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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1920-05-12

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 12 mai 1920

Description : 1920/05/12 (Numéro 45558).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k538323p

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 20/03/2008

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celles de mineurs, des dockers et des inscrits maritimes.

Ces grèves n'ayant pas produits les résultats qu'on s'était flatté d attendre, il y a quamante-tuit heures, la C. G. T. recommanda d'autres grèves et, hier soir, une autre grève encore.

Ainsi cette union de syndicats a pris pour bbjet de son action, depuis un certain nombre de jours, d'arrêter le travail dans des corporations considérables dont L'activité est particulièrement nécessaire à la vie économique du pays. Elle le lait au moment oùla France a un besoin vital de travailler et de produire.

Il n'a pas dépendu de C. G. T. que le travail ne fût complètement arrêté dans toutes les corporations auxquelles elle s'est adressée successivement. Quels motifs ont dicté sa conduite ? Ce n'est pas pour sauvegarder des intérêts profesionnels la C. G. T. le reconnaît elle-même mais dans un but politique, pour obtenir une réforme d'ailleurs assez mal définie, contre le vœu, affirme-t-elle, du gouvernement et du Parlement.

Autrement dit, c'est un pouvoi.r qui pre"end se dresser contre les pouvoirs publics «t obtenir le triomplce de ses prétentions en arrêtant, autant qu'il dépend de lui, la vie du pays, en troublant prafaadément ses habitudes, ses besoins, ses intéréts. Ce n'est pas pour cela que la toi de 1884 Le guvernement ne songe, ni de près ni de loin, à porter une attednte quelconque au droit syndical ou confédéral. Plus que jamais, poursuit M. Millerand, je suis convaincu dis la nécessité de l'organisation ouvrière mais cette organisation ouvrière doit ae faire dans la loi et sous le respect de la loi. Il n'y a rien qui compromette davantage l'idée syndicale que les excès auxquels la C. G. T. nous fait assister depuis dix jours. La C. G. T. prétend, violant en cela la volonté de l'immense majorité de ses adhérents, se mettre au-dessus de la loi répuolicaine. Elle n'en ta .pas p1us le droit qu'aucune autre association dans ce pays. ON PERQUISITIONNE, ON SAISIT Les nombreux mandats de perquisition delivrés par M. Jousselin, juge d'instruction, ont été exécutés, hier après-midi, par plusieurs commissaires attachés à la direction de la police .judiciaire et par des commissaires de quartier.

Vers deux heures, MM. Faralicq, Guillaume Bénézeoh et Forgeron se sont rendus, 211, rue Lafayette, et ont procédé à une minutieuse perquisition dans les nouveaux bureaux que la C. G. T. a .installés à cette adresse,.

Les magistrats ont saisi divers papiers et documents et les ont remis à M. Jousselin.

Un peu plus tard, M. Paralicq est allé perquisitionner chez M. Jouhaux, 69, rue de Flandre. Le secrétaire confédéral était absent la perquisition a eu lieu en présence du concierge de l'immeuble. Le magistrat a emporté un certain nombre de paperasses, de dossiers et d'affiches, ainsi qu'une volumineuse correspondance.

Pendant ce temps, MM. «Guillaume et Tanguy se présentaient, le premier, au domicile de M. Dumoulin, secrétaireadjoint de la C. G. T., 3, chemin des Carrières, et le second à celui de M. Galveyrac, militant cégétiste, 25, avenue des Gobelins. Là également ample moisson de papiers divers.

LA C. G. T. REPOND

Dans un manifeste intitulé « La C. G. T. reste debout », la direction de la commission executive s'adresse à l'opinion publique, rappelle son « programme », puis elle répond ainsi au gouvernement, expliquant que sa dissolution est impossible

La Confédération générale du travail a me existence légale qu'elle ne se laissera pas enlever. D'autres gouvernements ont lenté de la dissoudre et ont dû y renoncer. Elle existe par ses syndicats, légalement reconnus, par ses Unions de syndicats et ses Fédérations également Légales. Des années durant, elle a entretenu des relations avec les gouvernements et les dirigeants des principales industries. Avec eux, elle a conclu des accords et signé des contrats.

Le gouvernement prend la responsabilité, de renier ce passé et use de violence contre la classe ouvrière.

La eomrnission administrative de la C. G. T. entend ne pas le suivre dans son coup de force et ne se laissera pas entraînier par cette provocation.

Ette déclare rester maîtresse du mouvement engagé et qui continuera à se dérouler normaLement pour atteindre le but qu'elle s'est fixé. L'action de grève ira toujours se renforçant.

De nouvelles forces industrielles sont prêtes à entrer dans la lutte. Elles entreront quand leur heure aura été fixée. Malgré le coup de force, malgré les provocations, le mouvement actuel restera ce qu'il est un mouvement de revendication dans l'intérêt général.

