Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 11 à 11 sur 1035

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le fiacre n° 13 / par Xavier de Montépin

Auteur : Montépin, Xavier de (1823-1902). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1884

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb309697604

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (996 p.) : fig. ; gr. in-8

Format : Nombre total de vues : 1035

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5401038q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-1111

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 22/04/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


LR FTAfiRK 18

couleur indéfinissable. — Un chapeau de paille défoncé se voyait à côté de lui.

— Sacrebleu ! — murmura tout à coup cet inconnu d'apparence éminemment suspecte, en frappant du poing avec impatience le sol qui lui servait de couche, — il me fait poser ou le diable m'emporte ! — Depuis une demi-heure il devrait être ici ! — Qu'est-ce qu'il fait donc, le failli chien?...

Cette expression : failli chien, très usitée parmi les matelots, pourrait donner lieu de croire que le singulier vieillard avait été marin.

Une telle supposition serait erronée, et nous présentons à nos lecteurs, en la personne de Raoul Brisson, surnommé Plume-d'oie, un ci-devant notaire.

Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable!

Raoul Brisson s'était vu jadis titulaire, dans une petite ville des environs de Paris, d'une étude fort suivie et d'un très agréable rapport; il possédait quelque fortune personnelle et n'avait qu'à vouloir pour épouser une héritière, devenir tout à fait riche et faire souche d'honnêtes gens.

Le goût du jeu, de la table et des femmes, joint à un déplorable talent do faussaire, avait causé sa perte.

Traduit en cour d'assises et reconnu coupable de deux cent quatre-vingt et quelques faux, Raoul Brisson passa de son étude au bagne de Brest, assurément très vexé, mais ni repentant ni corrigé.

Cet honorable tabellion joignait à l'amour de la calligraphie la bosse de l'imitation.

Il reproduisait en se jouant et à main levée des parafes prodigieux, et plaçait dans ses aptitudes de faussaire sa joie, sa vanité, sa gloire.

Il se plaisait à raconter, non sans un légitime orgueil, qu'un certain jour, au bagne, on l'avait mis en liberté sur un ordre venu de Paris et émanant du ministère de la justice, ordre parfaitement en règle, couvert de timbres et de signatures officielles.

Or tout était faux, signatures et timbres, y compris ceux de la poste.

Raoul Brisson ne fut repris que trois jours plus tard, lorsque le télégraphe eut signalé la prodigieuse mystification dont les autorités du bagne venaient d'être victimes.

En quittant Brest, — (où, soit dit entre parenthèses, son vocabulaire s'était enrichi de bon nombre d'expressions locales, dont celle de failli chien faisait partie), — il avait mis son talent de spécialiste au service de quiconque voulait le lui payer; mais la vieillesse étant venue, la main commençant à trembler, l'ex-notaire était tombé dans la catégorie des voleurs du dernier ordre, vagabonds sans feu ni lieu, vivant au jour le jour du produit de leurs misérables rapines, couchant dans les fours à plâtre, dans les carrières, dans les maisons en construction, quand leur manquent les quelques sous néces-