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Titre : La Mosaïque : livre de tous les temps et de tous les pays

Éditeur : (Paris)

Éditeur : [Thoisnier-Desplaces] (Paris)

Date d'édition : 1834

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32820190h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32820190h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Nombre total de vues : 2111

Description : 1834

Description : 1834 (T2,N1)-1835 (T2,N52).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54088785

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5214

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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LA MOSAÏQUE.

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sortir les Russes, les Polonais, et jusqu'aux Cosaques du Don et du Dnieper; celle des Finnois, à laquelle appartiennent les Ostiaks dont nous avons déjà parlé (tonie II, page 247); celle des Mogols, dans laquelle il est facile de distinguer les Kalmouks que nous avons aussi fait connaître à nos lecteurs (tome 1er, page 404, et tome II, page 124 et celle , des Tatars, immense famille qui compte, outre une foule de hordes errantes sur les bords de la mer Caspienne et de la mer Noire, les Kirghis, les Bouckariens, les Circassiens, les Géorgiens, et enfin les Baskirs qui vont faire l'objet de cet article.

Les Baskirs habitent, vers les rives de l'Oufa et de l'Oural, un pays montagneux et rempli de mines : à la différence des autres peuples nomades, ils se retirent en hiver dans des cabanes en bois construites à la manière russe, et qu'ils entourent de piles de foin pour nourrir leurs bestiaux pendant là saison la plus rude. Ces cabanes, qui sont trèspetites, ont une cheminée cylindrique, rétrécie au sommet, dont le corps est formé d'un clayonnage compose' de lattes, de branchages, et revêtu d'argile. On y brûle de longues bûches posées perpendiculairement. Un petit âtre, placé auprès de cette cheminée, sert à préparer le manger. Cet âtre a ordinairement un tuyau particulier pour la fumée.

Le principal meuble des cabanes fort malpropres des Baskirs, est une grosse outre en cuir qui a la forme d'une bouteille, et se pose sur un pied de bois. Ce vase est toujours rempli de lait aigre. Les Baskirs sont contens et satisfaits tant qu'ils ont du miel et que leurs troupeaux leur fournissent du lait, attendu, qu'ils n'ont pour boisson que du lait aigri ou de l'hydromel ; et encore ces boissons sontelles infectes, en raison de l'habitude qu'ils ont de ne jamais laver leurs vases. En hiver, ils remplacent ces deux boissons par une autre qu'ils composent avec de l'eau et de la râpure de petits fromages, faits avec du lait fortement aigri, qu'ils ont mis sécher à la cheminée.

Elever des abeilles et des chevaux, telle est la principale occupation de ces peuples; et ils en font un commerce qui suffit pour les enrichir. Ils cultivent si peu de grains, qu'ils ont à peine ce qu'il en faut pour leur consommation, qui n'est cependant pas très-forte, car ils ne mangent pas du pain tous les jours. Leur manière de le préparer ressemble à celle des premiers hommes. Les femmes pétrissent la farine avec de l'eau et un peu de sel, sans se laver les mains. Elles en forment des galettes qu'elles enterrent sous la cendre de l'àtre, d'où elles les retirent, après un certain temps, pour les enfiler dans une brochette de bois et les présenter au feu, afin que la croûte se brunisse.

La manière dont les Baskirs soignent leurs abeilles est assez curieuse. Ils choisissent des troncs d'arbres de différentes espèces, surtout ceux qui sont d'un bois dur et les plus droits, et ils y creusent des ruches à quatre ou cinq bras'ses d'élévation. Ils se servent de petites haches étroites pour faire les entailles, et ils aplanissent l'intérieur avec des outils qui ressemblent à des ciseaux plats et évasés. lis bouchent l'ouverture de ces ruches au

moyen d'une petite porte, ou, pour mieux dire? d'un couvercle composé de deux ou trois planchettes, où ils ne laissent que les trous nécessaires pour le passage des abeilles.

L'habitude de faire cette opération donne aux Baskirs une adresse et une agilité étonnantes pour grimper sur les arbres les plus hauts et les plus unis, et pour y exécuter leurs travaux. Ils n'ont besoin pour cela que d'une hache bien tranchante et d'une bonne corde. Ils passent cette corde, arrêtée par un noeud, autour de leur corps et du tronc de l'arbre, en laissant assez d'espace pour se glisser lorsqu'ils s'élèvent, se baisser à volonté, se cramponner par les pieds contre l'arbre, et conserver toujours l'usage des mains. Parvenus à la hauteur du corps, ils pratiquent avec la hache une petite entaille dans l'arbre, pour y entrer le bout du pied; ils en forment ensuite une autre à l'endroit le plus élevé qu'ils peuvent atteindre, et ils continuent ainsi jusqu'à ce qu'ils veuillent s'arrêter. Arrivés à la place où doit être la ruche, ils font des trous qui servent d'échelons un peu plus commodes que les premiers, et là, reposés et entièrement abandonnés sur la corde qui les entoure, ils tirent à eux leurs outils attachés à une seconde corde, et se mettent en devoir dé creuser la ruche.

Ce travail fini, ils ne manquent pas de couper toutes les branches et tous les noeuds qui se trouvent à l'arbre, pour empêcher les ours d'y grim - per, ou du moins pour leur en rendre l'accès plus difficile. Ces animaux-sont encore assez nombreux dans les forêts de l'Oural ; et comme ils font beau coup de mal aux ruches, on emploie tous les moyens possibles pour les éloigner ou les détruire. Le plus usité consiste à garniï le haut de l'arbre de couteaux courbés, de faux, ou de pointes de fer; à l'en entourer, s'il est droit, et à en enfoncer dans les branches courbes. L'ours, en montant sur l'arbre, a soin d'éviter ces pointes et ces lames ; mais en se laissant glisser pour descendre, il ne peut éviter de s'y enferrer, et il se blesse alors si dangereusement, qu'il y perd souvent la vie. Quelques vieux ours ayant l'attention d'abattre ces armes à coups de patte en grimpant, on use contre eux d'une machine construite de manière que l'animal, en commençant à grimper, tire une corde qui fait détendre un ressort et darde avec violence une flèche dans sa poitrine. D'autres suspendent horizontalement une planche par de longues cordes aitx branches les plus éloignées, de façon à ce qu'elle puisse être amenée devant la ruche ; et on la fixe au tronc de l'arbre avec un lien d'écorce. L'ours trouve cette planche fort commode, et s'y assied pour travailler à ouvrir la ruche; son premier soin étant d'arracher le lien qui retient la planche, celle-ci s'éloigne aussitôt et devient une balançoire. Si l'animal ne se précipite pas au premier moment, il n'a d'autre parti à prendre qu'à faire le saut périlleux, ou à rester sur la planche jusqu'à ce qu'on le vienne tuer à coups de flèche ou de fusil. S'il se décide à sauter, il tombe sur des pieux pointus placés à cet effet au-dessous de lui;