La C. A. de la C. G. T. fait une fois de plus appel au calme et à la discipline. Aujourd'hui comme hier, la grève doit rester ce qu'elle est et ne pas dégénérer en mouvement de rues, donnant prétexte à des interventions policières que cherche le gouvernement.

En terminant, la C. G. T. demande aux travailleurs de « persévérer dans leur attitude et d'offrir la résistance la plus-ferme aux pouvoirs et aux menées de la réaction ».

LE PARTI SOCIALISTE

INTERVIENT A SON TOUR

Le parti socialiste, c'est-à-dire le con<eeil national, la commission admsnistrative et le groupe parlementaire, croit îevoir protester également. Il y va de ton manifeste, qui s'appelle « Le Coup le force. » Le parti socialiste fait cause ronwiïume avec la C. G. T., qu'il défend jnergiquemient

Nous ne nous lasserons pas de le dire la C.G.T. est dans le droit, le gouvernement dans l'arbitraire. L'arbitraire ne Vaincra pas le droit 1 Au surplus, le mouvement continu.e. IL' ¡'sera fortifié de l'attentât qui vient d'être, commis par des hommes plus p1'ompts a sévir contre le peuple qu'a lui assurer la sécurité matérielle. Aucune hésitation n'est permise à personne désormais. Qui reste sourd aux appels de la C. G. T. trahit en --pleine bataille, cL une heure décisive. Rien. ne saurait excuser semblable désertion. Mais te mouvement conserve le caractère que tui a donné la C. G. T. n reste aujourd'hui ce qu'il était hier.

Plus qu'hier encore, il a besoin de discipline et de calme. Le moindre incident pourrait, avoir les conséquences les plus redoutables, les plus tragiques.

Il ne faut pas que coule inutilement le sang ouvriers. Le gouvernement désire le désordre la bourgeoisie le souhaite, la réaction J'espère camarades socialistes, camarades ouvriers, pour assurer 2otre victoire, déjoues toutes les manœuvres, évitez tou.s les pièges, tous les traquenards, toutes les embûches.

La C. G. T., en lutte pour vos libertés, attend de vous que sou mot d'ordre soit obéi. Le parti sociatiste vous en adjure. Ils seront entendus

Pour le parti socialiste, l'illégalité est, de toute évidence, du côté des pouvoirs publics n. Et il estime 'que les poursuites entreprises constituent plus qu'un défi c'est un coup de force

LA TROISIEME VAGUE D'ASSAUT La troisième vague d'assaut lancée par la C. G. T., qui comprenait ou plutôt qui devait comprendre le personnel du Métropolitain et du Nord-Sud, et.les ouvriers électriciens de l'éclairage et des forces motrices, n'a pas eu plus de succès que les précédentes les chemins de fer souterrains marchent normalement et personne n'a eu à souffrir du manque de courant électrique. Alors ? Il faudrait en conclure que les travailleurs, conscients dans le bon sens du mot, se moquent des ordres de la C. G. T., comme un poisson d'une pomme.

Les autres grèves se traînent péniblement, encore que dans les chemins de fer la situation s'améliore sensiblement. Dans le bâtiment, les ouvriers macons travaillent en majorité les charpentiers en fer continuent la résistance. Encore des arrestations

Une nouvelle arrestation a été opérée, hier, à la suite de l'information ouverte pour complot, par M, Jousselin, juge d'instruction. C'est celle de M. Marins Hanot, directeur du Soviet, demeurant 60, rue de la Colonie.

Des documents ont été saisis au cours de la perquisition opérée à son domicile. Sur mandat de M. Dciss, juge d'instruction, M. Bénézeck a perquisitionné, 24, rue Lamarck, chez un élève architecte, Ferdinand Lentulot, âgé de vingt ans.

Celui-ci avait été dernièrement arrêté pour violences aux agents et entrave à la liberté du travail.

D'autres arrestations ont eu lieu pour faits de grève. Sur mandat de M. Cluzel, des inspecteurs ont arrêté, hier, à Drancy, un employé de chemin de fer, François Sourzac, Vingt-six ans, inculpé d'entrave à la liberté du travail.

Un ouvrier métallurgiste, Maurice Devaux, ouvrier riveur, demeurant 105, rue Croix-Nivert, a kbé arrêté hier matin, pour entrave à la liberté du travail.

A la suite des incidents qui se sont déroulés dimanche soir, rue de Flandre, des arrestations ont été opérées. Ce sont celles do MM. Léon Doueux et Tabater.

Sous la menace d'un revolver, Victor trente-cinq ails, avait entraîné, rond-point de la route de Versailles à Boulogne, un ouvrir, pour l'aider à couper des flls servant à l'éclairage et au transport de la force électrique.

Des agents étant intervenus, l'ont arrêté, aussitôt.

Enfin M. Caron, dans la soirée, a arrêté M. Ohavrot, secrétaire du Syndicat des cheminots du P.-L.-M., et perquisionné à son domicile, 28, rue de Wattignies, où il a saisi différents papiers.

