que, délestées de leur corset, ces dames vaquent aux provisions et comparent, en des colloques animés, les prix de la nourriture urbaine et de la nourriture marine. « Au moins, ma

ments. Les mêmes appétits tour à tour déchaînés ou réfrénés par la crainte du plus fort.

Rivarol a dit un jour « Les peuples les plus civilisés sont aussi voisines de la barbarie que le fer le plus poli l'est de la rouille. Les peuples, comme les métaux, n'ont de brillant que leur surface. » Et plus tard, le duc de Broglie, dans ses Mémoires « On est toujours près, dans la société la plus civilisée, de retomber d'un saut dans la pire barbarie. »

Le spectacle de la zone semble fait pour illustrer cette triste vérité.

En oes dernières années, poursuit le Père Lhande, la hausse des loyers dans les faubourgs parisiens a eu pour effet de rejeter vers la zone toute une popwlation qui vivait jusque-là en ville dans les mansardes hautes. La réplique est perpétuelle quand on interroge ces pauvres gens

On habitait un sixième étage dans le quinzième. On avait quatre enfants. C'était trop. On ne voulait pas de nous. On augmentait toujours. Il fallait partir. On ne savait où aller. Alors, une amie qui était à la zone a dit comme ça « Venez, y a » d'la place. Vous établirez quelque chose. 1) On est venu et on a construit ça. » Ça, c'est une baraque en caisses branlantes recouvertes de vieux carton goudronné. Pour dissimuler cette misère, des haricots montants et des pois de senteur escaladent un réseau de ficelles, depuis le sol jusqu'au toit L'intérieur est sombre et sinistre. Des loques humides recouvrent le sol nu. Les fentes des murs de bois sont aveuglées vaille que vaille avec des boites de conserves aplaties et clouées.

Et ils sont venus en si grand nombre, les pauvres gens sans feu ni lieu, que la zone bientôt a été débordée. La vague de misère s'est rapidement étendue. Elle .a gagné les anciennes paroisses, les vieux villages de la. région parisienne. Elle en a transformé la vie. Tel ce fameux Bobigny, dont le nom est devenu le symbole de tout ce qui est « révolution », « grand soir » et bolchevisme. Bobigny était, il y a vingt-c:nq ans, un village paisible de cultivateurs et de maralchers approvisionnant chaque matin de légumes les halles de Paris. Son aspect matériel n'a guère changé. Mais, tout autour de ses champs maraîchers, les cernant chaque jour de plus près, voici des chapelets de'ma.isonnettes neuves qui s',allongent à l'infini. C'est l'invasion. Les abords immédiats de Paris, Pré Saint Gervais, Pantin, Aubervilliers, submergés, déversent le trop-plein que la capitale dégorge sur les lotissements de Bobigny. Des milliers de pauvres hères, d'indésirables, des Turcs, des Serbes, des Tchécoslovaques, des Arabes, mélangés à des ouvriers, des cheminots, des petits employés, s'abattent sur ces glèbes jadis fertiles. La marée humaine ne cesse de déferler.. Rien n'a été prévu pour endiguer ce flot. Rien n'a été organisé pour assurer la viabilité, l'éclairage, l'hygiène de. cette immense

chère, ici, on mange du poisson frais; un vrai régal. »

Et tous, à la même heure, ces dames molles sous la camisole, ces messieurs en bras de chemise, mangent du poisson frais dans leurs villas respectives et identiques. Dans leurs cabines identiques et respectives, avec mêmes propos et mêmes journaux pour ces messieurs, mêmes ouvrages et mêmes bavardages pour ces dames, ils passent de somnolents après-midi. Mme Falempin a tort de se baigner en maillot collant, comme une créature. Déjà, sa réputation n'était pas intacte. Ce fait nouveau prouve rue, décidément, il n'y a pas de fumée sans feu. En vain, Mlle Lesparre a-t-elle choisi un costume trop large. Sa feinte pudeur n'empêche pas de s'apercevoir qu'elle est maigre, quand elle sort de l'eau. Ah elle ne trouvera pas aisément un parti. Cette fille est arrivée mais oui, la maîtresse du fils Gérard, des tissus et confections. Il a beau être riche, quelle audace Il oublie donc que Ve;rnouville est une plage de famille Dolents et indolents, dans la torpeur de la lourde digestion, ils aiguisent leurs haines. Là-bas, sous la coupe du resplendissant azur, la mer écaillée d'écume invite aux songes infinis, et son vaste murmure conseille le silence. Mais quoi,. l'heure du bain passée, que sert-il de s'occuper de la mer ? On laisse cela au petit Planturel, qui publie des vers dans YEclaireur des républicains, et qui ne fera jamais rien.

Le soir, enfin, chacun s'éveille de cette torpeur. Vernouville n'est pas un trou, et n'allez pas croire, s'il vous plaît, que les distractions y manquent. Grâce à Dieu, aucun casino, jusqu'à présent, n'expose les baigneurs aux périls du baccara et des petits chevaux, mais n'existe-t-il pas dix manières de se récréer qui sont honnêtes, saines et comme il faut, selon les termes de Mlle Angoulevin, qui possède la plus belle villa de la plage et qui a contribué au développement de Vernouville ? Ces dix manières existent, et diurnes, et nocturnes. Le jour, on a l'arrivée des journaux de Paris, guettée une heure à l'avance les étalages des deux bazars, Au Petit Paradis et Aux Dédices de l'Age d'or, où- chandails, maillots et filets portent double prix mais ont un indiscutable caractère d'authenticité marine et voici, en outre, la vitrine du photographe, où grouille, sur cartes-postales-souveniirs, une humanité hilare et gesticulante, au sortir de l'onde et voilà la pâtisserie où, le sourire confit de toutes les confiseries qui l'entourent, la dame de céans débite les spécialités locales directement importées de Paris. Misérables et incertaines délices, si on les compare aux tournées hebdomadaires de cabots affamés, et surtout à vos leçons de danse, ô Alexandre, dont le glabre visage et l'irréprochable veston, à la porte de l'hbtel Beau-Séjour, ajoutent encore à sa juste renommée, et qui garantissez des « résultats, certains », moyennant dix cachets. Hélas 1 sur ces rivages que de ravages vous aurez accomplis, et de combien de vierges promises au plus sage destin aurez-vous été l'unique roman parmi celles qui, le soir venu, 6e guindent selon vos principes, avec les touchantes petites robes faites à la maison, dans ? salon de l'hôtel Beau-Séjour (un franc d'entrée, consommation coinprise)! Et, frissonantes, du premier trouble, elles regagnent la;' villa, tandis"que leur père se décide à regarder le ciel pour annoncer, prophétique, le .temps du lendemain.

La sous-préfecture a reconquis ses habitants, mais, sur la cheminée de chaque salon, on voit maintenant un groupe en terre cufte L'Espoir du Pêcheur, ou Ev détresse, ou La Tempête. L'année prochaine, bien sûr, on retournera à Vernouville. Petites vies petits bonheurs, petites bourses, petites plages. A. de Bersaucourt

agglomération. Nul lieu de réunion. Pas une promenade Pas-un théâtre, pas un cinématographe Une seule ressource le bistro Qu'y f,aire, sinon y exhaler son mécontentement, y fulminer d'âpres revendications ?

Les Comités, dit le Père Lhande, tiennent leurs séanoes dans de misérables Mcociues à la lueur rouge du pétrole. On palabre. On écoute les beaux parleurs. C'est là qu'un Clamamus s'est fait en peu de temps une popularité. Petit commis de banque, à peine plus instruit que son public de terrassiers, il a pu faire aisément figure de surhomme. Le voici maire de Bobigny et député.

Et voici, le communisme installé dans le pays. Les bolchevistes y ouvrent la fameuse école léniniste.

Ce qui se passe à Bobigny se passe également au Bourget, à la Courneuve, à Drancy, à Ivry, au Karemlin-Bicêtre, à Vanves, à Billancourt, à Suresnes. à Puteaux, à Clichy, à Saint-Ouen, à Gennevilliers, tout au long de la ceinture rouge de Paris.

Il n'y a pas de société qui n'ait ses déchets. Le gaspillage est dans les lois de la nature. Elle agit à la façon d'un ouvrier qui gâché largement sa matière et la dépense avec profusion. « Quelle déperdition, disait Renan, jusque dans le pollen des fleurs » Et il ajoutait « Toute la nature trahit le mépris de l'individu. L'éclat d'une capitals sort d'un vaste fumier provincial. où des millions d'hommes mènent une vie obscure pour faire éclore quelques brillants papillons qui viennent se brûler à la lumière. Il faut au moins, dans nos lourdes races modernes, le drainage de trente ou quarante millions d'hommes pour produire un grand poète, un génie de premier ordre. Le ;,rénie résulte d'une portion' d'humanité brassée, mise au pressoir, épurée, distillée, concentrée. » Et non seulement le génie, mais tous les épanouissements, quels qu'ils soient, de la civilisation C'est une de ces dures vérités, sur lesquelles il n'y a pas à fermer les yeux. Seulement, les grandes civilisations et, en, particulier, la civilisation chrétienne se sont toujours préoccupées du sort de ces ,déchets humains. Dans l'antiquité paienne même, l'esclave n'était pas un paria. Le Christ a ouvert aux humbles le royaume des cieux. Notre société matérialiste a multiplié les déchets sam se soucier de ce qu'il adviendrait de cette « vague humanité Le progrès, devant lequel se prosternent tant de primaires, a créé une barbarie d'une espèce particulière plus redoutable pour la civilisation que les Huns qui la pouvaient rajeunir il a mis au monde « ces barbares vieux et plus usés que nous » dont parlait encore Renan. Notro République démocratique n'a rien fait, même au point de vue matériel, pour ces disgraciés de la vie. Ayep plus d'insouciance encore,

POEMES

Notre distingué collaborateur M. Jean Bartholoni pa6lie ces jours-ci une charmante plaquette intitulée Nouveaux Poèmes, dont nous sommes heureux de pouvoir extraire ces strophes passionnées

L'AMOUR, VXJX-RA.'

0 trop cruel destin 0 tristesse infinie De voir en un long vol s'enfuir le jeune Amour, Alors que notre ardeur, hélas! un soir ternie, Mourra comme la feuille, à l'automne, un beau [jour.

Quand ce temps viendra-t-il, triste, tels les [cyprès?

Mais il viendra sans doute, et quand l'hiver [morose

Repoussera l'été, sa lumière et ses roses, Il faudra oublier, ou vivre de regrets. Et aux larmes d'amour, si tendres et si douces, Succéderont sans fin des pleurs inconsolés, Quand, la main sur le front, étendus sur la [mousse,

Nous penserons en vain aux baisers envolés Il

SILENOE

Souvent, auprès de toi, je maudis mon silence. Rêver à tes côtés, n'est-ce pour moi le ciel? Ton être bien-aimé m'inonde de soleil Et mon cœur est comblé par ta seule présence. Sur l'océan mouvant de mon amour immense Tes yeux savent répandre un calme sans pareil, Et le charme si doux de ton regard vermeil M'illumine d'un feu brillant d'incandescence. Et lorsque sur l'azur d'une vague aux mots d'or Une phrase d'amour monte à ma lèvre close, Un instant elle hésite et meure à peine éclose. Et le silence alors se fait plus grand encore: Mon âme devant toi se prosterne, infinie, Et ne sait que t'aimer, chère, divine amie! Jean Bartholoni

ÉGLISE AU VILLAGE Il y a des roses en papier, du soleil et de la poussière. Les murs sont blanchis à la chaux. Le vieux, qui entre vers midi en portant sa besace, sent tout de suite la fraîcheur. Il s'asseoit au fond pour casser vne croûte.

On est chez soi dans une église de village, où saint Antoine porte des pains sur son bras gauche. La Vierge de bois peint, sans sourire, les joues plates, toute raide dans les plis de sa robe, tient son enfant dans ses bras.

Il y a même des souris. Elles sortent du confessionnal. L'une d'elles a levé le museau, humé l'air. Elle inspecte l'horizon. La deuxième fait de même. La troisième les suit. Il n'y a rien à craindre. Elles ont filé vers la sacristie, qui sent la cire et le pain bénit. Le lion de saint Marc n'en paraît nullement courroucé.

Le vieux cheminaau, lui, n'a pas bougé. On entend seulement le bruit de son couteau qui essaie de trancher le pain dur. Au mur, les noms des demoiselles de la conférence sont écrits sur un tableau orné de dessins à l'encre rouge, d'arabesques et de girandoles: Virginie Crétin^ Emérençe. Fournier, Eugénie Morel, Célestinè Lançan Joséphine Gagnerot.

Elles chantent le dimanche autour de l'harmonium. Elles font trembler leurs voix ;pour que cela fasse plus joli. Elles ont des robes de guipure et des jupons brodés. Elles apportent avec elles une odeur d'éLe vieux a rassemblé ses hardes. Il a trempé ses doigts dans l'eau bénite. Il a eu le temps de lire sur la porte les annonces écrites de la main de M. le curé. C'est le calendrier des morts. Ce sont les vieux

elle a oublié la nécessité qu'il y a à ce que l'idéal soit représenté dans la masse la plus épaisse du peuple. Elle n'a rien tenté pour faire prévaloir- une pensée désintéressée sur les basses convoitises d'une foule uniquement attentive à ses grossiers appétits.

