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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1920-07-19

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 19 juillet 1920

Description : 1920/07/19 (Numéro 45626).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k538391b

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 20/03/2008

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un Cercueil

Quelle cruauté de vieillir 1 C'est,évidemment la seule manière qu'on ait trouvé de durer, mais c'est souvent payer bien cher quelques années de vie. N'est-ce pas, en effet, mourir un peu que de voir mourir autour de soi choses et gens, tout ce qu'on a admiré et aimé ? Je suis allé saluer respectueusement là dépouille mortelle de celle qui fut l'Impératrice Eugénie. Elle a eu ce privilège de ne quitter cette terre qu'après avoir vu Ha France, mutilée sous son règrie, recouvrer ses chères provinces. Elle a pu'assister à la résurrection de sa patrie d'adoption. Et la Providence lui a- ménagé ce rare bonheur de disparaître- à l'heure opportune où l'union sacrée jette dès maintenant sur son cercueil son manteau de justice sereine, .en attendant que sa dépouille traverse le chemin, de la gare de Farnborough au caveau funéraire; sur une prolonge de canon, enveloppée dans les plis des drapeaux de ,1'Entente. U'histoire a commencé pour la souveraine. Qui de nous aurait 'la prétention d'en préjuger' les arrêts ?

(' On me permettra de rappeler que l'Impératrice avait conservé à mon endroit une extrême bienveillance. Elle avait daigné- comprendre que si j'avais dû me séparer de la cause impériale, c'est que le Prince Napoléon, en se ralliant à la politique de Gambetta et aux 363, ne m'avait laissé d'alternative qu'entre le système électif et le régime héréditaire. Sous l'influence de notre grand Charette, j'ai adopté le secnd et je l'ai servi avec fidélité. Mais, comme disait le cardinal de Retz, j'ai pu changer de parti, je n'ai jamais changé de sentiments ni d'idées.

J'ai eu l'honneur d'être reçu par l'Imi pératrice, lors de son dernier passager Paris. C'est pour moi un grand souvenir, que je retrace avec émotion. Déjà un voile épais s'était abaissé sur ses yeux. Elle. me pria de m'asseoir à ses côtés, tout près.d'elle. Elle me parla du Prince impérial, de l'Empereur. « On a beaucoup critiqué l'Empereur d'avoir fait l'empire libéral, me dit-elle. Mais il se sentait déjà si malade Et pouvait-il alors songer à laisser le fardeau de l'em: ;j pire -autoritaire à une femme, à un enfant ? » A cette évocation du passé,' de ses yeux voilés s'échappèrent des lar- mes. Elle ne s'y attarda pas, devant les beautés' lumineuses du présent. Et nous nous entretînmes longuement de la guerre, de la victoire, de la paix.

L'empire libéral s'est effondré, l'Em- pereur est mort, le Prince impérial s'est immolé, victime volontaire. Dans un dessein. impénétrable, la Providence a fait disparaître tour à tour toutes les personnalités dont on pouvait attendre, dans le passé, l'édification d'un ordre nouveau, aussi bien de grands républi- cains comme Gambetta et Chanzy, que les représentants des Bonaparte, l'Em- Pereur et son fils, et les héritiers de ces < rois de France qui ont forgé l'unité na1 tionale, Monsieur le Comte de Charnbord, Monsieur le Comte de Paris. Monsieur le Comte de Ghambord est une des plus hautes figures du dix-neuvième siècle Monsieur le Comte de Paris fut- la plus noble incarnation du devoir, avec lequel il ne transigeait jamais. Portant au coté une plaie qui ne devait pas se fermer, il ne fit jamais entendre une plaintei et son frère, Mgr le Duc de Chartres, fut l'unique confident de

ba Scène

et ja^ille

VOFFEtfSlVE 'DE b'ESWT Les deux derniers feuilletons que j'ai consacrées il. la propagande par le théâtre et au rôle prépondérant qui devrait être réservé à la Comédie-Française dans cette oeuvre nationale m'ont attiré une correspondance nombreuse qui contient, malgré certaines critiques de détail, les plus chaleureuses approbations sur le Un diplomate éminent, qui a naguère représenté la France dans un poste important, m'écrit u Vous avez raison de vouloir opposer à tout prix à la pauvreté de notre propagande ce que pourrait nous valoir au dehors de renom, de symFpathie, d'influence, les trésors inutilisés de notre théâtre et de notre livre. Il sufUrait de choisir et d agir. Mais ceux à qui révisent ce devoir ignorent éperdument l'étranger et sont sourds aux avis de ceux qui savent. Vous l'éprouverez à votre tour, mais, je vous en supplie, ne vous "découragez pas et continue.z votre campagne. »