Des inspecteurs de police attaqués Quatre individus et deux femmes demeurés inconnus ont attaqué à deux reprises à coups de pierre, la nuit dernière, deux inspecteurs de la police judiciaire, MM. Hurtz et Chauvin, alors que ceux-ci étaient de surveillance au passage à niveau no 2, à Vanves.

Quelques instants plus tard, la même bande a essayé, mais en vain, de fracturer. la porte du bureau de la grande vitesse de la gare de Vanves.

Furieux.de ne pouvoir y parvenir, ils ont brisé tous les carreaux de la porte. Armand VillettE

(Voir la suite en Dernière heure.) CARPATZI

Comme au premier jour où elles furent révélées, les curieuses et artistiques créations des paysannes roumaines, exposées chez a Carpatzi 374, rue SaintHonoré, à Paris, continuent à attirer une élégante clientèle de visiteurs séduits par les blouses arachnéennes, les robes originales, les tapis anciens aux coloris adoucis, les poteries et les broderies uniques que toute femme élégante soucieuse d'affirmer son goût se doit de connaître. Les productions da « Carpatzi » ne sont jamais démodées parce que leur caractère persiste et triomphe de la banalité.

La Capitulation de Mauheûge

Dix-septième audience

DEPOSITION

DU MARECHAL JOFFRE

La réhabilitation de Maubeuge

Le conseil de guerre a connu, hier, une minute d'émotion intense. A peine la séance ouverte, le général Maistre prononce d'une voix mâle ces simples mots « Faites entrer M. le maréchal de France Joffre. »

Aussitôt, dans la salle haletante, c'est un silence d'église. Bientôt, on entend un pas ferme qui se rapproche.C'est lui 1. Alors, spontanément, d'un seul élan, toute la salle, tout le prétoire, tout le conseil de guerre. tous, d'un même geste de suprême respect, se dressent, immobiles, au port d'arme. Lentement, dans sa simple petite tenue coutumière, grande droit comme un chêne, le maréchal s'avance et, d'un geste large, salue le conseil.

Et la déposition commence, très courte, mais combien décisive Avant la mobilisation, dit-il, Maubeuge dépendait directement du ministre de la guerre. Je n'eus donc pas à m'en occuper. Le 14 août, elle entra dans la région d'action de la 5e armée. Je connus ainsi sa résistance et lui adressai un télégramme pour la féliciter de sa belle conduite et l'encourager à continuer. Cette dépêche a dû arriver au moment de la capitulation.

Et, scandant chaque mot de sa voïx profonde, le maréchal continue Quant aux conséquences de sa résistance, elles furent considérables. Eut-elle pu durer plus longtemps ? Je ne suis pas en état de le dire. Seul, le conseil pourra apprécier. Mais ce que je dois dire, au point de vue des affaires de la France, c'est que la résistance de Maubeuge a soulagé Rnott armée de toutes les divisions ennemies et surtout de toute la grosse artillerie qui bombardait la place. Contre moi, je n'ai eu ni ces divisions ni ces canons. Donc Maubeuge a rempli son rôle et contribué à ta victoire de la Marne.

A ces mots de réhabilitation, décisifs

dans cette bouche illustre, un long frémissement secoue la salle. Pâle comme un mort, le général Fournier baisse brusquement la tête. Serait-ce que, dans les yeux du vieux soldat qui souriait à la mitraille, monterait une larme? Quant it l'avis du maréchal sur la valeur de Maubeuge, il le dit dans un large sourire

Oh, pas brilante la place, et pas davantage ses canons 1 Mais elle devait tenir, et elle a tenu. Sa chute, un jour plus tôt seulement, eût pu avoir des conséquences désastreuses

Le président. Maubeuge a donc bien rendu au pays les deux services attendus l'immobilisation des divisions et de l'artillerie allemande ?

Nettement, le vainqueur de la Marne répond

Si, en août, je les avais eues contre moi, eh bien, il ne faut jamais dire « Je n'aurais pas réussi », mais j'aurais été dans un grand embarras. (Longue sensation.)

Mais déjà M. le bâtonnier Henri-Robert est debout.

M. le maréchal, dit-il, a-t-il le souvenir d'avoir été averti de la révocation du général Fournier par M. Messimy ?

Consulté, certes je ne l'ai pas été! Mais j'ai su forcément la mesure prise et aussi l'enquête du général Pau, terminée à l'honneur du gouverneur, ce qui ne m'a pas étonné, car je connais la carrière et la valeur du général Fournier.

Nous voici loin de M. Messimy mais ce n'est pas tout encore.

MI Henri Robert. Monsieur le maréchal, maintenez-vous votre déclaration à l'enquête « Je connais le général Fournier et l'ai toujours eu en très grande estime, et pour sa va.leur militaire et pour son caractère. Je suis convaincu qu'il a fait ce qu'il devait faire.