Et nous assistons, à un pas de Paris, de ses instituts, de ses laboratoires, de ses salons, au spectacle inouï d'une contrée qu'on dirait peuplée de nègres bornant tout leur horizon aux jouissances les plus bestiales, au sein d'une médiocrité générale, et substituant l'envie, la jalousie à toute aspiration spirituelle ou morale. N'est-ce pas effrayant? Et comment le bolchevisme, avec ses fureurs, ses haines implacables, ses sanglantes revendications, ne se serait-il pas instauré parmi ce prolétariat livré au désespoir ? L'étonnant c est que ces « mallotis », ces abandonnés n'aient point encore tout détruit, tout saccagé autour d'eux. Patience les envoyés de Moscou font le nécessaire

Ça serait à, désespérer de l'avenir si, dans ce pays étonnant, il ne se produisait pas constamment d'admirables interventions, si chaque jour l'initiative des individus ne se substituait à la carence de l'Etat. A l'heure où l'esprit laïque fait tout pour abolir les vocations sacerdotales et entraver tous les apostolats chrét'ens, il s'est trouvé une phalange héroïque de prêtres pour aller porter à ces malheureux les éléments d'une vie spirituelle. Lisez le livre du Père Lhande, vous verrez ce que sont ces curés, ces .administrateurs des vieilles ou des nouvelles paroisses de la banlieue. Ce sont des saints au terme le plus strict du mot ce sont des héros. Ecoutez ce récit

Un soir du mois d'octobre finissanf, la présence d'un ecclésiastique errant par le dédale des ruelles boueuses qu'était alors le quartier de Cayenne, à Saint-Ouen, sou- levait, sur tout son passage, une grosse émotion. De mémoire d'homme, on n'avait vu une « robe noire dans la contrée. Indifférent aux attroupements sur le seuil ou devant les cours des masures, aux quolibets, aux conjurations superstitieuses dont il était l'objet, le. prêtre allait son chemin. Il inspectait, à droite, à gauche, ces chapelets de cabames misérables, pardessus les clôtures de bois que dominait sa haute taille

« Vive Dieu disait-il, voilà désormais ma paroisse. Ce n'est pas tout à fait SaintAugustin, d'où je sors. Mais les Augustins première manière, les pauvres pécheurs ne doivent pas manquer ici. Et peut-être y a-t-il quelque part, dans ces baraques, une sainte Monique dont la prière convertira Augustin. »

Soudain, à l'angle d'une ruelle, apparaît un groupe effaré de jeunes vauriens. A la vue d'un prêtre, plusieurs, pris de panique, détalent à toutes jambes « Un corbeau

Mais l'un d'eux, plus intrépide, s'est arrêté, après un temps de galop. Il fixe l'enmemi d'un regard qui le. brave. Puis, se

noms d'autrefois qui se prononcent chaque semaine au prône. Lundi, mardi, mercredi, messe pour Jeannette Landrier. Jeudi, messe pour la famille Janderot. Ces gens-là n'ont pas fini de vivre avec le village. On les voit revenir, chaque matin, avec leurs gros' sabots, pour la messe de six heure.

Vendredi, confrérie et salut. Samedi, messe de mariage. On naît, on.se marie. On meurt. L'église sent le bois et la poussière à cause du travail des cirons;

Dans l'encadrement de la', porte, c'est l'éblouissement d'un jour d'été. Les montagnes sont bleuies. L'air.sent l'anis, le miel et le solefl.

Le vieux a repris son chemin.

Marguerite Henry-Rosier

De la politesse

des Moeurs

Eugène Marsan, écrivain subtil et pénétrant critique, a publié naguère un petit livre que d'aucuns pourraient prendre, à son titre, pour quelque nou- veau code de la civilité puérile et hopnête ». Hâtons-nous de dissiper cette fausse opinion

Savoir vivre en France et savoir s'habiller est 1'oeuvre d'un moraliste et d'un politique. Politique et moraliste charmant, je vous l'accorde, à qui les grâ- ces, les jeux et les ris font un cortège éblouissant, c'est entendu, mais politique et moraliste tout de même. C'est pourquoi, je voudrais montrer de quelle façon le petit traité de la politesse des mœurs, si élégamment composé par Marsan, s'apparente, vrai dire, à la défense des autels et des foyers, qui est pour tous, aujourd'hui, un devoir.

Et tout d'abord, la politesse et la civilité sont, en France, de tradition. Elles sont la fleur, le parfum d'une civilisation exquise où le goût chrétien du chevaleresque s'unit au goût classique de d'achevé. Fleur et parfum ne s'épanouissent qu'à l'unisson de la sève vienne à se perdre ou à se corrompre le capital de goûts, d'idées, de sentiments hérités de nos pères, adieu le jeu délicat des convenances et des usages de société 1 Tout s'enchaîne, et plus qu'on ne croit comme on le verra tout à l'heure. La France, écrit Marsan, est le pays du monde où deux marchandes de quatre saisons se disent encore Madame, lorsqu'elles n'ont pas l'honneur de se connaître, et longtemps après. » Et encore, évoquant la France travailleuse du milieu du XIX" siècle « On y avait deux honnêtetés la grande, qui est celle de l'âme,, et l'autre, qui n'est point petite, l'honnêteté des ma- nières. » Elles se tiennent toutes deux, :Mar«,! sàn, ou plutôt, la' seconde est le visage ci* tàdin de la première. Si la politesse dès mœurs décroît, soyez sûr que quelque chose ne va plus dans les mœurs elles- mêmes et que quelques-uns des dieux lares de sa patrie, quelques-uns des fondements essentiels de sa vie spirituelle et morale ont été offensés ou ébranlés. Les mots convenablement choisis disent bien ce qu'ils veulent dire. Politesse, urbanité, civilité je vous laisse

baissant, il saisit un caillou dans l'cornière et le lance de toutes ses forces contre l'intrus.

Le projectile a porté. Il a frappé l'ecclé- siastique en plein visage et lui a fait une blessure. I,e « corbeau » va se venger, sana doute, car il s'est baissé à son tour vers le sol. Et l'agresseur de prendre la fuite., Mais, tandis qu'il court, il entend une voix qui l'appelle. Il se retourne. Le prêtre est là-bas, à la même place. Mais, loin de riposte l'attaque, il lui montre simplement la pierre tachée de son sang Mon ami, lui orie,t-il, je te remercie,- sache-le bien cette pierre que tu m'as letée sera la première piierne'de l'église que je bâtirai en ce lieu.

Ce prêtre était l'abbé Macchiavelli, îe fondateur de deux nouvelles paroisses au quartier de Saint-Ouen. Il a tenu sa promesse, et la petite pierre jetée par lui dams les fondements de la grande et belle église du Rosaire, en ce quartier, a été la pierre; angulaire de l'édifice.

Et cette histoire est à peu près celle de vingt autres paroisses des grands faubourgs. Les apôtres des premiers siècles de l'Eglise, les diacres et les prêtres des catacombes devaient avoir le zèle apostolique, l'énergie et la mansuétude de ces héros Du même coeur, ils s'attachent à leurs sauvages catéchumènes

Mes ouailles de Vert-Galant ? dit lâUcuré de Villepinte. Des indésirables, des apaches, des mégères, soit Mais ce n'est pas une botte de paille qu'ils ont dans le ventre, ceux-là

C'est allant s'écrie celui de BlancMesnil. C'est peuple I ça marche Si le péril communiste peut être conjuré dans la ceinture rouge », é'est par de tels hommes, par le don qu'ils font d'eux-mêmes et par la vertu du Décalo. gue qu'ils enseignent. « Le christianisme et surtout le catholicisme, écrivait Balzac, étant un système complet de répr2ssion des tendances dépravées de l'homme, est le plus grand élément de l'ordre social. » Quelques lignes plus ioin, il ajoutait: « Le christianisme a créé les peuples modernes, il les conservera. »

Si, pour le moment, un si grand nombre d'existences purement égoïstes, matérialistes, négligées par nos dirigeants, ne sont pas totalement perdues pour le but idéal de l'univers, c'est à ces prodigieux apôtres que le monde le devra. Grâce à eux, à leurs écoles, à leurs patronages, à toutes les oeuvres sociales qu'ils ne cessent de créer, pendant que le fruit mûr pounrit, un fruit nouveau se forme.

Il faut, nous dit le Père Lhande lever plus haut les yeux pour le voir Le* vate occulos vestros. »

a Il faut, nous dit le Père Lhande, leplus noble, plus grave, plus réconfortante en fin de compte, que celle de ce livre où l'on voit les plus beaux rayons de lumière percer les nuages sombres amoncelés sur notre horizon.

Lucien Corpechot


consulter le dictionnaire, vous verrez que ces trois vocables, par leur origine, se rapportent à la vie des hommes en société. Aspect sous lequel ils intéressent le Politique, même s'il est un rustre, même s'il n'est pas homme du inonde. A condition toutefois qu'il soit .un politique, un vrai non pas celui qui établit sa fortune sur la division des citoyens, mais celui qui travaille de tout son cœur à procurer à la Cité l'unité, l'abondance et la paix. De jolies façons, d'aimables manières, un mode gracieux et courtois de s'aborder, de se parler, témoigne du contentement qu'ont les hommes de vivre ensemble. Un discernement délicat de ce que l'on doit à chacun témoigne d'esprits avertis des nécessaires- hiérarchies, des nécessaires 'distinctions sociales. Vous voyez comme de petites choses en révèlent de gr ,les Atteignez la substance spirituelle d'un peuple, renversez les grandes idées religieuses où, à longueur de siècles, il a rattaché le sentiment de sa subordination, de ses devoirs envers ses supérieurs, ses égaux, et ses inférieurs, tout s'en va. Enseignez-lui une morale d'indépendance, le goût de la révolte, l'horreur des contraintes, il ne souffrira plus rien qui vienne régler sa montée en métro, sa conduite à l'égard de sa voisine, ou sa façon de manger. Faites courir la formule lutte pour la vie, et vous verrez les jeunes générations jouer des coudés, à tous les sens du mot.

Toute société est un ensemble de relations et toutes relations comportent hiéràrchie. Si la politesse fléchit, soyez sûrs que le sentiment des hiérarchies, sinon les hiérarchies elles-mêmes ont fléchi depuis beau temps. Nous y sommes Marsan note avec beaucoup de sens que les manuels de civilité qui ont paru en France depuis le XIXE siècle n'ont pas la qualité des vieux traités. Ils se bornent à peu près, dit-il, à la forme extérieure, à l'aspect de nos actions. Ils n'entrent guère dans les volontés. Parbleu I la politesse des moeurs n'est qu'un aspect de la morale sociale. Et la morale n'est pas un ensemble de formules, mais une disposition de l'esprit et du cœur acquise par effort et par exercice. Je parlerai et j'agirai envers autrui selon l'idée que j'aurai d'autrui, de moi-même et du but pour lequel je suis vent sur la machine ronde.

Un petit garçon que je connais revint un jour, de l'école, persuadé par son maître qu'il appartenait non pas à son père, mais à )'Etat. Vous devinez que l'attitude du bonhomme en fut toute changée à l'égard de la personne paternelle. Une fessée propice le ramena vite d'ailleurs à la notion et à Ja pratique du respect filial.

"Nous ignorons le prix de ce qui ne nous a rien coûté. Même le plus gueux des Français est un héritier en certain sens. « Le plus pauvre, le plus maltraité, écrit Marsan, sait aujourd'hui qu'il faut se découvrir en entrant. Les plus orgueilleux ne l'oublient pas.Et le plus sauvage, le plus farouche ennemi des lois,. il ne lui viendrait pas iL l'esprit de bailler au nez des gens. Ce que le premier clochard venu accomplit naturellement sans y toucher, Marsan nous enseigne le prix de la tradition.

Face à la barbarie émergeante, il n'est pas inutile. en respirant la fleur de ce qu'il y a de plus français en France, de supputer les conditions politiques et sprituèlles de la sauvegarde et de l'accroissement de cet-héritage 'choisi.' Elles sont identiques aux conditions de sauvegarde et d'accroissement des biens les plus essentiels.

Amédéè d'Yvignac

Courrier

des Lettres

•$sj En septembre, le jour anniversaire de la. Marche sur Rome, La Fille de Jorio sera représentée dans la villa où réside Gabriele d'Annunzio.

D'après un télégramme envoyé de Rome, l'illustre poète surveille lui-même en ce moment préparatifs et répétitions. gjj; La vitrine du libraire.

Notre éminente collaboratrice Colette Yvër donne dans la collection « Les Grands Gœurs n, nn Saint-Pierre.

M. Ernest Péi'ochon publie un nouveau roman, étude de terrien enrichi, Bernard et la Torpédo-Camionnette.

Mime Camille Marbo, sous ce titre: A l'Enseigne du Griffou, a écrit « l'histoire de deux jeunes filles modernes n et dépeint aspects et milieux de notre époque.

Le livre que M. Jean-Emile Bayard a consacré à Montparnasse, au Montparnasse d'hier et au Montparnasse d'aujourd'hui, vient de paraître.

Dans la collection des Maîtres de l'Art Moderne, M. Edouard Sarradin sculpte avec vigueur l'énergique, la dantesque figure de Carpea.ux.

M. Paul Hazard a conté La vie de Sl<:n- dhal et parler de la vie de Stendhal n'est-ce pas expliquer et définir l'œuvre de celui qui sans cesse s'est analysé et confessé ?

Nous avons dit hier que par décision du. Conseil municipal, c'est dans la partie centrale de la place de l'Alma que sera érigé le monument qui glorifie le poète et patriote polonais Mickiewicz.

La même assemblée a décidé que deux autres monuments' seraient placés près la porte d'Anteuil; dans les jardins du Fleutiste municipal ce sont ceux de poètes français, Théophile Gautier et Joachim Ga6quet, que cette mesure condamne à un exil parfumé.

