Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 4 sur 4

Nombre de pages: 4

Notice complète:

Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1917-01-02

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 02 janvier 1917

Description : 1917/01/02 (Numéro 14325).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k537120n

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/03/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


En raison des Fêtes du Jour aef An, les Petites Annonces, seront reçues aujourd'hui tnardi'2 janvier et paraîtront demain mercredi 3.

Lire à fa troisième page

DÉPÊCHES DE LA DERNIERE HEURE Communiqués officiels

Communiqué du 1" janvier, 14 heures

En Champagne, hier, vers dix-huit heures, après un violent bombardement par engins de tranchées, tes Allemands ont attaqué à deux reprises nos postes avancés à l'ouest d'Auberive. Ces deux tentatives ont complètement échoué sous nos feux de mitrailleuses et nos jets de grenades.

Sur la'rive droite de la Meuse, la lutte d'artillerie a été assez active pendant la nuit sur le front ferme des Chamforettes-Bezonvaux. Rien à signaler sur le reste du front.

Communiqué du 1er janvier, 23 heures

Sur la rive droite de la Meuse, un fort coup de main tenté par les Allemands contre les tranchées conquises par- nous à l'est de la ferme des Chambrettes a complètement échoué. Journée relativement calme sur le reste du front.

les Possibilités

de l'ennemi Nul événement d'une réelle importance n'est venu troubler la cordialité des souhaits du nouvel an. Peut-être certains impatients ont-ils vu sans' regret finir l'année 1916. qui devait marquer pour eux la limite assignée à nos efforts. Il a toujours été légitime et en tout cas humain de souhaiter une victoire rapide, mais les difficultés que nous éprouvons nous montrent quels effroyables dangers nous menaçaient et ne sont pour les gens sensé% que des raisons supplémentaires de lutter de toutes nos forces.

Etait-il logique, en outre, d'espérer qu'en un an nous pourrions rattraper les préparatifs secrètement réalisés durant quarante ans par les nations de praie ?

Nous avons em, à différentes reprises, l'occasion de dire à nos lecteurs ce qu'il faut penser des moyens matériels nécessaires à la victoire. Nous ne pouvons que répéter que si ces moyens ne forment pas l'unique facteur décisif dans une bataille moderne, on ne saurait.sans eux espérer de résultats de quelque importance. Nos usines travaillent plus que jamais, les munitions seront de plus en plus abondantes et les canons plus nombreux.

On a fort judicieusement aiguillé la fabrication de ceux-ci en considération des qualités balistiques qui permettront de satisfaire pleinement aux emplois tactiques que nous avons exposés à nos lecteurs tirs de destruction et d'immobilisation, concentration de feu à grande distance,.effets de surprise, etc.

Nous ne saurions dire quel sera le premier emploi en 1917 de nos forces sans cesse accrues. Certaines personnes semblent craindre, d'au- 'tre part, que nos ennemis nous préviennent comme l'an dernier en nous obligeant à employer nos forces dans un combat engagé dans 'des circonstances difficiles pour nous. Nous ne pensons pas, en tout état de cause, que les Allemands puissent viser sur notre front un objectif important. Sans exagérer l'usure de leur .armée, on peut affirmer qu'ils ne sont plus en létat de disposer d'une masse de manœuvre aussi 'considérable que celle qui fondit à Verdun, tout en se maintenant sur leurs différents fronts acituels.

L'emploi d'un procédé nouveau, d'un moyen matériel imprévu si toutefois cela existe ne pourrait leur- donner que des succès purement locaux nullement comparables au succès crasant sur lequel ils comptaient autrefois pour nous imposer une paix tyrannique. Ce n'est qu'avec des masses de manoeuvre que l'on peut exploiter à fond un succès. Leur impuissance à ce point de vue et la nécessité où se trouve leur gouvernement de prendre une attitude menaçante les placent dans un cruel embarras, embarras qu'ils dissimulent mal par des atta'ques partielles comme hier en Champagnevainement destinées à nous inquiéter.

Il n'en est pas de même pour nous non seulement notre matériel se développe chaque jour, ornais l'accroissement des forces anglaises opérant sur notre front, des méthodes nouvelles ou corrigées, des chefs nouveaux mieux dégagés «de soucis importuns, laissent le champ libre à toutes les espérances.

Il est probable que l'Allemagne tentera un nouvel effort destiné à faire « tenir » encore quelques mois l'opinion publique. Sur qui porteront ses coups ? Jci comme sur les fronts russe et italien, comme dans les Balkans, règne l'incertitude..

Quoi qu'il en soit, ayons confiance nous sommes assez forts pour que ses initiatives ne nous détournent point de nos projets. C'est toujours nous qui constituons pour elle le plus grand danger elle sait qu'elle peut encore nous faire du mal, mais non point nous abattre elle nous craint elle sent approcher l'heure du châtiment.

Trois Siècles

V* JANVIER ÎÔITT 1' JANVIER lZTfJ

JANVIER X8ÎT

Messire, baillez étrennes au pauvre gueux, Dieu vous le rendra au long de l'an oeuf

Perclus, boiteux, bossus, même gens se portant fort bien et fort droit arrêtent le passant ce 1er janvier de l'an de grâce 1617. Au sortir des offices, citadins et citadines gagnent leur promenade favorite, les quais avec les ponts qui enjambent la Seine MenveiUante. La voilà, la vraie voie de communication, l'artère du commerce,. 3a grand'rue de Paris! Des entrepôts, des marchés en plein air encombrent les berges, où vient accoster toute une batellerie variée. Mais le flot populaire se déverse au. Pont-Neuf. Jongleurs en guenilles ou princes des clinquants oripeaux sur leurs tréteaux, vendeurs ambulants, marchands de pâtes et d'onguents merveilleux, tout :e!a grouille, tout cela crie à large gosier. Le moyen âge n'est pas encore si distant de ce Paris-là que l'on n'y retrouve par vingt côtés sa physionomie si joliment pittoresque.

Baillez étrennes au pauvre gueux, messire! Messire, oyez ici la bonne aventure!

Le bourgeois bon enfant maugrée bien un peu contre la mode grandissante des étrennes, mais bast! il allonge un denier par ci, par là deux puis, se moquant de la bise

Colonel XX.

d'hiver, il flâne depuis le port aux foins jusqu'à la poterne de la Conférence, par laquelle le grand roi Henri fit jadis son entrée en~sa bonne ville de Paris: Au delà- de la poterne, il y a bien les jardins de la reine Catherine, bordant ses Tuileries- puis, ensuite, l'immense chaos de la Garenne aux lapins, tout enherbes et fourrés. mais cela n'est plus Paris. Le bourgeois de 1617 penserait choir des tours de Notre-Dame si Tabarin lui assurait que la Garenne aux lapins deviendrait un jour la plus belle place du monde!

Au Louvre, Sa Majesté la Reine mère, s'étant, comme d'habitude, levée tôt, alla ouïr la messe en son oratoire; puis, en signe de fête, la Reine se fit habiller d'une robe de soie épaisse recouverta, d'un manteau dont le bleu sombre se fleurissait d'or. Après quoi, parée de grosses perles sous une merveilleuse collerette, la reine Marie de Médicis apparut telle que le pinceau de Rubens nous la montre depuis trois siècles. Au cours d'une audience, Sa Majesté accepta maints présents. Des émaux offerts par Concino Concini et la maréchale d'Ancre eurent l'heur de charmer la souveraine, qui se rappelait en artiste les visions florentines de ses jeunes années.

Loin des hommages, un adolescent de quinze ans reste à l'écart dans le désert du palais. Auprès de lui se trouve seul un fauconnier portant sur le poing un épervier. Luynes, dit le roi Louis XIII, dont le masque de mélancolie s'anime soudain, bientôt, s'il piait à Dieu, je récompenserai vos services.

Cent ans ont passé. Le janvier 1717 se lève dans une chambre toute dorée, aux trumeaux rehaussés de peintures, au meuble en tapisserie de Beauvais, chefd'œuvre de l'art et du goût; ici, la richesse et l'élégance sont inséparables. Dans les deux salons précédant !a chambre, des officiers veillent. La demeure s'appelle Versailles et le maître de Versailles, qui s'étire au milieu des dentelles, ouvre des yeux bleus comme le damas des rideaux suspendus au baldaquin couronnant le lit. Une femme se penche' vers le dormeur à peine éveillé. Il la reconnaît; comme il a sept ans, il. a, beau être le Roi de France, il lui tend les bras et s'écrie: « Bonjour, bonne année, maman de' Ventadour. »

Lorsque le,roi Louis XV sort des mains de ses valets de chambre, Mme de Ventadour, gouvernante de Sa Majesté, juge bon de sermonner son pupille. Maternellement, elle souhaite à Sa Majesté plus d'assiduité dans ses études à l'avenir. Sa Majesté est paresseuse. Louis, confus, promet de s'amender. Bientôt commence le défilé cérémonial. Dignitaires et courtisans viennent apporter leurs hommages à l'Enfant-Roi, beau comme un petit dieu, façonné déjà au maintien, mais que l'étiquette ennuie beaucoup aujourd'hui il a tant envie d'aller s'amuser avec ses jouets nouveaux Le compliment du duc de M. l'excède par sa longueur; aussi, lorsque le cardinal de Noailles s'avance à son tour, rapprochant le teint écarlate du prélat de la pourpre qui l'enveloppe, Sa Majesté contient mal une forte hilarité. Un coup d'oeil suppliant de Mme de Ventadour arrête seul sur les lèvres du Roi l'éclat de rire prêt à fuser.

Dans le salon d'Hercule, on cause étrennes autour de Mgr Je Régent. Il en est qui sont restées célèbres à la Cour, telles la soucoupe et les gobelets d'or enrichis de diamants et d'émeraudes qu'offrit Monsieur à Mme de Montespan, et aussi le livre orné d'or fin et contenant les miniatures des villes prises durant la guerre de Hollande, présent fait jadis à Louis le Grand.

Le rayonnement de la Cour absorbe alors tout autre éclat. Paris se tournait du côté de Versailles pour célébrer la nouvelle année.

Quart;, un siècle plus tard, point l'aube du 14r janvier \ifil, le roi de France s'appelle toujours Louis. Mais ci nuK plus, au sein des splendeurs survivant au RoiSoleil, le regard d'un enfant qui rit à la vie qu'il ignore. Un philosophe sexagénaire assoit à la place de saint Louis la spirituelle bonhomie de Henri IV. Par elle, il considère de haut les faiblesses des hommes, qu'il juge plus imprudents parfois que coupables et qui deviennent les premières victimes de leurs erreurs. L'orage qui a bouleversé l'Europe n'a pas empêché à son heure l'édification du trône de Louis XVIII.

Rentrée dans son cabinet, les réceptions achevées aux Tuileries, Sa Majesté paraît, contre son ordinaire, de piètre humeur. Baptiste, le garçon de toilette, a reçu des bourrades tandis qu'il roulait le fauteuil du Roi. Il a été traité de lourdaud, de butor. Sa Majesté l'accuse d'exaspérer sa goutte en le cahotant. M. de Lauriston, ministre de la maison du Roi, se dit à part soi qu'il est temps d'essayer un nouveau fauteuil à roulettes dont on causait la veille au soir, au jeu de Mme la duchesse d'Angoulême, alors que Monsieur faisait son écarté quotidien chez sa belle-fille, Madame.

Par bonheur, le front royal se rassérène. M. de Blacas et M. de Chabrol rentrent d'une tournée à travers Paris, ils content ce qu'ils ont vu. Louis le Désiré est diplomate trop fin pour ne point goûter les menues histoires, les petits scandales pas méchants, bruits de la rue ou de la foule, qui courent pleins d'enseignement.

En dépit de l'averse, dit M. de Blacas, les pantalons à la mode, boutonnés sur le cou-de-pied, et les carricks de drap sillonnent les boulevards.

Les baraques rencontrent un succès croissant ces modestes baraques, gagne-pain des forains, décrétées d'inutilité publique par la Convention, en 1793, alors qu'elles comptaient quatre ans d'existence, ont trouvé leur sauveur dans le roi Louis XVIII. A l'angle du boulevard de Gand, la foule fait cercle autour de Mustapha, l'étonnant avaleur de cailloux. Enfin, au café des Etrangers, affluence plus considérable que jamais. Chacun tient à se faire servir une mousse au chocolat par les mains d'une des « six Z » Zebéide, Zelmire, Zulbé, Zitulbé, Zuléma et Zoraïde, les jolies Circassiennes qui assurent la vogue de l'établissement.

M. de Chabrol s'incline devant le Roi « Sire, la joie du peuple est l'œuvre de Votre Majesté: » A quoi Louis XVIII répond tranquillement: « Mon cher' baron, prenez-y sans hésiter votre part. L'aspect de la capitale provient de deux sources: un bon chef et un bon préfet de la Seine. »

Le im de Tito lin

voilà quarante-six ans ? D'aucuns peuvent s'en souvenir, mais d'autres, en grand nombre, l'ignorent. Les uns et les autres, croyons-nous, liront avec intérêt cet article de Francisque Sarcey, que publiait le Gaulois le 3 janvier 1871

Qu'il a été triste, ce jour de l'an nous pouvons bien, n'est-ce pas, nous l'avouer entre nous tout le reste, nous l'avons bravement et gaillardement supporté, à la parisienne, en gens d'esprit déterminés à faire bonne contenance devant le malheur et rire au nez des plus cruelles misères. Mais cela, ne pas voir, le matin, au petit jour, le bébé qu'on apporte au lit et qui bat des mains en .regardant le jouét qu'on vient de lui donner ne pas serrer la main des êtres qu'on aime le plus au monde, et ne pouvoir leur dire en les embrassant L'année qui vient de s'écouler a été mêlée de plaisirs et de peines, de soleil et de pluie, qu'importe joies et douleurs, nous les avons portées ensemble, et l'année qui s'ouvre ne pourra pas grand chose contre notre bonheur car, quels que soient les coups qu'elle puisse nous ménager, elle nous trouvera unis pour les recevoir, et il n'y a pas d'infortune qui ne devienne plus légère à la soutenir à deux. » Oui, cela nous est bien dur 1

Non, nous nous sommes levés presque tous ce matin devant notre foyer désert, et le déjeu- ner, ce déjeuner si gai de la nouvelle année qui se lève, nous l'avons achevé tristement au coin de notre feu, sur le petit guéridon, seul compagnon de la solitude.

Voilà de ces tristesses qu'est impuissante à consoler toute philosophie. On s'étourdit làdessus les autres jours on est emporté par un tourbillon d'occupations, de courses, de visites, de discussions et de lectures mais quand vient la fête sacrée de la famille, on sent avec une vivacité extraordinaire son isolement, et l'on a le cœur tout gros d'un chagrin noir et mome. Où sont-ils à cette heure et que font-ils ? Il y a si longtemps que l'on a eu de leurs nouvelles 1 Et, le front penché sur le bord du marbre de la cheminée, les yeux vaguement fixés sur le feu, qui pétille, on revoit ces têtes blanches et rosés, et la mère qui les habille. Comme elle doit s'ennuyer elle aussi, et souffrir 1 C'est pourtant vrai que l'an demiwv elle lui avait

Jenny Baissac

appris /une fable en; vers pour ce jour-là, et:; il était.venu, tout tremblant d'émotion,.la.r&|î€r avec toutes sortes dû gentilles inflexions de voiip: La mère tremblait plus que lui,; elle le-suivait du regard,` et aux endroits difficiles elle lui soufflait le mot d'avance et si bas. si bas, qu'il la lisait ptutôt sur, ses lèvres et que le père n'en .pouvait rien entendre.

Le, pauvre homme il eût été bien fâché;de s'apercevoir de rien. Il avait plus peur, au fond, tout en affectant un air détaché, que la mère et l'enfant. Il écoutait d'un visage indulgent et fier, et quel bon baiser sonore, quand le bambin était arrivé au bout sans encombré 1 Ah c'est que c'était là le travail de deux semaines. Tous les soirs, elle avait pris le bébé entre ses genoux.. « Allons, bébé, dites votre fable. » Elle la lui apprenait vers à vers, avec une patience d'ange, récompensant de quelques friandises la bonne volonté de l'enfant et elle revenait près de son mari

« Il commence à savoir sa fable 1

» Vraiment, répondait le père d'un ton de douce raillerie, et se donnant des airs de scepticisme. »

Pas sceptique du tout, le brave homme de père enchanté, plutôt et ravi, et il attendait, lui aussi, plus ému qu'il ne voulait le paraître, le jour d'épreuve qui devait être un jour de triomphe

Gueux de Prussiens^ scélérats de Prussiens 1 gredins, bandits, coupe-jarrets, vandales, vous nous avez tout pris nous sommes ruinés par vous et nous avons certes le droit de vous hair d'une haine cordiale. Eh bien oui, tout cela, vos rapines, vos meurtres, le saccagement de nos villes, vos trahisons infâmes et vos lourdes plaisanteries, oui, vraiment, nous vous- les aurions pardonnés peut-être un jour. Elle est. si bonne enfant, cette race française, et d'humeur si légère, qu'elle eût oublié peut-être tant de justes sujets de ressentiment. Ce qui ne sortira jamais de notre cœur, c'est ce jour de l'an, passé sans famille et sans nouvelles. Vous au moins, vous avez des lettres de vos gretèhen de drôles de lettres, j'en.conviens, où les blondes mélancoliques, aux yeux bleus, font une si incroyable salade de bas de laine, de choucroute, de Beethoven, de vergiss-meinnicht, de pillage, de bombardement, d'amour pur et de philosophie hégélienne. Mais enfin, vous aimez ça comme vous aimez le gigot aux confitures vous ne vous en privez donc point. Vous pouvez être embrassés par la poste sur vos désagréables figures. Mais nous, vous nous tuez nos pigeons, vous nous interceptez nos lettres, vous poursuivez nos ballons avec vos grandes bêtes de fusils de rempart, et vous riez d'un gros rire germanique quand vous. avez mis la main sur un de ces sacs qui emportent là-bas nos voeux, nos espérances, nos souvenirs, nos regrets, la meilleure part de notre coeur 1 C'est une bonne farce, n'est-ce pas ?

Ah I si jamais nous pouvons vous revaloir toutes les misères que nous endurons, vous en verriez de grises De grises, vous ne savez pas ce que ce mot veut di,re, et vous demanderez volontiers, comme l'enfant terrible de Gavarni c Dé quoi donc ? des grises ? » Vous apprendrez un jour, iL vos dépens, je l'espère bien, la signification du terme. C'est une de vos prétentions d'être seuls à connaître la famille et à l'aimer. Vous verrez à notre haine et y notre vage'si nous ne Tàîmons pas autant que 'vous.. Notre jour viendra, scSyez-en sûrs.

Il inaugure, ce 1er janvier une ère terrible de sanglantes /représailles! Eh bien 1 .pauvre philosophe de la paix universelle, vous voyez ce que peuvent vos grandes phrases et tous les pavots de votre humanitairerie Vaus vous imaginiez que nous entrions dans un siècle de paix féconde et de progrès continu. Le voilà, hélas le progrès que 1871 nous apporfe .Vous comptiez sans ces Huns Nous voilà revenus aux misères des troisième et quatrième siècles.

Le souvenir de ce jour restera éternellement au cœur de nos enfants. C'est l'année, se diront-ils, où nous n'avons pas eu nos étrennes, où nous n'avons pas embrassé notre père, et tout cela par la faute des Prussiens. Ils nous le payeroat

Tâchons qu'ils le payent dès aujourd'hui mais, dussions-nous être vaincus encore, nous léguerons à nos fils et la mémoire de ce janvier 1871,et le soin de nos vengeances. Francisque Sarcey

1917

En ce premier jour de l'an 1917, le mot ^ui ,sera tombé le plus fréquemment de toutes les bouches, a été celui-ci la victoire. Le petit enfant qui est venu tout endormi dans le lit de sa mère pour lui souhaiter la bonne année a' dit, d'une voix balbutiante « Une bonne santé pour papa, du bonheur pour maman, et la victoire » Il ne sait pas très bien ce qué c'est quo la victoire. On lui a expliqué que quand elle serait obtenue, son papa reviendrait prendre sa place au foyer, et que sa maman ne serait plus triste. Cela lui a suffi. La victoire Et le poilu qui écrit de sa tranchée, les pieds dans l'eau, la tête sous les marmites, l'ouvrier qui travaille dans l'usine, le bourgeois qui subit allègrement la gêne des économies imposées, le prêtre qui a été enlevé à son église, le paysan qui regrette son champ, toutes les femmes et tous les hommes de France, ont, en ce premier jour de la troisième année de la guerre dévastatrice, tourment de l'humanité et honte de l'Allemagne, répété le même'cri, plein d'espérance et de ` foi la Victoire.

Paris, dans ce' jour annonciateur de tant d'événements décisifs, avait un aspect grave qui rappelait la fière contenance-de 1914, au jour de la Marne. Point de frivolité, point d'énervement. Le calme de la sécurité. Chacun allait, à ses affaires les boutiques regorgeaient d'acheteurs. Si les Allemands, comme on l'affirme, ont.des milliers. d'espions dans notre ville, ils ont pu constater qu'il y a en-,core beaucoup d'argent à Paris.

Il eût été vraiment dommage de priver les confiseurs de sucre avant le premier janvier. On leur eût fait perdre une magnifique recette. On se tuait che Boissier et chez Pihan et on s'écrasait chez Marquis et chez Seugnot. Les petites boutiques du boulevard étaient bien achalandées et l'ingéniosité des jouets d'actualité tentait les passants, qui s'arrêtaient;pour faire leurs emplettes. Le temps était maussade et gris. Depuis plusieurs mois, il ne cesse is de pleuvoir et la Seine monte d'une façon 'assez .inquiétante. Mais M. Herriot a dit, avec tranquillité « Si la Seine nous gêne pour nos transports, nous couperons une arche des ponts, et nous passerons tout de même J'aime beaucoup cette manière forte. Et c'est un joli cadeau que le Parlement nous a fait, pour nos étrennes, d'un ministre qui paraît ne s'embarrasser de rien.

