52 NAPOLEON LE PETIT.
l'empire projeté, comme on lui vociférait : Vous êtes un calomniateur ! Gomme on haussait les épaules au mot de sénat! — L'empire aujourd'hui, s'écriait l'un, ce serait la boue et le sang : vous nous calomniez, nous n'y tremperons jamais; — l'autre affirmait qu'il n'était ministre du président que pour se dévouer à la défense de la Constitution et des lois; l'autre glorifiait la tribune comme le palladium du pays; l'autre rappelait le serment de Louis Bonaparte, et disait : Doutez-vous que ce soit un honnête homme? Ceux-ci, ils sont deux, ont été jusqu'à voter et signer sa déchéance, le 2 décembre, dans la mairie du dixième arrondissement; cet .autre a envoyé le 4 décembre un billet à celui qui écrit ces lignes pour le « féliciter d'avoir dicté la proclamation « de la gauche qui met Louis Bonaparte hors la loi... »
— Et les voilà sénateurs, conseillers d'État, ministres, passementés, galonnés, dorés! Infâmes! avant de broder vos manches, lavez vos mains!
M. Q.-B. va trouver M. 0. B. et lui dit : « Comprenezvous l'aplomb de ce Bonaparte? n'a-t-il pas osé m'offrir une place de maître des requêtes? — Vous avez refusé?
— Certes. » Le lendemain, offre d'une place de conseiller d'État, vingt-cinq mille francs; le maître des requêtes indigné devient un conseiller d'État attendri. M. Q.-B. accepte.
Une classe d'hommes s'est ralliée en masse : les imbéciles. Ils composent la partie saine du corps législatif. C'est à eux que le « chef de l'État » adresse ce boniment : — « La première épreuve de la Constitution, « d'origine toute française, a dû vous convaincre que « nous possédions les conditions d'un gouvernement fort « et libre... Le contrôle est sérieux, la discussion est