Nous avons demandé à M. Georges Outtard, dont La Très curieuse vie de Law, aventurier honnête homme, vient de paraître dans la colleetion « Les Romans des grandes existences n, pourquoi il avait choisi pour sujet de son livre l'homme de la. rue Quincampoix.

Pour deux raisons; nous a dit M. Georges Oudard. D'abord parce que c'est Ecossais est un vrai personnage de roman. Léon Deffoux me confiait l'autre jour « Mais c'est le cousin de Casanova! » Comme lui, en effet, il est grand voyageur, excessivement galant et fort beau.-Et puis il a une sorte de génie. Et en lui se retrou- vent les traits éternels d'un type humain curieux l'inventeur. Law a créé en France

quantité de choses qui demeurent. On lui doit la première banque d'Etat: Il est Je premier qui a montré aux Français la puissance du crédit.' Il a compris l'importance des colonies et des grands'travaux. Lôrient est son œuvre. Il a eu 1'idée des routes nationales il a rendu gratuit l'enseignement de l'Université de Paris. Il voulait faire Paris port de mer. Et j'en oublie Nous lui devons aussi l'inflation. « Et voilà la deuxième raison pour laquelle j'ai choisi Law. J'ai essayé de reconstituer non seulement l'homme, mais l'époque où il a vécu, parce que cette époque est exactement pareille à la nôtre. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce qui s'est passé en 1720, c'est ce qui se passe de nos jours. Les sages de ce tempslà se lamentaient de voir les jeunes gens ne plus faire la cour aux femmes et de ne plus aimer que l'argent. On s'indignait de voir tant de gens avoir leur équipage. On se moquait déjà des nouveaux riches. La spéculation était effrénée. On regrettait les bonnes mœurs de jadis. Il y avait la crise' des loyers et un afflux inouï d'étrangers. L'histoire répète l'histoire. J'ai donc pensé qu'il serait intéressant de montrer à nos contemporains, en racontant le passé, quel avenir ils se préparaient s'ils ne consentent pas à être moins étourdis que leurs ancêtres..La fin mélancolique de Law, ses dernières années à peu près inconnues terminent le volume. On y apprendra, ce que peu savent, qu'il était sur le point de revenir en France quand le Régent mourut subitement. Les circonstances de cette mort, où Law s'est accusé d'avoir une certaine responsabilité, est un des nombreux petits drames dont est jalonnée cette extraordinaire existence. »

La troisième chambre du tribunal civil de la Seine vient de se prononcer dans l'affaire des manuscrits inédits de Marie Bashkirtseff, après plaidoiries de ,\Il' J. Ernest-Charles et de M° Adrien Peytel. Elle a reconnu les droits invoqués par les « Editions du Monde Moderne », et a condamné M. Pierre Borel à vingt mille francs de dommages-intérêts et à la restitution des manuscrits.

Le Prix Jacques Normand.

Le jury du Prix de Poésie, institué à la Société des Gens de Lettres par M. Jacques Normand, s'est réuni lundi sous la présidence de M. Edouard Estaunié, de l'Académie française, et a décerné une annuité disponible de 1,500 francs à M. Henry Lemercier, auteur du manuscrit intitulé Les Etoiles dans la Source.

Les Quarante-Cinq

ETUDIANTS ET GRISETTES ROMANTIQUES

C'est un charmant livre, un livre où s'évoque tout le quartier Latin d'il y a cent ans, avec son peuple d'étudiants et son peuple de grisettes, où d'une plume légère, l'auteur fait revivre tout un petit monde d'autrefois, encadré des plus jolies vignettes romantiques, où un éditeur intelligent a composé un ensemble parfait.

Ce qui frappe quand on lit ce joli ouvrage, Etudiants et Grisetfes romantiques, de M. Paul Jarry, et qu'on revoit ces mœurs de la jeunesse française sous dégage. Etudiants en droit, en médecine ou en lettres, polytechniciens ou élèves' de l'Ecole des beaux-arts, toute cette petite société respire l'entrain avec un grain de folie.

Et, pourtant, quels pauvres subsides ne reçoivent-ils pas de leurs parents 1 « Avec les trente-deux francs par mois que lui envoie son père, l'étudiant doit, pour déjeuner, se contenter d'un morceau de fromage et d'un petit pain. Il dîne pour douze sous chez un traiteur et il lui reste six .?ous pour sè loger et s'amuser. Malgré cela, il parvient à aller, de temps à autre, à l'Opéra pour applaudir Robert le Diable ou La Sylphide, oh dans la claque, sous le lustre 1 » Cette existence frugale n'altère nullement, nous l'avons dit, sa belle humeur. Qu'il suive les cours de Poncelet ou de Royer-Collard, avec les étudiants en droit, ceux d'Orflla ou de Dupuytren, avec les étudiants en médecine, qu'il (fréquente les ateliers avec les rapins, il a la même spontanéité de paroles et de gestes. Il manifeste bruyamment en toutes occasions, il acclame Bavoux, il va avec ses camarades féliciter Laffitt.e nommé président de la: Chambre des députés, il s'agite dans la rua, il tempête dans les amphithéâtres des facultés. Le soir, pour se distraire, quand il a bien crié ou bien travaillé, il va au théâtre ou au bal. Le vrai théâtre de l'étudiant, c'est le théâtre Bobino, situé dans un quartier tranquille, a l'angle des rues Madame et de Fleurus. Le prix des plaecs est à la portée de toutes les bourses 0 fr. 75 les premières. 0 fr. 50 les secondes et 0 fr. 30 les troisièmes. On y donne des scènes comiques et des mimodrames où trois personnages seulement prennent la parole. Plus tard, on y joue le' drame et le vaudeville.

Au bal, l'établissement qu'il préfère est la Grande-Chaumière, situé© au 28 du boulevard Montparnasse, Le père Lahire, bien connu de tout le quartier Latin, en est le propriétaire. Tête au profil da polichinelle, démarche brusque, c'est un original qui, tous les soirs, dait lui-même la police du bal en regardant danser ses pensionnaires. Le cancan traditionnel, la galope ou la Robert-Macaire sont les ébats chorégraphiques à la mode. Au premier étage de la Grande-Chaumière, donnant sur le boulevard et sur le jardin, est le Salon russe, que les habitués désignent sous le nom de « Numéro 13 », Tout autour, de petits cabinets particuliers où pétillent le vin mousseux et les rires. « Il y avait aussi, raconte Alfred Delv.zu, un billard chinois où l'on gagnait des bouquets et des couronnes de fleurs artificielles. « Ga» gnez-moi un bouquet pour votre dame », disait la fleuriste. Galamment on s'exécutait et la belle, après vous avoir quitté, allait, pour moitié prix, revendre son bouquet à ladite marchande. »

Car, à côté des étudiants et avec eux, il y a les grisettes. La grisette a parti-, culièrement bien inspiré M. Paul darry il a trouvé, pour la peindre, des épithè- ies délicates et des nuances subtiles. Il en a décrit les espèees différentes la modiste dans le quartier du Palais-Royal la plus élégante, la couturière dans E celui de l'Ecole de médecine, la bro- c cheuse dans le quartier Saint-Jacques.

La plupart sont habillées d'un canezou et d'un tablier de soie, luttent avec leur portier qui les traite de « petite pas. grand'chose », s'occupent les soirs de leur petit ménage, vont danser, le dimanche, avec leurs amis, se dandinent sur les hanches, demandent qu'on leur fasse des vers « exprès pour elles », boivent du punch les soirs de grandes'ivresses et se montrent pourtant de délicieux et insupportables petits êtres.

Le dimanche venu, quelles charmantes parties aux environs de la capitale, à Belleville, à Châtenay, à Bagnolet, à Montmorency, sur les ânes! Partout, c'est la grisette et son compagnon qui apportent la gaieté, l'exubérance, la folie. Pagels toutes frémissantes de vie et d'entrain, pages d'album d'un temps révolu à jamais qui constitue le plus délicieux recueil d'estampes romantiques sur ce pays de jeunesse ei de chimères qu'on appelle la Pays latin.

Jules Bertaut

Un roman inédit d'Andersen

« RIEN QU'UN VIOLONEUX » Andersen, le célèbre auteur des contes qui ont émerveillé des générations d'enfants et de parents, écrivit aussi des romans, inconnus jusqu'ici en France. Notre confrère Pierre Paraf, l'auteur de l'Anthologie du Romantisme, et Mme Mathilde Pierre Paraf ont traduit, du danois, une des plus émouvantes de ces œuvres pour nous inédites Rien qu'un Violoneux, qui va paraître prochainement aux éditions Gédalge.

Voici une pittoresque description d'un voyage sur la glace qui, dans les hivers très froids, unit la Suède au Danemark

Le vieux marin n'ignorait pas que l'épaisse glace pouvait, sous l'influence des changements de direction des 'courants et du vent du sud, être très rapidement brisée et entraînée vers le nord. C'est là une des scènes de la nature les plus impressionnantes de nos pays. La force de la glace et la puissance des courants sont grandes toutes deux, principalement autour de Helsingœr, où le Sund n'a qu'une demi-lieue de large entre les deux côtes. D'immenses morceaux de glace sont brisés par les courants, pressés les uns contre les autres, élevés très haut dans l'air où, comme serrés par une vis, ils se dressent en rochers de glace aux formes baroques. Le Sund ressemble alors à un glacier qui passe.

Certes, rien de visible n'annonçait encore un tel cataclysme, mais l'impulsion était donnée, les profondeurs de la mer avaient hurlé à la mort de ceux qui étaient au-dessus. La neige tombait toujours. Peter Wik rebroussa chemin et la marche leur sembla plus facile maintenant qu'ils avaient le vent et la neige dans le dos. Tout à coup ils entendirent derrière eux un cri d'angoisse faible, mais perçant, et se retournèrent juste à temps pour éviter un petit traîneau léger où se trouvaient quatre per- sonnes. Peter Wik oria « Halte-là! et l'attelage s'arrêta.

Un monsieur danois fort distingué était assis sur le siège auprès de son domestique, une dame d'un certain âge et une. jeune fille avaient les meilleures placés. Là 'jeune fille pleurait tout haut, la vieille dame serrait son manteau autour d'elle.

Sacré. temps dit l'étranger, il faisait si beau temps quand nous avons quitté la Suède. Nous devons être près de Hœen.

Non, c'est bien plus haut. Permettez-moi d'être votre guide. Il ne faudrait pas non plus aller à cette, allure, il pourrait y avoir une crevasse dans la glace. Ils repartirent, mais au-dessous d'eux résonnait toujours le bruit de gémissements ci de déchirements, ils furent soulevés puis retombèrent. Les chevaux s'arrêtèrent et Christian dit sa prière.

Nous sommes entre les mains de Dieu.

La jeune fille jeta ses bras autour de son parrain.

Il vaudrait mieux que je descende, dit celui-ci,

Oh 1 non, supplia-t-elle, nous allons mourir, la glace se brise.

Elle arracha son manteau, regarda devant elle, pâle comme une morte, ses longs cheveux noirs tombaient autour de ses joues blanches. Christian la regarda, c'était Noémie. Il la voyait, mais n'osait prononcer son nom, la surprise lui faisait oublier le danger. De-ci dé-là, dans l'air gris, quelques plaques de glace nette apparaissaient encore, mais derrière elles, à moins de cent pas, la glace était soulevée et laissait apparaître une traînée sombre avec d'étranges excroissances. Personne ne parlait. Alors ils entendirent devant eux un bruit étrange qui ne venait pas de la mer et ne venait pas non plus de l'air. Il sonnait.creux et triste ainsi que la voix de la vache marine qui, dit'-On, appuie ses pattes de devant sur Tes rochers et mugit vers la terre où paissent les bêtes de sa race, mais où il ne lui sera jamais donné d'aborder.

H. G. Andersen

(Traduit du danois par Mathilde

et Pierre Paraf.)

« Les Etranglés » PORTRAIT D'UNE FEMME ARRIVÉE

Sous ce titre, M. Marcel Rouff va faire paraître, aux Editions Emile Paul frèus, un nouveau roman fort émoûvant. Nous sommes heureux d'en extraire ce passage

Madeleine, au reste, déjà dégrossi quand elle suivait à Dijon les cours de sténo-dactylographie, cultivée .plus tard par s-n contact avec le personnel de la Société des Nations et avec Morchaud, était maintenant grande dame jusqu'au bout de ses ongles vernis, physiquement du moins. Elle s'était magnifiquement épanouie dans la splendeur de ses vingtsept ans bruns et souples, dans la floraison da sa chair harmonieuse, aux lignes balancées et aux reflets brûlants. Qui eût dit, contemplant ce corps, admirable de la tête précieusement modelée jusqu'aux pieds sans défaut dans les souliers bordés d'or vieilli, qu'elle avait, ï l'aurore de sa vie, porté le sarrau raidi par une croûte de bouse séchée, ït traîné da.s les champs gras des pieds ie vachère Qui eût reconnu, dans ce visage de charme et de grâce, lisse, mat,

nacré comme une peau de magnolia, frais comme un soir illuminé de joies raffinées, la grosse figure rougeaude, couperosée, au nez mal mouché de la petite Dutrac, qui fouillait de ses doigts gourdes les poches d'un tablier sale sa meilleure tenue quand on l'envoyait à la ville pour acheter lés cinquante centimes de tabac à priser de son père, au débit Brunsmann 1 Mais moralement, par certains côtés, Madeleine tenait profondément, toujours, à sa race terrienne. Elle avait gardé le sens de ses origines et savait attribuer à sa situation nouvelle toute sa valeur de triomphe d'une classe. Elle avait appliqué cette espèce de génie de l'ascension et de la conquête des Dutrac à acquérir une culture superficielle qu'elle avait sentie indispensable à ses ambitions. Elle avait su lire quelques livres apportés par un professeur au Collège de France, qui était de ses commensaux. Elle avait fait effort pour comprendre les discussions élevées et passionnées auxquelles s'étaient laissés aller dans son salon quelques-uns de ses hôtes illustres. Elle avait même retrouvé au fond de sa mémoire l'essentiel des entretiens tenus devant elle à la Société des Nations, et qui avaient commencé à la dégrossir. Ces aperçus divers lui ré.vélèrent succinctement, entre beaucoup d'autres choses, la longue histoire d'oppression et de misère des paysans, ses frères et ses aïeux, leur effort obstiné d'affranchissement et de revanche sa réelle intelligence percevait donc assez exactement ce crue représentait socialement la fortuné des Dutrac. Comment aurait-elle renié une origine qui la classait, elle, avide de dominer, parmi les vainqueurs ?