La vie chère a jeté un peu de trouble dans les réunions de famille. Et surtout la crise du gaz a causé une grande gêne dans les ménages d'ouvriers. Diminuer la consommation du gaz qui sert pour le chauffage, l'éclairage et la cuisine, pendant les jours les plus courts de l'année, c'est rendre l'existence presque impossible dans tous les faubourgs. Avec une discipline admirable, la population de Paris a accepté les privations Les vieux disent « En 71 nous n'avions ni gaz, ni charbon, ni bois, ni électricité. On faisait comme

on pouvait. Et par dessus le marché on n'a- Bianger.-Plus-de lai h-pour les en- fants et pour les vieillards. La mort avait beau jeu. Aujourd'hui on vit mal, mais on vit. L'apparence donc de la ville, en un ordinaire 1er janvier, n'a pas changé. Pour constater les différences avec le jour de l'An d'avant la guerre, il faut entrer dans les familles et voir de. près les résultats de ces trente, premiers mois d'hostilités. Le deuil est partout, noblement supporté, offert en hommage à la patrie. J'ai entendu, hier, un père inconsolable de la mort de son fils dire a C'est un honneur pour .la famille que d'avoir donné son sang le plus précieux à la France ».

Dans les rues, où grouille une foule plus nom1 breuse que jamais, on est frappé, toutefois, par le spectacle, bien caractéristique, des grands blessés circulant, pâles encore des souffrances endurées. Ils sautillent sur leurs béquilles, 1e long des trottoirs. Ils ont vingt ans. C'étaient des hommes magnifiques, qui sont devenus des infirmes. Et les hôpitaux sont prêts pour les batailles prochaines. La, guerre impitoyable exigera jusqu'au bout sa moisson de héros. Et nos enfants, nos frères, sans hésiter, sachant quels périls les attendent, marcheront tous le f ront haut pour la défense du droit et de la liberté.

Car, au seuil de cette année nouvelle et pour répondre aux offres hypocrites de la paix germanique, les nations de l'Entente viennent de publier leur réponse tant attendue. Il n'est plus aujourd'hui d'équivoque. La situation est dégagés de-toutes les arguties et de tous les mensongeas dont on essayait de la troubler. L'Allemagne prétend faire une guerre défensive. Elle ment. Elle veut connaître nos buts de guerre. Ggsont les Tépaj.ations et les garanties. A présent, elle est fixée, et le monde entier avec elle. A'ous combattons pour l'honneur. Et nous nous savons invincibles.

Ce sont ces sentiments intimes, nullement étalés mais très fortement éprouvés par chacun de nous, qui ont donné à ce 1er janvier une physionomie si particulière. Nous étions au lendemain, du congrès socialiste, où l'union patriotique de tous les Français s'est affirmée une fois de plus nous avions passé le cap des comités secret, et la rage furieuse des politiquailleurs avait été calmée par des votes de confiance. Lyautey, ce grand ordonnateur, ce chef, venait d'arriver et de «prendre la direction des affaires militaires. Joffre, enfin, le soldat en auï s'est incarnée pendant deux ans, la résistance française, avait été fait maréchal. Une sécurité invisible mais certaine émanait de 3a situation., Nivelle, jeune, ardent, réfléchi, commandait.,La France se sentait riche encore et plus forte de ses ressources industrielles accrues, enfin poussée vers le but par la volonté de tous ses morts qui lui ordonnent de vaincre. Les canons, les munitions, les soldats, les alliés, tout affluait et se préparait pour l'effort suprême. Et dans ce Paris toujours pareil à lui-même, magnifique par son passé, grandiose par son présent et si plein d'avenir, un vent de victoire passait. L'Allemand est encore sur notre sol, le canon tonne sourdement dans le lointain. La Belgique et notre N'ord souffrent, esclaves, d'un vainqueur sans pitié. Mais 1917 vient de commencer. Et on le sent, on le respire, on en est sûr ce sera l'année de la Vic-

A POUR NOS

Combattants de Terre et de Mer JANVIER.1917

Quatrième liste

Mme 2.600 Gaston Comtesse de » » Mme Hersent. » Baronne James de 2D0 » Mme Paul » Comte S. de » Mme 500 Anonyme 200 » Banque 100 1.500 » 1.000 » M. X. Charmes. 500 » (de Mme 50 300 » 100 » Banque des Pays du Nord. 500 Duchesse de 1.000 » Maison 100 » Mme 50 » Mme de 300 Professeur 100 » Mme Pierre 50 » 50 » Mme » Banque Française pour le Commerce

et j'Industrie. '-NI. 500 » 20 » Maison 10 50 Marquis du. 100 Société des Aciéries de 100 » Banque do 100 Mme 'Paul 100 » Total 730 Listes précédentes. » Total général »

Le bureau de location est ouvert à l'Opéra. Les souscriptions sont reçues chez S. A. la Princesse Murât, rue de Monceau, et chez toutes les dames patronnesses.

L'ANNÉE DISPARUE Les Allemands ne cachent plus

leurs déceptions de 1916

Les journaux allemands consacrent un article de nouvel an à une revue de l'année et à l'expression du désir de la paix de la nation. La Gazette de Francfort reconnaît que l'année 1916 n'a pas rempli les, espérances qui saluaient son début. Le monde continue à ressembler à une maison en ruines.

Les Dernières Nouvelles de Munich disent que la question angoissée qu'on se pose est de savoir si l'année qui s'ouvre apportera .la paix ou, au contraire, verra la continuation de la guerre.

« L'année 1916, dit la feuille bavaroise, a malheureusement apporté la retraite douloureuse de bien des Allemands, notamment du grand organisateur de notre flotte. L'office central de l'alimentation a dû terminer l'année sur des succès douteux. La nomination du maréchal Hindenburg et l'organisation du service civil sont la preuve que, malgré ses déceptions, l'Allemagne est décidée à jouer son va-tout. » Le journal demande, en retour, que le peuple allemand consente de plus grands sacrifices. La Gazette de la Craijc dans son article sur l'année qui vient de finir, déclare qu'elle n'est pas insensible aux infinies souffrances du peuple allemand, mais elle adjure ses compatriotes de ne pas faiblir, de ne pas détendre leurs nerfs et de ne pas ressembler à cet aviateur qui, après

avoir franchi les Alpes, s'est lue en Heurtant un monticule à l'atterrissage,

La Gasette souligne l'importance décisive de l'heure présente. Il faut ménager au peuple allemand un avenir qui sollicite ses énergies et, pour cela, lutter plus vigoureusement que jamais jusqu'à la victoire finale.

LA ROUMANIE EN GUERRE Violentes attaques ennemies sur tout le front La lutte autour de Braïla

Communiqué du grand état-major russe du 1er janvier

L'ennemi a violemment attaqué le front roumain au nord de la rivière Kassina à huit verstes à l'est de la frontière de la Moldavie les Roumains se maintiennent sur leurs positions d'autres attaques ennemies ont eu lieu à vingt verstes de Foksani, à l'est de la rivière Dannaïa l'ennemi est parvenu à s'emparer de quelques tranchées.

Le lona de la voie ferrée de Braïla, une attaque ennemie a été arrêtée par nos feux d'infanterie et d'artillerie.

Dans la région de Romanula (15 verstes de Braïla) l'ennemi a déclenché une attaquo il a été arrêté par nos tirs de barrage, il a dû se. retirer en désordre et prendre position à 800/1,000 pas de nos tranchées.

En Dobroudja, de grand matin, l'ennemi a déployé au centre de nos positions une force de 23 bataillons environ, et força nos troupes à se Teplier sur leur seconde position.

Ce que dit l'ennemi

Dans son bulletin de dimanche soir, l'état-major allemand annonce que les années Mackensen approchent de la ville de Braïla, située sur le Danube, à, quelques kilomètres au sud de son confluent avec le Sereth. Simultanément l'armée bulgare de la Dobroudja se rapproche de Matchin, qui est sur l'autre bras du Danube, en face de Braïla.

Voici comment est conçu le bulletin allemand du 31 décembre vingt et une heures « Les Russes ont été repoussés jusque sur la tête de pont de Braïla, contre laquelle nos attaques progressent. En Dobroudja, nous nous sommes emparés de points d'appui russes à l'est de Matchin. j)

Broussiloff au quartier général

Un télégramme de Pêtrograde annonce que le général Broussiloff est parti pour le quartier général de l'armée russo-roumaine où il se rencontrera avec le roi de Roumanie et le général Berthelot) chef de la mission militaire fran- çaise.

RUSSES L'activité reprend sur le front occidental. Le mauvait temps en Turquie d'Asie

Communiqué du grand état-major russe du 1er janvier

Front occidental. Le 31 décembre, vers 3 heures, dans la région Plestchitza-Kaoukow (sud de Pinsk),. les Allemands ont commence à bombarder nos tranchées à 6 heures, deux compagnies se sont lancées à l'attaque le troisième assaut permit l'ennemi d'occuper une partie de nos tranchées, mais notre contre-attaque l'en délogea.

Au sud-ouest de Brody, dans la région de Ponikva et de Doulé, l'ennemi a bombardé nos positions avec des obus asphyxiants. Sur la frontière de Moldavie, au nord-ouest du village de Bakas (rivière Bekas, affluent de la Bystritza) l'ennemi a attaqué les collines, mais il a été repoussé par notre feu.

Dans la vallée de Trotus, l'ennemi a pris l'offensive du côté du villaôa de Kotoumba, mais il a été repoussé. En même temps, l'ennemi a lancé des obus asphyxiants sur le village d'Agasou (sud-est de KoLoumba). L'ennemi continue ses attaques dans le secteur de la vallée Sudta-Tchebonias et dans les vallées du Bothamy et de l'Oituz sur ce point, les attaques ont été très violentes et l'ennemi a réussi à nous repousser un peu vers l'est.

Front du Caucase. Une forte tempête de neige paralyse les opérations.

Ii'ITAME COflTflE Ii'fiUTItICflE Les duels d'artillerie reprennent avec violence Le communiqué du général Cadorna, du janvier, signale une lutte d'artillerie dans le Vallarsa, dans la vallée de l'Astico et sur le front de Giulie. Rien d'important ne s'est produit sur l'ensemble du front.

D'autre part, une dépêche de Rome, en date d'hier, dit que les informations tant italiennes qu'autrichiennes signalent la recrudescence du duel d'artillerie sur le Carso et à l'est de Gorizia. Le bombardement qui est commencé depuis plusieurs jours est d'une extrême violence. Le Nouvel An

des Alliés

Télégramme de l'Empereur de Russie L'empereur de Russie a adressé au président de la république le télégramme suivant G. Q. G. rccsse, le 31 décembre 1916.

Monsieur le président 'de la répzcbüqzce, Paris. A l'occasion de la nouvelle ânraée, je tierts à vous adresser, monsieur le Président, avec vces vieillcures félicitations, les vœux chaleureux que je forme pour le bonheur et la grandeur de la France et de sa glorieuse année.

J'ai appris avec satisfaction la nouvelle de la liante distinction dont le général i 'offre vient d'être l'objet, distinction bien méritée et due. à sa sagesse et aux services rendus par lui à la France et à la cause commune.

Je vous prie de croire que sort remplaçant, le général Nivelle, trouvera dans sa collaboration avec le laairt commandement russe les mêmes sentiments de confiance et de parfaite union.

Puisse Vannée qui s'ouvre voir le couronnement de nos ef forts commîmes dans cette lutte pour la juste cause que -deux na.tion.s, d'accord avec nos attiés, sont décidées cà soccterrir jusqu'au triomphe, final.

M. le Président a répondu

S. M. l'empereur de Russie, G. Q. G. russe. Je remercie Votre Majesté de ses voeux ainsi que de la hazcté confiance qu,'rtL,e témoigne d l'armée et au commandement français. La ferme résolution que Votre Majesté affirme dans son télégramme est qu'FÀle. a si lumineusement justifiée dans la, belle proclamation adressée aux vaillantes troupes impériales répond aux volontés de tous les alliés, et les lourds sacrifices que cette guerre impose à la France, n'entament point .sa perséUérance. Elle continuera la lutte avec ses fidèles alliés jusqu'à la victoire Libératrice. Je prie Votre Majesté de recevoir tous mes sorehaits pour Elle et pour la grande Russie.

Raymond Poixcaré.

Télégramme du 'Roi George

Le président de la république a fait parvenir au roi d'Angleterre le télégramme ci-après Sa Majesté le roi de Grande-Bretagne et d'Irlande. Votre Majesté me permettra de Lari adresser, à l'occasion de la nouvelle année, mes vœux les plus,

sincires pour Sa Majesté la Rdne ël pour le prince de Galles. Je remercia Votre .majesté d'avoir bien voulu me renouveler une fois de plus, dans son télégramme d'avant-hier, t assurance qu'elle était fermement résolue o poursuivre jusqu'à la victoire, en union intime avec nos alliés, la guerre que l'Allemagne et l'Autriche ont déchainée srcr l.'Europe et dont elles portéront seules la responsabilité historique. Le peuple britannique, Comme le peuple français, n'a pris les armes que pour répondre à l'agression dirigée par Les empires d-a Centre contre la paix européenne., flous devorls à nos familles en deuil, nous devons d nos morts de demanderÛ l'ennemi Les réparations et les garanties nécessaires pour qu'à l'avenir soit établi dans le monde un ordre solidement pacifi.uue. Votre Majesté petit être connaincux que la France comprend ce grand devoir et qu'elle achè« vera de l'accomplir.

Raymond Poincaré.

De son côté, le roi George V a envoyé au président de la république un télégramme, conçu, dans les termes suivants, qui s'est croisé avec celui de M. Poincaré ̃ ,± Le président de la républi ue française; Paris. Une foi.s de plus, monsieur le Président, le commencement d'une année nouvelle trouve nos deux pays combattant en étroite alliance pour Vindé̃pendauce de l'Europe et pour que justice soit rendue aux plus petites nations.

Certain comme toujours de l'issue victorieuse de la lutte, je prie, monsieur le Président, pour que vous continuiez d'être favorisé par la santé et la vigueur pour porter les responsabilités de votre hautc charge et pour nue la noble nation française, dont les rils ont récernment donné d'une 7nanière si frappante la nouvelle preuve de leur voLonté de vaincre, puisse, par le trioncphe des armes alliées, s'engager de nouveau dans la voie du propres pacifique assurée contre to2cte agression et urne d ma propre nation par les liens durotles de, l'amitié cimentée par la confraternité de.s armes. George R. I.;

L>es télégrammes serbes

Le roi Pierre 1er de Serbie a adressé au président de la république le télégramme suivant Salonique, le 31 décembre 1916.

Monsieur le président de la république, Paris. Je ne pais pa.s résister au désir de vous adresser pour le jour de l'An mes plus cordiales félicitations et l'expre.ssion de ma fidèle amitié. Admirant tou-\ jours davantage le patriotisme merveilleux de la France et l'incomparable bravoure de ses armées, je fais des voeux pour q2te l'année nouvelles voie la, réalisation de nos espoirs communs.

PIERRE.

Le président de la république a répondu '•: Sa Majesté le roi Pierre de Serbie, Salonique, Je remercie Votre blajcsté de ses voeux et je liti adresse tous les mieris. Je souhaite que sa santé, continue de résister aux cruelles épreuves de la guerre et que la Serbie, défendue par ses vaillantes troupes et par celle des altiés, recouvre bientôt, avec les réparations nécessaires, son indépendance et sa prospérité.

Raymond Poincaré.,

De son côté, le prince Alexandre de Serbie a fait parvenir ses vœux dans les termes ci-après Salonique, le 31 décembre 1916.

Monsieur le président de la républiqrte, Paris. Je suis très heztrerm de vous adresser pour la' nouvelles année, avec l'expression de mon inaltérable attachement, les vœux que je forme de tout cœur pour la grandeur de la France et pour le triomphe de la noble cause de j2tsti.cé et d'huma1iité pour laquelle ses héroïques armées combatlent avec une admirable vaillance.

Alexandre.

M. Poincaré lui a répondu par le télégramme ci-ap.rès

Son Altesse Royale le prince Alexandre de Serbie, Salonique.

Très touché des vœux de Votre Altesse-Royale, je lui adresse mes souhaits les pl2ts ardents pour Elle, pour la valeureuse- armée serbe et pour les populations q2ti attendent des alliés leur procfaaine libération.

Raymond Poincaré.

En outre, le roi d'Espagne et le roi de Suède ont fait parvenir au président de la république, pour lui exprimer leurs vœux, des télégran> mes auxquels celui-ci a répondu.

Nivelle, c'est Drouof Les Lorrains qui, depuis le commencement de la guerre, suivent le général Nivelle nous di^ sent

On peut tout attendre de lui. D'abord, Nivelle c'est Drouot.

Certes, nous n'avons aucun goût pour les parallèles. Ce sont des exercices de rhétorique. Or, Dieu merci la rhétorique avec toutes ses fleurs artificielles a été balayée à fond par la guerre. Mais, en vérité,,en rapprochant Nivelle et Drouot, nos Lorrains nous apportent sur la guerre plus d'un aperçu saisissant, émouvant,' réconfortant,

On a conté cent fois les premiers actes par lesquels Nivelle s'est signalé dans cette guerre. Les lecteurs du Gaulois savent comment, au combat de Darnach, en août 1914, il a détruit à l'ennemi une vingtaine de canons comment, sur l'Ourcq, voyant notre 7" corps plier sous le nombre, il ramassa toutes les pièces disponibles et les lança en avant de l'infanterie comment, par une décision du même genre, il arrêta les Allemands devant Soissons. Tout cela, c'est du Drouot tout pur.

Drouot a été un chef à la fois réfléchi et prompt, prudent et audacieux, savant et simple, ferme et bon, en un mot un chef. Son arme était l'artillerie. Il aimait passionnément son arme. Mais il appréciait à leur valeur les autres armes et il les soulenait toutes également, pour assurer la victoire. t Rappelez-vous le début de. Drouot. A la bataille d'Horidschoote, le 8 septembre 1793 (il a dix-huit ans), il aperçoit du premier coup d'œil l'importance d'une redoute. Son capitaine et son lieutenant en premier sont absents. Il se met à la tête de sa compagnie, enlève la redoute et y installe une batterie. La bataille est gagnée.

Un représentant du peuple recommandait au jeune officier de se ménager ainsi que ses troupes. Bah lui répondit Drouot, est-ce que des troupes victorieuses ont besoin de repos ? » La grande préoccupation de Drouot a été d'avoir beaucoup de canons excellents et bien pourvus en munitions. Avec quelle amertume, dans ses rapports, il parle de la médiocre qualité de certains fers Avec quelle joie il apprend que les fers irréprochables des forges de Berchewé vont être enfin employés! Lui, d'habitude si réservé, il a alors un cri de triomphe « Ce moment est le seul où j'ai éprouvé de la satisfaction, depuis que je surveille des manufactures. »

Havait visité en détail, après la bataille de Hohenlinden, les établissements-de Styrie, où les Autrichiens fabriquaient leurs meilleures pièces de marine. On le voyait revenir de cette. mission à pied, ses trois chevaux étant déja trop chargés de précieux échantillons recueillis par lui.

Avec quel soin minutieux il examinait lui-, même tout ce qui concernait l'artillerie Il) avait ordonné de désarmer un fort. On devait donc s'assurer que les pièces n'étaient pas res-1 tées chargées. Le tire-bourre ayant, du fond d'un canon de 18, en fer, ramené un boulet e4 une gargousse, Drouot introduisit une bougie dans l'âme de la pièce. Mais une seconde charge de poudre s'y trouvait encore. Il eut le visagâl brûlé. La femme du garde d'artillerie qui allai'. tait son enfant eut l'idée de faire couler du liii sur les yeux <ie Drouot. Il recouvra la vue. Mai/


cet accident fut une des causes principales de la cécité complète dont il fut atteint à cinquante-neuf ans.

Son travail acharné remplissait l'armée d'admiration et de confiance. Quand, dans la nuit., nos soldats voyaient une lumière briller jusqu'au jour à une fenêtre, ils sa disaient entre eux « C'est Drouot qui travaille pour nous. » Si l'unique souci de Drouot était « Que devient mn artillerie? » une des principales questions de Napoléon était « Où est Drouot? A Wagram, il demandait « Où est Drouot? » pendant que l'ennemi, formé en carré et appuyé par une immense artillerie, repoussait les cuirassiers dé Macdonald.

Drouot, dix mille boulets Ecrasez ces. masses.

Drouot entendit. Il réunit cent pièces. Cette batterie sans pareille occupait une demi-lieue. A mesure que nos pièces arrivaient, elles commençaient il tirer. Drouot était sur tous les points à la fois. Quoique blessé d'un biscaïen au pied droit, il continua à commander ses soldats, appuyé sur l'épauîo de l'un d'eux. A la bataille de Hanau, nous devions à tout prix forcer le passage d'un long défilé. Napoléon reçut de ses aides de camp différents rapports qui concluaient tous « C'est impossible ». Il dit Drouot

Allez voir ce qu'il y a à faire. Drouot, sous un feu incessant, étudia le ter.rain, arrêta son plan e.t, retournant à l'Emperceur, declara

C'est, possible. Allons voir, dit l'Empereur.

Peu nombreux dit Drouot. S'ils nous aperçoivent en nombre, ils redoubleront leur feu.

Autour d'eux, les boulets et la mitraille brisaient les arbres.

Ce n'est point ici votre place, Sire, dit le général.

Il faut bien q,ue je voie.