D'autre part, une haute personnalité roumaine m'a saisi de la proposition suivante « Votre projet d'une Comédie-Prançaise allant dans les grandes capitales européennes accomplir une sorte d'ambassade des lettres et de l'esprit, correspond exactement à ce que nous attendons de la France. Si une telle entreprise représentait, au point de vue matériel, un risque quelconque et qu'il fallût y parer, rien ne serait plus facile,' et rien ne serait mieux-accueilli' chez nous, que de constitueri parmi les.amis fervents de votre pays, de son art e%de -;on- ih£âtr.è7 uff syndicat de garantie

ses souffrances. Défenseur du régimé constitutionnel, il n'hésitait pas à accepter, le cas-, échéant, le plébiscite consécrateur. Epris de légalité, hostile à toute .aventure, il se rallia pourtant au boulangisme quand ses amis lui eurent démontré que cet expédient était encore du devoir. Il mourut, léguant à' son fils, Monseigneur le Duc d'Orléans, ce sentiment qu'il portait a un si haut degré.

Le chef de la Maison de Franche a accepté l'héritage tout entier. Pendant la* guerre, sur la terre d'exil, il a partagé toutes nos émotions, toutes nos épreuves, toutes nos espérances. Car il n'a jamais désespéré. Quelque chose revit en lui du grand roi Henri et de « sa tendre amour » pour la France.

Dans quelques heures, l'Impératrice dormira son dernier sommeil sur la terre étrangère. A la touchante cérémonie de samedi, comme je défilais, après avoir salué la dépouille mortelle, une princesse de grand esprit et de grand cœur me dit, en' me montrant le cercueil « Dix-huit ans d'apothéose, cinquante ans de martyre. Soyons humbles, monsieur » Je n'avais pas besoin de l'avertissement pour me sentir petit, bien petit.

Arthui Meyer

'Reines de Cinéma Il n'y a jamais eu autant de reines, de rois et de princes que depuis que la démocratie règne sur le monde. Plus un peuple est démocrate, plus il a tendance à donner de la souveraineté à ceux qui, par leur talent ou par un caractère exceptionnel, dépassent la foule populaire. Ainsi, les rois fourmillent en Amérique: rois de acier, des chemins de fer, du pétrole, de la presse, etc. Chez nous, le goût pour les princes e?t pius prononcé, et nous ne comptons plus nos princes des poètes, des auteurs, des humoristes, des chansonniers, que sais-je encore Quant aux reines, elles sont innombrables, et rien que le cinéma, à lui seul, en compte une bonne litmidouzaine' pour le moins.

Précisément, l'une des reines américaines du cinéma, et non l'une des moindres, Mary F.ckford, est actuellement parisienne, en compagnie de son époux, qui, lui, se contente d'être un artiste de grand talent et qui, à défaut d^un titre consacré par la renommée populaire, répond au nom, fort connu des habitués de cinéma, de Douglas Fairbanks. Le couple semi-royal est descendu à l'hôtel Crillon, et, aujourd'hui même, un déjeuner, organisé par notre confrère Comœdia, lui est offert dans un restaurant des Champs-Elysées. Tout ce qui a un nom dans l'industrie et l'art cinématographiques et l'élite des artistes de nos théâtres parisiens ont tenu à être de ce déjeuner et à s'associer à la manifestation de sympathie et d'admiration dont. seront aujourd'hui l'objet cette jeune reine, simple et charmante comme une vraie souveraine, et M. Fairbanks, son mari.