C'est mon opinion, répond d'une voix ferme le maréchal.

Alors, le général Fournier se lève et, d'une voix que l'émotion étouffe Je remercie respectueusement M. le maréchal, dit-il.

C'est fini. Du même élan spontané, toute la salle est debout. Dans le silence poignant, saluant de son geste large, le maréchal se retire.

De la déposition du général du grand état-major Belin, une appréciation domine tout

-Maubeuge n'était pour le G. Q. G. qu'un simple point d'appui de manœuvres. Nous retiendrons le mot déclare le président.

Le reste de l'audience est occupé par le cas du commandant Leroux. Contrairement aux dépositions précédentes, un certain nombre de ses sous-officiers et soldats viennent faire l'éloge de son courage et affirmer qu'il les fit sortir en ordre devant la position intenable, les rassembla au dehors et fit avertir le général Ville avant de partir rendre compte au gouverneur.

Félix Belle

« L'EXALTATION »

Aucun livre, depuis bien longtemps, n'a trouvé auprès de la critique et du public un accueil aussi unanimement sympathique que L'Exaltation, de Horace Van Offel. CeLa tient à ce que cet ouvrage généraux, à la fois roman vibrant et poème délicat, tend et parvient à mettre de la lumière dans les âmes obscurcies, de l'équilibre dans les consciences troublées, de l'amour dans les ̃cœurs encore empoisonnés de haine. (Un volume 5 fr. 75, collection Le Roman Littéraire publiée sous la diretion de Henri de Régnier, de l'Académie française.)

NOUVEAUX ATTENTATS EN IRLANDE Les attentats contre les personnes continuent en Irlande. Hier, dans le comté de Cark, trois agents ont été tués à coups de fusil. Un autre a été grièvement blessé. Un agent a été également tué à Cavan. EN CETTE SAISON

rien n'est comparable à l'alcool de menthe de Ricqlès, à la fois merveilleux dentifrice et eau de toilette d'une fraîcheur exquise. Par ses propriétés multiples, le Rioqlès est le produit hygiénique indispensable. Les frictions à l'alcool de menthe de Ricqlès délassent, réconfortent et procurent une sensation exquise die bien-être.

LE TRAITT AVEC LA TURQUIE II- a été remis hier aux délégués otto.mans Allocution de M. Millerand C'est hier après-midi, à quatre heures, dans le salon de au ministère des affaires étrangères, qu'a eu lieu la remise du traité de paix à la délégation turque.

M. Millerand présidait. Autour de la table, en fer à cheval, avaient pris place Lord Derby (Grande-Bretagne), le comte Bonin Longare (Italie), M. Athos Romanes (Grèce), M. Roland Jacquemins (Belgique), M. Adatoi (Japon), M. Ruston Nedjib (Hedjaz), M. Vellington Koo (Chine), M. Affonso Costa (Portugal), M. Cantacuzène (Roumanie), M. Benès(Tchéco-Slovaquie), un représentant serbe et M. Bogos Nubar pacha, président de la délégation arménienne. Le président de la délégation, Tewfik pacha, s'avança lentement et alla s'asseoir à la table qui lui avait été réservée, ainsi qu'à ses collègues, aux extrémités du fer à cheval.

Allocution de M. Millerand

Au milieu d'un silence profond, M. Millerand, se levant, prit la parole en ces termes

Messieurs les plénipotentiaires de FEmpire ottoman, les puissances alliées m'ont chargé de vous remettre ce projet de traité qu'elles vous demandent d'accepter. Elles ̃ont décidé que la discussion aurait lieu par écrit. Vous voudrez bien présente, par écrit également, vos observations il y sera répondu par écrit également Vous avez un délai d'un mois pour faire parvenir vos remarques. Il est entendu que nous sommes prêts à recevoir, dès maintenant, tout document dont vous croiriez devoir nous saisir.

Messieurs l.es plénipotentiaires de l'Empire ottoman, la Turquie, cédant à la près- si on de 1'étranger, a commencé, en 1914, les hostilités contre les puissamces alliées. Passa faute, les puissances alliées' $e sont vu imposer la prolongation d'une guerre cruelle, pendant plusieurs années peut-être. Les puissances alliées ont donc le devoir de prendre toutes les précautions efficaces, en vue d'éviter Ie retour d'un si redoutable péril. ̃' Tout en assurant la liberté des détroits.

les puissances alliées ont décidé de maintenir la souveraineté du, Sultan à Constao- tinople. Cette résolution Souligne. 'leur volonté de conclura avec l! Empiré ottoman un traité équitable, ;tenant compte des droits, des intérêts et des aspirations légitimes de la et d'instaurer en 'l'urquie une paix fondée sur les principes du droit, de la liberté et de la justice, pour le triomphe desquels les alliés ont combattu, M. de Fouquières remit alors au président de la délégation ottomane le projet de traité.