Je vous ai promis de forcer le passage. Dites-moi seulement comment vous placerez vos pièces, demanda Napoléon, qui, lui aussi, était un artilleur.

Je ferai entrer dans ce chemin d'exploitation douze pièces sans caisson. Leur feu attirera, l'attention de l'ennemi. Le reste de l'artillerie se formera sur la droite.

Bie.n dit. l'Empereur.

Et il ordonna à la cavalerie de se former en colonne pour s'élancer au moment favorable. Drouot sauva l'armée.

Dans les circonstances les plus critiques, Drouot a pratiqué ce qu'on pourrait appeler l'hygiène exemplaire de l'héroïsme. Pendant la retraite de Russie, il n'a jamais voulu s'approcher des feux du bivouac.

Leur action, disait-il, est particulièrement nuisible dans les circonstances, atmosphériques où l'on se trouve. Les soldats ne doivent jamais trop se chauffer.

Dès jqu'il s'arrêtait, au lieu de tendre ses mains a la flamme, il prenait une riache et fendait du bois. Jamais il n'a été aussi bien portant que durant cette terrible épreuve. Napoléon à Sainte-Hélène, disait de Drouot « C'est la plus forte tête et le canu- le plus droit que j'aie rencontrés. Cet homme est fait pour être premier partout Il vivrait -aussi satisfait avec quarante sous par jour qu'avec les revenus d'un souverain. Il est plein de charité et de religion. Sa pxt>bi1te et sa droiture lui eussent fait honneur dans les plus beaux temps de la république romaine. » Le général Drouot. que Napoléon reconnaissait comme capable d'être le premier partout et ̃iô commander d'innombrables armées, est mort. lieutenant. Quand on constitua la parde nationale dans sa ville natale de Nancy, où il s'était retiré, il n'accepta que le grade de lieutenant d'artillerie. Le 26 septembre 1830, ce fut avec l'épaulette de lieutenant qu'il assista à la remise du drupeau incolore à ses soldats. Personne mieux que lui ne sut parler aux soldats, parce que, premièrement, il les aimait. Ce fils du boulanger nancéen, resté pieusement attaché a son humble famine, voyait dans le moindre de ses soldats comme dans le plus distingué de ses officiers des frères d'armes. Ses soldats disaient

On ne lui en veut pas d'être si exigeant 'pour nous, parce qu'il est si fier de nous. A ce propos, tous nos lecteurs songeront aux ordres du jour de Nivelle, particulièrement à celui qui a été écrit devant Verdun et qui sa termine par ces mots irrésistibles « Vous ne .les laisserez pas passer, mes camarades ». Grâce aux qualités qu'il semble tenir da Drouot, Nivelle a empêché l'ennemi de passer. Grâce il ces mêmes qualités, grâce aussi à notre incomparable armée et à nos alliés plus nombreux et plus forts que jamais, il peut dire aujourd'hui « L'ennemi ne passera pas, et c'est nous qui passerons », Emile Hiazelia EN ANGLETERRE Le maréchal Douglas Haig

Nous avons annoncé hier la nomination du général sir Douglas Haig il la dignité de feldmaréchal. Cette nomination reçoit T'approbaition de l'opinion anglaise, à laquelle s'associent nos militaires qui ont été à même d'apprécier Mes qualités de chef du nouveau maréchal. Le \Times le salue en ces termes

f- « Nous nous félicitons de voir que le rapport (officiel communiqué sur la plus grande bataille 'de l'histoire anglaise ait été promptement suivi .de ce témoignage de haute estime. Sir Douglas Haig devient enfin feld-maréchal. Aucun solidat anglais ne fut jamais plus digne de ce titre. »

Le Daily Cltroanicle estime que sir Douglas Haig a hautement mérité le bâton de maréchal non seulement il commande la plus grande armée britanique qui ait jamais existé, mais il /a. aussi, sur la Somme, remporté le plus grand [succès des troupes britanniques durant cette guerre.

? La nomination du maréchal Douglas Haig rte à 8 le nombre des maréchaux anglais. EN AFRIQUE

L'avance britannique vers la Syrie

Le correspondant de l'Agence Reuter en Egypte télégraphie qu'à la suite de la victoire de 'Maggdaba, les troupes anglaises menacent les communications de l'ennemi avec la voie ferrée le reste des garnisons ennemies se retire .donc rapidement dans la péninsule du Sinaï. Plus au sud, les Anglais, après avoir traversé "iâ passe de lflitla, ont pottssé en avant brûlant ;le camp ennemi de Sudr-el-Haitan à environ ]&) kilomètres de Suez, ainsi qu'un camp plus à ̃lVest vers Nekl.

Comment ils traitent les prisonniers L'Agence Reuter apprend qu'en outre de la. protestation adressée au général Smuts par les jpnsonniers anglais dans l'Est africain aile- mand, les prisonniers italiens dans la même coilonie ont adressé au gouvernement italien un memorandum de 200 pages mettant en lumière 'les sévices infligés par les Allemands aux pri. '.sonniers de la colonie.

i Ce mémorandum est illustré par des photo'graphies de traitements abominables infligés aux prisonniers, prises en dépit de la plus grande vigilance des autorités allemandes. i Un fait intéressant est que quelques-uns des [signataires sont des Italiens qui, pendant un certain temps, avaient été induits par les subr terfuges et les mensonges des Allemands à se [ranger du côté de l'ennemi.

!• II apparaît, en effet, que les Allemands avaient officiellement annoncé que l'Italie avait .'déclaré la guerre aux alliés. Les pavillons allemand et italien avaient été en conséquence ar1 bores côte à côte dans certaines stations allemandes et étaient restés ainsi pendant trois mois, jusqu'à ce que la supercherie allemande, :ait été découverte,

BIST FOLOG-NB L'ordre du jour du Tsar et l'opinion russe Un télégramme de Pétrograde dit que plu- sieurs députés, parmi ceux qui représentent ;avec le plus d'autorité l'opinion du monde parlementaire, accordent une importance capitale aux dernières déclarations faites par le tsar Ni- colas IL

| C'est ainsi que M. Milioukof a dit î \D'iu» seul coup, l'Empereur a anéanti les,

et fait tomber les défiances. Tout ce qui avait déjà été dit au sujet de la Pologne et des Détroits se trouve maintenant exprimé dans une forme particulièrement solennelle. C'est, depuis la guerre, la première affirmation impériale de la nécessité de résoudre les problèmes nationaux qui intéressent la Russie. Les circonstances présentes lui donnent une importance décisive.

M. Ephremof, président de la fraction progressiste, s'est, de son côté, exprimé ainsi Les paroles qui Viennent d'être prononcées nous garantissent contre tout bruit d'une paix prématurée, qui serait désastreuse pour nous dans Je moment présent. Nous saluons avee joie la. déclaration de l'Empereur sur la nécessité de créer une Pologne libre et de réaliser notre idéal national. Enfin, M. Garoussevitch, président du Kolo polonais, dont l'opinion était particulièrement précieuse, a parlé en ces termes

L'ordre rln; jour énonce les grands problèmes que la Russie doit résoudre. Ils ne peuvent être résolus que par la destruction de l'hégémonie militaire allemande sur l'Europe, c'est-à-dire par une victoire définitive obtenue sur la Prusse, et cette victoire ne saurait être assurée que par la reprise sur l'ennemi des provinces historiques polonaises pour la libération desquelles s'unissent l'effort russe et l'effort polonais. Nous sommes profondément reconnaissants à l'Empereur et nous saluons chaleureusement ses paroles solennelles. paix x

M. Wilson n'enverra pas de nouvelle note Selon une dépêche de Washington, le World, qui est souvent officieux, se déclare en mesure de démentir formellement l'envoi d'une nouvelle note explicative du président Wilson aux puissances belligérantes. En dehors de la note du 18 décembre et des explications dont la transmission fut accompagnée, aucun document n'a été adressé aux chancelleries, ta.nt des belligérants que des neutres. La réponse des alliés jugée en Angleterre La réponse des alliés à la note du président Wilson iL fait, en Angleterre, la meilleure impression. On estime unanimement qu'elle dit tout ce qui était nécessaire d'affirmer en .-ce moment et l'expose avec précision et énergie. Le Morning Post résume fort bien l'impression générale en disant

La nouvelle (Minée débute par un manifeste triomphai en faveur de la civilisation c',est la réponse unanime et ferme des alliés aux propositions de paix allemandes. Dix nations, grandes, et petites, font partie de cette alliance. Toutes ont jeté le défi aux mauvaises puissances humaines et s'engagent à nouveau Ù combattre jusqu'au bout. La solidarité des alliés est un front que l'ennemi ne peut rompre ni par la ruse, ni par l'attaque brutale.

Le Daily Telegraph, le Daily Chronicle, le Manchester Gu-ardian, tous les principaux journaux d'Angleterre tiennent le même ferme langaâe et augurent que cette année verra une fin triomphante de la guerre pour la liberté et le droit.

En Allemagne. Menaces et folie d'annexions La réponse de l'Entente a mis l'Allemagne en fureur. Elle sent que notre résolution de vaincre est inébranlable et que nous avons définitivement décidé de son sort, Alors, dans sa rage, «lia prend le parti de menacer. La Gazette populaire de Cologne, notamment, s'en prend à l'Angleterre et dit

C'est l'Angleterre qui est l'âme de la coalition c'est elle qu'il faut atteindre, non par des voies détournées, mais directement c'est la Motte anglais, la flotte de commerce autant que lia flotte de guerre qu'il faut éprouver. L'Allemagne, est prête à la paix, mais si on l'oblige à de nouveaux sacrifices ses exigences augmenteront. Napoléon, après Leipzig, aurait pu obtenir 1a. paix à des conditions avantageuses il ne Ta pas voulu et ce fut pour lui la, ruine cet exemple doit servir de leçon. L'heurs do la décision approche, l'Allemagne veut l'attendre avec calme et confiance, elle vaincra, mais sa victoire ne sera complète et n'apportera, la délivrance de l'humanité que si elle a atteint la principale responsable du massacre il faut employer tous les moyens de combat pour la frapper à mort.

D'autre part, l'ancien correspondant du Ti'nies à Berlin, etivoie à ce journal un télégramme détaillé, avec de longs extraits, du mémoire secret de la Ligue navale allemande, adopte à la réunion annuelle de cette ville, le 17 juin dernier, et publié pour la première fois par la Gazette de la Croix quelques jours avant Noël. Ce mémoire insiste sur la nécessité pour l'Allemagne d'annexer la Belgique, et tout particulièrement Anvers.

M. Gérard fait à Berlin des représentations d'une importance capitale

Mais à cela il faut opposer l'attitude prise par l'ambassadeur des Etats-Unis.

En effet, un radiotélégramme de NewYork, intercepté par l'amirauté britannique et communiqué aux agents, dit que les repréisentations que l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, M. Gérard, a faites à M. Zimmermann, sont considérées comme étant d'une importance capitale.

L'opinion qui prévaut aux Etats-Unis est que la rupture avec l'Allemagne deviendra. inévitable si celle-ci refuse de régler la question de la guerre sous-ma.rine ef la conduite qu'elle se propose d'observer à cet égard. Le peuple autxichien est las de la guerre « L'Union des travailleurs de Vienne a organisé, jeudi soir, une réunion en faveur de la paix.

M. Victor Adler affirma que les propositions de païx des puissances centrâtes avaient eu comoiie 'résultat de donner de jour en jour une force plus grande aux tendances pacifiques, malgré tout ce qui se disait à rétrograde et à Paris. Dans les autres paya, également, il était convaincu qu'on ne pourrait plus résister longtemps au mouvement pacifiste.

M. Adler est d'avis d'augmenter les efforts du prolétariat, afin de fortifier dans les masses le désir de la paix.

Il demanda l'autorisation de télégraphier, au nom de l'assemblée, au président Wilson, ses remerciements pour ses propositions de paix. (Applaudissements sur tous les bancs.) M. Buchingç-1% apporta les vœux des socialistes démocrates hongrois qui font tous leurs efforts pour activer la propagande pacifiste dans le prolétariat hongrois.

Après quoi, la séance fut levée au milieu de l'enthousiasma général.

L'opinion de la Société genevoise pour la paix La Société genevoi.se pour la paix s'est élevée contre ceux dont les pétitions pacifistes ont poussé le Conseil fédéral à une démarche pour la paix au moment mal choisi où le militarisme se glorifie d'être vainqueur et d'être le maître d'imposer ses volontés, au monde. La seule paix qui mérite ce nom est celle qui reposera sur le droit et le respect des traités et de la liberté.

EN ALLEMAGNE ET EN AUTRICHE Guillaume Il en Saxe

On nous télégraphie de Berne que le Kaiser vient d'arriver à Dresde pour rendre au roi de Saxe la visite que celui-ci lui fit au grand quartier général.

Après avoir déjeuné au château, l'Empereur est reparti.

Le roi de Bavière devient vantard

Le roi de Bavière. vient d'adresser à ses troupes, à l'occasion du nouvel an, un ordre du jour où l'on remarque cette phrase « Si l'ennemi ne faisait pas accueil à nos offres de paix, nous nous chargerions d'obtenir ce qu'il nous refuse par la force.

La disette en Allemagne

On mande de Copenhague que des capitaines allemands, arrivant dans les ports norvégiens, ont informé le journal Yestlands Postai, de Stavanger, que l'Allemagne souffre plus que jamais de la disette.

Quand les navires venant des pays neutres arrivent à Stettin et Lubeck, d'énormes foules d'hommes et de femmes envahissent les quais, demandant de la nourriture.

Il v a quelques jours, un grande foule d'hommes "et de femmes, criant, pleurant, chercha à monter à bord d'un navire arrivé à Stettin, pour s'emparer d'aliments. L'équipage ne put pas arrêter la foule et on dut fiaire appel à la troupe.

Le Vorwœrts commente la circulaire de M. de Batocki et la réponse faite par le bourgmestre de Berlin, M. Wermuth, en sa qualité de président de l'Association des villes allemandes. Celui-ci signale l'insuffisance des moyens de rigueur mis à la disposition des municipalités, que le président de l'office alimentaire engage à traiter directement les producteurs. Le fait établait, dit le vmwcerls, que l'impossibilité d'une juste répartition des approvisionnements réside dans la résistance passive des producteurs. La Gazette de Cologne ̃ se plaint que toutes les tentatives faites par la municipalité de Cologne pour s'assurer des légumes ou du bétail dans la région ont été rendues vaines.

Le manque d'hommes

Après la disette des vivres, la préoccupation pour le remplacement des hommes.

Un décret, signé des ministres prussiens de la justice, de l'intérieur et de la guerre, prescrit de rechercher les personnes qui ne peuvent actuellement servir dans l'armée par suite de condamnations judiciaires et à qui on pourrait offrir la possibilité d'entrer dans l'armée. Il ne s'agit que d'hommes aptes au service et ayant l'âge légal. Les malfaiteurs professionnels se- ront exclus en principe. On examinera, de préférence, les condamnés pour des délits passion- nels ou susceptibles d'être considérés comme des égarements passagers.

Il faut combler les vides de Verdun, de la Somme et même d'Orient, malgré l'avance dont se targue Guillaume II, chef suprême de guerre. Incendie d'un dépôt d'artillerie à Dresde Un incendie, dit une dépêche de Bâle, s'est déclaré à Dresde, dans un dépôt d'artillerie. Successivement, de grosses réserves de munitions auraient fait explosion, causant dans les quartiers environnants d'énormes désastres. Une grande inquiétude règne prami la population, qui craint de voir le ministre s'étendre éventuellement à d'autres parties de la ville. Les journaux de Dresde publient de longs articles ayant pour but de calmer l'émotion de la population.

L'activité du comte Goluchowsky

L'Idea Nazionale, de Rome, reçoit de son correspondant de Berne un télégramme disant L'activité du comte Goluchowsky en Suisse commence à attirer l'attention des cercles politiques et diplomatiques. On affirme que le comte Goluchowsky a eu à Berne des entretiens avec des diplomates semi-officieux et qu'il s'est rendu à Genève, où il s'est entretenu avec des personnalités italiennes avec lesquelles il avait eu déjà des rapports à Vienne lorsqu'il était ministre.

On dit aussi que l'ancien ministre autrichien est l'auteur des bruits répandus en Suisse et recueillis par la presse de l'Entente de graves dia^ sentiments entre l'Autriche et l'Allemagne. Les Evénements de Grèce Après la remise de la nouvelle note de l'Entente Une dépêche d'Athènes dit que dans les milieux diplomatiques on croit que la nouvelle note de l'Entente au gouvernement grec sera acceptée et que la situation sera réglée d'une manière satisfaisante, il moins que des événements imprévus n'interviennent.

'Les diplomates de l'Entente restent au Pirée, à. bord des navires, jusqu'à la levée du blocus, qui aura lieu, vraisemblablement, lorsque les mouv ements de troupes seront terminés. Les attaques de la presse grecque

UEmbros publie un article d'une extrême violence contre l'Angleterre, à laquelle il ose reprocher ses sentiments soi-disant antihelléniques. Les autres pays de l'Entente ne sont pas d'ailleurs, eux non plus ménagés. Le grief formulé contre les alliés est la continuation du blocus.

La presse de Salonique voit dans l'article de YEmbros un témoignage de l'attitude équivoque des royalistes, qui persistent plus que jamais dans leurs desseins hostiles à l'Entente. Le mouvement national grec

Un télégramme de Salonique annonce que quatre-.vingt-quatre officiers et subalternes, parmi lesquels le capitaine de vaisseau Constantin Canelopoulos, commandant le cuirassé Psara, accompagnés de 800 sous-officiers, mamins, soldats et gendarmes qui ont réussi à s'échapper d'Athènes, viennent d'arriver à Salonique.

Une réception enthousiaste leur a été faite par la population.

On commente vivement la présence parmi ces nouveaux adhérents du gouvernement national d'un certain nombre de soldats de la garde royale.

Une autre dépêche dit qu'outre les communautés helléniques établies à l'étranger, en France, en Tunisie, au Maroc, en Angleterre, en Egypte, à Aden, à Melbourne, au.Natal, en Amérique, en Russie, et qui ont adhéré au mouvement national en proclamant la déchéance ,du roi Constantin, toutes les villes grecques de la Macédoine et les îles de Crète, de Chio, de Samos, de Syra, de Naxos, d'Andros, de Mitylène, de Santorin, de Lemnos, d'Imbros, de Psara; de Ténédos se sont prononcées dans le même sens.

Or la population de ces diverses communautés jointes à celles des îles atteint quatre millions et si l'on tient compte qu'au dernier congrès des Hellènes, tenu à Paris, des délégués représentant plus de trois millions d'habitants de la Grèce irrédimée se prononcèrent en faveur de M. Venizelos et contre le roi Constantin, c'est un total de plus de sept millions de Grecs qui, pouvant librement manifester leurs sentiments, le firent dans un sens favorable à l'Entente.

Quant aux habitants de l'ancienne Grèce3 soumis à un véritable régime de terreur, il leur est impossible d'exprimer actuellement leur volonté, mais ils s'étaient, en très grande majorité, prononcés aux dernières élections en faveur de Venizelos.

LES NEUTRES EN ESPAGNE

Une audacieuse manoeuvre allemande Une information de Madrid signale une audacieuse manœuvre germanique

Le .journal germanophile la Nàcion, dont on connaît l'attitude personnellement agressive à l'égard du comte de Romanonès, a publié, ces jours-ci, à propos de la note du président Wilson, une interview signée de son directeur, reproduisant l'opinion d'un haut personnage dien relation avec les empires du centre (ce sont les propres termes employés pour désigner la qualité de la personnalité interviewée). Celle-ci a déclaré que la note .du président Wilson constituait une sévère leçon pour l'Espagne. Je cite

Les avis ne lui ont pas manqué. Avis lui conseillant de ne passe laisser entraîner dans les affaires de contrebande de guerre, qui, finalement, seront de mauvaises affaires. Et la leçon est d'autant plus significative quand elle s'ajoute à ce fait quo la président du conseil s'est rangé franchement aux côtés des alliés, auxquels le lient des intérêts matériels. L'Espagne, pays européen, a laissé échapper cette occasion d'intervenir comme médiatrice en la grande calamité qui afflige l'Europe, et a été obligée de laisser la place aux Etats-Unis.

U Impartial, dès le lendemain, a tenu à protester avec énergie contre de pareilles imputa. tions mises dans la bouche d'un haut diplomate étranger, imputations qui constituaient pour l'Espagne et son gouvernement une injure gratuite.

Les organes les plus avancés de cette campagne, écrivait ie grand journal libéral, ne s'appliquent pas il cacher la main qui les guide, et ils mettent dans la bouche de hauts personnages diplomatiques en relation avec les empires centraux, et en résidence à Madrid, des paroles offensantes pour le chef de notre gouvernement, exprimant et déplorant que nous ayons perdu l'occasion d'intervenir dans les suggestions de paix, et opposant à la timidité de l'Espagne, qui demeure dans l'expectative, l'exemple des Etats-Unis, qui se décident à se poser en médiateurs.