Mary Pickford est justement célèbre, car elle sst de celles qui, dans les soixante mille cinémas que comptent à peu près les grandes villes du monde, ont, depuis quelques années, ému aux armes, ravi jusqu'à l'enchantement ou fait frémir :haque soir quelque cent millions de spectateurs c'est-à-dire de sujets.

Songez qu'elle est à l'âge de l'épanouissement ie la beauté et du talent: vingt-six ans, et que, malgré cette jeunesse, elle est au théâtre et au :inéma depuis vingt et un ans. Elle a débuté à l'âge de cinq ans, ce qui prouve, entre parenhèses,. que la conquête de la royauté cinématographique exige tout de même beaucoup de persévérance, en plus des dons exceptionnels et de a chance. Elle a consacré seejours, et ses nuits souvent, à son art, art si exigeant qu'elle ne put nême pas interrompre de « tourner pendant ;on voyage de noces.

Rappeler les drames, les comédies, les grandes nièces à épisodes dont elle fut l'héroïne admirée? quoi bon? Tout le monde connaît son délicieux ;ourire, et peut-être est-il plus amusant d'annon:er qu'elle va tourner prochainement un film tiré les Trois Mousquetaires. Son mari jouera d'Arta;nan, et pour cette fois Mary Pickford, qui pour'ait être Anne d'Autriche ou la duchesse de Cherreuse, sera sans doute la tendre petite Mme Bonacieux.

Une autre reine américaine du cinéma que

composé de la façon la plus brillante. Et c'est encore nous qui devrions vous être reconnaissants. Il y a dix ou quinze ans, quelques-uns de nos germanophiles dont, grâce à Dieu, le nombre diminue chaque jour avaient eu une intention analogue. Elle avait forcément échoué, parce que l'art germanique n'avait rien qui pût nous séduire et qu'il est dans son essence même incompatible avec notre race 'latine. Les raisons mêmes qui avaient déterminé l'échec de cet effort assureraient le succès éclatant de celui que vous préconisez. N'oubliez pas que nous savons par coeur Molière, Racine, Corneille, Marivaux, Beaumarchais, sans compter vos auleurs modernes. N'oubliez pas que le jour où vos illustres comédiens viendraient pour nous donner à la scène les chefs-d'œuvre dé votre répertoire, nous ne nous contenterions pas d'applaudir -,r,e ne serait pas assez mais nous pavoiserions, et vous savez qu'il v a des drapeaux français dans toutes nos maisons. »

Un membre de la délégation transylvaine, de cette Transylvanie où la langue française est encore peu répandu: répondait récemment à quelqu'un qui ? s'inforniiait des moyens de la propager Des professeurs français dans nos collèges, des comédiens français dans nos théâtres nous apprendrons -bien vite, nous comprendrons bientôt, nous acclamerons tout le temps. »

Il serait facile de recueillir dans tous les pays des témoignages de cette sorte. Il n'en est pas un où groupant et coordonnant les ardentes bonnes volontés des- apôtres de notre civilisation, nous ne :puissions parvenir à faire triompher, sans aucun risque matériel, cette croisade d'art français. Encore une fois, souvenons-nous pour en faire notre profit • des résultats surprenants olitenus par les Allemands. Ils avaient pourtant à imposer leur kultur, c'està-dire tout ce qu'il y a au monde de plus hérissé, de plus brutal et de plus obscur.. « L'obscurité chez nous est-un goût national a, à écrit Schopenhauer dans

