Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 243 à 243 sur 418

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : La Mosaïque : livre de tous les temps et de tous les pays

Éditeur : (Paris)

Éditeur : [Thoisnier-Desplaces] (Paris)

Date d'édition : 1834

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32820190h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32820190h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Nombre total de vues : 2111

Description : 1834

Description : 1834 (T2,N1)-1835 (T2,N52).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54088785

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5214

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


242

LA MOSAÏQUE.

occupée par la modeste chapelle que sainte Geneviève, suivant la tradition, avait fait élever, vers la fin du ve siècle, sur le lieu même où le premier évêque de Paris avait reçu la sépulture. Telle aurait été, selon quelques chroniqueurs, l'origine de l'abbaye de Saint-Denis ; on voit, du reste, que cette légende ne fait, au fond, que constater un point avéré, c'est-à-dire l'inviolabilité du droit d'asile, attaché jadis comme privilège aux lieux consacrés par la religion. Dagobert dota magnifiquement, dans le cours de son règne, l'abbaye qu'il avait fondée; aussi, par gratitude, l'église de Saint-Denis accueillit-elle sa dépouille mortelle au milieu de son sanctuaire. Ce fut ainsi par Dagobert mort que les races royales de France prirent possession de ces caveaux illustres, où quelquefois elles admirent parmi elles des étrangers, auxquels leur grand nom, leurs grandes vertus et leurs grandes actions avaient fait une sorte de royauté.

Le tombeau de Dagobert était un des plus curieux et des plus intéressans de ces mausolées, non-seulement comme objet d'art, mais encore comme monument des croyances naïves de nos pères, car il racontait toute une légende dans une série de bas-reliefs bizarres que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs. Voici comment l'historien des antiquités de la France, Montfaucon, expose le sujet de ces tableaux : « Un certain Ansoalde revenant ( peu de temps après la mort du roi Dagobert) d'une ambassade de Sicile, aborda une petite île, où il y avait un vieil anachorète, nommé Jean, dont la sainteté attirait dans cette île bien des gens qui venaient se recommander à ses prières. Ansoalde entra en conversation avec ce sainthomme, et étant tombé sur les Gaules et sur le roi Dagobert, Jean lui dit qu'ayant été averti de prier Dieu pour l'âme de ce prince, il avait vu sur la mer des diables qui tenaient le roi Dagobert lié sur un esquif et le menaient, en le battant, aux manoirs de Vulcain ; que Dagobert criait, appelant à son secours saint Denis, saint Martin et saint Maurice, les priant de le délivrer et de le conduire dans le sein d'Abraham. Ces saints coururent après ces diables, leur arrachèrent cette âme et l'amenèrent au ciel en chantant des versets et des psaumes.» Le premier auteur qui raconte cette vision de l'anachorète saint Jean veut qu'on la considère non pas seulement comme vraisemblable, mais encore comme très-véritable, et il paraît que sa recommandation fut suivie, car, plus de six siècles après la mort de Dagobert (vers le règne de saint Louis,époque à laquelle il est à peuples prouvé que le tombeau fut sculpté) la légende était encore jugée assez authentique pour être reproduite dans tous ses détails sur la pierre du tombeau érigé à ce prince. Elle résume, au surplus, assez exactement dans son énergie allégorique l'opinion que les contemporains pouvaient avoir sur le roi Dagobert. Mauvais fils, assassin avoué de son oncle, meurtrier présumé de son frère et de son neveu, exterminateur . d'unetribu entière de Buigares qu'il fit massacrer après lui avoir donné l'hospitalité, prince débauché, roi oppresseur, il avait sans doute mérité des châtimens;

châtimens; ayant paru revenir, à la fin de sa vie, vers le bien, dont il avait toujours eu le sentiment^ ayant accompli des oeuvres pieuses en expiation de ses fautes et de ses crimes, ayant entremêlé des vertus à ses vices, il semblait avoir droit à quelque intercession, à quelque indulgence, et la vision de saint Jean le fait voir subissant d'abord sa peine et recevant ensuite son pardon.

Le tombeau du roi Dagobert, placé dans le sanctuaire au côté droit du maître-autel, représentait une sorte de niche, assez profondément creusée et formée par une arcade en ogive, que surmontait un encadrement triangulaire. Le monument, supporté par des faisceaux de colonnettes, disposées des deux côtés en corps avancé, était façonné, dans sa partie supérieure, en une sorte de dais, des quatre coins duquel s'élevaient des pyramides enrichies de fleurons, couvertes d'écaillés, et dont les sommets offraient des touffes de pierres sculptées retombant en feuilles. Tous les détails étaient travaillés avec cet art abondant, délicat et minutieux qui caractérise l'architecture dite gothique. La vision de l'anachorète Jean était retracée sur une surface plane formant le fond de la niche.

Au bas du monument, sur une pierre légèrement exhaussée, s'étendait la statue couronnée du roi Dagobert ; la royale image n'était point représentée couchée sur le dos et les mains jointes,suivant l'usage le plus général, mais couchée sur le côté et la tête reposant sur un coussin en pierre. A ses pieds et à sa tête, se tenaient debout, dans des ouvertures pratiquées dans les faisceaux de colonnes, les statues de sa femme la reine Nantilde et de son fils le roi Clovis II. Au-dessus du corps de Dagobert était gravée cette épitaphe : Cy gist Dagobert 1er fondateur de céans, roi en l'an 632 jusques à 645. Cette inscription, que l'on croit n'avoir été posée, ainsi que les autres , que vers la fin du xvie siècle, renfermait une erreur chronologique, Dagobert ayant régné entre les années 628 et 638. Venait ensuite la vision de Jean. On voyait d'abord le roi Dagobert étendu sur son lit de mort et assisté par l'évêque saint Denis ; puis un arbre, signe conventionnel de séparation adopté alors par les artistes, indiquait qu'il ne fallait pas confondre cette scène d'exposition avec le tableau suivant. Ce second morceau de sculpture représentait des flots sur lesquels voguait un bateau dirigé par un équipage de diables, assez semblables à des singes et figurés dans diverses postures, ceux-ci poussant le bateau parderrière, ceux-là le tirant en avant, et les autres, parmi lesquels se distinguaitun joueur d'instrumens, entourant l'âme de Dagobert, reconnaissable à la couronne qu'il portait sur son front. Une inscription placée au-dessus de cet encadrement en expliquait ainsi le sujet : Saint Denis révèle à Jean que l'âme de Dagobert est ainsi tourmentée. Le tableau suivant représentait les détails de la délivrance de l'âme de Dagobert. Deux personnages mitres, saint Denis et saint Martin, accompagnés de deux anges, s'avançaient vers labarqueet tiraient à eux l'âme de Dagobert, que les diables s'efforçaient de retenir ; mais les diables vaincus étaient obligés de céder