De son côté, la déclarait qu'elle s'associait à la protestation de Vlmparcial, parce qu'il est intolérable qu'on fasse de la diplomatie au milieu de la rue, et qu'on menace un gouvernement neutre parce qu'on soupçonne qu'il ne se prêtera pas il certaines manœuvres tendancieuses. grand organe

des conservateurs de gouvernement, la Epoca, a tenu à joindre sa protestation personnelle à celles des deux journaux libéraux

Si, écrit *a EpoCa, ceci avait été dit par M. Pupl, écrivain espagnol, il n'y aurait rien eu à opposer, vu ses idées bien connues mais celui qu*i a parlé est un diplomate, un étranger qui se permet de menacer l'Espagne, de donner une leçon au chef du gouvernement espagnol et de l'injurier. Ceci, nous ne le croyons pas licite. L'Espagne sait ce qu'elle a à faire, écoutant la se«le opinion des Espagnols, sans qu'y soit nécessaire que les éirangers la menacent. Il est bien que les empires centraux, avec leur admirable prévision, préparent la paix avec la ténacité et la constance qu'ils mettent dans leurs entreprises mais l'Espagne ne peut admettre de la part d'étrangers ni tutelles ni leçons. Le langage énergique de ces divers journaux, représentant, ne l'oublions pas, les deux plus grandes fractions parlementaires, mérite d'être noté. Il montre, en tout cas, nettement aux Allemands et aux germanophiles qu'il ne leur sera pas permis ici de pousser plus loin leur politique de menaces et d'intimidations^ UN SUJET DE FILM La fortune n'est pas toujours aveuôle elle devient parfois une providence clairvoyante. En voici une preuve c'est une jeune modiste niçoise, Mlle Jeanne Ugo, qui a gagné le titre de six cents francs de rente française constituant le gros lot de la « Loterie de Noël » organisée par la Société des Bains de mer de Monaco au profit des œuvres de bienfaisance militaire de la Principauté et du département des Alpes- Maritimes.

Mlle Jeanne Ugo a à sa charge sa mère, âgée et paralysée, et doit également assurer l'existence d'une tante infirme .et qui demeure aussi avec elle.

Mais ce n'est pas seulement en favorisant cette jeune et vaillante ouvrière que la fortune s'est montrée providente. Les circonstances de cette aubaine si heureuse ressemblent à un scénario de cinéma c'est un vrai film vécu. Car la gagnante n'avait pas elle-même acheté de billets, ainsi qu'elle l'a raconté à l'Eclaireur de Nice, auquel nous empruntons ce rëcit Ce billet et un autre, dit-elle, m'ont été offerts par un poilu du venant du front, ami de ma famille, qui m'a dit en me les donnant « Ils forment le numéro de mon régiment, ils vous porteront bonheur. » Les deux billets portaient l'un 'e n° 3, l'autre le n° 12. Le n° 3 était de la série et le n° 12 de la série 718. C'est le n° 12 qui est sorti comme gagnamt dans toutes les séries, et c'est à la série 718 que fut attribué par le sort le gros lot. Ce brave poilu a eu la main heureuse, aussi heureuse que sur le front, où il a descendu pas mal de Boches. Le numéro da son régiment et luimême m'ont porté bonheur.

Il convient de féliciter non seulement l'heureuse gagnante, mais aussi la fortune, qui, cette fois, fut aussi ingénieuse que bienfaisante. E. B.

A l'ordre du jour de l'armée

Le médecin principal Monprofit « Chirurgien éminent, libéré par son âge de toute obligation militaire, a servi aux armées pendant plus de deux ans, sur sa demande. S'est distingué en Picardie, en Champagne et à l'armée de Verdun par sa maîtrise chirurgicale et par l'enseignement qu'il était chargé de donner aux jeunes chirurgiens.

» A donné, pendant la période la plus active des opérations militaires devant Verdun, et notamment en juin 1916, alors que son ambulance fonctionnait sous le feu de l'artillerie lourde ennemie, de nombreuses preuves de dévouement et de courageux sang-froid.

C'est la seconde citation du célèbre chirurgien qui, il y a deux ans, fut décoré de la Légion d'honneur pour sa belle conduite. Nous lui adressons toutes nos félicitations.. Au ministère de la guerre

Le général Lyautey a reçu, au ministère de la guerre, le général Palitzine, chef de la mission russe en France, et le maréchal Douglas Haig, commandant en chef les années britanniques en France.

Dans l'après-midi d'hier, le général Lyautey et M. Godart, sous-secrétaire d'Etat du service de santé, se sont rendus à l'hôpital américain de Neuilly, à l'hôpital anglais de l'hôtel Astoria et à l'hôpital russe du Carlton. Reçus dans chacune de ces formations sanitaires par le haut personnel de l'administration militaire médicale et chirurgicale, le général Lyautey et M. Godart ont visité les différents services et se sont arrêtés au chevet des blessés, auxquels ils ont adressé des paroles pleines d'espoir et de réconfort.

M. Audibert, contrôleur général de l'administration de l'armée, est nommé chef du cabinet du sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre M. Gaston Bairet, rédacteur principal au ministère des finances, est nommé chef adjoint du cabinet, spécialement chargé du service parlementaire* M. J. Baudry est nommé chef du secrétariat particulier. Les Portugais à Paris

Une centaine d'officiers et sous-officiers de l'armée portugaise sont déjà arrivés à Paris, et dans quelques jours ils seront au nombre de cinq cents travaillant à préparer l'arrivée du corps expéditionnaire du général Tamagnini. Le commandant Roberte Baptista, chef de l'étatmajor du corps expéditionnaire, préside à ces travaux, assisté des deux attachés militaires à la légation du Portugal, le lieutenant-colonel Ortigâo Pères et le capitaine d'artillerie Thomas Fernandes.

Les officiers et sous-officiers arrivés partiront demain pour le nord de la France. Il y a un groupe d'officiers et sous-officiers mitrilleurs, un d'artilleurs, un d'aviateurs et un de télégraphistes. Ils vont prendre contact avec le terrain et avec l'outillage, notamment l'artillerie lourde, arme que l'armée portugaise ne possédait pas.

L'état-major tient ses conseils à la légation du Portugal, où M. Joâo Chagas, ministre plénipotentiaire, a la satisfaction de voir enfin couronnée par la participation à la guerre sur le front occidental l'action diplomatique qu'il a préparée avec autant de persévérance que de dévouement à la cause des alliés.

MORT DE M. ANT OINE On nous annonce de Nancy la mort d'un homme, aujourd'hui bien oublié, dont le nom, il y a une trentaine d'années, fut parmi les plus populaires de France M. Antoine, ancien député de Metz au Reichstag allemand. ̃M. Antoine avait soixante et onze ans. Etabli vétérinaire à Metz, après l'annexion, il fut élu conseiller municipal, puis membre de la 'Délégation de la Lorraine en 1882, la ville de Metz l'envoya au Reichstag, où il siégea dans les rangs des protestataires irréductibles. Son attitude fut telle qu'en 1883, il fut mis en état d'arrestation et déféré à la Cour suprême de Leipzig sous l'inculpation de haute trahison l'instruction de l'affaire se poursuivit pendant plus d'un an et se termina par une ordonnance de non-lieu quelques semaines plus tard, M. Antoine fut arrêté de nouveau et, cette fois, expulsé du territoire d'Alsace-Lorraine.

M. Antoine se fixa à Nancy, où il fut naturalisé presque aussitôt et où il se langa dans la politique militante. On était alors en pleine période boulangiste. Les adversaires du général songèrent à mettre à profit la réelle ponularité dont. jouissait l'ancien député de Metz, pour l'opposer à l'ancien ministre de la guerre, dont la,popularité, à l'époque, n'était pas moindre, et à le présenter dans la circonscription de Montmartre, où le général 'Boulanger avait posé sa candidature. Mais, au dernier moment, les partisans de M. Antoine reculèrent ils se contentèrent de porter M. Antoine contre M. Francis Laur, dans la circonscription de Neuilly-sur-Seine, où du reste l'ancien membre du Reichstag ne réussit nas. Depuis, M. Antoine a été entreposeur des tabacs, puis trésorier-payeur général. A sa retraite, il y a quelques années, il retourna à

Nancy, où il vient de mourir dans le calme le plus parfait, entouré de fous les siens. L.N.

Etrennes

e Guerre

Elles sont nombreuses et '.copieuses, mais. c'est l'Etat qui les reçoit des p'auvres contribuables. Elles sont variées aussi et vont du général au particulier elles sortent de votre revenu global ainsi que de vos mille petites dépenses courantes et s'appellent taxes ou surtaxes. Ce n'est pas le moment de rechercher ni de dire si ces impôts nouveaux sont tous également judicieux et équitables. Essayons seulement de savoir pour le moment en quoi ils consistent..

Voici d'abord

L'impôt sur le revenu

La portion de revenu non imposable est ramenée de 5,000 francs (loi de finances de 1916) à 3,000 francs et le taux de l'impôt sur le revenu imposé est élevé de 5 0/0 à 10 0/0. Et puis, notez bien ceci, la déclaration du total de tous vos revenus est obligatoire. Si vous ne la faites pas, on vous taxera d'office et cette taxation entraîne une majoration de 10 0/0 Le caporalisme fiscal est. inauguré. Donc, quiconque, marié ou célibataire, n'a pas plus de 3,000 francs de revenu ne paiera pas l'impôt. Au-dessus de 3,000 francs, un célibataire de- vra payer nous vous faisons grâce des cal- culs pour 8,000 francs, 50 francs pour 12,000 francs, 130 francs pour 16,000 francs, francs pour 20,000 francs, 410 francs pour 40,000 francs, 1,410 francs pour 100,000 francs, 5,610 francs, etc.

La loi prévoit des dégrèvements pour les contribuables mariés et ayant des charges 1° de 2,000 francs pour sa femme, et 2° de 1,000 francs par enfant jusqu'à cinq de 1,500 francs .au delà du cinquième enfant.

Le contribuable marié ne sera donc taxé que pour la portion de son revenu supérieure à 5,000 francs, s'il n'a pas d'enfants à 6,000 francs, s'il a un enfant à 7,000 francs, s'il a 1 deux enfants, et ainsi de suite. Exemple un contribuable marié et père de trois enfants, ayant un revenu net de 12,000 francs, paiera, étant faites les déductions prévues, 32 francs pour 20,000 francs, 88 francs pour 40,000 francs, 928 francs pour 100,000 francs, 4,168 francs.

Il y a, en outre, une surtaxe de guerre pour tous les contribuables non mobilisés et dits mobilisables elle est de 25 0/0 de l'impôt calculé comme précédemment.

p. t.' t. T. La lettre à 10 centimes a vécu et la carte postale aussi.

L'ancien timbre 15 centimes redevient obligatoire pour les lettres jusqu'à 20 grammes. De 20 à 50 grammes, l'affranchissement est porté à 25 centimes en sus, 5 centimes par 50 gram- mes. Le port de la carte postale est aussi de 15 cen- times, si elle contient plus de six mots. Adieu les cartes illustrées affranchies à un sou La carte de visite requiert 10 centimes si elle ne porte que cinq mots. Au delà, c'est une let- tre 15 centimes, Les cartes pneumatiques sont de 40 centimes jusqu'à 7 grammes et de 65 centimes de 7 à 15 grammes.

Le télégraphe devient un luxe télégrammes da 10 mots et au-dessous 65 centimes de 10 à 50 mots, 5 centimes par mot, plus 25 centimes. La surtaxe est de 50 centimes au delà de 50 mots.

Le téléphone est classé définitivement dans les superfluités à écraser d'impôts justiciers 450 francs l'abonnement à Paris pour les particuliers 600 francs pour les. immeubles 800 francs pour les établissements publics. Et allez Il donc La communication de trois minutes est pour- tée à vingt centimes dans le réseau urbain. Le message téléphoné vaudra quinze sous. Les autres usages de la poste, du télégraphe j et du téléphone sont augmentés dans les mê- mes proportions. Bien, entendu, dimanche 31 décembre, le courrier postal a été formidable. On a bourré les boîtes de lettres, de cartes et de circulaires pour bénéficier de l'ancien tarif. Dissipons à ce propos une petite équivoque: M. Clementel a déclaré à la Chambre que la poste userait de clémence jusqu'au 15 janvier à l'égard des correspondances insuffisamment affranchies. Cela signifie que l'on réclamera à j leurs destinataires non pas la surtaxe d'usage (qui est le double de la somme déficitaire) mais seulement la différence. Exemple vous envoyez une lettre affranchie seulement par un timbre de dix centimes votre correspondant paiera la différence, soit cinq centimes. Mais, après le 15 janvier, il paierait la surtaxe de dix centimes, soit deux fois les cinq centimes manquants. Donc, gardez-vous dès maintenant d'affranchir insuffisamment vos lettres. Colis postaux pour Paris Les taxes applicables aux colis postaux ordi- naires de Paris pour Paris a) Colis déposés dans les agences des conces- sionnaires 30 centimes par colis ne dépassant pas le poids de 5 kilos 45 centimes par colis de 5 à 10 kilos

il) Colis enlevés en nombre, par les concessionnaires, au domicile des expéditeurs 20 centimes par colis ne dépassant pas le poids d'un hilo 25 centimes par colis de 1 à 5 kilos 40 centimes par colis de 5 à 10 kilos i!

Boissons, café, etc.

Vins et bières, eaux minérales et produits pharmaceutiques, café et autres produits coloniaux sont surtaxés. La conséquence est simple les marchands détaillants arrondiront les conséquences partielles de la surtaxe. L'acheteur la paiera au delà de ce qu'elle est en réalité dans la plupart des cas.

Exemple trois centimes de surtaxe sur un. litre de vin deviendra cinq centimes J Tabacs ̃̃*>$'*̃' '̃"•<̃*̃'

Le tabac ordinaire a disparu hier des débits, raflé dimanche par les fumeurs prévoyants. Plus de ce bon caporal à dix sous le petit paquet gris Plus de cigares à deux et trois sous Il paraît que cette disette va durer plusieurs jours.

Voici quelques aperçus des prix nouveaux des cigares et cigarettes pompeusement dénommés de luxe

Les cigarettes de caporal ordinaire, qui valaient 0 fr. 50, valent 0 fr. 55. Le caporal supérieur (paquet rose) monte à 0 fr. 70. Les maryland (paquet jaune) montent à 0 fr, 75. Les gauloises, caporal ordinaire, montent à 0 fr. 65. Le caporal supérieur de 0 fr. 70 monte à 0 fr. 80. Les gauloises (maryland) montent à 0 fr. 85.

Les cigarettes françaises, qui valaient 0 fr. 30, montent à 0 fr. 40. Le paquet de 0 fr. 40 (maryland) monte à 0 fr. 50.

Les cigarettes levant ordinaire (étuis de 10) de 0 fr. 40 passent à 0 fr. 45 la boite de 20 cigarettes passe de 0 fr. 80 à 0 fr. 90 les cigarettes levant (gauloises ordinaires) de 0 fr. 90 montent à 1 franc. Les boyards passent à 0 fr. 90 (caporal ordinaire) et 1 fr. (maryland et caporal supérieur) les sultanes à bout d'or, à 0 fr. 65 l'étui de 10, et 1 fr. 30 la boîte de 20 les gitanes et. les grenades montent à 0 fr. 75, 0 fr. 90 et 1 fr. 40 (vizir). Les cigares à deux sous montent à deux pour cinq sous les demi-londrès montent à quatre sous les opéras, favoritas, renitasi passent à cinq sous les reinas, camélias et selectos à six sous les perfectos à sept sous les londrès à huit sous, les brevas à neuf sous, les régalias à dix sous. Les cigarettes anglaises, égyptiennes deviennent des bijoux pour nouveaux riches, en at-: tendant sans doute leur disparition totale. Spectacles

Nous avons déjà énuméré les nouvelles taxes d'Etat sur le prix des places au théâtre, au music hall et au cinéma. N'y revenons pas. Disons qu'hier le: janvier les diverses salles de spectacle ont été, semble-t-il, peu affectées par les taxes elles étaient combles. Mais il est fort douteux que cela dure.

Ajoutons que les directeurs, des cinés et des

cafés-concerts attendent les effets des taxes sua le public avant de prendre une décision. ) Voitures de placé, etc.

Le nouveau, tarif n'est pas entré en vigueur hier, bien qu'il soit exigible. Le changemcnf des plaques émaillées sur lesquelles sont ins- crits le taux de la prise en charge et la percep-l tion suivant la distance, la modification dos1 drapeaux, qui seront désormais blanc et rouge, ainsi que le réglage des compteurs, nécessitent en effet quelques jours.

On prévoit que ces différentes mesures seront rapidement exécutées et que le nouveau'- tarif sera appliqué dans le courant de la se-, maine.

Les taxes sur les voitures, les chevaux, les mules, sur les billards, sur les cer-j des, sur les gardes-chasses subissent une augmentation sensible. Dans Quelques mois, son effet apparaîtra sur la feuille du percepteur, en attendant mieux.

En somme, un contribuable de la classa moyenne voit ses impositions augmentées d'un bon quart, et de bien davantage même si l'on fait entrer en ligne de compte les taxes indirec- •' tes. La plus stricte économie est ainsi imposés à la plupart des familles. j Paul Roche

VILLEGIATURE DE JPa/u.

Climat sédatif doux

ÇA ET LA LA BONNE ANNEE

C'est la faillite des prophètes,

Car là-haut rien n'était écrit

De tout ce qu'ils nous ont prédiîj

Chaque jour accroît leurs défaites, leurs prévisions secrètes Vj On avait pourtant fait crédit, ` Maintenant, chacun en sourit, Notre heure est venue, ô poètes <"

Dans le grand ciel sombre et voile

Lançons notre Pégase ailé;

Nous lirons dans le bleu grimoire

Cet ordre de Celui qui sait à;

« Chantez tous mil neuf cent dix-sept j

Ce sera l'an de la Victoire Il

î8r janvier 1917. Andrée de BussièrB* Le président de la république, entouré des ministres, des sous-secrétaires d'Etat, des se-; crétaireis généraux de la présidence et des; officiers de sa maison, a reçu hier matin, à-dixj heures un quart, M. Antonin Dubost, président du Sénat, et les membres du bureau de cette Assemblée, et à dix heures et demie,' M. Deschanel, président de la Chambre, ainsi que les membres du bureau. M. Raymond Poincaré a. rendu ces visites onze heures, pour le président du Sénat, et a onze heures et demis pour le président de la Chambre.

Les réceptions des corps constitués, ainsi que les réceptions des délégations administratives, ont été supprimées cette année, comme depuis le début de la guerre..

M. Barrère, ambassadeur de France près le Quirinal, a reçu, hier, au palais Farnèse, la colonie française de Rome qui lui a apporté ses hommages et ses souhaits par la voix do M. Sauvage, président de la Chambre de com. merce française.

M. Barrère a répondu par un discours vibrant^de patriotisme dans lequel il a célébré la gloire des armées alliées et la force moralo de la France, force qu'elle puise dans l'union de tous ses enfants. Mais ce que la France et ses alliés font sera dépassé encore. « Leur coalition formidable, a-t-il dit, atteste son invincibilité par le fait même qu'elle existe. » Faisant allusion ensuite aux avantages passagers obte-. nus par l'ennemi en Orient, l'ambassadeur a ajouté

Ce n'est pas la première fois que l'histoire a-fait attendre ses. décrets mais ils sont fixés lorsque le droit et la fmce tiennent Le même drapeau. C'est l'inéluctable vérité dont le bon sens de nos peuples coalisés s'est pénétré profondément. C'est elle qui les a aidés à comprendre co que signifiaient les ouvertures venues du camp ennemi et d'y faire, d'avance, la seule réponse qu'elles comportaient et qui a été solennellement confirmée hier par les gouvernements alliés.

La France et l'Italie, chacune à sa manière, so sont faites champions du principe des nationalités à travers l'histoire. L'injustice les révolte. Elles réagissent d'instinct contre toute tentative de pression. Des années de rapports confiants et toujours plus étroits les avaient amenées à se rendre compte que des raisons supérieures les portaient à se com- prendre-et à s'entr'aider et à mettre d'accord Ictus sympathies et leurs intérêts. La force des choses devait donc les amener à associer leurs moyens de défense contre l'ambition des empires du centra et la menace mortelle dirigée contre le patrimoine latin. s C'est cette œuvre. à laquelle coopèrent si vaillamment les armées italiennes partout où elles sont engagées et d'où sortira le couronnement des .grandes destinées nationales de la sœur fatine. Après cette allocution très applaudie, Mr> Barrère a levé son verre en l'honneur des sou*; verains italiens et du président de la républi^ 2 JANVIER 187f j

La journée aux étrennes était la cent sixième du siège.! « Comme elle a été loin de ressembler à celles du temps jadis! écrivait le Gaulois. Sans parler des réceptions officielles, que personne ne regrette, tout le monde; s'est souvenu aujourd'hui de l'animation particulière; qu'offraient les boulevards et les rues de Paris au premier,: jour de l'an. » Certes, il y avait encore beaucoup de monde dehors aujourd'hui. Mais que de changements! La foulai était recueillie, triste. On était grave et on formulait! gravement des vœux pour l'avenir. » 1 La supériorité de l'artillerie ennemie inspire un long article sur les canons de 24 prussiens, sur les batterie prussiennes, sur la manière de régler le tir, etc. Les bois de l'Ile-de-France sont affreusement mutilés.! Paris a changé sa couronne de verdure en une couronna d'immortelles. M. John Lemoinne célèbre, dans !e^, Débats, ce sacrifice fait sur l'autel de la patrie. 1 L'Union, journal de M. le Comte de Chambord, raconta' un trait de tolérance religieuse, qu'i! dédie aux intolé-, rants de la libre-pensée. Déjà! Le vénérable curé rie Saint-Gervais, directeur de l'ambulance de cette paroisse, a fait le meilleur accueil à un musulman qui invoquai» Allah et lui a fait servir un excellant déjeuner. L'Electeur libre demande au gouvernement d'avoir égard aux observations des journaux. « De grâce, dit-il;, qu'on veuille bien, la nuit au moins, envoyer directement aux journaux les communications. Le bureau de la presse de l'époque était cependant moins désinvolte e' moins sujet à l'arbitraire que.