B tout Paris connaît, c'est la si gracieuse Pearl" :i White, qu'on a appelée la « femme la plus assassinée du monde »,. car jamais artiste n'eut plus de malheurs qu'elle, artistiquement parlant. Pouf Pèarl White, l'univers est une chausse-traps. Partout, le sol s'ouvre sous ses pieds, les pla• fonds s'écroulent sur sa tête, ses trains déraillent, ses autos panachent ou franchissent les t garde-fous des ponts, les assassins rampent sous son lit, ses chauffeurs sont de faux chauffeurs i qui la bâillonnent et l'enlèvent, ses femmes de chambre sont des empoisonneuses. Mais vous connaissez tout cela, et il n'est personne qui n'ait vu cette reine exquise dix fois assommée, écrasée, noyée, lancée au fond de gouffres vertigiJ neux. Et toujours, après avoir traversé de terribles angoisses, vous l'avez vue vaincre la fatalité, et vous avez contemplé son image avec 1 ravissement en vous disant que la semaine suivante il vous faudrait encore être malheureux avec elle et pour elle. Pearl- White, nageuse intrépide, amazone étonnante, gymnaste prodiL gieuse, est au cinéma la reine du danger. Une troisième reine américaine du cinéma, c'est Fanny Ward, à qui nous devons une reconnaissance particulière, pour s'être éprise du ̃ théâtre moderne français. Après avoir, comme les autres artistes américaines, interprété des oeuvres fantastiques où l'effort sportif à donner correspond au «frisson d'épouvante qu'il faut procurer au spectateur, elle s'est vouée à l'interprétation des rôles psychologiques. Crâcs à elle, Bernstein et Kistemaeckers ont vu leurs principales oeuvres enthousiasmer les foules des Etats-Unis d'abord, celles du monde entier ensuite. Et nous autres, qui en 'connaissions pourtant de géniales interprétations, nous n'avons tirer celle qu'on pourrait appeler la reine cinéI matographique du drame sentimental. » Des reines, il y enJ d'autres, mais la place me manque pour en parler. Pourtant, je'ne vou- drais pas oublier que parmi nos artistes il en est plus d'une qui pourrait prétendre à ce beau titre que nos compatriotes donnent moins facilement. Il me semble que lorsque Mlle Cécile Sorel consent à paraître dans un film, elle égale les plus renommées, et que Mme Robinne, celle qui fut la charmante Gaby Deslys, Mme Huguette Duflos, et bien d'autres dont les noms ne me viennent pas instantanément à la mémoire, ont sur l'écran toutes les qualités qui confèrent la souveraineté du genre. Nous avons même une petite princesse du cinéma, Simone Genevois, qui, avec ses huit ans, ses bras nus, sa frimousse fraîche éclose, ses yeux fleur de lin, ses cheveux blonds et ses dents de lait qui éclatent dans son sourire, a conquis, dans Travail et dans quelques autres films, une célébrité qui ne s'arrêtera pas en chemin. Georges Drouilly

LA FRANCE AU VATICAN Les esprits réfléchies essaient vaine- ment de comprendre pourquoi on retarderait encore la demande de crédit présentée aux Chambres pour l'installation d'une ambassade- française auprès du Vatican.

M. Colrat a fait ressortir, aveG toute la force et toute la clarté nécessaires, l'intérêt français dans cette affaire. Le Pape, dans cette Europe qui se reconstitue au milieu de tant de diffioultés, parle en guide écouté, en conseilleur vénéré à trois cents millions d'hommes. Comment peut-on admettre que la France n'ait pas audience auprès de lui au même titre et dans les mêmes formes que l'Angleterre presbytérienne ? Comment négligerions-nous l'influence et l'autorité que le Vatican peut faire agir dans tout l'Orient en notre faveur ? Comment ne verrions-nous pas que c'est dans la cité Léonine que nous pouvons trouver nos meilleurs auxiliaires pour ramener à la latinité et vers nous-mêmes toute cette population du Rhin qu'il nous importe si vivement de-détourner de la sphère d'action prussienne ? M. Millerand, placé mieux que quiconque pour dominer la situation et la comprendre, a été un des premiers à se rendre compte de l'intérêt puissant que nous avons à renouer avec Rome, à discuter de nos intérêts aveè le Saint-Siège. Il l'a proclamé avec un beau courage, et

Parer ga und paraUpo?nerui. Et dans cette tàche qui, comme mobile exige l'amour, ils n'avaient que la haine, et non pas la haine d'un peuple et d'une race, mais là haine générale de l'humanité. Nietzche l'a avoué sans détours « Il faut être affligé d'un excès vraiment gaulois d'ardeur érotique et d'impatience amoureuse pour approcher 1 ^umanité en amant sincèrement épris. L'Humanité Fut-il jamais entre toutes les vieilles une vieille plus. horrible? Non, nous n'aimons pas l'Humanité » Et précisément à travers,les siècles ce fut toujours la mission divine de la France de rajeunir l'Humanité et de conserver c,hez elle, dans son abondance et sa fraîcheur, la source de tout ce qui est grâce, justice et générosité.