Le PALAIS DE LA NOUVEAUTE, Grands Magasins Dufayel, a l'honneur d'informer sa clientèle qu'il restera ouvert le jeudi jour de l'Ascension. Il sera fermé les dimanche et lundi de la Pentecôte.

Renseignements mondains LES COURS

Monseigneur le Duc d'Orléans, en réponse aux vœux que lui avaient adressés 1es comités royalistes de la Seine, a envoyé à leur président, le comte de La Loge d'Ausson, la dépêche suivante

je vous remercie des voeux que vous m'exprimez à l'occasion de ma fête, en votre nom et au nom des comités royalistes de Paris et de la Seine.

Votre affectionné,

S. A. R. la Duchesse de Vendôme quitte Paris pour Rome, où elle va assister aux fêtes de canonisation de Jeanne d'Arc.

Le Roi d'Angleterre viendra visiter les champs de bataille.

Le correspondant du Daily Mirror à Lille dit apprendre de source autorisée que le Roi d'Angleterre va visiter prochainement les champs de bataille.

Ce voyage s'accomplira probablement à la fin de ce mois.

Le Roi a l'intention, à cette occasion, de conférer la médaille militaire à la ville d'Ypres. Un service funèbre à ia mémoire de S. A. R. la Princesse héritière de Suède, née princesse de Grande-Bretagne et d'Irlande, sera célébré demain jeudi 13 mai, jour de ses obsèques, en l'église suédoise, 9, rue Guyot, à deux heures et demie.

Ce jour-là, le peuple suédois tout entier s'unira è sa maison souveraine dans un sentiment unanime de deuil et de regret. L'émotion provoquée par la mort prématurée de la jeune Princesse est profonde et sincère. Les organes même d'opinion avancée rendent hommage aux hautes vertus de la Princesse.

LES AMBASSADES

M. Quinones de Leon, ambassadeur d'Espagne à Paris, est parti, hier soir, pour Rome, afin d'assister au conseil de la Société des nations. Il est accompagné du premier secrétaire de l'ambassade, M. Carlos de La Huerta; du conseiller juridique, M. Cristobal Botella, et de l'attaché militaire, le colonel Benitez.

DANS LE MONDE

Le comte et la comtesse Etienne de Beaumont ont donné, hier, une petite réception musicale dans l'intimité.

Tour de valse, avant-hier, chez le baron et la baronne Edouard de Waldner.

DANS LES CERCLES

Scrutin de ballottage au Nouveau Cercle. Ont été admis

Comme membre permanent: le vicomte Jacques Paultre de.Lamotte, décoré de la.croix-de guerre, présenté par le vicomte de Lamotte et le vicomte de Saint-Trivier.

Comme membre temporaire: M. Julian Allen, décoré de la croix de guerre française, présenté par le comte Maurice des Monstiers-Mérinville et M. Francis Riggs.

CARNET DE LA CHARIT'E

La vente annuelle de la Charité maternelle, sous la présidence de Mme la duchesse de Mouchy, qui, depuis plus de quarante ans, avec un dévouement jamais lassé, avec cette intelligence du coeur dont elle a le secret, veille aux destinées de cette oeuvre-immense, aura lieu le 20 mai, à deux heures, à la galerie des Champs-Elysées. « Soigner les jeunes mères et les nouveau-nés, combattre par tous les moyens la mortalité infantile, ce sont des défenseurs de plus qu'on prépare pour l'avenir, c'est faire oeuvre patriotique au suprême degré, c'est réparer les terribles blessures dont le fléau a fait saigner les forces vives de la nation. », comme disait en termes vibrants le professeur Widal à l'une des dernières assemblées générales.

Entrevue par saint Vincent de Paul dès 1638, la Charité maternelle était, peut-on dire, créée effectivement, par Mme de Fougeret, à la fin du dix-huitième siècle. Puis, à travers les vicissitudes du temps et de la politique, elle recevait des marques de sollicitude de Marie-Antoinette, de l'Impératrice Joséphine, de la Duchesse d'Angoulême, de la Reine Amélie, de l'Impératrice Eugénie.

Aujourd'hui, la Charité maternelle est toujours là, qui veille, et, dans la sphère qu'elle a embrassée, elle réalise des prodiges. L'un des derniers rapports officiels de l'œuvre établit que sur 2,710 enfants secourus, elle n'en a perdu que 188, proportion infiniment moindre que celle de la mortalité générale des enfants du premier âge. Présidée, nous l'avons dit, par la duchesse de Mouchy, la Société de Charité maternelle a pour vice-présidentes Mme Henri Schneider, la duchesse de Trévise, Mme Armand Evette, la marquise de Noailles; pour secrétaire Mme Gaston Germain, et pour trésorier M. Louis Pons.

L'Œuvre des Berceaux et l'Œuvre d'Hygiène maternelle, toutes deux filiales de la Société de Charité maternelle, sont présidées la première par Mlle Pauline de Bassano, la seconde par Mme Paul Dupuy.