.Armand Gouzien a relevé des enseignes. de circons^ tance: 1 Autrefois, ,rue des Grès, un marchand de vins avait,/ dans sa naïveté d'orthographe, affiché une vérité sans le savoir à la porte de sa boutique:

Vin à dix sous le litre et eau dessus

'Aujourd'hui, un restaurateur, aussi naïf d'orthographes met cette indication trop exacte sur la carte

Rosse-bec!, Rat, goût de mouton ̃" ? A: Rie* Le colonel d'état-major Angelo Gatti, an^ (Men critique militaire du Cogère délia Sera,; il fait, dimanche, au théâtre de la Scala, à Milan, une conférence autorisée par le commandement suprême.

Après avoir résumé les faits saillants de lai guerrs depuis son origine, l'orateur s'est exprimé âlinsi « Si les empires centraux ont obtenu plusieurs avantages depuis 1914, ils n'ont pas pour cela remporté la victoire suprême, car si les nations qui composent l'Entente diffèrent entre elles, elles se ros-« semblent toutes par leur force et par leus volonté de vaincre ».

Le colonel Gatti a développé ensuite l'idée du front unique et a affirmé que lorsque cette conception serait réalisée, il faudrait réalise!' également l'unité de commandement, non pas, a-t-il dit, par des pouvoirs conférés à un comité, mais par des pouvoirs accordés ai un seul chef.

Lorsqu'il parla de la bataille de la Marne,, dont le souvenir est lié, a-t-il dit, pour tous les siècles à venir, au nom de Joffre, lorsqu'il évoqua la résistance héroïque de Verdun, toute la salle, debout, l'applaudit frénétique., ment* en.


r LE r BRITR^IQUE Communiqué britannique du 1er janvier, 20 heures 25

Nos patrouilles ont pénétré la nuit dernière dans les tranchées ennemies en plusieurs endroits.

Ce matin, de bonne heure, une patrouille ennemie est parvenue jusqu'à nos lignes au sud de Pilkem (nord d'Ypres), mais en a été chassée aussitôt.

Au cours de la nuit, l'artillerie ennemie a montré un peu plus d'activité que .d'habitude au nord de l'Ancre. Aujourd'hui, activité continue de l'artillerie de part et d'autre en divers points du front, particulièrement dans le sailtant de Loos et aux abords de Fauquissart et d'Ypres.

1 Une dépêche de Salonique, en date du 30 dé- cembre, signale une grande activité d'aviation «ennemie pendant les derniers dix jours. Un aéroplane ennemi survole presque quotidiennement Salonique, vers une heure de l'après-midi.

Le blocus commence à produire l'effet désiré. Le manque de céréales se fait sentir dans la -région sud de la Grèce.

ZEIDT SUISSE Le discours de M. Motta fait sensation L'opinion suisse a été profondément émue par le discours que M. Motta a prononcé samedi soir à Genève. L'événement prend d'autant plus d'importance que les chefs du gouvernement helvétique, .qu'ils occupent encore le pouvoir ou qu'ils l'aient abandonné, se montrent d'ordinaire extrêmement réservés dans leurs appréciations sur la politique extérieure. On fait ressortir que, pour la première fois dans l'histoire de la Suisse contemporaine, un ancien président de la Confédération tient, sur des questions qui n'intéressent pas uniquement l'administration intérieure du pays, des propos aussi nets. On a relevé dans le discours de M. Motta le passage où l'ancien président dit que l'histoire établira un jour toutes les responsabilités et appellera à son tribunal tous les coupables « les jurisconsultes avec leurs sopliïsmes, les philosophes avec leur matérialisme, les contempteurs des forces morales, les pionniars des impérialismes et les théoriciens de la supériorité attribuée il. certaines races. » Après cette période oratoire où sont stigmatisés les apôtres de la Kultur », on a remarqué l'éloquent passage qui a trait à la violation de la Belgique, et où M. Motta a montré que l'unanimité de l'opinion suisse a demandé que « la Belgique fût restaurée dans la plénitude de son indépendance et de sa liberté ». Le tableau qu'a fait M. Motta des a quatorze cathédrales dévastées et mutilées », l'espoir qu'il a exprïmé de voir établie « la paix dans le droit, dans la justice, dans l'équilibre » n'ont pas causé moins d'impression. On a souligné la phrase dans laquelle M. Motta ,(1 indiqué que si la Suisse a été épargnée, elle le doit non à la volonté des hommes, mais à une volonté supérieure » enfin, on a vivement apprécié le salut qu'il a adressé au colonel Audeoud, dont les troupes montent une garde vigilante à la frontière du nord-est. Un détail de la vie passée de M. Motta donne plus de prix encore à ses déclarations. Originaire du Tessin, il a achevé ses études dans les Facultés de droit de Munich et de Heidelberg, où il soutint sa thèse de doctorat. Il connaît donc bien l'Allemagne, ses mœurs, ses goûts, ses aspirations et la doctrine de ses intûllectuels. On fait remarquer également que lorsqu'il fut nommé, en décembre 1914, président de la Confédération pour 1915, il réunit 181 voix sur 184. Il n'est donc pas exagéré de voir en lui le représentant particulièrement autorisé de l'opinion suisse. (Agence Radio.) UN ALLEMAGNEJT EN AUTRICHE Après le couronnement du roi de Hongrie La reine Zita et les Hongrois Le roi Charles, à l'occasion de son couronnement, a nommé quatre nouveaux princes hongrois. Ce sont le comte Léopold Berchtold, le .comte Elemer Lonyay, le comte Ervin Schoenbom et le comte Geza Andrassy.

Les journaux hongrois sont dans un état d enthousiasme indescriptible à l'égard de la reine Zita. Le Pester Lloyd lui consacre un feuilleton dans lequel il dit, entre autres choses, que la Reine fut pendant cinq ans, dans uns maison d'éducation de Haute-Bavière, camarade de la Reine des Belges. La grand'mère de la reine Zita, veuve du roi don Miguel do Portugal et ses deux sœurs, ont pris le voile. La reine Zita possède un grand talent pour les [langues. Elle parle couramment le latin. Une des raisons qui la rendent si populaire ;en Hongrie est qu'elle parle parfaitement le hongrois. Elle s'intéresse particulièrement aux exercices physiques, entre autres à l'aviation. Dans le domaine intellectuel, elle s'intéresse à la philosophie et, dans le domaine artistique, à l'orgue. C'est l'instrument qu'elle pratique de préférence.

Demandant un jour à un seigneur hongrois pe qu'elle devait faire pour que le peuple'liongrois l'aime autant qu'il aima la reine Elisabeth, il lui fut répondu qu'elle devait aimer le peuple hongrois autant que la reine Elisabeth 1 aimait.

l Les journaux implorent la reine Zita de retenir souvent au milieu de son peuple magyar. La disette s'accentue

i 'A partir d'aujourd'hui, la ration de pommes de terre par personne et par semaine est réduite dans toute l'Allemagne du Nord à 3/4 de livre les ouvriers d'usine conservent seuls la ration de 2 livres. La substitution des navets et des ,.raves aux pommes de terre déplaît beaucoup à

FEUILLETON DU «GAULOIS» DU 2 JANVIER 1917

Le Masque

déchiré

PREMIERE PARTIS i? Une trentaine 'dé mètres de jardin, derrière tune grille de fer, isolaient de l'avenue deTour*̃ville, -l'hôtel d'Auersfurt devenu célèbre, dans les mondanités des journaux, depuis un peu plus de deux ans, par ses réceptions et ses soirées de musique et de littérature. Et ce jardin, planté de beaux platanes et de quelques peupliers, avait à- peu près la même étendue en arrière de cette demeure. C'était un édifice à deux étages, avec des combles à la Mansart, dont le rez-de-chaussée, un peu en retrait entre deux ailes latérales, était haussé sur un perron double escalier d'environ un mètre cinquante, par- lequel on y avait accès.

Le grand seigneur allemand qui était le posTous droits réservés*

la population aussi l'Office central d'alimentation a-t-il ordonné de fabriquer le plus possible de gruau de semoule avec les réserves de céréales.

LES HORREURS D'ARMÉNIE Dépositions édifiantes de musulmans Le Times publie la déposition de deux musulmans qui ont assisté au massacre des Arméniens.

« En juin 1915, déclare l'un d'eux, je vis dans les faubourg de Mush d'innombrables cadavres d'Arméniens, hommes, femmes et enfants, quelques-uns tués par coups de feu, d'autres poignardés. Presque tous étaient horriblement mutilés les femmes étaient dépouillées de tout vêtement.

Je vis cinq cents femmes et enfants dans un camp près de Bitlis. Les gendarmes qui les gardaient dirent Ces prisonniers doivent être déportés, mais nous avons l'ordre de laisser les bandes kurdes les massacrer en route. » Près de Zaart, je vis environ quinze mille cadavres empilés dans deux ravins. L'évêque arménien de Zaart avait été fusillé dans sa cave pendant qu'il prêchait.

» Près de Mush, des gendarmes lancèrent des torches enflammées dans une étable où cinq cents Arméniens étaient enfermés. Tous furent brûlés vifs. A Mush, tout Arménien qui se mon- trait dans les rues était tué. Personne n'était épargné, ni vieillard, ni infirme.

» Entre Hinis et Sherkiskeni, deux fossés étaient pleins de cadavres, un autre fossé était plein de cadavres d'enfants. A Karashubin, d'innombrables cadavres flottaient sur les eaux de la rivière Murad. A Erzingan, des milliers d'Arméniens ont été jetés dans l'Euphrate. Beaucoup s'y jetèrent pour éviter une mort pire.

» A Trébizonde, des enfants sous la protection du consul américain ont été enlevés, jetés dans des barques, assassinés, mis dans des sacs et jetés à la mer. A Kamach une bande de Kurdes a forcé des gardes convoyant des Arméniens à s'écarter, puis elle a massacré tous les Arméniens et jeté les cadavres dans l'Euphrate. CATASTROPHES

Asile d'aliénés en feu. Paquebot naufragé On télégraphie de Montréal qu'un incendie a détruit l'asile d'aliénés (femmes) de Saint-Ferdinand (comté de dans la nuit de vendredi dernier. Quarante-six femmes ont été brûlées vives. De nombreuses autres, en essayant de sauter par les fenêtres, ont été blessées. La gelée a empêché l'usage des pompes. D'après une dépêche de Queenstown, le paquebot Alondra, appartenant à une compagnie de Liverpool, a fait naufrage dimanche sur des rochers au large de Baltimore, sur la côte sud-ouest de l'Irlande. Quarante-neuf hommes do l'équipage se sont noyés, cinq autres sont morts d'épuisement. Les autres ont pu être sauvés après avoir subi des souffrances épouvantables.

PETITES NOUVELLES DE LA NUIT Le gouvernement anglais assume, à partir d'aujourd'hui, le contrôle des chemins de fer de l'Irlande il contrôlait déjà les chemins de fer anglais et écossais.

:La Gazette officielle de Madrid publie une circulaire aux procureurs les invitant à poursuivre toute manifestation de la presse qui, dirà$tement ou d'une manière détournée, pourra être considérée comme injurieuse par les nations étrangères et leurs représentants. De Brest Le vapeur grec Sapho a été détruit par un sous-marin allemand. Neuf hommes de l'équipage ont été sauvés.

Hier, à Hazebrowck, a eu lieu la remise solennelle des médailles décernées par le ministre de la guerre pour dévouement aux malades et blessés dans la ville d'Hazebrouclc à trois médecins anglais, au personnel de l'hospice et à celui de la Croix-Rouge. Des discours patriotiques ont été prononcés par le général Eydoux, par le général anglais Porter et par l'abbé Lemire, député.

Hier à Saint-Cloud, Mme Dubien s'est jetée avec ses deux enfants par la fenêtre de son logement, au troisième étage, 31, rue d'Orléans. La petite Juliette, quatre ans, est morte; sa sœur, Jeanne, six ans, est dans un état très grave. Quant à Mme Dubien, qui n'a que des contusions, elle a déclaré avoir commis son acte dans un accès de désespoir provoqué par la misère.

Renseignements Mondains PETIT CARNET

M. M. Peixotto, le très distingué président de la chambre de commerce américaine de Paris, est revenu de New- York, après une absence de plusieurs mois* NECROLOGIE

Aime 'Merveilleux du Vignaux, veuve de l'ancien premier président de la cour d'appel de Poitiers et mère du contre-amiral, vient de succomber, à l'âge de soixantedix-sept ans, dans son château de Saint-Sernin (Vendée). M. André Tardieu, père du distingué député de Seine-et-Oise et de Mme René Waldeck-Rousseau, vient de mourir, à l'âge de soixante-deux ans, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. La secousse morale de cette guerre est pour beaucoup dans cette fin prématurée. C'était un homme de haute culture et dont la droiture et la lucidité étaient fort appréciées partout où il avait passé. Il avait appartenu au barreau et s'y était fait remarquer. Puis, il était devenu secrétaire général de la Compagnie des Wagons-Lits. Dans le monde des chemins de fer comme au Palais, il ne comptait que de sincères sympathies et sa mort laissera de grands -regrets.

sesseur de cet hôtel, le comte Gérard d'Auersfurt, avait dû le récent succès des fêtes qu'il y donnait à la séduisante beauté et à l'intelligence intuitive de sa jeune femme, naturellement, mais aussi à l'espèce de zone neutre que constituaient ses salons. L'aristocratie, le monde des grandes affaires, celui de la politique pouvaient y mêler leurs contingents, puisqu'il était lui-mêmedevieillenoblesseallemande, qu'on le savait adonné à de vastes affaires et qu'étranger à tous les partis, il n'en était aucun dont il épousât les passions.

cc Il est de vieille noblesse souabe. Je le sais pertinemment disait la pétulante marquise à la comtesse un peu inquiète de se trouver chez ce nabab germanique.

Il fait des affaires colossales confiait l'agent de change à son ami le maître de forges.

Il Il est d'un socialisme à t'effrayer toimême ». affirmait le ministre radical a son ami le député unifié. tc Je parierais qu'il subventionne la Social-démocratie. »

Et il vous sert un Champagne. ah mon ami » concluait, en claquant de la langue, le député unifié.

Et Gérard, riant d'un gros rire amusé, quand on attirait son attention sur ce mélange de ses invités, il répondait « Mais j'aime tant me donner des échantillons de taute la France de la belle France Et puis quoi? Je vous fais de l'union nationale. Et il riait.

Ce matin-là, le matin du 1er août 1914, on ne pouvait guère constater d'autre animation, dans l'hôtel de l'avenue de Tourville, que celle des moineaux pépiant dans les allées du jardin et celle du frisson alangui des feuillages, sous la brise encore fraîche quoi qu'il fût déjà dix heures et demie. Cependant des rideaux furent tirés derrière le haut et large vitrage du salon qui était de plain-pied avec le perron. Et la silhouette de Huguette d'Auersfurt des-

Nous apprenons la mort de Mme Sers, née Larnac, veuve du colonel Sers. Elle était la mère et la belle-mère du commandant et de Mme Jean Sers, du baron et de la baronne Napoléon Renault et de Mlles Sers. Ses obsèques auront lieu jeudi 4 janvier, à dix heures, en la basilique Sainte-Clotilde. Le baron de Vigan, capitaine au territorial, et la baronne de Vigan viennent d'avoir la douleur de perdre leur fils, Louis de Vigan, âgé de vingt et un mois. Nous apprenons la mort de la vicomtesse Berthier, veuve du chambellan de l'Empereur Napoléon III. Ses obsèques auront lieu jeudi 4 courant, à midi, en l'église Saint-Augustin. Le présent avis tient lieu d'invitation. M. Paul Collart-Dutitteul, banquier, fils de l'ancien trésorier-payeur général d'Indre-et-Loire, a succombé à Tours.

On annonce la mort de M. Alexandre Mesnier, avoué honoraire près la cour d'appel de Paris. On annonce, de Tréguier (Côtes-du-Nord), la mort de Mme Victor 'Colas de La Bnronnais, née Aline de Trogoff du Boisguézennec,

Nous apprenons la mort, à Lorient, de Mme Léopold Gadaud, née Deschiens, veuve du contre-amiral. L'abbé René Bertaux, du diocèse de Rouen, sergent au 327° d'infanterie, a été frappé mortellement, le 8 octobre, dans un bombardement de tranchées. Il avait suivi les cours de l'Université catholique de Lille et de l'Institut ecclésiastique d'Yvetot, où il a été ensuite professeur. Il avait également professé à l'institution Sainte-Marie, à Caen. Il devait se rendre, au commencement d'août 1914, à Moscou, afin d'occuper les fonctions de professeur à l'Ecole Saint-Philippe de Néri.

L'abbé Hcrgas, professeur de philosophie a l'institution Sainte-Marie, à Caen, vient de succomber. Il était chanoine honoraire de la cathédrale de Bayeux. On annonce la mort de M. Paul Kaeppelin, docteur ès lettres, professeur au collège Stanislas, décédé à l'âge de quarante-quatre ans.

A Paris également a succombé M. Jules Dejust, ingénieur de la Ville, professeur à l'Ecole centrale. Hier, en l'église Saint-Laurent, à Nogent-le-Rotro!i, ont eu lieu, devant une nombreuse assistance, les obsèques de la comtesse de Prénulx, née de Launay de Cohardon.

Pour' les Informations de Naissances, de Mariages et de Décès, s'adresser DES PUBLICATIONS n'ETAt Civil, 24, boulevard Poissonnière, de neuf heures à si:: heures. Téléphone: Central 52-il.

Il est fait un prix spécial pour les abonnés da Gaulait

Mme de lllsaee se révèle à m flllié

(FRAGMENT D'UNE LETTRE

PUBLIEE PAR LE « TIMES

Au sud de Thann et de la vallée de la Thur, la chaîne orientale des Vosges est continuée par les collines du Ballon d'Alsace, et de ces monticules d'un particulièrement l'on a une meilleure vue, plus rapprochée, plus intime que celle que l'on obtient des sommets, plus élevés, du nord. Des rampes et de la base de l'Hartmannsweilerkoff, très loin. Sur la gauche, les tranchées françaises et allemandes s'allongent il travers la plaine vers le sud, dans la direction de Pfetterhausen et de la frontière suisse. Si ces deux lignes jaunes d'aspect rébarbatif ne barraient pas la plaine telles deux lignes rudimentaires sur la page blanche d'un carnet on ne penserait pas à la guerre. Les hautes cheminées de Mulhouse, au loin, continuent à lancer d'épaisses colonnes de fuméo noire dans l'air calme. Là, les Allemands s'occupent encore mais par simple tolérance. Rien ne serait plus facile aux Français que de détruire ces cheminées. Mais ils ne le font pas pour plusieurs raisons. Leur politique en Alsace est influencée par des motifs encore plus décisifs que celui tout naturel qu'ils auraient d'éviter de détruire une richesse matérielle qui leur sera rendue, ils en sont certains.

Tous indistinctement, do celui qui commande à celui qui obéit, tous estiment que l'Alsace fait partie de la France et qu'un de leurs principaux devoirs dans la guerre actuelle est de 'la délivrer du jbug^ allemand,. C'est aussi le sentiment de la grande masse des Alsaciens, en tout cas de ceux qui habitent la région située à l'ouest de Mulhouse. Quand, sur le trottoir, les gamins coiffés du bonnet de police ou du béret des chasseurs crient « Vive la France » leur cri est un cri du coeur (en français dans le texte). Dans une des écoles que j'ai visitées une école dont la partie ancienne a été effroyablement abîmée par les obus allemands je me suis trouvé en présence de trois classes enfantines, composées pour la plupart do fillettes âgées de quatre à neuf ans. Chacune de ces classes était dirigée par une religieuse vêtue de noir, le visage empreint d'une expression angélique sous la coiffe blanche. Il y a quelques mois, ces enfants ne parlaient que le patois alsacien. Aujourd'hui, ils parlent français et chantent des chansons françaises. Les' plus âgées connaissent maintenant l'histoire de France '(et celle des invasions allemandes). Cela leur est d'autant plus aisé, qu'ils semblent être rentrés dans leurs traditions ataviques. Il en est de même des aînés. Il n'y a pas d'erreur possible. Tout le long des vallées de la Thur et de la Doller, on constate que l'Allemand est détesté et le Français aimé. On ne peut se méprendre sur le caractère de ce sentiment. Il est aussi sincère que profond. L'Alsacien semble être réveillé d'un vilain rêve. Il connaît maintenant les douceurs de la liberté et ne pense qu'au jour où tous ses proches, tous ses compatriotes seront appelés à partager cette indépendance.

J'ai constaté le même sentiment dans le clergé, chez les vieux curés fidèles et si courtois, qui attendent ce jour bienheureux depuis 1871. J'ai fait visite à l'un d'eux dans son église, où il avait préparé en notre honneur un programme de musique et de chants d'argue. Une des plus émouvantes évocations musicales auxquelles il m'ait été donné d'assister. Dans l'église, une obscurité presque absolue. Seules, une petite lumière lointaine et vacillante près de l'autel et une autre, un rayon pointant comme une étoile, en haut, au-dessus de l'orgue. La nuit, la nuit profonde. et, soudain, dans cette nuit parla l'âme de l'Alsace, qui est celle de la France. Oui, il me sembla que c'était leur âme jumelle qui parlait ainsi. Ce fut d'abord une marche triomphale, une marche de procession, le chant de délivrance des captifs enfin libres. Puis Y Ave Maria, de Gounod,

sina. à côté de celle d'une femme de chambre qui l'accompagnait.