Elle occupait, 163 bis, avenue VictorHugo, deux étages dont elle était propriétaire, et qui formaient hôtel. Jubassi, bien qu'il fût habitué à son ilstallation, éprouvait toujours quelque surprise rapide à s'y retrouver. Ici, Je luxe était tout moderne de beaux bols massifs polis, comme vivants avec leurs dessins frémissants et balanoés, des verreries curieuses, habilement combinées, cuites pour saisir, pour happer la lumière. des poteries, subtiles dans leurapparente grossièreté, d'une matité austère ou d'un vernis miroitant, des tableaux étranges, mais profonds et d'un balancement agréable de couleurs. Les tapis qu'il foulait, les rideaux et les tentures semblaient s'envelopper de géométries troublantes, l'absorber dans un système de formes, et ramenaient son cerveau à une sorte de monde défini, absolu et mathématique qui le reposait de l'imprécision artistique, du chaos harmonieux de sa propre demeure.Chez lui le décorateur avait tout combiné, suivant l'ancienne théorie, pour mettre en valeur la personne humaine. Chez Madeleine, l'ar'Jste avait englobé la personne humaine dans un rapport général de lignes et de tons.

Marcel Rouff

t L'AMOUR AUTOMATIQUE* Pierre Gasparin est venu passer quelques jours à Paris-après avoir décroché son baccalauréat, grâce aux leçons de son précepteur, M-" Raoul 'Fourche; 'Le 'maître et l'élève se sont installés à Montmartre, où ils attendent la fortune, l'aventure, la gloire et l'amour. Mais rien ne vient. Le hasard a beau envoyer chaque matin, et presque automatiquement, une nouvelle maîtresse au jeune homme, la seule femme qu'il voudrait aimer, Yvonne, est insaisissable. Dans un petit roman qu'il songe à composer, Pierre Gasparin a écrit une lettre à la jeune femme, qu'il ne doit plus revoir. Son maître en lit les premières pages dans le train qui les emporte de Paris.. C'est ce passage que nous prenons dans le nouveau roman d'André Beucler .L'Amour Automat: 'c, qui paraît aux Editions de Franco

C'est vous, Yvonne, qui me rendiez inquiet. Quand vous étiez absente, je craignais les accidents et les flirts je croyais aussi qu'il pouvait vous venir à l'idée de partir en voyage et de vous marier. Mais, seul, et déjà fatigué sous les draps par des luttes plus obscures contre la durée, je ne parvenais ni à veiller, comme je 'l'aurais voulu, sur veto projets imaginaires, ni à empêcher les accidents, ni même à vaincre une jalousie inutile.

C'est après votre départ que je me suis aperçu que vous n'étiez pas d'un maniement commode et qu'il me fallait toute l'attention de ma sensibilité pour comprendre. De plus, il y avait le problème de votre chair. Demeuré seul, je me posai une foule de questions, et j'ai essayé de vous retrouver simplement rour que vous y répondiez.

Enfin, depuis que vous m'avez abandonné, je me suis mis à relire vos lettres pour chercher votre secret entre les lignes, à interroger les passants et à lire les journaux à l'endroit des mariages et des accidents de la rue.

Inventer un univers fabuleux où vous m'aimiez toujours, où vous aviez je temps de m'écrire les lettres dont je parle; créner des villes, des plages et des montagnes où mon imagination vous envoie encore en voyage parler de robes beaucoup trop chères pour notre bourse commune et vous accuser d'inspirer des passions peut-être trop difficiles pour votre paresse, dites-moi, Yvonne, est-ce nuire au souvenir que j'ai gardé de vous? Pour moi, la vérité se trouve dans l'émerveillement et dans les lettres d'amour.

Maintenant que des trains et de longs paysages nous séparent, je sens que je ne vais plus avoir de tendresse que pour les étrangers, les gens qui passent. Comme vous, je vais ueut-être aimer les inconnus. Et pourtant, je me demande encore si ma vie commence à l'heure où je prends cette décision de vivre comme un vagabond, ou si elle date déjà de notre rencontre. Où dois-je vous attendre, vous retrouver, vous chercher, vous avertir de ma douleur? Où dois-je vous dire, Yvonne, que j'ai fait mille changements dans notre intimité, et que j'aurai le courage de vous les avouer? Le premier jour déjà, j'aurais voulu que vous eur^ez un nom tiré de la Bible. Mais vous vous appelez Yvonne, et je ne vous pardonne pas, aujourd'hui que vous n'êtes plus ma maîtresse, d'être moderne dans ce que vous avez de plus inactuel. André Beucler

Les Livres

de la Semaine Le Magicien

par Guy Chantepleure

Calmann-Lêvv, éditeurs

Au sortir d'une grave maladie. de langueur, une toute jeune femme, qui dissimule sa véritable, personnalité sous le nom romanesque de Myrtée, écrit, dans le calme et noble décor d'une gentilhommière Louis XIII, tes souvenirs de son enfance malheureuse. N'ayant jamais connu sa mère, morte en la mettant au monde, Myrtée, après avoir goûté de la tendresse d'une vieille gouvernante qui l'adorait et qui malheureuement s'éteint .trop tôt passe brusquement aux mains due sa marâtre, que l'égoïsme et l'envie rie tardent pas à rendre cruelle envers Myrtée. Les années passent. Accablée d'humiliations quotidiennes, Myrtée, tandis que sa famille et elle résident dans une station balnéaire, décide de s'enfuir. Les circonstances la servent': un jeune homme a remarqué Myrtée et un soir, après s'être rendue en secret au bal, comme Cendrillon, à qui elle ressemble par certains côtés' elle se garde de rentrer à l'hôtel aux douze.coups de minuit et elle part en automobile en compagnie de PierreYves. Celui-ci, dès leur arrivée à Paris, au matin, installe Myrtée rhns un couvent et se met en rapport a c M. Philibert (c'est le père) pour de ander Myrtée en mariage. Enchanté au fond de cette solution, M. Philibert donne son consentement, et il est permis de croire que les malheurs de Myrtée sont finis. Or, qu'apprenons-nous ? Que Myrtée a joué une comédie indigne et qu'elle a. feint d'aimer Pierre-Yves uniquement parce qu'elle a vu en lui le moyen d'échapper à sa marâtre 1 On juge de la douleur de Pierre-Yves.

Et la jeune femme convalescente arrête là ses confidences elle pose la plume, elle s'interroge. Elle ne se souvient d'ailleurs de rien de ce qui. s'est passé quand elle a eu fait cette atroce confidence à son mari. Elle s'est réveillée avec une infirmière et un docteur à son chevet, et quand elle s'est sentie presque guérie, on l'a emmenée dans cette paisible retraite. Peu à peu, la pensée de Myrtée s'éclaire ce n'est point PierreYves qu'elle a trompé, mais bien ellemême. Si elle a voulu fuir avec lui, n'est-ce point parce qu'elle l'aimait? Aurait-elle agi ainsi avec un autre ? Ce joli conte se termine d'une façon charmante Pierre-Yves, qui avait tout deviné et tout machiné, accourt vers sa femme retrouvée et tout porte à croire qu'ils coulent à l'heure actuelle des jours heureux dans le calme et noble décor de leur gentilhommière.

Charles Chaplin

par Henry Poulaille

Bernard Grasseï, édüeur

Serait-il vrai, selon la parole de M. Albert Gance, « que les mots auraient perdu une grande part de leur force et de leur action et' que leur effigie serait usée Si oui, ceci expliquerait 'la po-' de Chariot,. ce roi de l'image, qui ne se contente pas d'être un artiste complet, le seul artiste complet de l'écran mais qui est encore son propre interprète dans ses films 'solidement construits et simples, comiques ou émouvants, selon qu'ils représentent des bouf-^fonneries comme Charlot, chef de rajon, ou des romans comme Le Gosse ou L'Opinion publique.

M. Henry Poulaille tient Charles Chaplin pour un véritable écrivain, car il fait partie de ces hommes. dont le nombre est relativement restreint, qui sont à la fois des observateurs et des réalisateurs. Tout le monde, d'ailleurs, vous vous en doutez, ne nartage pas cette opinion, et M. Henry Poulaille donne dans son livre des extraits d'articles, signés de noms célèbres, qui ne sont pas tendres pour l'art de Chaplin Je me permets de ne point prendre parti dans ce débat et je veux seulement vous assurer de l'intérêt que contient cette étude :>ù M. Henry Poulaille, en nous parlant de Charles Chaplin, nous fait entrevoir l'avenir sans limites réservé au cinéma, à qui, dit-il, « tout est possible ».

LE "GAULOIS"_AU THÉATRE

LOUIS PAYËN EST MORT C'est avec une grande tristesse que nous .ions appris, hier matin, la mort de notre excellent confrère M. Louis Payen, secrétaire général de la Comédie-Française, chevalier de la Légion d'honneur.

Poète et auteur dramatique très apprécié, Louis Payen savait remplir ses délicates fonctions avec autant de tact que d'urbanité.

Il avait notamment rimé de nombreux à-propos et un drame qui fut joué à Tunis par Mme Cécile Sorel; il fut également le collaborateur de Massenet, pour lequel il écrivit le livret de Panurge. A quarante-huit ans à peine, il vient de s'éteindre prématurément à la maison de uanté d'Epinay où la gravité de son état avait nécessité qu'on le transportât. La date de ses obsèques n'a pas encore été fixée.

Bans les Théâtre

Les matlnées d'aujourd'hui

A la Porte-Saint-Martin, à 2 h. 45 au théâtre Albert-IT, à 2 h. 30 au Nouvel-Ambigu, à 2 h. 45, même spectacle que le soir. Ce soir

A l'Opéra, 8 h. 15, Aida (Mme Jane Cros, M. Perret, Mme Hélène Sadoven, MM. Lanteri, Grommen, Mme Tirard, MM. Pevre, MadJen). Danse Mllés S. Dauwe, H. Dauwe, Y. Franc, EUanskaïn. Chef d'orchestre, M. F. ïtuhlmann.

A la Comédie-Française, il. 8 h. 30. Aimer (MM. Alexandre, André Lugu.et; Mme Marie-Thérèse Piérat). Un Caprtce (MM. Jacques Guilhèn*, Falconnier Mmes Gabrielle Robinne, Marie Bell).

A l'Opéra-ComiPue, à 8 heures, Cavalleria ntsticana ;Ailles Holley, Lebasque; MM. Banuls, Jysor). Chef d'orchestre, M. Fourestîer. La TOHca Mme Malaleine Sibille MM. di Mazzei, Espirac, Guénot, Tnbiana, d'A.rjac, Matliji, Gilles). Chef d'orchestre, M. Cloez. A la Gaité-Lyrique, à 8 h. 30, La Marraine de l'Escouade (Mmes Dhamarys, H. Gérard, A. Castelain, J. Loyer MM. Nabos, Autie, Detours. avec R. Allard et H. Jullien).

Au Gymnase, à 9 heures. La romme (Mmes Maa-fa Dhervilly, Renée Bartout, Marcelle Deslane MM. Paul Amiot, Jean Sky, Scott, Pierre Brasseur, Angély, Walter). A la Renaissance, à 8 h. 45, hlonsieur de

Carpeaux

par Edouard Sarradin

Editions Rieder

Terrassé à quarante-huit ans par un mal implacable qui le fit atrocement souffrir, Carpeaux a laissa une œuvre admirable où une exécution vigoureuse s'allie à la pureté de l'inspiration. S'il eût vécu plus longtemps et s'il avait surtout pu vivre une existence moins « tra- versée Carpeaux, conscient de sontgénie, aurait Justine les paroles qu'il prononça pendant son agonie « J'ai eu le mouvement, la vie; j'aurais eu la force et la grandeur. » H faut, d'ailleurs, se hâter de reconnaître qu'il a prouvé dans Ugolin que la force était loin de lui être étrangère.