Les amateurs apprendront non sans plaisir que la célèbre collection d'autographes illustrés connue sous le titre de « Pages de Grandes Dames » est exposée, du 10 au 22 mai, 43, boulevard Malesherbes.

La somme qui sera obtenue par la vente de celte collection sera attribuée à une institution infiniment bienfaisante ayant en vue le relèvement de la Belgique « Le Grand Prix de la Charité », sous le haut patronage de S. A. R. Mme la Duchesse de Vendôme, princesse de Belgique.

Les « Pages de Grandes Dames» sont, on le sait, des compositions exquises, contenant chacune quelques lignes écrites de la main de leur auteur et agrémentées de peintures ou de dessins originaux et exécutés de la même main. L'assemblée générale de l'œuvre des BonsEnfants pour la protection des veuves et des orphelins a eu lieu sous la présidence de M. Ambroise Rendu. Le secrétaire général, M. Georges Maze-Sencier, a, dans son rapport, exposé la situation résultant pour les œuvres de l'application de la loi sur les .pupilles il a conclu que les œuvres, en apportant au fonctionnement des différents organismes de la loi une collaboration constante, verraient de ce fait leur activité s'élargir encore pour le bien des orphelins. PETIT CARNET

S. M. le Roi Albert Ier de Belgique a daigné honorer Mme Joseph Louit, née de Montaigut, de la médaille de la Reine Elisabeth, en reconnaissance du dévouement qu'elle a témoigné aux Belges et à un grand nombre d'œuvres pendant la guerre.

De Londres

Hier après-midi, en la chapelle royale de Saint-James, au milieu d'une affluence énorme, a été célébré le mariaee de miss CurKffl. fille

PHILIPPE.

de lord Curzon, ministre des affaires étrangères, avec M. Oswald Mosley, membre du Parlement. Le Roi et la Reine d'Angleterre, le Roi et la Reine des Belges assistaient à la cérémonie. Le vicomte et ia vicomtesse d'Arjuzon sont partis, hier, pour Rome.

La duchesse de Trévise est réinstallée dans son château de Livry-sur-Seine.

La baronne Guillaume Reille, née d'Arjuzon, vient de donner le jour à une fille: Roselyne.

Mme Charles Cecil Blunt, née Pecci, vient de donner heureusement le jour à une fille qui a reçu les prénoms de Lœtitia-Cécilia. MARIAGES

Hier, à la mairie du seizième arrondissement, a été célébré le mariage de Mlle Elsie Charlier, fille du vice-amiral Charlier, commandant en chef l'escadre de la Méditerranée occidentale, grand-officier de la Légion d'honneur, avec M. Samuel Viaud, sous-lieutenant de réserve d'artillerie, décoré de la croix de guerre, fils du capitaine de vaisseau Julien Viaud, grand-officier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre avec palme, qui a illustré la littérature française sous le nom de Pierre Loti. Etaient témoins du marié M. Paul Deschanel. président de la république, et le vice-amiral Lacaze, ancien ministre de la marine; pour la mariée: le vice-amiral Berryer et M. Henry Simond, directeur de l'Echo de Paris. Le docteur Bouillet, maire du seizième arrondissement, en une charmante allocution, a salué le chef de l'Etat et offert ses vœux aux jeunes époux. Le mariage religieux sera célébré aujourd'hui mercredi, à deux heures et demie, en l'église de l'Oratoire du Louvre, 147, rue Saint-Honoré. On annonce le prochain mariage de Mlle Yvonne Chabert, fille de M. Henry Chabert, directeur de la Banque de Paris et des Pays-Bas, chevalier de la Légion d'honneur, et de Mme, née Renard, avec M. Roger Delapalme, fils de M. pierre Delapalme, notaire à Paris, et de Mme, née Desprez.

NECROLOGIE

Des messes de bout de l'an seront dites, le samedi 15 mai, pour le repos de l'âme de M. Hippolyte Perret, ancien conseiller d'Etat, en l'église Saint-Pierre de Chaillot. La famille assistera à la messe de dix heures.

Une messe sera célébrée pour le repos de l'âme de la marquise de Pleurre, née de Brossin de Méré, le vendredi 14 mai, à onze heures, en l'église Saint-François-Xavier. Cet avis tient lieu de faire-part.

Hier, à dix heures, une messe a été dite à Notre-Dame des Victoires, par le curé de la paroisse, pour le repos de l'âme du général Laperrine, décédé, le mois dernier, au Sahara. Le deuil était conduit par Mme H. Peigné, sœur du défunt, et Mme Huat, sa nièce. Le colonel Blavier représentait le président de la république. S'étaient également fait représenter le ministre de la guerre, le général Lyautey et le gouverneur militaire de Paris.

iDans l'assistance on remarquait: M. Jonnart, sénateur; les généraux Nivelle, Franchet d'Esperey, Fayolle, Guillaumat, Chalut, Dumesnil, directeur de l'aéronautique; le colonel Girod, aviateur, député, vice-président de la commission de l'armée, etc.