Il n"y avait peut-être pas à Paris, à cette heure où il y avait encore tant de femmes heureuses, de femme qui se sentît plus heureuse que Huguette d'Auersfurt. Blonde et d'une fraîcheur de fleur radieuse, son beau visage harmonieusement modelé respirait le contentement de soi et l'ardeur de vivre. A peine un peu de bistre violacé sous ses paupières rappelait-il sa récente maternité. Ses relevailles dataient de trois semaines. Exempt de cette maigreur ascétique, mise en si grande vogue par des couturiers que l'on pourrait appeler les cubistes de la mode, son corps élancé et sinueux à la fois révélait la grâce d'une structure bien proportionnée et l'éclat d'une bonne santé, dans la mousseline de soie légère et fleurie dont il était vêtu. Rien n'était plus agréable à voir, plus caressant à l'œil que la blancheur un peu ambrée de ses bras nus dans les demi-manches f loi tantes de son corsage. Une fine lumière de carmin adouci baignait, pour ainsi dire, ses longs doigts qui prenaient, des mains de sa femme de chambre, des branches de rosés, une tige de lys, une touffe d'oeillets safranés ou d'un mauve meurtri, pour en marier les parfums et en assortir les nuances dans les vases de son salon. Elle garda une poignée de ses fleurs, qu'elle approcha de son visage. Et, les narines frémissantes, les paupières baissées, tout la corps tendu brusquement par un spasme voluptueux, elle dit

Hum que j'aime ces senteurs violenies ? On respire comme de l'essence de joie Et la femme de chambre, attentive à saisir toute occasion de flatter sa maîtresse, émit cette remarque

a C'est donc une chance pour madame que M. le comte est docteur-chimiste et très savant dans l'a parfumerie.

Oui, Anna. Mais vous savez qu'il tient

Valfleury

où la voix d'une femme, d'une femme angoissée, implorait la Vierge, lui demandant aide et consolation. Maintenant, dans une tonalité plus discrète, comme en sourdine, la voix d'un homme se faisait entendre. C'était un soldat, un croisé de France, s'exprimant toujours sur le ton de la prière. Enfin éclata un chant sublime, le plus beau et le plus émouvant de tous, un chant de foi et de triomphe, chanté par tout un chœur de voix splendides, rendues par l'orgue de facon si merveilleuses que vous eussiez juré qu'elles étaient des voix humaines. Je n'ai ,rien entendu de plus idéal, de plus céleste. C'était, en vérité, l'antithèse de ls.Kul.tur.

J'eus l'occasion, peu après, de causer avec un jeune capitaine d'infanterie, qui a perdu un bras à la bataille et a reçu en récompense de sa bravoure la croix de guerre et celle de la Légion d'honneur. Il est maire d'un village du territoire reconquis et se trouve être le premier soldat qui ait eu cet honneur. Il m'a dit que la réoccupation de ^Alsace entière par les Français était moins une expédition militaire qu'une croisade de foi.

CiNQUANTE MILLE RAPATRIES

On annonce de Genève que 50.000 évacués du nord de la France seront rapatriés à travers la Suisse pendant les mois de janvier et de février. Le premier train arrivera à Genève demain ou après-demain.

LIVRE D'OR DES INFIRMIERES

(Suite)

Le ministre de la guerre a décerné les mé- dailles d'honneur des épidémies ci-après Médailles de bronze

Mlle Vavasseur (Jenny), infirmière de l'hôpital complémentaire 31, à Moulins.

Sœur Cochod (Marie-Adélaïde), infirmière de l'Hôtel-Dieu de Lyon.

Mlle Duboin (Jeanne), infirmière de la S. S. B. M. de d'hôpital militaire Desgenettes, à Lyon. Mme Dumas, en religion sœur Rose-Augustin, infirmière de l'hôpital Bondonneati!

Mme Peytavin, en religion soeur Marie-Hildegonde, infirmière, même hôpital Bondonneau. Mme Mingrat (Marie), infirmière-major de l'hôpital auxiliaire 8, iL Vesoul.

Mime Gérard, née Schimpff, infirmière de l'U. F. F. des hôpitaux Tantonville et de Haroué. Mme Revelly, née Muscat, infirmière bénévole de l'hôpital V.illemin, à Narrer.

Mme Bruas (Marie), née Didier, infirmière béné«.Y.olifc do- l'hôpital de Ja Miséricorde, à Toul. Mmes Charton, en religion sœur Marie-Albert, infirmière do l'hôpital de Mandres-sur-Vair. Mme Gross, en religion sœur Adrienne, infirmière-major de l'hôpital Vitlemin, à Nancy. Mme Stemmelen, en religion sœur Alexandrine, infirmière bénévole de l'hôpital de Mandres-surVair.

Mme Dupré, en religion sœur Agnès, infirmière, même hôpital.

Mlle PâpilJaud (Yvonne), infirmière de l'hôpital bis, à Saujpn.

Mme Vassivïère, née Montil, infirmière, même hôpital.

Mme Cascoin, en religion sœur Jeanne, infirmière de. l'hôpital complémentaire 18, à Saint-Genès.

llme Colbrat (Euphémie-Aglaé), infirmière de l'hôpital 23 bis, à Arcachon.

llme de Laire, née de Gaufridy de Dorta.n, infirmière bénévole de l'hôpital complémentaire V. G. I., lycée Buffon,

Mme Macs, née Viellard, infirmière bénévole, même hôpital.

Mlle S61jgmann-Lui (Gcnevlève-Mathiide), infirmière bénévole, même hôpital.

Mme Scliaeffer, en religion sœur Marie-Odile, infirmière bénévole de l'hôpital de Mandres-surVair.

Mlle Bellenger (Louise-Pascaline),1 infirmière, hôpital auxiliaire 10, à Rouen.

Mme Lelorraia, née Lecomte, infirmière de la S. S. B. M., hôpital temporaire 20, à Châlons-surMarne.

Mme de Verneuil (Marie), infirmière surveillante générale, hôpital auxiliaire 41, à Châlons-sm>Marne.

PATRIOTISME ô CHARITÉ Pour les prisonniers

Le syndicat d'initiative du Forez, 3, rue de la Préfecture, à Saint-Etienne, s'est ingénié par tous les moyens en son pouvoir à établir des fiches alphabétiques sur le plus grand nombre possible de prisonniers de guerre, originaires des régions envahies et militaires seulement. (Il ne s'agit pas de prisonniers supposées restés dans ces régions.) Il est répondu gratuitement par retour du cour•rier aux dcmandes de renseignement.

FÊTES DE CHARITÉ

A l'hôpital hellénique. A l'occasion de la Noël, les dames paitronnesses do l'hôpital complémentaire V. L. 30, colonie hellénique, 6, rue de Chateaubriand, avaient organisé pour les soldats en traitement dans cette formation une fête tout intime avec représentation, goûter et tombola. Mlle Valsamachi interpréta, avec le concours du comte de Germiny, une charmante petite pièce qui obtint le plus vif succès.

R. de Montreux

Une lettre de Mgr Monnier

à ses diocésains mobilisés

Mgr Monnier, évêque de Troyes, vient d'adresser la lettre suivante aux soldats de la 200 région « Mes chers amis, pour la. troisième fois, nous vous adressons au loin nos vœux pour la nouvelle année. s'achève d'ans1 l'auréole de'la victoire. Après Douauunont et Vaux, voici la côte du Poivre est Bezonvaux Quelle suite iL la magnifique offensive do la Somme Nous vous offrons l'hommage de notre admiration et de notre gratitude. Grâce à votre vailltaice, nous pouvons espérer une fin proche à cette dure et cruelle épreuve, dont nous saluona avec émotion les glorieuses victimes. » Les lettres venues du front aux familles de ces héros sont pour elles une vraie consolation et leur doraient la .certitude du bonheur parfait. dont Dieu récompense leur sacrifice patriotique. Vos camarades prêtres, qui partagent vos dangers et vos fatiguer, vous donnent le réconfort moral qui vous est si utile.

» Confiance, chers amis, revenez bientOt pour la joie de eaux qui vous aiment et pour reprendre votre fécond labeur, richesse de notre Champagne. Nous n'oublierons jamais ce que nous vous devons. Nous saurons vous témoigner notre profonde et ardente reconnaissance. »

il ce que vous parliez le français correctement. Il ne faut pas dire que M. le comte est docteur-chimiste, mais guc M. le corrate soit doctewr -chimiste. Ce n'est pas l'indicatif, ici c'est le subjonctif.

» Je remercie bien madame. Que M. le comle sait docteur-chimiste. Pas l'indicatif le subjonctif.

» Non. Cette branche d'orchidées. C'est Ça-

Oh comme ça, c'est joli 1. C'est un grand plaisir de regarder madame pour mon enseignement 1

» Oui ?. Hé bien Vous auriez dû dire instruction, au lieu de enseignement. » Pour mon instruction », répéta-t-elle. « Je suis contente, quand madame me corrige mon français. On nous recommande toujours de bien écouter les maîtres, à notre Yerein. Oh Je demande pardon à madame. A notre Associâtion des Domestiques, je veux dire. Elle a raison, votre yerein n. Huguette contempla son œuvre. Oui, c'est joli, comme vous dites, Anna. Maintenant, .vous avez l'emballage de mes chapeaux.

» Bien, madame.

Cette grande fille allemande, plus haute d'un demi-pouce que sa maîtresse, charpentée comme pour porter la cuirasse, s'éloigna, en répétant à mi-voix, pour ne pas perdre le profit des remarques de la comtesse sur ses fautes de français « Mon instruction, au lieu de mon enseignement. Que ltl. le comte soit docteurchimiste. En haut de l'escalier, elle suivit, un moment, la galerie circulaire établie autour du centre du salon et disparut par une porte, vers la lingerie.

En la lui donnant pour la servir, le comte d'Auersfurt avait dit à Huguette

Je ferai compléter ses leçons de français pour qu'elle le prononce sans accent. Je ne n veux pas que rien vous choque dans le per-

P. R.

H. Fontaine

A travers a Presse Le nouvel an

De M. Alfred Capus, dans le Figaro II est difficile de faire 'une hypothèse sérieuse sur les dernières circonstances de la guerre, celles d'où la paix sortira. Seront-elles exclusivement militaires, comme on l'imagine parfois ? Ou plutôt apparaîtront-elles une combinaison de certains avantages militaires avec la situatfon, économique et morale des belligérants ? Une des nations engagées pourrait subir ainsi des répercussions intéMeures d'une telle nature qu'elle deviendrait incapable de supporter l'état de guerre,

A quel ,moment ,un pareil fait' est-il probable? Rien n'est plus délicat que ce genre d'approximation. Cependant, étant données les difficultés croissantes de chaque hiver et le phénomène de leur accélération, d'année en année, il est permis de supposer que c'est aux abords de l'hiver prochain, et devant les effroyables risques qu'il devrait courir, que l'un des belligérants fléchira.

De M. Louis Barthou, dans le Malin Victorieuse et sûre de tenir, l'Allemaqne eût-elle tenté, sinon par hypocrisie e.t par tactique perfide, d'ouvrir des négociations de paix ? Elle occupe des territoires, mais pour les garder et pour tenir las victoire, il faut avoir une sécurité des lendemains qui lui échappe à mesure que le blocus se resserre autour d'elle. En se prêtant a son jeu, les alliés auraient consommé leur suicide et livré, pour des siècles, l'Europe au militarisme prussien. Leur résistance, unanime, habile et ferme, où le rappel des faits et la précision des responsabilités servent si (utilement la fierté de l'attitude et la dignité du refus, sauve du même coup l'Europe, leurs' vies nationales et leur honneur.

Avec cette note, l'année commence bien. Elle dit à l'Allemagne ce qu'il fallait lui dire, et comme il le fallait.

De M. Maurice Barrés, dans l'Echo de Paris Nous sommes maintenant trop peu nombreux pour avoir le droit de faire aucune exclusion, aucun gaspillage de forces. Demain comme hier, ici, mon rôle sera de servir à l'union. Sans être l'esclave d'aucune formule partisane, je continuera.i de montrer dans l'analytse des faits, dans un examen amical de toutes les classes de la nation, ce qu'il y a de pareil et d'excellent chez nous tous. La guerre nous ayant épurés moralement, nous voyons mieux ce qui nous est commun. Si chacun descend en soi-même et y recherche les éléments de son trésor intérieur patriotique ou spirituel, il retrouve des éléments par lesquels il peut s'entendre avec son adversaire de la veille. Amis, adversaires, tous frères aujouTd'hui puisque fils de la France en péril, nous échangeons pour 1917 nos certitudes dans la victoire, conquise par des soldats tels que les siècles n'en virent jamais de pareils. De M. Charles Humbert, dans le Journal Est-ce bien au moins, cette fois, l'année de la délivrance, l'année de la justice, l'année de la gloire qui commence ?

Nous devons Je croire. Nous devons surtout h vouloir. Ce n'est pas du destin que dépend la fin de nos souffrances, c'est de notre intelligence et de notre énergie. Demain sera ce que nous le ferons, ce que nous exigerons qu'il soit 1

Que 1917 soit donc l'année du travail, l'année des fabrications fiévreuses, l'année où, par centaines, par milliers, naîtront les gros canons pour mériter d'être enfin, wxx. siècles des, siècles, l'tannée radieuse, l'année inoubliable, l'année de la victoire.

De M. Stéphen Pichon, dans le Petit Journal L'année nouvelle réparera les fautes de l'année passée et nous apportera la satisfaction suprême à laquelle la France a droit par son courage, son abnégation, son héroïsme, et pa.r la justice de la cause à laquelle elle immole sans compter ses richesses et ses enfants.

De M. Georges Montorgueil, dans l'Eclair t L'année qui expire a préparé l'année qui s'ouvre sa tâche, qui sera, selon toutes les prévisions, une tâche d'airain, nous trouve réunies dans la ferme volonté de l'aborder sans faiblesse, comme notre sincérité l'exige, comme notre honneur le veut, comme nos morts l'ordonnent.

Nous n'avons pas démérité de la paix, que nous appelons de tous nos voeux mais il semble qu'en dépit de tant de sacrifices et de souffrances nous ne l'avons pas méritée encore. Eloignée ou prochaine, le voile est impénétrable qud nous cache son jour béni entre les jours.

Puisse-t-il être au nombre de ceux que i'année quatrième de la guerre nous apporte, et à laquelle, à travers nos misères et nos deuils, sourirent, invincibles comme nos armes, dans toute leur légitime fierté, nos espérances*. ̃' H De M. Marcel Laurent, dans Y'Evênemerii Nous avons l'intuition robuste que cette troisième année de guerre ne ressemblera pas aux autres, ne s'achèvera pas comme les autres, que ses mais ne seront pas traversés d'alternatives anxieuses, en un mot, que notre tourment ne durera plus et que nous nous demandons pour la dernière fois « Quand finira-t-Elle ? L'aube est grise. Mais quelle est l'aurore brumeuse qui ne précède la lumière du jour? On déchirera le voile de la Paix victorieuse. Nous inaugurons sa splendide année. De M. Albert Milhaud, dans le Rappel Les alliés ont dit pendant les deux premières années de la guerre « Confiance Patience 1 » Au milieu de la troisième année, ils ajoutent Nous ne traiterons que sur la base de nos propres résolutions .restitutions, restaurations, garanties. 1917 marquera leur victoire et la libération universelle ou la paix plâtrée », la paix surarmée, après la paix armée et le début d'une ère d'instabilité générale.

De M. Jacques Baiïiville, dans Excelsîor L'Allemagne a essayé, elle essayera encore de sortir par des manœuvres diplomatiques de la guerre qu'elle a voulue et dont elle ne veut plus 1916 l'aura également convaincue de l'inutilité de ses efforts. Illle a tenté la paix séparée avec la Russie. Elle a multiplié les intrigues pour amener nos alliés à renoncer à la partie. Elle a échoué. Elle n'a plus :1'espoir de diviser les alliés, et c'est à eux tous, c'est à leur bloc qu'elle a dû s'adresser, quoi qu'elle en ait dit, en apportant, le 12 décembre, ses prétendues offres de paix.

Voilà encore un des grands résultats que aura apportés et qui éclipsent tout le reste. De l'IL Gustave Hervé, dans la Victoire t Que l'année nouvelle achève la résurrection et le triomphe de cette France que nous rêvons si belle Qu'elle apporte, comme à nous-mêmes, à tous nos alliés, La réalisation de toutes leurs aspirations nationales, couformes à la justice

Qu'elle apporte la délivrance à la. Serbie héroïque, à la Belgique sublime dans son martyre à nos vaillants cousins de Roumanie et à leurs frères de Transylvanie.

Que 1917 soit pour la. France et ses alliés, soldats du droit, de la civilisation, l'année de la paix et de la victoire

Du Temps 'i

Souhaitons que l'année 1917 soit l'année de lai victoire complète, définitive. Le peuple français a. tellement mérité de vaincre Nos admirables soldats supportent, sans se plaindre, le froid, la pluie, la boue, le bombardement de nuit et de jour, la. fati-

» sonnel de la maison. » Môme dans ce petit détail que lui remettait en mémoire l'application d'Anna à se corriger, Huguette admirait une fois de plus le zèle de son mari à la combler de ses attentions.

Ses regards parcoururent ce salon où elle était, la somptuosité de son ameublement, la terrassa dans l'ombre lumineuse de la véranda, les platanes et les peupliers à peine frissonnants du jardin qui isolait l'hôtel des rumeurs avoisinantes. Et elle éprouva une sensation si pleine de profond bien-être et d'absolue sécurité qu'elle eut le coeur pénétré de tendresse pour l'homme à qui elle en était reHuguette se jeta dans un amoncellement de coussins, sur un large divan, et son désœuvrement ouvrit carrière à sa rêverie qui s'attacha aux meubles anciens, aux tableaux de vieux maîtres, aux tentures légères, fleuries et dia. phanes, aux corolles de cristal de l'électricité, épanouies sur leurs tiges de cuivre doré, au tapis de couleurs ardentes mais comme assourdies, à tout le luxe choisi qui entretenait toujours vive en elle l'impression de son opulence. Et, comme si elle eût été transportée, tout à coup, sur une exa.u lente, entre d'épais halliers, sa pensée contempla les images successives de son passé encore peu étendu, s'attardant à l'une puis à une autre. Et tout son être jeune baignait dans une béatitude. Elle se voyait, avec son père, Ferdinand Guérin, chef de bureau au Crédit Métallurgique Français, dans leur appartement de la rue Vineuse, il Passy, les dimanches de congé, alors qu'elle était élève du lycée Georges-Sand, installé dans un ancien couvent des Dominicaines de la rua Michel-Ange. Interne dans cet établissement, parce qu'elle avait perdu sa mère

gue des marches sous le poids des sacs et un contiw nuel travail de terrassement. Ils ne quittent le fueil que pour prendre la pelle et la pioche. Ils donnent, à toute heure, l'exemple de la. patience, clu. dévouement d'un courage à toute épreuve Cetta année, ils ont brisé l'assaut de l'ennemi contre la. forteresse de Verdun ils l'ont fait reculer sur lea deux rives de la Somme. Ils ont héroïquement préparé, par le .sacrifice quotidien de leurs forces ou de leur vie, l'avènement de la, paix victorieuse dont 1 année 1917 nous permettra de recueillir les bienfaits méritis et les justes honneurs.

De M. G. Blanchon, dans le Journal des Dé< bats

L'année 1917 n'est plus aux meditations rétros- • pectives. ,Si la guerre s'est déroulée comme une suite de théorèmes, avec leur enchaînement da preuves irréfutables apportant la démonstration do tant de vérités méconnues, c'est aujourd'hui 1 heure de conclure et non plus de discuter, Voici enfin constituées fermement nos pouvoirs gouvernementaux pour l'action prochaine. Il y a. deux mois que l'Allemagne a franchi la même' phase deux mois de retard, que nous ne rattraperons pas, car le temps perdu ne se rattrape jamais. Mais il s'agit maintenant de no pas perdre un jour de plus. De M. Louis Latnpie, dans la Liberté

La nation aborde l'inconnu de l'année nouvelle a.vec une confiance et une vaHIance pareilles à celles du premier jour. Si l'enthousiasme est moins bruyant, ia résolution trempée dans la souffrance est plus farouche et plus ferme.

Et nous. approchons, irrésistiblement, du moment décisif dont a parlé le général japonais qui promet la victoire à celui qui saura, souffrir un quart d'heure de plus.

L'ennemi a-t-il aujourd'hui un moral aussi élevé que le nôtre ? La lecture de ses propres journaux, les paroles et les actes de son gouvernement démontrent sa lassitude aux yeux les plus obstinément englués de pessimisme,

C'est pourquoi ce chiffre, 1917, nous semble auréolé d'espoirs.

vu capitaine X. dans la Patrie

L'année qui commence sera sans doute cannée! de la paix.

Avant même qu'elle fût née, l'ennemi a manifesté sa lassitude ce n'est donc pas invraisemblable de supposer qu'avant la fin de 1917 il sera contraint d'accepter les conditions des alliés basées sur les principes du droit et de la justice,

Mais le devoir, dans cette période décisive, est de, mettre en garde le public contre les exagérations de l'optimisme et particulièrement contre cette idée que nos ennemis sont v bout. de ressources. De M. Léon Bailby, dans l'Intransigeant Puisse cette année être la dernière de la guerre Il n.'y a pas d'autre vœu à formuler pour nos soldats, absents toujours présents, et pour ceux qui les attendent.

Mais le voeu platonique ne servirait de rien. Il y a, dans la main de chacun, dans le cerveau de chacun, en proportions inégales, mais réelles, un peu de la volonté et des possibilités qui doivent abréger. la guerre et amener la victoire.

De M. Léon Chavenon, dans l'Information s Que celui qui trébuche, le flambeau à la main, soit en paix. Un autre accourut, et la France est immortelle. A 1a, lumière de ce flambeau, l'avenir rayonnant s'allume. A l'aube de 1917, une clarté point. Parmi les convulsions du cylone, les rafales, elle annonce les rivages sereins, aux senteurs apaisantes. Elle fait resplendir les casques et briller les prunelles. La horde est arrêtée les dévastateurs de nos vendanges ont rencontré ae glaive ardent de» fils de la Gaule nous les chasserons et les rosé» refleuriront.