Cette mission il importe de n'en rien laisser perdre et de la remplir dé tout notre effort. A l'heure ou nous sommes et où le, prestige de nos armes et la puissance de notre union nationale ont été restaurées dans toute leur gloire il- .semble que ce soit à notre génie littéraire et à notre culture spirituelle d'imposer à son tour sa loi pacifique. Nous avons su vaincre, mais nous ne savons pas profiter de la victoire. Et pourtant quels merveilleux moyens s'off rent à nous d'en réaliser le bénéfice Le même Niet.zche, dans un moment d'abandon, a dû le reconnaître « (Test 'vers un petit nombre de vieux auteurs français que je retourne, sans cesse. Je ne crois qu'à là cullure française et' pense que tout ce qiti, en dehors d'elle, se décore du nom de culture commet, une iniquité. »

Il nous a fallu pendant les cinq années terribles, mettre en* état ou plutôt créer notre matériel de guerre. Notre matérielde paix est tout prêt. Mais il conviêhdrait, sans délai, de nous en servir. A' présent que l'offensive de la force a eu. gain de cause, il serait temps de prendre l'offensive de l'esprit.

Nous avons indiqué, à plusieurs rcprise, le moyen d'agir le plus direct et le plus efficace. Le rôle due la ComédieFrançaise, ayant établi une organnisa-

l'opinion, éclairée, l'a suivi et acclamé. Aujourd'hui, il revient de Spa avec des singulièrement accrus, avec un prestige plus grand. Jamais il n'aura meilleure occasion pour l'emporter sur des .contradicteurs qu'animent uniquement l'esprit de parti ou des raisons électorales.

Ce sont de faux dieux, auxquels la France victorieuse ne veut plus sacrifier. Regardez autour de vous. Vous verrez !,comment la triste politique électorale est capable de gâcher les plus magnifiques situationsl Avec le recul de l'espace, nous distinguons facilement quel tort fait son pays et à sa propre gloire un ministre comme M. Lloyd George, quand il sacrifie les intérêts de l'Angleterre et ceux mêmes de la civilisation à l'avantage immédiat qu'il croit avoir à ne se point séparer des travaillistes- Le président Wilson ne s'est il pas diminué quand il a obéi il de piètres caleuls électoraux ?

Les services rendus par M. Millerand à notre pays sont assez grands, assez forts pour que le ministre puisse parler haut et ferme, selon ses idées, selon le conviction qu'il s'est faite. Il voit les choses de haut. Il les voit éclairées par son patriotisme. S'il les présente ainsi à la tribune, il obligera tous les bas 'calculs, toutes les préférences personnelles à demeurer dans l'ombre et, une\ fois de plus, il aura bien mérité du pays. Curtius

LES INCIDENTS

DU DRAPEAU DE BERLIN L'attitude inconvenante de la compagnie de la Reichswehr

On les croyait terminés, à la suite des lettres d'excuses et des démarches des représentants de l'Allemagne et de la cérémonie de réparation au drapeau français, par une compagnie de la Reichswehr mais il se confirme que le défilé de cette compagnie aurait eu lieu dans de telles conditions qu'il constituerait une aggravation de l'offense.

On dit que les officiers français, en grand uniforme, durent attendre trois heures l'exécution de la réparation et que les hommes do la compagnie qui défila devant le drapeau étaient en tenue de corvée et avec le bonnet de police.

Jusqu'ici aucune note officieuse ne nous est parvenue sur cette forme nouvelle de l'incident. Enregistrons cette information de l'Intransigeant

« Nous sommes en mesure de confirmer qu'à la suite des nouveaux incidents qui se sont produits à Berlin devant l'ambassade de France,' de Marcilly a exigé que les officiers clu détachement lui fassent des excuses. de Marcilly a demandé une punition pour le commandant du détachement, qui était responsable de ses hommes. »

Ajoutons que la Gawette de Francfort parle de nouvelles manifestations devant l'ambassade de France mais il convient d'être circonspect.