Dans son étude .émouvante sur le sculpteur que Rodin" affirmait être un petit-fils de Puget, M. Edouard Sarradin s'est attaché à mettre en parallèle les tourments physiques et moraux endurés paf Carpeaux et les nombreux ouvrages où il célébrait la beauté des formes et la joie épanouie. Jamais artiste ne fut en proie à plus de misères, jamais artiste ne bénéficia, en même temps que de la faveur je son souverain, d'une gloire aussi rapide et aussi incontestée, puisque nul ne s'aviserait aujourd'hui de douter de l.a puissance créatrloe de celui dont le souci résida dans le désir ardent d'exprimer la forme et le mou-' vement « avec un peu plus de frémissement qu'on ne voit d'ordinaire »;

Les Embarquements

par Ernest de Ganay

Editions Bossard

Les pages de cette histoire, pleine de couleurs attrayantes et de mélancolie, nous permettent de nous transporter au, milieu des décors harmonieux de l'Ilede-France, parmi ces paysages de rêve qui plaisent aux âmes délicates et où errent, au clair de lune, les personnages de Watteau. M. Ernest de Ganay a réa;' lisé le tour de force d'écrire un roman dont les héros ont conservé à notre époque éprise d'utilitarisme et d'uniformité une âme d'autrefois. Pour ces quatre jeunes filles, pour Isaure, Pascaline, Rosanna et Sylvie, qu'est la vie sinon une légende gracieuse dont le. but véritable est renfermé dans l'amour? Leur ingénuité non dépourvue de malice, leur grâce s'accompagnent de rires et de chants, tandis qu'elles goûtent dans le parc du château du Lys la fraîcheur d'une matinée de printemps, et rien ne' manque à cette fête puisque la mort ellemême, notre sœur la mort », comme disait saint François d'Assise, vient alors prendre Alcide, l'amant de Flore, celui qui, au moment d'expirer, ne pouvait pas détacher ses regards de la lumière bleue du ciel".

Au seuil de la Maison

par Gabriel Tallet

Editions Radot

Ce sont ses anciens souvenirs d'en- fance et de jeunesse qu'évoque M. Gabriel Tallet dans ces poèmes mélancoliques, et parfois même douloureux, où sa sensibilité s'est 'plue à s'attarder en face*! de ces héros d'autrefois toujours chers à une âme délicate que les difficultés de la vie n'ont point réussi à briser.

Les rayons d'un soleil de printemps et la lumière plus douce de l'automne éclairent tour à tour ce livre où chacun de nous, s'il le veut bien, retrouve ses' émotions, c'est-à-dire ses espoirs et ses rêves. Essentiellement terrienne, l'inspiration de Gabri,el Tallent se développe pure et généreuse, dégagée de tous liens, pareille dans sa limpidité à ces cours d'eaux qui fuient là-bas, parmi un paysage blond de Gascogne, à l'ombre des « surèdes », non loin des grands pins familiers.

Rien n'est troublant comme la vision' de ces voiles du passé que l'on soulève d'une main tremblante et légère, alors que déjà bien des années ont fui à l'horizon. Avec simplicité et avec foi, M.. Gabriel Tallet a su appeler nombre d'êtries disparus qui ont de nouveau penché sur lui leur visage et, en feuilletant son recueil, il n'est pas un de nous qui ne puisse lui aussi saisir le murmure de voix aimées que l'on croyait n'entendre jamais plus.

Marc Varenne

N.

Saint-Obin (M. L. Bélières, MUe Yvonne Ro- zille MM. Janvier fils, Marcilly, Marthes et-, Georges Martel).

Aux Capucines, à 9 heures, L'Herbe Ten- dre; à 9 h. 30, niesdames (Mlles Janine Merrey, Pascaline et Marguerite Ducouret MM. Hieronimus, Defrenne, Fenonjois).

A l'Athénée à 8 h. 45, Maître Bolbec et son mari (Mmes Camille Vernades, Germaine Auger MM. Bender, R. Lepers, Marc Roland et Fertinel).

Au Théâtre Femina, iL 9 heures, Par le, bout du atez (M. Paul Ville, Mlles Simone Deguyse, Germaine Charlev, M. Devalde, Mme Despernay, M J. Dumoniier et M. M. Vallée). Au Théâtre de la Madeleine, à 8 h. 45, Spirit of Paris (Mmes Nina Myral, Mireille Perrey, Tera Guinoh, Peggy Vere MM. Mor- ton, Beaulieu et Henry Laverne). ̃' Au Théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. 45. Pour marier ma fille (Mme Aug. Leriche, M., Dubosc, Mme Alice Tissot, MM. H. Monteux, Héduinet, Mlle Germaine Risse).

Au Théâtre Mogador, à 8 h. 30, Rose Ma- rie (MM. Boucot, Burnier Mlles Vidiane et George en alternance Mlles Robert, Navarre, Mixandra et M. Oudart les 50 Scott's Girls). A l'Opéra

Mlle Damazio, grand sujet du corps de ballet, a tenu lundi soir pour la première fois le rble de Swanilda dans le ballet de Coppélia.

Le charme et la grâce avec lesquels elle s'en est acquittée lui ont valu un succès très mérité. Cet heureux début laisse espérer à la jeune artiste une carrière des plus brillantes.

A la Comédie-Française

Avant leur départ en congé, M. Alexandre et Mme Ventura 'reparaîtront dans Amoureuse le 28 de ce mois.

Dans l'après-midi du dimanche 31 juillet, M. Silvain doit reprendre Mithridate.

Mme Cécile Sorel vient de remporter à Deauville, dans L'Aventurière, un éclatant succès Une salle enthousiaste et des plus élégantes l'acclama.

Ajoutons que la grande artiste jouera lundi soir, à la Comédie, le rôle de la Comtesse dans Le Mariage de Figaro, à l'occasion des débuts de M Dubosc.

A l'Opéra-Comique

Lundi soir, Louise aura pour interprètes Mlle Gondy' et M. Razavet, Mlle Calvet, qui chantera le rôle de la Mère, et M. Baldous en celui du Père. Les principaux rôles seront


EN ROUMANIE

Les funérailles

Ls préparatifs à Bucarest

Bucarest, 22 juillet.

Qn -procède activement à Cartes-de-Argesh. aux derniers préparatifs du mausolée quj doit recevoir dmanchè prochain la dépouille du roi Ferdinand.

A. Bucarest, un grand nombre de maisons sont drapées de crêpe et les trains continuent à déverser des quantités de .voyageurs dans la capitale.

L&s journaux roumains publient en gros caractères le texte de la lettre du roi Ferdinand à M. Bratiano, datée du 15 juillet, dans laquelle le roi moribond souhaite bonne chance à son fils le prince Carol dans là nouvelle vie qu'il s'est choisie et lui demande instamment de ne, pas rentrer en Roumanie aussi*longtemps que lesautorités comstitutionnelles roumaines ne le lui permettront pas.

Le roi Alexande de Serbie à Bucarest Belgrade, 22 juillet. Le roi Alexandre, accompagné de l'amiral Prirsa et de son aide de camp, le lieutenant-colonel Kostitsch, est parti pour Bucarest pour assister aux funérailles du roi Ferdinand.

Le roi déposera une couronne de lauriers en' or sur le cercueil de son beau-père. Une délégation militaire composée du chef et d'un froupe d'officiers du 25e régiment d'infanterie déposera une couronne d'argent dont le ruban porte l'inscription « Le 25e régiment à son chef ».

Une délégation parlementaire comprenant un représentant des divers groupes du 'Parlement est partie cette nuit pour Bucarest.

M. Clinchant représentera

le gouvernement français

M. Glïnchant, ministre de France à Butar'est, est chargé de représenter le président de la République aux obsèques du roi dé Roumanie, à Bucarest, en qualité d'anibassadeur extraordinaire,

Manifestations à Bucarest?

Londres, 22 juillet.

L'agence Reuter reçoit de Berlin la dépêche suivante, que nous reproduisons avec les plus expresses réserves

Berlin, 22 juillet.

Des journaux du soir publient un télégramme de Bucarest disant que des manifestations en faveurr du prince Carol ont eu lieu à Fogaras. Les manifestants ont été dispersés par la cavalerie. Plusieurs d'entre eux ont été tués.

Un service funèbre à Paris

M. Sarraut, ministre de l'intérieur M. Leygues, ministre de la marine, représentant le gouvernement au service funèbre qui aura lieu dimanche, à 11 h. 1/2, à l'église roumaine, rue Jean-de-Beauvais, à la mémoire du roi Ferdinand de Roumanie.

M.- Briand, ministre des affaires-étran-

tenus, d'autre parti par MM- Azéma, Niel et C'est M. Cloez qui dirigera l'orchestre.

Mardi prochain' Mlle Hallie Stiles chantera pour la première fois Madame Butterfly. Voici les trois derniers spectacles de la semaine prochaine samedi 30, Lahmé dimanche 's1, en matinée, Les Contes d Hoffmann en soirée, La 1'osca, Cavalleria rusticana.

Les deux principaux rôles de La Pte borgne, de M. Henri Busser, seront créés, à la salle Favart, par Mlle Gauley et M. René Hérent. Au théâtre Albert-!»1 (The English Player?) La-façon la plus agréable de se perfectionner dans la langue anglaise est d'aller ce soir, à 8 -h. 45, entendre M. Edward Stirling et sa -compagnie dans PijgmaLion, le chef-d œuvre de M. Bernard Shaw.

D'aucuns prêtaient, l'an dernier, à M. Henry Bernstein l'intention de confier un rôle important, dans une de ses oeuvres, au grand comédien italien Ruggero Kuggen. Ce beau nroiet, qui n'eut alors aucune suite, semble revenir sur l'eau. Et précisément M. Ruggero Ruggeri, qui est en ce moment à Paris, déclare qu'il cherche par tous lus moyens à se perfectionner dans la langue de Voltaire. En mai, juin et juillet 1928, les portes du théâtre-- -municipal :du Châtelet seront 1er- mées. Durant ces trois mois de clôture extraordinatre, d'importants travaux seront exécutés gui modifieront entièrement l'aspect de la salle.

L'Eternel Ghetto, la pièce de M. Léo PoldBs que le théâtre d'avant-garde populaire a jouée récemment dans la salle du Jourrtat, sera repris à partir du 25 courant aux FoliesDramatiques.

Demain, au Théâtre de verdure du Pré-Gatelan, en matinée, Mme Gabriel-Tristan Franconi et sa compagnie interpréteront Les Fourberies" de Seapln et La Nuit d'octobre, dont les protagonistes seront MM. André Morelu, Hugues Lambert, Montignac, Lionel Drouault, Jean Faisant, Robert Doclt Mmes Irène Carli, Maryse Hollo et Mme GabrielTristan Franconi elle-même.

Depuis hier soir, la Gaîté-Rochechouart affiche Je ne trompe pas man mari, de Georges Feydeau, dont les représentations doivent se poursuivre jusqu'au jeudi 28 courant incluslvement.

Lè Chantetcr des rues, drame en cinq actes «3 MM. Octave Bernard et J. Mazel, crdé au théâtre Molière, vient d'être repris avec succès aux Bouffes-du-Nord, avec Mlle Solange Dumy.ens comme principal interprète.

M-. André L. Daven projette la réalisation 'd'un nouveau périodique de théâtre et de ci- néma qu'il pense être en mesure de faire paraître dès le déhut de la saison prochaine. Le service du bout de l'an du regretté Jac.ques Gaudin aura lieu jeudi prochain 28 courant, à il. heures du matin, en l'église ùaintLouis de Saint-Mandé.

D Deau ville

Là célèbre artiste japonaise Mme TapakèsIsang donnera une unique soirée de Madame Butterfly au Casino de Deauville le 27 juillet. avec, pour la première fois, M. Enrico, di Mazzel dans le rôle de Pinkerton',

EN ALLEMAGNE

La question du rattachement Berlin, 22 juillet.

L'organe conservateur la Gazette de: la Croix, publie aujourd'hui, à la suite des troubles de Vienne, un article contre le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne. li dit en substance

C'est méconnaître tout le problème de l'Europe Centrale que de vouloir le réseaudre par une union douanière ou par un rattachement à l'Allemagne. L'énriettement de la monarchie danubienne ne peut pas être compensé en faisant de l'Autriche al- lemande, un nouvel Etat confédéré. Le rattachement mettrait gravement en danger la situation intérieure du Reich et l'Allemagne aurait alors à sa tête un gouver- nement qui serait subordonné sans conditions à toutes Ies exigences françaises.. L'Empire allemand et l'Autriche sont deux Etats différents le dualisme entre le Nord et le Sud remonte au début de l'histoire. Le rattachement affaiblirait notre position en politique extérieure. Il serait peut-être utile aux Allemands d'Autriche, mais nuirait aux Allemands de l'Europe centrale. Les manoeuvres de la Reichswehr et de la flot'te

Selon les journaux, des manœuvres combinées de la Reichswehr et de la flotte de guerre allemande auront lieu, vers la mi-septembre, sur 1 île de Ruegen (Baltique) et dans les eaux de cette île. Le président d'Empire et le ministre de la Reichswehr, docteur Gessler, y assisteraient. Une revue navale est également prévue pour le 14 ceptembre devant Ruegen.

LE RECORD DE DURÉE EN AVION Une tentative des aviateurs Losse et Risticz Dessau, 22 juillet'

Les aviateurs Losse et Risticz ont pris le départ ce matin à 4 h. 5 pour tenter' de battre le record de durée de cinquante et une heures détenu actuellement par Chamberlin et Acosta.

L'appareil emporte de l'essence pour soixante heures. Il pèse au total 3,700 kilogrammes il est muni d'un moteur de 310 CV.

Malgré la pluie qui amollissait le.terrain et bien qu'aucun emplacement spécial de départ n'ait été construit, l'envol s'est effectué régulièrement et sans incident. L'avion s'est dirigé sur Leipzig puis est revenu à Dessau,

Les aviateurs se proposent de faire ainsi la navette entre Leipzig et Dessau jusqu'à dimanche matin. Ce vol est considéré comme une préparation au vol transatlantique.