Nous apprenons avec regret la mort, à l'âge de cinquante-cinq ans, du comte Edmond de Grimberghe, artiste peintre, chevalier de la Légion d'honneur. Le service protestant sera célébré dans la rotonde du monument crématoire du cimetière du Père-Lachaise, où l'on se réunira demain jeudi 13 mai, à onze heures très précises. La vicomfesse de Clairval, née Morizot, est décédée à l'âge de soixante-dix ans, à BonSecours, où les obsèques auront lieu vendredi prochain, à neuf heures.

L'inhumation sera faite à Vincennes, dans le ^veau. de famille. LE PHOSPHOGLYOERATE DE CHAUX Comment soigner les cas de déminéralisation de l'organisme humain ou la dépression nerveuse ? Le phosphoglycé,rate de chaux de Chapoteaut a sa place marquée dans les troubles de la grossesse ou de l'allaitement, dans les cas de tuberculoses, de surmenage intellectuel, dans les croissances pénibles et surtout dans les convalescences. Par le phosphoglycérate de chaux de Chapoteaut, la réparation des tissus s'active, le poids du malade s'augmente. Dans toutes les pharmacies et, en gros 8, rue Vivienne.

•NOS INFORMATIONS NOUVELLES RELIGIEUSES

Messe de la Victoire. Le jour de l'As- cension aura lieu, à Saint-Louis d'Antin, à 9 h. 15, une exécution solennelle de la Messe de la Victoire, de Fernand Le Borne, pour soli, choeurs, -orgue,et orchestre. Le dimanche suivant, on donnera la même oeuvre à la Trinité, et, le jour de la Pentecôte, à Saint-Jacques du HautrPas. FAITS DIVERS

'Pour remédier aux grèves

Notre confrère La Liberté, désireux de participer à l'organisation de la vie nationale compromise par les grèves, met à la disposition du public, à partir du 12 mai, deux services d'auto-cars absolument gratuits, l'un de la gare du Bois de Boulogne à la gare de Lyon, l'autre de la place du.Luxembourg à la place Clichy. Uo attentat à Versailles

La nuit dernière, un attentat a été -coinmis à Versailles. Un pétard de mélinite a été lancé contre le pavillon où sont situés les bureaux de la Société des vidanges, 4, rue Le Nôtre.

L'explosion a été formidable les murs se sont écroulés et le pavillon a été complètement détruit.

L'enquête n'a pas encore déterminé les circonstances exactes dans lesquelles l'attentat a été commis. Il semble cependant qu'il n'y ait aucune corrélation avec les événements actuels. Il s'agirait de la vengeance d'un ouvrier congédié.

Vol d'un collier de perles

d'un million

M. Alexandre Voronoff, frère du docteur Voronoff, dont on parla récemment à propos d'une découverte, a déposé hier matin une plainte au commissariat du quartier de Chaillot, après avoir constaté le vol, à son domicile, 18, avenue Kléber, d'un collier de 58 perles, estimé un million. Ce collier appartient à Mme Voronoff, qui se trouve actuellement à Londres. A. Magne

Petites Informations Souscription

L'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers et l'Association 'amicale de ses anciens élèves ouvrent une souscription pour l'érection d'un monument à leurs morts pour la France. Elles prisent spécialement les anciens élèves de l'Ecole de faire connaître au secrétaire de l'Association, M. Guéneau (9, rue Saint-Joseph, à Angers), les noms de leurs camarades de promotion à faire figurer sur le tableau ,commémoratif.

TBIB XJ3ST A/CTIX:

LES MANIFESTANTS EN CORRECTIONNELLE Les 10° et chambres ont rendu, hier, les condamnations suivantes

Georges Hordiequin, contremaître d'usine, outrages à une patrouille et menaces à des cheminots 15 mois

Eugène RobialJe, dessinateur, outrages un officier de patrouille 18 mois

Maxime Gourteille, charretier, menaces à un charretier 13 mois

Antoine Wilkom, cocher, menaces à un' cocher 13 mois

René Rioux, employé à la gare d'Orléans, projection d'un débris de grille à la tête d'un agent 8 mois.

F. B.

CIERGES D'ESOPE

Antiseptisent les appartements et les parfument délicieusement. BICHARA, parfum' syrien, 10, ch. d'Antin, Paris. LES PREMIERES Théâtre DU GYMNASE Fintje a de la voix, comédie en quatre actes, de M. J.-F. Fonson.

Voici une excellente comédie, tour à tour gaie, tragique, émouvante, qui commenco presque dans la farce. pour se terminer dans la tendresse. C'est un gros succès. Les Parisiens viendront applaudir M. Fonson et sa remarquable compangie, lui prouvant en cela qu'ils sont tout au moins dénués de rancune. En effet, c'est à Paris que se désagrège l'honnête famille bruxelloise qu'attire loin de sa patrie une ambition peut-être injustifiée.