Autour de spa LES CLAUSES AÉRIENNES

On comprend la satisfaction de M. Millerand des résultats de la Conférence de Spa. Elle a son écho dans la presse allemande, qui put affecter de croire a un certain moment que les alliés étaient divisés aujourd'hui, cet espoir est perdu et les organes d'outre-Rhin sont forcés de reconnaître notre unité de front diplomatique dans deux questions essentielles, s'ils manquent à leurs engagements celle du désarmement et celle du charbon.

Les Allemands s'apercevront, nous en

tion permanente de représentations à l'étranger, peut et doit être considérable. 11 serait fâcheux qu'un tel projet fût exécuté en dehors d'elle. La gloire qui en resuiltera dans l'avenir est due à sa gloire dans le passé.Il faut que Varsovie, Prague ou Stockholm puissent dire, « Molière est chez nous ». Aucun nom ne saurait remplacer celui-là. Jamais Goethe ou Schiller ne se seraient prêtés a ces excursions. Ils n'auraient pas sup- porté le voyage. Faust ne se déplace qu'en musique..

Mais en concevant une telle entreprise il faut avant tout que l'on ne s'effraye pas de sa difficulté et de la volonté réformiste qu'elle réclame. Certes aucune institution plus que la ComédieFrançaise ne doit appliquer ses soins à conserver chez elle l'esprit de tradition. Toutefois il ne faut pas confondre l'esprit de tradition avec l'esprit de routine. Le premier est vivifiant, le second est mortel. En se contentant de Paris comme champ d'action, la Comédie serait parisienne, mais ne serait pas française. Cet adjectif est devenu exigeant depuis 1914. Il faut nous en réjouir et satisfaire à tout ce qu'il réclame. Je crois d'ailleurs qu'en créant dans l'administration du ThéâtrerFrançais, ce compartiment d'action, extérieure, on ne fera que hâter l'exécution d'un projet qui\ demain sera imposé par l'opinion publique. Je viens de lire le récent rapport de M. Pierre Ramel sur le budget des beaux-arts. C'est une étude remarment préoccupé de l'épanouissement ;et de la diffusion de nos lettres et de notre art. Autrefois l'honorable parlementaire qui assumait cette tâche y trouvait surtout l'occasion bénévole et charmante d'avoir une publicité sans périls; d'obtenir aisément des places de -faveur et de recueillir à l'entrée des artistes le sourire respectueux et complice du concierge. Ces temps ne sont plus, et les derniers rapporteurs dudit budget ont compris que leur mission avait une imporianceet une gravité qui ne comportaient voir mieux senti que" M. Pierre Rameil.

sommes convaincus, de la même unanimité et de la même fermeté pour l'exécution des clauses aériennes du traité qu'ils ont esquivé à plusieurs reprises, par des procédés indignes d'un grands peuple, refusant notamment de répondre a la note des alliés, et, le 16 juillet, à l'issue de la Conférence, de signer le protocole qui fut présenté à leurs plénipotentiaires, interdisant les fabrications aéronautiques.

La question est d'importance, au point de vue de leur désarmement, le développement de l'aviation militaire étant un péril aussi grand que celui de l'accrois-, sement des effectifs de la Reichswehr. M. Millerand a promis qu'elle serait réglée par .la voie diplomatique et elle est de celles qui ne sauraient souffrir due retard.

Saint.Réal

Lire en 2e page

LES, OBSEQUES DE L'IMPERATRICE EUGENIE L'arrivée à Southampton et à Farnborough

ÇA ETBA Déjà disparu?

Il y a à peine un mois, un homme surgissait tout à coup au premier plan de l'actualité parisienne. Cet homme était un phénomène il gagnait aux courses Son nom, ou plutôt son sobriquet ? Le Père la Cerise.