LE ROI FA YÇAL EN FRANCE Londres, 22 juillet.

L'agence Reuter croit savoir que le roi Fayçal (Irak) envisage un voyage en Franc, probablement le mois prochain, afin d'y faire une cure.

Le roi Fayçal profitera probablement de sa présence en Europe pour discuter avec le gouvernement anglais certaines questions d'intérêt. mutuel,, comme par, exemple pOUf 1928.;r, ,̃ ;< \u ,ik

t MOGADOR Y Immense Succès ROSE-MARIEJ tti_i. Demain matinée et soirée Dans tes Music-Jialls, Concerts et chez les Chansonniers

Les matinées d'aujourd'hui

A l'Olympia, à 2 heures 30 aux FollesBergère, à 2 h. 30; au Moulin-Rouge, à 2 h. 30 à l'Empire, à 2 h. 30, même spectacle que le soir.

Ce soir

Aux Folles-Bergère, à o h. 30, Un Vent de folie, hyper-revue de M. L. Lemarchand (Mlle Joséphine Baker. Fowler et Tamara, etc). Matinée samedi et dimanche.

Au Moulin-Rouge, à 8 h. 30, Ça. c'est Paris! (Mlle Mistinguett MM. Randall, Earl Leslie, Cariel Mmes Cesbron Norbens Marthe Berty, Ha,rry Flemming et M. Dandy). Au Palaea, à 8 h. 30, Femmes et Sports (MM, Georges Carpentier.Léon Leitrim; %la., nolo Titos, G. Flateau Mlles Florence Walton, Aileeli Hamilton et Alice Cox). A l'Empire (Wagram à 81 lviW, La premières revue de l'Empire, de Rip, avec Mme Marguerite Deval, les Pharamond, Miss Tamara le chanteur Perchicot et 20 attract. A l'Œil de Paris; à 9 h. 30, Rosse. ntais ris! (Mlles Marie Dùbas, Renée û'YÛ%, M. Maurice Poggi) les chansonniers Nils Berlings, Ferrary Mlle Yvonne Leduc, etc. Le fakir Tahra Bey, dont il fut tant parlé· la saison dernière, va faire de nouvelles « expériences », à partir du 30 courant, au théâtre Antoine, sous la direction estivale de Mme Paule Kolie et de M. Antoine Basimi, qui doit se prolonger boulevard de Strasbourg jusqu'au 25 septembre prochain.

Nicolet

De Bruxelles

M. Eugène Ysaye vient d'épouser Mlle Dinet fille du docteur Herman Dincin, de Brooklyn.

La jeune mariée, seconde femme du célèbre violoniste, était une de ses élèvcs.

Le maître Ysaye a de son premier mariage cinq enfants trois fils et deux filles.. Taniri

LES CINEMAS PETITES NOUVELLES

M. John R. Sterck a terminé la première partie d'un film patriotique belge, Pour le Roi.

Le film sera achevé en 1930 et il sera présente lors de la commémoration du centenaire du royaume de Belgique.

M.. John R .Sterck tourne ce film avec le concours d'autorités officielles belges. et Jran*D'autre part, le réalisateur belge compte entreprendre prochainement, sous le titre Calvaire et Victoire, un grand film qui com'prendra des épisodes romanesques de la vie de Napoléon. Reste à savoir, si le besoin d'un film de ce genre se fait vraiment sentir. M. 'Cari Dreyer a commencé à tourner, au studio d« Billancourt, les scènes de la chambre des tortures du film Jeanne d'Arc. Ce ne sont que pinces terrifiantes, poêles pour le plomb fondu, tout un appareil moyen. âgeux d'une barbarie effrayante.

Dans le sol incliné, une rigole se creuse pour l'écoulement du sang des condamnés. Mais Mlle Falconetti ne subira pas le moindre.

LE DÉSARMEMENT NAVAL

Le cabinet britanniques entend ses délégués

Londres, 22 juillet.

Une réunion spéciale du cabinet a été tenue cet après-midi, dans les bureaux du premier ministre à la Chambre des communes, de façon à permettre aux ministres britanniques d'entendre l'exposé de M. •Bridgeman, premier lord de l'amirauté, et 'de lord Cecil sur les délibérations de la conférence de Genève concernant la limitation des armements navals.

Commencée à 2 h. 45, cette réunion a duré jusqu'à 6 heures.

Aucun communiqué n'a été publié concernant la longue réunion du cabinet britannique, mais dans les milieux généralement bien informés on déclare que les ministres britanniques, après avoir entendu les explications de leurs collègues, M. Bridgeman, premier lord de l'amirauté, et lord Cecil, ont été unanimes à féliciter les délégués britanniques pour l'attitude qu'ils ont observée au cours des récentes délibérations de la conférence du désarmement naval à Genève.

Lundi prochain, reprise des délibérations On croit savoir que le cabinet a donné des instructions précises et formelles à M. Bridgeman en vue de la reprise des négociations à Genève dès le début de la semaine prochaine.

Les deux principaux délégués anglais regagneront du reste Genève dès demain. AUX OOMMUNES

Un débat sur la po [tique financière Londres, 22 juillet..

Toute la séance d'aujourd'hui, à la Chambre des Communes, a été consacré à la discussion en troisième lecture sur le « Finance Bill ».

Plusieurs députés conservateurs, et non des moins influents, ont pris part au débat pour critiquer la politique financière. de M. Churchill, confirmant ainsi l'impopularité du chancelier de l'Echiquier dans certains milieux.

C'est ainsi que sir Frédérick Wise déclara notamment

« Laissez-moi dire au chancelier de l'Echiquier que sa politique financière a provoqué une insurrection à peine voilée sur Jes bancs conservateurs.

« Nous nous rendons de plus en plus compte que nous nous ne sommes pas convenablement conduits par des méthodes d'économie et nous informons ce gouvernement dont nous sommes les défenseurs que s'il ne réduit pas les dépenses au cours des douze mois qui vont suivre, ce sera pour lui l'alpha et l'omega de son existence. »

Le « Finance Bill » fut cependant adopté en troisième lecture par 338 voix contre 86.

De Berlin Un canot contenant cinq ,nersonnes parmi lesquelles se trouvait Mme Wilhelmine Fokner, cantatrice à l'Opéra de Berslau, a chaviré dans le lac de Constance. Mme Fokner et une autre-dame' oiit

supplice et le bourreau n'aura pas à interventr. Pourtant l'héroïne vivra là des minutes poignantes devant des juges impitoyables. M. Jean Epstein tourne les derniers extérieurs de La Glace trois faces, sous des organes repétés. Sans doute la nature veut-elle rappeler aux cinégraphietes qu'elle peut faire aussi bien avec les cataractes célestes que les metteurs en scène avec leurs pompes à incendie et leurs hélices à faire le vent. R. V.

LA GRANDE LIQUEUR FRANÇAISE BENEDICTINE toniqued,cest,vE Beaux-Arts et Curiosité Les maisons historiques que l'on transporte A propos du transfert de l'Hôtel, de Massa, de l'avenue des Champs-Elysées au jardin de l'Observatoire, rappelons que la Maison de François Ier, elle aussi, fut transportée pierre par pierre de Moret au Cours-la-Reine.

Il en fut de même .pour te château que le commandant Hériot avait fait édifier au Vésinet, dans la villa Stolz, et qui a été démoli et reconstruit à La Boissière, dans le département de l'Eure.

Une « Baigneuse »

M. Besombes a obtenu une exception au refus de la 3e Commission d'aliéner des emplacement des grandes promenades pour l'érection de monuments en faveur de la statue de marbre de A. Marquet, figurant une baigneuse et qui.sera installée dans un miroir d'eau décoré, dans les jardins du Champ de Mars.

De beaux dons au Musée Victor-Hugo M. Nicolle a fait don au musée VictorHugo de la collection complète de l'Homnie, journal publié à Jersey, par les proscrits du 2 décembre.

Mmes Ozenne, Montargis et Albert Clemenceau lui ont fait don do soixante et une aquarelles, exécutées par Louis Boulanger pour les costumes du Roi s'aniuse, de Rny Illas et d'Angelo.

M. Duan, d'un dessin de Victor Hugo. M. Gustave Simon, des passeports de Hugo pour le voyage du Sacre et le voyage au Mont-Blanc.

MM. Jean et François Victor-Hugo, d'une 1 peinture de Julie Duvidel de Montferrier, représentant le général Hugo, ses deux frères et son fiss Abel, ainsi que d'une peinture de Carpeaux, représentant l'apothéose politique de Victor Hugo,

EXPOSITION TD'JL&T Les peintres Fouqueray, Montezin, Grosjean, etc., exposent actuellement au PALAIS DE MARBRE, 77, Champs-Elysées, les œuvres les plus intéressantes. Les plus belles pierres dures de la Chine Jade, Cristal de Roche, Malachite, Lapis, etc. ainsi que tous autres objets d'art, bijoux chinois, ambre, sont actuellement exposés AUX MERVEILLES DE CHINE

y, rue Castiglione, Paris,

et 14, place Carnot, Aix-les-Bains.

MARBRES TERRES BUHES PLATRES MEUBLES TABLEAUX ANCIENS Benjamin D/o-tiboui%geo/s,25, r. Van eau. Fleurus 09-70

AU MAROC

La situation est calme Rabat, 22 juillet.

Suivant une information communiquée de Paris à. un journal marocain, de violents combats auraient eu lieu dans le Todra et certaines tribus seraient parties eu dissidence. En réalité, aucune agita- tion anormale n'a été signalée dans cette région saharienne, éloignée de 200 kilomètres environ du dernier poste français, et aucune tribu soumise n'a fait défection. Ce qui a pu donner naissance à cette nouvelle erronnée est vraisemblablement le fait que de petits groupes de travailleurs, originaires de l'extrême-sud, qui s'étaient rendus dans la région de Fez pour les moissons, se sont présentes au bureaux de contrôle de Ziz pour faire viser leur permis de circuler avant de rentrer dans leur tribu. EN BELGIQUE

Inauguration du memorial britannique > Bruxelles, 22 juillet. Le maréchal Haig, qui était arrivé hier soir à Bruxelles en compagnie du général sir Hubert Gough et du lieutenant-général Mac Donough, a inauguré cet après-midi le mémorial britannique, élevé à la Collégiale de Sainte-Gudule.

Le prince Léopold et M. de" Broqueville, ministre de la défense nationale, assistaient à la cérémonie.

Le maréchal Haig fit son entrée à Sainte-Gudule à 15 heures, par la porte sud, où il fut reçu par le clergé, qui le conduisit au chœur, sous les acords de l'orgue de la cathédrale.

Après une courte allocution de M. le doyen, la maîtrise exécuta le Beati Mortui », de Mendelssohn.

Les autorités se rendirent ensuite par la grande nef vers le monument, où eut lieu la bénédiction. Puis, après un moment de recueillement, l'orgue exécuta le God Save the King.

Le cortège se dirigea ensuite au monument des soldats de la paroisse de SainteGudule, où le maréchal Haig déposa une gerbe de fleurs, tandis que l'orgue exécula Brabançonne.

Après la cérémonie, le public a été admis à défiler devant le monument. A 5 heures, le maréchal Haig est reçu par M. Adolphe Max, bourgmestre, à l'hôtel de ville.

EN UKRAINE

Arrestations et condamnations à mort Londres, 22 juillet.

On mande de Moscou à la « B. U. P. » que, sur les 46 personnes arrêtées à Bierdilief (Ukraine) sous l'inculpation d'avoir assassiné plus de vingt personnes, y compris la chef de la police, dix-huit d'entre elles ont été condamnées a la peine de mort.

Les vingt-huit autres se sont vues infliger des peines d'emprisonnement. De Vienne A la suite d'un discourus provocateu*1 Mfiipoplenig, secrétaire du parti (joramuiiiEtB^a été arrêté.! .o:

*^T* S. F.

CONCERTS DU 24 JUILLET

12 heuires, RADio-PARis (1,750 m.). Musique spirituelle. Causerie religieuse.

12 h. 45, RADIO-PARIS (1,75o m.). Concert 1. El Granuja, paso doble (Lorenzo Orlando) 2. Zara valse bohémienne (Osborne Robertsj 3. a) Sévilla b) Cordoba (Albeniz) ;.4. Bilboquet, dans son répertoire 5. Boris Goudounow, suite (Moussorgsky) 6. Au pnntemps (Grieg) 7. The wind, solo de piano, (Tom Waltham) 8. a) L'Horloge d grand'mère, solo de piano b) e Marchand chinois, solo de piano (G. Smet) 9. La Fcfalosa, tango (Pedro Seras) 10. La Légende de l'éventail, fox trot (Léojac-Perslani).

14 heures, P. T. T. (458 m.). Concert 1. Le Calife de Bagdad, ouverture (Boieldieu); 2. Légende bleue (Passella) 3. Le Jongleur de Notre-Dame, fantaisie (Massenet) 4. Valse triste (Berger) 5. La Maladetta (P. Vidai).. 16 h. 45, RADIO-PARIS (1,750 m.) Jazz 1. On va s'en payer uve tranche (de Buxeuil); Au bal musette, java (Gavel) 3. Nirshana, fox trot (Tom Waltham) 4. Ntlao Bios, tango (G. Smet) 7. Khimara, fox trot (Sieuille) 8. La Tarde, tando (Pedro Seras) 9. Mimosa, boston (Margis; 10. l' s'dégonfle, fox trot (Moreau de Bozi).

17 h., Radio-Belgique (508 m.). Matinée de danses.

