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Titre : La Mosaïque : livre de tous les temps et de tous les pays

Éditeur : (Paris)

Éditeur : [Thoisnier-Desplaces] (Paris)

Date d'édition : 1834

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32820190h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32820190h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Nombre total de vues : 2111

Description : 1834

Description : 1834 (T2,N1)-1835 (T2,N52).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54088785

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5214

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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LA MOSAIQUE.

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d'expirer; le mien a été beau; mais il est court. » Le culte luthérien , que professait le maréchal de Saxe, et à cause duquel il n'avait pu être décoré du cordon du Saint-Esprit, l'empêcha encore d'obtenir une sépulture à Saint-Denis à côté de Turenne. Son corps fut embaumé et transporté avec les honneurs funèbres les pi us pompeux à Strasbourg pour y être inhumé dans le temple de Saint-Thomas où on lui érigea du moins un magnifique mausolée qui est le chef-d'oeuvre de Pigalle. Hommage éclatant rendu à la mémoire de Maurice, ce mausolée l'eût moins flatté cependant que l'action de ces deux grenadiers français, ses anciens compagnons d'armes, qui vinrent, tristes et respectueux, aiguiser le tranchant de leurs sabres sur le marbre de sa tombe, comme si ce marbre avait le pouvoir de communiquer la valeur et de faire des héros.

Maurice de Saxe était d'une taille élevée, d'une force telle qu'il partageait en deux un fer de cheval ou un écu de six livres, et faisait avec ses doigts seulement un tire-bouchon du clou le plus fort. Il avait le regard noble et martial, De nombreuses aventures galantes ont témoigné chez lui d'une faiblesse commune à la plupart des grands hommes sans rien couler à sa gloire. Il devait à la lecture des connaissances très variées; toutefois, élevé au milieu des camps, il s'étonna lui-même du projet que l'Académie française avait de l'admettre parmi ses membres , dans une lettre où il disait: "Ils veule me fere de la cadémie ; sela miret come une bage à un chas. » On voit que le maréchal de Saxe en déclinant cet honneur littéraire, ne faisait que se rendre juslice; mais il ne faut pas moins l'en louer, d'autant plus que le maréchal de Richelieu, auquel il était d'ailleurs si supérieur, et qui n'était que son égal en fait d'orthographe, n'eut ni le même bon sens, ni la même modestie.

Ce nom, qui dans sa seconde moitié s'applique avec justesse à l'espèce d'animaux rongeurs qui le porte, à cause des longues et fortes épines dont leur corps est revêtu, induirait complétement en erreur si l'on croyait que sa première partie indique qu'une analogie remarquable existe entre eux et le cochon. Ils ont, à, la vérité, son grognement, mais pour tout le reste, dans la figure et dans la conformation intérieure, ils en diffèrent autant qu'aucun autre animal. Le porc-épic n'a en effet ni une tête allongée, armée de défenses et terminée par un boutoir, ni de longues oreilles, ni un pied fourchu et garni de sabots: il offre pour caractères principaux, outre les deux incisives communes à tous les rongeurs, quatre mâchelières circulaires à' chaque côté des deux mâchoires, à peu près, d'égale grandeur; ainsi point de défenses ou dents canines. Il se meut à l'aide de ses quatre pieds, qui ont chacun cinq doigts réguliers dans ceux de derrière, et différant dans ceux de devant par le pouce dont l'ongle se montre seul à l'extérieur, et qui est tout-à-fait inutile à l'animal. Ces doigts, surtout aux

pieds de derrière, sont courts, épais et garuis d'ongles fouisseurs. Il marche sur la plante des pieds, qui est nue et tuberculeuse. Il a le museau fendu comme le lièvre, l'oeil très petit, les oreilles arrondies et peu étendues: ses narines sont deux ouvertures étroites et longues qui s'étendent , en se recourbant, sur les côtés du museau et semblent se réunir par une ligne continue au-dessus de la lèvre supérieure; mais les véritables narines se trouvent aux deux extrémités de celle ligne, et sont entourées d'une peau épaisse et nue.

Le porc-épie forme l'une des plus grandes espèces de l'ordre des rongeurs: sa longueur, dès l'origine de la queue, est de plus de deux pieds ; sa tête, de l'oreille au bout du museau, a près de six pouces, et sa queue en a quatre: au train de derrière, sa hauteur est de seize pouces et de onze au train de devant; enfin la largeur de sa tête, entre les deux oreilles, est de cinq pouces.

Quant au pelage, qui fait au premier coup d'oeil le trait distinctif de ces animaux, il consiste en de longues épines sur toutes les parties supérieures du corps , qui ont la faculté de se redresser comme une aigrette ou un panache, par l'effet des muscles de la peau. Les plus grandes sont sur les côtés et le dessus du dos; celles qui hérissent les cuisses et la croupe sont de même nature que les premières, quoique plus courtes; celles qui entourent la queue représentent des tubes ouverts par l'extrémité, et tout-à-fait blancs. Les épines pleines sont couvertes d'anneaux alternativement blancs et noirs. Le dessous du corps a des poils noirs et courts; les côtés du museau ainsi que le dessus des yeux sont garnis de moustaches épaisses et longues, et l'on aperçoit de longues soies minces et flexibles entre les grandes épines du dos. Les poils soyeux sont roussâtres, de sorte qu'en somme, le porc-épic a des couleurs sombres et tristes.

Les auteurs les plus graves tant anciens que modernes, les voyageurs les plus sensés se sont longtemps accordés à donner au porc-épic la faculté de lancer ses piquants à une assez grande distance et avec assez de force pour blesser profondément : c'est là ce qui a fait dire à un poète latin que cet animal est à la fois l'arc, le carquois et la flèche dont il se sert contre les chasseurs; mais on a reconnu d'une manière certaine que ces piquants ne se détachent qu'accidentellement et par l'effet de la secousse qu'il leur imprime au moment de se mettre en défense. Comme ils ne tiennent à la peau que par une espèce de filet ou de pédicule mince , ils peuvent tomber aisément. Ces piquants, an surplus, sont de vrais tuyaux de plumes sans barbes, et sonnent les uns contre les autres, surtout ceux de la queue, lorsque l'animal est en mouvement.

Au total, le porc-épic présente une physionomie grossière, des formes épaisses, et marche lourdement. Il se rencontre en Espagne et principalement dans le midi de l'Italie où il aurait été introduit de l'Inde et de l'Afrique, suivant quelques naturalistes. Il fuit les lieux habités, et se choisit pour retraite les coteaux pierreux et arides, qui regar-