Nous avons revu, hier, le Père la Cerisé. C'était sur l'hippodrome de Maisons-Laffitte. Mais il ne trônait plus au pesage, et il ne fréquentait plus le bureau des tickets à mille francs. Il était tout sinzplement sur la pelouse, et vendait des journaux de sport l'élégant sportsman d'Auteuil est redevenu camelot, comme devant.

La chance inespérée qui avait pendant un temps favorisé le Père la' Cerise n'avait pas duré. Les gros billets, si vite entassés, se sont aussi rapidement évanouis, et bientôt le vieux camelot, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, n'a pas hésité à reprendre son ancien métier, avec. l'espoir de tenter de nouveau l'expérienre dès que son portemonnaie le lui permettra.

Mais, de ses splendeurs passées, il lui reste une petite rente viagère. Et cela est sa consolation.

Le parapluie de Meyerbeer à Spa. Les délégués appelés à se rencontrer à Spa n'ont pas eu à se plaindre du temps, qui s'est montré radieux pendant tout leur séjour. Meyerbeer, qui avait fait de la petite ville belge sa résidence d'été, ne sortait jamais sans son parapluie. A cette époque, la promenade^à cheval était une des distractions de Spa. Meyerbeer avait adopté, lui, l'âne comme monture.

Un jour, Jules Janin autre habitué dô Spa rentre chez lui et demande é sy servante si quelqu'un s'est présenté pendant son absence. « Oui, répond la brave femme, il est venu le vieux monsienr qui monte ci cheval sur un âne avec un parapluie. » Janin n'eut pas de peine à reconnaître Meyerbeer.

La renommée.

Nous avons annoncé, il y a quelques jours, la tentative de ce perruquier anglais, M. Stephens, qui, pour léguer son nom» iL 'la postérité, avait projeté de passer la chute du Niagara dans un ton-

« Nous voudrions, dit-il (page 41), voir développer .la prapahande extérieure de notre Théâtre-Français. Son rayonnement en France et à l'étranger peut s'accentuer encore. Pendant la guerre, un grand nombre de représentations ont été données en Suisse et en Belgique, et dernièrement en Alsace et en Lorraine, par la Comédie-Française. Nous souhaitons que cette diffusion de l'esprit français soit étendue hors même d'Europe elle ne peut donner que d'heureux réJe ne me suis point efforcé de démontrer autre chose. Il ne ,faut point pourtant que ces manifestations soient passagères et de hasard.' Il est indispensable qu'eUes deviennent méthodiques, suivies, complètes, et qu'elles fassent partie d'un plan général. Il est probable que ces «saisons françaises » dans les diverses capitales seraient fructueuses. 11 suffit de nous référer aux expériences antérieures. On me citait hier deux représentations de la Comédie à Zurich qui avaient donné un bénéfice de 25,000 francs. Mais enfin, même en admettant que le résultat ne correspondît point ces espérances, ce ne serait pas une raison pour renoncer a ce genre d'action. L'étude approfondie de notre budget de propagande, disséminé dans divers chapitres, permettrait le prélèvement sur ces fonds des deux ou trois millions nécessaires. Ce ne serait pas trop faire pour la grande maison, qui offrirait a la France un moyen d'influence et de diffusion intellectuelle et artistique d'une incomparablepuissanee. Notre propagande n'a recours le plus souvent qu'il de vains procédés- La mode des tracts et brochures sur les sujets les plus divers n'a pour effet que de fournir à quelques protégés des pouvoirs publies l'occasion de faire un petit travail gentiment rémunéré. 'C'est cordial, mais insuffisant. Au lieu de prendre ces pauvres chemins qui ne. conduisent nulle part, il serait plus jeudicieux de suivre les voii^ larges et claires, seules dignes des .glorieux cortèges qui n'attendent qu'un signe pour se mettre en marche.

neau qu'il avait fait,construire' spécialement pour cet objet.

M-. Stephens s'est abandonné à la ca« tarâettv Et elle l'à écrasé; C'est, sans doute, la dernière fois que l'on parlera de lui. Il avait rêvé une gloire plus haut et plus durable.