20 h.10; TOUR EIFFEL (2,650 m.). Concért 1. Genevièue, ouverture (Schumann) l'orchestre des Amis de la Tour 2. a) Un otseau chante; b) Marguerite .{Siinâing) Mlle Astri Tarstensen, cantntrice 3. L'Abaille (Schubert) Mlle Hélène Arnitz, violoniste, premier prix du Conservatoire 4. Carmen, sélection (Bizet) l'orchestre a) Le Soir (Agathe BaAstri Torstensen, cantatrice 6. Brume (P. Fiévet) Mlle Madeleine de Campoënia, violoncelliste 7. L'Arlésienne (Bizet) l'orchestre 8. Ouverture pour ul2e Comédie (KelerBela) l'orchestre. Education familiale M. J. Pernot, député « Une condition de l'ordre familial. »

20 h. 30, Radio-Paris m.). Grand concert national consacré au génie français 1. a) Il est bel et bon (Passereau) b) Deliette mignonnette (E. du Caurroy) c) La Bataille de Marignan (Jannequin,, par le chœur mixte de Paris 2. a) Ballade des dames (Villon) b) Ballade du temps passé (ttonsard) c) Son.net à Hélène Mlle de Vil.liers 3. Les Indes galalztes (Rameau) orchestre Radio-Paris 4. Scène du Mariage forcé (Molière) M. Dorival, VI. Drain, de la Comédie-Française 5. Menuet du Bourgeois gentilhomme (Lulli) orchestre Radio-Paris 6. Monologue de Phèdre (Racine) M. Ludger, de l'Odéon 7. Plaisir d'amour (Martini) M. Kerkoff 8. Le BavoLet flottant (Couperin) Les Barricades mystéraeuses, piano M. Maurice Camot 9. Le Jeu de l'amour et du hasard (Marivaux) M. Croué, de la Comédie-Française, Mlle de Vllliers 10. Zadig (Voltaire) M. Drain 11. Le Chant du départ (Méhul),. chœur mixte de Paris 12. La Jeune captive (André Chénier) Mme Ludger; 13. Il pleut, bergère (Fabre d'Eslantine) il était zane bergère (M. Kerkoff) .14. On ne badine pas avec l'amour (Musset) Mlle de Villiersi M. Croué 15. le Lac (Lamartine) fit Cadger piano Maurice Camot 15. Valse de la Symphonie fantastique (Berlioz) orchestre Radio-Paris 16. Stella (Hugo) Mme Ludger.; 17. Rlonsiéur Poirier lE. Augier) M. Dorival, M. Drain 18. a) Le Temps des cerises b) La Gri.sette du Quartier Latin (Pegaud) M. Kerkoff 19. Le Grenier (Bëranger) 20. La Belle Hélène (Offenbach) orchestre Radio-Paris 21. Le Balcon (Baudelaire) Mme Ludger; 22. Le Cvgna (Saint-Saëns) ;'23. Pleurs sur tes cheveux noirs (Banville) Mlle de Villlers 24. Air de Manon (Massenet) M. Kerkoff 25. Les Mains (Verlaine) Mme Ludarer 26. Petite Strité (Debussy) orchestre- Radio-Paris 27. Poème (Snmain) M. Dorival; 28. Pavane (Maurice Ravej) orchestre Radio-Paris: 29. Poème (Max Jacob) 30. Le Bœuf sur le toit (Darius Milhaud) orchestre Radio-Paris. 21 heures, P. T. T. (458 m.). Concert. 21 heures, PETIT PARISIEN (340 m). Concert.

Lire tous fils MARDIS

noire rubrique « RADIO-GAULOIS »

AUX ETATS-UNIS

LES CREDITS POUR L'ALLEMAGNE New- York, 22 juillet.

Le New York Times croit savoir qu'à la suite de la visite du Dr Schacht, président de la Reichsbank, aux Etats-Unis, un groupe de banquiers new-yorkais a consenti un crédit de 25 à 30 millions de dollars en faveur de l'Allemagne.

LE GENÉRAL ALVIN

commandant l'Ecole Polytechnique L'Ecole polytechnique a de.puis hier un nouveau commandant, le général de brigade Alvin, inspecteur général des munitions.

Le général Alvin est né en 1872 à Fleurs (Loire). Il a accompli une brillante carrière dams l'artillerie comme en témoignent de nombreuses citations et les trois graves blessures qu'il reçut au cours de la campagne contre l'Allemagne le 24 août 1914, à la. bataille de Nouillon-Pont (Somme) le 5 novembre 1914, devant Dixmude le 30 septembre 1915, à Auberive. Détaché en octobre 1915 au sous-secrétariat de l'artillerie, il reçut, en 1917, le commandement du 610 régiment de cette arme.- L'année suivante, il était appelé à la tête de l'artillerie divisionnaire 151. Directeur adjoint des services du commissariat de la R. F. Strasbourg, il était chef adjoint du cabinet du ministre de la guerre lorsqu'il fut nommé, en mars 1925, général de brigade. Appelé au commandement de l'artillerie du corps d'armée, il était inspecteur général des munitions depuis octobre 1926.

En juillet 1917, il a reçu la croix d'officier âe la Légion d'honneur avec la citation suivante

« Officiel', supérieur d'un caractère élevé et d'une haute valeur intellectuelle, a, lorsqu'il commandait un groupe, donné en toute circonstance à l'infanterie une collaboration étroite et des plus habiles, un appui efficace. Blessé à trois reprises à son poste de combat. Incomplètement guéri de sa troisième blessure, a été appelé à un service central, où il a rendu des services exceptionnels pour l'organisation et l'instruction de l'artillerie lourde. »

AU DANEMARK

La finale de la Coupe Davis Copenhague, 22 juillet

Finale de la zone européenne de la Coupe Davis de tennis

Dans le deuxième match de simple, le Français Borotra a battu le Danois Axel Petersen par 6-8, 6-2, 6-1, 6-0.

La France victorieuse

Dans le match de double, les Français Borotra et Brugnon ont battu les Danois Petersen et Ulrich par 6-3. La France, compatnt à l'heure actuelle trois victoires, est gagnante dès maintenant de la finale de la zone européenne, les deux matches de simple restant à jouer ne pouvant changer le résultat.

La France est de la sorte qualifiée pour rencontrer le vainqueur de la finale de la zone américaine; •̃'̃̃'̃ :.̃.̃̃'> .)•̃ ̃:̃:̃̃ ./̃̃̃̃̃̃>̃

Itfl VIE LAWN-TENNIS

Un nouveau stade de lawn-tennis, comparable à celui de Wimbledon, sera vraisemblablement édifié sur l'emplacement occupé par l'ancien stade Jean Bouin.

Le terrain vient en effet d'être attribué à un consortium composé des deux grandes sociétés athlétiques, Stade Français et Racing Club de France, qui projettent d'y faire construire un stade de tennis susceptible d'abriter douze mille spectateurs'.

Au Sporting Club de Vichy a commencé un tournoi international réunissaht de sensationnelles entrées, parmi lesquelles nous trouvons celles de Gentien, Czetwertinski, Danet, Siguier, Jauréguiberry, Riches, de Macedo, Kruger, etc.

Les résultats du premier tour furent les suivants

Simple messieurs. Lambert bat Barillet, 3/6, 6/2, 6/4 Maisonnave bat P. Gauchon, C/0 Kruger bat Gerbier, 6/1 Lotan bat Crépin Leblond, 6/4 Gentien bat P. Gauchon, 6/0, 6/3; P. Pellaumial bat Sloutchansky, 6/2, 6/3 Brown bat Callou, 6/0, Siguier bat La.vau.6/2 6/4 Jourde bat Lambry, 6/1 Riches bat Conceicao, 6/0, Simple dames. Mlle Cerf bat Mlle Orsel, abandon.

GOLF

Le Championnat du nord de la France, disputé sur les links de Wimereux,- près de Boulogne, a été remporté par l'hon. Michael Scott, qui en finale a triomphé de M. C. Sweeney-par deux trous.

En demi-finale M. Scott avait battu le major Priçe par 3 et 2, et M. Sweeney avait aussi, par 2 et 3, triomphé de M. Ségard, un des rares concurrents français ayant disputé ce championnat.

WATER.POLO

T,es équipes qui joueront demain, aux Tourelles, la poule de division d'honneur du Championnat de France de water-polo, sont composées comme suit

E.N. Tourcoing. But, Dujardin, capit. arrières Delberghe, Debargies demi, Padou avants Cuvelier, Tnpouillet, Vandevenne. Remplaçant, Bu,lteel.

S.C.U.F. But, Wagner arrières Mathen, Lesur demi, A. Fasani avants Gruaz, Lasquin Smits. Rempl.açants Martin, Gaveau. C.N. Nice. But, Guano arrières Straforelli, Bonel demi, Middleton avants Goyenèehe, Mayaud, capit., Winckler. Remplaçants Bancillon, Bergwall.

A.S. Strasbourg. But, E. Roth arrières Lanoix, Persson demi, Flech, capit. avants Roth, Muller, Klein. Remplaçant, R. Weil. ATHLÉTISME

L'athlétisme français, cruellement délaissé par les pouvoirs publics, n'en continue pas moins, livré à ses propres forces, sa saine besogne.

On a su les résultats remarquables qu'ont donnés, ces derniers dimanches, les championnats régionaux et en particulier la première journée des championnats de Paris, qui. vit battre ou approcher plusieurs records de France.

pemain, Rouen,. Le .Mans, Tours, Toulouse, Antibes, Clermoni-Ferrand, Strasbourg, Alger seront le théâtre de compétitions au second degré qui s'annoncent comme intéressantes partout.

Les concurrents lutteront entre eux, pour l'accession aux Championnats de France, a disputer les 6. et '7 .août.

BASE BALL

Pour la Championnat de France, le tour de qualification à pris fin le 10 juillet. A l'issue de ce tour, TU.A.I. et le Ranelagh sont en tête, !légalité avec 13 points (4 victoires, 1 forfait), devant !e R.C.F, et l'A.S. Transports. La finale sera disputée demain, à Colombes, et mettra en présence l'U.A.I. et le Ranelagh. Georges Bruni

Les Joiii'iiaiiA matin POUR FAIRE SUITE A L'EMPRUNT La Journée Industrielle, M. C. Gignoux Le mécanisme qui a permis l'indispensable constitution de nos réserves de devises, moyennant une contre-partie en crédits-francs, en suppose une autre encore qui est précisément la liberté de circulation des capitaux. Faute de quoi, notre organisme financier finira par souffrir d'une sorte de congestion ou d'occlusion qui peut mal finir ou tout au moins un-, pêcher un retour total à là santé. Sans compter que, à un moment où notre balance des comptes subit peu ou prou les conséquences du ralentissement économique, il serait d'une incontestable utilité de lui apporter l'appoint d'une reconstitution progressive de nos avoirs a l'étranger. LA RÉPONSE

A M. FRANKLIN-BOUILLON

L'Ere Nouvelle, éditorial

L'Union nationale en temps de paix est ce qu'on appelle en droit « une obligation de ne pas faire ». Elle ne porte en ell même aucun élément créateur. Elle ne peut être que conservatrice et non réformatrice Il est possible qu'en une heure de crise, comme il s'en est produit l'an dernier, elle arrête le pays sur une pente,. peut-être savonnée à l'excès par nos adversaires, mais nul n'oserait affirmer qu'elle est capable de lui faire gravir cette route du progrès, dont Renan prétend qu'elle monte en lacets ». L'Union nationale est un état d'esprit, ce n'est pas un parti. Elle est suffisante pour permettre la démocratie de reprendre haleine, elle ne lui permet pas d'aller en plein élan jusqu'au bout de ses destinées.

A u «JOURNAL OFFICIEL Le Journal officiel publiera demain la loi relative à l'Exposition coloniale interna-t tionale de Paris. Après les émeutes de VienneLe communiste Piock expulsé d'Autriche Vienne, 22 juillet.

Le tribunal de Vienne a condamné aujourd'hui le député communiste allemand se Piock' à une amende de 50 shillings. H sera en outre expulsé d'Autriche avec interdiction perpétuelle de revenir dans ce pays.

De Jérusalem Sultan El Attrache,; chef des Druses rebelles se rendrait à la 'Mecque pour y rencontrer Iba Seoad, quj? liu a offert un asile dans le Hedjaz.

De Hong-Kong Le capitaine du vapeur norvégien Solviken, attaaué hier par des: pirates, est mort des suites de ses bles, sures.

De Shanghaï Tchang Kai Chek, a donné l'ordre de remettre en liberté six Russes qui avaient été arrêtés lundi dernier à bord du vapeur sov.iétique Henlï. De Bombay L'équipage du cargo) américain liomestead a abandonné le navire,,qui est en perdition au large de Ma-

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LES COURSES

AU TREMBLAY

Samedi 23 juillet

Les courses commenceront à 2 heures.

NOS PRONOSTICS

Prix Flibustier (à réclamer, 8,000 tr.| 900 m.). Friponnet, Antigone.

Prix Macaroni (8,000 fr., 1,600 m.). Tri. f ulca, Pal.

Prix Pasquinads (à réclamer, 7,000 Ir., 1,800 m.). Old Pip, Ramuntcho.

Prix Tsuchstone (15,000 fr., 1,000 m,), -t The Master; Golden Bud,

Prix de Minerve (75,000 fr., 2,000 m.). -1 Carmélite, Brûlante II.

Prix Camel (handicap, 10,000 fr., 2,150 mètres)v Europa, Billy Williams.