La réponse des alliés

De M. Clemenceau, dans l'Homme enchaîné La note me paraît excellente, dans la forme aussi bien que dans le fond. Lorsqu'on a charge de plaider la meilleure cause qui soit, on ne peut guère commettre que des erreurs secondaires. Cela même a été évité. Ce qu'on nous avait dit de la longueur du document m'avait fait craindre que les habitudes journalistiques du rédacteur ne l'eussent entraîné en d'inutiles développements. Il n'en est rien. On n'a dit que le nécessaire et on l'a fort bien dit. Le complément sera heureux, si l'on peut se décider maintenant à répondre à M. Wilson. De M. Renaudel, dans l'Humanité

La réponse des gouvernements alliés à la note' allemande est telle qu'on pouvait la supposer. Elle prend acte que la démarche des empires centraux ne saurait être considérée, à cause de son imprécision, comme une véritable proposition. Par là même, elle laisse la porte ouverte à des négociations ultérieures possible, puisqu'il suffirait l'Allemagne de formuler d'une façon claire son déèir pour que celui-ci fût alors examiné.

Aussi bien, pour connaître plus exactement encore la volonté des alliés, la note en réponse aux demandes de SI. Wilson sera d'un utile secours. « Où voulez-vous mourir, colonel ? » Le Mercure de France publie un très bel article de M. R. Brice, qui raconte de façon émouvante un épisode de la manoeuvre faite au camp de Mailly, par la divison de fer, vingt jours avant la guerre. Les généraux Balfourier et Foch venaient de faire la critique de la manœuvre quand le général de Castelnau prit la parole. S'adressant au colonel de Cissey, il lui demanda d'une voix grave « Où vouliez-vous mourir, colonel ? »

Le colonel de Cissey esquissa un sourire et fit, de la main, un geste évasif. Il estimait que cette interpellation était une brimade. Il préférait n'y pas répondre. La plupart des assistants manifestaient, comme lui, un étonnement ironique La voix reprit, d'un ton impérieux qui retentit encore à mes oreilles

Colonel, où vouliez-vous mourir ?

Le colonel ne souriait plus. Il comprit qu'il ne pouvait se soustraire à la question importune, et il balbutia

Mais. je ne sais pas. Je ne voulais pas mourir.

Se croisant lentement les bras sur la poitrine, le général de Castelnau toisa du regard celui qui venait do faire cette pitoyable réponse. Pour apprécier la mimique, il eût fallu voir les deux interlocuteurs en présence la petite taille du général semblait défier la longue stature du colonel, tel un pygméo affrontarit un géant.

Comment ? vous ne savez pas ? s'écria le général. Vous ne savez pas que, pour un soldat, il y a- un moment où il ne lui reste plus qu'à mourir ?. Sa voix s'adoucissait. Elle avait le timbre attristé des reproches affectueux d'un père à son enfant.

Un nuage passa sur l'assemblée. Ces officiers n'étaient pas accoutumés à pareille évocation de la mort à propos d'une critique de manœuvre. Elle leur causait la même impression de malaise que la présence d'un intrus dans une réunion d'amis.

Le général de Castelnau s'en a.perçut. Il tint à s'expliquer sur ce propos que beaucoup de sea au» diteurs voulaient considérer comme une boutade Et, s'adressant à tous, il dit

Vous vous étonnez, messieurs, de la question que je viens de poser au colonel de Cissey. Vous» vous êtes préparés â conduire de savantes, opéra..tions de guerre mais vous êtes-vous jamais décidés à mourir ? Il le faut cependant. C'est Vessen-' tiel de notrc attétier, L'honneur militaire n'est pas' l'honneur mondain. 11 ne se satisfait pas au pre->

vers ses douze ans, elle n'y avait pas trop souf-:j fert de sa réclusion. A sa facilité d'intelligence s'étaient unis ce goût, cette passion d'appren-j dre, cette émulation avec les garçons qui se sont emparés de beaucoup de jeunes filles, depuis quelques années. Tout ce qui était littérature et histoire dans le programme avait exercé sur elle un attrait particulier. Et, à dix-huit ans, elle avait achevé de passer sans peine son batcalauréat.

Ses apparitions dominicales à la maison paternelle avaient été assurément pour Huguette dés journées heureuses. M. Guérin, de plus en plus fier de la voir embellir en grandissant, ne lui avait ménagé aucun des divertissements de Paris que l'on peut permettre à une jeune fille de bonne bourgeoisie. Mais elle n'avait eu d'intimité un peu prolongée avec lui que durant les vacances. Le mois d'août s'était passé, nécessairement, chaque année, rue Vineuse, parce que son père, n'ayant qu'un mois de congé, la prenait en septembre et le consacrait à hv chasse. Il allait s'adonner cette passion dans son domaine do La Feuillée, sur le territoire d'Audun-le-Chesnoîs, dans les Ardennes. Ferdinand Guérin avait là son bien de famille, une ferme d'environ cent cinquante hectares, exploitée par Antoine Matheron, moyennant un loyer de trois mille deux cents francs

Ce devait être toute la. dot de Huguette. Certes, c'était de quoi faire un gentil mariage. Mais de là a faire le mariage qu'elle avait fait!

Félicien PASCAL*

(A suivre.]

Nous rappelons il nos abonnés que toute demande de changement d'adresse doit être accompagnée de 60 centimes en lirnbres-poste, pour. frais de réimpression


mier sang. Le devoir qu'il nous impose n'a qu'une limite, la dernière de toutes, celle après laquelle nous ne pouvons plus que ranimer les âmes par Je souvenir de notre exemple, celle où notre 'intelligence, notre volonté, notre énergie, notre courage sont anéantis cette limite-là, c'est la mort. Décidément, il n'est pas folâtre, le grand chef, ¡murmura un artilleur, mon voisin.

Le général continuait

La retraite peut parfois être une manœuvre qui permet de ressaisir et regrouper ses fprces en vue d'un nouveau combat. Elle ne doit jamais être 'une fuite. Dans toute action malheureuse, il y a 'une ligne qu'il n'est pas permis de dépasser, sous 'peine d'être indignes de notre sang français, indignes de notre rôle de soldats, indignes de la confiance que Ja patrie a placée en nous. Derrière elle est le gouffre où sombrerait notre honneur. Cette limite d'extrême résistance, messieurs, c'est l'endroit où l'on se fait tuer. On peut mourir n'im,-parte où. On ne se, fait tuer que là. Le choix de cette position est d'une importance capitale, car elle constitue la capitale de chaque bataille. Tout ,1e système des opérations dépend de sa solidité. 'Pour la déterminer, il est indispensable de connaître parfaitement le terrain sur lequel on est engagé et Jes moyens dont on dispose. C'est par de 'telles décisions que se révèlent la science et la va- leur des chefs. Voyez, messieurs, quel sentiment de fierté on doit éprouver lorsqu'on se sait capable de prononcer ces mots Quoi qu'il adyienne, je resterai là »

Deux mois plus tard, presque jour pour jour, sur ce même terrain de Mailly-le-Camp où avaient (retenti les mâles paroles du général de Castelnau, 'la résistance de nos troupes brisait l'élan de l'injyasion allemande. fra,

Vers le même temps, une balle de shrapnell frapipait au cœufr !e colonel de Cissey qui défendait ^victorieusement une des positions du Couronné de Nancv.

Eiait-te une simple coïncidence, ou devons-nous croire à une merveilleuse propnétie ?

LES JOURNAUX ÉTRANGERS

La réponse des alliés

Le Times écrit dans son éditorial i La réponse des alliés aux illusoires propositions de paix de l'Allemagne et de ses alliés dit tout ce qu'il était nécessaire de dire, et elle le dit avec la ^décision et la force nécessaires. Si elle est moins \Concise qu'on aurait pu'le désirer, le fait s'explique .facilement par les conditions dans lesquelles elle >a dû nécessairement être rédigée.

Le Daily Chroniiïe dit, de son côté Même s'il est difficile taux alliés d'imposer leurs (Conditions à l'Allemagne, même'si cela implique de nouveaux sacrifices, les alliés doivent comprendre qu'ils remplissent ainsi ;leur tlcvoiyenvers la ^postérité. Quant au peuple allemand, il comprendra qu'il ne peut pas éviter les conséquences d'une longue complicité avec ses dirigeants.

C'est pourquoi nous voyons avec satisfaction, la note des alliés parler des sanctions nécessaires. Pour que les relations internationales basées sur 'des traités puissent être rétablies, il faut avant tout j-que Je respect des engagements internationaux .'soit rétabli.

'D'autre part, le Daily îclegraph reçoit de j New- York cette intéressante dépêche

La réponse que les puissances de l'Entente viennent de faire aux empires coalisés éclaire l'atmosphère empoisonnée créée par les gaz nocifs de la diplomatie allemande dans le but de déterminer eux Etats-Unis une opinion publique favorable aux pourparlers de paix allemands. La solidarité des alliés dans leur résolution porte un, coup sérieux aux journaux germanophiles américains et en pariiculier au New l'or/ American.

Il n'est pas douteux que cette réponse fortifiera aux Etats-Unis la conviction que la défaite allemande est prochaine elle fera' disparaître la crainte que la diplomatie allemande est tellement habile qu'eue ne puisse être égalée par les hommes .d'Etat allies.

Les Germano-Américains de New- York, de Boston et de, Chicago sont, aujourd'hui, plus déprimés ¡qu'Ils l'ont été depuis longtemps.

¡Les commentaires de la presse américaine of ifrent, au ïeste, le plus vif intérêt. D'après un 1 télégramme de New-York Press, la '-conviction s'accroît que les propositions de paix de l'Allemagne sont la conséquence de la situation économique du pays, devenue critique. Le New-York World dit

Il y a une grande différence entre la situation militaire de l'Allemagne et sa situation économique. Le peuple allemand est las de la guerre en maints endroits, il est démoralisé par les privalions et les pertes. En Autriche, il y a du mécontentement au sujet des exigences allemandes. La présence d'un officier allemand dans chaque régiment a augmenté ce sentiment. Pendant la campagne de Roumanie, les Allemands ne purent se servir des régiments bohémiens et fuirent obligés de les transférer sur le front italien.

Ces commentaires prennent de l'importance du fait que le World est l'organe gouvernemental.

Le New-York Times déclare dans son éditoirial

Il est très significatif que l'Allemagne est passée rapidement d'un dédain profond de la paix à un sentiment qui 'la fait s'accrocher désespérément à une promesse de paix au moyen d'une suggestion des neutres. Les Allemands ont abandonné l'espoir de la victoire maintenant ils cherchent la paix, ¡dans la crainte de calamités plus grandes qu'un jdésastre militaire.

L'éditorial affirme, en outre, que l'Allemagne serait disposée à accorder des réparations aux alliés et des garanties de sécurité, ceci étant la )seule chance qui lui resterait actuellement. • L'éditorial du New-York World avertit l'Allemagne que si la cruauté de la guerre sousmarine oblige l'Amérique à entrer en guerre aux côtés des alliés, comme les Etats-Unis sont la nation la plus riche, la guerre sera rapidement terminée.

i II ne serait même pas nécessaire que Amé;.Tique mobi'isât un seul de ses soldats avant .d'avoir utilisé ses énormes ressources éoono'aniques.

Le journal ajoute Ce que l'Allemagne a perdu en rénovant la 'guerre sous-marine apparaîtra pleinement aux junkers en mai.

Du Journal de Genève ̃

On comprend parfaitement l'intention des alliés d'affirmer une fois de plus la justice de leur cause. Ils refusent nettement d'ouvrir des pourparlers de paix, et font allusion, en termes généraux, à leurs ,buts de guerre. On peut prévoir déjà par là le sens ,de leur réponse à M. Wilson, qui ne sera remise ':que plus tard.

Ce qu'il y a de plus important dans la note des alliés, c'est qu'elle est commune auxdits Etats engagés dans la guerre et que M. Briand l'a remise au nom de tous. Il faut voir dans cette procédure le symptôme et le symbole de l'unité complète des '{Alliés..

Du Genevois:

La guerre va reprendre du côté de l'Allemagne rans « ménagement

j C'est-à-dire sans respect d'aucune sorte.

Plus de droit des gens plus de droit des peuples.

Ce qui pouvait encore en subsister pour elle ce n'était pas Beaucoup est sur le point de disparaître.

Nous sommes prévenus « Tournant dangereux », nous avise le touring-club européen espérons que nous savons lire, même lorsque nous som•mes emportés en vitesse.

• De la Tribuna

La note des gouvernements alliés est brève, Maire, précise. Il faut espérer que l'intermède des notes est fini la grande guerre qui trouble l'Eu,. trope depuis presque trois ans ne peut pas se clôturer par des raisons sentimentales. Les Allej-monds ont soif d'or et de sanb et pas de rosée kl'ambroisie.

De Vlâea Nazionale

r. Les gouvernements des peuples alliés ont accompli un acte liistoriqne et décisif leur sort et celui de l'ennemi, de l'Europe et du monde, les buts vitaux et concrets de la guerre qui est la vie et de la victoire qui est la consécration des raisons de la vie, seront automatiquement déterminés et réalisés par la guerre et par la victoire en dehors des vieilles idéologies inanimées. Du Giornale d'Italia

La note des alliés montre la solidarité intime des puissances de l'Entente et proclame devant le monde civilisé les hautes fins de justice et de liberté pour lesquelles ces puissances prirent les armes. L'opinion publique dans les pays qui combattent contre le bloc allemand trouvera dans la note* un nouvel appui moral pour poursuivre la lutte. La note est un document heureux qui coupe court à l'insidieuse manœuvre allemands-et qui purifie l'atmosphère des gaz asphyxiants par lesquels l'Allemagne et ses satellites ont tenté leur offensive diplomatique.

De la Epoca (de Madrid)

Nous approuvons la fermeté des alliés auxquels nous unissent la race, le voisinage et des raisons économiques.

Nbus%interviendron3 quand la paix sera viable jet que l'opportunité die l'heure) nous le conseillera.

La réponse espagnole

De El Libéral Il faut louer hautement le gouvernement espagnol en tout état de cause, on doit applaudir à ce geste enoore timide pourtant, mais qui .sera accueilli avec reconnaissance par les alliés, ceux-ci ayant déclaré que la paix demandée actuellement ne serait qu'une paix allemande. Le fait-capital est ue l'Espagne refuse de se ranger aux côtés de ceux qui cherchent à tout prix le moyen d'épargner à l'Allemagne le châtiment qui l'attend. De la Correspond en cia

La réponse a été accueillie avec une vive satisfaction dans les cercles politiques.

Il est inutile d'insister sur ce fait que si cette réponse donne satisfaction à la majorité de l'opinion espagnole, favorable à la cause des alliés dans son ensemble, par contre, parmi l'élément germanophile, le gouvernement-espagnol est, l'objet des plus violentes critiques.. De El Impartial La réponse du gouvernement mérite tous les éloges. La note du Président était prématurée et inopportune, d'abord parce que les alliés avaient déjà répondu négativement aux propositions allemandes, ensuite parce que la situation actuelle des belligérants n'impose pas la paix- Les plus grandes qualités de la réponse espagnole sont sa clarté et sa brièveté, Le refus de l'Espagne est un acte de particulière importance. Le gouvernement de' Madrid a cômpris que la destruction d'une partie de sa flotte marchande placera l'Espagne en état d'infériorité pour reprendre son commerce, et qu'en accueillant les suggestions des neutres il aurait favorisé les manœuvres allemandes dirigées contre l'Entente. Le destin de l'Allemagne

Le docteur Dietrich Schaeffer, professeur de l'Université de Berlin, l'un des chefs les plus turbulents du parti pangermaniste, écrit dans les Leipziger Néueste Nachrickten du 30 Nos ennemis ont constaté que l'Allemagne na peut être vaincue par les armes, aussi espèrent-ils anéantir sa. vie économique et lui ravir à jamais toute indépendance. Il est impossible de nier que ce destin est plus réalisable que notre anéantissement militaire. Déjà notre industrie de paix ctyôme, notre exportation est à peu près supprimée. Quelle que soit l'issue de la guerre, il ne sera pas possible de les remettre à flot.

L'Angleterre prend contre notre exportation future des mesures préventives dont les plus pptimistes même redoutent les conséquences. Dans l'hypothèse la plus favorable, il nous. faudra des années pour guérir les blessures économiques sans même espérer rétablir la prospérité d'avantfruerre. Nous serons écrasés sous te fardeau des emprunts de guerre, des indemnités des victimes de la guerre.qui se chiffrent par millions, des dépenses civiles et militaires indispensables au rétablissement du fonctionnement normal de -l'Etat. Au début de la guerre, notre ministre des finances espérait faire porter à l'ennemi le poids financier'de la guerre cette confiance a complètement disparu sous la sagesse de Scheidomanu, qui prévaut aujourd'hui dans la formule « à chacun ses dettes Mais ce fardeau sera moins lourd pour nos ennemie que pour nous, surtout pour l'Angleterre et la Russie leurs immenses empires sont susceptibles d'un développement inimité nous succomberons à l'épanouissement naturel de leur force intérieure, si la guerre ne nous rapporte pas la sûre disposition d'un domaine économique considérablement accru.

Chaque décade déplace encore la proportion il. notre désavantage, et nous savons à quel point la haine qu'on nous a vouée poussera à l'exploitation de notre infériorité.

L'impuissance de l'Allemagne

à remporter la victoire

Curieux aveu de la Gazette de Francfort La décision définitive de la guerre, écrit l'historien Frédéric Meinecke, n'est pas encore intervenue. Des' surprises sont toujours possibles qui pourraient cha.nger l'aspect de la situation. Puis Meinecke écrit comment la guerre s'est déroulée jusqu'ici. Il avoue qu'au commencement des hostilités le but de l'état-major allemand était d'engager de grandes batailles avec les armées ennemies pour les anéantir. Sou premier but était d'attaquer la France pour la contraindre à faire une paix séparée. Ce programme, brillamment commencé, échoua devant les portes de Paris, à la bataille d3 la Marne. L'état-major allemand renonça alors à son premier programme et se résigna à la guerre de tranchées et d'usure.

Meinecke est convaincu qu'une décision complète ne peut plus intervenir maintenant, La les sacrifices exigés par la continuation de la guerre ne correspondraient plus aux résultats militaires éventuels. Il serait donc plus intelligent et plus prudent de- renoncer au programme d'anéantissement et de chercher un accord raisonnable.

NOS INFO RMATIONS LA TEMPERATURE

Température prise sur la terrasse du Casino de Monte-Carlo, à midi 25°. Temps beau. h» Petites Informations Le « Drapeau

A partir du 1er janvier, le Drapeau devient hebdomadaire l'organe de la Ligue des patriotes paraîtra tous les samedis.

♦ Hôtels Recommandés PARIS

II ATI? i du PALAIS D'ORSAY (Gare du H" 1 LL quai d'Orsay). Cuisine réputée. STATIONS CLIMATERIQUES

fD t MAKIY SAVOY PALACE. Appar*avec ilHAiUvlilAsaUe de bains. Situation ensoleillée STATIONS HIVERNALES

DE PARIS Réputation mondiale ERNET-les-BAINS. Station hivernale-sédative l(Pyr.-O.) Ni vent, ni humidité. Eaux sulfureuses STATIONS THERMALES

Ouvertdepuis le 1" octobre HOTEL

DE L'ÉTABLISSEMENT THERMAL

DEPARTEMENTS

universelle. –M. Grosseuvre, propriétaire.

DANS LES THEATRES Matinées d'aujourd'hui A l'Odéon, à 1 h. 8/4,. Esther (avec la musique de J.-B. Moreau, et chœurs de l'orchestre de l'Association des concerts Monteux sous la direction de M. Armand Ferté) et Les Femmes savaiUcs. Au ïrianon-Lyrigue, à 2 h. 1/4, François les Bas blcûs. Au théâtre Sarali-Bernhardt, à 2 h. 1/4 au théâtre Réjane, à 1 h. 3/4 à la Renaissance, à 2 h. 1/2 au Châtelet, à 2 heures au Nouvel-Ambigu, à' 2 h. 1/2 à l'Apollo, à 2 heures à fla. Scala, à 2 h. 1/4 au théâtre Caumartin, à 2 h. 1/2 à l'Olympia, à 2 h. 1/2 au Casino de Paris, à 2 h. à Ba-Ta-Clan, à 2 h. 1/2 au Nouveau-Cirque, à 2 heu- res au cirque Médrano, à 2 h. 1/2 mêmes spectacleaquelesoir. ̃̃ Cinémas au Vaudeville; à 2 h. 1/2 GaumontPalaco, à 2 h. 20 Pathé-Palace, Aùbert-Pàlace, Omnia-Pathé, Electric-Palace, Tivoli-Cinéma, Cinéma-Palace, Cinéma Max Linder, Le Colisée, à 2 h. 1/2 mêmes spectacles que le soir.

L'Association des directeurs des théâtres de Paria nous prie d'informer les intéressés que la taxe nouvelle sur le prix des places ne sera appliquée. eue dans quelques jours, et que, dans l'évaluation de cete taxe, le prix des places devra être compté déduction faite du droit des pauvres. Mlle Mireille Berthon, qui obtint l'été dernier le premier prix aux concours du Conservatoire, fera'

Cb. Demailly

ses débuts, à l'Opéra, dimanche prochain, dans le rôle de Thaïs.

Mite Jeanne Dumas, dont le début fut salué par d'unanimes témoignages d'admiration, dansera pour la. seconde fois le ballet de Patrie à la soirée de samedi.

II y a eu, samedi dernier, à l'Opéra, examen des classes de danse, sous la présidence de M. Jacques Rouché.