Mais il ne fit de mal qu'à lui-même. Erostrate, qui incendia le temple de Diane, à Ephèse, avait mieux soigné son effet.

Le Coq'

LIS Une déclaration de M. Millerantd

sur Spa

C'est demain que rentre le Parlement, après la suspension occasionnée «par les fêtes du 14 juillet. -M. Millerand doit faire une déclaration sur la Conférence de Spa.

Le Sénat continuera la discussion du budget de 1920 terminé par la Chambre. On annonce que, vu l'époque avancée, le gouvernement ne provoquerait aucun débat sur l'ambassade du Vatican.

Enfin, la session serait probablement close entre te 31 juillet et le 5 ou 6 août. M, Millerand à Rambouillet Il confère longuement avec M. Deschanel

M. Millerand, président du conseil, est arrivé hier, à 15 h. 30, au château de Rambouillet, où il a été reçu aussitôt par le président de la république.

Au cours d'un entretien qui a duré environ trois quarts d'heure, M. MiUurand a rendu compte- au président de la république des délibérations de Spa. Le président de la république et Mme Deschanel ont ensuite offert un thé au président du conseil qui, accompagné de M. Gasquet, son chef de cabinet, est reparti pour Paris, emportant la meilleure impression de sa visite au président de la république.

Le Charbon

allemand

Les mineurs de la Ruhr sottt hostiles à la livraison; ils le diront au Congrès international de Genève et

demanderont leur appui aux con-

gressistes de l'Entente La

situation exposée par un

militant français

PAR M. ARMAND VILLETTE

La question du charbon allemand va être portée de Spa Genève. Elle ne sera. plus discutée cette fois par des hommes d'Etat et des, diplomates, mais par des représentants du monde ouvrier d'Europe. Dans, une quinzaine de "jours se tiendra, en effet, à Genève, le Congrès international des mineurs, qui réunira près de deux cents délégués, sous la présidence de M. Smillie, délégué anglais, assisté de M. Hodges, secrétaire de l'Internationale des ouvriers mineurs. Il y aura là des Français, des .'Belges, des Allemands. Parmi ceux-ci se trouvera M. Hue, secrétaire générale des mi- neurs, qui vient de jouer un rôle actif Spa, et qui compte bien développer "ïi cette conférence des travailleurs du sous-

Aussi bien, beaucoup de parlementaires ont-ils compris l'urgence et l'importance de ce problème, dont ,la solution ouvrira à notre inffuence de nouveaux et vastes domaines. Nous avons vu, depuis quelque temps, dans les partis les plus divers, s'intéresser à ces questions avec autant de zèle crue d'autorité des sénateurs et des députés. MM. Léon Hérard, Honnorat, Paul Strauss, Paul-Boncour, Simyan, Auriol, etc., nous ont prouvé l'intérêt qu'ils attachaient a tou- tes les choses du théâtre et de l'industrie théâtrale. La commission des affaires extérieures semble en grande ma jorité acquise, en ces matières, à un esprit do large initiative. Ce sont là de précieux indices qui nous permettent d'espérer que l'on s'aviseraenfin deconfierau Théâtre, où l'on n'arme point les petits empLois le rôle considérable que seul il peut remplir.

Robert de Fiers

de l'Académie française

1?. S. C'est avec une grande satisfaction que nous trouvons, dans cette note officielle communiquée à l'instar' la preuve que les préoccupations que i'ni développées ici depuis un mois sont, aussi celles de la Comédie-Française Poursuivant l'effort d'expansion littéraire française que la Comédie-Française a euau cours deia saison dernière. l'administrateur général, M. Emile F;thn\ étudie, d'accord avec les beaux-arts, les affaires étrangères et les ambassadeurs intéressés, un projet de représentations en Uspagne, en Suisse et aux Pays-Bas, qui viendront s'ajouter aux représentations données en Belgique..

M. Emile Fabre compte d'ailleurs étendre progressivement l'action de la Comédie-Française n'on seulement en Europe, mais encore hors d'Europe

M. Emile Fabre .â droit à toutes les félicitations, et c'est bien sincèrement que nous 'les lui adressons.

R. DE F.