A MAISONS-LAFFITTE

yendredi 22 juillet

RESULTATS

Prix de Noisy-le-Roi (à vendre, 7,500 fr.» 1,100 mètres)

1. Roi des Aulnes, à M. J.-D. Colin (Sharpe); 2. Max, à M. H. Leigh (J. Wmkfield} 3< Paray le Monial. à M. M. Le Baron (Marsh)< 14 partants. Encolure 3 long.

Pesage Gagnant, 47. Placés, 16 19 50 31. Prix Mordant (18,500 fr., mètres)

1. Sartellus, à M. M. Boussac (Sibbritt) 2. Arlequin, à M. T.-J. Champion (Semblat) ii, Rico, M. G. Brossette (Rabbe).

7 partants. Courte encolure 2 long.

Pesage Gagnant, 15 50. l'lacés, la 39 50< Prix de Maule (à vendre, 6.U00 fr., 2,200 m.)) 1. Banane lt, à M. R. Maës (Dairé) 2. Ké. konboy, a M. G. Déhès (G. Winkfield) Fouchtrasie, àM. W. Flatmann (Esling). la partants long.; 1 long. 1/2.

Pesage Gagnant, 74. Placés, 24 32 16 CO, Prix Roi Hérode (25,000 lr., 2,400 mètres) 1. Selam, au baron Ed. de Rothschild (Bouillon) 2. Hella, à M. Y. Perdoux (Va* tard) 3. Lithography, à M. F. Adda (Gar< cla). 5 partants. 1/2 long.; courte tête.

Pesage Gagnant, 20. Placés, 13 50

Prix de Chamant (handicap, 12,500 fr., 1,600 mètres)

1. Hermione II, M. A. Le Héron (Bégufr ristaîn) ;.2. Mictie, à M. Pierre Wertheimet (G. Winkfield) 3. Roi de Bigorre, à M. (à Beauvois (Rossignol).

16 partants. 3 long.; 2 long.

Pesage Gagnant, 45. Placés, 16 17 50 65 Prix de Blingel (10,000 fr., mètres) 1. Synthème, à M. A. Espir (Hervé) 2. Héi


sone, au marquis de Llano (Vatard) 3. Le Menteur, à, M. J. Fribourg (Frigoul).

10 partants. 2 long.; 3/4 de long.

Pesage Gagnant, 64. Placés, '<& 49.

Prix de la Narbonnaiso (haies, 10,000 fr 2,80p mètres)

1. Balboa, à M. G. Beau vois Tondu) a. Mazzini, à M. J. Armand (Bédeloup) 3. Au-' sone a Mme A. Desouiller (Lester).

8 partants. 2 long. 1/2 long.

Pesage Gagnant, 102. Places, 28 50 42

15 50.

fiéplacements

et Villégiatures

1 Mmes ̃

Henry d'Arbigny, au château de Corgirion. Baronne Eugène Auvray, au château de Vernon.

Comtesse- de la Boessière-Thiennes, au château de Lombise.

Comtesse de Boisséson, au Mont-Dore. Jean de La Chaise, au château < Rhdcon. Chryssaphidès, à Evian-les-Ba'.iS.

Marquise '3 Croix, à Morsalines.

Pierre Delaunay^-Belleville, au château de^ Langoz.

Lucien Etienne, à Nogent-sur-Seine.

Charles Fère, née de Bancnlis de Pruynes, Vichy.

Vicomtesse André du Halgouët, au chàteau de la Combaudi'ere.

Baronne G.. d'Halloy d'Hocquincourt, au château de Soulangy.

Vicomtesse de Kersers, au château de là Chaumelle.,

Comtesse de Laubespin, au château de Chevry.

Ménière, au Tréport.

Jacques Miriel, au château du Cos.quiez. Mocholi, à Deaùville.

Générale P. Nourrisson, Saint-Valérysur-Somme.

Stella Achaval de Patron "Costa, à Divonne-les-Bains.,

Petit-Dumesnil, à Uriage-les-Bains.

Baronne Aimery de Pierrebourg, à Herbault.

Pinay de Mézerac, à.ïloulgate.

Duchesse de Plaisance, au Coppet.

Comtesse de Polignac, au château de la Voute-Polignac.

Marquise de Pontevès-Sabran, à Montpellier.

Vicomtesse 0. de Reviers -fie Mauny, au château de Cesny-aux-Vignes

,'Comtesse de. Saint-Quentin, au château de Garcelles. :̃̃ Marquise Scribot de Bons, au château de Trie-Château.

Baronne Jacques de Soucy, au château de Lajudie.

Marquise de Surian, â Dinard.

comtesse Le Tourneur d'Ison; à Lecousse. Marquise de Vaucouleurs de Lanjamet, au château des Ifs.

Mlles

-Guerquin, aux Trois-Épis.

"Lamy, à Pourville.

¡Félicie Roussille, au château de Valenches. ̃' MM. '̃

Marquise de Barbentane, à Vittel.

iBurthe, à Royan.

.Baron Edward Cachard, à Deauville.

̃Ghryssaphidès, à Eviarbles,Bainj3

Lucien Cocquerillat, à Saint,Pair-surMer.

Général baron Corvisart, à Cahourg.

Delmas, à Saint-Alban-de-Montbel

J. du Fontenioux, au château de l'Ormeteau,

Baron de Foucaucourt, au château de Vauilserre.

Edouard Hermann, il Vichy.

Jullien, à Marly-le-Roi.

Charles Lapierre-Colomb, à Saint-Rapltaël,

R. Masson, à Asnières-sur-Oise..

Jacques Miriel, au_cb&tea$ du Coscflaiêi Comté, 4e Peretti de la Rocca, à Levie

Pauljpetit de Reimpré, à bivonne-les Bains.

Comte Gaston de La Rochefoucauld, au château de la Tour.

̃ Théodore E. Rodocanachi, à Vittel.

Emile Roland, à Senlis.

Rosot, à Vinemerville.

Rancis Santos-Suarez, au château de Graville.

'A. Thierry, à Bagnoles-de-l'Orne,

BULLETIN FINANCIER Paris, 22 juillet.

La semaine se termine sur une impressinon satisfaisante le marché a été .peutêtre moins actif que la veille et quelques dégagements se sont produits. sur les valeurs françaises, notamment sur nos fonds d'Etat.. Mais, dans l'ensemble, la tenue de la cote est bonne, et les cours se sont aisément maintenus à leur niveau précédent. Certains groupes, comme les caoutohoucs et les mimes d'or, se sont même vivement raffermis-

Au comptant, les ordres sont nombreux et d'une certaine importance. L'emprunt se clôture demain comme nous l'avions prévu, il a remporté un grand succès il aurait produit environ 6 milliard.s.

Nos rentes françaises se sont un peu effritées le 3 0/0 de 56 30 à 55 70 le 4 0/0 1917 de 62 à 61 80 le 40/0 1918 de 61 à 60 40 le 5 0/0 de 77 40 à 76 70 le 6 0/0 de 88 95 à 87 90 le 5 0/0 amortissable de 88 50 à 88 10 le 4 0/0 1925 de 94 90 à 93 80 le 6 010 1927 de 98 25 à 98 20. Nos chemins de fer français ont été résistants le Nord à 2,285 le Lyon, à 1.410 et l'Orléans à le Midi à 1,172 et l'Est à 1,095.

Les grands établissements de crédit ont dû céder quelque terrain la Banque de France de à 16,510 la Banque de Paris de à 2,235 l'Union Parisienne de 1,425 à 1,415 le Crédit Foncier de 2,800 à le Comptoir National d'Escompte de 1,510 à 1,495 le Crédit Lyonnais de 2,800 à 2,775 le Crédit Commercial de 1,336 à 1,312 la Banque Nationale de Crédit de 875 à 851.

Le Suez se relève de 13,875 à 13,900 le Rio de 4,945 la Penarroya de 1,300 à U14.

Les fonds russes sont calmes le Consolidé à 21 10 le 5 0/0 cle Les fonds ottomans ont conservé d'excellentes dispositions l'Unifié de 125 à 126.; le 5 0jo de 91 90 à 92 30.

Le Serbe s'inscrit à 146 50 contre 146.

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B OURSE PKJ VENDREP I 22 JUILLET 19 2 7

Les banques étrangères sont bien-tenues le Crédit Foncier Egyptien •de:4,Q80 àj4;095 à 918 la Banque Ottomane "de 1,595 à 1,586. • ̃' '̃̃>['> ̃ Les charbonnages sont' ep nét&l^CottTJ. rières de 978 à 971 Lepjsi de 1&3' à'539,' La Central Mining' progresse de 2,320 à 2 330 la Norvégienne de l'Azote de 1,669 à 1,685 le Laularo Nitrate de 390 l'Oriental Carpet de 490.à 495.

Les valeurs industrielles -françaises oscillent aux environs de leurs cours de. la veille \'Electro-Métâliurg,ié :<Lè,Di-pes'de 2,490 à 2,510; PécWneWde. ,1;855: à 1,850; la Kiihlmann de..820 à de Gafsa de 1,117 Ïe^-P latine :de 1,240 à l'Ai' Liquide de. 571 à 570 Saùit-Gobain de '5,160' 5,200: Les Chargeurs Réunis sont fermes à 1,980 la Traiisatlantique à" 30gVet:-304-; les Wagons-Lits à 1,033 et 1,032 yié'.tilétropotitain à 702 et 705 les Voiûires à 1,095 les Chemins de fer de Santa-Pé à 2,340 et 2,395. • Les valeurs de sucre sont recherchées la Raffinerie Sali de 1,620 à 1,624 les Sib- creries Caloniales à 715 les ̃̃. Sucreries d'Egypte de 1,130 à 1,134. v! Les valeurs d'électricité sont en tendance soutenue la Compagnie Générale d'Electrieité à la Distribution Parisienne de 1,655 à.1,G60; la Thomson-Houston de 539, à 540.

Marché en banque. Les.transactions sont plus actives quelques compartiments clôturent en reprise.

La De Beers se redresse de 1,735 à 1,768. Les mines d'or sud-africaines ont été demandées la Rand Mines de 4<S5 A 467 la Goldfields de 309 50 à'311 la Crown Mines de 462 à 467.

Les pétrolifères sont lourdes la-Royal Dutch de 36,200 à la Shell de 574 à 567 la Franco-Wyoming de 621 à' 617. Les caoutchoucs accentuent leurs pro- grès les Terres-Rouges de 960 à 974 la Padang de 1,445 à la Malacca de 428 le Cambodge de 443'à 460 la Final!- cière de 551

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INFORMATIONS FINANCIÈRES Titrages financiers du 22 juillet VILLE de Paris 1892. Le numéro 259722 est remboursa par 100,000 fr. Le numéro 133461 est rembourse par francs. Les numéros H85748 et 533833 sont rembourse's chacun par lOiOOO fr..

50 numéros sont remboursés chacun par 1,000 fr.

OBLIGATIONS communai.es 1912. Le numéro 224465 est rembourse par. francs. Le numéro 670291 est rembourse pa- 10,000 fr. .} numéros sont remboursées chacun par 1,000 francs.

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PROGRAMME DU 23 JUILLET THÉÂTRES

Opéra..8 h. 15, Aïda.

Français. 3 h. 30, Un Caprice, Aimer. I Opéra-Comique. 8 h., Cavalleria rust.,Tosca. Gaîté-Lyrique. 8 h. 30, Marraine de J'escouade Porte-Saint-Martin. 8 h. 30, Le Chemineau. Gymnase. 9 h., La Pomme.

Renaissance.,8 h. 45, Monsieur de Saint-Obin. Athénée. 8 h. 45, Maître Bolbec et son mari. Bouffes-Parisiens. 8 h. 45, Trois jnes filles n. Palais-Royal.8 h. 45, On ne royale p. Antoinette Femina. 9 h., Par le bout du nez.

Capucines. 9 h. 15, L'Herbe tendre. Mesdames Mathurins. 9 h., Pour voir Adrienne.

Madeleine. 8 h. 45, Spirit of Paris.

Nouveautés. 8 h. 45, Un bon Garçon.

Edouard-VI*. 9 h. 15. Désiré.

Marigny. 8 h. 45, Venise. Comédie des ChampsMElysées. 8 Knock. Studio Ch.-Elysées. 9 h., Maya.

MichoJiere. 8 h. 45, Les Vignes du seignerr, Albert-I". 8 h. 45, Pygmalion.

Scala. 8 h. 30, La Petite Grue du Cinquième, Ambigu. 9 h., La Garçonne.

Déjazet. S h. 30. J' marte ma femme. SPECTACLES DIVERS

Folies-Bergère. 8 h. 30, Un Vent de folle. Casino de Paris. 8 h. 30, Paris-New-York. Olympia. 8 h. 30, vingt attractions.

Moulin-Rouge. 8 h.30, Ça c'est Paris (Misting.) Palace. 8 h. 30, Femmes et Sports.

Empire. 8 h. 30. revue de Rip, Perchicot, etc. Œil de Paris, 9 h. 30, Rosse. mais ris 1 Ambassadeurs. Dîner. Broadway to Paris. Musée Grévin. Décapité parlant (cab. fantast.j Luna-Park. T.l.jours, mat. et soir., attractions CINÉMAS

Madeleine. Ben-Hur (Ramon Novarro). Omnia. Sous le regard d'Allah. s Corso (Opéra). Arènes sanglantes (Valentinô) Marivaux. liésurrection (Rod la Rocque). Aubert-Palace, Le Pirate aux dents blanches. Electric-Aubert. Le Monsieur de six heures, Pour les matinées d'aujcurd'hui, consulter, le Courrier des Théâtres.

Le Gérant .•Sitoleux. v

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