M. J.-F. Fonson excelle dans la pein- ture des simples. Ses personnages sont, avant tout, essentiellement « vrais », leurs mœurs patriarcales, leur vie « quotidienne ». Qu'il arrive un événement imprévu et nous les voyons désem- parés, sans ressources pour lutter contre la malignité du sort, heureux de pouvoir, après la tempête, retrouver le refuge consolant et le simple bonheur qu'ils ont follement méconnu.

La charcuterie Van Baele, est bien achalandée. Mme Van Baele, Fintje (Joséphine), et Isidore, le fils aîné, rivalisent d'activité et aussi de bonne humeur. Frans, le fils cadet, dédaignant le tablier et le couteau à découper, ter- mine ses études. Isidore n'en est point jaloux « Chacun à sa place », dit-il pour être heureux, il faut suivre sa vocation et ne point chercher à s'élever au-dessus de sa condition. Mais voici qu'à la fin de la journée, un dernier client est entré dans la boutique. C'est un personnage M. Cossari, ténor réputé au théâtre de la Monnaie. Il entend tout à coup Fintje chantier, comme elle a coutume de le faire pour la plus grande joie de sa famille. Et notre Méridional (Cossari est Toulousain, comme il sied) de s'enthousiasmer sur-lechamp. C'est une grande actrice qui vient de se révéler à lui. Tout le monde s'assemble, discute cette découverte Fintje a de la voix

,Et le germe jeté dans cette bonne Cossari à dîner. Déjà nous devinons que de cette première entrevue va résulter de graves déterminations puis- • que Fintje est douée, elle travaillera le mirage du théâtre opère.

Seul Isidore n'est point de cet avis et déjà il déserte le foyer, entraînant Henri, le fiancé de Fintje, dont les chances de bonheur nous paraissent dès cet instant bien diminuées.

Bientôt le sort en est jeté. L'espoir ,lu succès a gri:sé tous les Van Baele, Isi- dore excepté. Il va falloir partir pour Paris, tenter l'engagement à l'Opéra- Comique. et une discussion violente s'élève. Elle met aux prises l'honnête Isidore et son père. Du coup, l'harmoni. cesse de régner. Van Baele vend la charcuterie et abandonne le troubleféte. Dès le début du troisième acte; nous voyons le drame succéder à la coméjie. A Paris, les Van Baele ont mar- ché de désillusions en catastrophes. Exploité par les « dessalés », berné, ruiné, le père Van Baele s'est suicidé. Isidore. accouru, accompagné d'Henri, apprend la triste vérité. Il veut emmener les siens mais l'espoir est tenace, ils ne se résigneront qu'au retour après avoir tenté les dernières chances de succès. Ici prennent place deux remarquables scènes de comédie qui, merveilleusement jouées, ont enthousiasmé l'auditoire. Un journaliste véreux, rédacteur d'une feuille de chantage, vient exercer ses petits talents auprès du bon Isidore, qui finit par comprendre et le jette à la porte. Peu après, nous voyons un autre genre d'escroc Je riche actionnaire désireux de « protéger » la divette, sous certaines conditions. bien entendu. Ces deux dialogues, conduits avec un tact et une mesure étonnants, atteignent sans effort à la perfection. Je n'ai pu, pour ma part, m'empêcher de penser au grand Becque, et je ne m'en dédis pas. M. Fonson est doué au plus haut point de la faculté d'observation, les caracU1res de ses personnages sont dessinés en traits nets, dans une heureuse simplicité et dans le minimum de temps.

Le dernier acte de cette comédie dramatique est plus anodin. Les Van Baele revenus en ce pays, dont Isidore n'a cessé d'entretenir la flamme, vivront heureux désormais, guéris de leurs illusions. Findje ne chantera plus que pour les siens et pour son mari.

J'ai déjà fait plusieurs fois allusion à l'interprétation de cette pièce, qui m'a semblé une des meilleures qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps. M. Nicolas Ambreville, un Van Baele d'una exactitude inouïe Mme Jeanne Véniat, une Mme Van Racle émouvante de naturel, sont des artistes de premier ordre. Mlle Adrienne Lambert est d'une ingé- nuité si touchante que son succès a eté fort vif. Quant à M. Le Vigan, journaleux indélicat, et M. Henri Richard, ils «méritent les plus rares éloges.

M. Jean Worms, que nous n'applaudissons pas assez souvent, est un de nos meilleures jeunes premiers. Mlle Luvcienne Roger est fort jolie, ses gestes sont d'une parfaite discrétion et sa voix ^est prenante.

M. 'Sino-ël est divertissant. M. Peyrière adroit. Il me reste à parler de M. Fonson. L'acteur, en lui, est égal à l'auteur.

Plane WoUI