Les spectacles annoncés à l'Opéra, pour cette première semaine de l'année 1917, sont Sanison et Daliïa, Pairie et Thaïs, oeuvres qui non seulement ont connu les plus hautes faveurs du public, mais qui demeurent l'expression toujours .appréciée d'un art contemporain, représenté par Massenet, SaintSaën*v Paladillie. ̃

La, Comédie-Frajnçaise donnera fce s'oir à ses abonnés Le Père' hebonriard, ia belle pièce, de M. Jean Aicard, où le doyen M.Silvain a obtenu un succès retentissant. Aux abonnés dés matinées du jeudi, la Comédie offrira ̃ après-demain Athalie, avec choaurs et orchestre. Le chef-d'œuvre de Racine, dont la mise en scène et l'interprétation ont été unanimement loués par la presse, sera .ueconv pagné sur l'affiche par Les Nouveaux Pauvres, l'acte émouvant de M." Fohson, avec M. de Féraudy dans le rôle prkicipul. Dimanche -prochain,' à la Sorbonne, 'treizième matinée nationale, avec le concours de Mlle Lucienne Bréval, Mlle Ketty Lapeyrette, Mlle Alice Damnas, M. Léon Laffitte, de l'Opéra Aille Mar- celle Géniat,-M. Louis de La Cruz, M. Louis Diémer, M. Gustave Doret, compositeur, et l'orchestre de la Société des concerts du Conservaitoire, sous la direction de M. André Messager. Au programme Prologue et scène du premier acte de Loys, drame lyrique de Gustave Doret (première audition à Paris) Ouverture de Phèdre (Masssnet) Rapsodie norvégienne (E. Lalo) Rapsodie d'Auvergne (Saint-Saëhs) Jean Chouan (Victor Hugo). Allocution du colonel Feyler, de l'armée suisse. On. a distribué aux conseillers municipaux un rapport de M. Deville, président de la quatrième commission, sur « les propositions relatives à la Gaîté Le rapporteur, laissant de côté les incidents qui se, sont produits dans ces derniers temps et ont abouti à la nomination d'un séquestre, dit que deux questions, qui se tiennent, se posent tout d'abord le théâtre de :la Gaîté doit-il être un théâtre lyrique ? le théâtre de la. Gaîté doit-il avoir le caractère principal de théâtre lyrique populaire? À ces deux questions, M. Deville répond par l'affirmativ e.

Le 'rapporteur, après une longue étude, fait au conseil un certain nombre de propositions, dont nous -détachons les principales

Le théâtre municipal de la Gaîté est consacré à la musique, et doit conserver le caractère principal do théâtre populaire

2° Les œuvres montées devront être exclusivement de compositeurs et librettifitesframçaJs- w 3° Les tarifs seront établis de telle façon qu'ils commencent au maximum à 1 franc pour au moins 4€0 places et s'élèvent à 6 francs en dehors du droit dea pauvres et des taxes diverses existant on pouvant exister

.4° Le directeur davra constituer une troupe parmanente, et au moins 40 musiciens d'orchestre et 40 choristes

5. Tous les artistes, pour les repré6entations imposées, devront être Français

6° Toute opération avec des miasrchands de billets, toute concession d'avance d'un certain nombre de places à la même personne, toute concession de billets à tarif réduit ou billets à droit sont expresément interdites

7° La Ville se réserve le droit de créer au théâtre une section du Conservatoire municipal, comprenant notamment des classes de chant, de déclamation, mise en scène, décoration, danse.

Le cahier des, charges étant établi sur ces bases, le choix du concessionnaire sera fait à la suite d'un concours entre les candidats, qui devront être Français, exercer ou avoir exercé les professions de compositeurs de musique, ou librettistes, ou directeurs de théâtres lyriques, ou artistes du chant (les candidatures sont déjà très nombreuses). Le cahier des charges devra être établi avant le 1'" mars 1917, de façon que le concours puisse être effectivement ouvert à partir de cette date.- (Le bail Isola-Charbonnel expire le 6 janvier 1918.) Le jury du concours comprendra cles représentant. du Conseil municipal, de l'Institut, de la Société des auteurs, les présidents des associations des artistes et des directeurs de théâtre. les directeurs des affaires, munwL-pales, de l'enseignement, ds beaux-arts, l'inspecteur principal du chant, Miette, la jolie comédie de M. Dario Nicodémi, avec Lucien Guitry et Mlle Jeanne.'Desclos,, sera jouée tous les soirs'de cette semaine, au'théàtre de-, la Gaîté, vendredi excepté, mais il y aura, une matinée supplémentaire après-demain jeudi.

Le Gymnase remet à jeudi dans l'après-midi la répétition de La Veilde d'armes, la nouvelle pièce en cinq actes de MM. Claude Farrère et Lucien Népotv. La première représentation aura lieu le lendemain vendredi 5. janvier, et la première matinée le dimanche. 7. Le service de seconde ne sera reçu quia dimanche en soirée.

Lo théâtre Sarah-Bexnhardt reprend aujourd'hui, en matinée, L'Aiglon (Mlle Mary Marquet le duc de Reiclistadt M. Romuald Joubé Flambeau, etc.). Ce soir, et tous les soirs, même spectacle, ainsi que le dimanche 7 janvier, en matinée. Aujourd'hui, au théâtre Réjane, en matinée et en soirée, le triomphant Oiseau bleu, avec la belle distribution à la tète de laquelle on peut citer Georgette Leblanc, Séverin-Mars, Delphin, etc., Tous les soirs, aux Bouffes-Parisiens, Jean de La Fontaine, comédie nouvelle de M. Sacha Guitry, interprétée par M. Sacha Guitry et Mme Charlotte Lysès, Mlles Neldy Cormon, Simone Frévalles, Madeleine Barjac, DegaraL MM. Gildès, de Garcin, et Mlle Yvonne Printemps.

La Renaissance donne aujourd'hui nne matinée de son grand succès, La Guerre et l'Amour, avec Cora Laparcerie en tête d'une excellente distribution, • ̃: '••̃ ? L'Athénée continue à jouer tous les soirs, et les dimanches et les jeudis en matinées, devant des salles combles, le ne trompe pas mon mari, la délicieuse- comédie de M. Georges Feydeau, avec la belle distribution, qui comprend en,, tête- l«s irtmsj de Oassive et de Rozenberg. Voici la-liste des principaux clous de Bis au théâtre Michel à 9 h. 10, les Cireurs new style (Lérie, Smile, D. Grey) à 9 h. 30, la Marraine ravitaillée (Gaby Morlay) à 9 h. 45, Duque et Gaby, dwns leurs dernières créations à 10 heures, Paraachot dictateur (Vilbert, Marthe Lenclud, Paulette Franck, Lambert. Lyssac, etc.) à 10 h. 15, le Général Dourakine (Vilbert, petite Ronsel) à 10 h. 30, le Chef de gare (Vilbert, Gaby Morlay) à 10 h. 45, les Eclaiireuses (Marthe Lendud, Gaby Morlay, Paulette Franck, Lanibert, D. Grey).

Au théâtre Caumartin, aujourd'hui, matinée supplémentaire a.vec la revue Very well (Nina Myral, Libeau, Maud Loty, Germaâne Andrey, et Lucette Darbelle). ̃ Aux Folies-Bergère, tous les soirs, l'excellent programme de music-hall avec lequel on refusa plus de quatre cents personnes- au cours des deux journées de fête. Spectacle sans précédent.

A l'Olympia, aujourd'hui, en matinée (fauteuils, franc) et en soirée (1, 2, 3 fr.), le beau spectacle qui triompha: au cours des fêtes du jour de l'An. Tous les jours, au Casino de Paris, en matinée et en soirée. Mistinguett dans les Gosses à Poulbot. Dix attractions nouvelles.

La formidable succès, de. Lçl Revue anticajardiste fait aîfluer à Ba-Ta-Clan une foule de spectateurs qui s« voient souvent refuser des places par exemplie, à.la matinée et à la soir4e.d'hier: lundi 1er janvier, plus de trois cents personnes n'ont pu entrer. C'est pour éviter le retour d'un semblable état de choses que la direction de Ba-Ta-Clan nous prie d'informer le puiblic qu'on peut retenir ses places soit par téléphone, soit au bureau de location, à partir de 10 h. 1/2 du matin. Aujourd'hui, matinée.

̃ Aujourd'hui mardi et demain mercredi, au Gaumont-Palace, en matinées populaires, à 2 h. 20 Mlle Cyclone Le Noël du poilu, avec chant et récitatif (tarif réduit 0 fr. 30 à 1 fr.).

Au Nouveau-Cirque,' aujourd'hui mardi, matinée et soirée avec l'immense succès Claudius à Paris, fantaisie bouffe.

Matinée et soirée également au cirque Médrano. Au Perchoir, 43, faubourg Montmartre (Bergère 37-82), le fauteuil 3 fr. 50. C'est à 9 h. 15 que Saint-Granier se moque du roi Constantin à 9 h. 30, que Jean Bastia magnifie « le calme splendide du pays » à 9 h. 45, que Martini chante sou fameux fabliau, Le Kronprinz et le petit Frânçais mat élevé.

A la suite de la représentation d'avant-hier dimanche, les directeurs de théâtres et spectacles se sont réunis, -rue de l'Echiquier, pour décider de leur attitude devant la situation créée parles taxes nouvelles.

D'un commun accord avec les délégations puvriè-

la

Convalescence

Augmente la

Forée de Vivre

res, la .réunion qui devait avoir lieu aujourd'hui est remise au 10 janvier,.

Musée Grévin. En Serbie le roi Pierre et l'héroïque exode Gerbéviller le général Dubail en Alsace Albert I" à Anvers la cathédrale de Reims en flammes. Palais des Mirages. Cinéma. Cabinet fantastique. Dimanche prochain, salle Gaveau, douzième concert Colonne-Lamoureux, avec le concours de M. Charles Herman. Le programme, consacré exclusivement' à l'Ecole française, comprendra Ouverture de Benvenuto Cellini de Berlioz La hler, poème symphoniqne (première audition), de Dulaurens Concerto russe, pour piano et orchestre, de Lalo, interprété par M. Charles Herman La Procession nocturne, de Ii. Rabaud Symphonie en Ht mineur, avec orgue, de Saint-Saëns (à l'orgue :.M. Gabriel Pierné). Le concert sera dirigé par M.' Camille Chevillard,

RENSEIGNEMENTS UTILES DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES

des abonnés du a Gaulois •

Mmes Baudry, à Saint-Jean-d'Angély,:

J. Cachet, au Havre.

V. Fleurent, à Aroachon.

Th. Lagrange, à Monte-Carlo.

V. Payère, a Nice.

1\11\1. le comte E. de Moustier, au château de la: Chapelle.

J. Orfeil, à Monte-Carlo.

L. Raymond, à Bordeaux..

RENTRËES A PARIS

Mmes Georges Gayraud. Baronne du Limbert. Comtesse Henri de Mun.

M. de Saint-Blancard.

PROGRAMME DES SPECTACLES MARDI 2 JANVIER 1917

THEATRES

OPERA. Relâche.

COMEDIE-FRANÇAISE (8 h.'1/2). Le Père Le.bonnard.

Relâche,

(DDËON(7 h, 1/4). La Jeunesse des mousqueGAITE (8 Il. l./g). Miette.

VARIETES (8 h. Moune.

PORTE-SAINT-MARTIN (8 h.). L'Amazone. THEATRE SARAH-BERNHARDT (8 h.). L'AiTHEATRE REJANE (7 h. 3/4). L'Oiseau bleu. PÂLAIS~ROYALl8~F.T/2). Madame et son Tilleul:

BOUFFES-PARISIENS (8 h. jean de La. Fontaine.

RENAISSANCE (8 h.). La Guerre et l'Amour. ATHENEE (8 h. 1/4). Je ne trompe pas mon mari. CHATËLET (8 h.). Dick, roi des chiens policiers. THEATRE ANTOINE (8 h. 1/2). -Le Crime de Syfvestre Bonnard.

NOUVEL-AMBIGU (8 h. 1/2). La Roussotte. THEATRE DES CAPUCINES (8 h. 1/2). Crème de Menthe. Allo! La Clef, Aux Chandelles THEATRE MICHEL (8 h. 3/4). Bis

THEATRE EDOUARD-VII (8 h. 3/4). AU right SCALA h.). La Dame de chez Maxim' s. TrIÂNON-LYRIQUÊ (8 h.). LÔMascotte. THEATRE CAUMAR'ïIN (8 h. 1/2). Very well revue.

APOLLO (8 h.). Les Maris de Ginette.

THEATRË^ÇLÛNY (8 h. 1/4). Le~CÔ~ntrôleuv des Wagons-Lits.

DEJAZET (8 Il. 1/4). La Classe 36 Poilus. d Déjazet.

LE PERCHOIR, 43, fg Montmartre (8 h. 3/4). Martini, Fabris, Clermont, Mauricet, Maud Ciipsy, Saint-Granier et J. Bastia (faut. 3 fr. 50). SPECTACLES DIVERS

FOLIES-BERGERE (8 h. 1/2). La Demoiselle du Far West (sketch) The Good Luck girl dix vedettes et attractions.

OLYMPIA. Tous les jours, en matinée à 2 h. 1/2, et en soirée à 8 h. quinze vedettes et attractions. Eldid. Le Plombier.

CASINO DE PARIS. Tous les jours, matinée à 2 h. 1/2 en soirée, à 8 h. 1/2, dix vedettes et attractions, et La Revue de Mistinguett.

CIGALE (8 h. La Revue des poules. GA1TE-ROCHECI-IOUART (8 h. Le Million de Niniche.

BA-TA-CLÀN (8 h. 1/2). Revue anticafardiste. NOUVEAU=CIRQUE (8 h.). Claudius à Paris. CIRQUE MEDRANO (8 h. 1/4). Spectacles divers.

CINEMAS

VAUDEVILLE. En matinée à 2 h. 1/2, et le soir, 8 h. li2, Chrislus, avec orchestre et grand orGAÛMONT-PALACE (8 h. 1/4). Mlle Cyclone Le Noël du Poilu, avec chant et récitatif. Location, i, rue Forest, de 11 à 5 h. Tél. Marcadet 16-73. A 2 h. 20, en matinée populaire Mlle Cyclone, Le Noël dit Poilu. Prix réduits 0 fr. 30 à 1 fr. PATHE-PALAGE (32, boulevard des Italiens, 6, rue du Helder). Patrie Une Partie de pêche Amouiï! Amour! (8° épisode du Masque aux dents blanches),, etc.

AUBERT-PALACE (boulevard des Italiens), de ,2Jj. h.f Mademoiselle Cyclone Chasse d 'tfi'omme (fi" épisode du Cercle rouge) Harry Caux fume, etc. OAIN1A-PATHE (boulevard Montmartre), matinée et soirée. -Patrie Huitième épisode du il! asque aux dents blanches Vues de guerre hne Par- tie de pêche, etc. ËXeCTRÏC^PALACE (5, boulevard des Italiens). Séances permanentes, de 2 h. 1/2 à 11 h. Sous les Phares Le Sous-Marin pirate Victoire de Verdun L'Artiste méconnue, etc.

TIVOLI-CINEMA (rue de la Douane)' Matinées (à partir de 2 h. 1/2) et soirées. Patrie Amour! Amour Le Tarn et ses gorges; Une Partie de pèche, etc.

CINEMA-PALACE (boulevard Bonne-Nouvelle). De 2 h. 1/2 à 11 heures, matinée et soirée. Les Deux Chemins La Victoire de Verdun du 15 décembre.

CINEMA MAX-LINDER (24, boulevard Poissonnière). Tous les jours, de 2 heures à 11 heures. Ld Vie conjugate; Le Tarn et ses gorges, etc. LE COLISEE (38 et 40, avenue des Champs-Elysées). Tous les soirs, à 8 h. cinéma. Ma- tinée, jeudis, dimanches et fêtes. Dans les Régions polaires ¡ Tommies et La Yie conjugale, et£,;

Nicolet

Profitez de la hausse actuelle. Avance d'argent gratuit pour degager du Mont-de-Pi té.

VÉRITABLE REOEDE de la FAMILLE

PASTILLES

sont indispensables à l'ENFANT qui part pour l'école

au VIEILLARD qui sort prendre l'air, aux GRANDES PERSONNES qui se rendent à leurs occupations

pour PRÉSERVER

LEURS ORGANES RESPIRATOIRES ou pour SOIGNER

les Rhumes, Maux de Gorge, Laryngites, Bronchites, Grippe, Influenza, Asthme, Emphysème, etc., etc.

MAIS IL FAUT AVOIR BIEN SOIN de n'employer que

LES

PASTILLES VERITABLES

vendues seulement

en BOITES ae 1,50 portant le nom

MERCIER FRÈRES 1 Toujours les j plus élégants Mobiliers

LE RETOUR d'AGE j Tontes les femmes connaissent les dangers qui lea menacent à ¡'époque du RETOUR D'AGJB. Les symptômes

sonc oien connus.

C'est d'abord une sensa- tion d'étouffement ot de suffocation qui étreint la gorge, des bouffées de chaleur qui montent au visage pour faire place a une sueur froide sur tout le corps. Le ventre devient douloureux, les règles se renouvellent irrégulières ou trop abondantes et

Bientôt ta femme la plus robuste se trouve affaiblie et exposée aux pires dangers. C'est alors qu'il faut, sans plus tarder, faire une cure avec la

JOUVENCEurJUbéSOUKY Nous ne cesserons de répéter que tonte femme qui atteint l'âge de ans, même celle qui n'éprouve nucun malaise, doit a des intervalles réguliers, faire usage de la JOUVENCE do l'Abbé SOURY si elle veut éviter l'afflux subit du sang au cerveau,la Congestion,l'a ttaque d'apoplexie, la rupture d'anévrisme. etc.

Qu'elle n'ooblie pas que la sang qui n'a plus son cours habituel se portera de préférence aux parties les plus faibles et y développera les maladies les plus pénibles: Tumeurs, Fibromes, Neurasthénie, Ceacem, .Phlébite, Hémorragies, etc., tandis qu'en employant la JOUVENCE de l'Abbé SOURY, la Femme évitera toutes les infirmités qui la menacent.

Le flacon 4fr.. dans toutes Pharmacies; 4fr.eo franco. Expédition franco gare, par 3 flacons. contre mandat-poste de 22 francs adressé a la Pharmacie M&g. DUJffiONTïEH, à Rouen. (Notice contenant renseignements gratis). 293

puïme t>a Tous les abonnés du Il GAULOIS ont droit gracieusement à deux Photographies cartes-album (deux poses) ou à une grande Photographie Portrait d'art de la. Photo- < graphie. WALÉRY 9bist RUE DE LONDRES, Les abonnés n'auront qu'à réclamer un BON aux guichets du

PILULES FOSTER sans rivales pour: mal de dos, affections des reins, vessie, voies urinaires et maladies résultantes; rhumatisme, hydropisie, etc.

DAXS TOUTES LES PHARMACIES ET PAR POSTE li. BINACpharm., 25, r. St-Ferdinand, Paris. 3 fr. 50 la boîte; 6 pour 19 fr.

TOUM, RIDÉES GOMENOL en

PATES SIROP CAPSULES Frr 1.25 Fr.2.25 Fr. 3. » Dans toutes les bonnes pharmacies

at avec Ofr.25 ep sus 17. rue Ambrolse-Tûoinas. Parla

Grandes "Pépinières Ou près Paris Spécialité d'Arbres Fruitiers formés, transplantés sous toutes formes; (conifères en petits et grands spécimens Rosiers tiges et nains Arbres et Arbustes d'Ornement en tous genres; Plantes de terre de bruyère. Malgré les hostilités, la Maison se charge de faire les Expéditions

comme par le passé

En raison des Fêtes du Jour de l'An, les Petites Annonces seront reçues aujourd'hui m'ardi 2 janvier et paraîtront demain mercredi 3.

fos Petites flanonees

quotidiennes Par suite des nécessités de la guerre, de nombreuses personnes cherchent un emploi.

Afin de faciliter leur placement, pen.dant la durée de la guerre, nos PETITES ANNONCES sont réduites au prix de

UN FRANC la ligne

pour la catégorie des

OFFRES ET DEM.4NDES D'EMPLOIS Ces Petites Annonces paraîtront tous les jours.

Petites Annonces LOCATIONS

A louer 3e suite. avenue Victor-Hugo (16e arr.J très bel Appartement avec superbe réception et tout Je confort moderne. Eau chaude, chauffage central, électricité installée, grande galerie, grande salle à manger, cinq chambres avec cabinets de toilette, deux salons. salle de billard, salle de bains, vestiaire, ofilce, 3 w.-cl., etc., desservi par deux grands escaliers en marbre etdeux ascenseurs

HOTELS RECOMMANDÉS

^FRANCEr

Marseille.- G-1 HOTEL DJJ LOUVUE PAIX,, Annexe Palace llôtel et Restaurant La Réserve. Képutép' bouillabaisse Séjour idéal-lSOtr. Garage Monte-cap.lo. HOTEL DE PARIS. A la Pointe de Monaco. Premier ordre. Tout confort. Montpellier! ^HOTEL"nË~LArMETROPOLEl ordre. Conf. mod, Aacens. Téiéph, électricité. Chauffage central. Hecom. par l'Automobile-Club.

OFFRES £ DEMANDES D'EMPLOIS Religieuse pxpér,, garde-malade, dem. place. Sœur Benoite. S. rue Beaugrenelle, Paris. Ancien officier de cavalerie, libéré du service militaire; homme du monde, cherche une situation honorable et de toute confiance, accepterait même de vivre en province. Fournira les plus hautes références. Ecrire A.-H. Res, 33. Cnaussée-d'Antin Le Gérant Sitoleux.

Imprimerie du paulois

fi. Ijwgebqmi, S, ïiw Bros*